Numéro I.
i5 Janvier 1909.
Re-^ue Scientifique et de Défense Professionnelte
PARFUMERIE Sî SAVONNERIE ;
DROGUERIE Ï8 PHARMACIE X LIQUORISTERIE S( CONFISERIE, ETC
MSHS'U'EI/ II^I^IjrSXPîÉ
IRrÉxjACTExria :E3sr Chef ; IFr^istcIS IMI-A-DRISIEÎ
Expert-Chimiste près la Cour d'^ppei de Paris et les Tribunaux de ia Seine
SOPP MIRM &y 1
L'essence d'Absinthe devant le Parlement. Francis Marre
Essences déterpénées. H. Gattbfossé
La Culture de la Menthe dans le Vaucluse. Louis Pillet
Anomalies...
La Parfumerie et la loi sur les fraudes. De Borssat
Informations..
Le tremblement de terre de l’Italie Méridionale...
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Les Essences en thérapeutique..
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Portugal ; les stocks en sont restreints mais peut-être
suffisants pour faire face aux demandes jusqu à la
reprise des expéditions de Calabre et Sicile.
En outre, ils tiennent à la disposition des intéressés
des échantillons de Citral de Backousta, vendu couram-
' ment comme Citral Citron et pouvant, en effet, rempla-
■cer l’essence de Citron sans terpénes beaucoup mieux
que le Citral de Lemongrass. Leur Acétate de Linalyl
«St apprécié depuis longtemps comme succédané de
Bergamotte.
Leurs Essences déterpénées pour Eau de Cologne
•sont momentanément majorées de a5 0/0, il est à crain¬
dre que cette hausse provisoire soit à augmenter d’ici
quekiae temps si les court des essences d'Italie restent
«levés.
Ne faire aucun achat sans leur demander les cours
jour.
MARCHÉ DES ESSENCES
Le bulletin mensuel de la Société Jeancard fils et Cie
donne les renseignements suivants ;
Jasmin.— La récolte n'a pas été des plus abondantes,
cependant elle s’est prolongée très tard et on a pu ter¬
miner les fabrications au moyen des fleurs tardives.
Tubéreuse .— Les circonstances ont été moins favora¬
bles et bien peu de maisons ont pu achever leurs enfleu¬
rage; en ce produit.
Cassie.— Le beau temps a favorisé la floraison de la
Gassie dont la récolte est abondante.
Lavande.— Il ne faut plus compter se couvrir aux
prix pratiqués à la récolte ; une hausse de un firapc par
kilog s’est produite et il est très possible que ce mouve¬
ment continue.
Aspic. — .Stock important affaires lourdes^.
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)5 Janvier looo
LA PARFUMERIE MODERNE. — N» i
L’ESSENCE D’ABSINTHE DEVANT LE PARLEMENT
Tant à la Chambre qu'au Sénat, nos Honora¬
bles ont longuement discuté la question de
l’absinthe et, pour ne pas en perdre l’habitude
sans doute, ils ont dit, à son sujet, beaucoup
d’inexactitudes.
Le débat portait sur un point très spécial,
celui de savoir si, dans la loi de finances (arti¬
cle 17) devait être inscrite la prohibition abso¬
lue de fabriquer désormais et mettre en vente
des absinthes ou boissons similaires ayant une
teneur alcoolique inférieure à 65 degrés.
La Chambre se prononça d’abord pour l’af¬
firmative, le Sénat (séance du 23 décembre
1908) pour la négative et pour la disjonction
son similaire doit être revêtu d’une cliquette in¬
diquant, en caractères très apparents d’au moins
six millimètres de hauteur, le degré alcoolique du
» Aucune absinthe ou boisson similaire ne
pourra être détenue ou mise en vente, à partir du
i" juillet 1909, si sa teneur alcoolique est infé¬
rieure à 65 degrés.
" Toutefois, des absinthes ou similaires d’un
degré alcoolique inférieur à 65 degrés pourront
être détenues par les fabricants, à charge d'expor-
« Toute infraction aux présentes dispositions est
punie des peines édictées par l'article 10, premier
alinéa, de la loi du 26 mars t872 ».
Batterie d’AIambics pour la distillation de l’Absinthe
de l’article en Cause t avec renvoi à la com¬
mission spéciale ». Mais la Chambre (ue séance
du 23 décembre) vota le rétablissement de
l’article 17, modifié par l’adjonction d’un pa¬
ragraphe permettant la fabrication d’absinthes
à bas titre uniquement destinées à l’exporta¬
tion, et le Sénat (24 décembre) adopta sa ma¬
nière devoir. Est donc légal désormais le texte
suivant :
t Le minimum deperception établi par l’article 15
de la loi du 3o janvier 1907 est porté, en ce qui
concerne les absinthes et similaires, à 65 degrés,
et s’applique k toutes les taxes, générales et loca-
les dont sont passibles les spiritueux de l'espèce.
« Tout récipient contenant de l’absinthe ou bois*
Cet article 17 est parfaitement absurde : il
est en même temps, très dangereux pour le
commerce français, puisque sa signification est
la suivante : " La France ne veut pas, pour la
consommation intérieure, d’absinthes à bas
titre, mais elle juge cependant ces absinthes
bonnes à être exportées s. Quand on lit à
YOfficiel les discours des députés ou des séna¬
teurs qui sont intervenus pour en amener le
vote, on s'aperçoit que l'interprétationqui vient
d’être formulée est la seule qui soit logique, la
seule qui soit possible, et on ne peut faire au¬
trement que de le déplorer.
2 ■ - LA PARFUMERIE MODERNE
En ihise générale, en elTet, on peut dire que
la bataille oratoire qui s’est terminée parle vote
d’un texte transaetionel, fut livrée — devant le
l’arleinent pressé de partir en vacances — par
les représentants de deux groupes hostiles :
d’une pan, celui des distillateurs du Doubs qui
livrent au public des absinthes d'un litre élevé,
et de l’autre, celui des fabricants installés dans
le reste de la France, qui produisent des ab¬
sinthes d’un degré alcoolique plus bas. Les
premiers alfîrment qu’ils font seuls une boisson
hygiénique, les seconds ne partagent pas leur
opinion, peut-être intéressée, et la lutte com¬
merciale est entre eux si ardente, que les argu¬
ments les plus extraordinaires sont appelés au
secours de l’une comme de l’autre cause.
•• — Au-dessous de 05 degrés, disent les uns,
on ne peut fabriquer la liqueur d’absinthe
qu’avec des essences, et des essences dange¬
reuses pour la santé. C’est là une opinion
scientifique, admise par tous les hommes com¬
petents ; au-dessus de 05 degrés, l’alcoolat
d’absinthe est excellent; au-dessous de 65 de¬
grés il est abominable ».
« — Allons donc, répondent leurs adversai¬
res : il n’y a rien d’exact dans ce que vous dites;
on peut obtenir par distillation un alcoolat
d’absinthe parfaitement limpide, et dissolvant
sans louchir la chlorophylle colorante, mais
qui pourtant est d’un titre bien inférieur à celui
que vous indiquez. 11 est facile, du reste, de
s’en convaincre, il suffit d’essayer ».
— Brisons-là, disent les Fonialissiens : notre
marchandise est la seide bonne. Lisez, lisez
pour vous en convaincre nos prospectus que
des savants ont rédigés.
— Rien n’est plus ignare qu'un savant, si ce
n’est la réunion de plusieurs d’entre eux, leur
est-il répondu. D’ailleurs, d’autres savants que
les vôtres ont écrit le contraire de ce que vous
affirmez, et leur compétence est si haute que
leur opinion ne peut pas être discutée ».
Alors, chacun cite des textes, apporte des
listes de noms et présente à l’appui de ses dires
des opinions aussi contradictoires que docu¬
mentées. Dans ce chaos de doctrines et d’asser¬
tions, le Parlement a fait son choix, au petit-
bonheur, et s’est prononcé pour les fabricants
dont l’outillage est formidable contre ceux qui
ne possèdent que des moyens de travail plus
modestes. Il a fait une fois de plus de la démo¬
cratie à rebours.
Pourtant, la controverse est loin d'être défi¬
nitivement close. Quand on raisonne sans
parti-pris, en se guidant seulement sur les don¬
nées chimiques les plus modernes, on s’aper¬
çoit que rien ne s’oppose à ce que des absinthes
fabriquées à bas degré soient des produits con¬
venables et satisfaisants au point de vue hygié¬
nique.
Ce n’est pas le lieu d’exposer ici les procédés
modernes que met en œuvre la chimie des
essences, non plus que de montrer leur effica¬
cité et d’énumérer les services multiples qu’ils
peuvent rendre. Mais il est permis, cependant,
de protester contre les assertions dénuées de
fondement sérieux que certains députés et cer¬
tains sénateurs ont cru devoir porter à la tri¬
bune. Us ont dit : o Fabriquer de la liqueur
d’absinthe en diluant dans l’alcool à bas titre
des essences convenablement choisies, c’est se
condamner à n’employer que des essences no¬
cives, car celles qui ne le sont pas, ne sont
solubles que dans l’alcool d’une hydratation
relativement faible ». Cette opinion est parfai¬
tement fausse : il est possible de préparer des
concentrés d'absinthe solubles en toutes pro¬
portions dans l’alcool à bastitre, à la condition
que leurs composants aient été débarrassés au
préalable des produits insolubles qui les char¬
gent sans aucun profit.
11 est regrettable que personne parmi les
Parlementaires n’ait eu l’inspiration heureuse
de signaler ces progrès récents de la Science,
et dé rappeler qu’ils sont de nature à boulever¬
ser, dans un avenir prochain peut-être, toute
une industrie traditionnelle.
Péchant par ignorance, les deux Chambres
ont sacrifié aux intérêts des usiniers de Pon-
tarlier ceux des nombreux fabricants qui utili¬
sent des essences préparées et se bornent h les
diluer dans l’alcool faible. 11 est lamentable que
le vote inconsidéré de l’article 17 ait pu faire
croire au public que certaines marques d’ab¬
sinthe sont excellentes, d’autres mauvaises et
bonnes tout au plus pour l’exportation. C’est
une maladresse qu’il faudra réparer bien vite.
Nous en appelons pour cela du Parlement mal
informé au Parlement plus instruit et plus
conscient de ses devoirs. Francis M.vrre.
#1
ESSENCES DÉTERPENEES
Les essences déterpénées sont des essences
parfaitement rectifiées. La rectification a pour
but d’améliorer une essence ; elle est aussi
ancienne que la distillation elle-même et utilise
les mêmes procédés. A l'origine elle servit
certainement à décolorer une essence brûlée ;
par la suite ce fut réellement un perfection¬
nement de l’essence brute.
LA PARFUMERIE MODERNE
L’essence brute obtenue par distillation ou
par simple expression, se compose en effet :
d'eau interposée provenant de la plante elle
même ou du procédé de distillation ; de pro¬
duits volatils divers tiès diHérents les uns des
autres ; de résines, goudrons végétaux, colo¬
rants (chlorophylle), de cires, etc, etc.
La rectification doit éliminer parmi ces
produits ceux qui ne répondent pas au but
proposé à l’essence. Habituellement on se
contente d’éliminer la plus grande partie des
résines, les colorants, les cires et quelquefois les
parties de tête, c’est-à-dire qui distillent les
premières et qui ont généralement une mau¬
vaise odeur. Les pertes qui résultent de cette
manipulation restreignent beaucoup la pratique
de la rectification qui se cantonne aux essences
destinées à l’alimentation (Menthes), ou aux
essences trop colorées (Thym, etc).
La plupart des essences du commerce
restent donc brutes et telles qu’on les extrait
des végétaux qui leur ont donné naissance.
Que reproche-t-on aux essences naturelles ?
loLeurirrégularité, commune, du reste, à tous
les produits végétaux influencés par la nature
du sol, le climat, les intempéries, l’exposi-,
lion, etc. Les essences sont rarement sem¬
blables à elles-mêmes: dans la même localité, à
quelques kilomètres de distance, et souvent
moins, des lavandes varient entre 5o etSo p.
loo de linalol total; récoltées à quelques
semaines d’intervalle, des Bergamottes donnent
des rendements variables.
2» Leur faible teneur en produit réellement
aromatique : alcool, éther, aldéhyde, etc,
souvent dilué dans de grandes quantités d’hy¬
drocarbures de peu de valeur (citron 3 à 5 p.
lOO de citral, mandarine 3 p. loo de "produits
oxygénés, etc). Il est vrai que la nullité des
terpènes (hydrocarbures non oxygénés C’’»
H»») a été longtemps contestée ; elle est
aujourd’hui reconnue par la plupart des fabri¬
cants de parfumerie ; il est du reste facile de la
vérifier en utilisant dés terpènes que l’on trouve
assez couramment dans le commerce et qui sont
achetés par la savonnerie bon marché.
3» Leur mauvaise conservation. Cette ten¬
dance à rancir, qui est beaucoup plus marquée
chez les essences à forte teneur en terpènes
orange, mandarine) est caractéristique des
hydrocarbures dont le type est le pinène (ess.
de térébenthine). Cette faculté d’ab.sorber
l’oxygène est du reste utilisée pour la fabri¬
cation des vernis, siccatifs etc..
Du moment que la rectification est un
progrès, les essences rectifiées ne devraient pas
avoir ces inconvénients.
11 n’en est généralement rien, puisqu’on se
cor.tente d’éliminer en elles les goudrons et les
colorants végétaux dont le principal inconvé¬
nient est l’insolubilité et qui ne participent que
pour très peu aux défauts précités.
Disons toutefois à la décharge du fabricant
que le consommateur n’est pas souvent décidé
à payer un surprix pour une essence bien
rectifiée et à payer les frais de double mani¬
pulation et de pertes qui résultent d’un nouveau
traitement.
Cependant bien des produits synthétiques et
artificiels sont payés au delà de leur valeur, à
cause de la perfection de leur préparation et de
leur pureté presque absolue ; pourquoi ne pas
adopter les mêmes principes pour les produits
naturels? Il faut peut-être voir la cause de cette
abstension dans la faillite des constituants des
essences sur lesquels on avait basé, pendant un
certain temps de grandes espérances.
Les constituants sont bien parfaitement
débarrassés des produits accessoires et nuisibles
des essences, ils sont purs, chimiquement
purs même; mais ils ne représentent qu’une
partie isolée du mélange aromatique créé par la
nature. En outre on a voulu substituer à un
constituant déterminé d’une essence, le même
corps isolé dans une essence moins chère.
Profonde erreur de nos chimistes de parfumerie.
Prenons, par exemple, le Linalol; ilexiste dans
les essences de Bergamotte, Linaloé, Bois de
Rose, Aspic, Lavande, Néroli, etc... et peut être
isolé à l’état chimiquement pur de chacune de
ces essences; peut-on prétendre qu’il pourra
être employé indifféremment à la place de
chacune de ces essences ! Aucun constituant
des essences n’a de valeur pratique s’il n’est
accompagné du nom de l'essence dont on l’a
extrait ; et sa valeur est souvent moindre que
celle de l’huile essentielle qui lui a donné
naissance.
Les essences, en effet, sont des compositions
très complexes, au même titre que les mélanges
nouveaux inventés par nos artistes parfumeurs;
on ne peut dénier à la nature une harmonie
inimitable dans ses combinaisons, pourquoi
s'acharner a détruire ces combinaisons si
parfaites !
Disons, avant de terminer ce sujet, que nous
reconnaissons toute la valeur des constituants,
pris en eux-mêmes ou comme matières
premières des synthétiques, mais nous affir¬
mons qu’ils ne sont pas unesolution rationnelle
de l’essence parfaitement rectifiée.
L’essence déterpénée est l’essence naturelle
avec toutes ses qualités et sans aucun de ses
défauts. Elle ne contient plus ni eau, ni résine,
ni goudrons, ni colorants, ni hydrocarbures non
oxygénés, (terpènes). C’est l’essence parfaitement
rectifiée. La suppression des produits solides
de queue est un progrès certain, quoiqu’on ait
LA PARFUMERIE MODERKÈ
l
prétendu quelquefois que cette élimination
enlève une partie de la fixité de l’essence ; cette
objection n’en est pas une, car il vaut mieux
ajouter à une solution alcoolique une résine
odorante judicieusement choisie plutôt que d'y
laisser un goudron inconnu et nauséabond.
Reste la question de la suppression des
terpèncs. Ces hydrocarbures ont encore des
partisans convaincus ; il est vrai que la plupart
d’entre eux n’ont pas eu l’occasion de les
employer purs à titre d’essais comparatifs, les
terpène, n’étant pas un article courament com¬
mercial. Mais trouve-t-on dans la liste des
produits artificiels ou des constituants, des
terpène, Sesquiterpéne, Polyterpéne, etc. qui
soient offerts et prônés pour leurs qualités
aromatiques, leur conservation, leur finesse,
leursolubilité? Assurémentnon, et les quelques
terpénes que l’on trouve sont offerts a titre de
déchet, de sous-produit à bas prix pour la
savonnerie bon marché, la fabrication des
vernis, etc. Leur valeur pour la parfumerie est
nulle.
Une essence dôtêtqjçnée est la partie aroma¬
tique oxygénée d’une essence lïtitUTeiie^ dans
l’état de mélange originel formé par la nature,
ne contenant plus aucun produit étranger;
Les inconvénients reprochés à ces essences
sont dé plusieurs sortes :
Elles sont moins fixes quelesessencesbrutes;
ceci tient à l’absence d« résine à laquelle il est
facile de suppléer en connaissance de cause.
Elles n’ont pas exactement l’odeur de l’es¬
sence mère ; elles sont évidemment plus déli¬
cates et privées de l’odeur sui generis térében-
thinée des terpénes; est ce un mal ?
Enfin elles n’ont pas toujours la concentra¬
tion indiquéç par le fabricant. Ce reproche est
peut-être le plus sérieux quoique cependant faci¬
lement explicable: Les essences bru’es ont, elles-
mêmes, des teneurs très variables en produits
oxygénés; nous citions des lavandes pures
contenant de 5o à 8o p. loo de linalol ; une
essence déterpénée en contenant go p. loo, par
exemple, sera environ deux fois plus forte que la
première et à peine plus concentrée que la
seconde. L’essence de citron qui contient 5 p.
loo de citral n’en donne guère à la rectification
que 3 ou 4, l’opération est assez délicate et
nécessite des appareils spéciaux ; les premiers
qui rectifièrent de l’essence de citron n’obtinrent
que du terpène pur laissant tous les aldéhvdes
dans le goudron ! Bref, quoique l’essence déter-
pénéede citron soit environ 2 5 fois plus concen¬
trée quel’essence originelle, le fabricant s’est cru
autorisé à justifier son prix par une indication
de : concentré 3ofois, ce qui d'ailleurs est assez
exact en pratique, soit qu’on emploie cette
essence dans de l’alcool moins fort, soit que les
terpénes n’en masquent plus l’arôme frais de
fruit.
D’ailleurs cette opération de déterpénation
est pratiquée depuis bien longtemps par les
fabricants de vermouth qui agitent l’essence de
citron avec de l’alcool faible de manière à
extraire la partie soluble aldéhydique, par les
distillateurs de zestes de citron qui extraient un
alcoolat 700 par exemple et qui voient surnager
la presque totalité de la partie terpénique inso¬
luble à ce degré.
Les avantages des essences déterpénées sont
•très réels et marquent un progrès scientifique
dans la fabrication des produits aromatiques
naturels. Les essences sans terpénes sont
toujours comparables à elles-mêmes et d'une
force constante, elles sont inaltérables, beau¬
coup plus solubles que les essences-njères
même dans le cas où la partition terpénique
éliminée est minime, leur odeur est celle de la
plus fine essence correspondante, sans arrière
goût de térébenthine ; elles n’ont pas la saveur
brûlante et amère caractéristique des terpénes
et conviennent par conséquent parfaitement
pour les usages alimentaires.
Aussi n’est-il pas douteux que, dans un avenir
prochain, elles remplaceront entièrement
dans les travaux fins, les essences brutes ou
peu rectifiées du commerce.
R. Gattefossé.
Ingénieur-chimiste
LA CULTURE DE LA MENTHE DANS LE VAUCLUSE
Il est de notoriété publique, hors de France
surtout, que la culture des plantes aromatiques
dans notre pays est cantonnée sur la Côte-
d’Azur.
Cependant, quelques autres régions tirent
également un sérieux profit de la culture de ces
plantes; nous citerons le Gard, l’Hérault, la
Drôme, pays de production de l’aspic, de la
lavande, du thym,du romarin et du serpolet, et,
surtout le Vaucluse, département exceptionnel¬
lement placé pour la culture des plantes aro¬
matiques et dans lequel on trouve des échan¬
tillons de toutes les plantes à essences les plus
couramment employées; comme dans le canton
anglais de Surray, où ces plantes sont soi¬
gnées avec la même attention cme les céréales
et autres produits de grande culture, de nom¬
breux ouvriers agricoles sont occupés toute
l’année au sarclage, au binage, au semis, à
toute cette menue main-d’œuvre, dédaignée
LA PARFUMERIE MODERNE
dans beaucoup d’autres centres à essences où
les plantes sont abandonnées à elles-mêmes et
à la nature.
Il faut dire, d’ailleurs, que le département de
Vaucluse est particulièrement favorisé, tant au
point de vue du sol qu’au point de vue clima¬
térique. Le bassin des Sorgues, notamment,
est irrigué d’une façon parfaite par un courant
souterrain humidifiant le sol sans jamais le
noyer ; d’autre part le soleil y brille trois cents
jours au moins par an et donne la chaleur et
la lumière nécessaires à une vigoureuse acti¬
vité végétale.
Le département de Vaucluse est aussi favora¬
ble à la culture des plantes à essences que la
Côte d’Azur l’est pour la culture des fieurs.
La culture principale dans le département
est celle de la menthe poivrée ; cette cultu¬
re occupait en 1908 une surface d’environ
5
Les communes d'Lntraigues, de Pernes,
d'Alihen-les-Paluds et des ’Valayans, qui sont
les principaux centres où pousse la menthe
poivrée, ont commencé à arracher dans cer¬
tains endroits pour planter de la mélisse, de la
verveine, de l’estragon, etc., plantes qui deman¬
dent des soins moms continus que la menthe.
La qualité de l'essence Je menthe obtenue
dans le Vaucluse est remarquable quand l’es¬
sence est obtenue dans des conditions absolu¬
ment rationnelles ; mais il ne faut pas se dissi¬
muler qu'il peut y avoir une grande différence
dans les qualités selon les circonstances de la
production.
Le terrain joue un grand rôle et il est essen¬
tiel que les cultivateurs ne plantent pas la men¬
the n'importe où. Les conditions climatériques
ont également une influence capitale ; lorsque
le printemps est sec, la plante s'abatardit très
vite et est plus facilement attaquée par des pa¬
rasites qui nuisent à son développement et qui
Champ de Menthe. — Première année de culture.
1.5oo éminées ; cette unité locale de surface
correspond au treizième de l’hectare; il y avait
donc plantés en menthe, environ ii5 hectares
qui ont produit un peu plus de 3.000 kilos
d’essence brute.
De toutes les plantes à essences, la menthe
est, certainement, celle dont la culture donne
le plus de travail. Les sarclages sont très déli¬
cats à faire, car toute plante étrangère doit être
éliminée des plantations de menthe pour éviter
les goûts accessoires désagréables que l’on
rencontre (lans les menthes américaines et japo¬
naises qui sont laissées à l’état sauvage. Or, la
main-d’œuvre agricole est relativement rare
dans le pays et comme la culture des céréales et
autres végétaux est infiniment moins pénible
que celle de la menthe en particulier et des
lantes à essences en général, il est très pro-
able que la main-d'œuvre se fera de plus en
plus rare pour la culture de ces plantes et que,
par suite, la production, loin de croître/ira
plutôt en diminuant ou tout au moins en res¬
tant stationnaire.
font qu’elle donne une essence de qualité tout
à fait inférieure. Les plantes de première an¬
née de culture donnent les meilleures essences;
la deuxièmeannée la plante est beaucoup moins
forte ; elle donne plus d’essence par 100 kilos
d’herbes traitées, mais, par contre, le poids en
plante à l’hectare est bien inférieur et l’essence
obtenue est très loin de valoir celle de la pre¬
mière année de culture.
11 serait à souhaiter que les plants fussent
renouvelés tous les ans ; on obtiendrait ainsi
des essences de qualité tout à fait supérieure,
surtout en n’utilisant que les premières coupes
et en rejetant absolument les secondes coupes
qui donnent une essence ayant un mauvais
goût et dont la rectification est difficile.
Une constatation remarquable est la coïnci¬
dence presque parfaite de la menthe sélec¬
tionnée de Vaucluse avec la menthe anglaise
de Mitcham. Voici un tableau qui a été dressé
par M. Gattefossé, de Lyon, à propos d’une
étude sur les menthes sans terpènes. Il résulte
de ce tableau que les menthes de Vaucluse
fi' - LA PARFUMERIE MODERNE
sont presque identiques comme leneuren men¬
thol total et en acétate de menthyle, aux men¬
thes Mitcham, tandis qu’elles différent consi¬
dérablement des menthes d'Amérique et du
Japon. Nous ajouterons qu’il existe une autre
caractéristique, c’est le pouvoir rotatoire qui
est beaucoup plus faible dans les menihes de
N'aucluse que dans les menthes d’Amérique.
Mt'othes dêlerp^nf ?s Japon. Amélie. Riitch. Vaorl.
Acétate de men-
tvle. 11,17 12:43 7,85 8,46
iMe'nthol total- 40,4^ (>2,53 69,04 69,6
Les faibles proportions de menthol total con¬
statées dans les menthes japonaises et améri¬
caines peuvent être expliquées par la présence
de plantes étrangères à la menthe. Avec des
cultures soignées et sélectionnées comme celles
M. Haensel, dans sa revue de septembre
1900, donne pour la menthe des Alpes-Mari¬
times, sans terpènes, le chiffre suivant :
Acétate de menthyle,.... 23,98 0/0
soit une proportion d’éther trois fois plus forte
que dans l’essence de Vaucluse (1).
La menthe de Vaucluse est done beaucoup
plus une menthe anglaise qu’une menthe fran¬
çaise ; c’est peut-être là ce qui explique la
vogue dont elle jouit en France et à l’étranger
auprès des personnes compétentes.
Ainsi que nous le disions plus haut, la men¬
the poivrée peut être quelquefois la proie d'un
parasite contre lequel il faut se défendre éner¬
giquement ; ce parasité a l’inconvénient d’em-
Champ de Menthe. — Elimination des faux plants
faites dans le Vaucluse, on est certain d’avoir
lies essences contenant le maximum de menthol
libre ou combiné.
Il résulte des nombreuses analyses que nous
avons faites de ces produits que voici la com¬
position-type d’une essence de menthe de Vau¬
cluse de q'^ualité tout à fait supérieure ;
Poids spécifique à i 5®. 0,916
Pouvoir rotatoire. — 9*3
Solubilité alcool à 80®...!. 1,2
- - 7>. 2
Indice de saponification. 21
— — après acétylation 179,9
Teneur en menthol total..’. 57,94
— — libre. 32
— combiné. 5,94
Une remarque intéressante à faire est la dif¬
férence constatée entre la menthe poivrée fran¬
çaise provenant des Alpes-Maritimes et celle
qui provient de Vaucluse.
pêcher le développement complet de la plante
et de faire que les fleurs se fanent prématuré¬
ment et avant d’être arrivées à leur plein déve¬
loppement. La plante attaquée par ce parasite
donne une essence nettement différente de
celle obtenue en traitant la plante saine - la
caractéristique de ces essences est d’avoir’un
pouvoir rotatoire positif d’environ 6 à -f- 10®
au lieu d'être lévogyre comme les essences
normales obtenues de plantes saines ; l'essence
de plante t hasiliquée », comme l’on dit, est
(i) Il est bon de donner en regard l’analyse de
l’essence de Menthe poivrée de Grasse, d’après le
Bulletin de Roure Bertrand fils.
Densité. 0,919
Rotation optique.—17,06
Menthol total. i) 5 ,.S
Acétate de Menthyle. 13,7 0/0
En outre, l’essence de Grasse refroidie à-i-»
ne donne aucune cristallisation du menthol
alors que l’essence de Vaucluse et l’essence anglaise
donnent dans les mômes conditions, une très'forte
proportion de menthol cristallisé.
LA PARFUMERIE MODERNE
loin de valoir l’essence des plantes normales.
Il est d'ailleurs facile de reconnaître cette es¬
sence non seulement par son pouvoir rota¬
toire, mais aussi par sa densité, sa solubilité
et sa teneur en menthol qui sont tout à fait
différentes de celles de l'essence de première
qualité.
lection bien comprise dans les plants qu'ils ont
employés, grAce aussi à des procèdes de dis¬
tillation perfectionnés, à faire des essences ds
menthe qui peuvent rivaliser de tous pointe
avec les meilleures essences anglaises. Ces
ilernières ont jusqu'à ce jour capte la conliance
de la clientèle, mais il n'y a vraiment pas de
Champ de Menthe en fleurs.
Dernier sarclage.
Jusqu’à présent qn'n’a 'pas trouvé, pour'em-
pécher cette maladie, d’autre remède qu’une
culture très soignée et très surveillée, mais ces
soins occasionnent des frais considérables et
c’est ce qui fait que les essences de chpix sont
toujours il’un prix relativement assez élevé.
Nous dirons pour terminer que dans le dé¬
partement de Vaucluse, les agriculteurs sont
.arrivés en ces dernières années, grâce à des
soins constants et intelligents, grâce à une sé-
raison pour que nos bonnes essences françaises
ne puissent les remplacer sur le marché inter¬
national.
11 est à souhaiter que les efforts des Produc¬
teurs d’Essences de Vaucluse soient couronnés
de succès.
Louis'Plt.I.KT.
1 nséiiieur-Ghimi^te
/'résident du Syndicat centrai des Huiles essentielles
et matières premières aroitialiçues.
ANOMALIES
&
Nos députés :
Au cours de la séance de la Chambre du
q novembre 1908, M. Archambaud, député
de la Réunion, a fait remarquer au Ministre
de l’agricplture la situation faite à la vanil-
line au détriment de la vanille vraie. Il s’est
exprimé en ces termes : « La vanilline. pro¬
duit chimique dont des quantités considé¬
rables sont importées d’Allemagne et de
Suisse, entre chez nous en franchise, tandis
que le produit naturel est taxé à 300 ou à
416,suivant qu’il est,ou non,en provenance
de nos colonies ».
M. Ruau a répondu : a Nous protégeons
déjà ces produits en exigeant l’impression
« Vanilline » pour les substances parfumées
avec la vanilline, produit chimique, en oppo-
sitionavec celuide « que seuls peu¬
vent prendre les produits réellement vanil¬
lés. Le règlement d’administration publique
en voie d’élaboration donnera du reste toute
satisfaction à cet égard. »
Seulement, M. Archambaud a oublié de
dire que le girofle (plante sèche) paie 31 2 fr.
de douane et que c’est généralement de l'eu-
génol tiré de cette épice que l’on part pour
la fabrication de la vanilline de consomma¬
tion ; la vanilline fabriquée à partir du
gaîacol est plutôt employée en parfumerie.
U. La vanilline paie, en outre, si elle est
importée, 900 francs de douane par 100 k.
Evidemment nos députés ne peuvent pas
tout savoir.
LA parfumerie MODERNE
LA PARFUMERIE ET LA LOI SUR LES FRAUDES
Il n’cst pas de sujet qui soit plus d’actualité
que la loi sur les Fraudes et Falsifications. A
lire tout ce que l'on en écrit, beaucoup de
commerçants se disent : Mon voisin est justi¬
ciable de la loi sur les fraudes, le serai-je
aussi ?
Aux parfumeurs qui se sont posé cette ques¬
tion, voici la réponse ;
La loi du icr août iqoS sur les Fraudes et
Falsifications réprime deux sortes de délits :
d’une part les fraudes ou tromperies, d’autre
part les falsifications.
Qu’est-ce que la fraude ? Qu’est-ce que la fal¬
sification ? Dans la 2c édition actuellement
sous presse de notre ouvrage i Législation et
Jurisprudence nouvelles sur les Fraudes et
Falsifications», nous rapportons les définitions
comparatives données par MM. le professeur
Bordas et Eug. Roux, chef du Service de la
Répression des Fraudes au Ministère de l’Agri¬
culture.
a II y a fraude quand, au moyen de dési¬
gnations fausses ou équivoques, d’étiquettes
ou d’indications frauduleuses, on trompe l’ache¬
teur sur la nature réelle de la marchandise
qu’on lui vend,
« 11 y a falsification quand on donne à un
produit l’apparence d’un produit similaire de
meilleure qualité, ou lorsqu’on lui enlève cer¬
tains de ses éléments, qu’on diminue sa valeur
nutritive ou marchande, sans cependant avoir
changé son aspect.
« La fraude est une tromperie en quelque
sorte extérieure au produit : celui-ci est resté
ce qu’il était, mais l’acheteur ignore sa nature,
son origine, ses qualités substantielles vérita¬
bles ; au contraire, la falsification porte sur le
produit en lui même, c’est une altération in¬
tentionnelle faite en vue de tromper ».
Or la loi du l'r août igoS si elle punit les
fraudes sur toutes marchandises, punit seule¬
ment les falsific.itions « des denrées servant
l’alimentation de l’homme ou des animaux, des
substances médicamenteuses, des boissons et
des produits agricoles ou naturels destinés îl
être vendus ».
Les spécialités de parfumerie confectionnée
ne sont ni des denrées, ni des substances mé¬
dicamenteuses, ni des boissons et pas plus des
produits naturels que des produits agricoles.
Les falsifications en général d’articles de
parfumerie, pâtes, poudres, eaux, etc... ne
relèvent donc pas de la loi de igoS.
Il en est autrement des fraudes ou tromperies
et tentatives de tromperie.
Et là le champ est vaste.
Quiconque, dit l’article te-, aura trompé ou
tenté de tromper le contractant :
Soit sur la nature, les qualités substantielles,
la composition et la teneur en principes utiles
de toutes marchandises ;
Soit sur leur espèce ou leur origine lorsque,
d’après la convention ou les usages, la dési¬
gnation de l’espèce ou de l’origine faussement
attribuées aux marchandises, devra être consi¬
dérée comme la cause principale de la vente •
Soit sur la quantité des choses livrées ou sur
leur identité par la livraison d’une marchan¬
dise autre que la chose déterminée qui a "fait
l’objet du contrat ;
Sera puni de l’emprisonnement pendant tiois
mois au moins, un an au plus et d’une amende
de cent francs au moins, de cinq mille francs
au plus, ou de l’une de ces deux peines seule¬
ment.
Rrr ! Heureusement qu’il existe un article 8
qui permet le sursis pour les peines de prison
et l’admission des circonstances atténuantes
pouvant réduire la peine à un franc d’amende
en tout et pour tout.
Xavier de Borss.vt,
Avocat à la Cour d’Appel de Paris.
%
INFORMATIONS
IMPORTATION DES HUILES D OLIVES
TUNISIENNES EN 1908*1909
Par décret en date du lo novembre igo8:
Est fixée à lo millions de kilogrammes la quan¬
tité d’huile d’olives et de grignons d’origine et
de provenance tunisiennes qui pourra être
admise en franchise sur le territoire continental
de la France, du ter novembre igo8 au 3i oc¬
tobre igoo, en application de la loi du
ig juillet i8go, article 5.
LÉGION D'HONNEUR
M. Paul Parquet, l’un des directeurs de la
Parfumerie Houbigant, a été promu au grade
de Chevalier de la Légion d’honneur. Toutes
nos félicitations au nouveau chevalier.
FORMATION DE SOCIÉTÉ
10 novembre igo8. Société française d’ex¬
traits de fruits et de parfums naturels, ancien¬
nement L. Barrucand à Billancourt, rue Sol-
férino, 3i. -
LA PARFUMERIE MODERNE
9
LE TREMBLEMENT DE TERRE DE L’ITALIE MÉRIDIONALE
Les quotidiens ont donné d’amples détails
sur l’horrible catastrophe qui a frappé les paisi¬
bles et magnifiques rivages du détroit de Mes¬
sine.
Dans la nuit du 27 au 28 décembre dernier,
un tremblement de terre d’une violence épou¬
vantable, a détruit de fond en comble la ville
de Messine et ravagé Reggio et les localités
avoisinantes.
Plus de 180 000 personnes, soit près de la
moitié de la populat.on, ont été victimes de ce
bouleversement que rien ne faisait prévoir; les
morts et les vivants ensevelis sous les décom¬
bres de leurs habitations sont restés pendant
de longs jours, malgré le dévouement des
nous avons remis notre obole'et nous regret¬
tons que l’apparition de ce numéro soit trop
tardive pour prendre l’initiative d’une sous¬
cription de la Parfumerie, car notre profession
doit beaucoup à ces régions exclusives produc¬
trices des Essences de Citron, Orange, Berga-
motte, Cédrat, .Mandarine, etc., si souvent
mises à contribution dans nos préparations.
Mais déjà toutes les bonnes volontés se sont
trouvées réunies dans cet élan de sympathie et
de charité.
Dès l’annonce de la catastrophe, nous avons
essayé d’obtenir des renseignements de nos
correspondants de Sicile et de Calabre, mais
MESSINE. --
sauveteurs italiens et étrangers, menacés
eux-mêmes par les ruines branlantes. A
l’heure où nous écrivons (12 janvier) des
malheureux encore vivants ont été retirés des
ruines de leurs foyers, devenus leurs prisons,
et où ils avaient passé quinze longs jours d’an-
goigse, parfois sans nourriture. Toute l’hor¬
reur des vastes révoltes de la Nature s’est ma¬
nifestée en cette occasion et restera longtemps
présente à toutes les mémoires.
La sympathie française n’a pas fait défaut
aux sinistrés et une de nos escadres a partici¬
pé aux sauvetages ; une souscription natio¬
nale a déjà versé près d’un million à ces
malheureux. Dès les premiers instants, nous
La Banque
nous n’avons reçu que très récemment des té¬
légrammes succincts et peu rassurants. Peu de
familles auront été épargnées complètement;
notre ami, M. Jean Restuccia, installé depuis
quelques années à Paris, est parti passer les
fêtes de Noël dans sa famille, à Messine, et
depuis lors, aucune nouvelle n’est parvenue de
lui, ni de ses parents, qui dirigeaient l’une des
plus vieilles maisons de Sicile.
Une panique assez sérieuse s’est manifestée
chez les vendeurs et consommateurs d’essences
dès les premières nouvelles. La récolte était,
en effet, commencée dès fin novembre, et les
la parfumerie moderne
10
tmnsactions étant restées très faibles, les
stocks sont peu importants sur les places euro¬
péennes, tandis qu’il est à craindre que les
stocks italiens aient disparus dans la catastro¬
phe. Plus de 100.000 kilogs d’Essence de Ci¬
tron qui alourdissaient les cours sont compro¬
mis et l’on conçoit que la disparition de cette
réserve puisse amener une sérieuse perturba¬
tion. Les places de Londres et de Paris ont
coté déjà jusqu’à 40 fr. le Citron et 100 fr. la
B rgimotte. Notre correspondant de Grasse
iioi.s écrit :
€ Nous sommes sans nouvelles des fabricants
€ italiens et toutes les affaires sont arrêtées;
4 aucun prix n’a été coté depuis la catastrophe
« et il faut s’attendre à des cours très elevés.
« Calabre, pas moyen de s'y rendre ni d’avoir
« des renseignements quelconques.
« Quant à la production, les arbres sont
« surchargés de citrons et n’ont en rien souf-
« fert, et les petits villages où le travail se fait
« ont été beaucoup moins éprouvés que les
« grandes villes. La demande de tous côtés
« est excessive, tandis qu'à cause des interrup-
« lions télégraphiques et des communications,
« les transactions sont très difficultueuses. Ici,
« quelques spéculateurs se montent la tête les
<• uns les autres et parlent de prix fous; nous
« espérons toutefois pouvoir réussir des affaires
« à des cotations raisonnables ».
Nous terminerons sur cette communication.
A notre avis, la situation est loin d’être déscs-
MESSINE. — Rue Oaribaldi.
« surtout en ce qui concerne la Rergannotte,
t qui pourrait atteindre le prix de 80 à 100 fr. »
D’autre part, les correspondants de Palerme
nous écrivent :
• Nous étions ces jours derniers à Messine
• et nous n’avons pu, en aucune façon, nous
« occuper de la question des essences, n’ayant
€ eu le temps que de nous occuper des blessés
0 et des sauvetages. Nous pouvons vous dire
• toutefois que quelques magasins ont été
« sauvés, mais qui sait si les propriétaires
« sont vivants encore et quels sont les stocks
« qu'ils contenaientQuant à Reggio et à la
pérée et le marché s’équilibrera en quelques
semaines sur des cours évidemment élevés par
rapport aux cotations de décembre dernier
mais éloignés toutefois des prix demandé^
pendant cette quinzaine d’affolement.
Les synthétiques (Acétate de Linalyl, Citrals
de Backousia et de Lemongrass) seront plus
demandés à cause de la destruction des usines
fabricant en It.ilie les essences déterpénées-
mais nos fabricants français sont à la hauteur
de leur tâche et ne laisseront pas la clientèle
manquer des essences concentrées qui sont
actuellement, irremplaçables.
L.\ Rkoaction.
LA PARFUMERIE MODERNE
LAVENDER
I,inne only saw in Lavender a few varieties
of the « Spica » type and, as ail Botanists ot
the sixteenth century, knew only of the male
and female lavender, the former being a littler
largerthan the latter.
M. C. (Ihatenier, the well know autority on
Boiany,. gives us a rational classification ofthe
différent kinds ofthis pretty flowerof our moun-
tains.
There are two sorts of lavender ; The Lavan-
dula Latifolia (Villars) which grows at a me¬
dium altitude (région ot the evergreen oak'! ;
this is the large lavender, the male lavender,
the Spike which is from twelveto twenty seven
inches high ; its leaves are %vide and spatula-
fhaped and is flowers of a bluish grey. 7 hc
Lavandula Vera, of Candolle, or Lavandula
Cÿî:inalis Chaix.is the real lavender, the small
lavender of Distillers. This lavender canbe di-
vided into two other kinds ; The Lavandula
Fragans, or fragant lavender, whose branches
arc very numerous, slender and still, whose
leaves are set up and very narrow, and whose
flowers are very thick ; this variety grows on
the barren hills and on the low mountains in
the districts of Montélimar and Nyons (medium
lavender); 2» Lavandula Delphinensis Jord (La¬
vender of the Dauphine Jordan) has sturdy
stalks, Hexible branches, long lance-shapçd
leaves and loose flowers. This variety grows at
higher altitudes : Lus-la-Croix haute, Valouse,
Teissiere {782 meters), Chalancon (i .040), Se-
deron (1.110), in the région of Luc-e/i-Diois
whoose essential oil has a World wide réputa¬
tion ; Pegue. Rousset (1.340 m.), etc.
Lavender Delphinensis is the best of ail the
known varieties.
An hybrid of Lavender fragans and of Spike
has been described by Messrs Reverchon and
Chatenier ; it grows in the neighbourhoods of
Nyons and gives an essential Oil of a medium
quality.
Lavender grows spontané-ously in most of
the alpine departments and in the régions of
the Cevennes ; it is seen in our mountains,
flghting for its own existence again the oak,
the pi.ne tree and the furze. The deserted fields
are quickly invaded by this perennial flower
wich helps the forest with its strong roots to
maintain on the hills the thin layer of eartg
which, otherwise, might be swept away by tbe
heavy rains duriog a storm.
The public authorities and some private so-
cieties are leadingaus seriouscampaign for the
planting of trees in the lavender districts but
this would noi bç a satisfactory solution for
our régions ; the growing of Lavender on the
contrary, although giving the same results as
regards to heavy rains, would give at same time
much higher benefits in a much shorter time.
A Syndicate has just been formed in Luc-en-
Diois between ail the Growers of Lavender for
the rational improvement of the hest lavender;
pioughing, Chemical manu ring, planting.sowing.
sélecting nurseries, etc., will be methodically
studied by this Syndicate. Already some mo¬
difications hâve been made to the rough wor-
king material which in used by the Distillers
and next year the Syndicate will possess some
modem alembics especially adapted 10 Laver-
der and to the mountain. The ground wich
is worked by the Syndicate includes the
elevated part of the Drôme whi'h is su
rounded by the Hautes-Alpes, the llautes-.-\l-
pes, and the 3asses-.\lpes. The latest clessi-
fication of Lavender essences of the whole
World givesths supériority of the esseniials
Oils which are distilled in this région ; next
cornes the Lavander of the Italian Alps an
then that of the low 'parts of the Drôme and
Vaucluse.
The proportion of ether acetate of linalofl
found by the analytlcai chemist of the Syndi¬
cate on receipt of different essences distilled
by the members of the Syndicate arc from
40 to 5o ®/o.
The proportion of the total Linalol is enor-
mous and the proportion of worthless terpe-
nes very seldem reaches to 18 "/o of the
totalitv. The différent causes which moJify
the proportion of ether hâve been observed ;
they dépend on the cxposure of the grounds,
of the altitudes and of the précautions which
hâve been taken in the course of the distilla¬
tion. These points will be the object of a
report wich wiU be especially intercsting as
regards to the improvements which should be
trough into this industry.
The yearly production of the department of
the Drome is upon an average 28.000 kilogs
of essence. This year will be much less produc¬
tive not only on account of the bad weather
but also because the low prices hâve not en-
oouraged the mountaineers to gather the llo-
wers of too difficult access.
It is usualy reckoned : that districts of La
Motte Chalancon and Sederon produce 4.300
kilos each, Luc en Diois 3.000 kilos. Bour-
deaux. Saillant, Remuzat 2.5oo kilos ; Dieule-
fit, Nyons, Buis les Baronnies 2.000 kilos,
which are distilled from the fragans, and from
the Delphinensis and which are of a goodqua-
12 - .. ■ ■ ■ = LA PARFUMERIE MODERNE
lity. Lastly Pierrelatte, Grignan and St-Paul-
Trois-Chateaux, corne in with a total quantity
ol2.3oo kilos wich are distilled from a Hybrid
Lavender and are therefore much less apprc-
ciated.
The department of the Basses-Alpes, [produ¬
ces about 12.000 kilos of a very esteemed
essential Oil; the principal centers of distilla¬
tion are : the Mountain of Lure, Cruis, Malle-
fougasse, St-Etienne, Banon, Forcalquier,
Chateauneuf, Valbelle, Sisteron, the région of
Barreme {where the disiillery of the firm
Schimmel of Leipzig is situated), Clumac,
Lambruisse, Tortonne, Castellane and Senez.
The Bulletin de l'O/fice des Ronseigneinenis
agricoles, does not mention the production
of the Hautes-Alpes and however this départ,
ment is in the most tavourable position on
account of ils high mountains. Lavender
grows freely at the Lautaref, on ihe Viso and
in the valley of the Durance. We hâve had
personally a sample of an essence which had
been distilled at La Baume and which contai,
ned 6o o/o of ether.
It is to be hoped that the Government wll
take an interest in this question as it did for
Romary in Dalmatie and will, help private
initiatives, facilitate new plantations favorable
as much, as the planting, of trees for the drai¬
nage of rains, and help the forming of ne\v
local societies for the buying of modem prati-
alembics. It i-, to be ncted that one hectare of
our ground which we keep on sowing with
cereals out of sheer habit givcs, on an average
an income of 5o francs not without a great
deal of fatigue whereas with the growing of
Lavender the same piece of ground would
bring ten times more money with twice less
working expenses.
The county of Surrey for instance which has
made a spéciality of the growing of aromatio
flower such as Lavender and Peppermint
enjoy an undisputed prosperity and however
these plants only grow with a great deal of
care. Is it not to be supposed that régions,
in which Lavender grows freely can take a
better advantage of their exceptional climate-
ric position. To obtain such results a msthc*
dical organization and the help of learned
minds are ail that is necessary.
The Word is started, soon we shall see it
in ail its prosperity for the welgare of our so
ill favoured régions.
Léopold Lamothe.
VARIETES
L’Odeur et le Parfum
L'odeur est la sensation produite sur l'odorat
par les émanations d'un corps quelconque.
Le mot parfum a deux acceptions, il désigne en
même temps l’odeur dégagée par un corps odori¬
férant et ce corps lui-même.
Une première théorie admet que les odeurs d’un
corps sont des mouvements vibratoires qui se
propagent comme la lumière, la chaleur, les ondes
hertziennes: la seconde prétend que les oaeurs
sont causées par le contact matériel de particules
du produit odorant. II faudrait admettre que les
corps odorants peuvent comme le Radium émettre
indéfiniment des particules de désintégration sans
perte pondérable ; on sait et on en peut facilement
faire l’essai, que quelques milligrammes de musc
peuvent parfumer une chambre pendant une ving¬
taine d’années sans qu’il soit possible de constater
une diminution de leur poids. Quelques violettes
répandues dans un pré ou dans un bois donnent
à l’air et aux environs leur odeur bien connue et
suave; de même un bouquet de ro;.es parfume ur.e
salle tout entière si vaste soit elle ; et pourtant il
LA PARFUMERIE MODERNE
faut prés de S.ooo kil. de roses pour donner i kil.
d'essence !
La théorie des vibrations a moins de partisans
que celle de l'émission, il faut avouer, en effet,
que beaucoup de substances odorantes perdent,
avec le temps, de leur odeur; c’est donc dire qi’e
le corps auquel étaient fixées ces particules odo¬
rantes, les perd, et par conséquent diminue de
poids. On doit admettre, par suite, que des quan¬
tités extrêmement minimes de partum suffisent à
éveiller des sensations effectives. En efiet, on a
constaté que :
i/ï.000.000 de milligramme de musc,
1/4.600.000 — de chlorphénol,
1/460.000.000 — de mercaptanc,
suffisent pour produire la sensation d'odeur.
Au point de vue pratique, ces considérations
13
engagent le parfumeur à ne pas exagérer la cin-
centration de ses alcoolats. La grande quantité de
parfums répandus cause une sorte d'ancstliésic
des nerfs olfactifs et n'augmente en aucune sorte
la sensation agréable. On a remarqué, du reste,
que la création de parfums bon marché, très con.
centrés, a amené une sorte de dégénérescence de
l'odorat humain et que le public recherche plus
qu'autrefois des parfums capiteux et tenaces, au
détriment des odeurs délicates et fines si demandées
au siècle dernier et qui sont considérées comme
mièvres et insuffisantes à notre époque. Il serait
curieux d’étudier le degré de civilisation et de
raffinement d’une population par l’étude de scs
goûts en parfumerie. Trouverons-nous un philo¬
sophe dévoué pour cette tâche ?
LES ESSENCES EN THERAPEUTIQUE
Action de l’Anéthol sur l’Organisme
Les nouvelles dispositions légales relatives à
l’essence d’absinthe, aux compositions à base
d’absinthe et aux apéritifs contenant de cette
essence donnent un regain d’actualité à la
question toujours pendante de la toxicité des
essences employées en distillerie et notamment
de l’Anéthol qui forme, comme on le sait, la
plus grande partie des huiles essentielles d’anis,
fenouil, badiane, etc.
. Indépendamment de son usage dans la fabri¬
cation des apéritifs, l'anis a toujours servi de
condiment ou d’aromate pour la pâtisserie, la
confiserie, la cuisine; les anciens lui attri¬
buaient de nombreuses vertus et Pline préten¬
dait que l’anis procure un doux sommeil,
donne de la fraîcheur au visage et supprime
les rides.
Les € pains à l’anis ï sont, dans un certain
nombre de régions, d’un usage fréquent, soit à
l’occasion des fêtes, soit même pour certains
rites religieux. En définitive, l’anis a toujours
été considéré comme très favorable à la santé.
■Voici quelques-uns des emplois où sont indi¬
qués l'anis vert {Pimpinclla anisiuni) et l’anis
étoilé de Chine ou badiane {illiciutn anisiiim).
Comme stomachique et digestif, l’anis en
infusion remplace avantageusement le thé ou
le tilleul, il favorise les contractions de l’esto-
ntac et de l’intestin; à titre de2diurétique, il
augmente le taux des urines en s’éliminant par
les reins et favorise l’évacuation des déchets.
Pour augmenter la sécrétion gastrique et aider
l’expulsion des gaz on prescrit également l’al¬
coolat d’anis en potion sucrée (anisette des li-
quoristes), i à i5 grammes par jour. On em¬
ploie encore couramment l’anis pour combattre
la fétidité de l’haleine (dentifrices) et pour gué¬
rir l'ozêne ou punaisie. maladie des fosses res¬
piratoires. Enfin, l’anis est considéré comme
galactogène, les vétérinaires s’en servent avec
succès, à la dose de 100 gr. par jour, dans du
son, pour les vaches; à la dose de 20 gr. pour
les chèvres et les brebis ; au bout de quelques
jours la quantité journalière de lait augmente
On l’a appliqué à l’accroissement de la quantité
de lait fournie par les nourrices trop pauvres
en secrétion lactée (infusion d’anis à 20 gr,
par litre, i cuillerée à soupe par heure).
Il nous échappe certainement beaucoup des
usages de cet intéressant végétal, rappelons
cependant, en passant, qu’on a voulu l'em¬
ployer à combattre la tuberculose, avec des
raisons, du reste, très plausibles : l’anis s'éli¬
mine, en effet, en grande partie par les pou¬
mons et en assure, de ce fait, l’antiseptie.
Aujourd’hui, on veut charger l’anis de tous
les méfaits de l’absinthe et on lui attribue les
lésions indéniables causées par l’usage de cet
apéritif redoutable ; il nous semble que c'est
montrer bien peu de reconnaissance à un vé¬
gétal jusqu’ici considéré comme bienfaisant et
auquel on a attribué, depuis des siècles, bien
des guérisons.
Des travaux ont été faits dans le but de véri¬
fier ou d’affirmer ces assertions et, jusqu’à
présent, la façon dont ces recherches ont été
conduites n’a donné satisfaction a aucun phy¬
siologiste ou chimiste consciencieux, de telle
façon que l’opinion publique est toujours en
suspend.
On sait que l’essence d’anis, comme l’essence
de badiane, du reste, est presque exclusivement
(80 à 90 0/0) composé d’anéihol. Les 10 ou
20 0/0 restant se composant de terpènes sans
valeur thérapeutique et sans effet physiologi¬
que bien spécial. La formule chimique de ces
LA PARFUMERIE MODERNE
terpcncs est celle de l’essence de thJrJbcntine'ct
il n'y a pas lieu de leur attribuer d’autres pro¬
priétés que celles de cet hydrocarbure.
L'Aiiélhol est donc le principe actif des es¬
sences d'anis, badiane et fenouil et toutes les
proprie'tés curatives attribuées à l’anis doivent
être rapportées à VAnétIiol.
1,'anéthol, comme le démontre sa formule de
constitution
,^CH - : CH — CH'
■^OCH'
est antiseptique par son groupe aromatique et
analgésique, par son groupe oxyméthylique,
ce qui justifie la bonne opinion qu’on peut
avoir de lui et ne motive aucunement les accu¬
sations qu’on porte contre lui : c’est, dit-on,
le plus nuisible de l’apéritif absinthe, c’est un
stupéfiant qui amène la dépression générale
des forces, l’incohérence des idées... Nous ne
voyons pas pourquoi l’anéthol est, dans l’ani-
sette, un stomachique renommé depuis des
siècles, dans l’anisado, cher aux Américains du
Sud, un fébrifuge actif, et dans l’absinthe un
poison violent ! Nous croyons qu’il vaut bien
mieux incriminer les autres essences compo¬
sant l’absinthe et l’absinthe elle-même (dont la
cétone (Thuyone) est considérée comme toxi¬
que depuis longtemps', et qui ne peut plus être
vendue que sur ordonnance et par un pharma¬
cien au même titre que les alcaloïdes.
M.M. \'arenne, J. Roussel et Godefroy qui
ont fait les plus importantes recherches, à no¬
tre connaissance, sur l’anéihol, concluent que
malgré les doses massives employées sur des
animaux, Vanéthol s’est refusé à être toxique et
a même guéri incidemment une chienne d'une
gastrite dont elle souffrait. .
Déjà le docteur Dalott avait déclaré n’avoir
pu obtenir ni secousses, ni attaques, par des
ingestions considérables d’anis ou d’anéthol
(3 gr. d’anéthol par kilogramme d’animal et
par jour soit, pour un homme de 70 kil., plus
de 200 gr. d’anéthol représentant i.3oo litres
d’anisette ou i3o litres d’absinthe).
Il semble que de toutes les imputations dont
on l’accable, à la chambre des députés notam¬
ment, la principale soit son nom chimique
et anéthol », qui le distingue par trop des pro¬
duits naturels et qui le fait inconsciemment
considérer comme un produit chimique n’ayant
rien de commun avec les plantes ! ! A tel point
qu'à la tribune même on a parlé de la possibi¬
lité de déterminer la quantité ou la pré¬
sence de produits chimiques dans une ab¬
sinthe à propos de la réaction de Varenne
pour la caractérisation de l’anéthol (analyse
qui, du reste, ne donne aucun résultat prati¬
que). Il serait bon qu’on vulgarise les notions
de chimie relative aux produits synthétiques et
aux constituants chimiquement purs des es¬
sences qu’on englobe généralement dans une
réprobation universelle.
Evidemment, nous ne prétendons pas que
tous les produits aromatiques sont excellents
pour la santé publique, mais nous constatons
l’influence prépondérante des apparences sur
l’esprit de la foule ignorante, qui préfère sou¬
vent ingérer des produits toxiques, parce qu’ils
sont naturels (éthers des eaux-de-vie de marc,
par exemple), plutôt que des produits inoffen-
sils, sinon bienfaisants, parce que leur nom
rappelle des produits chimiques réputés dan¬
gereux !
J. PlOT.
Ingénieur-chimiste.
LES ESSENCES NOUVELLES
Essence il’Encens “ Olibanol ”
(suiteJ
Lors du second fractionnement, la dernière
fraction passa presque complètement sous
,7 m/m de 2 o 5 à 2.20.
Pour la rectification, on essaya de former un
acétate de l'alcool sesquiterpénique dont on
supposait la présence.
Toutefois, l’alcool acétylisé qui avait une
teneur en éther de .81,5 ne pouvait pas être
distillé sans décomposition sous lô m/m de
pression, mais il donnait naissance à de l'acide
acétique. On cessa donc la rectification et l’on
passa à l’analyse de la fraction principale de
Kp 17 -- 20.=i 8 2 12.
0,2343 gr. Substance 0,7206 g CO- o.246Sg,
H''».
^ Calculé : C 83.88 H 11,93.
' Trouvé : C 83.88 H 11,8:.
La combinaison C'‘''’H^'*0 donna une es¬
sence jaune sirupeuse d’une agréable odeur
d’encens. L’odeur de l’acétate est beaucoup
plur
C^oH-i'O
s forte.
D 20“=:957o aD — — 65,o5«
Parmi les alcools de la formule CiiH-ii-»0,
on ne mentionne dans la littérature que l’al¬
cool du bois Erythroxilon monogynum Roxb.,
il possède la composition C'-^H^-O, mais il
est solide (pt)int de fusion 117/1180) tandis que
le nouvel alcool, que nous appelons Olibanol^
LA PARFUMERIE MODERNE :-^^ l'>
ne pouvait pas être solidifié même dans le me'-
lange réfrigérant.
D’autres recherches seront faites dans mon
laboi'atoire pour trouver la constitution de cet
alcool.
Essence de Feuilles de Bouleau
J'ai distillé cette essence pour la première
fois en 1904 et je viens de faire un second
essai qui a donné des résultats diflérents du
premier. Comme dans les deux cas il s’agissait
des feuilles de Bétula Alba, je ne puis expliquer
la différence des résultats que parce que les
feuilles ont été recueillies en divers endroits et
à diverses saisons.
Dans l’essai actuel de distillation, )'ai obtenu
un rendement de 0,04 °/g. L’essence de feuilles
de bouleau ainsi obtenue est de couleur jaune
et se solidide à la température de la chambre;
D’^= 0,8683; point d’acide 3o ; point de sa¬
ponification = III ; point d’éther 81 ; elle est
insoluble dans l’alcool à 96 ®/„; dans l'alcool
chaud on a pu obtenir des lamelles d’une para-
fine du point de fusion 49,5 à 5o».
Avec la première distillation en 1904 on a
obtenu 0,049 ”/o d’une huile vert d’olive, avec
d'abondants précipités cristallins. Cette essence
était complètement liquide à 35*. La densité à
cette température était de 0,9074; point d’a¬
cide 99; point de saponification 149,7. li>ans
une solution alcoolique à io®/o l’essence ne
présentait pas d’activité optique.
Essence d'Ecorce de Bouleau
J’ai obtenu, avec l’écorce de bouleau (B. alba)
une essence dont l’élément principal consistait
en un sesquiterpène, qui, par suite de son peu
de densité semblait appartenir aux sesquiter-
pjnes monocycliques ou peut-être twcycliques.
Je vais maintenant donner une comparaison
des résultats obtenus avec les essences fraîche¬
ment distillées :
1907 1908
l,«ou t)*". 0.8953 0 . 000:1
ladice d'acide. .
Indice de saponifiialiuu.
Indice d'éther.
Indice d'éther apres arelylisaliun...
Salnbililé dans l’alcool  90 degrcs
L’essence fabriquée en dernier lieu a donc
une teneur moins forte en acides (acide palmi¬
tique), en éthers et en alcools libres. Le ses¬
quiterpène, après plusieurs distillations sur la
soude bouillait à une pression de 744111/1113
Ses constantes, comparées h celles précé¬
demment trouvées étaient :
1907 1908
|>*i.î relativement l)‘“. 0.88:19 0.88it
Le sesquiterpène ainsi isolé était incolore, et
à odeur faible. La solution acétique donnait
avec le brome une coloration rouge cerise.
Après avoir essayé en vain d’obtenir avec
l’acide chlorhydrique un produit de réaction
solide, nous eûmes recours au procédé suivant
qui permit de se rendre compte du degré d’al-
finité de la molécule vis-à-vis de riialogene
hydrogéné.
10.31 grammes du sesquiterpène furent pla¬
cés dans une capsule avec 3(i grammes d’ether
absolu et saturés d'acide chlorhydrique sec
sous un fort refroidissement. Apres un séjour
de huit jours dans le dessicateur au-dessus de
barres de potasse, on réchauffa au bain-marie
jusqu’à constance du poids. L'augmenlaiion
du poids du sesquiterpène était de i .87 gram-
grammes.
Pour H'-“ H Cl 1
( calcule il Cl o,3o
ce qui indique une conformité satisfaisante
pour l'affinité d’une molécule d’acide chlorhy¬
drique avec le sesquiterpène.
Si l'on compare la densite du sesquiterpène
d’essence d’écorce de bouleau avec les densites
des sesquiterpènes tricycliques, bicycliques et
monocycliques admis selon Semmler. (Les
huiles essentielles, 11, 5-29), donnant les valeurs
moyennes 0.93—0.94; 0.90 et 0.87, la densiie
de 0.88 observée dans le sesquiterpene corres¬
pond à la densité bicyclique doublement non
saturée.
On connaît des cas dans lesquels une double
liaison avec l’halogène et l'halogène hydro¬
géné présentait des caractères de non satu¬
ration. 11 sufiit de se rappeler la manière
dont se comporte le phcllandrène vis-à-vis
du brome (Semmler vol. 36, lyàS'i et le zin-
giberène monocyclique triple non-saturé vis-
à-vis de l’acide chlorhydrique (Kremers et
Schreiner, Pharm. Arch. 4, i6t). 11 est égale¬
ment très vraisemblable, que l’on ail à faire
ici à un système de double liaison conjuguée.
L’hydro-chlorure liquide était de coloration
foncée et sa densité à 20® était de 0.9753.
8 grammes de cet hydrochlorure furent mis
en ébullition pendant une demi-heure avec
8 grammes d'acétate de soude et 32 grammes
d’acide acétique glacial, le produit de réaction,
lavé à l’eau, fut extrait par l’éther.
Point d’ébullition. 747 258—260®
D“. 0.8898
11 ne contenait pas d’halogène; toutefois l'a¬
nalyse démontrera un peu d’impuretés.
0.1401 grammes de substance : 0.4040 gram¬
mes CO*; o.iSzi grammes 11*0.
l trouvé C 88.23 11 11.77
I calculée 86.43 H 12.17
C‘=H*'
Essence de Feuilles de Laurier
J’ai recommencé à en fabriquer avec les
feuilles de lauriers récoltés en 1907. Les feuilles
ifi . . LA parfumerie moderne
que j’ai traitées sont les feuilles fraîches écô-
tées, de couleur verte. Elles donnaient un ren¬
dement de 2,32 ®/o. La densité de l’essence de
laurier fraîche est de 0,9361 ; sa rotation opti¬
que est de anrrr— 1 5,95°.
Par mon traitement spécial de l’essence ordi¬
naire de feuilles de laurier, j’obtiens une
essence déterpénée qui n’a qu’un débit
limité, mais très assuré ; Les terpènes
isolées consistent en pinène presque pure et
principalement en pinène-/. Par contre, il est
vraisemblable qu'il s’y trouve aussi des phel-
landrènes, mais la chose n’est pas absolument
démontrée, car la quantité de substance blan¬
che, fondant à 104 ou 106°, était trop minime
et il n’a pas été possible de recommencer la
cristallisation.
Essence de Bois de Gayac
L’huile essentielle du bois de la Bulnesia
Sarmenti Lor., appartenant à l’ordre des zygo-
phyllacées appelé dans son pays d'origine
€ Palo Balsamo », a été introduite dans le
commerce par moi, pour la première fois, en
1892 (voir mon rapport d’avril 1892). Depuis
lors, on a publié diverses études sur cette es¬
sence. Entre autres Wallach (Ar. 279, 395),
ainsi que Gadamer et Amenomija (Ar. 241, 22)
se sont occupés de l’élément principal cristallin
de l’essence, le Guajol, qui semble être iden-,
tique avep le Gonysiylol, o.btenu du bois de
Gonystylus Miquenianus T. B., par Eyken
(Rec. trav. chim. Pays-Bas, 23,44) et par
Boorsma (Bul. de Départ, de l’agriculture aux
Indes Néerlandaises, 1907). Pour autres détails,
voir Semmler, les huiles essentielles, 111, 237.
La densité de l’essence à l’état de fusion est
de 0.9835 à 20°; elle se rapproche donc de
celle de l’essence de Bois de Santal.
Indice d’acide,0.0; indice d’éther 3.5; indice
d’éther après acétylisation 106,7.
Il en résulte donc une teneur en C® O de
43.98 '/o-
Sous i3 >"/"* pression il distille 86 de
l’essence entre 154 et 157°; il en résulte que
la moitié seulement de l’alcool était transformé
en acétate. Si ce caractère qui correspond à
celui du terpinéol de F®° (A* p. menthenol [8]),
plaide en faveur de la nature tertiaire du
guajol, sa manière de se comporter yis-à-vis de
l'anhydride phtalique, y répond également.
2.o3 grammes d'essence chauffés pendant
deux heures au bain-marie avec 2 grammes
d’sfnhydride phtalique et 2cm3 de benzène, puis
.^élangés à 6o<-m’ de lessive de soude demi-nor-
exigeaient 5,4'“*^ d’acide chlorhydrique
demi-normal correspondant à une teneur de
5,04 ®/o d’un alcool de la formule G*® H^“0.
Tandis que Wallach et Gadamer entre au¬
tres, avaient entrepris la séparation de l’eau du
guajol avec l’anhydride phosphorique et le
chlorure de zinc ou le bi-sulfate de potasse,
nous avons employé l’acide formique.
3o grammes de guajol rectifié par distillation
furent chauffés pendant une heure au bain-
marie avec 90 grammes d’acide formique anhy-
drique. Le liquide fut d’abord rouge-brique,
puis violet. On le' dilua ensuite avec de l’eau
puis on le mélangea avec de l’éther et l’acide
de la solution éthérique fut neutralisé par une
solution sodique. Après évaporation de l’éther,
12,3 grammes soit 41 % du guajol employé
passèrent entre i35 et i '38« à une pression de
14 m/m.
Les vapeurs étaient incolores ; le guajène à
l’état liquide, était vert-claiir. Djf, = 0.9182.
Wallach a trouvé pour le guajène : Point
d’éb.,3 = 124 à 1280; 0^0= 0.910 tandis que
Gadamer et Amenomija ont trouvé : Point
d’éb.9= 123 à 1240; D20/4 = 7.9085.
L’absorption d’acide chlorhydrique n’a donné
aucun résultat clair. 7.12 grammes de sesqui-
terpène ont absorbé o gr. 46 H Cl (en ce qui
concerne cette méthode, comparez avec l’es¬
sence d’écorçe de bouleau dans mon Bulletin
d’octobre 1908).
Il se produisit ainsi une absorption de
6.06 ®/o d’acide chlorhydrique; calculée pour
une molécule, 15.17 °/o. Cette réaction plaide
en fa.véur de la nature non uniforme de la,
guajè:ne. 11 est vraisemblable que l’acide for¬
mique a produit une inversion partielle, ce
qui nous permet de considérer le guajène
comme un mélange de sesquiterpènes.
Le guajol présente une réaction caractéris¬
tique aux agents oxydants tels que le perman¬
ganate de potasse.
10 grammes de guajol furent mis en suspen¬
sion dans i .ooo°m3 d’eau et il fut ajouté r5 gram¬
mes de permanganate de potasse. Il ne se pro¬
duisit pas de réaction à froid; ce n’est que
par réchauffement au bain-marie et plus rapi-
dément, par l’ébullition que la coloration du
permanganate de potasse disparut. La solution
incolore fut filtrée du dépôt brunâtre, puis
lavée avec de l’éther et concentrée au bain-
marie. Par l’acidification, des flocons blancs se
précipitèrent. Le liquide surnageant se colora
graduellement en rouge foncé. En arrêtant la
réaction acide par quelques gouttes de lessive
de soude, la coloration disparut, pour repa¬
raître par l’acidification.
Le colorant se comporte donc comme un
indicateur. Par l’addition d’alcool lacoloratiou
rouge foncé passa au violet. Le colorant en
lequel semble se transformer le précipité
blanc primitif, se dissout dans l’éther après
l’évaporation duquel il persiste sous forme de
masse brune. Nous continuons cette étude.
Heinrich Haenskl.
Le Gérant : Gattekossé.
4 .
LA PARFUMERIE MODERNE
LÉGISLATION
Extrait de la Loi de Finances 1907
Relatif au Commerce de l’Essence d’Absinthe
Art. i5. — Une surtaxe de 40 francs par hectolitre
d’alcool pur, est établie en addition au droit général de
consommation sur les absinthes et similaires, sur les
bitters et sur toutes les boissons apéritives autres qu’à
base.de vin. La perception de cette surtaxe sera effec¬
tuée sur un minimum de SS» pour les absinthes et simi¬
laires.
Art. 16. — L’art. 4 de la loi du 26 mars 1872, est
ainsi complétée ;
Un décret rendu sur l’avis du Comité consultatif des
Arts et Manufactures, déterminera la teneur maximum
en essence d’absinthe et la teneur globale en essences
de toutes sortes que peuvent renfermer les absinthes et
similaires, livrables à la consommation. Tout produit
renfermant de l’essence d’absinthe ou ayant une teneur
supérieure à l’un ou à l’autre des maxima lixés en vertu
du § précédent, sera soumis aux dispositions dudit
article.
(L’art. 4, loi du 26 mars 1872, est ainsi conçu ; La
préparation concentrée,, connue sous le nom d’essence
d’absinthe, ne sera plus fabriquée et vendue qu’à titre
de substance médicamenteuse. Le ' commerce de la dite
essence et sa vente par les Pharmaciens, s’effectue¬
ront conformément aux prescriptions des titres 1 et II de
l’Ordonnance royale du 20 octobre 1846).
Art. 17. —La fabrication de l’essence d’absinthe et des
produits assimilés par le dernier § de l’article précédent
et des produits susceptibles de les suppléer, ne peut
avoir lieu que dans des établissements soumis à la sur¬
veillance permanente du service des Contributions indi¬
rectes. Les Pharmaciens et autres détenteurs, sont
comptables des quantités qu’ils reçoivent. Un décret
déterminera les obligations des fabricants et de tous les
détenteurs autres que les Pharmaciens.
Aucune quantité de ces produits ne pourra circuler...
que dans des caisses, boîtes ou flacons numérotés, revê¬
tus du plomb de la régie qui devra être présenté intact
à l’arrivée et accompagné d’un acquit à caution... Cette
disposition est applicable aux produits importés.
Est interdit l’emploi de tout produit chimique pour
suppléer aux essences naturelles.
Art. 18. — Les contraventions aux dispositions de
l’article qui précède, seront punies de la confiscation des
objets saisis, d'une amende de Soo à 5.000 francs par
kilogramme d’essence mise en circulation et du paye-,
ment du quintuple du droit fraudé ou compromis, à
raison de 5oo francs par kilogramme d’essence mise en
circulation, détournée ou fabriquée en fraude, ou de
produits chimiques destinés à suppléer aux essences
, naturelles et dont la présence sera constatée dans les
' absinthes.
DÉCRET portant règlement d’administration
publique pour l’organisation de l’inspection
des pharmacies, des dépôts de médicaments
tenus par les médecins et les vétérinaires, des
magasins de droguerie,- des dépôts d’eaux
minérales et généralement de tous les lieux où
sont fabriqués ou. mis en vente des produits
médicamenteux ou hygiéniques.
Le Présideut de la République Française,
Sur le rapport des ministres de l'agriculture, de Tins--
traction publique et des beaux-arts, de la justice, de
l’intérieur, des finances, du commerce et de l’industrie ;
Vu la loi du 21 germinal an XI, contenant organisation
des Ecoles de pharmacie, modifiée par la loi du 25 juin
igo8, notamment l’article 3o ainsi conçu :
• Ün règlement d’administration publique désignera
les autorités qualifiées pour effectuer les inspections et
visites spéciales prévues à l’article 29 ci-dessus et préci¬
sera les pouvoirs qui leur sont conférés par ledit article.
< L’inspection des officines de pharmaciens et des
dépôts de médicaments tenus par les médecins et les
vétérinaires ne pourra être confiée qu’à des agents
pourvus du diplôme de pharmaciens » ;
Vu l’arrêté du 25 thermidor an XI, contenant règle¬
ment sur les Ecoles de pharmacie ;
Vu le décret du 23 mars iSSp, relatif à l'inspection
des officines des pharmaciens et des magasins des dro¬
guistes ;
Vu l’ordonnance royale du 18 juin 1823, portant règle¬
ment sur la police des eaux minérales ;
Vu le décret du 9 mai 1887, relatif à l’inspection des
fabriques et dépôts d’eaux minérales, eaux de Seitz et
eaux gazeuses ;
Vu les décrets des 16 septembre 1893 et 3 juillet 1907,
relatifs à l’inspection des fabriques et dépôts d’eaux
minérales du département de la Seine ;
Vu le décret du 17 octobre 1906, relatif au rattache¬
ment au ministère de l’agriculture du service d’inspec¬
tion des pharmacies, drogueries,herboristeries, épiceries,
fabriques ou dépôts d’eaux minérales, artificielles ou
naturelles ;
Le Conseil d’Etat entendu,
DÉCRÈTE
Article premier . — Le service chargé de l’inspection
prescrite par l’article 19 de la loi du 21 germinal an XI,
modifiée par la loi du aS juin 1908, ainsi que de la
recherche et de la constatation des infractions à la loi
du i«r août 1905,en ce qui concerne les substances médi¬
camenteuses, est organisé par région, sous l'autorité du
ministre de l’agriculture et du ministre de l’instruction
publique, sur les propositions ;
Des directeurs des Ecoles supérieures de pharmacie ;
Des doyens des Facultés mixtes de médecine et phar¬
macie ;
Des directeurs des Ecoles de plein exercice de méde¬
cine et de pharmacie ;
Des directeurs des Ecoles préparatoires de médecine
et de pharmacie.
Un arrêté pris de concert par te ministre de l’agricul¬
ture et le ministre de l’instruction publique détermine
la région dans laquelle chacune de ces Ecoles ou Facul¬
tés doit procéder à cette organisation.
(d suivre).
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TYPOGRAPHIE - LITHOGRAPHIE
LA PARFUMERIE MODERNE
BIBLIOGRAPHIE
s. PiESse
Chimie des Parfums et Composition des Essences
Nouvelle édition, i vol. rn-i6
Chez J.-B. Baillière, Paris 1909
Le livre de M. Piesse est l’œuvre d’un praticien
éclairé ; à ce titre, il est d’une utilité certaine pour les
parfumeurs auxquels il donnera d’utiles con^ils pour
leur fabrication. Ses éditions anciennes avaient vieilli
parce qu’elles n’étaient plus au courant des découvertes
récentes de la chimie ; la troisième partie de l’édition
nouvelle contient l’exposé complet des progrès réalisés
au cours des dernières années. On voudrait voir pour¬
tant une place plus large accordée aux méthodes de dé-
terpénation qui_ ont bouleversé et, par certains côtés,
rénové l’industrie des parfums. Les chapitres qui traitent
des produits synthétiques sont clairs ; mais on leur
souhaiterait peut-être plus d’ampleur. Quoiqu’il en soit,
le livre est à lire et à placer dans la bibliothèque du la¬
boratoire, mieux encore sur la table de travail.
F. M.
Georges Bouchard
INTRODUCTION A L’ÉTUDE
DES MATIÈRES GRASSES
I vol. in-8, chej Dtinod et Pinat. Paris 1909
L analyse rigoureuse des matières grasses est consi¬
dérée comme très compliquée par beaucoup d’industriels.
Aussi, se contentent-ils généralement, en pratique, d’ap-
preciations basées sur des habitudes, mais nullement
contrôlées par la science. Un ensemble de procédés
permettant de déterminer approximativement au moins,
la composition des matières grasses par des méthodes
qui ne soient ni trop longues, ni trop incertaines, peut
'■®™^<lier à cet état de choses regrettable.
M. Georges Bouchard a facilité beaucoup ces recher¬
ches en mettant de l’ordre dans les méthodes proposées
pour 1 analyse des matières grasses, en étudiant et en
exposant dans son ouvrage celles qui donnent ces
résultats dignes de confiance.
L'INDUSTRIE DES PARFUMS
d’après les théories de la chimie Moderne par M. Otto,
docteur ès-sciences, chevalier de la Légion d’honneur,
ancien attaché au laboratoire des recherches de la Sor¬
bonne.
Grand in-S» de VU, 546 pages avec 8a figures, broché
22,5o ; carton, 24 francs., chez H. Dünot et E. Pinat,
Editeurs, 49, quai des Grands-Augustins, Paris.
Extrait de la Table des Matières:
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre I. — Notation et Formules. — I. Nature des
parfums; II. Formules de constitution; III. Stéréo¬
chimie.
Chapitre II.—Fonctions chimiques. — I. Groupe¬
ments fonctionnels; H. Nouvelle nomenclature; III.
Propriétés et modes de préparation.
Chapitre HI. — Classification. — I. D’après la nature:
des constituants ; II. Par familles naturelles.
Chapitre IV. — Analyses et recherches de falsifica¬
tions. — I. Propriétés physiques. — II. Propriétés chi¬
miques.
2» PARTIE
Les Farfams Katurels
Chapitre I. — Méthodes générales d'extraction. —
I. Expression; 11. Distillation; III. Enfleurage; IV. Dis¬
solvants organiv|ues.
Chapitre II. — Etude des parfums et des essences. —
Groupe I. Hydrocarbures terpènes et sesquiterpènes.
Chapitre III. — Groupe II. Alcools terpéniques et
leurs éthers.
Chapitre IV. — Groupe III. Aldéhydes.
Chapitre V. — Groupe IV. Cétones.
Chapitre VI. — Groupe V. Acides, éthers, lactones,
oxydes.
Chapitre VIL — Groupe VI. Phénols et dérhrés.
Chapitre VllI. — Groupe VII. Corps azotés et sulfurés
et essence* à constituants non déterminés.
3e PARTIE
Parfums Artificiels
Chapitre I. — Classification. . .
Chapitre II. — Etude des parfums artificiels. —
Groupe I. Alcools et éthers.— Groupe II.— Aldéhydes.
— Groupe m. Cétones.— Groupe Iv. Olides. —Groupe
V. Phénols et éthers phénoliques. — Groupe VI. Déri-
ntrrés carbures aromatiaues.
4. PARTIE
Table et documents divers.
Mémento du chimiste. Recettes.
Livres reçus :
D-jrvelle : La fabrication des Essences et des Par¬
fums. — I vol. in-8. Nouvelle édition. Paris, chez Des-
ibrges.
Il sera rendu compte de ce volume dans notre pro
Chain numéro.
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du 21 Octobre eu 15 Hovembre 1908
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automatique avec des liquides désinfectants.
N» 393.343 Leathers et Taylor. — Appareil de dé¬
sinfection ou de désodorisation. .
N® 393.366 Egerter. — Liquides désinfectants pour
un lavabo à fonctionnement automatique.
N® 393.442.''— Wessels de Frise. — Stérilisateur
domestique par l’Ozone.
N® 9.690/384.211. — L. de Nvs et Cl*. — Addition
au brevet pour Vaporisateur.
N® 393.350 Société Poulain et Stber. — Dispositif
de cachet-garantie d’authenticité pour bouteilles,flacons
et autres récipients analogues.
N® 393.362 Lbinbroce. — Dispositif destiné à la fer¬
meture des flacons, bouteilles et autre.s récipients.
N® 393.429 Mme Vve Marty. — Fermeture hermé¬
tique de bocaf.
N® 393.489 Société Barris frères et Cerveaux. —
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Numéro 2.
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: des producteurs d’essence de lavande des .41pes du Di(
; d exportation. — Revue des revues. — Deuxième (
: pour la repression des fraudes; — Liste des Brevets
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petdilj del mio amaiissimo fratello gennano
debbo parteciparvi che per convenu;ione ira noi
già interceduta, assiimo la esclusiva proprietà
delta Dilta, che continuera la esportajione dette
essence sottola ste^sa ragione sociale:
Santo Grec O fu Fsco
Spero che tni degtierele délia stess.a fiducia
corne pet passato, che da parte mia non man-
chcro di meritarla.
Vo^liate prendere buona nota mia firnia, c
gradite Signor i miei distinti satuti
ÎNGEGNERE GlOVANNI GrECCO,
Elections Sénatoriales du 3 )an\}ier 1909
Lors du renouvellement partiel du Sénat, qui \ ient
d'avoir lieu, ont été élus ou reclus :
MM. CézAR-DvVAL, sénateur de la Haute-Savoie.
(jEsoux-PRACHÉE, séiiateur de la Haute-Saône.
M. le Professeur Cazenelve, sénateur du Rhône.
M. le Professeur Beawisagk. sénateur du Rhône.
Nous leur adressons nos respectueuses félicita¬
tions.
EXPOSITION DE NANCY
l'ne exposition internationale aura lieu a Nancy de
mai a noveiùbre 1909. Signalons a nos confrères les ;
Classe 42. — Industries chimiques.
Classe 45. — Arts pharmaceutiques et Parfumerie.
Classe ôy. — Hygiène.
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des mieux situées dans la galerie centrale à gauehe de
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LA PARFUMERIE MODERNE
13
LÉGISLATION
DÉCRET portant règlement d’administration
publique pour l’organisation de l’inspection
des pharmacies, des dépôts de médicaments
tenus par les médecins et les vétérinaires, des
magasins de droguerie, des dépôts d’eaux
minérales et généralement de tous les lieux où
sont fabriqués ou mis en vente des produits
médicamenteux ou hygiéniques.
(suite)
Le fonctioanement du service d'inspection esi assure,
sous l'autorité du ministre de l'agriculture, par le préfet
pour chacun des départements constituant la région; N
Paris et dans le ressort de la préfecture de police, par
le préfet de police.
.Akt 2. — L’inspection prescrite parlla lo' du 21 ger¬
minal an XI et la recherche des infractions h la loi do
ne peuvent être confiées, pour les officines des
pharmaciens et les dépôts de médicaments tenus par les
médecins et les vétérinaires, qu'à des inspecteurs mnnL
du diplôme de pharmacien. —--
Ces inspecteurs ont seuls qualité, léserve faite des
pouvoirs appartenant aux officiers de police, judiciaire,
pour opérer les prélèvements dans lesdites officines et
dépôts de médicaments.
Les prélèvements portent tant sur les préparation.s
officinales et produits pharmaceutiques que sur les pré¬
parations faites en vertu d'ordonnances médicales.
Art. 3 . — Les inspecteurs sont nommés et commis
ïionnés par les préfets sur la proposition des directeurs
des Ecoles supérieures de pharmacie, des doyens des
Facultés mixtes de médecine et de pharmacie, des direc¬
teurs des Ecoles de plein exercice de médecine et de
pharmacie, des directeurs des Ecoles préparatoires dr
médecine et de. pharmacie de la région.
I.eurs rapports d'inspection sont adressés aux direc¬
teurs ou doyens de la région. Ceux-ci les transmettent
aux préfets avec les observations et propositions qu’ils
jugent nécessaires,
Art. 4. — Les inspecteurs peuvent se faire assister
dans leurs visites par les commissaires de police, ou h
leur défaut, par les maires ou adjoints.
Ils peuvent, en outre, requérir ces mêmes officiers de
police judiciaire d’effectuer certains prélèvements dans
les officines des pharmaciens et dans les dépôts de médi¬
caments tenus par les médecins et les vétérinaires.
Art. 5 . — Pour tous les établissement autres que les
officines des pharmaciens et dépôts de médicaments
•tenus par les médecins et les vétérinaires, la visite pres¬
crite par l'article 29 de la loi du 21 germinal an XI et la
recherche de la constatation des fraudes et falsifications
en matière médicamenteuse peuvent être confiées à deS
inspecteurs adjoints choisis et commissionnés par les
préfets. L’arrêté de nomination détermine, pour chacun
de ces agents, la circonscription dans laquelle il a qua¬
lité pour exercer cette double fonction.
Les inspecteurs adjoints adressent leurs rapports au
préfet. Ils .sont, .tenus de lui signaler les établissements
qui leur auront paru nécessiter une visite spéciale par
un inspecteur. Le préfet transmet sans délai ces avis à
l’un des inspecteurs, ainsi qu'au doyen ou directeur de
la région.
Même en dehors du cas prévu au paragraphe piécé-
dent, les inspecteurs ont le droit d’opérer eux-mêmes,
lor.squ’ils le jugent né-cssairc, la visite des établisse¬
ments visés au présent article.
.■\t(T. (i. - Sont rapportées les dispositions de l’artêté
du 25 thermidor an XL des decrets des 23 mars iSSg,
;t mai tt'87. II) septembre tSqd, 3 ju-llet 1907, en ce
qu’elles ont de contraire au présent décret.
.Art. 7. — Le ministre Je l’agriculture, le ministre de
l’instruction publique et des beaux-arts, le ministre de la
justice, le ministre de l'intérieur, le ministre des finances
et le ministre du commerce et de l'industrie sont char¬
gés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent décret, qui sera publié au Journal officiel et
inséré au Bulletin des lois.
Fait à Paris, le b août 1068.
A. FAUdiJi&P.
DECKÊT fixanrïâ”^océdure relative aux pré¬
lèvements, aux saisies et aux analyses des
substances médicamenteuses, ainsi qu’à l’ex¬
pertise contradictoire.
Le Président de i.a RÉprBi.iQfE Française,
Sur le rapport des ministres de l’agriculture, de l'ins¬
truction publique, de la justice, de l’intérieur, des
finances, du commerce et de l’industrie;
Vu la loi du 21 germinal an XI, contenant organisation
des Ecoles de pharmacie, modifiée par la loi du 2 5 juin
1908, notamment l’article 3 i ainsi conçu :
« l'n règlement d’administration publique déterminera
les règles de procédure applicables aux substances médi¬
camenteuses et hygiéniques en ce qui concerne les pré¬
lèvements d’échantillons, les analyse-', expertises et
saisies nécessaires à l’exécution de la loi du l'raoût iqoS
sur la répression des fraudes »;
Vu la lui du irraoût lOoS sur la répression des fraudes
et falsifications, en tant qu'elle s’applique aux substances
médicamenteuses ;
Vu le décret du 5 août 1908, désignant les autorités
qualifiées pour assurer l’application des lois et règ'e-
ments sur l’exercice de la pharmacie et sur la répression
des fraudes en matière médicamenteuse;
Vu le décret du 3 i juillet loofi, réglementant le.s pré¬
lèvements, analyses et expertises en ce qui concerne les
boissons, denrées alimentaires et produits agricoles;
Le Conseil d'Etat tnlendu,
DÉCRÈTE :
Titre Premier
Fo) m ilitt’S applicables aux prélèvements
de substances médicamenteuses
Artici.e premier, — Les inspecteurs et inspecteurs
adjoints qualifiés aux termes du-décret du 5 août 1908
pour assurer l'application des lois et règlements sur
14
LA PARFU ERIE MODERNE
l'exercice de la pharmacie et de la répression des fraudes
en matière médicamenteuse peuvent, concvrrremment
avec tous ofriciers de police judiciaire et dans les limites
de compétence fixées au dit décret, opérer d’office des
prélèvements d'échantillons dans les officines, labora-
tojres et leurs dépendances, magasins, boutiques, ateliers,
voitures Servant au Commerce, ainsi que dans les entre¬
pôts, dans les gares et ports de départ et d'arrivée.
Les administrations publiques sont tenues de fournir
aux agéiits ci-dessus désignés tous les éléments d’infor-
matiôn nécessaires à l’exécution de la loi du lo-août f9o5.
Les entrepreneurs de transport sont tenus de n’appor¬
ter aucun obstacle aux r-q'uisitions pour prises d’échan¬
tillons ef de représenter les titres de mouvement, lettres
de voiture, lécépissés, connaissements et déclarations
dont ils sont déferireuif.
.-Vrt. i. — Sauf L*s exceptions prévues aux articles
3 , 4 ef 5 ci-aprè-, les formalités prescrites par les articles
.â. fl, 7, 8, 9 et lo du décret du 3 i juillet 1906 pour les
prélèvements d’échantillons, la rédaction des procès-
verbaux, l'apposition des scellés, la délivrance des
récépisscs, l'envoi des échantillons et procès-verbaux,
sont applicables aux opérations effectués par les inspec-
jeurs et inspecteurs adjoints en ce qui concerne les
substances médicamenieusés.
.\bt. 3 . — Lorsque, en raison de ia qualité ou de la
quantité d'un produit phaimaceutiqu'c ou d'une j ripaia
lion médicinale, la divi.sion en quatre échantillons est
impossible, l'agent qui effectue le prélèvement place
sous scellés, ert un éChanfilfôn unique, la tofaliré du
pTOdiiif od de la prép'ui'afiori.
Par dérogation à l’article to du dé^fet du 3 i juillet
1906, il iransmet cc scellé dans les vingt-quatre heures,
avec son prdcés-verbiü! et totrtes' pièces utiles, au procu¬
reur de la République.
Copie du procès-verbal est adressée au préfet, ainsi
qu’au directeur d'Ecole ou au doyen de Eaculté compé¬
tent aux termes de l'article l'^du décret du 5 août 1908.
Art. 4, — Lorsqu’un inspecteur, usant de la faculté
que pre'voit l’article 4 du décret du 5 août 1908,{a
requis un officier de police judiciaire^ d'efiectuer un
prélèvement de produit pharmaceutique ou de prépara¬
tion médicinale, le produit prélevé esc placé sous scellé
en un échantillon unique. Ce scellé, ainsi que le procès-
verbal, fst adressé, dans les vingt-quatre heures, par
l’agent verhalisateur ü l’inspecteur qui a signé la réqui¬
sition.
Art. 3. — Si le produit sous scellé peut être divisé
en quatre échantillons, l’inspecteur procède à cette
opération en présence du vendeur et du détenteur, Ou
lui dûment appelé ou représenté, scelle les quatre
échantillons et les transmet au préfet, en se èonformant
à l’article 10 du décret du 3 i juillet loofi.
.^i le produit n'est pas divisible en 4 échantillons,
l’inspecteur transmet le scellé primitif au procureur de
la République, comme il est prescrit à l’ar.icle 3 ci-dessus.
Titre 11
Analyse des échantillons prélevés
Art. 6 . — Il est constitué, dans la Commission
technique permanente établie par l’article 3 du décret
du 3 i juillet 1906 près de* ministres de l’agriculture et
du commerce et de l’industrie, une section de pharmacie,
sOus la présidence du directeur de l’Ecole supérieure de
pharmacie de Paris. Cette section est obligatoirement
consultée sur les questions d’ordre scientifique relatives
à l'application du présent décret.
Art. 7. — L'analyse des échantillons prélevés est
confiée aux laboratoires organisés à cet effet dans les
Ecoles supérieures de pharmacie, b'acultés et Ecoles
mixtes de médec'ne et de pharmacie, par les directeurs
oü doyens de ces Ecoles ou Facultés, en vertu de déci¬
sions prises de concert par les ministres de l’agriculture
et de rinstruction publique, après avis de la section de
pharmacie de la Commission technique permanente,
Cci analyses sont, it la fois, d’ordre qualificatif et
d’ordre quantitatif; l'examen Comprend les recherches
organoleptiques, physiques, chimiques, micrographiques,
physiologiques et autres susceptibles de fournir des
indications sur la pureté des produits, leur identité et
leur composition.
Art. 8. — Des arrêtés pris de concert entre le Mi¬
nistre de l'Agriculture et le Ministre de l'Instruction
Publique déterminent le ressort des laboratoires appelés
à procéder à l’analyse des échantillons.
Art. 1». — Le résultat de l’analyse est consigné dans
un rappoit qui est adressé par le directeur ou doyen au
préfet du département d'où provient l’échantillon, à
Paris et dans le ressort de la préfecture de police, au
préfet de police.
Art. 10. — Si le rapport ne révèle aucune fraude ou
falsification, le préfet en avise sans délai l’intéressé.
Dans ce cas, si le remboursement des échantillons
est demande, il s'opère d'après la valeur réelle du pro¬
duit aux frais de l'Eiat,.au moyen d’un mandat délivré
par le préfet sur présentation du récépissé prévu à l’ar¬
ticle 9 du décret du 3 i juillet 1900.
Art. II.—Dans le cas où le rapport signale une
fraude ou falsification, le préfet transmet sans délai le
rapport au procureur de la République.
11 y joint le procès-verbal et les trois échantillons ré¬
servés.
Art. 12. — Tous les ans, le directeur ou doyen
adresse au Ministre de l’Agriculture, un rapport sur le
nombre des échantillons analysés et le résultat de leur
analyse.
Titre III
Fo'ictionnenient de l'expertise contradictoire
• Art. 1 3 . — Le IProcureur delà République informe
l'auteur présumé de la fraude qu’il est l’objet d’une
poursuite. Il l'avise qu’il peut prendre communication
des conclusions du laboratoire et’qu’un délai de trois
jours francs lui est imparti pour faire connaître s'il ré¬
clame l’expertise contradictoire prévue à l’article 12 de
la loi du ter août 1905.
Art. 14. — Si l'expertise contradictoire est dernandée»
il est procédé à la nomination de deux experts désignés,
l’un par le juge d’instruction, l’autre par la personne
contre laquelle l’instruction est ouverte. Celle-ci doit,
dans la huitaine, faire connaître l’expert qu’elle a choisi.
Toutefois, elle a le droit de renoncer à cette désignation
et de s’en rapporter aux conclusions de l’expert désigne-
-par le juge.
Les experts sont choisis sur les listes spéciales de chi¬
mistes experts dressées dans tous les ressorts par les tri¬
bunaux civils et les cours d’appel.
Ces experts doivent être pourvus du diplôme de phar.
macien.
Art. i5. — Chaque expert est mis en possession d'un
échantillon.
LA parfumerie MODERNE
15
Le juge d’instruction donne communication aux experts
des procès-verbaux de prélèvement, ainsi que des or¬
donnances médicales, factures, lettres de voiture, pièces
de régie et, d’une façon générale, de tous les documents
que la personne mise en cause a jugé utile de produire
ou que le juge s’est fait remettre.
Aucune méthode ofhcicielle n’est imposée aux experts.
Ils opèrent à leur gré, ensemble ou séparément, chacun
d’eux étant libre d’employer le.'! procédés qui lui parais¬
sent le mieux appropriés.
Leurs rapports sont déposés dans le délai fixé par l’or-
■lonnancc du juge.
Art. i().— Si les experts sont en désaccord, ils dési¬
gnent un tiers expert pour les départager. A défaut d’en¬
tente pour le choix de ce tiers expert, il est désigné par
le président du tribunal civil.
Le tiers expert peut être choisi en dehors des listes
ofticielIes.il peut n’étre pas'pourvu du diplôme de phar¬
macien. '
-Art. 17.— Dans le cas prevu à l’article 3 du présent
décret, le procureur de la République notifie au vendeur
ou détenteur que l’échantillon unique va être soumis à
une expertise et l'informe qu’il a trois jours francs pour
faire connaître s’il réclame l’expertise contradictoire.
Si l’expertise contradictoire est demandée, il est pro¬
cédé, dans un délai fixé par le juge d’instruction, à la
nomination simultanée tant des deux experts prévus è
l'article 14 ci-dessus que du tiers expert prévu à l’ar¬
ticle lO.
Ces trois experts procèdent ensemble à l’examen de
l'échantillon unique.
. T)TRe, IV , -
Dispositions Générales
Art. iS. — Lorsque des poursuites sont décidées, s'il
s’agit soit de médicaments à base de vin ou d’alcool,
.soit de saccharine ou de produits saccharines, soit d'es¬
sences ou préparations concentrées contenant de l’essence
d'absinthe, soit de toute autre substance tombant sous
l’application d’une loi fiscale, le procureur de la Répu¬
blique doit faire connaître au directeur des contributions
indirectes'ou à son représentant, dix jours au moins à
l’avance, le jour et l’heure de l’audience à laquelle l’af-
taire sera appelée.
Art. 19. — Il n’est rien innové quant à la procédure
suivie par l’administration des donanes et par l’adminis¬
tration des contributions indirectes pour la constatation
et la poursuite de faits constituant à la fois une contra¬
vention fiscale et une infraction aux prescriptions de la
loi du i«f août 190.^.
Art. 20. — En cas de non-lieu ou d’acquittement, le
remboursement de la valeur des échantillons s’effectue
dans les conditions prévues h l’article 10 ci-dessus.
-Art. 21 . — t I.es dispositions du titre premier du pré¬
sent décret réglant les formalités prescrites pour les pré¬
lèvements d’échantillons ne font pas obstacle ii ce qi e
l’existence d’une infraction à la loi du i" août ipoS soit
établie par tOLites'autres voies'de droit.
Art. 22, — Il sera statué ultérieurement sur les con¬
ditions d’application de la loi du ur août igoS à l’Al¬
gérie et aux colonies, en ce qui concerne les substances
médicamenteuses.
Art. 23 . — Les ministres de l’Agriculture, de l’Ins¬
truction publique, de la Justice, de l’Intérieur, des Fi¬
nancés, du Commerce et de l'Industrie^isont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
décret, qui sera publié au Journal Officiel de la Répu¬
blique française et inséré au Bulleitn des lois.
Fait è Paris, le 6 août 190S.
A. FALLIÈRES.
Articles du décret du 3 i juillet iqoC qui sont visés par¬
le précédent décret
DÉCRET DU 3 t JUILLET ipof.
■Vrt. 5.— Tout prélèvement comporte quatre échan¬
tillons, l’un destiné nu laboratoire pour analyse, les
trois autres éventuellement destinés aux experts.
.Art. 6 . — Tout prélèvement donne lieu, séance te¬
nante, à la rédaction, sur papier libre, d'un p ocès-
verbal.
Ce procès-verbal doit porter les mentions suivantes :
1" Les noms, prénoms, qualité et résidence de l'agent
verbalisateur ;
2" La date, l’heure et le lieu où le prélèvement été
effectué ;
3 " Les nom, prénoms, profession, domicile ou rési¬
dence de la'personne chez laquelle le prélèvement a été
opéré. Si le prélèvemeut a lieu en cours de route, les
noriis et domiciles des p'ersonnes figurant sur les lettres
de voiture ou connaissements comme expéditeurs ou
destinataires ;
4“ La signature de l’agent verbalisateur.
Le procès-verbal doit, en outre, contenir un exposé
succinct des circonstances dans lesquelles le prélève¬
ment a été opéré, relater les marques et cliquettes appo¬
sées sur les enveloppes ou récipients, l’importance du
lot de marchandise échantillonnée, ainsi que toutes les
indications jugées utiles pour établir l’authenticité des
échantillons prélevés et l’identité de la marchandise.
Le propriétaire ou détenteur de la marchandise, ou, le
cts échéant,le représentant de l’entreprise de transport,
peut, en outre, faire incérer au procès-verbal toutes les.
déclarations qu'il juge utiles. Il est invité à signer le
procès-verbal ; en cas de refus, mention en est faite par
l’agent verbalisateur.
Art. 7. — I.es'prélèvements doivent être efifectiiés de
telle sorte, que les quatre échantillons soient autant que
possible identique.
A cet elTet, des arrêtés ministériels, pris de concert
entre le ministre de l’agriculture et le ministre du com¬
merce, de l’industrie et du travail, sur la proposition de
la Commission permanente, déterminent, pour chaque
produit ou marchandise, la quantité à prélever, les pro¬
cédés h emplover pour obtenir des échantillons homo¬
gènes, ainsi que les précautions h prendre pour le
transport et la conservation de ces échantillons.
■Art. 8.— Tout échantil'on prélevé est mis sous scellés.
Ces scellés sont appliqués sur une étiquette composée
de deux parties,pouvant se séparer et être ultérieurement
rapprochées, savoir :
1" Un talon, qui ne sera enlevé que par le cjtimiste au_
laboratoire après'vé’rification du scellé. Ce talon ne doit j
porter que les indica'ians suivantes: nature du prodûit. j
dénomination sous laquelle il est mis en vente, date du i
prélèvement et numéro sous lesouel les échantillons son }
enregistrés au moment de leur réception par le service *
administratif; |
20 Un volant, qui porté ces mêmes mentions, mais où j
sont inscrits, en outre, le noiri cf adresse du propriétaire j
ou détenteur de la marchandise, ou, en cas de prélève- |
16
LA PARFUnERIE MODERNE
ment en cours de route, ceux des expéditeurs et des
destinataires.
Ce volant est signé par l'auteur du procès-verbal.
Art. 9. — .Aussitôt après avoir scellé les échantillons,
l'agent verbalisateur, s'il est en présence du propriétaire
ou détenteur de la marchandise,doit le mettre en demeure
de déclarer la valeur des échantillons prélevés.
Le procès verbal mentionne cette mise en demeure et
la réponse qui a été faite.
Un récépissé détaché d’un livre à souche est remis au
propriétaire ou détenteur de la marchaudise.il y est fait
mention de la valeur déclarée.
F.n cas de prélèvement en cours de route, le représen¬
tant de l’entreprise de transpoit reçoit, pour sa décharge,
un récépissé in liquant la nature et la quantité des mar¬
chandises prélevées.
Art. 10. — Le procès-verbal et les échantillons sont,
dans les vingt-quatre heures, envoyés par l'agent verba¬
lisateur à la préfecture du département où le prélèvement
a été effectué et, à Paris ou dans le ressort de la préfecture
de police, au préfet de police.
Toutefois, en vue de faciliter l’application de la loi,
des décisions ministérielles pourront autoriser l’envoi des
échantillons aux sous-préfectures ou à tout autre service
administratif.
Le service administratif qui reçoit ce dépôt l’enregistre,
inscrit le numéro d’entrée sur les deux parties de l’éti¬
quette que porte chaque échantillon et, dans, les vingt-
quatre heures, transmet l’un de ces échantillons au labo¬
ratoire dans le ressort duquel le prélèvement a été
effectué.
•Le talon seul suit l’échantillon au laboratoire.
1 .e volant, préalablement détaché, est annexé au procès-
veibal. Les trois autres échantillons sont cotiser--és par
la préfect-.ire.
Toutefois, si la nature des denrées ou produits exige
des mesures spéciales de conservation, les quatres échan¬
tillons sont envoyés au laboratoire, où ces mesures sont
prises conformément aux arrêtés ministériels prévus a
l’article 7. Dans ce cas les quatre volants sont détaihés
des talons et annexés au procès-verbal.
RECETTES ET PROCÉDÉS DTILES
Dentifrices. — Depuis bien longtemps, les Elixirs
dentifrices que l’on trouve dans le commerce sont tou¬
jours composés d'une façon uniforme d’Anis, Menthe,
Cannelle et Girofle. Les proportions varient, telle marque
emploie en plus grande proportion l’anis ou le remplace
par la badiare, telle autre ajoute quelques grammes
d’essence de rose, etc., mais ce ne sont jamais que des
variations autour d’un même thème.
Voici, par exemple, trois formules très appréciées,
pour 10 litres d’alcool :
I II III
Essences de : — — —
Anis. ‘éii gr. 20 gr.
B.'idiane. 20 — 100 gr 20 —
Menthe. lOl» .SO — 100 —
Girofle. 20 - 3 — 20 -
Cannelle. lo — 10 —
Roses. I — 2 — 1 —
ajouter teinture de myrrhe.de cochenille, de benjoin, de
salot, etc.
On emploie, selon les prix de revient ou les préfé¬
rences, les essences de menthe Mitcham 1 Parcker ou
Istella), Américaines (Meadow) et les essences déter-
pénées ou non, selon le degré de l’alcool à employer 06
la finesse de l’élixir : les essences déterpénées «ont
doutes et agréables au goût et n’ont pas la saveur brû¬
lantes des essences ordinaires.
Les A.lemands ont lancé les Dentifrices au Winter-
green (STalicylate de Méthyle) qui ont le goût que l'on
devine et qui est incapable de plaire à des palais fran¬
çais, mais il existe nombre d’essences dont le pouvoir
bactéricide est certain et qui donneraient des eaux pour
le nettoyage des dents et les soins de la bouche aussi
bonnes que les alcoolats de menthe ou d’anis.
Voici une composition fort agréable ;
Essences de Thym, de menthe et d’eucalyptus
(sans terpénes) parties égales (5 gr. du mélange par litre
d’alcool 600). Cette composition peut être modifiée selon
le goût de chacun, la force de l'essence de menthe, et
on peut substituer aux produits ci-dessus : thymol, men¬
thol, eucalyptoh
Én voici une autre tout à fait différente ;
Essences de thym, romarin, sauge, mélisse, lavande
menthe, angélique, hysope, serpolet, parties égales’
dose I à 2 gr. par litre d’alcool So».
Enfin un alcoolat à 5 gr. par litre d’un mélange d’es-
sences déterpénées d’orange douce, citron, mandarine 01
bigarade, donne un élixir très agréable au goût et d’un
pouvoir bactéricide puissant-
Il .serait temps d’offrir au public des eaux dentifrices
qui le changent réellement des produits vendus jusqu’ici,
les matières premières à la disposition du praticien sont
nombreuses et il est possible de créer des nouvc-nués
dans celte série aussi b-.en que dans les parfums de fan¬
taisie pour le mouch< ir où les eaux de toilette.
Dduvdlfs Peaux blanches opaques «- <$> ^ < 5 > «>
<s> <s> ^ <s> “CAPSKIN’" & “PARCHEMIN”
pnurCoinaïe lie Flacon»
Hemplaçâat trtnUgeustmeftt /as peaui sciies et le cherreaii
e.
à COURBEVOIE Téléphoné :8S
Flacons en Verre
ParFurns earicentrés
Essencîs, ifuile de rose, de.
de foule forte, seulement citez
F. C. BOFrlKÉSSEli
MELLENBACH (Allemagne).
LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 2
1009
LES SYNDICATS DE PARFUMEURS SAVONNIERS
Lorsqu’une grande administration publique
octroi, douane, régie, compagnie de chemins
de fer — étudie l’innovation possible d’une
mesure quelconque concernant le commerce de
parfumerie, elle ne manque pas de consulter,
tout au moins pour la forme, les groupements
parisiens intéressés, tt de provoquer sur elle
leurs opinions motivées. Mais jamais l’idée,
pourtant logique, ne lui vient de s'adresser
dans le même but aux parfumeurs de province,
sauf, bien entendu, à ceux qui habitent la ré¬
gion de Grasse, et qui sont, d’ailleurs, beau¬
coup plus des producteurs de matières pre¬
mières que des manufacturiers. En fait, la
Parfumerie parisienne paraît exister seule en
France, alors qu’il est possible de compter plus
de mille parfumeurs, savonniers et spécialistes
établis en dehors de la capitale et de sa ban¬
lieue, et faisant ensemble un chiffre d’affaires
imposant, tant à l’intérieur qu’à l’exportation.
C’est là un état de choses fâcheux à tous les
égards.
truand le Gouvernement menace l’industrie
des parfums de quelqu'une de ces lois dont il
est prodigue et dont il ne serait que trop dis¬
posé à l’accabler, les grands spécialistes pari¬
siens mettent en jeu toute l'influence dont ils
disposent et s’emploient de tous leurs efforts à
écarter le danger, mais ils sont contraints d’agir
seuls, privés de cet appui matériel et moral que
donne la cohésion d’un grand nombre de pro¬
testataires.
C’est merveille vraiment qu’ils aient pu réus¬
sir quelquefois.
Lors de la première discussion de l’impôt
sur les spécialités, on vit ce spectacle curieux
de douze mille pharmaciens, réunis en fédéra¬
tions et en syndicats puissants, se dressant
comme un seul homme contre le projet funeste
à leurs intérêts, et le faisant échouer sans
grande peine, tandis que quelques parfumeurs,
actifs mais isolés, avaient besoin de toute leur
habileté et du concours heureux de circons¬
tances favorables pour faire momentanément
ajourner ■< l’impôt sur la propreté •>.
Aujourd’hui, la loi sur les fraudes, les visites
et les inspections opérées en vertu de la loi
Cazeneuve, qui exposent beaucoup de spécia¬
lités à se voir considérés comme exerçant illé¬
galement la pharmacie et à être, de ce chef,
l’objet de poursuites correctionnelles ou d’ac¬
tions civiles, le mouvement des pharmaciens
qui, par leur entente et leur initiative réfléchie
cherchent à prendre une place primordiale
dans la fabrication des produits d’hygiène et de
toilette, le projet de tarif douanier, enfin, sus¬
ceptible de ruiner par contre-coup les com¬
merces de luxe en général et la parfumerie en
particulier, seraient autant de terrains sur les¬
quels les parfumeurs devraient porter leur
attention consciente.
Pourquoi faut-il que la plupart d’entre eux
semblent disposés à abandonner la lutte avant
même de l’avoir entreprise ? Quelle belle
oeuvre, cependant, et quelle oeuvre féconde
pourrait accomplir une Fédération des Syndi¬
cats de Parfumeurs de province à laquelle les
Syndicats parisiens seraient, sans nul doute,
heureux de s’allier pour défendre de concert
les intérêts généraux de notre corporation !
Elle aurait d’abord à réfuter ces mensonges
inexcusables que certains députés aussi malin¬
tentionnés qu’ignorants, n’ont pas craint de
proférer à la tribune de la Chambre, sans
qu’aucune voix se soit élevée pour les confondre.
Elle montrerait, avec évidence, que les parfu
meurs modernes n’ont rien de commun avec
ces charlatans, ces sorciers, ces exploiteurs de
la crédulité humaine auxquels un Parlementaire
s’est permis de les assimiler. Par là,elle rehaus¬
serait le prestige d’une profession qui a profité,
plus que la pharmacie elle même, des décou¬
vertes merveilleuses de la chimie contempo¬
raine. Elle ferait, en même temps, acte de
stricte justice en révélant au grand public com¬
bien la science actuelle doit de reconnaissance
aux travaux de nos laboratoires.
Elle créerait ensuite un service technique
d'analyse et de répression des fraudes appliqué
aux achats de matières premières effectués par
les adhérents syndiqués. C’est là un organisme
dont le besoin s’impose, car il est peu de pro¬
duits qui tentent autant que ceux dont nous
servons l’habileté malfaisante des sophistica-
teurs. l.eur prix élevé est la cause de leur adul¬
tération fréquente dont profitent quelques
individus sans scrupules, au détriment de la
masse honnête de nos collègues : il importe
donc de garantir leur pureté et de moraliser
leur commerce.
En même temps, elle organiserait un service
juridique chargé d’étudier la limitation équi¬
table des spécialités hygiéniques, des spécia
LA PARFUnERIE MODERNE
IS
lités de toilette et des spécialités pharmaceu¬
tiques, de façon à éviter dans l’avenir tous les
conflits possibles avec les pharmaciens. Cette
limitation ett rendue, dès maintenant, néces¬
saire par le désir qu’anime tous les intéressés,
de ne porter atteinte à aucun intérêt respec¬
table, de ne léser aucun des droits acquis, et
de supprimer la cause de certains malentendus
regrettables.
La Fédération des Syndicats aurait égale¬
ment à installer une école professionnelle de
parfumerie et de savonnerie qui formerait des
chimistes et des praticiens. Elle inviterait à
visiter cette école l’ignorant qui fut rapporteur
du budget à la Chambre, et quand celui-ci
aurait vu quelles études y seraient faites, il
regretterait amèrement d'avoir déclaré que
notre industrie •• n’a rien de commun avec la
science » Il comprendrait, au contraire, com¬
bien nos collègues méritent le respect des
hommes de bon sens et de bonne foi.
Puis elle constituera't un office d'exportation
destiné à élargir les débouchés actuels de la
Parfumerie française, à faciliter les démarches
et les formalités en douane, à centraliser les
renseignements fournis par les Chambres de
commerce françaises à l'étranger, à renseigner
sur les conditionnements nécessaires, sur les
tarifs de transport et les itinéraires les plus
convenables, à fournir des agents sérieux et
des représentants honorables sur toutes les
places du globe, à formuler enfin des avis au¬
torisés sur les transformations et les modifica¬
tions de tarifs capables de nuire à notre com¬
merce extérieur ou de le servir.
La protection des marques de fabrique
serait l’objet de son rouci constant. Elle veille¬
rait à en empêcher la contrefaçon qui nous
porte le plus grave préjudice. Elle s’efforcerait
d’empêcher 11 continuation des errements
actuels, qui font vendre en certains pays dix
fois plus de produits imités que de produits
loyaux;
En attendant que cette Fédération néces¬
saire et souhaitable soit née, notre journal
avant tout dévoué aux intérêts généraux de
notre corporation, s’eflorcera, dans la faible
mesure de ses forces, de suppléer à son action.
Nous nous mettons, dès maintenant, à l’en¬
tière disposition de nos amis isolés pour les
aider à se réunir, à se grouper, à se syndiquer
comme ils devraient l’être, pour accueillir et
insérer leurs communications, pour défendre
avec éneigie leurs justes revendications.
Qu’ils nous écrivent et qu’ils usent de notre
bonne volonté : ils n’en abuseront jamais.
l..\ P.KRFLMERIK MonERNK
ESSENCE DE CITRON DÉTERPÉNÉE
Les évènements désastreux de décembre der¬
nier ont mis en vedette d’une façon tout à fait
particulière les essences de Sicile et de Calabre
et notamment celle de citron dont l'emploi est
de plus en plus considérable, soit dans la par¬
fumerie, soit dans la confiserie-biscuiterie et
dans la fabrication des liqueurs, limonades, si¬
rops, etc.
On sait que l’essence de citron est obtenue
par pression des écorces du fruit du Cilrus U-
iiionum Risso. Les cellules de l’écorce sont dé¬
chirées avec une râpe et l'huile essentielle qui
en sort est recueillie, soit dans une éponge,soit
dans une écuelle.
Les méthodes de distillation directe des
zestes, qui ont été essayées, notamment en
Tunisie où la production des citrons pourrait
former un appoint considérable à la richesse
agricole, mais où la main d’œuvre nécessaire
pour la fabrication de l’essence à la méthode
sicilienne est insuffisante ou inexpérimentée,
n’ont pas donné de résultats satisfaisants. Cet
insuccès est dû tant à la difficulté de briser les
cellules à essence dans l’appareil qu’à la faible
quantité de produits aromatiques contenus
dans l'essence. L’essence distillée ne contient
guère que les terpènes.
L’essence de citron, en effet, est composée,
pour la plus grande partie d’hydrocarbures
sans valeur et ne contient que 5 à 7 0/0 de
produits oxygénés à haut point d’ébullition qui
sont perdus en partie dans une distillation ordi-
II est passé dans la pratique courante d’es¬
timer une essence de citron à sa teneur en
Citral, cet aldéhyde en est, en effet, le prin¬
cipal composé oxygéné. C’est reconnaître que
les autres éléments (Terpènes), n’ont qu'une
très faible valeur.
La détermination de la quantité d’aldéhydes
se lait selon différentes méthodes d’une préci¬
sion relative. Les méthodes récentes (Brooks
au bisulfite de potassium, Roméo au bisulfite
de soude, Bruylants méthode spectroscopique)
indiquent que les essences de Messine contien¬
nent de 4, 5 à G 0/0 de citral, les essences de
LA PARFUMERIE MODERNE
Reggio de 5 à 7 o/o et les essences du com¬
merce de 2,86 à 4 0/0.
Nous n’avons pas à rappeler au praticien qui
ne les connaît que trop, les inconvénients de
l’essence de citron du commerce; insolubilité
dans l'alcool gc tant du fait des terpènes que
des cires et des goudrons qu'elle contient, ran¬
cissement rapide en flacons incomplètement
pleins et même en dissolution, notamment
dans les limonades auxquelles elle commu¬
nique une odeur de vernis insupportable.
Ceux qui ont utilisé les Terpènes de citron
que l’on trouve maintenant dans le commerce
en quantité considérable, ont constaté que ce
liquide incolore, léger (densité 840) est à près
dépourvu de toutes qualités. Pour la sa-
19
entre ces dilférents points d'ébuliiion et favo¬
rise l’entrainement des aldéhydes. En revanche,
la distillation à la pression ordinaire augmente
notablement la température de l'opération et
donne quelquefois un goût de brûlé au dis¬
tillât.
Il en est résulté des appareils assez compli¬
qués utilisant successivement les distillations à
basse et haute pression, l'entraînement à la va-
deur d’eau, etc.
La fabrication de l'essence déterpénéc de
citron est donc réservée aux spécialistes dispo¬
sant des appareils modernes appropries.
On a longtemps confondu le Citral avec
l'essence déterpénée de citron ; à vrai dire,
l'essence concentrée de citron en contient une
Un laboratoire moderne de distillation des essences.
vonnerie, la chamoiserie, la f.ibrication des
vernis, il peut rendre des services comme dis¬
solvant.
Toutes les propriétés aromatiques de l’es¬
sence sont donc localisées dans les parties
oxygénées.
La dilution de ces portions dans une grande
quantité de produits sans valeur a été long¬
temps un obstacleàla préparation d'un concen¬
tré parfait dans des conditions suffisamment
avantageuses. Le fabricant risque d’entraîner,
par la distillation, une grande partie de ces
fractions précieuses par le fait de l’établisse¬
ment d’un point d’ébulition moyen entre les
parties les plus volatiles (terpènes) et les par¬
ties les plus stables. Plusieurs fabricants ont
renoncé à l’emploi du vide qui diminue l’écart
grande quantité, mais le citral extrait de l’es¬
sence de Lemongrass par exemple, conserve un
arôme sui generis de verveine qui le rend
inemployable en parfumerie fine ou en liquo-
risterie. Disons cependant que le citral de
Hackousia est presque parfait et que beaucoup
de fabricants sans scrupules n’hésitent pas —
surtout à l’heure actuelle de pénurie d’essences
italiennes— à le substituera l’essence vraie,
soit en le vendant sous la désignasion d’es¬
sence déterpénéc de citron, soit par un déli¬
cieux euphémisme sous le nom aproché de Ci¬
tral Citron.
Les caractéristiques en sont cependant bien
dirt'érentes :
Alors que le citral bout tout entier sous un
seul point et est optiquement inactif, l’essence
de citron concentrée, composée de produits
LA PARFUMERIE MODERNE
2U
très différents en outre du citral, distille entre
des points éloignés et est nettement lévo-
gyre.
L’Amérique, gros client des Siciliens, a es¬
sayé de demander à la culture californienne
un secours au moins momentané. Le prix de
vente élevé des fruits, la main d'œuvre coû¬
teuse n’ont pas permis la fabrication d’essence
de fruits, mais on prépare, paraît-il, une es¬
sence des jeunes pousses, riche en citral, bon
succédanné, par conse'quent de l’essence euro¬
péenne.
On trouve, dans le commerce, indépendam¬
ment des succédannés avoués ou frauduleux,
des essences déterpénées à bas prix, dites es¬
sences concentrées, ou essences sans terpénes
pour les distinguer d’essences sans sesquiter-
pénes (?) plus pures, en réalité il ne devrait
exister qu’une seule essence déterpénée ne
contenant que les seuls produits oxygénés.
Voici les caractéristiques d'une essence
pure (i; :
Densité i5<> 0,888/890.
Rotation optique aD — 6 à — 8.
Les essences du commerce donnant généra¬
lement ;
Densité 88o/885. Rotation optique de -|- 3
à — 5.
La deûsité du.Citral pur est 897 et sa rotar
tion optique de + o.
Par réaciiotf contre l’emploi du Citral et
pour démontrer que l'essence de Citron ne
iloit pas son arôme à ce seul corps, on a pré¬
paré des quintessences de Citron sans aldéhy¬
des. De telles essences sont plus solubles dans
l'alcool dilué et précieuses pour les limonades,
leur arôme est sensiblement plus fin et permet
la création de spécialités intéressantes, en
voici les caractéristiques :
Densité 22» 0,896 à 0,908.
Rotation optique — 19.
Haensel donne la liste des produits caracté¬
risés dans une essence de Citron :
I» Terpénes (Pinène, limonène, Phélandrène)
et un sesquiterpène.
Il» Alcools : Géraniol, Terpinéol, Linalool.
111® F.thers ; Acétate de Géranyl, Acétate de
linalyl, Anthranylate de méthyle.
IV* Aldéhydes : Citral, Citronellal.
V® Cétones : Méthylepténone.
VI» Lactone ; Dimétoxycoumarine.
Dans une essence déterpénée ;
La partie alJéhydique est prépondérante et
(i) Voici en regard l'analyse d’une essence de
Citron « genuine » pressée à la main, pure.
Densité i5® 0,8369, à o,8üio.
Rot. optique 36,5 à 62,40.
Résidu d'évaporation 2,2 à 3,6.
Solubilité dans l’alcool 90" toujours imparfaite
Schimmel, nov. 1908).
représente environ 60 "/« de la totalité, la par¬
tie éther est de i5 «/o. les alcools ne donnent
que 10 0/0 environ.
On n’a donc pu déterminer exactement que
85 "/o environ de l’essence déterpénée de Ci¬
tron, les i5 “/o restant étant encore inconnus.
Les essences à grande teneur en tépènes ne
devraient jamais être employées qu’après éli¬
mination complète des hydrocarbures. Leurs
désagréments très marqués avant traitement dis¬
paraissent très complètement : elles deviennent
très solubles dans l’alcool dilué et même dans
l’eau si la dilution est suffisante, comme dans
la fabrication des limonades (il faut 8 gram¬
mes d’essence concentrée de Citron pour aro¬
matiser i.Soo litres de limonade), elles se
conservent parfaitement et ont une fraîcheur
de goût et d’odeur incontestable.
(.omme nous le disions dans notre précé¬
dent article sur les essences déterpénées, on
leur reproche ;
10 Leur odeur' un peu différente de l’es-
sèiice originelle; cette différence est incontes¬
table pour qui connaît le terpène de citron ;
cet hydrocarbure frais a une-odeur légèrement
acidulée, oxydé, il sent la térébenthine;
20 La concentration indiquée par le fabri-
. cant est toujours trop forte. Vis-à-vis d'une
excellente qualité di Reggio, contenant 6 »,’o
de citral, il y a évidemment une exagération
et la meilleure essence déterpénée ne peut
prétendre qu’à une force 18 ou 20 fois plus
grande, mais par rapport à la majorité des
essences commerciales qui ne contiennent
réellement que 3 ou 4 0/0 d'aldéhydes, la con¬
centration est bien de 20 à 3o fois celle de
l’essence originelle.
Le parfumeur devra tenir compte de cette
cause d’erreur qui en définitive n’est pas plus
grande que celle qui provient des teneurs dif¬
férentes des essences d'origine qu’il emploie
couramment; quoique les offres des maisons
italiennes spécifient presque toujours : 7 o/„ jg
citral, ce maximum est rarement atteint et la
teneur est fort variable, selon les époques
auxquelles les essences sont'fabriquées, com¬
me il résulte du tableau dressé par le labora¬
toire Schimmel.
Le prix dés essences parfaitement déterpé¬
nées est encore élevé, mais il n’est pas dou¬
teux qu’avec la concurrence il s’abaissera en¬
core pour se fixer à ua cours environ 20 fois
plus élevé que celui de l’essencé d’origine.
Dans ces conditions le distillateur et le par¬
fumeur n’auront plus de raisons pour écarter
ces essences si parfaites.
G.vttefossé.
LA PARFUMERIE MODERNE
^|| LE TREMBLEMENT DE TERRE DE L’ITALIE MÉRIDIONALE
Les troubles cause's par la catastrophe du
28 décembre dernier dans le marché des
Essences de Sicile, ne sont pas encore calmé':
les arrivages d’essences sont encore irréguliers,
les cours élevés de janvier ont cependant
« Les propriétaires en sont réduits à deman-
« der l’aumône, ma seule famille a perdu plus
« de ïoo.ooo fr. dans la destruction de Pellaro,
« la ville voisine où le tremblement de terre et
« le raz de marée ont dévasté toutes les mai-
laissé place à'des cotations plus raisonnables,
comme nous le faisions prévoir dans notre
dernier article. L.a bergamotte est toujours
rare et les demandes en acétate de Lvnalyl
continuent ; les matières premières pour la fa¬
brication de ce parfum synthé¬
tique sont difficiles à trouver, et
leur valeur augmente.
Les maisons de Sicile et de Ca¬
labre se réorganisent lentement,
la mort de leurs dirigeants en a
fait malheureusement disparaître
plus d'une.
Voici la lettre d’un de nos amis
de Reggio. M. Rocco Manger-
rucca, émouvante dans sa simpli¬
cité :
■ Que dois-je dire, chers amis,
c de la terrifiante catastrophe que
t nous avons essuyée cette fois
c combien les relations des jour-
c naus sont au-dessous de la réa-
■ lité : Reggio est détruite, dé-
< truite complètement la belle petite ville
t charmante, si bien située dans son cadre
« d'orangers odoriférants.
« sons, les magasins de commerce, les laliora-
« toircs, les villas, la caserne. Deux grands jar-
» dins de bergamottes et de citrons avec les
« fruits mûrs et prêts à être récoltés pour la
« fabrication de l’essence ont entièrement dis-
<t paru, tout, tout est perdu, et des cultivateurs.
« les uns sont morts, d’autres sauvés miracu-
c leusement sont restés hébétés des malheurs
LA PARFUMERIE MODERNE
qui les frappent. On peine et on soutire avec
une abnégation incroyable. Toujours les
tremblements continuent.
« à la maison, mais est resté sous
« les décombres; la douleur de
« mes sœurs fait pitié.
« Comment vous faire connaî-
« tre l’énormité des pertes que le
« commerce a faites: des réservoirs
t entiers d’essence furent détruits.
« Ruine, ruine incroyable; nous
« avons assisté et assistons encore
« à la tin du monde ; rien ne peut
« décrire les scènes déchirantes
« dont nous sommes témoins. Ex-
• cusez-nous si nous répondons si
« tard à votre bonne lettre du 19
« courant, nous sommes allés à
« Pellare installer un asile et des
« tables populaires, car Pellare est
« détruite de fond en comble, et
« il n’en reste pierre sur pierre.
« Il est diflicile de seprocurerde
« l’essence de bergamotte pressée,
c nos provisions en magasins ont
« étéperdues; la production est ré-
« duite de plus de moitiéet les pro-
« priétaires ne veulent céder leurs
« beaux fruits qu’à des prixtrès élo-
« vés, la main-d’œuvre manque,
« nous sommes obligés de distiller
« à la vapeur ce que nousobtenons
4 pour ne pas tout perdre. Nous
« pourronsexpédieràvosclients.dèslemilieu de
.. février, en qualité extra et attendons volontiers
< Nous sommes déchirés par la plus aigre Ces lignes si tristes se passent de commen-
f douleur, notre frère aîné est mort à Messine. taires.
« Parti le dimanche, il devait revenir le lundi 28 La Rédaction
LA PARFUMERIE MODERNE
ANOMALIES
&
Timbre de quittance.
Les prétentions de l’administration sont de
plus en plus exorbitantes. Voici un fait que
nous soumet, toutes preuves à l’appui, un de
nos amis :
Ayant livyé à un de ses clients une petite
bonbonne d’huile, il lui adresse facture de
i5 francs comprenant 12 fr. 5o de marchandise
et 2 fr. bo pour l’emballage, l.e dit emballage
lui ayant été rendu quelques jours après lui
donne l’occasion d’établir un avoir de c fr. 5o,
et, à la fin du mois, il envoie son relevé de
compte, récapitulant comme d'usage et la
livraison et la note d’avoir, et annonçant sa
disposition.
L'administration des contributions indirectes,
toujours à la hauteur de sa tâche, lui inflige
deux amendes : la première pour n’avoir pas
timbré la note d’avoir, la seconde pour n’avoir
pas timbré le relevé de factures « portant impu¬
tation du dit avoir ».
Or, la loi est formelle : tout reçu, quittance
ou décharge d’une somme supérieure à 10 fr.
est soumise au timbre de quittance de 10 cen¬
times, et il s’agit bien là d’une décharge.
D’autre part, toute jurisprudence édicte que l’on
ne peut être en faute deux fois pour le même
motif?
Renseignement pris, l’administration tient le
raisonnement suivant ; par avoirs successifs, le
créancier et le débiteur peuvent frauder le
timbre en réduisant la facture à une somme
inférieure à 10 francs qui dispense du droit
l’acquit définitif.
Nous estimons que c'est là un abus criant;
si le fait a pu se produire quelques foi®, c’est à
l’administration à établir qu’il y a eu fraude
ou intention frauduleuse, et elle devrait s'incli¬
ner lorsque les preuves contraires lui sont
soumises, comme dans le cas qui nous occupe.
11 en résulte que ce fameux timbre de quit¬
tance, droit temporaire établi après la guerre,
devient un impôt étrangement abusif, puisque
pour la petite affaire de 12 fr. 5o qui nous
occupe, il faudrait payer deux timbres de quit¬
tance et un timbre de traite, soit 23 centimes.
Mais il faut s'incliner toujours devant l'ad¬
ministration, et bien des commerçants font
comme notre ami et consentent à payer une
amende de f>2 fr. pour une faute qu’ils n’ont
pas cotnmise.
VAKIÉTÉS
Un débouché pour la Parfumerie Française
M. Menant, consul de France à Honolulu
signale que les importations françaises aux
iles Hawaï pourraient être développées en ce
qui concerne la parfumerie. Voir le rapport
consulaire n" ySS, publié en annexe au Moni¬
teur officiel du commerce du 7 janvier 1909.
^ ^ ^ ^
La Crise de la Badiane
I,a diminution de la consommation des ab¬
sinthes et les difficultés que rencontrent les
transactions qui les concernent, ont eu leur
répercussion sur le commerce de la badiane à
Lang-Son. Les principaux clients-acheteurs
sont en effet des maisons françaises du Tonkin.
Aussi l’encombrement des marchés européens
a-t-il déterminé une baisse de près d’un tiers
environ sur les prix de l'essence de cet anis
étoilé.
La situation s'aggrave de la contrebande in¬
tense qui se fait sur la frontière chinoise et
qu’il n’est pas possible d’enrayer par suite de
l’étendueet delà configuration duterrain. Il faut
aussi tenir compte de la hausse de l’étain dont
on fabrique à Hongkong, les bidons spéciaux
à cette essence et qu’on a vainement essayé de
faire à l.ang-Son et à Hanoi. La caisse de qua¬
tre bidons d’une contenance de - k. 5oo coûte,
les bidons étant vides, 9 piastres alors, qu’elle
n’en coûtait que 4 il y a trois ans.
Il serait avantageux de transporter les grains
de cet anis en Europe, mais les indigènes se
refusent absolument à la vendre et distillent
eux-mêmes.
La hausse ne semble pas être près de se pro¬
duire.
LA PARFUAVERIE MODERNE
Les differentes formules et recettes qui sui¬
vent ont été tirées du t Traité des Odeurs », de
AI. Déjean. Réédition de i ■; avec approbation
et privilège du Rot. On remarquera que ces
recettes ont été généralement copiées servik-
menl par les auteurs successifs de Traités de
Parfumerie, en tenant seulement compte des
progrès et des perfectionnements des matièies
prelnières et en supprimant les restes de pra¬
tiques magiques qu'on y trouve quelquefois.
Eau d’Ange. — L’Eau d’Ange a été en si
grand crédit que tous ceux qui ont écrit sur
les parfums ne l’ont jamais oubliée. Selon
M. L. Emery on en arrosoit les gans et les
habits, coutume qui s’est perdue aujourd’hui.
4 onces de benjom.
2 — de siorax.
1/2— de clous de çirofie. .. .
2 gros de cannelle (le tout concassé).
2 petits bâtons de calamus.
2 pincées de coriandre.
Mettez le tout dans votre cucurhite avec
deux pintes d'eau et distillez au bain-marie.
Eau de Chypre composée.
8 pintes d’esprit au jasmin.
1 once d’iris concassé.
1/2 once de grains d’angélique pilée.
3 noix muscades pilées.
6 onces de rose muscade blanche.
2 gros de néroly.
3o gouttes d’ambre.
Mettez la présente recette dans un alambic,
meitez-la au bain-marie, lirez un petit lilet.
Eau Impériale. — Les Eaux Impériales ont
régné tant en liqueur qu’en eau d’odeur. L’eau
Impériale .en liqueurs n’est plus d’usage, sa
recette ne pourrait plaire aujourd’hui, celle
que nous allons donner et réellement propre
pour les parfums et digne d’être, conservée. ■
Eau Impériale, tirée de la Pharmacopée Royale
de M. L. Emery.
4 onces de cannelle.
2 ' — noix muscade.
I — d’écorce de citron.
I — girofle.
1 — calamus. ' ,
I —• santal citron.
I — racine de pivoine.
-I poignée de feuilles de laurier.
I — sommités d’hysope,
I — marjolaine.
1 — thym.
1 — sariette.
r — tleurs de sauge.
, _ _ de romarin.
I — lavande.
On pilera... et on mettra dans une cucur-
bite de grès avec dessus 2 pintes de vin blanc,
autant d’eau de mélisse, un demi-sepiier d'eau
de fleurs d’oranger, on fera distiller au bain-
marie et on aura l’Eau Impériale.
Selon M. L. Emery, cette Eau est bonne
pour les maladies du cerveau, de l’estomac, de
la matrice.
Eau de la Reine de Hongrie. — On emploie
les fleurs et sommités de romarin, les fleurs
de thym, de sariette, la fleur de lavande, le
costus cultivé, de la petite saugî et de la mar¬
jolaine, dans le fort de la saison du romarin.
On les mettra dans un vaisseau avec de bon
esprit de vin à l’épreuve tout au moins de la
poudre. Ensuite on distillera.
A peine peut-on assez dignemrnt décrire
toutes les facultés de cette teinture balsamique,
car qu’y a-t-il de plus beau que le rétablisse¬
ment de la Reine de Hongrie par le moyen de
cette eau ? « Elle était paralytique, goutteuse
et tellement infirme, qu’el'e n’avait aucun
mouvement libre et cela à l’âge de 72 ans;'
néanmoins cet esprit subtil eut une si noble
éfaJiation de vertu, qu’elle fut rétablie en un
si haut point de santé et de vigueur qu’elle ne
parroissoit pas avoir plus de 2? ans, jusque-là
même que le roi de Pologne la fit demander en
mariage. »
Eau de Lavande composée.
1/2 livre de fleurs de lavande.
2 onces de fleurs de romarin.
2 — serpolet.
3 — fleurs d’orange.
7 — menthe en baume.
() pintes de bonne eau-dc-vie.
Lait virginal contre les boutons et les rougeurs
du visage. — i once d’alun de roche, i once
de soufre pulvérisé très finement; mettez ces
poudres dans une bouteille qui contient envi¬
ron une pinte, ajoutez-y une chopine d’eau de
rose; alors on agitera bien fort ces matières
pendant une demi-heure. Cette eau par cette
agitation deviendra comme du lait, on imbi¬
bera un linge qu’on laissera sur le visage
toute la nuit. . suivre).
Le Gérant : GAniiFOssÉ. ’
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Hvdrocarbures, terpènes et sesquiterpènes. — Alcools terpéniques et leurs éthers. — Aldéhydes, Cétones.
A ides. Ethers, Lactones, Oxydes. — Phénols et dérivés. — Corps azotés et sulfurés et essences à consti¬
tuants non déterminés. — Les Parfums artificiels. — Classification. — Acools et Ethers. — Aldéhyde*,
Cétones, Olides. — Phénols et Ethers phénoliques. — Dérivés nitrés des carbures aromatiques. — '/ ables
et Documents divers.
18
LA PARFUMERIE MODERNE
SYNDICAT DES PRODUCTEURS D'ESSENCE DE LAVANDE
des Aipes du Dio>s
S'T ATUTS
Administration
Art. iR. — Le Syndicat est administré pariine Cham-
ibre syndicale dont les fonctions sont gratuites.
L'e Conseil çompreni :
i" Un [Bureau composé d'un Président, deux V'ice-
Présidents, un Secrétaire-Trésorier;
2® TroisJ^à cinq Membres.
Les Membres de la Chambre syndicale sont élus pour
trois ans, par l’Assemblée'j'^énérale,'à la majorité abso¬
lue des suliVages exprimés. Tous sont rééligibles.
Att. 10. - Le Président préside les séances, dirige
les débats et les travaux du Syndicat, le représente en
justice et dans tous les actes de la vie civde, ordon¬
nance les dépenses. Sa voix est prépondéranfe en cas de
partage.
Les Vice-Président remplacent le Président en cas
d’empêchement.
Le Secrétaire rédige les procès-verbaux, tient la cor¬
respondance et fait les convocations sur l'ordre du Pré¬
sident.
Le Trésorier reçoit les cotisations, encaisse les som¬
mes pouvant revenir au Syndicat à un titre quelconque,
paye les dépenses sur le visa du Président, établit chaque
Année la situation financière.
Art. 20. - En cas de démission ou de décès d’un
Membre de la Chambre svnüicale, celle-ci pourvoira a
•son remplacement provisoire jüsqu’à la prochaine Assem¬
blée générale, qui nommera définitivement un titulaire
il la place vacante, comme il est dit ci-dessus.
Ar't. 21. — La Chambre syndicale pourra choisir des
Syndics pour la représenter dans^chaque commune ou
hameau; elle pourra autoriser la' constitution de sec¬
tions.
Assemblée générale
Pour toute Assemblée générale,
doivent, indiquer les questions ' ”
uuim;ih.. iijuiquci les qucsiions U l’ordre du jour
question proposée doit être formulée par écrit et'
mise au President. Le Président peut refuser o
mise au Président. Le Président peut réf^üser'dè mettre
1 deliberation toute question qui n’est pas à l’ordre du
Patrimoine social
Art. 24. — Le^patrimoine.du Syndicat est formé 1
i« Des cotisaiions de ses Membres ; *
2" De l’excédent possible des prélèvements ilestinés à
couvrir les trais généraux ;
Des dons et legs qui peuvent lui être faits;
4® Des subventions qui peuvent lui être accordées.
Toutefois, le Syndicat ne pourra acquérir, soit à titre
onéreux, soit à titre gratuit, d’autres immeubles que
ceux qui sont nécessaires à ses réunions, à sa bibliothè¬
que et à ses cours d’instruction professionnelle.
Modifications aux Statuts.
Dissolution
Art. 22. . I.a Chambré syndicale se réunit toutes les
fois que le Président le juge nécessaire.
Le Syndicat donne a la Chambre syndicale les pou¬
voirs les plus étendus pour la gestion des afFaii es de la
Société. .....
Les'MéitibréiT’dè la Chambre syndicale ne contrac¬
tent à raison de cette gestion aucune obligation per¬
sonnelle ni solidaire relativement aux engagements (t
•pératioijs dp Syndidât ; ils ns répondent que de leur
mandat. • ‘ '
Art 2.Â. — Les présents Statuts peuvent être révisés,
modifiés ou complétés par l’Assemblée générale.
Pour [être valable, toute modification devra être"
approuvée parles deux tiers des Membres prés;ni.s et ne
pourra venir en délibération devant l’Assemblée géné¬
rale qu’apris délibération et avis conforme de la Cham¬
bre syndicale.
Art. 26. - Le Syndicat pourra êire muni par simple
décision de la Chambre syndicale, à un ou plusieurs
Art. 23. — Le Syndicat tiendra au moins une Assem¬
blée générale par an.' l^cs 'membres titulaires ont seuls
le droit d'y prendre part.
C’est dans ceite .Assemblée que seront approuvés les
comptes de l’exercice, voté le budget et que se feront les
élections ; l’approbation des comptes servira de décharge
au Trésorier.
Une Assemblée générale pourra être convoquée extra¬
ordinairement toutes les fois que la Chambre syndicale
le jugera nécessaire.
syndicats pour former une union, ainsi qu’à une v.,.
plusieurs unions de Syndicats, notamment à TUnion
du Sud-Est des Syndicats agricoles. Il donne, par lés
présents Statuts, pleins pouvoirs à sa Chambre syn¬
dicale pour faire à cet effet toutes les démarches néces¬
saires. :
Art. 27. — En cas de dissolution de l’Association,
mandée ou. iMoiivéc par le Burea’u, l’Assemblée générale!
réunie à cèt effet, d.«fcidera, à la majofiié,de$ deux tiers
des membres présents l’emploi des fonds'poiivant rester
en caisse en faveur d’une œuvre d’assistance ou d’intérêt
agricole, sans que jamais la répartition s’en puisse- faire
entre les syndiqués.
Art. 28. — Les'-'présents Statuts seront imprimés;
deux 'exemplaires en seront déposés à la mairie dû
siège socisl et un exemplaire en [sera remis à chaque
sociétaire avec indication de son nom, de son numéro
d’entrée, de la date de son admissioh, et portera la-signa¬
ture du Président, ce qui,'en toute'][circonstance utile,
servira au sociétaire à établir sa situation de membre dû
Syndicat.
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XYPOQRAPHIE - LITHOGRAPHIE
20
LA PARFUMERIE MODERNE
office D’EXPORTATION
Espagne. Les voyageursdecommerce voyageant^avec
des caisses d’échantillons sont menacés d’être arrêtés à
la frontière ou mis dans l’obligation de payer des droits
de douane élevés qui ne seront pas remboursés si le
voyageur omet certaines formalités à la douane.
Voici les documents nécessaires: carte de légitimation
délivrée par leur maison du par leur chambre de com¬
merce constatant qu’ils sont bien les représentants de
leur maison et qu’ils voyagent avec des écha itillons de
telle nature. Ce document devra êt'c visé par l'agent
consulaire d’Kspagne dans la circonscription duquel sc
trouve la maison.
Il sera bon que le voyageur présente en outre un bor¬
dereau du contenu de ses caisses. Afin de ne pas perdre
à la frontière un temps précieux, il sera préférable d’en-
vover les colis à Port-Bou par petite vitesse adressés à
un agent en douane avec les cartes d’s légitimation. Cet
agent remplira les formalités, paiera lesuroits rembour¬
sables au retour et le voyageur prendra son train en
passant deux ou trois jours après sans autre inconvé¬
nient.
Baron de Bélissen Bénac, consul général de France.
LA TURQUIE, LE CAUCASE, LA PERSE ET LE
TURKESTAN, d’après un rapport présenté par M. Enna-
mond Mokel à la Chambre de Commerce de Lyon.
La Turquie importe annuellement pour 700 millions
de marchandises étrangères.
Les changements qui viennent de sè produire dans cet
état amèneront des résultats très favorables au com¬
merce; les communications et les voyages à l’intérieur
ne pouvaient se faire sans passe-port à faire viser au
départ et à l’arrivée, enfin l’Autriche et- l’Allemagne ,
étaient jusqu’ici favorisées au détriinent des autres
nations. .
Nous sommes au quatrième rang des importateurs
avec 2.610.000 livres Turques. Nous avons cependantun
atout de premier ordre puisque la langue française et
■ d’un emploi courant dans-tous les centres, nous avons
, une Chambre de commerce française à Constantinople
active et informée, enfin nous sommes parmi les meilleurs
clients de 1 Empire Ottoman du fait de nos achats de
Nos services miritimes sont nombreux et réguliers, il
y a donc là une situation favorable qu'il faut>s^nitler au '
commerce français. \
Caucase. Il faut s’abstenir complètement” si on ne
dispose pas d’une organisation déjà parfaite, le pays est
complètement livré aux organisations anarchistes.
Perse. La Perse est aujourd’hui un des pavs les plus
déshérités du globe..
■ 1 .es'mportations actuelles sont de 200.000.000 envi-
Turkestan. LeTurkestan au contraire est une région
ou le commerce est de plus en plus actif et ou il y a lieu
d’ébaucher des relations susceptibles d’un grand'intérêt
dans un avenir prochain.
I,a domination Russe en Asie est tout à-fait adaptée
aux circonstances spéciales de la contrée et les indigènes
s’en estiment très heureux étant donné les résultats éco¬
nomiques qui en résultent. La multiplication des voie's
ferrées, le télégraphe, le téléphone font du Turkestan '
une contrée appelée à un rapide développement comraer-
Le commerce français pourrait y vendre les articles
lins pour la consom;uation des colons européens, draps, -
parfumerie, savonnerie fine, artic'es de modes et de
Paris, etc. Nos vins de Champagne ont pénétré d'eux-
mèmes, mais on pourrait y joindre des liqueur.s, d’autres ’
vins, du chocolat, etc.
Enfin, toutes les spécialités peuvent se créer un débou ; . •
ché, certains articles comme les filtres dans un pays oùt
les eaux sont presque toujours pollulées devraient f'
trouver un marché considérable. | ,
' Le débouché de l’Asie Centrale est donc à la lois un
présent et un avenir, il conservera pour nous un défaut î;
fondamental d’être un débouché Russe assujettit à des -
droits de douanes élevés, mais la constatation de la .
variété de l’étendue et de l’élasticité du débouché russe .
doit nous avertir de l’intérêt que nous avons à le cul-'
tiver,.
REVEE DES REVEES
REVUES DES PRODUITS CHIMIQUES
ET* JOURNAL DE LA DROGUERIE
I-a Revu.- Jts Proiuits chimiques dopne un-article de
M. A. Herbnt, professeur à l’Univers te do Bruxelles sur
la Cannelle.
L'auteur distingue d’abord deux variétés botaniques :
cannelle de Ceylan, écorce {ixiCinii.imomum Zeylaiiicum
•Rreyne cultivée surtout dans les Indes Orientales et plus
rarement à la Guadeloupe, Cayenne, Martinique et can¬
nelle de Chine, écorce du Cinr.amomum Cassia Blume
originaire de la Chine et de la Cochinchine.
Outre ces deux écorces, la Cassia lignéa (Bengale
Titjaplu», Sumatia, Java) et la cannelle giroflée (Dicypel-
lium caryophyllatum, laurinée du Brésil) donnent des
produits peu estimés.
La cannelle de Ceylan est une écorce privée de l.i
partie externe subéreuse et herbacée, prélevée sur des
hameaux droits et roulée en couches successives, elle est
livrée en baguettes de i mètre de long environ, elle est
lisse, épaisse de 1 mill. environ d’un brun fpuve d’une j
odeur forte, piquante et aromatique. .i
L’auteur l’étudie d’une façon très complète aq point de -1
vue de l’examen microscopique jui rendra de réels, ser-
vices à l’expe'rt. ' * ' . V ' ^
La cannelle de Ceylan renferrrie ; de o,b t’ili 1 ‘/q d’ès-
sence, du sucre, du tannin, du mucilage, de la mannite )
et seulement 3 à 5 «/o de cendres. . , - T
Les autres indications pour l’analyse sont données 1
d’une façon très claire et très minutiense. ' J
Lacannellede Chinesedistingue par sa représentation:
les écorces sont séparées incomplètement décortiquées,
elles possèdent une odeur forte, moins agréable que la
précédente.
Les caractères microscopiques sont également difié- '
rents, au point de vue composition la proportion très j
diflérenté d’amidon est caractéristique, l’iode bleuit r
immédiatement la .décoction do cannelle de Chine et
modifie à peine celle de Ceylan.
■ La .Cassia lignéa se di.sdngue par la présence decristaux '
d’oxalate calcique. ^ '
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Produits chimiques. — Eaux minérales
SECTION C
Président : M. Guignard, Membre de l’Institut, Direc¬
teur de l’Ecole Supérieure dè Pharma¬
cie de Paris.
Vice-Présidents ;
MM. Ed. Bo.njean, chef de Laboratoire et Membre du
Conseil Supérieur d’Hygiéne publique de
France.
Grimbert, Professeur à l'Ecole Supérieure de
Pharmacie de Paris, Directeur de la Pharma¬
cie Centrale des Hôpitaux.
M. E. Perrot, Professeur de Matière Médicale a
1 Ecole Supérieure de Pharmacie, Ex¬
pert près les Tribunaux de la Seine.
Première Sous-Section
MATIÈRES PREMIÈRES DE LA DROGUERIE
& HUILES ESSENTIELLES
t Cic.
Pillet, Président du Syndicat central des Huiles'
essentielles et Matières premières aromatiques.
Gabriel Fermé,.I mportateur à Paris.
MM, Ragoucv, Directeur technique de la maison P
ger-Dausse.
Roudel, Droguiste à Bordeaux.
Koberty, de la maison ügier et Cie.
SossLER, Droguiste-Herboriste.
Tii.EENBAy (Dr), Pharmacien des Hôpitaux.
Vaudin, Pharmacien, Docteur de l’Universilr.
Paris, Président de l’Association générale r
Pharmaciens de France.
ViAL, Droguiste à Marseille.
Président : M. E. Perrot, Professeur de Matière Médi¬
cale à l’Ecole Supérieure de Pharma¬
cie de Paris.
Membres de la Section :
MM. Béranger, Industriel à Paris.
Blottière, Pharmacien, Président du Syndical
des Produits Pharmaceutiques.
Brissemoret, Chef du Laboratoire de Pharmaco¬
logie à la Faculté de Médecine de Parit.
Caseneuve, Sénateur du Rhône.
Charabot, Inspecteur de l’Enseigaement Tech¬
nique.
Chardignv. Chef de Service à la Pharmacie Cen¬
trale de France.
Darasse, Président du Syndicat général de la
Droguerie française.
pELAUNAv, Pharmacien, Député du Loiret.
Dupont, fabricant d’essenc#É à>rgenteuil.
Pamelart, Droguiste-Herboriste.
Favolle, Chef de Laboratoire à l'Ecole Supé¬
rieure de Pharmacie, Expert près les Tribunaux.
Jouisse, Pharmacien-Droguiste à Orléans. , . ,
Langrand, -Pharmacien Essayeur du Commerce,
President du Syndicat général des Pharmaciens
de France.
Dr H. Martin, Secrétaire général de la Chambre
Syndicale des Pharmaciens de la Seine.
Michel, Directeur technique de la maison Salle
Deu-vième Sous-Section. - PRODUITS CHIMIQI':
‘Président ; M. Grimbert, Professeur à l’Ecole Su:
rieure de Pharmacie, Directeur de
Pharmacie Centrale de France.
Membres de la Séction :
MM, Billon, Administrateur des Etablissements 1\
lenc frères.
Chen.al Produits Pharmaceutiques.
Cruet, Maison Serres et Cruet.
Dumesnil, Pharmacien, Docteur de l’Univcn
Leprince, Président de la Chambre SvnJic
des Fabricants de Produits Pharmaceuiiq.
Durand, Pharmacien principal de la Marin*
retraite.
Portes, Pharmacien des Hôpitaux.
Valeur, Docteur ès-sciencés, Chef du LaboraW
des Synthèses ,à l’Ecole Supérieure de Ph.K
cie de Pans.
l'AVOLLE, Chef du Laboratoire à l'Ecole Suf
rieure de Pharmacie. Flxpert près des TribuiH
de la Seine*
llRisspioRET, Chef du Laboratoire de Pharro»
logie à la faculté de Médecine de Paris
DAR.ASSE, Président du Syndicat général dt
Droguerie française.
Langranp, Pharmacien Essa>cur du CoiamB
President du Syndicat général des Phar*
cie ns de France.
Tiffeneau (Dr), Pharmacien des Hôpitaux 1
Duçhemin, Maison Pagès.
Guillaumin, Pharmacien. '
Bourcet (Di), Maison Salle et Ci*.
Sous-Section des HUILES ESSENTIELLES
MM. E. Baube, Vice-Président du Syndicat centr-l
Huiles essentielles.
Beranger, Industriel à Paris.
Charabot. Inspecteur de l'Enseignement K
nique.
Dupont (secrétaire), fabricant d’essences à Am
teuil. •
PiLLET, Président du Syndicat central des Hu
essentielles et des matières premières aramaùqi
LÀ PARFUMERIE MODERNE
23
M M. Roberty, de la maison Ogier et Ou.
Tiffeneau (Dr), Pharmacien des Hôpitaux.
Troisième Sous-Seclion. — EAUX MINÉRALES
*^résident : M. Ed. Bonjean. Chef du I^aboraioire du
Conseil Supérieur d’Hygiène publique
de France.
Membres de la Section :
Mm. Bakillot Directeur général des Eaux d’Evian-
les-Bains.
Helan, Directeur de la Source Rubinat-Llorach.
Bernard, Administrateur délégué de la Société
.Anonyme des Eaux d’Evian-les-Bains.
Bouloumie, Administrateur-directeur de la So¬
ciété' générale des Eaux minérales de Vittel.
Brault, Administrateur de la Société des Eaux
de Couzan (Loire).
Dtsi-oissE, Directeur des Eaux de Martigny-les-
Bains.
Du.mesnil, Pharmacien, Dr de rUniversité de
Paris.
Kère, Président de la Chambre Syndicale du
Commerce et de l’Industrie des Eaux minérales
naturelles et Etablissements Thermaux.
MM. ÜAUDA1S, Directeur de l’Etablissement Thermal
de Saint-Galmier.
CoLZAR, Secrétaire de la Chambre Syndicale du
Commerce et de l’Industrie des Eaux Minérales
naturelles et Etablissements Thermaux.
(ii ERiN, Sous-directeur de la Compagnie 1-cr¬
inière de l’Etablissement Thermal de Vichy.
Gi n.LAi Mi.N, Pharmacien.
L. Jacqvin. Régisseur de la Société Commerciale
des Eaux Minérales de Saint-Yorre.
.Mu G. Maillard, .Avocat, Conseil de la Chambre
Syndicale du Commerce et de l'Industrie des
Eaux Minérales naturelles et .Etablissements
rhermaux.
D'' H. -Martin, .Ancien Président de la Chambre
Syndicale des Pharmaciens de la Seine.
Peycf.lon, Administrateur délégué des Eaux de
Saint-Galmier.
Terisse, Directeur de la Société générale des
Eaux Minérales de Vais.
A'aluin, Pharmacien, D' de l’Université de Paris,
Président de l’Association générale des Phar¬
maciens de France.
LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE
du 21 Octobre au 29 'Décembre 1908
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3q3.b'i3 Rosenkrantz. — Appareil renfermant un
^ent chimique sous forme d’un bloc destiné à purifier
^ir.
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■Mettant pas d ajouter du liquide dans la bouteille.
N® 393.842 Bell et Uhle. — Rasoir de sûreté.
N" 393-791 .— Nouveau système de poslichêx
son procédé de fabrication.
N® 393.806 Kleinau. - Dispositif pour protéger U
"t-jsure des cheveux.
N® 393.736 Fliniaux. — Laveuse économique.
N® 3^3.8Î7 Gabillard et M.ay. — Perfectionnements
apportes aux appareils à stériliser l'eau ou les autres
guides, et appareil comportant application des dits per-
*^ctionneraents, *
N® 9.734/381.002 Benezech. — Addition au brevet
r^vur « Bouchon capsule avec rondelle en liège com-
L»rinié ».
N® 394.014 Kampfe. — Perfectionnements aux ins-
'^u^lents à repasser les rasoirs.
I N® 394.075 Jansen. — Appareil pour repasser lest
'■Haies des rasoirs de sûreté.
No 394 076 Société dite lActien-Maschinenbau-Anstal
txorni. Venuleth et Ellenberger. — Méthode et appa-
*■^11 permettant de séparer, stériliser et clarifier la graisse
Provenant des cadavres d’animaux.
N» 394.022 Lacoste et Durandeau.— Pince à friser.
\o 9.801/390.698 Crozat. — Addition au brevet
T*our« Barrette pour cheveux ».
N® 394.395 rtoswoRTHY et Prescott. — Disposiiil
txour empêcher le remplissage frauduleux des bou¬
teilles.
N® 394.314. Bernard. —Appareil à grande produc¬
tion pour l’extraction, à l’aide du tétrachlorure de car¬
bone, des matières grasses des produits qui les ren¬
ferment.
N® 0.801.390,698. Crozat. -- Addition au brevet
tjour : Barrette pour cheveux.
N« 394.395. Nosworihy et Prescott. —Dispqsiti -
pour empêcher le remplissage frauduleux des bouteilles
N" 394.575. Deslot.— Remeiteur délenteur à mai
pour cheveux.
N" 394.619. Société Wolkenstëin et ülucksclig. —
Fermeture permettant le saupoudrage pour Hacons ayant
un contenu liquide ou sec.
N» 394.812. SiEFRiED.— Séchoir pour cheveux.
N® 394.839. Dei.sol.— Epingle à onduler les cheveux.
N® 394.71'!. Re. —.Appareil garantissant l’inviolabilité
des bouteilles.
No 9.86g.375.179. Rivière. - Addition au brevet
pour : Appareil et procédé de fabrication de savons de
toute espèce.
N® 394.946. Fick, Peigne à tète.
N" 395.177, Arledter.— Préparation de dissolutions
de savons résineux avec ou san^ mélange de produits
épaississants ou colorants.
N® 9.896.386.07S. Traub. — Addition au brevet pour
Barrette à garniture souple de retenue des cheveux des
dames.
N® 395.056. CoETRiGHT. - Bouteille non remplis-
sable.
N® '395.174. Gruner. —Tube à clé pour l’envaisselagc
et le débit des pâtes deutifrices, couleurs et toutes autres
matières pâteuses ou semi-fluides. *
N" 395.180. Arsac. — Perfectionnements aux dispo¬
sitifs contre l’addition frauduleuse du liquide dans les
bouteilles et autres récipients.
N» 395.369. Engels. — Tondeuse de cheveux.
N® 395.047. Blanc.— Garde pour rasoir.
N» 395.383. ScHOU, -Procédé pour la fabrication des
savons.
N® 395.342. Dui’eyron.— Porte-serviettes.
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adresser tout ce qui concerne la rédaction a
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SUPPLÉMENT
GATTEFOSSÉ et Fils. — A la suite de la com¬
plète destruction de la Maison Restuccia de Messine,
lors du tremblement de terre de décembre dernier, et à
cause de l’arrêt prolongé de fabrication que subissent
les maisons italiennes similaires fabricant des Essences
concentrées (dites sans terpènes), nous avisons notre
clientèle qu’à côté de notre fabrication ordinaire d’es¬
sences déterpénées (sans sesquiterpènes) nous venons de
commencer la préparation d’essences meilleur marché,
correspondant aux anciennes fabrications italiennes et
suffisantes dans la plupart des cas.
Nous tenons à la disposition de nos clients nos prix
spéciaux très réduits pour ces essehces.
VARIÉTÉS
NOUVEAUTÉS
La S.A. Flora de Dubendorf, vient de lancer quelques
nouveautés intéressantes pour la parfumerie et la savon¬
nerie.
Vous citerons spécialement :
Cassie synthétique, essence parfaite pour la prépara¬
tion des extraits de violette.
Cheiranthine base d’œillet pour savons, très stable.
Citral Flora, sans odeur de verveine, pour eaux de
Cologne.
Muguet synthétique, parfum à la mode.
Rose F. F. original, Ylang- Ylang F. F. original, lono-
nes, etc. Demander le nouveau tarif.
MARCHÉ DES ESSENCES
Les essences d’Italie sont revenues pour quelques
jours à des taux très raisonnables tt les arrivages se font
plus régulièrement. On signale cependant une hausse
très probable sur la bergamotte qui se fait rare et les
offres sont sans engagement.
LAVANDE. — Hausse de deux francs par kilog.
ESSENCES D’ESPAGNE
A l’heure où les essences d’Agrumes d’Italie sont
difficiles à trouver, il est bon de signaler que l’Espagne
produit des essences de citron, orange douce, manda¬
rine, néroli bigarade, etc., ces essences ont des caracté¬
ristiques intéressantes qui feront l’objet d’une étude
dans cette revue. Demander prix et échantillons à
M. Pablo Journet, à Carcagente, province de Valence,
Espagne.
PARFUMS INDUSTRIELS
On signale l’extension de plus en plus grande de l’em¬
ploi des parfums dans la grosse industrie : fabrique de
vernis, huiles à graissages et pour cuirs, imprimerie et
papiers peints, etc. On emploie pour ces différents usa¬
ges les sous-produits de fabrication des essences et des
parfums synthétiques, notamment résidus de violette, de
musc, terpènes de citron, orange, bergamotte, etc. L’indus¬
trie des caoütchoucs utilise l’essence de Pin d’Amérique,
excellent dissolvant des gommes dures et du caoutchouc
vulcanisé, etc.
28
LA PARFUMERIE MODERNE
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LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 3
i5 Mars 1909
LE NOUVEAU CODEX ET LA PARFUMERIE
La nouvelle édition du Codex médicamenta-
rius de la pharmacopée française parue en
juillet 1908 comporte, comme les éditions pré¬
cédentes du reste, de nombreux renseigne¬
ments relatifs aux industries connexes aux
industries pharmaceutiques proprement dites,
telles la parfumerie et la confiserie.
D’abord au point de vue des nouveaux ren¬
seignements, des modifications de formules,
des suppressions ou additions de produits ali¬
mentaires ou hygiéniques et dits officinaux du
seul fait qu’ils figurent sur le Codex, puis, à
cet autre point de vue non moins important
se rapportant aux nouvelles lois et récents
décrets sur les matières alimentaires, produits
hygiéniques et de parfumerie, nous avons
cru bien faire en passant en revue tout spécia¬
lement ce qui peut être susceptible d’intéresser
la parfumerie et la confiserie, parmi les inno¬
vations qui figurent sur le Codex de 1909.
Tout d’abord parmi les suppressions comme
drogues simples ayant trait à la parfumerie,
qui figuraient sur les anciennes éditions, il faut
noter l’ambre gris et la civette. Comme produits
complexes, les eaux distillées de badiane, anis,
hysope, mélisse, thym; les essences de biga¬
rade, carvi, cédrat, cumin; les poudres de riz et
d’iris ;
Comme préparations : le cérat jaune, l’huile
de rose pâle, la poudre dentifrice acide, celle
au charbon et quinquina, celle à la craie cam¬
phrée, le topique sulfo-riciné ; les teintures de
badiane, anis, ambre gris, girofle, iris ; les
teintures d’essences de badiane, bergamotte,
cédrat, citron, orange, oranger (néroli),romarin,
le vinaigre anglais, le vinaigre antiseptique et
le vinaigre aromatique.
Par contre,on trouveinscrit pour la première
fois avec leurs caractères d’identité et les
moyens d’en reconnaître les altérations, les
falsifications, parmi les produits d’origine natu-
turelle: le benjoin, le musc, le styrax, la vanille;
parmi ceux d’origine chimique : la poudre de
savon, la vaseline, la lanoleine (lanoline), la
vanilline.
Certaines formules ont subi des modifications
importantes.
IJaxonge bcnzoïnée qu’on préparait jadis
avec de la teinture de benjoin doit être obte¬
nue en suspendant durant deux heures dans de
l’axonge portée à 800, un nouet de toile conte¬
nant 3 o gr. de benjoin grossièrement pulvérisé,
pour i.ooogr. d’axonge ; agiter jusqu’à refroi¬
dissement.
Le Cérat de Galien est préparé avec les mê¬
mes matières, mais en proportions différentes;
pour 100 gr. de cire blanche et 400 gr. d’huile
d’amandes douces on ajoute zSo gr. d’eau au
lieu de 3 oo gr.
La préparation du cérat à la rose ou pom¬
made rosat est complètement transformée:
Fondre 100 gr. de cire blanche et 100 gr. de
vaseline officinale au bain-marie ; quand le
mélange sera presque refroidi, ajouter 1 gr. de
carmin délayé dans 4 gr. d’huile de vaseline puis
XX gouttes d’essence de rose; couler dans des
moules ad hoc.
Le titre exigé pour l’eau oxygénée officinale
est maintenant dit à 12 volumes au lieu de 10
volumes de l’édition de 1884.
Une modification extrêmement importante
est apportée à l’eau distillée de laurier-cerise:
son titre en acide cyanhydrique est doublé;
pour l’usage médical et conformément à la
convention internationale de Bruxelles, l’eau
distillée de laurier-cerise doit être préparée et
retouchée de façon à ce que 100 grammes con¬
tiennent 100 milligrammes d’acide cyanhydri¬
que.
Pour l’eau distillée de menthe le nouveau
Codex mentionne qu’à défaut de i.ooo gr. de
menthe fraîche nécessaires à l’obtention de
i.ooo gr. de produit on pourra les remplacer
par 200 gr. de menthe sèche.
Pour l’eau de cannelle la nouvelle préparation
indique 5 .000 gr. de liquide à recueillir au lieu
de 4.000.
Tout le chapitre des essences a subi une très
heureuse innovation.
Tout d’abord les préparations de certaines
essences qui figuraient sur l’ancien Codex ont
été rayées sur le nouveau, toutes les essences
étant actuellement obtenues exclusivement dans
l’industrie.
Puis, pour les essences les plus courantes on
trouve pour chacune d’elle un chapitre très
détaillé sur leur composition chimique, leurs
caractères d’identité, l’essai de leur falsification
et le procédé de bonne conservation, il en est
ainsi pour les essences de badiane, anis, aman¬
des amères, fleur d’oranger, girofle, menthe,
orange, romarin, rose et santal ; cette dernière
ne figurait pas dans l’ancienne pharmacopée.
Pour certaines essences même on trouve un
procédé excellent d’en identifier la pureté qui est
le dosage des composants chimiques. C’est le
dosage de l’acétate de linalyle pour les essences
de bergamotte et de lavande ; de l'aldéhyde
cinnamique pour l’essence de cannelle; des
phénols pour l’essence de thym.
LA PARFUMERIE MODERNE
2 G
La poudre dentifrice alcaline ne doit plus
contenir de poudre de quinquina et doit renfer¬
mer 5 o gr. de carbonate de chaux au lieu de
loo gr. pour les 25 gr. de magnésie et 25 gout¬
tes d’essence de menthe.
Les formules des préparations suivantes sont
restées celles de l’ancien Codex : alcoolat de
mélisse composé ou eau de mélisse, alcoolat de
citron composé ou eau de Cologne, alcoolature
de citron et d’orange, cold-cream, teintures
d’essence d’anis et d’essence de menthe ou
alcool de menthe, eaux distillées de fleurd’oran.
ger et de rose, élixir dentifrice.
Il en est de même pour les teintures de ben¬
join, cannelle, cochenille, musc, quillaya, mais^
comme pour les essences, pour chacune de ces
préparations on trouve un chapitre donnant les
caractères du produit pur et bien fait et les
différentes réactions permettant de déceler la
fraude et l’altération.
Un certain nombre de produits touchant à la
confiserie ont été supprimés. C’est ainsi qu’on
ne voit plus figurer sur le code de la pharmaco¬
pée française de 1908 le chocolat simple et !e
chocolat à la \anille, les limonades à la cerise,
à la frambroise et à l’orange ; l-t limonade
gazeuse à la groseille ; les oléo-saccharures
d’anis, bergamotte, carvi, cédrat, citron, fenouil,
menthe, orange; la pâte de jujube et la pâte de
réglisse ; les sirops d’anis, de cannelle, de gre¬
nade, de limon, de menthe, d’orange ; les sucs
de grenade, de groseille et de framboise.
Le mode de préparation des produits suivants
n’est pas changé : pâte de guimauve dite de
gomme, pastilles de menthe à la goutte, tablet¬
tes de menthe ou pastilles de menthe dite an¬
glaise. La façon d’obtenir les sucs de citrons,
cerises, mures, coings, framboises, groseilles,
et les formules du sirop d’orgeat, des sirops de
cerises, groseilles, coings, framboises, n’ont pas
subi de modification.
Toutefois les sirops de cerises et de groseil¬
les devront répondre aux caractères d’identité
et de pureté donnés par le nouveau Codex.
Le sirop d’acide citrique ou sirop de limon
et le sirop d’orange ont été légèrement modi¬
fiés; on les prépare avec 10 gr. d’acide citrique
pulvérisé pour 990 gr. de sirop simple qu’on
aromatise avec 20 gr. d’alcoolature de citron
ou d’orange.
Le suc de réglisse apparaît pour la première
fois comme produit officinal et en même temps
ses caractères d’identité et l’essai de sa pureté.
On trouve enfin à propos du sucre blanc un
article très documenté que toutes les industries
manipulant du sucre pourront consulter avec
intérêt.
Parmi de nombreux renseignementson trouve
entr’autres un premier tableau donnant les
quantités de sucre contenues dans 100 grammes
de solutions sucrées saturées pour les tempé¬
ratures de 5 en 5 “ depuis o jusque 100.
Un autre tableau donne les quantités de sucre
pour 100 gr. de solution sucrée qui correspon¬
dent à des solutions dont les densités vont de
i.oi à 1.48.
H. Bottu.
Professeur de chimie ,
à l’Ecole de Médecine et de Pharmacie de Reims j
LE VETYVER
Le Vétyver est une plante exotique très inté¬
ressante en ce sens que son exploitation indus¬
trielle ne laisse aucun déchet. Elle appartient à
la famille des Graminées, sous-famille des Pani-
coidées, tribu des Chloridées, genre Chiendent.
Aussi lui donne-t-on souvent le nom de Chien¬
dent des Indes car elle croit à l’état spontané
dans la partie méridionale des Indes et il semble
même que ce soit là son pays d’origine. C’est
une graminée vivace à inflorescence terminale,
l’épi étant composé d’un grand nombre d’épillets
pédicellés.
I.’embryon se compose d’une grande cotyle
libre contournant et enveloppant la tigelle
jusqu’au niveau de la deuxième cotyle plus
petite. Ei.tre la première feuille de la gemmule
et les cotyles il y a un véritable entre-nœud.
La tigelle assez importante renferme dans
une petite poche une radicule.
Les feuilles sont engainantes mais à bords
non soudés et à nervation parallèle.Ces feuilles
d’une certaine ampleur, ont les emplois les
plus divers. Une fois desséchées, elles consti¬
tuent la paille de vétyver dont on fait, suivant
les régions, des tentes, parasols, nattes, stores,
corbeilles, chapeaux, etc. Dans bien des pays
les indigènes s’en servent pour recouvrir leurs
cases.
La tige est herbacée, très riche en silice.
Les racines,fortement ligneuses,représentent
la partie la plus intéressante de la plante puis¬
que c’est d’elles, convenablement préparées et
traitées, qu’on retire un parfum estimé.
Il existe un certain nombre d’espèces vétyver
mais il n’en est qu’une qui soit cultivée et
traitée. Son habitat est très vaste. Cette gra¬
minée se rencontre en effet partout où le climat
est suffisamment chaud et humide. Elle exige
LA PARFUMERIE MODERNE
une moyenne de iS» C. et se complaît dans les
terrains forts, silico-argileux. On en trouve aux
Indes, dans toutes les îles de l’océan indien,
dans les îles de la Malaisie, à Madagascar, aux
Antilles, au Brésil etc., où sa culture a fait
l’objet d’études et des progrès sérieux.
La multiplication se fait le plus ordinairement
par repiquage de fragments de collets possédant
encore des racines. Dans bien des régions
l’opération se fait rudimentairement et sans art
parce qu’on n’y utilise le vétiver qu’en bordures
de deux ou trois rangées dans le but de protège r
de la poussière des routes les plantations plus
délicates de vanille ou de café. C’est analogue
à ce qu’on fait dans le midi de la France avec
les ride.iux de cyprès pour protéger les cultures
contre les effets du Mistral.
feuilles pouvant être utilisées.Mais il faut deux
ans pour que les racines aient atteint le déve¬
loppement nécessaire pour le traitement indus¬
triel. Une ou deux fois l’an on fait un nettoyage
dans les interlignes ; ce fait est important en ce
sens qu’il n’y a pas urgence de main-d’œuvre
à quelques jours près. Il n’en va pas de même
pour bon nombre d’autres plantes coloniales
qui, comme la canne à sucre, la vanille, etc. ne
souffrent aucun délai aux moments des net¬
toyages, f.condation, coupe ou cueillette.
La récolte des racines se fait, nous l'avons
dit, deux ans après l.a plantation, et suit immé¬
diatement la coupe des feuilles. Les hommes
sont groupés par équ''pes.généralement de trois.
L’un d’eux dégage à la pioche les racines. Le
deuxième, muni d’une barre'de fer, fait levier
Marché aux Epices. — Entrepôts.
Dans les plantations nor-uales on opère
rationnellement. Après un simple, débroussaille-
ment on ouvre, des sillons parallèles et distants
de I m. 5 o. L’expérience a démontré que le
repiquage en croisé donnait les meilleurs résul¬
tats. Il consiste à repiquer non plus perpendi¬
culairement au sol et un seul fragment par trou
mais bien deux fragments inclinés l’un sur
l’autre à 90“ et faisant par conséquent avec le
sol un angle d’environ qS». On dispose ces
groupes de boutures de i 5 en i 5 cm.
La plantation se fait à des époques diffé¬
rentes suivant les régions mais toujours au
début de la saison des pluies. Au bout de huit
à dix mois on obtient une première récolte de
au dessous des mottes qu’il culbute et le troi¬
sième écrase et désagrège de son mieux ces
blocs de terre forte qu’enserrent puissamment
les racines. Sur place on débarrasse donc les
racines de la terre et des cailloux et on coupe
les mottes nettement au collet en rejetant les
racines défectueuses.
Le rendement par hectare est en moyenne de
3 à 3,5 tonnes de racines ainsi nettoyées.
On porte aussitôt ces racines à la rivière où
on les lave rapidement et on les fait sécher. On
les met ensuite en balles, dans des caisses
quadrangulaires en bois dont le fond mobile
est fixé à une barre de fer servant à exercer la
pression nécessaire. Après toutes ces opérations
LA PARFUMERIE MODERNE
28
on n’a plus guère que deux tonnes à deux
tonnes et demie par hectare pour un prix de
revient moyen de 800 francs environ. Cette
culture laisse un bénéfice moyen de zSo francs
à l’hectare.
Les balles faites nous sortons du domaine
agricole pour entrer dans le domaine industriel
qui utilise le vétyver soit en racines, soit en
poudre, soit sous la forme extrait, soit enfin sous
la forme essence. Les pays européens représen¬
tent à peu près les seuls consommateurs, mais
il n’en est pas moins vrai que la culture du
vétyver peut être d’un grand intérêt pour bien
des colons.
G. Charrière,
Ingénieur agronome.
L’ESSENCE DE VETYVER
a
L’essence de Vétyver, appelée également
essence d’iwarancusa, est le produit de la dis¬
tillation des racines à’andropogon inuricatus L.
Cette plante est une herbacée de la famille des
graminées qui croît exclusivement dans les
occupe. L.'andropogon muricatus forme des
touffes atteignant une assez grande hauteur et
dénuées de tout parfum, tandis que les racines
dégagent une odeur forte et agréable. Ce sont
ces racines que l’on soumet à la distillation
Factorerie
pays tropicaux et, notamment, au Bengale et à
la Réunion.
Le genre aitdropogon forme de nombreuses
espèces fournissant un certain nombre d’huiles
essentielles recherchées pour leur odeur aroma¬
tique part culière, généralement produites par
la distillation de l’herbe fraîche dont les feuilles
sont douées d’une odeur caractéristique ; tou¬
tefois il n’en est pas ainsi dans le cas qui nous
pour en extraire l’essence de vétyver qui rend
les plus grand services en parfumerie, par suite
de la facilité de son emploi, de sa fixité de la
délicatesse de son parfum, propriétés éminem¬
ment précieuses et recherchées dans notre
industrie.
D’après le laboratoire Schimmel, la densité
de l’essence varie entre i .019 et 1.027 ; elle dévie
à droite le plan de polorisation. son pouvoir
LA PARFUMERIE MODERNE
rotatoire étant de plus de 2S0; elle est soluble
dans 1 ,5 à 2 parties d’alcool à 80 p. 100. Bouillie
avec la potasse, elle se colore en rouge brun;
l’acide sulfurique concentré la carbonise avec
formation d’un dépôt de résine verte, soluble
dans l’éther, mais insoluble dans l’alcool.
L’acide nitrique, à froid, colore l’essence en
vert ; à chaud, l’essence se résinitie et se dé¬
compose complètement.
La composition chimique de l'essence des
racines d'andropogon muricatus est peu connue.
D’après Sthenhouse (Ann. der Cliernie u.
®9
on traite par des acides et on distille. 11 est né¬
cessaire de prendre diverses précautions : on
doit dissoudre l’huile dans de l’alcool et effec¬
tuer la décomposition à l'aide d’une solution
aqueuse de semi-carbazide en excès ; on lais¬
sera la solution en repos pendant huit jours,
puis, par distillation,on s Jparera l’alcool et l’huile
non attaquée ; il restera une combinaison non
volatile des dérivés ammoniacaux que l’on dé¬
composera par les acides à la température
ordinaire. On peut aussi effectuer cette dernière
opération sous pression réduite ou sous le cou-
Expédition des épices et des racines de Vélyver
Pharm, t. L, p. iSy), elle renferme un hydro¬
carbure G*® H'® et une huile oxygénée. Fr.
Fritsche, de Hambourg, est parvenu à en
extraire un produit cétonique ainsi que deux
alcools. 11 a constaté que, à côté de produits
d’une odeur désagréable, l’essence de vétyver
renferme des corps de caractère cétonique
doués d’une odeur remarquable et utilisables
en parfumerie. Si l’on veut extraire ces divers
produits, on traite l’huile de vétyver par des
dérivés ammoniacaux qui donnent des produits
de condensation cétoniques décomposables,
puis, par distillation, on sépare les produits cé¬
toniques des produits non cétoniques ; enfin,
rant de vapeur. On distille à la vapeur l’huile
obtenue qui paraît être un mélange de plusieurs
isomères et qui fond, sous une pression de
10 mm., entre 149 et iSq». L’analyse a amené
à lui attribuer la formule brute C'-‘ H*’ O.
Le même chimiste a imaginé également un
procédé pour l’obtention d'alcools susceptibles
d’emplois industriels ; il consiste à saponifier
l’essence débarrassée des produits cétoniques
par les dérivés ammoniacaux, puis à effectuer
une distillation fractionnée sous pression ré¬
duite. On purifie en éihérifiant l’huile par des
acides mono ou bibasiques donnant des éthers
peu volatils ou acides que l’on sépare des com-
LA PARFUMERIE MODERNE
30
posés non alcooliques par distillation ou extrac¬
tion et que l’on saponifie en vue de séparer
l’alcool pur.
Les alcools ainsi obtenus ont pu être étu¬
diés ; ils sont caractérisés par les propriétés
suivantes : l’un d’eux, sous lomm. de pression,
bout à i 5 o-i 55 ® et possède une densité de
0,980 à i 5 o. L’autre, sous 10 mm. de pression,
bout à 174-176® et possède une densité de 1,02
prix élevé de cette essence limite son emploi
à la parfumerie fine et constitue un obstacle à
la progression de la consommation; il est donc
évident que les travaux susceptibles de nous
donner des indications plus précises sur la na¬
ture et la composition de l’essence qui nous
occupe et, par suite, de contribuer à guider nos
recherches en vue de diminuer le prix de re¬
vient de cette essence doivent être encouragés
Village
à i 5 ®. Les alcools extraits de l’essence de vé-
tyver ont une application industrielle toute
indiquée : la préparation des parfums.
Ces travaux offrent le plus grand intérêt ; en
effet, l’essence de vétyver est produite en quan¬
tités importantes par notre colonie française
de la Réunion, dont la situation économique
déplorable mérite, tout autant que la Corse,
d’attirer la sollicitude des pouvoirs publics. Le
par tous les moyens possibles ; ils doivent être
suivis de près et être l’objet de nos constantes
préoccupations; aussi, avons-nous tenu à expo¬
ser l’état de nos connaissances sur cet excellent
parfum et à recommander cette étude à l’atten¬
tion des chimistes et des spécialistes.
Eugène Su.z,
Expert-chimiste près la Cou;- d’Appel de Paris.
Ht
ACTION BACTÉRICIDE DES PARFUMS !
L'action bactéricide des parfums, au moins de
certains d'entre eux, est empiriquement établie par
des faits qui, sans avoir la rigueur absolue d’une
série d'expériences de laboratoire, sont cependant
démonstratifs. Dans la désinfection, ternie qui dé¬
signe plusieurs opérations, souvent pratiquées de
pair en vue d’un but unique, les substances odori¬
férantes ont parfois un rôle complexe; elles con¬
tribuent à masquer les mauvaises odeurs plus
constamment qu’à détruire les germes nocifs et
c’est ia raison pour laquelle on les accuse volon¬
tiers d’être dangereuses, puisqu’elles privent l’ob¬
servateur d’un de ses moyens de contiôle. 11 suf¬
fit d’y prendre garde; aussi bien ne demande-t-on
pas d'habitude aux essences parfumées d’usage
courant d’agir sur un tel foyer envahi par des mi-
LA PARFUMERIE MODERNE
cro-organismcs virulents à la manière des puis¬
sants antiseptiques. La mission microbicide des
parfums est à la fois plus générale et moins éner¬
gique : c’est avant tout une mission de protection
préalable, de défense passive, de prophylaxie, mais
dont l'observation a main'es fois démontré l’effi-
L'antisepsie est vieille comme le monde; elle
rendit mille services aux médecins avant que ceux-
ci aient été mis à môme de comprendre le méca¬
nisme des procédés dont ils usaient, et d’en géné¬
raliser les applications. Dans l’histoire de cette
antisepsie primitive, les parfums occupent une
place considérable. En veut-on quelques preuves?
C’est d’abord Hippocrate, limitant l’extension de la
peste à Athènes par des fumigations aromatiques,
alors que tout avait été vainement tenté contre le
fléau. C’est ensuite, et pour se préserver de la
même maladie, l’antique réputation des pommes
d'ambre. C’est plus près de nous la curieuse his¬
toire des girofliers de Ternate, ile de l’archipel
néerlandais des .'Vloluques, ainsi rapportée par
Jules Cloquet. « On prétend que les Hollandais
ayant par spéculation détruit tout les girofliers de
rîle de Ternate, la colonie fut ravagée par plu¬
sieurs maladies épidémiques qu’on n’y avait pas
observées jusqu’alors. Les effluves odorants des
arbres avaient neutralisé, dit-on, les effets nuisi¬
bles d’un volcan auquel on attribuait la cause de
ces malauies ».
Nous savons, depuis Pasteur, que les épidémies
n’ont habituellement rien à voir avec les éruptions
volcaniques, mais cette explication n’importe guère:
l'action bienfaisante des girofliers de l’île n’en
apparaît pas moins évidente. Jusqu’à l’époque con¬
temporaine, et avant la période de la lutte systé¬
matique et raisonnée contre les germes pathogènes,
la vieille méthode des fumigations odorantes, re¬
nouvelée d’Hippocrate, fut usitée en temps d’épi¬
démie. Le docteur Cabanès rappelait récemment
qu’il avait vu brûler du genièvre dans les hôpitaux
parisiens pendant l’épidémie de variole de 1870.
31
Un des faits les plus probants à l’égard du rôle
bactéricide des parfums est la constatation plusieurs
fois renouvelée au XIX« siècle, à Londres comme
à Paris, que durant les épi.démies de choléra, les
ouvriers parfumeurs ont toujours présenté une im¬
munité presque absolue, et que parmi eux, les
victimes de la maladie ont été extrêmement rares.
Le rôle antiseptique des parfums parait gé¬
néralement dû aux vapeurs émises par les
essences, ce qui ne saurait surprendie puis¬
qu’un certain nombre d’essences employées en
médecine (camphre, copahu, cubèbe, térébenthine,
etc...), se recommandent, entre autres propriétés,
par leur valeur parasiticide. Les propriétés désin¬
fectantes du thymol sont bien connues, ainsi que
celles que l’eucalyptol, de l’eugénol (constituant de
l’essence de girofle), et de l’huile essentielle de
lavande.
Dans une Revue Générale récemment publiée
par le Bulletin général de Thérapeutique, (novem¬
bre tgoS), Cabanès rapporte les résultats d’intéres¬
santes expériences bactériologiques concernant le
pouvoir microbicide de quelques essences commu¬
nément employées en parfumerie. Le bacille
de la fièvre typhoïde, (bacille d’Eberth) serait
détruit en douze minutes par l’essence de cannelle,
et en une heure vingt minutes par l’essence de
patchouli. Les essences de thym, de verveine, de
géranium et d'origan, dans cet ordre, ont une va¬
leur intermédiaire.
- Ces résultats expérimentaux confirment les dé¬
ductions tirées des constatations empiriques signa¬
lées ci-dessus: 11 y a lieu de procéder à des essais
analogues avec les mêmes parfums cl d’autres
encore, naturels ou synthétiques, vis-à-vis des mi¬
crobes pathogènes les plus redoutables parmi les
plus communs.
Üf P. JuqUELIER,
Ancien chef de clinique à la Faculté
de Médecine de Paris.
LES SYNDICATS ET COOPÉRATIVES AGRICOLES
Pendant longtemps les groupements agrico¬
les se sont contentés d’acheter dans les meil¬
leures conditions les matières premières : en¬
grais, semences, nécessaires à la culture. L’or¬
ganisation commerciale nécessaire à ces asso¬
ciations les a portées tout naturellement à utiliser
leurs moyens nouveaux à la vente de leur pro¬
duction.
Les syndicats pour la vente des produits de
grande culture: céréales, primeurs, fleurs, etc.,
et des produits de l’élevage: bestiaux, Litages,
beurres, fromages, etc., ont pris rapidement
une grande extension et, ces années dernières,
une branche de l’agriculture qui leur avait
encore échappé, nous voulons parler des plan¬
tes à essence, a vu enfin la formation d’asso¬
ciations écono;niques pour leur production
raisonnée et leur vente méthodique.
Les grands commerçants en essences, du
littoral de la France ou de Paris ont cru y voir
une concurrence redoutable pour leurs intérêts
et ne s’en sont pas montrés partisans.
Il s'est vu, en effet, quelquefois, que ces
organisations ont abusé de la force que leur
donne le nombre pour imposer au commer¬
çant des cours élevés, mais il faut affirmer que,
dans la grande généralité, les syndicats offrent
des avantages sérieux pour tout le monde et
que leur succès ne réside que dans une équita¬
ble modération.
Le producteur isolé de plantes à parfum ou
LA PARFUMERIE MODERNE
32
d’essences se trouve, selon la région qu’il ha¬
bite, dans des conditions différentes, mais tou¬
jours insuffisantes pour un juste développement
de ses moyens de production et de ses débou¬
chés.
Sur le littoral français, par exemple, nom¬
breux sont les petits propriétaires de jar¬
dins d’orangers ou de fleurs, se contentant
exclusivement de soigner la plante ou l’ar¬
buste, de le protéger contre les intempéries et
de récolter en temps voulu les fleurs précieuses
pour les revendre à leurs voisins immédiats,
les distillateurs possesseurs des appareils de
traitement en vue de la fabrication de l’essence
ou de l’eau aromatique. Ces fabricants, généra¬
lement de grande importance, et s’entendant
admirablement entre eux par une solidarité
commerciale digne de tous éloges, pouvaient,
pendant les mauvaises années, s’unir pour fixer
un maximum de prix de la matière première
et priver les récoltants de bénéfices légitimes.
Ce cas, nous nous empressons de le dire, ne
s’est jamais produit, mais aurait pu arriver
dans des circonstances spéciales ; mais les pe¬
tits producteurs eux-mêmes, isolés les uns des
autres, quelquefois même animés de senti¬
ments de concurrence mal comprise, baissaient
les cours au-dessous d’une limite raisonnable.
Aujourd’hui, ils se sont réunis en une coopéra¬
tive homogène, opposant la totalité de la pro¬
duction contre la totalité de la consommation
en un équilibre parfait, tenant les cours à un
niveau suffisant pour rémunérer la terre et les
soins qui lui sont prodigués, tout en permet¬
tant la vente rémunératrice, par les commer¬
çants, des parfums fabriqués.
La. Coopérative des Traducteurs de fleurs
d’oranger a rendu à la culture du bigaradier
sa splendeur primitive et le néroli a repris
dans la parfumerie la place aristocratique qui
est due à sa grande valeur aromatique. L’uni¬
fication du prix ne permet pas la vente de pro¬
duits sophistiqués qui sont immédiatement
révélés par leur bas prix au consommateur pré¬
venu. L’action bienf^aisante de cette coopéra¬
tion sera complète le jour où elle pourra em¬
pêcher entièrement la fraude et ne laissera en¬
trer dans le commerce que des produits abso¬
lument purs.
Dans l’intérieur de la France, soit dans les
régions qui, comme le Gard, l’Hérault, le Vau¬
cluse, possèdent des cultures de plantes à es¬
sences,^ producteur est,généralement, vendeur.
Sa petite production limite ses relations com¬
merciales, et il se contente souvent de vendre
ses essences à des courtiers qui revendent
ensuite ces différents produits sans leur assigner
d’origine précise, de telle façon, que l’acheteur
ignore souvent de quelle région provient le pro¬
duit qu’il consomme.
Une union des producteurs, centralisant
toutes les petites fabrications en des «crus» ré¬
gionaux, disposant alors de moyens appropriés,
donnera une réputation mondiale à des essen¬
ces de type déterminé et régulier. Une organi¬
sation syndicale étudiera les meilleures métho¬
des de culture, semis, plantation, irrigation,
sélectionnement, achètera des alambics perfec¬
tionnés, permettra, en un mot, la création de
produits uniques et réputés, ce qui est absolu¬
ment impossible à des producteurs séparés.
Dans les Alpes, où la culture se cantonne
presque exclusivement à la lavande, chaque
paysan récolte ce qui pousse dans les terrains
qui lui appartiennent ou qu’il a affermé, dis¬
tille avec son appareil, si rudimentaire que la
forme en est due aux arabes (Peïrou), et n'a
]amais varié depuis plusieurs siècles. Au com¬
mencement du mois de septembre, après la
récolte, la production de ces distillateurs im¬
provisés est amenée à une foire spéciale où
les courtiers envoyés soit par les maisons de
Paris, de Londres ou de Hambourg, les achè¬
tent selon la demande qui leur a été faite, aux
cours imposés par les puissantes maisons fran¬
çaises ou étrangères qui les envoient et sans
s’inquiéter des circonstances plus ou moins fa¬
vorables de la récolte.
Le propriétaire alpin n’a aucune idée d’une
culture raisonnée possible de lavande et conti¬
nue les traditions ancestrales sans s’inquiéter
de sélectionner la plante, de la fumer, tfe la
biner; ses moyens ne lui permettent pas d’ac¬
quérir des alambics perfectionnés qui lui don¬
neraient plus de rendement et de meilleurs
produits ; il ignore ce qu’il produit et les cour¬
tiers eux-mêmes n’ont que des moyens très
rudimentaires de reconnaître la valeur de l’es¬
sence qui leur est vendue et qu’ils achètent au
petit bonheur ; les lots provenant de Baias-
sières de faible altitude, de faible teneur en
acétate de linalol par conséquent, sont achetés
au même prix que ceux qui proviennent des
hauts sommets, qui ont donné une peine infi¬
nie pour la cueillette et qui ont demandé de
longs délais de transport pour aller jusqu’à
l’alambic disposé près du ruisseau ou de la
source, et enfin dont le rendement a été moindre
et la qualité infiniment supérieure.
Un groupement syndical peut mettre fin à
tous ces errements.
L’acheteur de Paris, de Hambourg ou de
Grasse sera bien aise d’acheter à coup sûr une
essence d’une pureté garantie parle laboratoire
régional et d’un titrage certain ; le récoltant
travaillera dans les conditions les plus scienti¬
fiques, tirant ses plantes de cultures rationnel¬
les sélectionnées, les distillant dans des appa¬
reils à grand rendement.
Il profitera des meilleures conditioas de
LA PARFUMERIE MODERNE
vente, grâce à sa connaissance du crédit et
aux relations commerciales étendues du Syn-
Les essences des différentes altitudes seront
classées en «crus » et payées selon leur mérite;
enfin, la fraude sera supprimée, grâce aux ana¬
lyses répétées de toutes les essences mises sur
le marché.
En un mot, les Syndicats agricoles de vente
sont, au point de vue des matières aromati¬
ques comme pour tous les produits agricoles,
un véritable progrès social, profitable à tous
les points de vue au consommateur comme au
producteur et au commerçant. 11 y a lieu de
les voir se développer sans esprit d’animosité,
pourvu qu’ils restent dans leur rôle économi¬
que et ne s’érigent point en «trust» d'accapa¬
rement.
La culture organisée, l’exploitation scientifi¬
que de la puissance créatrice de notre sol sont
la seule solution possible du retour à la terre
préconisé par l’éminent sociologue Jules Mé-
line.
Ch. Pacaut.
CHIMIE PRATIQUE
Titrage de l’Acétate de ünalyl
dans les Essences de laTanoe ei de Bergamoiie
Le titrage des éthers dans les essences de
bergamotte et de lavande est si important au
point de vue Je la connaissance de leur com¬
position qu’on se contente généralement de ce
titrage et qu’on ne recherche que dans des cas
particuliers la teneur en linalol libre.
La proportion d’éther est, en effet, intimé-
ment liée à la qualité de l’essence et générale¬
ment suffisante pour l’édification de l’acheteur-
Le Codex 1908 donne une méthode d’ana¬
lyse précise, très appréciée par le corps phar¬
maceutique et qu’il est bon d’indiquer à tous
ceux qui sont susceptibles de vendre, d'acheter
ou d’examiner ces essences, notamment les
instituteurs de nos régions alpestres, qui ont
fréquemment l’occasion de conseiller et de
soutenir nos Montagnards, producteurs d’es¬
sences de lavande.
Prenez exactement 4 grammes d'essence dans un
vase conique en verre de Bohême, d’une conte¬
nance de 100 cent, cubes, ajoutez 10 cent, cubes
de solution alcoolique normale de potasse, fermez
avec un bouchon percé d'un trou dans lequel est
engagé un long tube de verre destiné à servir de
réfrigérant. Chauffez au bain-marie pendant une
demi-heure, laissez refroidir, ajoutez 5o c.c. d’eau
distillée et ajoutez quelques gouttes de solution de
phénolphtaléine. Puis faites tomber goutte à
goutte, à l’aide d’une burette graduée, de la solu¬
tion normale d’acide sulfurique, jusqu’au moment
précis ou la coloration rouge, due à la phénolphta¬
léine, disparaîtra.
Le nombre de centimètres cubes employés, re¬
tranchés de 10, donne le volume de solution nor¬
male de potasse qui a servi à la saponification de
l’acétate de linalyl contenu dans la quantité d'es¬
sence soumise à l’essai.
La proportion pour cent de cet éther est obte¬
nue en multipliant le chiffre trouvé par 19,6 et en
divisant le produit par le chiffre exprimant le poids
d'essence soumis à l’essai.
Cette méthode est excellente, mais donnera
des résultats d’autant plus exacts que l’on em¬
ploiera, au lieu de liqueurs titrées de potasse
et d’acide normales des solutions plus diluées,
par exemple demi-normales, dont le volume
très exact est plus facile à lire dans une éprou¬
vette graduée.
Rappelons succinctement les principes qui
président à cette analyse : la potasse a pour
propriété de décomposer l’acétate de linalyl de
l’essence et la quantité de potasse employée
est évidemment proportionnelle à la quantité
d’éther contenue dans l’essence.
L’équation :
, !^ = C...HnüH + CH3COOK
Poids moléculaire l'J6 ' Dü
indique que 5 ü grammes de potasse, c’est-à-
dire 1.000 c.c. de liqueur titrée normale de
potasse, saponifient 196 grammes d’éther.
Chaque centimètre cube de solution nor¬
male d’acide sulfurique ajouté pour obtenir la
neutralisation de la liqueur, et la décoloration
de la phénolphtaléine, témoin, correspond à
un centimètre cube de solution normale de po¬
tasse non employée pour la saponification, il
convient donc de retrancher ce chiftre du nom¬
bre total de centimètres cube de potasse ajou¬
tés à l’essence pour obtenir le nombre de cen¬
timètres cubes employés par la saponification.
Ce nombre correspond à autant de fois o gr. 196
d’éther et il suffira de ramener à 100 gr. d’es¬
sence pour obtenir le titrage cherché.
La solution normale de potasse se prépare
en dissolvant 56 grammes de potasse caustique
anhydre dans un litre d’alcool absolu, cette solu¬
tion doit être employée fraîche à cause de son
instabilité; la solution normale d’acide sulfurique
contient environ 40 grammes d’acide sulfuri¬
que anydre et est obtenue par tâtonnements et
par comparaison à la solution normale de po¬
tasse : un centimètre cube de liqueur normale
acide doit neutraliser très exactement un centi¬
mètre cube de liqueur normale alcaline.
Comme nous le disons plus haut, il y a avan¬
tage à employer des liqueurs demi-normales,
c’est-à-dire contenant moitié moins de pro¬
duits actifs que la solution normale, on tiendra
= LA PARFUMERIE MODERNE
compte de cette dilution dans les calculs en
divisant par deux le nombre de centimètres
cubes de solution employés par la saponifica-
l.a plus grande précision dans les pesées et
dans les lectures est de rigueur pour éviter des
erreurs qui sont très fréquentes et rendent les
résultats de plusieurs opérateurs peu compara¬
bles les uns avec les autres.
^ ^ Ç>
Analyse succinte de l’Ionone
ou Violette artificielle
L’Ionone, notamment depuis la chute des
brevets français, est vendue à des prix de plus
en plus réduits et est sujette, de la part de quel¬
ques revendeurs peu scrupuleux, très rares
heureusement, à des falsifications. En outre,
l’ionone pure doit être distillée à un certain
point d’ébullition bien déterminé, les portions
passant au-dessus ou au-dessous de ce point
n’étant pas de l’ionone pure et ne possédant
pas ses qualités.
Une prOjOriété car.ictéristique est employée
pour révéler ces impuretés; l’ionone pure, en
elTer, est soluble dans certaines conditions qui
ne sont pas remplies par un produit impur.
L'essai demande un dispositif très simple
dont voici la description :
Dans une éprouvette sèche et propre on
verse, à l’aide d’un compte-goutte, une goutte
d'une ionone pure et, dans une seconde éprou¬
vette identique, une goutte de l’ionone à exa¬
miner; puis on fait tomber, dans chacune des
deux éprouvettes, i 3 gouttes d’alcool gS». Les
deux ionones formeront une solution limpide.
Si l’on fait tomber alors deux gouttes d’eau
distillée dans la solution d’ionone pure et
qu’on l’agite, elle restera encore tout à fait
claire ; il en est de même quand on ajoute une
troisième goutte d’eau. Ce n’est qu’à la qua¬
trième que le solution se trouble visiblement.
Avec l’ionone falsifiée, au contraire, ladeuxième
goutte d’eau produit déjà un louchement lacté
assez fort qui est encore considérablement
augmenté par la troisième et la quatrième
goutte.
La falsification devient encore plus évidente
si l’on verse encore de l’alcool dans les deux
éprouvettes. En faisant tomber trois gouttes
d’alcool dans l’éprouvette contenant de l’ionone
pure, on voit que la solution redevient par
faitement limpide. Si, au contraire, on verse
trois gouttes d’alcool dans l’éprouvette conte¬
nant l’ionone falsifiée, la substance employée
pour la falsification nagera dans le liquide sous
forme de gouttelettes huileuses.
Afin d’enlever toute trace d’obscurité qui
pourrait exister dans la description de notre
procédé, nous le résumons sous forme de ta¬
bleau :
Ionone pure L'go» 2'gi<« 3“ g<« 4® gUe
Ig,te+I5g.... d’eau d’eau d’eau d’eau d’aû-ool
d'alcool à 95»
Solutionclaire claire claire claire trouble claire
Ionone falsifiée
1 gtl.q-lSgUes
d’alcool
Solutionclaire claire laiteuse laiteuse laiteuse goutte¬
lettes.
Flori.sne.
LE POUVOIR ROTATOIRE ET L’ANALYSE POLARIMÉTRIQUE
Maintes fois déjà, au cours d’articles parus
dans les colonnes de la Parfumerie Moderne,
il a été question du pouvoir rotatoire dont sont
douées de nombreuses substances et, en par¬
ticulier, les huiles essentielles. Nous avons
pensé qu’il serait peut-être intéressant, pour
ceux de nos lecteurs qui ne sont pas fami¬
liarisés avec les théories chimiques, d’expli¬
quer aussi brièvement que possible en quoi
consiste cette propriété du pouvoir rotatoire
et les applications pratiques qui en sont faites
dans l’analyse optique.
Dans l’état actuel de la science, on considère
généralement que la lumière est due aux vibra¬
tions de ce fluide impondérable désigné sous
le nom d'éther. Ces vibrations s’effectuent per¬
pendiculairement à la direction du rayon lu¬
mineux, indifféremment dans tous les plans
passant par ce rayon.
Or, il arrive que, dans certaines circons¬
tances, les vibrations de l’éther, perpendi¬
culaires au rayon lumineux, ne s’effectuent plus
que dans un seul plan. Ce plan est appelé
plan de polarisation et la lumière est dite alors
polarisée.
Ce résultat peut s’obtenir en faisant traverser
au rayon lumineux un cristal, préparé de façon
spéciale, de Spath d'Islandé (carbonate de
chaux rhomboédrique). Ce cristal est désigné
sous le nom de nicol. “
On constate, d’autre part, que lorsque on
interpose sur le parcours d'un rayon lumineux
deux niçois consécutifs, le rayon lumineux les
traverse, si les sections principales des deux
niçois sont parallèles; mais, si on fait tourner
un des niçois d’un certain angle autour de son
axe, de telle sorte que les sections principales
fassent entre elles un angle droit, le rayon
LA PARFUMERIE MODERNE
polarisé par le premier nicol se trouve arreté
par le second comme par un corps opaque et
la lumière disparaît. Si on fait tourner le
deuxième nicol d’un angle moindre, un peu de
lumière passera, et il en passera d’autant plus
que l’angle sera plus faible. Quand la position
relative des deux niçois est telle que l’obscurité
est complète, on dit que les niçois sont
à extinction.
Des considérations théoriques qui nous en¬
traîneraient trop loin et que nous mentionnons
pour mémoire, rendent d'ailleurs parfaitement
compte de ces faits.
Supposons maintenant qu’entre deux niçois
à extinction on interpose une petite cuve à
faces parallèles contenant une solution de sucre
par exemple ; on voit immédiatement réappa-
de la curieuse propriété de donner des solu¬
tions douées du pouvoir rotatoire, soit à gau¬
che, soit à droite. Et, chose qui sembla tout
d'abord étrange, certains corps se présentaient
sous deux formes jouissant des mêmes pro¬
priétés générales, mais tantôt douées du pou¬
voir rotatoire gauche, tantôt du pouvoir rota¬
toire droit, et parfois complètement inactives.
La recherche du pourquoi de ces phénomènes
a fourni la plus éclatante confirmation qu'on
puisse imaginer des théories sur la constitution
intime des corps, théories qui sont, à l'heure
actuelle, les bases fondamentales de la chimie
organique ; elle a ouvert à la chimie des hori¬
zons nouveaux et lui a permis de concevoir et
de représenter de manière géom-étrique la
structure des édifices moléculaires.
traître la lumière, exactement comme si on
avait fait tourner d’un certain angle le deuxième
nicol. La solution sucrée a donc produit un
effet comparable à cette rotation. Pour exprimer
ce fait, on dit que la substance interposée est
douée du pouvoir rotatoire. Et on peut pré¬
cisément avoir une mesure de sa grandeur en
déterminant l’angle dont il faut faire tourner le
deuxième nicol à droite ou à gauche pour que
l’obscurité redevienne complète.
Divers dispositifs ont été imaginés pour ren¬
dre pratique la mesure de cet angle. Les ins¬
truments réalisant ces dispositifs sont connus
sous le nom de polarimèires. Il en existe un
assez grand nombre ; un des plus commodes
et le plus employé en France est le pola-
rimètre Laurent.
Nombreuses sont les substances jouissant
Nous n’exposerons pas ici les admiiables
spéculations de MM. Lebel et Van t’Hoft et
nous nous contenterons d’exprimer les résul¬
tats acquis, au moins dans leurs grandes lignes.
Pour qu’une substance organique, liquide
ou dissoute, soit douée du pouvoir rotatoire,
il est nécessaire que sa molécule possède un
atome de carbone asymétrique, c’est-k-dire
dont les quatre valences sont saturées par des
groupements différents. Par ex :
O H
H . ; G . G O- H Acide lactique.
G H 3
Toute substance dcuée du pouvoir rotatoire
existe sous deux modifications dites * tsoiiières i
ayant sur la lumière des actions égales et en
sens contraire, l’une, lévogyre, déviant à gau¬
che ; l’autre, dextrogyre, déviant à droite. Les
36
LA PARFUMERIE MODERNE
deux inverses optiques ne diffèrent, en général,
que par le signe de leur pouvoir rotatoire et
ont des propriétés physiques et chimiques
identiques.
Deux inverses optiques en solution peuvent
se grouper molécule à molécule, pour donner
un mélange ne possédant plus le pouvoir rota¬
toire. Un tel corps, qui peut, d’ailleurs, par
différents procédés, être séparé en deux inver¬
ses optiques, est dit racémique par compen¬
sation.
Certaines substances enfin, telles que l’acide
tartrique, qui possèdent deux atomes de car¬
bone asymétriques, peuvent se présenter sous
quatre formes :
Isomère dextrogyre.
Isomère levogyre.
Racémique par compensation (dédoublable).
Racémique par nature (non dédoublable).
Or, le pouvoir rotatoire est une grandeur
caractéristique pour les substances qui en sont
douées. Le chimiste se trouvait donc en pré¬
sence d’un procédé nouveau d’analyse et de
dosage. En effet, la rotation du plan de polori-
sation par la solution d’une substance active
est rigoureusement proportionnelle à l’épais¬
seur de la couche liquide traversée et au poids
de substance dissoute dans l’unité du volume
du solvant. On conçoit donc aisément quels
avantages de simplicité et de rapidité pouvait
offrir, dans certains cas, la méthode d’analyse
optique.
Elle a été appliquée avec succès à l’analyse
quantitative des jus sucrés, en comparant les
pouvoirs rotatoires de solutions dont la teneur
en sucre est inconnue à celui d’une solution
dont le titre était déterminé.
C’est ainsi, par exemple, que l’essence de
lavande, étant douée du pouvoir rotatoire
(— 21»), on pourrait, par simple examen au
polarimètre, déterminer la teneur en essence
d’un alcoolat de lavande quelconque. Par la
meme metbode rapide et simple, le parfumeur
peut se rendre compte si les essences qu’il em¬
ploie sont falsifiées ou non, soit avec des subs¬
tances actives comme l'essence de thérében-
tine, ou des terpènes, soit avec des substances
inactives comme l’alcool.
L’analyse polarimétrique permet aussi de
discerner aisément des essences, de même es¬
pèce, mais de provenances différentes. Pour
les essences de menthe, les pouvoirs rotatoires
oscillent entre les limites suivantes :
Menthe Américaine. .250 à 35*
Menthe Française. . lo» à i-»
Menthe Pouliot. _j_ 20» env.
Elle permet également, dans certains cas,
d’apprécier la valeur intrinsèque des essences’,
la qualité étant souvent en rapport étroit avec
la grandeur du pouvoir rotatoire. En particu¬
lier, pour les industriels, parfumeurs, distdla-
teurs ou confiseurs, qui consomment de gran¬
des quantités d’essences et passent des mar¬
chés importants, d’après des échantillons-types,
il est très intéressant de déterminer le pouvoir
rotatoire de l’échantillon-tvpe et des marchan¬
dises livrées. Il devient ainsi superflu d’avoir
recours à l’analyse chimique, longue, coûteuse,
occasionnant des pertes de matière première
parfois très précieuse. Il leur suffira d’un essai
à la distillation et d’un rapide examen polari-
métnque pour s’assurer que leurs fournisseurs
sont consciencieux et livrent conformément
aux échantillons.
Le polarimètre, qui n’est pas un in.strument
très coûteux et qui est d’un maniement facile,
devrait donc être d’un usage constant, partout
ou l’on travaille les Huiles Essentielles. Il en
résulterait, en meme temps qu’une connais-
sance plus approfondie des mat ères premières,
une plus grande régularité dans la fabrication^
et, à coup sûr, une intéressante économie de
temps et d’argent.
A.-L. Stockhammer,
ingénieur chimiste.
I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE
Emploi thérapeutique de l’essence de Thuya
Le thuya occidentalis qui forme une grande
partie de la flore des terrains incultes du Sud
de la Tunisie donne, par distillation de ses
rameaux verts, une assez abondante essence
dont le principe actif est la thuyone (cétone
qui se trouve également dans l’essence d’absin¬
the) accompagnée de différents autres corps
mal définis.
Un médecin polonais a utilisé avec succès
cette essence dans le traitement des verrues
et des condylomes tenaces.
Depuis longtemps déjà on a préconisé la
teinture de Thuya, soit en badigeonnage, soit
en injection sous-cutanée dans la région des
verrues. Sous l’influence de ce traitement
elles se flétrissent, se dessèchent et tombent
après un bain d’eau tiède.
L’essence employée pure en badigeonnages
donne de bons résultats, nous ne conseillons
pas l’injection d’une solution, car les recher-
LA PARFUMERIE MODERNE ■
ches sur la Thuyone de l’essence d'absinthe
en ont révélé la forte toxicité.
Le Benjoin contre les hémorragies
Une compresse composée de :
Benjoin pulvérisé 5 o grammes
Alun 100 —
Eau i.ooo —
arrête parfaitement les hémorragies. Cette in¬
dication peut être précieuse pour le parfumeur
exposé, comme tous les industriels, aux acci¬
dents et possédant plus facilement du Benjoin
dans son laboratoire que du peichlorure de
fer.
Valeur bactéricide du savon
Le savon est un excellent désinfectant, son
usage est certainement le plus pratique et le
plus aisé dans tous les cas. il faut le préférer
aux solutions toxiques ou nauséabondes : bi-
cblorure de mercure, acide phénique.
Pour la désinfection de la cavité bucale, il
a donné les meilleurs résultats, un gargarisme
de savon pur en dissolution dans l’eau tiède
(i o/o) détruit les pneumoccoques. Son emploi
pour les dentifrices est donc absolument in¬
diqué.
La tuberculose et le Cinnamate de Soude
Le cinnamate de soude dérivé de l’acide
cinnamique extrait du styrax ou préparé arti¬
ficiellement, a été proposé par M. Reynier
pour le traitement de la tuberculose. D’après
son rapport à l’Académie de Médecine, il
aurait essayé avec succès cette méthode dans
son service de Lariboisière. Il s’agit d’injections
sous-cutanées à la dose de 8 à t 5 centigram¬
mes tous les deux jours. M. Reynier, ainsi que
deux de ses confrères, ont obtenu, par cette
méthode, des améliorations rapides et même
des guérisons complètes dans plusieurs cas de
tuberculose externe et de tuberculose pulmo¬
naire.
0 ?'
alcoolé d’ammoniaque succiné (esprit de sel
ammoniac succiné des anciens auteurs). Il y
autant de formules pour cette préparation
qu’il y a de pharmacopées. Alyon (Cours de
chimie ijg'.i) prépare l’eau de Luce en -mêlant
l'huile de succin avec de l’ammoniaque. Bou-
cbardar, dans son Manuel de pharmacologie,
édité en i8?8, donne une formule différente :
il y met du savon noir. Dorvault, dans VOfficine,
1867, cite celle de Soubeiran, qu’il modifie un
peu, introduisant de l’alcool à go» au lieu
d’alcool à 800.
Voici la fomule de Soubeiran, inscrite dans
la 7* édition de son Traité de pharmacie, et
que nous copions ;
Huile de succin rectifiée. 2
Savon blanc. 1
Beaume de la Mecque. i
Alcool à 800. g6
Faites macérer les substances solides dans
l'alcool et l’huile de succin pendant dix jours,
filtrez et conservez cette teinture composée.
Pour préparer l’eau de Luce, on ajoute une
partie de la teinture précédente à seize parties
d’ammoniaque liquide. Toutes les formules
d’eau de Luce, dit Soubeiran, ne renferment
pas de savon ; l’addition de cette combinaison
donne de la fixité aux mélanges laiteux.
L’eau de Luce était jadis employée pour com¬
battre les accidents consécutifs à la piqûre
des animaux venimeux. L’inspiration de ses
vapeurs était recommandée dans les syncopes
{loco citato). D'après Mérat et Delens (Diction¬
naire des matières médicales, t. l'f), l’eau de
Luce doit surtout à l’ammoniaque ses propri¬
étés stimulantes et diffusibles. Ils citent les
diverses maladies combattues par ce médica¬
ment (.syncope, asphyxie, hystérie), et h pro¬
pos de ses propriétés antivenimeuses, ils
racontent que, mordu un jour par une vipère,
dans une herborisation, un des élèves de
Bernard de Jussieu parut devoir son salut à
ce composé ammoniacal. Nos auteurs ajoutent
qu’il n’en fallut pas davantage pour faire
acquérir à cette préparation une renommée
qu’elle semble avoir mal soutenue, il est vrai,
mais dont le fondement mériterait peut-être un
nouvel examen. Ce médicament est ainsi
appelé du nom d’un pharmacien de Lille, sur
le compte duquel je n’ai pas trouvé de rensei¬
gnements.
(d’après Le Centre médical).
L’eau de Mille-fleurs (?) M. Drivon a consacré
dans le Lyon-Médical, un article historique à
la dynastie des Pestalozzi qui exercèrent la
médecine à Lyon pendant le XVIII» siècle et
38 r , = LA PARFUMERIE MODERNE
cité à ce propos une formule très populaire de
l’époque, critiquée d’aiikurs par Jerome Pes-
talozzi dans son livre Traité de l'eau de mille-
fleurs, Lyon 1706. Voici la formule de cette
panacée :
Eau de mille-fleurs
Bouse de vache fraîche et recueillie au mois
de juin : i partie ;
Eau : 3 parties.
Enfermez la bouse dans un sac de toile et
distillez-là de manière à retirer i livre 1/2 =
480 grammes d’eau pour chaque livre (36o gram¬
mes) de matière stercorale. Conseillée à l’exté¬
rieur comme cosmétique ; à l’intérieur dans la
goutte, les coliques, les calculs urinaires et les
suppressions d’urine (Jourdan. Tharmacopée
universelle, t. i, p, 38i).
Poudre pour les Dents. — Prenez pierre ponce
calcinée, corail blanc, os de sèche, crème de
tartre et racine d’iris, de chacun demi-once, sel
ammoniac un gros, ambre gris un grain, faites
réduire ces choses dans un mortier en poudre
subtile.
Opiate. — Ayez corail rouge, noyaux de dat¬
tes, semences de perles, écrevisses calcinées et
corne de cerf préparée, de chacun un gros, sel
d’absinthe un scrupule, réduisez ces choses en
poudre subtile et incorporez-les avec la confec¬
tion d’alkermés.
Eau qui embellit les yeux et fortifie la vue. —
Dans les temps de neige lorsqu’elle est abon¬
dante, prenez-en la superficie à cause de la pro
prêté, distillez-en autant que vous jugerez à
propos.
A la saison prenez six poignées de fleurs de
bleuet avec quatre pintes de votre eau de neige
distillée, ensuite faites-en la distillation au bain
de sable. Vous tirerez une eau qui fortifiera et
embellira la vue.
Teinture pour noircir les Cheveux. — Concas¬
ser une livrede noix de galle, faites-les bouillir
dans de l’huile d’olive, ensuite faites-les sécher
et réluisez-Ies en poudre subtile que vous
incorporerez, parties égales, avec la poudre de
charbon de saule et du sel commun préparé et
pulvérisé et un peu d’écorce de citron etd’oraa-
ge séchée et réduite en poudre; puis faites
bouillir le tout avec douze livres d’eau, jusqu’à
ce que la matière qui reste au fond du vaisseau
soit devenue en consistance de pommade noire,
vous en oindrez les cheveux que vous mettrez
sous un bonnet pour les laisser sécher, peignez-
les lorsqu’ils seront secs.
Cette teinture est excellente pour noircir les
cheveux, il faudra s’en servir une fois par se¬
maine, ce qui les empêchera dans la suite de
rougir. Cette teinture est encore propre à forti¬
fier le cerveau.(i)
(I) Cette teinture e.st encore très demandée en Algérie et
en Tunisie.
Poudre à la Maréchale.
Prenez 4 onces d’ambrette.
4 onces de bois de girofle.
4 — coustadon.
2 — calamus.
2 — d’iris de Florence.
I — clous de girofle.
I — graine d’anette.
I — d’écorce de citron sèche.
1 — de fleur d’oranger sèche.
I grain d’ambre gris.
Pilez ces choses à part et passez-les ensem¬
ble au tamis de soie, repilez ce qui ne pourra
passer et vous continuerez de même jusqu’à ce
que tout soit passé. Alors mettez votre poudre
Vénitienne décolorant ses cheveux au soleil
(d’après une estampe)
à la maréchale dans une bouteille pour la mê¬
ler avec votre poudre à poudrer, la quantité
qu’il faut eu mettre dépend du goût de ceux qui
remploieront. Cette poudre plaît et est beau¬
coup à la mode.
Mesures anciennes. — Rappelons pour ceux
que la reconstitution de ces formules surannées
pourrait intéresser que :
Le quintal valait 100 livres de 489 gr.
La livre — 2 marcs.
Le marc — 8 onces.
L’once — 8 gros.
Le gros — 72 grains.
Le scrupule — 24 grains,
La pinte (o litre 93) de Paris valait 2 chopi-
LA PARFUMERIE MODERNE
La chopine valait 2 demi-septiers.
Le i/2septier — 2 poussons.
Le poisson — 2 demi-poissons.
Lei/2poisson— 2 roquilles.
Premier secret pour faire revenir les cheveux
aux tempes et le poil des sourcils. — Prenez trois
poijçnées de ces petits filets qui s’attachent aux
écha’as de la vigne, broyez-les bien dans un
mortier pour en tirer le suc, mêlez-les avec
trois cuillerées de miel, puis lavez de ce mélan¬
ge les tempes et les sourcils, pour les garnir de
cheveux et de poils.
Pommade qui sert à embellir le visage. — Cas¬
sez les os de trois douzaines de pieds de veau,
pour en tirer la moelle, faites-la tremper pen¬
dant trois jours, après faites fondre la moelle
sur un petit feu en y ajoutant quatre gros de
sacre candi, deux gros de talc de Venise et un
gros d’alun de glace pulvérisé.
:i9
Préparation du Savon, — On lait brûler la
soude d’Espagne, on forme des cendres une
lessive qu’on mêle avec de la chaux vive et les
deux tiers d’huile d’olive, on met le tout dans
une chaudiè re pour le faire lier et cuire ensem •
ble, tel est le savon. Ces matières réunies en¬
semble dans la chaudièie feraient fondre un
homme qui aurait le malheur d’y tomber et
même dissoudraient les os. C’est ce que j’ai vu
à une grande savonnerie à Marseille où on ne
trouva en coupant le savon que les cheveux de
l’homme qui était tombé dans la chaudière (Sic).
Moyen pour dissiper le sang meurtri ou caillé
qui se rencontre dans les ongles. — Les crottes
de chèvre avec le soufre dissipent le sang noir
et meurtri, il faut les incorporer ensemble et
appliquer ce mélange sur l’ongle.
L’Euphorbe, mêlé avec la graisse de canard
ou d’ours, résout puissamment le sang caillé qui
est sous les ongles. Dejean (1777)
Contribution à la Connaissance du jViusc Artificiel
On a observé depuis longtemps que, dans
l’action de l’acide nitrique sur certains hybro-
carbures, il se dégageait une odeur de musc.
Dès 1750, Margraf * * avait remarqué que
l’huile de succin donnait dans ces conditions
une résine à odeur musquée qu’on avait
essayé d’employer comme substitut du musc
naturel.
En 1878, Vongerichten * observa que les
cyonènes chlorés et brômés dégageaient une
odeur de ce genre lorsqu’on les traitait par
l’acide nitrique.
Le premier qui obtint un produit unique et
défini présentant les propriétés odorantes du
musc fut M. Albert Baur ^ de Biberach.
Il observ.i que le trinitrobutyltoluène I et le
triniirobutylxylène H
I II
CH3 CHg
AlOj JVOï
sont doués d’un pouvoir odorant extrêmement
intense.
Les Fabriques de produits chimiques de
Thann et Mulhouse et la maison de Laire etCie,
• Kopp, Geschichle der Chemie, t. IV. page SgS.
«Berichteder deulschen c/iemischenGesellschaft, tome XI,
Mge 1901.
• Berichte, XXtI,tome III, page 363.
de Paris, introduisirent ces produits dans la
parfumerie sous le i.om de ■■ Musc Baur » ou
« Musc artificiel ».
M. Albert Baur * prépara ainsi les dérivés
mono et dinitré du butyltoluène.
fVO,
Pour les dérivés dinitrés, la formule I est de
beaucoup la plus probable, car dans la nitra¬
tion du métaxylène il se forme principalement
le dérivé symétrique.
C//3
Il obtint également, par nitration du butylxy-
lène, un dérivé mononitré cristallisé ayant
pour constitution
Cf/3 CH;
• BerU
XXIV, page 2b36.
LA PARFUMERIE MODERNE
40
Ces trois produits sont doués d’une odeur
ne rappelant en rien celle du musc.
M. Albert Meyer * * prépara un autre mono-
nitro du butylxylène ayant l’une des deux
formules de constitution citées plus haut.
Il obtint également le dérivé dinitré du
butylxylène, dont la structure est :
CH, CH,
NOg.
Ces deux produits ne sentent pas le musc.
Enfin M. Baur en nitrant la butyléthylben-
zine, obtint le dérivé
C,//,
/
C,H—C^H,
{NO,),
sentant le musc.
Si, dans le dérivé nitré du butylxylène ou
toluène, on introduit un nouveau groupe NO,,
on obtient les deux muscs déjà décrits.
Le dinitrobutylxylène ou toluène est donc
ici l’analogue du chromogène dans les matiè¬
res colorantes, tandis que le troisième groupe
NO,, ou autres groupements que nous verrons
plus loin, joue le même rôle que les groupes
auxochromes.
Les exemples ci-dessous mettront en lu¬
mière le parallélisme qui semble exister entre
la constitution des matières colorantes et celle
des matières odorantes à parfum musqué,.
Le dinitrotoluène, par introduction du
groupe OH, donne un colorant orangé, qui est
le jaune Victoria (le dinitro-butyltoluène
donne un colorant analogue).
Si, dans ce composé, nous remplaçons le
groupe OH par differents autres groupes, nous
obtiendrons des colorants differents entre eux
par la nuance et l’intensité de la teinte.
Certains de ces groupes, par exemple OCH„
0 C,H, 0 , ne donnent même pas du tout de
composé à propriétés colorantes.
De même pour le dinitrobutylxylène ou to¬
luène, si nous substituons au troisième groupe
NO, d’autres groupements, nous obtiendrons
des variations dans la qualité du partum, ainsi
que dans son intensité, qui est nulle ici encore
pour certains de ces groupes.
Cette théorie comparative peut être appuyée
sur les résultats de certains travaux dont nous
allons donner un rapide aperçu.
I. — En préparant le musc du trinitrobu-
■ Travail exécuté aux laboratoires de l’Ecole de Chimie
de Mulhouse.
• Berichte referate. l89o. p. 568.
tylxylène, M. Baura démontré que l’hydrogène
restant du trinitrobutyltoluène
CH,
peut être remplacé par un groupe méthyl
CH,
NO,
sans grande influence sur la nature du par¬
fum .
Il chercha * alors si d’autres groupes ne
pourraient pas communiquer au musc de nou¬
velles propriétés odorantes et, pour cela, il
introduisit un hydroxylalcoylé.
CH,
NO,
R représentant un radical alcoolique CH„
C,H„ et constata que les produits obtenus ont
une odeur sensiblement pareille à celle du pro¬
duit primitif.
Ces dérivés furent préparés en éthérifiant le
métacrésol.
CH,
puis le butylant à l’état de
CH,
C//3O C^H
et le nitrant ensuite :
CH,
NO,
{A suivre) p. Pommier.
(Docteur en chimie de l’Université de Berne)
'IBerichte, 181)4, 7, page 1614.
Le G.érant : Gatiefossé.
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RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Crèmes au stéarate
La difficulté réelle de fabrication des glycérolés d’ami¬
don a fait surgir des sortes de crèmes-savons plus faciles
à préparer, mais d’une valeur discutable pour les soins
de la peau.
Les glycérolés contiennent, en effet, une grande pro¬
portion de glycérine, de l’amidon et des blancs fins qui
assouplissent l’épiderme et laissent à sa surface une trace
blanche appréciable et comparable à celle que donne la
poudre de riz. Les crèmes au stéarate contiennent peu
de glycérine, un peu de stéarate de soude (savon) et de
l’eau. Le stéarate peut cependant remplacer le cérumen
naturel sécrété par la peau en lui conférant un peu d’im¬
perméabilité et par sa nature un peu grasse, fixer la
poudre de riz qu’on lui superpose, mais il semble qu’il
y.a place à un perfectionnement de la formule habituelle
qui est la suivante ;
Acide stéarique pur. loo gr. )
Glycérine neutre 3oo. 33o —
Eau distillée ou de roses.. 33o —
Lessive de soude caustique 20 —
L’emploi de lessive caustique e
conseiller et est défavorable à la peau comme le s
les savons trop alcalins, nous conseillons de remplacer
cette lessive par poids égal de carbonate de soude pur
cristallisé dont la causticité est nulle et qui saponifie
parfaitement l’acide stéarique.
Cette modification est insuffisante pour faire des
crèmes au stéarates des produits hygiéniques, aussi
après quelques essais avons-nous adopté l’emploi du
perborate de soude ou à son défaut du borax.
On sait que ces corps sont suffisamment.alcalins pour
donner une saponification correcte et ne peuvent nuire
en rien, au contraire, aux épidermes délicats, le perbo-
rat'e forme avec l’eau de ce cérat de l’eau oxygénée qui
blanchit, rafifermît et aseptise l’épiderme.
Enfin, l’acide stéarique dont l’odeur est désagréable,
peut être remplacée par de la cire d’abeilles vierge,
blanchie au soleil, d’odeur presque inappréciable et, en
Mélanger à chaud
puis battre après
refroidissement.
t évidemment peu à
tous cas se mariant mieux avec les parfums que l’odeur
de suif de l’acide stéarique, si purifié soit-il.
Rappelons que la crème au stéarate a la pro¬
priété de ne pas laisser remonter la glycérine et que
mélangée aux glycérolés elle leur enlève cet inconvé¬
nient; la crème à la ciré d’abeilles, comme nous venons
delà décrire, a les mêmes avantages, cependant si elle
contient du perborate de soude il est impossible de la
colorer en rose.
Rappelons la fabrication du glycérolé d’amidon :
Triturer 5o grammes d’amidon avec 5o grammes d’eau
à froid, le mélange se fait facilement et sans, grumeaux.
Ajouter alors 700 gramnies de glycérine neutre 3o» et
chauffer eu bain-marie en agitant constamment pour
éviter de laisser brûler le mélange qui se colorerait.
Lorsque la masse prend en gèlée transparente retirer du
feu.
D’autre part, on a mélangé au mortier 40 grammes
d’oxyde de zinc fleur avec 25 grammes de glycérine, on
ajoute progressivement la masse de glycérolé chaud en
broyant.
Mêler le tout d’une façon bien régulière et passer au
tamis. Parfumer.
Ce n’est qu’après refroidissement qu’on ajoutera, au
mortier, le cérat préparé selon notre méthode.
Eaux capillaires
Eau de bouleau. —Cette nouvélle lotion a pris nais¬
sance en Allemagne où on a constaté què l’essence de
bourgeons de bouleau paraissait avoir, en affusions sur
le cuir chevelu, des effets favorables à la repousse des
cheveux et entretenait l’aseptie de la surface de la tête
en prévenant les affections cutanées si fréquentes à
notre époque.
Les propriétés curatives dé l’e.ssence de bourgeons de
bouleau peuvent être associées à celles de produits actifs
déjà connus (pilocarpine, cantharidine, etc.), ipais dans
le cas d’addition de. produits pharmaceutiques, il faut
noter que, maratepant plus que jamais, ces spécialités
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LA PARFUMERIE MODERNE
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sortent du cadre de !a parfumerie hygiénique pour ren¬
trer dans celui du médicament composé réservé au phar¬
macien.
Voici quelques formules qui pourront être appliquées
selon leg cas :
Eau de bouleau simple.
Alcool 90®. ^25 gr.
Eau de fleur d’oranger. 145 —
Borate de soude. 10 —
Glycérine. 20 —
Essence de bourgeons de bouleau. i3 —
Essence de bergamotte. 10 —
Essence de géranium. 7 —
Pour I litre
Filtrer sur de la magnésie.
L’essence de bourgeons de bouleau contient des pail¬
lettes insolubles d’une sorte de résine, ces paillettes res¬
tant en suspension dans le liquide donnent, quand on
ne le filtre pas, un aspect particulier et qui peut être con¬
servé ; dans ce cas on filtre après addition de tous les
produits indiqués, sauf l'essence de bourgeons de bou
leau qui n’est ajoutée qu’après coup.
Eau de bouleau pharmaceutique. — On ajoute à la
lotion ci-dessus.
Teinture de cantharide. 7 cent.
Acide salycilique. 7 gr.
On peut ajouter également teinture de jaborandi ou
d’orties, quinine, etc.
Schampoing à l'eau de bouleau :
Alcool 930. '725 gr.
Eau de roses. iq5 —
Savon vert pur. 7o —
Glycérine. 3o —
Essence de bourgeons de bouleau. 10 —
Extrait aux fleurs de jasmin. 20 —
On peut ajouter carbonate de soude cristallisé 20 gram¬
mes, et remplacer le savon pur par poids double de sul-
foricinate de soude.
(A Suivre).
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du Jer Janvier au 10 Février 1909.
N® 395.543. Société A. Feist et O®. — Dispositif pour
repasser les rasoirs.
N® 395.629. Rumpi, et SoHWEiNBURG. — Appareil à
onduler les cheveux.
N» 395.628. Hermann. — Perfectionnement aux dispo¬
sitifs de fermeture étanche pour bouteilles.
N® 395.820. Firme Cari, Kaiser et C‘e. — Rasoir de
sûreté à lame plate à deux tranchants et à manche
fixe.
N® 395.896. Montain. — Lien pour cheveux.
N® 395.953. Taylor. — Garniture de cheveux.
N» 395.773. Galaine. — Etuves de désinfection en pro¬
fondeur, au formol dite « Sans étuves 1 Guasco nou¬
veaux types.
N® 395.857. Otto. — Procédé et dispositif pour la sté¬
rilisation des liquides. ^ ■
N® 395.811. Burel. — Dispositif obturateur rendant
lès bouteilles irremplissables après un premier emplis,
sage.
N® 396.061. Perrin. — Appareil pour le filtrage des
liquides.
N® 306.173. Résinés. — Procédé et appareil pour la
filtration des liquides.
N® 396.157. Langrehr. — Dispositif de sûreté pour
1 orifice de remplissage et de versement de vases con¬
tenant des liquides inflammables.
N® 396.398. Giron. — Cuir à rasoir.
N® 396.434. Willett. — Rasoir de sûreté.
N® 396.329. Petitcollin. — Bandeau pour coiffures.
N® 396.330. ScHAUERMANN. — Perfectionnement aux
bouteilles irremplissables.
N» 396.505. Moser. — Appareil pour l’affûtage des
lames de rasoir de sûreté.
N® 396.493. Société dite CrefelderSeifenfabrixStock-
HAUSEN et Traiser. — Procédé pour la production et
l’emploi d’émulsions.
N® 396.622. Société dite Pages, Camus et Cl® et
M. Barby (P.). — Procédé et dispositifs pour la vapo¬
risation et la concentration de liquides par pulvérisa-
N» 396.611. Krauss. — Peigne à friser.
N® 396.721. Gallati-Grob. — Procédé de préparation
d’un produit liquide pour laver et blanchir.
N® 396.090. Massey. — Perfectionnements dans les
rasoirs mécaniques.
N® 396.854. M'"® Gelas. — Peigne spécial porte-cha¬
peau.
N® 396-834. ScHERESBHEWSKt. — Dispositif pour pro¬
duire de l’écume de savon, et pour savonner la barbe.
N® 396.971. — Bouteille irremplissable.
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LA PARFUMEWE MODERNE
RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Eaux capillaires
Lotion au bay-rhum. — La lotion au bay-rhum qui est
bien connue liepuis longtemps pour la même application
que l’eau de bouleau se prépare dans des conditions
analogues, l/es.sence de bay est a.ssez peu soluble, et
comme les lotions pour le cuir chevelu ne doivent ja¬
mais être trop fortes en alcool, il y a un sérieux avan¬
tage à employer l’essence de bay déterpénée qui donne
Une solution limpide.
: En principe, cette lotion est à base de rhum, mais
l'habitude est prise de préparer un rhum factice avec
Une de ces essences si répandues dans le commerce.
: Nous conseillons l’essence de rhum très concentrée
'H, Haensel i. Astéril cette essence s’emploie à la dose
iminimede i gramme par litre d'alcool.
Voici une formule pratique et facile à exécuter ;
Essence de bay déterpénée.2 gr.
Essence de rhum Astéril-. : gr.
Teinture d’aloès.... 3 cent.
Alcool 930. 400 gr.
Eau. (joo gr.
On aura pu à l’avance faire macérer du bois de Pa¬
nama dans l’eau que l’on utilisera.
Colorer au caramel.
Comme pour la lotion précédente on pourra en aug¬
menter la valeur thérapeutique par addition de Chlorhy¬
drate de Pilocarpine, Chlorhydrate de quinine, etc.
Lotion à In quinine. — Cette lotion est préparée trop
souvent sans aucune trace de quinine par les Coiffeurs
et même par les Parfumeurs, rappelons que depuis.les
nouveaux règlements, l’eau de quinine ne peut être pré¬
parée que par les pharmaciens et avec de la quinine,
toute préparation qui n’en contiendrait pas contrevien¬
drait à la loi sur les fraudes et constituerait une trompe¬
rie sur la qualité de la marchandise vendue.
Nous attirons l’attention de nos amis sur ce point
important dont la oon observation pourrait leur amener
de sérieux désagréments ; poursuites en vertu de la loi
sur les fraudes s’ils continuent des préparations sans
quinine, contravention à l'exercice de la Pharmacie s’ils
modifient leur formule pour y introduire ce médica¬
ment.
Voici la formule classique de cette préparation :
Infusion de quinquina rouge. 1 litre.
Essence de géranium rosat,. 10 grammes.
Colorer avec traces de carmin. La couleur de l’infusion
de quinquina est suffisante.
Lotions au Formol, — A l’apparition de la formaldéhyde
on s’est empressé d’employer ses qualités antiseptiques
et tannantes pour des préparations pour le cuir chevelu,
rappelons que l’emploi trop fréquent d’une solution de
formol trop concentrée serait préjudiciable et laissons le
maniement de ccs prodtdts si facilement dangereux (su¬
blimé corrosif, acide phénique, formol! au pharmacien
■qui en a l’hahitude et en connaît la posologie.
On emploie :
Eau.. I litre.
Formol 40'>/o. .s grammes.
Composé soluhie dans l’eau pour parfumer.
Colorer avec carminde cochenille en grains, les colo¬
rants d’aniline ne résistent pas à l’action du formol.
Il vaut mieux employer dans les produits hygiéniques
(non pharmaceutiques), le tannin et les extraits de hois,
le borax et ses dérivés, hi-borax, perborate, etc., tous
produits inoffensifs et dont il est peu probable que l’em¬
ploi soit réglementé.
Lotion ammoniacale.
Cette lotion a pour but de dégraisser le cuir che¬
velu des personnes à transpiration grasse, son efiet est
actif, mais parfois excessif par suite du dosage difficile
de l’alcali volatil livré par les droguistes à des degrés de
concentration très divers, sujette à évaporation, etc., il
est préférable de la préparer avec des sels moins caus¬
tiques et produisant des effets analogues.
On emploiera pur exemple pour i litre d’eaü :
Carbonate de soude pur, 5 o grammes.
Carbonate d’ammoniaque, 5 grammes.
Parfumer à l’eau de Cologne et colorer au caramel
ou au vert naphtol.
Lotion sulfureuse.
On prépare un mélange de :
. Sous-carbonate de soude cristallisé 100 grammes.
Fleur [de soufre lavée 7 —
Chromate de soude i —
qu’on malaxe au mortier avec 2 5 o grammes d'eau.'
.\près mélange parfait, ajouter eau quantité suffisante
pour parfaire un litre.
Parfumer avec une solution alcool-glycérine de lilas
artificiel.
Colorer au caramel.
Lotion Portugal.
Cette lotion ne doit ses propriétés qu’à la valeur anti¬
septique des essences de citron et d’orange, son odeur
est des plus agréables et elle mérite de reprendre sa
vogue ancienne.
Elle a été en partie abandonnée à cause du haut prix
de l’alcool (tous droits payés) et de la nécessité d’em¬
ployer un liquide à fort degré alcoolique pour dissoudre
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.Ti
LA PARFUMERIE MODERNE
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les essences d’Agrumes très peu solubles. L’emploi des
essences déterpénées permet la fabrication de lotion
sans alcool très économique tout en étant très parfumée ;
On dissout :
Essence déterpénée de citron. i gramme
— d’orange. i —
dans 25 grammes d’alcool pur, on ajoute un litre d’eau
distillée et on filtre, si nécessaire, après un jour de
macération.
Lotions Cologne, Foin coupé, Lavande, Eau de Cologne.
Ces produits ne sont en général que de simples eaux
de toilettes sans vertus spéciales et ne servant que pour
le lavage de la tête. On [les [prépare souvent avec des
composés solubles pour lotions contenant le parfum et
le colorant et qu’il suffit de dissoudre dans l’eau ou dans
l’alcool faible pour obtenir immédiatement la lotion
demandée.
Nous donnerons prochainement le mode de prépara¬
tion de ces composés concentrés.
Eaux et Alcoolats de Lavande
L’alcoolat de Lavande du Codex contient 20 grammes
d’essence de lavande Mont-blanc par litre d’alcool 90».
Dans la parfumerie les alcoolats de lavande sont généra¬
lement à un degré beaucoup plus bas, on mélange par
exemple 1 5 gr. d’essence à 1 5 gr. de carbonate de magné¬
sie et on malaxe le tout avec un litre d’alcool So», le
carbonate de magnésie est employé pour absorber la par¬
tie de l’essence insoluble dans un liquide si faiblement
alcoolique. Cet incon-vénient disparait si l’on emploie
l’essence déterpénée.
Cet alcoolat simple'a une odeur un peu trop catégori¬
que et il est d’usage courant d’ajouter quelques autres
essences pour former un bouquet.
Nous conseillons le géranium ou la bergamotte déter-
♦pénée, on fixera avec les teintures habituelles de musc,
civette, benjoin, coumarine, etc.
Voici une formule très agréable :
Essence de lavande Mont-Blanc sans
terpènes. 10 grammes
Essence de géranium sans terpènes.;.. 2 grammes
pour I litre d’alcool So».
On peut ajouter à l’eau de toilette ci-dessus 2 5 ou
3 o o/o d’eau de Cologne.
Les alcoolats contenant de 10 à 20 gr. d’essence de
lavande sont colorés en jaune et prennent généralement
le nom d’Eau de lavande.
On vend également des Alcoolats plus concentrés,
colorés en rouge violacé et contenant environ 5o gr. par
litre d’essence sous le nom d’Alcoolat de lavande.
Enfin les Essences de lavande du commerce vendues en
petits flacons par les établissements de bains, les mer¬
ciers, les bazars, etc., et qui ont un véritable succès
auprès du public, contiennent jusqu’à 100 grammes
d’essence par litre d’alcool. On peut préparer ces solu¬
tions concentrées même dans l’alcool 60» si l’on emploie
l’essence déterpénée.
Utilisation des vieux flacons
Pour nenoyer les flacons ayant contenu des essences
ou des huiles, il faut les égoutter soigneusement, puis
les laver au moyen d’essence minérale. Cet hydrocar¬
bure dissout instantanément toutes les traces de pro¬
duits gras ou résineux adhérents au verre. Les égoutter
à nouveau, puis une fois secs, les laver soit avec de
l’eau pure, s’ils paraissent à peu près propres, soit avec
de l’eau acidulée d’acide sulfurique une première fois,
puis une seconde avec de l’eau alcaline carbonate de
soudel.
Savon liquide antiseptique
Prendre 5 oo grammes de soude caustique à 70 pour
100 (libre d’acide carbonique), 2000 gr, d’huile d’amaÇr
des douces, lûoo gr. de glycérine à So» B. et enfiq assez
d’eau distillée pour donner en tout lo.oop gr. On dissout
la soude dans le double de son poids d’eau, on ajoute
huile et glycérine, et l’on remue bien le tout. On peut
alors verser le reste de l’eau, et mettre au bain-marie,
en maintenant vers 60 ou 70» C. duranr 24 à 36 heures ;
on enlève l’huile non saponifiée, et l’on recueille une
masse gélatineuse. On en prend 900 gr. pour mélanger
if 70 gr. d’alcool à 90» ; on additionne de 10 gr. d’essence
de citron, d'autant d’huile de bergamote et d’essence de
verveine. On chauffe quelques heures à 60». on laisse
refroidir et on filtre; ce qui doit donner un liquide clair.
Encre indélébile pour verre ou métal
On fait dissoudre 5 parties de silicate de soude dans
une quantité suffisante d’eau bouillante, et 1 on ajoute
ensuite 5 parties également d'encre de Chine liquide. Il
faut que le liquide ait bonne consistance pour couler
d’une plume; on doit toujours le secouer avant de
l’employer.
BOISSONS HYGIÉNIQUES
Les boissons hygiéniques se répandent de plus en plus
sous l’impulsion des sociétés de tempérance, notamfnent
en Amérique, en Angleterre et en Suisse.
Les boissons hygiéniques ne doivent pas contenir
d’alcool,en’principe, mais on considère comme sans al¬
cool,lesboissonsdontledistillataunedensité maximumde
0,9993, On opère comme dans la distillation âu vin : on
distille les 25 o premiers centimètres cube d’un litre du
produit à considérer, ces premiers doivent peser au
maximum 0,9963.
Cette définition est logique puisque dans la fabrication
des limonades naturelles à base de jus de Iruits, il se
forme généralement une fermentation produisant une
petite quantité d’alcool, et cependant ces limonades ne
sont pas considérées comme alcooliques.
Etant donné la très faible quantité d’essence déterpé¬
née nécessaire pour fabriquer un hectolitre de boisson
très parfumée (de i gr. 1/2 à 10 gr.) il est facile
d’imaginer combien la préparation de ces boissons est
facile. Par les essences ordinaires il est matériellement
impossible d’obtenir de pareil résultat.
On emploie beaucoup en France des essences vendues
toutes préparées par les fabricants étrangers, la faible
concentration de ces essences alcooliques augmente leur
prix de tous les (frais [de [transport, [douane, régie, etc,,
il serait beaucoup plus profitable de les préparer en
France même, par dissolution dans l’alcool d’huiles
essentielles pures très solubles.
40
LA PARFUMERIE MODERNE
BIBLIOGRAPHIE ^
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PARFUMS DES VÉGÉTAUX. — CHIMIE DES PARFUMS. — INDUSTRIE DES PARFUMS
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TITRES DES CHAPITRES
- Chimie des parfums. - Industrie des parfums. — Manipulations à l’usine._Produits marchan.-
Généralités. -
en parfumerie. — Applications du froid industriel dans la fabrication des parfums. Racines Ecorce>
Bois, Feuilles, Boutons et Fleurs, Fruits et Grains, Gommes, Résitjes et Baumes. Memento génér;
du colon. — Renseignements spéciaux sur les plantes à parfums et leurs industries.
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L’Industrie des Parfums
D’APRES LES THEORIES DE LA CHIMIE MODERNE
NOTATIONS ET FORMULES
LES PARFUMS NATURELS - LES PARFUMS ARTIFICIELS
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TITRES DES CHAPITRES
Notations et Formules, — Les Fonctions chimiques. — Classifications. — Analyse et Recherche des falsification'
— Les Parfums naturels. — Méthodes générales d’extraction. — Etude des parfums et des essences —
Hydrocarbures, terpènes et sesquiterpènes. — Alcools terpéniques et leurs éthers. — Aldéhydes Céton-<
Acides, Ethers, Lactones, Oxydes. — Phénols et dérivés. — Corps azotés et sulfurés et essences’à consl -
tuants non déterminés. — Les Parfums artificiels. — Classification. — Acools et Ethers. _ Aldéhvdc'.
Cétones, Olides. — Phénols et Ethers phénoliques. — Dérivés nitrés des carbures aromatiques. — TabU'
et Documents divers.
LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 4
LES ESSENCES ET LA FABRICATION DES LIQUEURS
Les discussions qui se sont élevées dans la
presse au sujet des lois et règlements récents
sur la fabrication et la vente des absinthes et
des liqueurs similaires, ont remis en question
la supériorité des produits directement distillés
sur plantes ou de ceux qui, au contraire, sont
préparés au moyen des essences.
Les liquoristes possesseurs de traditions
anciennes et fabriquant, grâce à leur expé¬
rience du métier, à leurs tours de main, à leur
appareillage perfectionné, grâce aussi à leur
habileté technique et à leur conscience profes¬
sionnelle, ces produits de toute première qua¬
lité qui ont acquis sur tous les marchés du
monde une réputation incontestée, affirment
que les méthodes qui leur ont été transmises
par leurs devanciers sont les meilleures et les
seules loyales. Us ajoutent que la préparation
des liqueurs par simple dilution alcoolique
d’essences convenablement choisies ne doit
pas être considérée comme un perfectionnement
mais bien au contraire comme une simplifica¬
tion uniquement favorable aux petits opérateurs
et plus ou moins dangereuse pour les consom¬
mateurs.
Ces affirmations; pour si intéressées qu’elles
puissent paraître au premier abord, n’en con¬
tiennent pas moins une part de vérité. Si
l’emploi des produits concentrés et dosés que
les fabricants d’essences livrent au commerce
n’avait pour conséquence que de permettre à
beaucoup de détaillants pourvus seulement
d’un outillage précaire de concurrencer utile¬
ment les grands industriels, il n’y aurait rien
à dire au point de vue de l’intérêt général. Mais
trop souvent, ces détaillants veulent pousser
l’économie jusqu’à ses limites extrêmes et
jusqu’au point où, devenue exagérée, elle est
à la fois blâmable et illicite. Pour cela,certains
d’entre eux n’hésitent pas à employer des
essences de second choix, des alcools d’indus¬
trie mal rectifiés, des colorants artificiels dan¬
gereux, en un mot des matières premières de
basse qualité et n’offrant aucune des garanties
que réclament à juste titre l’Hygiène publique
et la Loyauté commerciale.
Cependant, si l’adoption des méthodes de
travail basées sur l’emploi des essences a amené
l’éclosion de nombreuses fabriques sans mérite
il est juste de ne pas les condamner a priori et
surtout de ne pas ajouter à leur sujet trop de
créance aux allégations que certains journaux
mal renseignés ont cru pouvoir formuler.
Dans les procédés par distillation directe
les plantes sèches ou fraîches sont entassées
dans la cucurbite d’un alambic, comportant ou
non des dispositifs de rectification et de frac¬
tionnement, et couvertes d’un volume donné
d’alcool de vin. Le tout est porté à une tempé¬
rature convenable par des appareils de chaut-
fage à la vapeur, et l’alcool entraînant les
essences se condense dans un réfrigérant à la
sortie duquel on le recueille.
Les essences ainsi extraites par entrainement
et dissolution dans les vapeurs d’alcool sont-
elles plus ou moins nocives que les essences
obtenues par entrainement sous courant de
vapeur d’eau ? C’est à cela que peut se résumer
toute la discussion.
Les vapeurs des différents liquides volatils
mélangés dans un alambic simple distillent à
une température déterminée à la fois par la
moyenne des tensions de vapeur qui caracté¬
risent chacun d’eux et par leur proportion
même, ce qui revient à dire que plus un mé¬
lange contient d’un liquide volatil, et plus
grande est la quantité de ce liquide entrainée
par la distillation. En d’autres termes, le con¬
tenu de la cucurbite s’apauvrit toujours en
liquide volatil et s’enrichit graduellement en
liquide stable. C’est ainsi qu’en distillant un
mélange d’alcool et d’eau,les premières parties
qui passent à la distillation contiennent plus
d’alcool et les dernières plus d’eau. Dans la
fabrication des liqueurs, les huiles essentielles
des plantes, moins volatiles que l’alcool ne
sont entraînées qu’en petite quantité au début
de l’opération, tandis qu’elles passent plus
abondamment à la fin : les liqueurs contien¬
nent donc surtout les parties les plus légères
des essences et cela notamment dans le cas où
l’opération a été arrêtée avant la fin pour éviter
l’abaissement du titre alcoolique.
Les parties les plus aromatiques et les
plus actives des essences (alcools, éthers aro¬
matiques, etc.), restent donc pour la plupart
dans les parties du distillât considérées comme
de qualité inférieure à cause de leur faible de¬
gré alcoolique. Mais si la distillation est com¬
plète, les essences des plantes employées se
retrouvent intégralement dans le distillât sans
aucun changement constitutionnel et absolu¬
ment dans le même état que si on les avait
extraites préalablement des plantes par un trai¬
tement à la vapeur d’eau.
La distillation des plantes en vue de la labri-
cation des essences est en effet identique, sauf
en ceci que le liquide employé pour l’entraîne¬
ment étant l’eau au lieu d’être l’alcool, le point
d’ébullition est peut être sensiblement supé¬
rieur, la tension de l’eau étant inférieure à
LA PARFUMERIE MODERNE
42
celle de l’alcool; enfin les huiles essentielles
des plantes solubles dans l’alcool s’y trouvent à
l’état de mélange dans le cas de la distillation
par l’alcool, alors qu’elles surnagent dans le cas
de distillation par l’eau.
Dans les deux cas, les essences sont à l’état
brut, c’est-à-dire telles que les donne la nature
avec tous leurs constituants utiles ou nuisi¬
bles.
Dans la distillation par voie alcoolique, il y
a plus de chance pour que les essences soient
appauvries en produits aromatiques oxygénés,
vrais porteurs de l’arôme, et au contraire enri¬
chies en hydrocarbures sans valeur qui appar¬
tiennent au type terpènes ; il n’y a aucun
moyen de procéder à leur rectification d’une
façon parfaite.
A vrai dire, l’addition d’eau qui succède à la
distillation et qui a pour but de ramener la
liqueur à un degré alcoolique propre à la con¬
sommation opère en partie une séparation : le
liquide alcoolique louchit abondamment en
abandonnant une partie des terpènes qui for¬
ment un nuage que l’on fait disparaître par des
filtrages et des collages successifs. Mais ce pro¬
cédé est incomplet et sans contrôle scientifi¬
que.
Au contraire, après fabrication de l’huile es¬
sentielle pure, le praticien a le loisir de recti¬
fier les essences et d’en extraire d’une façon ri¬
goureuse et technique les seuls produits aro¬
matiques de valeur incontestée et dont les ef¬
fets physiologiques peuvent être dosés précisé¬
ment par des essais sur des cobayes ou des lapins,
tout comme les effets des alcaloïdes.
Ces essences pures, sans aucun mélange de
corps étrangers, aussi pures et aussi inoffensi¬
ves que possible, mélangées à l’alcool repro¬
duisent dans les meilleurs conditions possibles
les alcoolats distillés sur plantes sèches,avec un
maximum de rendement et dans les conditions
les plus favorables au contrôle.
On reproche aux liqueurs ainsi obtenues
d’avoir un goût moins fondu que celui des li¬
queurs distillées ; le reproche peut être vrai
jusqu’à un certain point, c’est-à-dire que la
communion physique qui provient d’un mé-
ange parfait obtenu à l’état de vapeurs donne
au mélange une homogénéité qui n’est pas
obtenue par une simple solution à froid. On
y remédie par des tranchages, c’est-à-dire un
chauffage en vase clos disposé comme pour
une pasteurisation.
De toute façon, il est impossible de dire
qu’on ne peut pas obtenir par l’emploi des
essences de bons produits alimentaires sains
et savoureux, ni que la fabrication des liqueurs
par les essences doit être considérée comme
illicite. L’emploi des essences doit au contraire
être réhabilité dans l’esprit public, et le liquo-
riste ne doit pas en être réduit à répudier, au
moins en apparence, l’emploi des essences, si
pratique et si scientifique qu’il soit.
Au point de vue hygiénique également, un
grand progrès peutêtre obtenu parleur emploi.
Il est facile de déterminer en etlet quel
constituant de l’essence, parmi ceux qui sont
réellement porteurs de l’arôme, a une action
pernicieuse sur l’organisme humain et de
l'éliminer au préalable; on fabrique par exem¬
ple ce moment des Essences d’Absinthes sans
Thuyonne qui paraissent donner le maximum de
sécurité au consommateur.
Enfin, ne serait-ce qu’au point de vue de la
quantité d’huiles aromatiques absorbée par
litre d’alcool, l’emploi des essences donne de
sérieux avantages. Dans une liqueur à l’orange
par exemple, obtenue par distillation directe,
on peut constater la présence dans un litre
de liqueur et pour une force aromatique
donnée une quantité de i gramme environ
d’huile essentielle, alors qu’avec l’emploi
d’essences absolument pures, la quantité cons¬
tatée, dans le même quantité de liqueur, est
seulement de 2 centigrammes, soit 5o fois
moins. D’autre part, la nocivité de l’essence
pure est incontestablement moins forte que
celle de l’essence brute.
Nous reviendrons sur ces sujets au point de
vue de l’emploi des alcools dits d’industrie,
produits maintenant en qualités chimiquement
pures et certainement plus saines que les
alcools de vins, qu’à cause de leur origine
naturelle on ne se donne pas assez la peine de
rectifier complètement. Nous faisons exception
naturellement pour nos grandes marques na¬
tionales connues et appréciées partout, mais
visons spécialement les petites productions
locales d’eau-de-vie de Marc ou de vin dans
lesquelles le rendement est surtout exigé de
récoltant au "détriment de la qualité.
Francis Marre.
LA PARFUMERIE MODERNE
fë
LES GRANDES ALPES
Cette Revue a déjà publié, sous les signatures
autorisées de MM. L. Pillet et L. Lamothe,
des études fort intéressantes sur nos régions
du Sud-Est, trop peu connues pour leurs pro¬
ductions aromatiques cependant de première
importance.
M. Pillet (janvier 1909) citâ t le département
de Vaucluse comme le principal producteur
d’essence de Menthe se réservant d’étudier ul¬
térieurement la culture des autres plantes aro¬
matiques dans cette région privilégiée (1).
D’autre part, l’article documenté que M. le
Professeur L. Lamothe a publié dans ces
colonnes sur la l.avande des .Alpes nous a valu
Les Alpes étendent en France leurs ramifi¬
cations sur dix départements : Savoie, Haute-
Savoie, Isère, Drôme, Hautes et Basses-Alpes,
Alpes-.Maritimes, Var, Vaucluse et Bouches-du-
Rhône.
Les, Grandes Alpes, par opposition aux .Alpes-
Maritimes, comprennent en théorie toute la
région montagneuse comprise entre le Mont
Viso et le lac de Genève ; mais en ce qui con¬
cerne les productions aromatiques, cette déli¬
mitation doit être reportée plus au sud, là oit
la différence de climat se fait plus vivement
sentir. Le département des Basses-Alpes semble
des renseignements complémentaires sur les
ressources multiples, au point de vue essences,
de nos hautes régions des Alpes françaises.
Nous réservons la question du Thym sur la¬
quelle le même auteur prépare une étude fort
détaillée, mais les autres matières premières du
liquoriste, du parfumeur, du droguiste, y sont
nombreuses et importantes et méritent plus
qu’une énumération.
(1)1) nous a été rappelé que la région de Rcvel (Haute-
Garonne) est également célèbre par la qualité de ses essen¬
ces de Menthe pour liqueurs, et nous attendons à ce sujet
des documents que nous aurons l’occasion d’analyser dans
encore faire partie des Grandes Alpes par ses
cultures, et le Vaucluse au contraire appartient
plutôt au bassin méditerranéen.
Les Alpes Pennines (Mont-Blanc), les Alpes
Grées elles-mêmes, ne sont que des champs de
glace improducteurs et presque inhabités.
Les Alpes de Savoie, le Massif de la Van-
noise, les Alpes Cottiennes et surtout les Alpes
Dauphinoises sont celles que nous envisageons
ici. Ces dernières comprennent douze princi¬
paux massifs : Grande-Chartreuse, Belledonne,
Grandes Rousses, Pelvoux, Olan et Taillef r,
Champsaur, Queyras et Parpaillon, Devoluy,
Diois, Lans et Vercors, enfin le massif Entre
LA PARFUJAERIE MODERNE
Drôme et Aygues et le Ventoux entre Aygues
et Durance.
Les Alpes-Maritimes, dont nous nous occu¬
perons dans une prochaine étude, compren¬
nent, du moins au point de vue de leurs cul¬
tures, le département des Alpes Maritimes,
une partie des Basses-Alpes, le Var, les Bou¬
ches-du-Rhône et la partie basse de Vaucluse.
Cette région est sillonnée principalement par
les Alpes Provençales, l’Estérel, les Maures et
les monts de la Sainte-Baume.
11 est généralement admis sans discussion
que la douceur du climat est nécessaire à la
d’uné essence parfaite. Là, au soleil, dans la
surabondante vie, les végétaux donnent sans
compter une proportion d’huile essentielle de
qualité commune.
L’exemple le plus typique en est évidemment
la lavande qui, grande, vigoureuse, touffue
dans les régions basses et ensoleillées donne
I kilo d’essence médiocre (Aspic) pour yS kilos
de végétal vert, alors que plus haut, à 2000 mè¬
tres, 180 kilos d’une petite plante, basse, grêle,
espacée, donnent péniblement i kilo d’une
essence merveilleuse.
En outre de la Lavande Mont-Blanc, les
Grandes Alpes donnent au parfumeur des es-
Récolte des framboises
culture des plantes à parfums et, de fait, l’ori¬
gine presque tropicale d’un très grand nombre
d’essences semble confirmer cette conviction
générale.
Le Pays du Soleil, la Côte J’Azur, semblait
en France, grâce à son exposition unique,
abrité des vents froids et caressé d’un soleil
permanent, détenir le monopole de la produc¬
tion des parfums. A vrai dire, les fleurs déli¬
cates ne sauraient s’accomoder d’un habitat
plus sévère, mais un grand nombre de plantes
vivaces semblent au contraire n’atteindre leur
développement parfait que dans les régions
élevées, couvertes de neige pendant quatre
mois de l’année et voisines des glaces éter¬
nelles.
L’activité végétale réduite à un minimum de
durée paraît donner des produits plus précieux
parce que plus rares. Ici les plantes, parse¬
mées, au rare feuillage, distillent des parcelles
sences de Thym, de Serpolet, d’Hysope, d'O-
rigan supérieures aux essences de la plaine.
Le liquoriste trouve aussi de précieuses res¬
sources dans les plantes de ces grandes alti¬
tudes. Les premiers herboristes de ces régions
sauvages, les moines de toutes sectes, avaient
su sélectionner les plantes les meilleures et de
leur suc et du miel des montagnes fabriquer
des cordiaux puissants qui ont aujourd'hui
conquis le grand public sous forme de liqueurs
d’agrément.
Les distillateurs français fabriquent tous à
présent, grâce à ces plantes des Alpes, des li¬
queurs qui n’ont nulle part leurs égales et dont
la réputation est universelle.
Le Génépi des glaciers, à l’arôme si délicat
se récolte entre 2.000 et 2.400 mètres d’altitu¬
de, et sa cueillette pleine de dangers n’est pas
sans charmes pour le hardi montagnard de ces
LA PARFUMERIE MODERNE
régions. La grande absinthe faisait ces derniè¬
res années l’objet d’un trafic actif qui semble
passer de l’autre côté de la frontière depuis les
derniers règlements français. La racine de
se, la cerise sauvages sous forme de sucs et de
jus de conserve. L’eau de framboises distillée
des Alpes est un bouquet délicieux pour les
vins;l’eau de marasque est la base des Kirschs,
Charance. Ç1908 m. : framboises, fraises, groseilles)
Gentiane, le Genièvre, l’Airelle représentent
également un commerce important.
Les fruits alpins ont également une saveur
et un bouquet qui font défaut aux fruits de la
Cherry-Brandy, etc. L’Amérique est un très
gros marché de consommation de ces divers
produits.
La fabrication des jus de fruits pour sirops
Pépinière de Gap sous la neige
plaine. La pomme, la poire sont généralement est très importante ; les jus de ces régions
envoyées en nature, le coing, la prune en pulpe sont naturellement plus aromatiques que ceux
ou en gelées, la framboise, la groseille, la frai- obtenus de plantes cultivées et forcées en
LA PARFUMERIE MODERNE -
46
plaine. Leur préparation est assez délicate et
demande des précautions particulières , le
fruit écrasé donne en effet un suc visqueux et
trouble que l’on ne peut éclaicir que par un
commencement de fermentation qu’il est indis
pensable d’arrêter à temps sous peine de voir
tout le sucre se transformer en alcool. Le suc
brut, c’est-à-dire sans aucune trace de fermen¬
tation et qui est employé plus spécialement
pour la préparation des glaces, sorbets, gelées,
de même que le jus débarrassé de sa pectine et
des matières albuminoïdes et parenchymateu¬
ses sont conservés sans addition d’antiseptiques
par pasteurisation. Certains fabricants concen¬
trent ces jus dans le vide jusqu’à 35 ® Baumé,
ce qui permet leur expédition sans précautions
spéciales et sous un volume très réduit.
Enfin la droguerie, la pharmacie et l’herbo¬
risterie sont redevables aux Grandes Alpes des
Tilleuls des Alpes, Tucilage, Fleurs de Lavan¬
de, Bourgeons de Sapin, Violette sauvage.
Pensée, Germandrée, Véronique, Fleurs de
Sureau, Tanaisie, Sauge et combien d’autres
dont l’énumération serait longue. Des essais
d’acclimation du Laurier-Cerise, dirigés par
la Pépinière de Gap, donnent déjà dans la ré¬
gion les résultats les plus encourageants.
Signalons les encouragements accordés dans
les Alpes, parles Administrations, aux recher¬
ches, plantations, semis, acclimatements. La
ville de Gap, comme nous le disons plus haut,
a crée une Pépinière doublée d’un Jardin Al¬
pin pour l’étude de tous les végétaux régio¬
naux et il est à souhaiter que cet exemple soit
suivi par les principales municipalités alpines.
Les populations de ces régions s’intéressent
vivement à l’évolution de ces diverses indus¬
tries et il n’est pas douteux que d’ici quelques
années, avec la recherche de plus en plus im¬
portante de ces produits, les procédés les plus
modernes d’exploitation des produits aromati¬
ques soient partout appliqués.
P. Piolet.
LA DÉFINITION DES HUILES ESSENTIELLES
Le Congrès de Paris (OcL 1909)
La nouvelle législation sur les Fraudes n’a
pas seulement provoqué des procès, elle a aussi
fait éclore des Congrès, et des Congrès qui ne
se passent pas qu’en Banquets encore que ce
titre du premier Congrès tenu à Genève « le
Congrès de l’aliment pur » fût particulière¬
ment appétissant ; des Congrès où l’on dit et
fait quelque chose. Je n’en veux pour preuve
que ce qu’il en a été et en sera pour un sujet
qui est presque la parfumerie elle-même : les
Huiles essentielles et matières premières aro¬
matiques.
A Genève, le 12 septembre dernier, à ce
premier Congrès de la Répression des fraudes,
M. Perrot, professeur à l’Ecole supérieure de
Paris, présidait lorsque vint en discussion la
question des Huiles essentielles.
Il s'agissait de les définir. La discusssion ne
fut pas longue. En commission un texte avait
été admis qu’apporta à la tribune M. Pillet,
président du Syndicat Central des Huiles es¬
sentielles et matières premières aromatiques.
Cette définition d’une ampleur voulue, était
la suivante :
; Les huiles essentielles sont le produit exclu¬
sif de l’extraction des principes aromatiques
contenus dans les substances d’origine végé¬
tale dont elles portent le nom ».
Tout le monde vota ce texte qui, d’ailleurs,
n’était pas compromettant et l’on renvoya au
deuxième Congrès, qui se tiendra cet automne
à Paris, la définition de chacune des principa¬
les huiles essentielles.
Ces matières rentrent dans le programme de
la troisième section (matières premières de la
Droguerie, etc.) du Congrès de Paris.
Dans un avant-rapport, la sous-section des
huiles essentielles émet les considérations sui¬
vantes ;
Tout d’abord la sous-section tient à bien af¬
firmer le principe de l’essentielle variabilité de
composition des essences.
Les huiles essentielles sont les produits de la
vie des végétaux. Elles ne constituent point
des individus chimiques définis, mais des mé¬
langes, souvent très complexes de principes
définis.
Quelque nombreux et précis qu’aient été les
travaux dont elles ont fait l’objet, il serait
aventureux de prétendre actuellement en con¬
naître parfaitement la composition. A chaque
instant des faits nouveaux sont découverts qui
viennent modifier, souvent d’une manière
profonde, les connaissances précédemment ac¬
quises, même dans le cas d’essences qu’on
croyait parfaitement connaître.
Les connaissances sur la composition des
huiles essentielles sont donc sujettes à être
LA PARFUnERIE MODERNE . - - — 47
modifiées journellement. Et il ne s’agit pas de
divergences analytiques portant sur des pro¬
duits dérivés de plantes portant les mêmes
noms mais appartenant à des variétés diffé¬
rentes ou encore de plantes identiques mais
cultivées dans des régions différentes; il s’agit
d’essences fournies par les mêmes végétaux,
cultivés sous le même climat et dont la com¬
position offre d’une année à l’autre de diver¬
gences appréciables.
Donner une définition de l’huile essentielle
pure au point de vue loyal et marchand est
donc une tâche des plus délicates pour ne pas
dire impossible.
Si l’on éprouve des scrupules bien légitimes
lorsqu’il s’agit de fixer au point de vue com¬
mercial les caractères de pureté de produits
définis tels que le chloroforme, le sulfate de
soude, l’iodure de potassium, avec quelle pru¬
dence ne doit on pas s’aventurer lorsqu’il s’agit
de corps complexes comme les huiles essen¬
tielles.
Tout au plus pourra-t-on procéder par affir¬
mation lorsqu’il s’agira de fraudes grossières
par addition de matières qui n’ont jamais été
rencontrées dans les produits purs : pétrole,
térébenthine, huiles grasses, alcool, etc. Dans
tous les autres cas, lorsqu’il sera question de
fixer les proportions de certains constituants
définis, on ne saurait s’avancer avec trop de
prudence.
Et c’est après ces précautions oratoires d’ail¬
leurs très fondées que la Commission entre
dans l’étude des définitions qu’elle proposera
au Congrès de Paris et qui concernent entre
autres produits : la badiane, la bergamotte,
le coriandre, le fenouil, l’amande amère, le
géranium, le girofle, la lavande, le romarin,
la rose et le thym. Le lièvre qui brouta le thym
perlant de rosée, et le papillon qui déguste la
rose seront-ils admis à donner doctement leur
avis sur la définition de l’essence de thym et de
l’essence de rose.
Xavier de Borssat.
Q/lvocatà la Cour d'appel de Paris.
VARIÉTÉS
êr
M. Metzger (Essai sur le spiritisme scienti¬
fique) rapporte, d'après le professeur Mac Pher-
son, quelques expériences faites sur l’odorat,
sens qui paraît tout particulièrement aiguisé
chez les personnes occupées dans la pharmacie.
On choisit parmi elles 60 hommes et 40 fem¬
mes. On prit ensuite des drogues qu’on dilua
tant et tant qu’il semblait impossible qu’il y
restât aucune odeur perceptible. Il se trouva
que les hommes montrèrent une finesse d’ol¬
faction supérieure du double à celle observée
sur les femmes. Quelques-uns découvrirent
l'acide prussique dans 2 millions de parties
d'eau. Dans une autre expérience les Odeurs
furent diluées et disséminées dans une chambre
contenant 9.000 pieds cubes d’air. Il y eut des
sujets qui perçurent i/3oo millionnièmes de
chlorphénol et la millième partie de cette
quantité de Mercaptan (sulfhydrate d’éthyle).
Fausse essence de lavande
On trouve dans le commerce des essences de
lavande dites d’Espagne,q'u’on présente comme
équivalentes à l’essence de lavande française ;
or, on ne sait rien de précis sur la provenance
de ces essences ; ce qui est certain, c’est
qu’elles n’ont rien de commun avec l’essence
de lavande et que leurs caractères sont plutôt
ceux de l’essence d’aspic.
Voici quelques-uns des caractères de ces
fausses essences de lavande, dont l’odeur dif¬
fère de celle de l’essence de lavande vraie.
Densité à i5“ de 0,9066 à 0,9084.
Pouvoir rotatoire de —oo,5 à 10,25.
Indice de saponification de 6,6 à i3,i.
Solubilité dans l’alcool à 70», de 2 volumes
à 2 vol. 5.
L’essence de lavande française présente les
caractères suivants :
Densité à i 5®, de 0,882 à 0,895.
Pouvoir rotatoire de — 3“ à 9“.
Solubilité dans l’alcool à 700 de 2 à 3 volu¬
mes.
L’essence française renferme de 3o à 45 0/0,
d’acétate de linalyle, correspondant à un indice
d’éther de 86 à i3o.
{Bulletin semestriel de Schimmei.).
Contre la moisissure des livres
On nous affirme qu’un peu d’essence de
lavande pulvérisée dans les casiers de biblio¬
thèques préserve les livres de l’envahissement
des moisissures.
Un pharmacien de Paris, M. Jean Clément,
a pris la peine de compter le nombre de graines
contenu dans un kilog de semence de Lavande
et a trouvé le chiffre fantastique de 990.000.
Soit près de i .000 au gramme.
48
LA PARFUMERIE MODERNE
PARFUMERIE PRATIQUE
âr
Inconvénients de quelques produits dentifrices
Notre précédent article sur la fabrication des
Eaux et Alcoolats dentifrices nous a valu • quelques
renseignements fort intéressants de quelques lec¬
teurs ' compétents notamment de M. Toi.onias,
pharmacien à St-Genis-Laval.
La propreté de la bouche est imposée par
l’hygiène moderne au même titre que celle des
parties du corps les plus exposées aux pollu¬
tions. La cavité buccale est un foyer micro¬
bien très actif et dont la virulence est augmen¬
té par la décomposition des débris anirhaux et
végétaux qui restent dans les interstices _ et les
cavités dentaires. Ceux qui ont le désir de
garder intactes leurs 32 dents et d’assurer par
une mastication soigneuse la conservation de
leur estomac et leur alimentation correcte,
doivent dès leur jeune âge se laver la bouche,
brosser les dents aussi soigneusement que les
mains, la figure et le reste du corps. On se
servait autrefois de préparations destinées à
parfumer l’haleine plutôt qu’à désinfecter les
muqueuses. Aujourd’hui les alcoolats contien¬
nent une proportion d’essences actives presque
suffisante pour la destruction des germes dan¬
gereux, les essences de menthe, canelle, anis,
girofle, eucalyptus sont bien connues pour
leur action rapide même sur les spores les plus
résistantes et M. Fleischmann a établi leur
valeur cicatrisante en chirurgie dentaire. Ce¬
pendant la plupart des fabricants consciencieux
préfèrent ajouter à leur préparation une cer¬
taine quantité d’antiseptique connu.
Nous avons nous même conseillé à maintes
reprises leSalol (salicylate de phényl) aromatique
par lui-même, très soluble dans l’alcool et
donnant à l’eau de lavage aromatisée cette
opalescence flatteuse demandée par la clien¬
tèle.
Or il est avéré que sous l’influence de con¬
ditions particulières inhérentes en général au
sujet : arthritisme, tendance à l’eczéma, aux
dermatoses, le salol provoque de véritables
éruptions des muqueuses.
Deux médecins de Lyon MM. Carie et Pont
ont signalé des cas d’irritation buccale causées
par des dentifrices au salol. Une famille de 5
personnes (ce qui indique un degré étroit de
patentée au point de vue de la susceptibilité
médicamenteuse et de l’hérédité arthritique)
fut atteinte d’eczéma, on traita les unes et les
autres par les moyens les plus divers et sans
succès jusqu’au jour où on incrimina le salol
d’une poudre dentifrice dont ils faisaient
La suppression de la poudre amena la guéri¬
son définitive.
Le docteur Besnier avait observé des eczé¬
mas périlabiaires et le docteur Thibierge les a
étudiés avec soin ce qui prouve que ces acci¬
dents ne sont pas excessivement rares.
L’éruption est caractérisée d’après le docteur
Thibierge par une fissure linéaire à bords
réguliers commençant au niveau même de la
commissure labiale et arrivant jusqu’à la sur¬
face cutanée de la lèvre où elle se recouvre
fréquemment d’une croutelle jaunâtre. La lé¬
sion augmente avec l’usage du dentifrice incri¬
miné : une plaque gagne les lèvres, les joues
et offre tous les caractères de l’eczéma avec
cuison, démangeaison, rougeur, gonflement
des tissus pouvant occasionner une gêne dans
le mouvement des lèvres.
Les sels de mercure plus dangereux que le
salol doivent être absolument exclus des denti¬
frices du commerce. L’acide phénique à dose
trop élevée détermine l’inflammation des gen¬
cives. Il faut employer au maximum par litre
d’élixir 3 grammes d’une solution d’acide phé¬
nique neigeux dans un poids égal de glycérine
neutre (Docteur A. C.).
Enfin une addition admise par tous les for¬
mulaires et qui n’avait pas été incriminée jus¬
qu’ici nous est signalée comme susceptible
d’inconvénients: c’est celle de résines ; benjoin,
myrrhe, encens, mastic, etc.
Ces diflérents produits attaquent, parait-il,
l’émail et la matière osseuse de la dent. L’en¬
cens est très employé dans la médecine popu¬
laire pour activer la carie et hâter la disparition
des dents malades. Il y a lieu de noter cette
observation et autant que possible de faire
disparaître des formules de dentifrices, les
teintures de ces résines.
Dans les pâtes et poudres dentifrices, les
marbres porphyrisés, pierre ponce,et tous pro¬
duits durs doivent être éliminés.
Le dentifrice par excellence se composera,
pour le lavage, d’eau aromatique ou d’alcoolats
d’essences selon la coutume et sans addition
de produits chimiques ou de résine.La denture
devra être frottée avec du savon dont nous
avons déjà signalé le pouvoir antiseptique,
avec du carbonate, du bicarbonate ou du per-
borate de soude bons dissolvents des tartres et
matières grasses.
Pour une hygiène parfaite ce nettoyage com¬
plet devrait être exigé après chaque repas
Dans la pratique, c'est le soir avant de se cou¬
cher que l’on doit avec soin enlever de la bou¬
che tous les débris alimentaires sujets à la fer¬
mentation putride durant la nuit où le travail
des glandes salivaires est très ralenti.
G. Robert.
Le Gérant : Gatiekossk.
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LA PARFUMERIE MODERNE
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CHINE
Conseils pratiques aux industriels et négo¬
ciants français pour développer leurs affaires
sur le marché chinois.
(Rapport de M. Guérin, consul de France à Tchefou).
Création de comptoirs iranco-chinois. — On connaît
le système préconisé par feu M. Demolins, pour le
développement du commerce français à l’étranger ; plu¬
sieurs maisons fabricant des articles similaires, mais
qui ne se concurrencent pas entre eux, se groupent en
vue d’une représentation commune ; elles confient celle-
ci à des représentants connaissant la langue et les usa¬
ges du pays où il y a lieu de créer des agences; elles
leur donnent, en plus d'une commission raisonnable,
des appointements fixes, plutôt modestes pour certaines
régions, où la vie est de plus en plus chère, et qui en
seront évidemment point superflus dans les premières
années. Ce système ne peut manquer de donner de bons
résultats, en Chine comme ailleurs, à condition, bien
entendu, que les mandataires choisis aient de l’entre¬
gent, soient actifs et consciencieux.
Mais il n’est plus rare, aujourd’hui, les communica¬
tions étant devenues si faciles, de rencontrer des jeunes
gens qui sont diplômés, versés dans les questions com¬
merciales et possèdent, par surcroît, un petit capital
qu’ils désirent faire- fructifier eux-mêmes. Ils entendent
recueillir personnellement tous les bénéfices de leurs
entreprises et garder leur pleine indépendance. Ces
jeunes gens s’établissent donc à leur compte, sur la
place qui leur paraît offrir le plus de débouchés à nos
produits, et il arrive parfois qu’ils éprouvent des décep¬
tions, les résultats obtenus ne répondent pas toujours
aux efforts courageusement faits, aux belles espérances
qu’on avait conçues. A quoi cela, tient-il? La plupart à
ce que les jeunes n’ont pas ou pas assez de relations
dans le monde des affaires chinois, à ce qu’ils sont
peu au courant des besoins, des goûts de la clientèle
chinoise, qui sont loin d’être invariables.
11 me semble que ces commerçants auraient tout, in¬
térêt à s’associer avec des capitalistes indigènes alertes
et entreprenants comme eux, et à fonder avec leur con¬
cours des comptoirs fr^ârico-chinois. Ils apporteraient
à ces derniers, en plus de leur pécule, l’appoint de leur
compétence indiscutable dans les questions de banque
et de douane et celui de leurs relations avec nos manu¬
facturiers et nos grandes maisons d’exportation.
C’est naturellement à eux qu’incomberait la tâche
de rédiger toute la correspondance française et an¬
glaise; ils s'occuperaient des étalages, qui sont géné¬
ralement compris si mal et peu soignés dans les bouti¬
ques chinoises. Ils donneraient au magasin de vente '
un cachet tout particulier, un- air nouveau, un genre
moderne, qui impressionneraient favorablement le
public.
Ils mettraient enfin de l’entrain dans la maison, ils
galvaniseraient les employés,, qui sont souvent trop
apathiques ou trop attachés aux anciens errements, Et,
de leur côté, les associés feraient profiter nos compa¬
triotes de leurs nombreuses relations, de leur connais¬
sance parfaite des habitudes et besoins de la place ; ils
devraient, cela va sans dire, être capables de taire eux-
mêmes toute la correspondance chinoise (on économi¬
serait ainsi les appointements d’un commis), ils feraient
les annonces dans les journaux indigènes, se charge¬
raient de faire imprimer et distribuer les affiches ; le
personnel chinois serait recruté par eux.
Pour étendre ce rayon d’action de ces comptoirs mix¬
tes, et faciliter l’écoulement de leurs stocks, des établis¬
sements de second ordre à la tête desquels seraient
placés des parents ou bien des amis des associés chinois,
pourraient être ouverts dans les principales villes de
l’intérieur et, tout d’abord, dans celles situées à peu
de distance des ports où seraient installés les comptoirs,
et .ayant coutume de s’y approvisionner en articles
étrangers. Il serait toujours possible à nos compa¬
triotes d’aller, de temps à autre, munis de passeport
réglementaire, jeter un coup d’œil à ces succursales .de
leurs associés. En dehors des villes ouvertes, on ne
connaît guère, en Chine, les expositions périodiques, les
offres exceptionnelles, la vente-réclame, l’article réclame.
Quels sont les principaux articles qui entreront dans .
la composition des magasins franco-chinois ? -
En outre des vins, des liqueurs, des eaux minérales,
des confitures, des beurres, des laits condensés et autres
produits alimentaires consommés surtout par les étran¬
gers, avec quelques vins spéciaux destinés aux indi¬
gènes et dont je reparlerai plus loin, on devra y trouver
un grand choix de rubans (l’article de Saint-Etienne)
dont les femmes chinoises font tant de cas, des soieries
avec des dessins chinois, des velours et peluches, des
satins imprimés, des reps, des fils d’or et argent (imita¬
tion), des flanelles de coton, de^ couvertures de laine,
des tulles pour moustiquaires, un peu de mercerie et
de papeterie, des instruments d’optique (jumelles mari¬
nes et de théâtre, petits télescopes), des produits phar¬
maceutiques (quinine, vins fortifiants, antiseptiques,
etc.), des savons de toilette et en barres, des parfums,
des pommades, des eaux de toilette, des bougies, de la
bijouterie, des horloges et des montres,'des fusils de
chasse.
Je suis persuadé que les comptoirs franco-chinois qui
seront organisés sur les bases et d’après la méthode que
j’ai indiquées plus haut, feront d’excellentes affaires si
les associés sont sérieux, entreprenants, s’entendent
bURBONNflISE
Paul CAIÜÜAT & PERRIN Frères. CAP Hr«s nipes,
LA PARFUMERIE MODERNE
43
bien et ont a cœur de réussir. Rien n’empêchera d’ail¬
leurs ces associés, d’étendre par la suite le champ de
leurs opérations en s’occupant aussi d’exportation, soit
pour leur propre compte, soit simplement pour celui
d’autres maisons. Les diverses provinces de l'Empire
offrent une grande variété de matières premières et de
produits manufajcturés fort prisés à l’étranger et dont le
trafic est par conséquent rémnuérateur.
On n’ignore point qu’en dehors des soies et soieries,
des tresses de paille, des thés, des pelleteries et four¬
rures, des curiosités et des'porcelaines qui font depuis
longtemps l’objet d’un commerce plus ou moins considé-
-rable, avec notre pays, nombre d’autres [marchandises
chinoises ont trouvé également chez nous, ces dernières
années un facile débouché, grâce à d’intelligentes initia¬
tives. Je citerais au hasard, l’albumine et le jaune d’œufs,
les poils et les cheveux, les plumes de parures et de lits,
les fibres(ramie, chanvre et jute), les cornes de buffles,
le camphre, le musc, la noix de Galle, la rhubarbe,
l’antimoine. J’allais oublier les huiles volatiles, les sui/s
et les graisses oléagineuses, les graines de sésame,
auxquelles on pourrait peut-être ajouter les arachides en
présence du grand développement que prend dans le
monde l’industrie de la matière grasse.
MOYENS DE PUBLICITÉ
Distribution d’échantillons, marque de fabrique spéciale
pour l’Extrême-Orient. — Insertions dans les journaux.
— Je remarque que peu de commerçants se donnent
la peine, pour faire connaître leurs produits d'épuiser
tous les moyens de réclame qui s’offrent à eux.
Ils se contentent la plupart du temps de distribuer
de jolis catalogues (ce mode de sollicitation ne donne pas
toujours les résultats qu’on attend) et de faire un peu
de publicité dans les journaux locaux français et anglais.
Or il s’imprime chaque jour, dans les villes importantes
ouvertes au commerce extérieur ainsi que dans presque
toutes les capitales provinciales deux ou trois journaux
chinois, et les revues mensuelles ont fait depuis quel¬
que temps leur apparition. Ces quotidiens et périodi¬
ques sont déjà répandus, on les trouve dans les cercles
et chez beaucoup de particuliers. J’y vois à côté d’une
multitude d’annonces de produits pharmaceutiques et de
cigarettes du Japon, quelques annonces allemandes,
américaines et suisses, mais les insertions ayant trait à
des marchandises françaises y sont très rares. Nos
négociants devraient imiter les Japonais et faire de la
publicité dans toutes les feuilles indigènes de quelque
importance qui paraissent soit sur la côte, soit dans les
grandes villes iniérieures. Je leur recommande tout
particulièrement Otiàn kouo changyé yuépao deShangaï
(revue mensuelle du commerce international).
Affiches chinoises illustrées. — Les affiches chinoises
illustrées et coloriées répandues à profusion sont un
excellent moyen de propagande commerciale à condi¬
tion bien entendu que leur texte soit en langue chinoise
en partie tout au moins.
Nos producteurs et exportateurs n’auront qu’à s’adres¬
ser pour la composition de leurs affiches à nos agents
consulaires qui se feront un devoir de leur fournir
toutes les indications dont ils pourront .avoir besoin.
Ils devront se garder de contier au premier Chinois
venu, le soin de traduire leur nom ou celui de leur
établissement. Il importe que les caractères choisis
n’aient pas double sens prêtant à la moquerie.
Catalogues. — 11 serait désirable que les catalogues,
les tarifs-albums fussent tous rédigés en anglais aussi
bien qu’en français puisque l’anglais c’est un fait
indéniable tend à devenir la langue commerciale en
Extrême-Orient comme le français la langue auxiliaire
de l’Europe. Et les prix courants que distribuent nos
maisons en Chine devraient être en trois langues, en
français, en anglais, en chinois. L’innovation ne serait
pas très coûteuse : elle vaut je crois la peine d’être
tentée.
On gagnerait donc beaucoup plus de temps en tai¬
sant spontanément de grandes distributions d’échantil¬
lons.
Notices étiquettes, etc. — Je vois, non sans satisfaction,
que quelques industriels commencent à coller sur leurs
étiquettes à la fois chinoises et françaises.
Dans les paquets devront être placés des cartons-ré¬
clames du genre .de ceux que distribuent certains de
nos grands magasins, et les dessins de ces cartons
représenteront des personnages ou des paysages chinois
ou encore des scènes de la vie chinoise. Ici, non seu¬
lement les enfants, mais même les grandes personnes
aiment à faire collection de ces cartons illustrés. Les
produits que l’on offrira aux indigènes devront être
également-recouverts île papiers dorés, ornés d’enlumi-
nures.
C’est ce principe qu’a appliqué la savonnerie alle¬
mande installée depuis quelques mois à Tsingtao : .ses
savons verts sont vendus en sceaux émaillés. Or on
assure que leur vogue tient moins à leur qualité qu à ce
fait qu’ils sont enfermés dans des récipients très appré¬
ciés des ménagères chinoises.
Marques de fabrique. — H y aurait tout avantage d’a¬
dopter pour l’Extrême-Orient des marques de fabrique
spéciales dont les dessins fussent tout à fait appropriés
au pays. C’est ce qu’ont fait les manufactures étrangères
établies en Chine. Elles ont pris, par exemple, comme
trade mark un animal surnaturel, un dragon, un double
dragon, une licorne, un phénix. Mais beaucoup d autres
signes pourraient être choisis et plairaient tout autant
aux Célestes ; soit une figuration ou un objet symboli¬
que comme les Pakoa (les huit tigrammes), T'ai-hi (les
deux principes primordiaux), les Pa-Sien des huit Im-
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LA PARFUERIE MODERNE
mortels), le Bonhomme Longévité, la Pêche Longévité,
le Jou-Yi (porte-bonheur), soit un cerf, un éléphant,
une jonque, un palanquin, une pagode, un lotus, une
pivoine, une carpe Jorée. Tous ces signes et une foule
d’autres semblables qu’il serait trop long de décrire ici
seraient bien accueillis par les Chinois. Je me suis
laissé dire que le succès du Mandarin brand toilet soap
(Je Warrington; England), qui est présenté en boîtes
ornées d’un gracieux dessin dont le motif principal
représente un fonctionnaire chinois en costume de céré¬
monie et assis dans un fauteuil doré était dû en grande
partie à sa trade mark qui plaît infiniment au public.
11 n’y a là rien de surprenant pour qui connaît la
mentalité du public chinois ; il est hors de doute que le
choix d’un emblème distinctif conforme au goût des
indigènes ne peut que favoriser la vente d’un produit,
surtout dans les provinces éloignées. Là les trucs les
plus ingénieux, qu’on me passe l’expression, doivent être
employés pour séduire le client, car il est probable
qu’on s’y montrera pendant longtemps encore plus ou
moins réfractaire aux nouveautés de l’Occident.
(à suivre)'.
Le commerce de Beyrouth et de la Syrie
(Communication de M. P. G.^m.as, conseiller du com¬
merce extérieur de la France).
Beyrouth ou Beirout, chef-lieu du Vilayet de ce nom,
au pied du Liban, est une ville des plus florissantes.
Son port de mer, très commerçant sur la Méditerra¬
née en fait la première ville de la Turquie d’Asie. Ses
habitants au hombre de 160.000,dont un tiers musulman
et le reste appartenant à différents rites chrétiens, se
ressentent des rapports échangés avec l’Europe.
Toutes les administrations d’institutions européennes
se trouvent à Beyrouth ; Sociétés diverses, tribunal de
Commerce, Chambre de Commerce, etc, et la population
active intelligente, s’est assimilée promptement la civi¬
lisation dont l’apport et les bienfaits sont dus à l’initia¬
tive de la France.
Beyrouth assure de plus le commerce de Damas ville
de So.ooo habitants et d’une grande part e de la Syrie
de tout le Liban et Tripoli d’Asie ; c'est dire l’impoitance
de cette place qui peut être considérée à bon droit,
comme la tète du commerce en Syrie.
Malheureusement Beyrouth est mal desservi par les
bateaux étrangers et même français. Les Messageries
maritimes assurent un service qui part tous les 14 jours,
, de Marseille Via Smyrne, Constantinople, Beyrouth,
Smyrne, c.e qui porte le trajêt à 14 jours escales com¬
prises. Tous les 14 jours également, un départ à lieu
pour Alexandrie, Port-Said, Beyrouth.
C’est rdnsi qu’une lettre met de France 12 à 14 jours
pour aller à Beyrouth, alors qu’elle mettrait un temps
bien moindre si l’on faisait passer les correspondances
par Port-Said ou Alexandrie et de là directement sur
Beyrouth par le premier bateau de nationalité euro¬
péenne quelconque en partance.
Cette question est importante au point de vue com¬
mercial ; l’échange de correspondance plus accéléré
faciliterait les affaires comme transactions et comme
nombre.
L’approche des bateaux est difficile la profondeur de
la rade ne permet pas le débarquement à quai; on y
supplée par des barques. Les voyageurs sont attendus
par l’interprète de l’hotel qui doit les recevoir ; il est
prudent d’accompagner soi-même les bagages.
Commerce de Beyrouth. — Le haut commerce est
entre les mains des Maronites (Syriens catholiques et
des Syriens Musulmans).
Les premiers montrent beaucoupdefinesseetd'activité
dans les affaires, ils sont très minutieux et il est très
nécessaire, pour éviter toutes contestations ou litiges, de
prendre la précaution de bien spécifier toutes conven¬
tions d’avance en les énumérant avec soin, prudence et
détails.
Ils prétendent payer comptant leurs achats alors
qu’en-réalité ils n’effectuent leurs paiements que dans
trois ou quatre mois après l’arrivée de la marchan- '
dise. A son arrivée, ils versent des acomptes aux repré¬
sentants de leurs fournisseurs en exigeant néanmoins
un escompte de 3 0/0 qu’ils considèrent dû pour ce
paiement, qui constitue pour eux, le comptant.
Les banques de Beyrouth ne faisant pas les recou¬
vrements, il y a lieu de choisir un agent sérieux ayant
une surface morale et pécuniaire indiscutable, pour lui
confier les encaissements.
Parfumerie. — Les marques françaises tiennent le •
premier rang et sont fort recherchées. Tout récemment
une Maison Française a poursuivi en contrefaçon de
marque de fabrique une Maison de Beyrouth et a éu
gain de cause.
Parfumerie Principale. — MELHEM frères, Tripoli
de Syrie, correspondants de la Tarfumerie Moderne.
Le nouveau tarif de douanes Français '
L’étude du nouveau tarif français, qui comporte no¬
tamment des augmentations sur les produits agricoles
et horticoles Belges, sur les meubles en bois courbé et '
les pétroles Autrichiens et sur différents produits Amé- ■
ricains nous ont valu à titres de réciprocité de la part ■
de ces Nations des menaces d’augmentation très sérieuse
des droits d’entrées des produits manufacturés Français, "'.ji
Les Etats-Unis dont les tarifs sont déjà fort élevés '
prohiberaient presque absolument l’introduction des î'
produits de. luxe déjà si difficultue'^use. ^
11 serait urgent que les groupements de parfumeurs " <
s’inquiètent de ces modifications et fassent part de leurs *■
protestations à qui de droit. r. 1
nouvelles Peaux tiaiicbes opaques <3> <*> <s> <s>
pi A Flacons en Verre » «
<î> e 0 “CAPSKIN” & “PARCHEMIN”
( piiur l'oinaiçci <Ic Flacons
llE Parfums coneet^-trés fitu I|H
flempbçanf avanUgeusement les peaux sciées et le cheireau
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LA PARFUMERIE MODERNE
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INFORMATIONS
Réforme douanière Anglaise
L’Angleterre jusqu’ici libre échangiste parait déter¬
minée à abandonner cette ligne de conduite pour adopter
un régime douanier protecteur.
Pour se rendre compte de l’importance de cette ré¬
forme il faut se rappeler que nous exportons annuelle¬
ment I milliard 216 raillions de francs de produits
manufacturés parmi lesquels les essences et parfums
figurent honorablement. Ce projet d’élaboration d’un
tarif de douanes est dû au projet de tarif Français dont
nous parlons plus haut et dont certains articles ont sou¬
levé de l’autre côté du détroit une vive émotion. L’en¬
tente cordiale n’empêcherait donc pas une guerre de
tarif et une forte diminution de nos relations commer¬
ciales. Espérons que le Gouvernement fera son possible
pour contenter nos voisins de façon à nous priver le
moins possible de leur clientèle.
Poids et mesures Russes
A la demande de plusieurs lecteurs, nous donnons le
tableau de la valeur relative des poids et mesures russes:
POIDS
L’unité: la livre.
I livre. :
I poud.
i livre.
1 loth.
1 zolotnik.
o'‘409S'-5i24i
40 livres
3 i loths
3 zolotniks
96 doli
MESURES LINÉAIRES
L’unité: l’archine.
I archine. = o'“7i':i2
I sagène. 3 archines
I verste. .‘>00 sagènes
I archine,. 28 pouces
1 pouce. 10 lignes
1 ligne. 10 points
On se sert aussi du verchok 116 verchoks = i archine).
MESURES DE VOLUME
{matières sèches'.
L’unité : le tchetvert.
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Nous signalons aux intéressés les Expositions d’Aix-
dispo- les-Bains et d’Antibes qui sont en préparation, et c
des classes spéciales sont prévues pour la parfumerie.
^ PARFUMS ARTIFICIELS ^
Sous ce titre nous étudierons successivement toutes les
compositions de produits synthétiques et constituants des
essences, vendues sous un nom de fantaisie et destinées,
soit à permettre au parfumeur la fabrication par simple
addition d’alcool, de spécialités {Lilas, Muguet, Violettes,
Roses, etc.), soit encore à remplacer les essences naturelles
dans ses formules habituelles [Ylang-Ylang, Néroli,
Œillet, Tubéreuse, etc).
Notre but est surtout de démontrer les liens étroits qui
unissent les parfums artificiels aux parfums naturels et de
détruire, par conséquent, les préventions que les par¬
fumeurs ont encore contre leur emploi.
En outre nous^ donnerons des formules à base de pro¬
duits purs définis {produits chimiquements purs, individus
homogènes) qui permettront à chacun de préparer dans
des conditions très avantageuses les mélanges qui lui sont
vendus et dont il ignore la composition exacte.
Le parfumeur de l'avenir devra, pour conserver son
indépendance absolue, n'utiliser que des Produits définis,
susceptibles d'être fabriqués par tous les fabricants de
matières premières et non pas des mélanges secrets qui
peuvent lui manquer ou varier selon les circonstances.
Nous estimons que le parfumeur a le droit de connaître
exactement non seulement la nature des essences natu¬
relles, mais encore celle de toutes les matières premières
qu’il a roccasion d'utiliser.
Avec le concours des fabricants, nous avons le désir d’étudier
dans un chapitre spécial les produits synthétiques nouveaux,
brevetés ou non, et accueillerons très volontiers tous documents à
ce sujet ; constantes, usages, formules et recettes pour l’emploi,
renseignements divers, solubilité et. si possible, constitution chi¬
mique, préparation, etc
Cette rubrique nouvelle rendra certainement les plus
grands services tant au fabricant de parfums chimiques ^ :
qu'au parfumeur. A
Néroli artificiel
Le désir de faciliter l’emploi de ce parfum si agréable
qu’est le néroli, dans tous les produits de parfumerie,
notament dans ceux dont le prix bas ne permet pas l’uti¬
lisation de matières premières d’un prix trop élevé, a'
conduit, de .tous temps, à la recherche de succédanésT de
l’essence distillée de la fleur d’oranger bigarade.
Les distillateurs de Provence ont préparé des nérolis
des fleurs du citronier, de l’oranger doux, les Italiens
distillent les fleurs de toutes les variétés de citrus, qui
poussent en si grand nombre en Sicile et Calabre. Mais
le grandprofit qu’ils tirent de fruits arrivés à maturité
ne leur permet de sacrifier que l’excédent relative- ''
ment peu important des fleurs, aussi les nérolis italiens
sont-ils obtenus généralement d’un mélange de fleurs de
citrus (néroli Santo-Greco à 15o francs le kilog, nou¬
velle récolte). Bergamottier, Citronier, Bigaradier, etc.
Ces essences, mélangées ou non de néroli vrai ou
d’essence de petitgrain, sont les premiers essais de né- .•
rolis factices. ■
Le chimiste s'est-donné un but plus idéal :
Obtenir une essence ne contenant aucune partie inu-.'
tile ou malodorante (le néroli vrai contient généralement ^
40 à 45 e/o de terpènes sans valeur, limonène), de com-',
position toujours constante, de conservation indéfinie,
de solubilité parfaite, et de prix correspondants ai
usages : minime pour la savonnerie, qualité courante, t
peu plus élevé, mais toujours au-dessous du cours de,^
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LA PARFUMERIE MODERNE
55
l’essence véritable pour la qualité fine, pour la parfu¬
merie supérieure.
Un des avantages du néroli artificiel est également la
stabilité de son cours, alors que rien n’est plus variable
que celui du néroli vrai, soumis à tous les impedimenta
de la culture en pleine terre.
La matière première du néroli artificiél est la partie
oxygénée de l’essence de petitgrain. Cette essence est
constituée principalement par du linalol à odeur de fleur
d’oranger et des terpènes, résines et autres produits sans
valeur que l’on élimine.
On additionne ce linalol des autres constituants habi¬
tuels de l’essence de néroli: anthranylate de méthyle, (i)
(i) Rappelons que l’anthranylate de méthyle est breveté et
appartient exclusivement à la maison De Laire et que les
nérolis artificiels ou composition analogue sont interdits
s’ils contiennent de l’A. de M. de provenance étrangère.
indol, scatol, alcools octyUques, nonyliques et décyli-
ques, en plus ou moins grande quantité et en propor¬
tions variables selon le goût et l'appréciation du fabri¬
cant de parfums artificiels.
Le néroli artificiel à bas prix n’est souvent que l’es¬
sence de petitgrain d’Amérique ou d'Italie additionné
d’anthranylate ; les produits fins utilisent exclusivement
le petitgrain de France dont la finesse est sans égale et
qui contient déjà naturellement une certaine proportion
d’éther anthranylique, et qui, sans autre préparation que
l’élimination des terpènes et résines, constitue un des
plus beaux nérolis factices. (Gattefossé et fils, fabricants).
Les méthylates et ethylatesde naphtol (yara yara, bro-
mélia, néroline), ne peuvent prétendre au nom de néroli
artificiel; ils s’emploient dans des cas spéciaux (savons)
et ne rappellent que de très loin l’odeur de la fleur
d’oranger.
OFFICE D’EXPORTATION
CHINE
Conseils pratiques aux industriels et négo¬
ciants français pour développer leurs affaires
sur le marché chinois.
(Rapport de M. Guérin, consul de France à Tchefou),
(suite)
III Prix de vente. — Il convient d’adopter des prix peu
élevés, aussi réduits que possible, à la portée de toutes
les bourses. L’essentiel dans ce pays-ci, je l’ai dit bien
des fois et me permettrai de le répéter c’est d’ètre à
même d’offrir au client aux conditions les plus avanta¬
geuses des produits passables, non de qualité trop infé- ■
rieure.J’ai la conviction que beaucoup de nos produits,
l’eau de senteur, les cosmétiques, les savons, pour ne
citer que ceux-là, ne sont pas achetés en plus grandes
quantités par les indigènes c’est uniquement parce qu’ils
sont trop chers. Des boîtes et flacons destinés spéciale¬
ment à la classe moyenne munis d’une étiquette chinoise
et portant une marque de fabrique tout à fait conforme
au goût chinois, devraient se vendre facilement, s’ils
étaient offerts au même prix que ceux qu’importent nos
concurrents. Si les mêmes produits fabriqués à Cologne
sont plus demandés que les nôtres, c’est simplement
parce qu’ils sont d’un prix peu élevé.
Autre règle à observer. Les prix devront être établis
franco port de débarquement, c'est-à-dire qu’ils com¬
prendront les frais de transport et l’assurance ( c. f. a.
coût, fret et assurance réunis).
Emballages. — Les emballages ne seront jamais trop
soignés ni trop solides car le voyage est long et nom¬
breux sont les transbordements que les colis ont à
subir avant d’arriver à destination. J’ai vu des caisses
dont les planches avaient etc hâtivement clouées corn-*
me c est quelquefois le cas. mais fixées avec des vis,
parvenir au terme de leur voyage dans un état lamen¬
table elles étaient à demi ouvertes et les objets de
valeur qu’elles contenaient presque tous brisés ou
détériorés. C’est dire qu’on ne prendra jamais trop
de précautions.
En vue d’obvier autant que possible aux inconvé¬
nients, aux ennuis de toute sorte qu’occasionne la casse,
nos négociants en vins et liqueurs pourraient peut-être
adopter pour l’Extrême Orient un mode particulier
d’emballage qui donne ra’assure-t-on les meilleurs
résultats. Je veux parler de l’emballage en petites
futailles. On pourrait tout au moins l’employer pour
les vins fins et les liqueurs chères. Je crois que les
bouteilles que l’on ferait voyager emballées soigneuse¬
ment dans des tonneaux comme s’il s’agissait de poterie
fine ou de verrerie risqueraient moins d'être brisées
qu’en caisses. Le fût roule il est donc plus maniable
que la caisse Même de petite dimension celle-ci reçoit
inévitablement des chocs plus ou moins violents.
Diverses personnes qui ont fait l’essai de ce mode
d’emballage en futailles en ont été satisfaites : elles
affirment que la casse a été presque nulle.
Si les Américains, gens extrêmement pratiques, ont
adopté le procédé, c’est qu’ils le trouvent avantageux.
On pourrait essayer également pour les vins doux
tels que les Porto, les Muscats, les Banyuls blancs, les
Frontignan de remplacer les bouteilles par des barils,
d’une contenance maxima de 25 litres.
Non seulement le moyen serait très pratique pour
faire voyager ces vins de liqueur, mais il en faciliterait
l’écoulement car ils sont très appréciés dans la classe
aisée. Avec les tisanes de Champagne et le Saumur, les
Mousseux, les Muscats, les Frontignan, sont presque les
seuls vins étrangers que les Célestes boivent avec un
réel plaisir. Je connais nombre de familles indigènes
qui s’empresseraient d’acheter de ces tonnelets s’il y en
avait sur le marché.
Relations directes entre les Maisons Chinoises. — Au
cas ou nos producteurs et industriels ne pourraient
trouver dans les ports secondaires de représentants de
commerce de nationalité française ils devraient chercher
à nouer directement des relations avec les maison s
indigènes q S. s’occupent spécialement dans ces localités
66
LA PARFUMERIE MODERNE
de la vente des articles européens et y jouissent d’une
certaine notoriété.
Les Jeunes Commerçants devraient étudier la langue
Mandarine ordinaire. — Je terminerai ces notes par la
recommandation suivante. Les jeunes Français qui
viennent s’établir en Chine pour y tenir quelque entre¬
prise coihmerciale devrait se mettre dès leur arrivée
dans le pays à étudier la langue mandarine ordinaire.
Je veux dire la langue non littéraire que l’on parle dans
la bonne société et que dans toutes les provinces de
Pcking à Canton, à Shangaï la majeure partie des
commerçants comprennent 4 a connaissance d’un dialecte
local a beaucoup moins d’utilité.
Il est moins difficile que l’on pense d’arriver à pos¬
séder suffisamment cet idiome pour pouvoir conclure
soi-même un marché et se passer d’interprète en voyage.
Lettre du Comité de Brousse
PARFUMERIE
Tous les Orientaux et les Turcs en particulier ont
toujours aimé les parfums.
Dès la plus haute antiquité, les habitants de l’Arabie,
de l’Egypte, de l’Asie Mineure, etc., etc, ont été les pre¬
miers à en répandre l’usage dans le monde entier.
Les essences fortes telles que la Rose, le Patchouli, le
musc, sont surtout préférées par les Turcs.
Les samedis et la veille des grandes fêtes on parfume
les maisons à l’encens, au benjoin, à la cascarille, que
l’on jette sur un petit brasero spécial appelé (bouhour-
dan) cassolette.
Les chambres sont également parfumées avec du bois
de (eud aghadji) de l’écorce d’ambre (amber cabougham)
et le linge et surtout les fourrures sont enfermées dans
des caisses en bois de cyprès.
De nos jours l’usage de l’eau de Cologne, de Tessence
de Violette, Ylang-ylang, lilas blanc, etc., c'est-à-dire les
parfums modernes tend à remplacer les plus anciens.
La province de Brousse grâces aux émigrés de la
Roumélie et grâce aussi aux encouragements du Gou¬
vernement Impérial et de l’école d’agriculture produit
une grande quantité de Roses à essence. On fabrique
beaucoup d’eau de Rose qui est presque toute con¬
sommée dans le pays. On s’en sert principalement
pour parfumer les confiseries et autres douceurs, les
mohallebis, les glaces, etc., pour asperger les fidèles dans
l’église, les invités dans les mariages et dans les enterre¬
ments.
Toutefois les roses cultivées dans le pays sont pauvres
en essence. L’essence de Rose se vend suivant la qualité
de Pst. 8o à 120 le.(Miskal) i 1/2 drs. soit environ
5 grammes.
Les meilleures poudres de riz sont celles de la maison
Bourjois, Gellé frères et autres marques de Paris, il s’en
fait une très grande consommation.
Tous les articles de parfumerie, extraits d’odeur, eau
de Cologne, Sàvons de toilette, cosmétiques, poudres et
pâtes dentifrices, pommades, poudres de riz, etc., d’un
prix modéré, trouvent un écoulement facile à Brousse et
dans les environs.
Les produits de la maison Gellé frères sont les plus
répandus, et les plus estimés relativement à leurs prix.
Exception est faite pour les fards (Ahlik) fabriqués ici
avec le blanc d’Espagne, mercure et acide nitrique; une
teinture pour les cheveux appelée (Rastik) à base d’anti¬
moine qui est très employée et qui est fabriquée à Cons¬
tantinople.
Les sachets odoriférants pour le corps et le linge sont
remplacés ici par les fleurs aromatiques de la contrée
telles que la lavande et les cassies.
A ma connaissance il n’y a pas que je sache des pro¬
duits préparés spécialement dans le pays pour empêcher
la chute des cheveux, ou détruire les pellicules.
A part l’eau de Rose, il n’y a pas de fabrication pro¬
prement dite de parfumerie ou autre industrie, locale
d’accessoires de parfumerie, brosses à dents, etc., etc.
On ne fabrique pas ici de contrefaçon, de parfumerie,
mais toutes les imitations ou fraudes les plus audacieuses
de Constaiitinople ou d’ailleurs, se rencontrent très sou¬
vent à Brousse. Les noms des grandes marques sont
extropiés par des homonymes, qui passent inaperçus
grâce à l’ignorance des acheteurs. Ainsi il est difficile de
persuader le consommateur d’acheter de la bonne parfu¬
merie, si on ne peut lui mettre sous les yeux, les imita¬
tions de Cette ou Gellé frères, etc., pour Gellé frères.
Les marques françaises les plus répandues, ici, et
tenant la meilleure place, sont : Gellé frères, Roger et
Gallet, E. Finaud, Bourjois, Pivert, Vivifie et les spécia¬
lités du Dr Pierre.
Les marques allemandes sont Jean-Marie Farina,
Gustave Lohse, Ochmig Weidlich, de Zeitz dont les
étiquettes en Français et les flacons pareils aux produits
similaires français.
Anglaises : Atkinson pour son eau de Cologne.
Américaines : André Jergens, de Cincinati.
Les provenances directes de Paris représentent environ
le 25 à 3 o 0/0 : le reste est importé de Constantinople
et provient des maisons Orosdi Back, Caracach, Arice et
du Bon Marché.
Les magasins de nouveautés, de mercerie et bonneterie
(Toafdjis) les drogueries, les coifleurs débitent spéciale¬
ment la parfumerie.
On peut estimer sans exagération, à une centaine de
mille francs la valeur annuelle de la parfumerie importée
dans la province de Brousse par le port de Moudania.
J’espère toutefois pouvoir fournir des chiffres approxi¬
matifs pour l’année 1901 (iSiy) en mars prochain sur cet
article et un coup d’œil d’ensemble sur le commerce en
géitéral avec la part de la France. Paul Gamet.
(üulletin de la Chambre de Commerce de Comtaitlinople/.
CANADA
La Chambre de commerce française de Montréal fait
connaître la valeur des importations de parfumerie au
Canada pendant le mois de décembre igo8 et rapelle ce
que cette valeur a'été pendant le mois correspondant
de l’année 1907. Voici les chiffres qu’elle indique, en
dollars :
, . ( d’origine française j
Parfumerie ) ( “ec. 1908:7.291
et pommades ^ j î""' 19.40a
( ' Mec. 1908; 15.856
Renseignements pris, la diminution constatée n’a rien
qui doive inquiéter nos compatriotes exportateurs. Ceux-
ci voudront bien noter surtout ceci que nous tenons de
source absolument certaine que ; Les produits de par¬
fumerie français trouvent au Canada Faccueil le plus
sympathique et leur importation pourrait être grande¬
ment augmentée.
Ecrire Barlatier et Cio, Saini-James Street, 207,
Montréal, correspondant de la Parfumerie Moderne.
LA PARFUMERIE MODERNE. — N« 5
MAI 1Q09
UN PROJET DE LOI CONTRE LA VANILLINE
Six député.'! coloniaux, MM. Archambeaud
(de la Réunion), Carpot, François Deloncle,
Duquesnay, Gérault-Richardet Sévère, évidem¬
ment soucieux de servir les intérêts financiers
de leurs mandants, viennent de déposer sur la
tribune de la Chambre un projet de loi ayant
pour but de frapper la vanilline, protluit de
synthèse, afin de faciliter la vente de la vanille,
produit naturel exotique. A leur point de vue
étroitement personnel... et électoral, ils ont
eu raison, puisque l’habitude paraît s'être in¬
troduite au Parlement de voir chacun faire son
possible pour servir ses propres intérêts, mais
les parfumeurs et les fabricants de produits chi¬
miques n’en ont pas moins le droit de trouver
que ces honorables Messieurs abusent, car
l'exercice du droit de se//-deyence ne doit jamais
être vexatüire pour personne. C’est une notion
que, dans le cas actuel, ne devront pas oublier
lesdéputésqui représentent des circonscriptions
industrielles.
Donc, les députés coloniaux demandent le
vote d'une loi comportant un article unique
ainsi conçu :
La Vanilline chimique est soumise à un droit
de consommation de 104 fr. par kilogramme,
et, pour expliquer leur intervention, dont
l’équité et le principe même sont discutables,
ils apportent à l’appui de leur projet une sorte
d’ f exposé des motifs > qui mérite d’être
résume d'abord, critiqué ensuite.
I.a Vanille, disent-ils en substance, qui tend à
remplacer le sucre de canne dans la production
de notre agriculture coloniale, est, sur le mar¬
ché métropolitain, dans une situation de tous
points comparable à celle du sucre de betterave
que la saccharine avait, un instant, mis en
péril : la vanilline produite par voie de synthèse
lut fait une rude concurrence dans l’industrie
alimentaire et prend, partiellement tout au
moins, sa place dans la consommation. L’ave¬
nir économique de la Réunion, de Tahiti, de
Madagascar, de Mayotte, des Coirores, des
Antilles, est plus ou moins lié à la bonne mar¬
che de sa culture et surtout à la conservation
de ses débouchés de vente : or, ces débouchés
diminuent d’année en année.
Dans leur ensemble, nos colonies produisent
beaucoup plus de vanille que la France n’en
peut consommer, puisque, en 1907, sur une
importation, totale de 309. 35 1 kilogrammes, il
n en est demeure chez nous que 55.oi3 kilo¬
grammes, et que le reste, soit zfo.ooo kilo¬
grammes environ (exactement 253.438 kil.)
fut reexporté dans tous les pays d’Europe tt
aux Etats-Unis. Mais, depuis que l’emploi de
la vanilline s’est généralisé, les quantités ven¬
dues et celles qui sont consommées sur notre
territoire ont considérablemedt diminué ; en
e(Tet. elles étaient respectivement de 3 12.793 kil.
et de 71.820 kil. en 1900, pour 371.480 kil. et
<>3.404 kil. en ipoS. Il y a là un symptôme
grave et qui montre jusqu’à l’évidence le danger
que court la vanille naturelle du fait de sa
concurrente, la vanilline chimique.
Celle-ci, d’abord obtenue par synthèse en
partant du goudron de houille, le fut plus tard
par oxydation de la coniférine; elle est aujour¬
d’hui industriellement produite par le traite¬
ment approprié de l’essence de girofle et de
l’avoine, dans les deux grandes usines d’Issy et
de Lyon qui en livrent annuellement’io.ooo kil.
La vanilline est vendue environ .^o francs le
kilogramme, tandis que le kilogramme de
vrinillc, qui a une puissance parfumante cin¬
quante fois moins grande, vaut en moyenne
25 francs ; elle est à peu prés libre au point de
vue fiscal.
Depuis la création des usines d’Issy et de
Lyon, la vanilline étrangère n’entre plus guère
en France; auparavant, elle traversait les Iron-
tières en acquittant à la douane un droit de
5 pour 100 ad valorem, accru d’un droit sur
l’alcool employé à sa fabrication, lequel est
évalué à dix litres environ par kilogramme, l a
commission des douanes (rapport de .M. Thiery,
112 bis du tableau A de la loi du 11 janvier 1892^
avait proposé un droit fixe de |5 (rancs par
kilogramme de vanille importé; mais les dépu¬
tés coloniaux, trouvant à juste titre cette taxe
d’importation illusoire dans les circonstances
actuelles, proposent de taxer le produit chimi¬
que fabriqué en France par des usines repré¬
sentant des intérêts étrangers (sic).
Ils ajoutent, en propres termes :
< Lorsque le sucre de houille a paru, la sucre¬
rie alarmée n’a pas tardé à susciter des mesures
énergiques et la saccharine a été prohibée
Pourtant, ils n’osent pas — encore — récla¬
mer l’adoption d’une mesure aussi radicale, ni
même aller aussi loin que les Américains qui
ont, en 1906, réclamé la fabrication et la vente
du produit chimique qui concurrençait celui de
leur agriculture tropicale.
Plus simplement, ils demandent l’établisse¬
ment d'un système de taxe qui frappe le pro-
LA PARFUMERIE MODERNE
50
duit chimique d’un droit équivalent à celui que
supporte le produit du sol, et fixent à 104 francs
par kilogramme l’impôt nouveau dont ils de¬
mandent la création.
Ce chiffre de 104 francs au kilogramme, ils
ne l’établissent pas d’une façon arbitraire.Leur
raisonnement est le suivant. La vanille figure
au tableau E du tarif général des douanes pour
un droit de 208 francs et de 406 francs aux
100 kilogrammes, suivant qu’elle est en prove¬
nance d’une colonie française ou de l’étranger.
Ce qui est ainsi taxé dans la vanille, ce n’est
pas la partie ligneuse de la gousse mais le prin¬
cipe parfumant qu’elle contient dans la propor¬
tion approximative de un cinquantième de son
poids. C’est donc en réalité un droit de 104 fr.
que supporte le principe aromatique contenu
dans la vanille. 11 s'agit, affirment-ils de faire
supporter au produit artificiel la même charge
que le produit du sol sur le marché national.
Le plus simple, pour y parvenir, serait peut-
être de dégrever simplement la vanille importée
de nos colonies. Mais ce serait, paraît-il, insuf¬
fisant pour en relever le cours d’une façon
appréciable. Les auteurs du projet laissent en¬
tendre que ce dégrèvement leur paraît souhai¬
table, mais à la condition qu’il ne nuise pas è
la taxation ds la vanilline chimique. Ce qu’ils
veulent, en somme, c’est prohiber pratiquement
la vanilline pour contraindre les consommateurs
Irançais à devenir les clients obligés de l’agri¬
culture coloniale.
En entrant dans leurs vues, le Parlement
s’engagerait dans une voie dangereuse : le pro¬
tectionnisme peut avoir du bon mais son excès
comporte des dangers sérieux. Demain, il faudra
en vertu de la même thèse, supprimer l’indigo
de synthèse pour protéger l’indigo naturel, après-
demain les muscs trinitrés pour protéger les
muscs naturels dont le Tonkin commence à
recueillir des échantillons appréciés ; c’est le
commencement de la fin pour l’industrie chi¬
mique.
Les producteurs de substances synthétiques
ne le permettront pas.
Francis Marre.
LE VANILLISME
4 »
Les ouvriers qui sont occupés à la manipu¬
lation journalière de la vanille, nettoyage des
gousses, brossage, empaquetage, sont sujets à
certains accidents qu’on désigne sous le nom
de vanillisme. On en a montré tout récemment
deux exemples à la Société de dermatologie :
une femme avait une éruption érythémato-
papuleuse du cou, de la poitrine, des bras ; un
ouvrier avait les mêmes lésions qui, dans les
deux cas, étaient le résultat du travail de paquets
de vanille.
La vanille est une jolie plante vivace de la
famille des Orchidacées qui, dans nos régions
à température trop variable et trop basse, ne
pousse que dans les serres dont elle pare, du
reste, très gracieusement le faîtage, s’enlaçant
aux pilastres, courant sur les tréteaux comme
la glycine. Originaire des terres chaudes du
Mexique, de la Guyane, elle est aujourd’hui
cultivée dans un grand nombre de régions tro¬
picales, pour son fruit qui fait l’objet d’une ex¬
portation fructueuse. La gousse, qui repré¬
sente le fruit, arrive sur nos marchés sous trois
variétés : les vanilles fines, dont les gousses
noires, luisantes, avec une efflorescence cris-,
talline blanchâtre, ont 25 à 3 o cent, de lon¬
gueur; les vanilles ligneuses, moins longues,
moins foncées et moins givrées et les vanil-
lons, les uns bons, les autres médiocres, de
très petites dimensions.
L’analyse de ce fruit à arôme si fin, si péné¬
trant, donne un principe aromatique d’odeur
suave, la vanilline, qui forme ces aiguilles
cristallines brillantes, qu’on appelle le givre;
avec la vanilline on trouve une huile d’odeur
âcre, une résine molle, de la gomme, du tanin,
du sucre. Suivant l’origine de la vanille,
Mexico ou Java, on a des teneurs très variables
en vanilline. Sur les gousses de vanille on re¬
marque fréquemment des moisissures que l’on
s’efforce de faire disparaître par diverses mani¬
pulations industrielles. La vanilline s’obtient
aujourd’hui par synthèse en traitant la sève de
divers conifères ou le principe actif de l’avoine,
l’avénine ; ce produit, dont l’arôme est certai-
n.ement moins fin, moins suave que la vanil¬
line naturelle, parfume beaucoup plus; i kg de
vanilline artificielle correspond, à ce point de
vue, à 5 o kgs de vanilline naturelle. Aussi
l’emploient-on dans les glaces, les crèmes, sur
une large échelle.
Les troubles, car ce ne sont pas des accidents
bien graves, causés par la manipulation de la
vanille, consistent en irritation de la peau, dé¬
mangeaisons, éruptions, siégeant sur les’par-
ties découvertes, la face, les mains, le cou la
LA PARFUMERIE MODERNE
poitrine. Le professeur Layet, de Bordeaux,
qui a fait, il y a près de vingt-cinq ans, une
étude attentive de ces accidents professionnels,
avait relevé un certain nombre de malaises
nerveux, céphalalgie, étourdissements, lassi¬
tude, fatigues musculaires. Il admettait que
l'origine de ces manifestations cutanées et ner¬
veuses était causée à la fois par les huiles es¬
sentielles, le givre et les moisissures. Le pro¬
fesseur Gaucher croit que les éruptions des
vanilleurs sont dues, non pas aux principes
aromatiques ou aux moisissures, mais au for¬
mol, aldéhyde formique, dont on se sert pour
enlever les moisissures des gousses. Les gous¬
ses sont, en effet, dans plusieurs établisse¬
ments, lavées et brossées dans des solutions de
formol ; les ouvriers qui se munissent, comme
il est recommandé, de gants de caoutchouc,
n'ont pas d'éruptions sur les mains, mais il en
survient parfois sur la poitrine ou la face.
Le formol peut certainement jouer un rôle
dans l’étiologie de certaines éruptions, mais
par elle-même, la vanille est suffisamment irri¬
tante, quand on la manie d'une façon journa¬
lière, pour les provoquer. A l’époque où Layet
publiait ses recherches, le formol n’était pas
employé chez les vanilleurs. Du reste, la va¬
nille artificielle provoque, chez des sujets un
peu susceptibles, des irritations similaires; le
D'- Gayon éprouvait, à l’odeur de la vanille ar¬
tificielle provenant de la sève de pin. les mêmes
troubles qu’en respirant les émanations d’une
gousse de vanille ; il éprouvait aussitôt un vio¬
lent mal de tête et des démangeaisons de la
face. Il ne faut pas oublier que la vanilline
est un éther méthylique de l’aldéhyde pyrocaté-
chique, et, de ce fait, un corps qui n'est pas
inoffensif. Lors des premiers cas signalés d’em¬
poisonnements par les crèmes et les glaces à la
vanille, on incrimina le produit odorant, le
parfum, comme la cause des intoxications. Au¬
jourd’hui, on accuse avec plus de vraisem¬
blance les corps albumino'i'des de la crème et
du lait. Que ceux qui aiment l’odeur suave,
l’arome exquis de ce fruit, continuent à en
mettre dans leurs plats de desserts, ils n’en
éprouveront pas d’inconvénients. Pour les va¬
nilleurs, la question est autre et il faut recourir
à certaines précautions qui permettent d’éviter
les accidents, relativement peu graves, qui
surviennent dans certains cas.
{La Nature .
DIE GROSSEN ALPEN \^J
Die Auslâufer der Alpen erstreçken sich in
Frankreich ûber zehn Départements : Savoie,
Haute-Savoie, Isère, Drôme, Hautes und Bas-
sès-Alpes, Alpes-Maritimes, Var,'Vaucluse und
Bouches-du-Rhône.
Die Grossen Alpen im Gegensatz zu den
Seealpen umfassen theoretisch die ganze Ge-
birgsgegend, die zwischen dem Mont Viso und
dem Genler See liegt ; in RUcksicht aber auf
die aromatischen Erzeugnisse muss diese Be-
grenzung mehr nach Süden verlegt werden,
dorthin, wo ein Unterschied des Klimas sich
stàrker bemerkbar macht. Seinen Kulturen
nach scheint das Département der Basses-Alpes
noch den Grossen Alpen anzugehôren, das
Département Vaucluse dagegen dem Mittel-
meerbecken.
Die Penninischen Alpen (Mont-Blanc), und
sogar die Grajischen Alpen sind nicnts weiter
wie unfruchtbare und fast unbewohnte Eisfel-
der.
Die Savoyischen Alpen, das Massif de la
■V'annoise. die Cottischen Alpen und besonders
die der Dauphiné sind diejenigen, mit denen
wir uns hier beschàftigen. Die letzteren umfas¬
sen zwülf Hauptgebirgsgruppen, nàmlich :
Grande-Chartreuse, Belledonne, Grandes Rous
ses, Pelvoux, Olan und Taillefer, Champsaur,
Queyras und Parpaillon, Devoluy, Diois, Lans
und Vercors, und zum Schluss das Bergmassif
Entre-Drôme und Aygues und das von Ven-
toux zwischen Aygues und Durance.
Die Seealpen, mit denen wir uns demnachst
in einem Artikel beschiiftigen werden, um
schliessen, vom Standpunkt ihrer Kulturen aus
betrachtet, die Départements der Seealpen,
einen Teil der Basses-Alpes, Var, die Bouches-
du-Rhône und den tieferen Teil von Vaucluse.
Diese Gegend wird in der Hauptsache durch
die Provençalischen Alpen, das Estérel, les
Maures und die Berge von Sainte-Baume
dûrchquert.
Es wird in der Regel nicht bestritten, dass
für die Kultur von geruchgebenden Pflanzen
ein mildes Klima erforderlich ist, und in der
Tat, eine sehr grosse Anzahl iitherischer Oele,
die in fast tropischen Landern gewonnen wer¬
den, scheint diese allgemeine Annahme zu
bestiitigen.
Dank ihrer ganz einzigen Lage schien die
Côte d’Azur, jener wunderbare Küstenstrich,
der vor kalten 'Winden geschUtzt liegt und
dauernd von einer wohhvollenden Sonne über-
Hutet wird, in Frankreich so zu sagen das
Monopol für die Gewinnung von Parfums zu
besitzen. Nun ist es ja wnhr, dass die zarten
.-,-2 — LA PARFUMERIE MODERNE
Blumen unter keinem rauheren Himmel fort-
kommen würJen, eine grosse Anzahl lebens-
kriiliiger Pllanzen aber scheint die hochste
Kntwickelung in niichster Niihe des ewigen
Schnees und auf Getilden, die selbst wiihrend
vier Monatenim .labre unter der weissen Decke
verborgen liegen, zu erhalten.
Das auf die denkbar kürzeste Zeit be-
sehrankte Wachstum der Pflanzen scheint kost-
barere Produkte zu ergeben, weil sie auch
seltener sind. Düiwgesiit sind in jenen hohen
aus je 75 Kilo grünen Krautes, wahrend in
einer Hohe von 2000 Mcter 180 Kilo einer
kleinen, niedercn, schwiichlichen, zerstreut
wachsenden Pflanze mit Mühe i Kilo aiheris-
chen Oeles, von unvergleichlichem Parfum,
ergeben.
Ausser dem Lavendel Mont-Blanc liefem
die Grossen Alpen dem Parfümeriefabrikanlen
Thymianül, Quendelol, Ysopol, Origanül, die
aile an Qualitat den im TieHande gewonnenen
weit überlegen sind.
Le Rateau d'Aussois.
Regionen die Pllanzen und auch ihr Blatter-
schmuck ist karg, doch erzeugen sie ein tadel-
loses atherisches Oel, wenn auch nur in ganz
geringer Menge. Dortunten aber in der Sonne
im Ueberflusse der Lebenstatigkeit, geben die
gleichen Pllanzen eine reichliche Menge iithe
rischen Oeles von keiner besonders hervorra-
genden Qualitat.
Die treffendste Illustration giebt ohne Zwei-
fel der Lavendel. Gross, kràftig, buschig, giebL
er in den niederen, sonnigen Regionen ein
Kilo einer mitteliT.assigen Essenz (SpiekOl)
Auch der Likorlabrikant Kndet in den PUan-
zen jener Gebirgshohen wertvolle Hilfsmiiiel.
Die ersten Krautersammler in diesen unwirt-
lichen Gegenden waren Monche aller Orden,
und sie hatten es verstanden, die besten Pflan^
zen auszuwahlen und aus deren Safie und
dem Berghonig krâftige, herzstarkende Ge-
triinke anzufertigen, die liingst bei dem gros¬
sen Publikum als wohlschmeckende Likdre
beliebt sind.
Vermoge dieser Alpenkrauter erzeugen die
Likor fabrikanten Frankreichs gegenwartig
LA PARFUMERIE MODERNE ■■ ,V.)
Likôre, die nirgends auch nur anniihernd er-
reicht werden undeinen Weltruf geniessen.
Die Schafgarbe (Genepi) der Gletscher mit
so kosllichem Aroma wird swischen 2000 und
2400 Meter Hohe geerntetund ihr mit Gefah-
ren verknüpftes Einsammeln ist nicht ohne
Zauber fur den kllhnen Aelpler. Die grosse
AbsinthstauJe war in den letzten Jahren der
Gegenstand eines selir regen Handels ; ebenso
die Enzianwurzel, der Wachholder und die
Heidelbeere.
Die Alpenfrüchte haben gleichfalls einen
liegenden Gegendon gewonnen werden. Ihrc
Zubereitung ist sehrheikel undverlangt beson-
dere Vorkehrungen, indem die zerquetschte
Frucht einen ziihtiüssigen, triihen Saft giebt,
den man nicht aulhellen kann,es sei denn.dass
man ihn in das Anfangsstadium der Gahrung
eintreten liisst, letztere aber muss man recht-
zeitig unterbrechen. dà sich sonst aller Zucker
in Alkohol verwandelt. Sowohl der rohe Saft.
das lieisst ein solcher, der keine Spur von ei-
nem Eintritt in die Giihrung aufweist un haupt-
siichlich in der Zubereitung von Speiseeis,
Vallée de Beaufurt.
aromaiischen Wohlgeschraack,der den Früch-
ten der Ebene abgeht. Der Apfel, die Birne,
werden gewohnlich als frisches Ohst verschickt,
die Quitte und die Pflaume als Fruchtfleisch
oder Eingemachtes, die Himbeere, Johannis-
beere, Erdbeere, die wilde Kirsche als Saft
oJer .Syrup. Die Vereinigten Staaten von Ame-
rika sind Hauptabnehmer dieser verschiedenen
Erzeugnisse.
Die Herstellung von Fruchtsaften für Syrupe
ist sehr bedeutend in diesen Hochregionen, da
sie einen grosseren Wohlgeschmack.'besitzen
wie diejenigen, welche von Früchten in tiefer
Sorbett und Gelées Verwendung lîndet, als
auch der Saft, der von den inneren Gehauscn,
den eiweisshaltigen HestanJteilen und schwam-
migen Zellsubstanzen (Parenchym) befreit
ist, wird ohne einen antiseptischen Zusatz
nach demPasteurisieren, aufbewahrt. Gcwissc
Fabrikanten concentrieren diese Eruchtsalie
im luftleeren Raum bis zu 35 Grad Baume,was
ihren Versand ohne besondere N'orsichtsniass-
regeln bei verkieinertem Volumen zuliisst.
Auch die Drogenbranche, die Arznei-und
Kriiuterkunde verdankt den Grossen Alpen die
Alpenlinde, den Lavandel,dieTannenknospcn,
LA PARFUMERIE MODERNE
das wilde Veilchen, das Stiefmütterchen, den
Gamander, den Ehrenpreis, die Holunderblü-
then, die Salbei, den Rainfarn, und noch eine
ganze Reihe anderer Vertreter des Pflanzen-
reiches, deren Erwiihnung zu weit führen wlir-
de. Auch den Kirsch-Loi beer wird man bald
unter den letzteren aufzulühren haben, da die
neuerdings durch die Baumschule von Gap
gemachten Versuche hinsichtlich seiner Accli-
matiiierung in den besagten Regionen schon
ausserordentlich befriedigende Resultate gege-
ben haben.
Eine besondere Anführung verdienen auch
noch die behordlichen Unterstützangen, die
dem Alpengebiete zugestanden werden behufs
wissenschaftlicher Forschung, Anpflanzung,
Sàmlingen, Acclimatisierungen etc. Die Stadt
Gap, wie bereits aus dem oben Gesagten her-
vorging, hat eine Baumschule ins Leben geru-
fen und damit einen Alpengarten verbunden,
zum genauen Studium der Landesflora, ein
Beispiel, das Nachahmung verdient.
Die Bevolherung dieser hochgelegenen Ge-
geriden nimmt regen Anteil an den Umwâlzun-
gen in den einschlagenden Industrien, und es
unterliegt keinem Zvveifel, dass mit der fort-
schreitenden genauen Kenntnis der Erzeugois-
se bald überall die modernsten Verfahren zur
Gewinnung der aromatischen Grundstoffe in
-Anwendung homme n.
G. E. Otto.
NÉROLI ET fleurs D’ORANGER
Depuis 1907 on paraît se préocuper sérieuse¬
ment, en Tunisie, du développement qu’il con¬
viendrait de donner à la culture de l’oranger-
bigaradier et de l’installation d’usines d’essais
pour la distillation de lafleur d’oranger, indus¬
trie qui, comme on le sait, constitue une
cette exploitation rémunératrice et d’éviter
autant que possible, comme cela s’est déjà
produit à maintes reprises dans, l'industrie des
parfums, l’ingérence des industriels allemands
et anglais qui canalisent ainsi à leur profit des
sources d’importants bénéfices. Les débouchés.
CliîSÈ (( Par!umer:e Moderne n.
Vue Générale de Grasse.
branche importante de la parfumerie en Pro¬
vence. La région de Nabeul accidentée et
abritée paraît très favorable à la culture des
Citrus, comme du reste de la plupart des plan¬
tes et fleurs à parfum du sud de la France. 11
convient aux capitaux français de se réserver
notamment des essences et eaux de fleur d’oran¬
ger, peuvent être considérablement augmentés;
l’exportation en Angleterre se chiffrait en
1906 par plus de 3 millions de francs.
En France, la zone de l’oranger est circons¬
crite à la Basse-Provence et c’est dans le
— LA PARFUMERIE MODERNE
département des Alpes-Maritimes que l’on
exploite l’oranger pour la production des
essences. Les principaux centres producteurs
sont par ordre d’importance : Vallauris, Golfe
Juan, Le Cannet, Le Bar, Nice, Saint-Laurent,
Antibes, Biot, Saint-Jeannet, Mougins, Gattiè-
res, Gaude, Cannes, Vence, Saint-Paul et la
Colle. Les environs de Nice cultivent plutôt
l’oranger doux, le citronnier se trouve dans la
région de Menton, et Vallauris est le centre de
l’oranger amer, bigarade, le plus important
pour la parfumerie.
La statistique indique, pour la seule
commune de Vallauris, Golf^e-Juun compris,
une production annuelle de 85o.ooo kil. de
fleur d’oranger; viennent ensuite Le Cannet
avec aéo.ooo kil., Le Bar avec 200.000 kil., Nice
Les prix de la fleur d’oranger ont subi de
notables variations. En 1878, le prix descendit
jusqu’io.35 lekilog.; en 1880, à 0.60; en 1889,
les cours remontèrent à i franc; en 1888, à
i.Go; en i883, on vendit le prix exceptionnel
de 3 fr. le kilog. Les cours retombèrent avec
les meilleures récoltes. Ces années dernières,
la production étant toujours médiocre à cause
des maladies de l’orar.ger et des circonstances
atmosphériques peu favorables, les prix sont
restés élevés, et il faut prévoir pour 1909 un
cours de 1.70 et même 2 francs, correspon¬
dant à une valeur du Néroli de près de
1.000 fr. le kilog.
On peut prévoir des cours beaucoup plus
bas, si la culture de l’oranger-bigaradier s’étend
en .Algérie et en Tunisie.
avec 180.000 et ainsi en décroissant jusqu’à la
localité de la Colle qui produit en moyenne
’i 3.000 kil.; Le total de la production pour le
département des Alpes-Maritimes atteint
1 .225.000 kil., en bonne année on peut récol¬
ter 3 millions de kilogs de fleur d'oranger.
Cttie année il ne faut compter, après l’hiver
rigoureux que nous venons de subir, que sur
une demi-récolte soit 1.5oo.ooo kil.
La Parfumerie de Grasse absorbe les trois
quarts de la récolte ; le restant est travaillé à
Cannes, Vallauris, Golfe-Juan. Les industriels
sont approvisionné par des commissionnaires
ou des courtiers qui font leurs livraisons de
très bonne heure. Dès 1904 une coopéra¬
tive groupant 1.200 producteurs, récoltant
i.Soo.ooo kil. de fleur, d’oranger, s’est consti¬
tuée pour traiter avec les parfumeurs.
Le bigaradier à fruits amers, qui produit la
fleurdite Bouquetier, petite et très odorante.'res-
semblant à la Heur du jasmin, est préféré pour
son rendement et sa finesse aux variétés
grosses et demi-grosses. L’oranger doux n’est
pas utilisé pour la fabrication de l’essence de
Néroli. Les branchages, les feuillages et les
fruits verts sont soumis également à la distil¬
lation et donnent de l’essence dite Petiigrjin.
f.’essence obtenue du Brout, c'est-à-dire des
jeunes branches enlevées par la taille, sert à
préparer ou plutôt falsifier des produits où
seul le Néroli devrait entrer.
Les quantités de branchages et feuilles mises
en reuvre dépendent de la situation du mar¬
ché du Néroli, et de la fleur d’oranger. Elles
sont en moyenne de 1.5oo.000 kil., payées à
raisonde 10 fr. les 100 kil. 11 en faut environ
PARFUMERIE MODERNE
5 oo kil. pour produire i kîl. d’essence de petit-
grain. Cette essence, produite exclusivement
du bigaradier, est infiniment supérieure aux
essences exotiques et pour la fabrication des¬
quelles les branches de toutes les variétés de
citrus sont utilisées.
I.es fruits cueillis à l'approche de la ma¬
turité sont zestés, l’écorce donne par expres¬
sion l’essence d’orange amère ou bigarade, ou
l’essence d’orange douce ou Portugal selon le
cas. Les écorces séchées sont, en outre, l’objet
de transactions importantes ; on récolte les
fruits au moment où ils commencent à jaunir;
en décembre-janvier ; on enlève l’écorce en
lanières, désignées à Grasse sous le nom de
coulanes, lesquelles sont ensuite séchées et
livrées à la droguerie, l’herboristerie, la phar¬
macie, la distillerie, etc. Les fruits destinés à
cette fabrication
sont payés 5 à
6 fr. les too ki-
logr. Dans les
Alpes - Mariti¬
mes, l’utilisa¬
tion annuelle se
chitfrc par une
moyenne de
z.Soo.ooofrjits,
dont Soo.oôo
oranges douces.
On retire envi.?^
ron 120.000 ki-
logr. d’écorce.
Ce genre d’in¬
dustrie s’exerce
principalem ent
à Nice.
Mais la Heur
du Bigaradier
Bouquetier d c
Nice est seule utilisée pour la production du
Néroli authentique. On récolte les fleurs en
avril et mai, tous les deux jours, soit à la main
pour les essences de haut prix et en prenant les
fleurs bien épanouies, soit en recevant la ré¬
colte sur des draps ou des bâches. Une bonne
ouvrière, payée i fr. 5 o par jour, peut récolter
dans une journée lo kilogs de fleurs, lesquelles
sont ramassés soigneusement, mises en sacs et
livrées à l’industriel qui doit les utiliser immé¬
diatement ou les étendre pour éviter la fermen¬
tation qui se produit très vite et détruit tous
les produits aromatiques de la fleur.
Cueillette de la
Le rendement annuel d’un hectare de bigara¬
diers varie de 2 . 5 oo à 4.000 kilogs de fleurs,
selon l’âge des sujets. Les i .000 kilogs de feuil¬
les donnent de 2 à 3 kil. de;?e/î/g^rai’n, le même
poids de fleurs fourni i kil. 200 de néroli. Au dé¬
but, quand la fleur est peu avancée en maturité,
le kilogramme de fleurs donne 70 centigrammes
de néroli, plus tard, du 10 au 3 i mai, on peut
obtenir i gr., i gr .,5 d’essence par kilog.
Le néroli n’est pas le seul revenu du distilla¬
teur. Dans l’alambic on verse avec la fleur, en
chargeant la chaudière, environ i 5 litres d’eau
par 10 kil. de fleurs. Cette eau revient à peu
près en totalité, au sortir du serpentin, c’est
Veau de Jleurs d’oranger ordinaire qui est ven¬
due de 1,25 à i, 5 o le kil. La Pharmacopée Belge
a prévu la fabrication par le pharmacien d’une
eau aromatique par agitation d’essence de né¬
roli avec de l’eau
distillée. Maints
fabricanisétran-
gersont préparé
dans ce but des
essences misci¬
bles dans l'eau,
mais 1 e résul¬
tat n’a pas lé-
ponduà l’attente
générale, les
eaux, ainsi pré¬
parées,n’ont que
de très loin l’a¬
rôme dé.icieux
del'eau distillée,
etcette pratique
n’a aucun suc-
Pour obtenir
fleur d’oranger. le néroli, on ver¬
se dans l’alam¬
bic poids égal d’eau et de fleurs, l’eau et l’es-
cence sortent en même temps du serpentin.
L’essence dont le poids spécifique n’est que
0,870 à 878 reste à la surface (1). On l’aspire à
l’aide d’une petite pompe et la verse dans les
récipients disposés pour la recevoir; ce sont
des flacons de cuivre qui la conservent à l’abri
de la lumière. L'eau de fleur est versée dans
de grandes cuves en cuivre étamé ou piles ayant
ordinairement une contenance 20 à 22 hectoli¬
tres. Le néroli entre surtout dans la composi¬
tion de l’eau de Cologne où on le remplaçe,
pour les produits bon marché par l’essence de
La récolte dure environ vingt jours, pendant
lesquels la distillation ne s’arrête ni jour ni
nuit. Le retard considérable de la floraison di¬
minuera, encore cette année, le temps disponi¬
ble pour ce travail, un dicton local dit, en effet :
Récolte qui commence tôt finit tard, récolte qui
commence tard finit tôt.
(i) Le néroli contient des terpènes (limonène) du
linalool, de l’anthranylate de méthyle, de l’indol
du scatol et des constituants inconnus, sa compo¬
sition est très variable, selon la provenance des
fleurs : le neroli de la région de Vence, par exem
pie, lasise quelquefois déposer au mélange réfricé-
rant des cristaux d’anthranylate de m., alors oue
les autres nérolis restent entièrement liquides ^
LA PARFUMERIE MODERNE
petitgrain ou l’essence de néroli artificielle,
dont la base est la proportion alcoolique de
cette même essence de petitgrain. L’essence
de néroli bigarade est généralement falsifiée
avec des produits similaires des espèces du
même genre botanique on citrus. Ces additions
sont à peu près impossibles à constater. La
réaction suivante peut donner quelques indi¬
cations :
Verser cinq gouttes d’essence dans un ti.be à
l’essence d’orange, mais avec l'acide, le petit¬
grain est jaune orange clair, alors que le Por¬
tugal de l'écorce est jaune citron.
IJEssencc de fleur d’oranger obtenue par des
dissolvants volatils est maintenant labriquée
sur une grande échelle, elle fait une concur¬
rence sérieuse au néroli obtenu par distillation,
à cause de sa fraîcheur d’arôme et de 1 identité
absolue de son odeur avec cellede la fleur fraî¬
che, alors que celle du néroli est toute diflé-
Cticht II Pirtumerie Modenu »
Une distillerie au milieu des orangers.
essai, ajouteri c.c. d’acide chlorhydriquepuret
agitera froid. La couleur passe du jaune citron
au rouge brun, au bout d’une minute ajouter 7
à 8 c.c. d’alcool à 90" la coloration, suivant le
produit essayé, vire au jaunâtre et passe rapi¬
dement au rose si l’on a affaire au néroli biga¬
rade vrai. Elle tourne au jaunâtre et passe au
rose franc si l’on a affaire au néroli portugal,
de plus le néroli bigarade est jaune orange en
présence de l’acide, alors que le néroli portugal
est brun rougeâtre. Le petitgrain reste incolore
après addition d’alcool, il en est de même avec
rente. Son emploi est maintenant courant dans
de nombreuses préparations et il n’est pas dou¬
teux qu’il s’étende de plus en plus.
Terminons cette étude succincte en disant
qu’un bigaradier n’est en plein rendement qu'à
l’âge de 10 à i 5 ans, il est planté après six ans
de pépinière, en pleine terre, greffé après deux
ans, sa complète vigueur n’e't obtenue qu’après
quatre ou cinq ans; il rapporte alors 14 à iti
kilogs de Heurs par pied, soit 3 . 5 oo kilogs à
l’hectare.
Henri Bi.in.
LES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE
Les Propriétés de la Reine des Prés
La reine des Prés ou Vignette a une fleur
dont les habitants de la ]campagne se servent
pour préparer des tisanes. On fait des infu¬
sions avec 10'à 20 grammes de ces fleurs par
litre d’eau.Son action serait tonique, exciterait
la sudation et la diurèse, c’est-à-dire la quan¬
tité émise des urines. Dans les fièvres,en géné¬
ral et les rhumatismes en particulier, la Reine
des Prés aurait du succès.
Dans cette fleur, existe en effet, l’acide sali-
cylique dont les propriétés antifébriles et anti-
rhumatismales sont bien connues.
5« — LA PARFUMERIE MODERNE
Préparée chimiquement c’est une poudre
blanche cristalline de saveur sucrée et un peu
irritante. A cause de son action caustique sur
la muqueuse de l’estomac,on utilise surtout un
des sels de cet acide : le salycilate de soude.
.A l'extérieur, l’acide salycilique détache la
couche cornée de l'épiderme quand on l'appli¬
que sur la peau. Il fait partie de tous les cori-
cides dont voici une formule :
.Acide salicylique . i gramme
Acide lactique- i —
Collodion. 20
Le salicylate de soude à la dose de 6 à 8gr.
par jour combat les fièvres, le rhumatisme,
l’accès aigu de goutte. Son action antiseptique
le fait prescrire dans les suppuiations du rein
ou de la vessie, dans la calculose biliaire ; il
excite la sécrétion de la bde et s’oppose à l’in¬
fection des canaux du foie.
On le prescrit par paquets dans de la bière
qui masque son amertume ou dans la potion
suivante :
Salicylate de soude. 6 grammes
Bicarbonate de soude... 2
.'^irop de gomme. 80 —
Rhum. 10 —
Par cuillerée à soupe d’heure en heure.
Parmi les autres dérivés de l’acide salicylique
il faut citer encore le salol qui se donné dans
les inflammations de la vessie en cachets de
O gr. 5 o deux par jour.
C’est un salicylate de phénol qui se décom¬
posé ainsi dans l'intestin. Le salicylate de bis¬
muth combat les diarrhées (4 à 8grammes par
jour en cachets).
Le salicycate de méthyle est versé deux fois
par jour à la dose de 5 o à 100 gouttes sur de
la gaze, recouverte d’un imperméable et appli¬
qué sur les articulations atteintes de rhuma¬
tisme.
C’est un remède externe. Concurremment
on fait avaler du salicylate de soude dont on
réduit la dose à 4 grammes par jour. Dans le
lumbago on calme les douleurs avec des onc¬
tions avec le mélange que voici :
Salicylate de Méthyle.. 10 grammes
Chloroforme... 5 —
Baume tranquille . lao —
On trouve à l’état de naturel ce sel dans l’es¬
sence de 'Wintergreen. Enfin les composés
salicyliques augmentent en nombre avec les
progrès de la chimie. Je citerai le salicylate de
quinine, la salipyrine ou salicylate d’antipy¬
rine ; le salophère et beaucoup d’autres encore
qui ont une action antithermique.
Journal de la Santé
DEUXIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL
pour la Répression des Fraudes concernant les Denrées alimentaires
les Produits chimiques, les Matières premières de la Droguerie, les Huiles essentielles et Matières arcmatiques
les Eaux minérales. (PARIS, Octobre 1909).
Sous le haut patronage de
Monsieur RUAU, Ministre de l’Agriculture;
Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Prési¬
dent du Conseil ;
.Monsieur le Ministre du Commerce ;
Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat de la
Cuerre ;
Monsieur le Président du Conseil Municipal
de la "Ville de Paris :
.Monsieur le Président du Conseil Général du
Département de la Seine.
COMITÉ D'HONNEUR
Présidents :
MM. le Dr d’Arsonval, Membre de l'Institut
et de l'Académie de Médecine; Pro¬
fesseur au Collège de France.
Paul B01.0, Conseiller du Commerce
extérieur de la France; Délégué géné¬
ral de la Société universelle de la
Croix-Blanche de Genève.
MM. le Dr Bouchard, Membre de l’Institut et
de l’Académie de Médecine; Profes¬
seur à la Faculté; Médecin honoraire
des Hôpitaux.
le Dr J.-B.-A. Chauveau; Membre de
l’Institut de l’Académie de Médecine:
Professeur au Muséum.
J. Dupuv, Sénateur, ancien Ministre de
l’Agriculture.
Decker-David, Député du Gers, Prési¬
dent du Groupe agricole h la Chambre
des Députés.
le Dr Armand Gautier, Membre de l'Ins¬
titut et de l’Académie de Médecine ;
Professeur à la Faculté de Paris.
Maquenne, Membre de l'Institut ; Profes¬
seur au Muséum d’Histoire naturelle.
Mascuraud, Sénateur.
Mirman, Directeur des Services d’Hv-
giène et de l’Assistance publique au
Ministère de l’Intérieur.
le Dr Regnard, Membre de l’.Académie de
LA PARFUMERIE MODERNE
Médecine; Dire.teur de l'InstitJt na¬
tional agronomique.
.M.M. le D'" Roux (Emile), Membre de l'Institut
et de l’Académie de Médecine ; Direc¬
teur de rinstitut Pasteur.
leDrTHOiNOT (L.^, Professeur à U Fa¬
culté de Médecine ; Inspecteur général
des Services techniques d’Hygiène.
Vaii.lard, Membre de l'Académie de
Médecine; Professeur au Val-de Grâce.
ViUER (Dr.), Sénateur, ancien Ministre
de l’Agriculture ; Président de la So¬
ciété Française d'encouragement à
l'Industrie Laitière.
COMITÉ EXÉCUTIF
(Bureau)
Frésident :
M. le Dr Bordas, Professeur suppléant au
Collège de France; Directeur des l.a-
boratoires du Ministère des Finances;
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬
giène publique de France.'
Vice-Président :
M. Eug. Roux, Doctéur ès-sciences, Chef
du service de la répression des fraudes
au Ministère de l’Agriculture ; Membre
du Conseil supérieur d’Hygiène publi¬
que de France.
Secrétaire Général :
M. Ch. Franche.
Secrétaires :
.MM. Cai.vet, Chimiste en chef du l.aboraioirc
central du Ministère des Finances.
Bruno, Chimiste en chef du Laboratoire
central du service de la Répression des
fraudes au Ministère de l’. 4 griculture.
Trésorier :
.M. Maurice Rivière.
P R E y\ I K R E S F. C 1 1 O .N
Technologie Alimentaire
Président :
.M . .Muntz, Membre de l’Institut, Professeur-
Directeur des Laboratoires de Chimie
de l'Institut national agronomique de
Paris.
Vice-Présidents :
M.M. G. Bertrand, Professeur à la F'acuitc
des Sciences et Chef de service à
l’Institut Pasteur.
J. Cahen, Secrétaire de la Chambre Syn¬
dicale de l’Industrie des Conserves ali¬
mentaires de F'rance.
Gazelle, Secrétaire général de la Société
des Viticulteurs de France.
Paul F'orsans, Président du Syndicat
national du Commerce en gros des
Vins, Spiritueux et Alcools de France.
MM. Gayon, Correspondant de l’Académie des
Sciences ; Doyen honoraire de la Fa¬
culté des Sciences de Bordeaux.
G. Gérald, Député de la Charente.
Gervais (Paul), Vice-Président de la
Société des Viticulteurs de France.
Karcher, Président de la Chambre Syn¬
dicale des Brasseurs de Paris.
Liouvii.le, Secrétaire général du Syndi¬
cat national de Viticulture de F'rance.
Gaston Mesier, Sénateur, Président de
la Chambre Syndicale des Chocolaiiei s.
Prevet, Président de l’Union des Syndi¬
cats de l’.Alimenialion en gros de
F'rance.
Reonaui.t-Dksroziers, Membre de la
Chambre de Commerce de Paris.
Rouviek, Sénateur des Charentes.
Secrétaires :
M.M. Ch. Girard, Chef des Travaux pratiques
à l'Institut natio.nal agronomique.
Rucques, Chimiste-expert des Tribunaux.
Secrétaires adjoints :
iMM. Goupil, Préparateur au Collège de F'rance.
Jacomet, Chimiste principal au Labora¬
toire central du Ministère des Fi¬
nances.
Lucas, Ingénieur-agronome.
Muttelet, Docteur ès-sciences. Chi¬
miste au l.aboratoire central de la Ré¬
pression des fraudes.
Touplain, Chimiste principal au Labo¬
ratoire central du Ministère des Fi-
Vrroux, Chimiste au Laboratoire central
de la Répression des fraudes.
DEl \IK.MK SEC l'IO.N
Hygiène
Président :
M. le Dr Landouzy, Membre de l'Academie
de Médecine; Professeur-Doyen de la
F'aculté de Médecine de Paris ; mem¬
bre du Conseil supérieur d'Ilygiene
publique de F'rance.
Vice-Présidents .
.M.M. le Dr Raphaël Blanchard, Membre de
l'Académie de Médecine; Professeur a
la Faculté de .Médecine,
le Dr CAt.METTE, Membre correspondant
de l’Académie des Sciences et de l'.Aca-
démie de Médecine; Directeur de l’Ins¬
titut Pasteur de Lille; .Membre du
Conseil supérieur d'Hygiène publique
de France.
le Dr CouRMONT (J.), Professeur d'Hy¬
giène à la Faculté de Médecine de Lyon;
Membre du Conseil supérieur d'Hy¬
giène publique de France.
LA PARFUMERIE MODERNE
r.o
MM. le D'' Lk.moi.nk, Médecin principal de i'"
classe; Professeur d’Hygiène militaire
à l’Ecole d’application du Service de
Santé au Val-de-Grâce ; Membre du
Conseil supérieur d’Hygiène publique
de France.
le Dr Ogikr, Docteur ès-sciences ; Direc¬
teur du Laboratoire de Toxicologie de
la Préfecture de Police ; Membre du
(ionseil supérieur d'Hygiène publique
de France.
le Dr PoTTEviN, Secrétaire du bureau in¬
ternational d’Hygiéne ; Auditeur au
Conseil supérieur d’Hygiène publique
de France.
Secrétaires :
.MM. le Dr Albah.vry, Docteur ès-sciences.
le Dr G. Broi ardei.. Médecin des Hôpi¬
taux; Auditeur au Conseil supérieur
d’Hygiène publique de France.
Kohn-Abrest, préparateur au Laboratoire
de Toxicologie de la Prélecture de
Police.
le Dr Lortat-JACOB, Chef de clinique à
la Faculté de Médecine de Paris.
TROISIÈME SECTION
Matières premières de la Droguerie. — Huiles
essentielles et Matières premières Aromatiques.
— Produits Chimiques. — Eaux Minérales.
Président :
.M. Guignard, Membre de l'Institut; Direc¬
teur del’Ecolesupérieurede Pharmacie;
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬
giène publique de France.
Vice-Présidents :
MM. Ed. Bonjean, Chef du Laboratoire et
Membre du Conseil supérieur d’Hy¬
giène publique de France.
Chenai., Industriel, à Paris.
Darasse, Président du Syndicat général
de la Droguerie française.
FIcre, Président de la Chambre syndicale
du Commerce et de l’Industrie des Eaux
minérales naturelles et Etablissements
thermaux.
Grimbert, Professeur à l’Ecole supérieure
de Pharmacie; Directeur de la Phar¬
macie Centrale des Hôpitaux.
E. Perrot, Professeur de Matière médi¬
cale à l’Ecole supérieure de Pharmacie
de Paris.
Pii.i.ET, Président du Syndicat central
des Huiles essentielles et Matières pre¬
mières aromatiques.
Secrétaires :
MM. Fayolle, Chef de Laboratoire à l’Ecole
supérieure de Pharmacie de Paris,
Expert près les Tribunaux de la Seine.
M. Kling, Docteur ès sciences. Chef des
Travaux pratiques à l’Ecole de Physi¬
que et Chimie de Paris.
Avec la persévérance et la sagacité qui carac¬
térisent les conceptions puissantes, la Croix-
Blanche DE Genève poursuit activement la réa¬
lisation de son œuvre humanitaire.
Au lendemain du Congrès de Genève (septem¬
bre 1908), premier acte de la tétralogie qu’elle
avait instituée en vue de la répression des
fraudes, à la fois sauvegarde de la santé publi¬
que et protection du commerce honnête, elle
provoquait (Bruxelles 7-9 décembre 1908', une
Conférence consultative, tendant à la réglemen¬
tation d.; la fabrication de lu saccharine et h la
suppression effective de son e.uploi dans l’ali¬
mentation ; cette conférence, à laquelle 1 3 Etals
étaient représentés, détermina la constitution
immédiate d'un Bureau ijiternational destiné à
servir d’intermédiaire entre les gouvernements
et la Croix-Blanche pour la réalisation prati¬
que de son projet.
Dans le même temps, elle créait une publi¬
cation mensuelle, les Annales des Falsifications
avec la pensée de réunir en cet organe spécial
les travaux de science pure et de technologie
industrielle, les documents d’ordre juridique,
administratif et législatif; en un mot toutes les
données susceptibles de répondre aux besoins
a"tuels des Producteurs-commerçants aussi bien
qu’à ceux des Experts. Ces prévisions étaient
justifiées, puisque quelques mois ont. uiTi pour
que soit assurée à la Croix-Blanche une colla¬
boration sans cesse croissante de tous ceux qui,
avec elle, voient dans la répression îles fraudes
une œuvre de haute moralité.
Aujourd’hui, toujours constante dans son as¬
piration à grouper en une action commune les
efforts des représentants autorisés de la Science,
du Commerce, de l’Industrie et des Services
administratifs, elle convie toutes les compé¬
tences intéressées au deuxième Congrès Inter¬
national pour la Répression des Fraudes con¬
cernant les Denrées Alimentaires, les Produits
Chimiques, les Matières premières de la Dro-
guerie, les Huiles essentielles et Matières aro¬
matiques, les Eaitx Minérales.
Lors de son Assemblée générale de clôture,
le Congrès de Genève a décidé que ce deuxième
Congrès de la Croix-Blanche tiendrait ses
assises à Paris, en 1909, et que la mission de
procéder à son organisation serait confiée au
Bureau de la Délégation française.
C’est donc au nom du Comité d’organisation
que nous avons le plaisir de vous inviter à
prendre part aux travaux du Congrès de Paris
qui tiendra ses séances dans la première quim
zaine du mois d’octobre 1909 et dont l’objet
LA PARFUMERIE MODERNE ' ' — <!l
est de continuer l’œuvre du Congrès de Genève
par l’examen, au double point de vue de la
loyauté commerciale et de la santé publique,
des opérations et des pratiques que les produc¬
teurs et les commerçants jugent nécessaires
pour répondre à la fois aux besoins de la
fabrication et aux exigences du consommateur.
Deux sections ont été prévues à cet eflét en
ce qui concerne les matières alimentaires;
ire Section : Technologie Alimentaire, consti¬
tuée par les producteurs et les commerçants
soucieux de soumettre leurs desiderata à l’ap¬
préciation des Hygiénistes.
2* Section : Hygiène Alimentaire, dont les
membres auront fonction d’examiner les pro¬
positions de la iro Section et de formuler sur
chacune un avis motivé qui servira de hase
aux discussions et aux décisions des Assemblées
générales.
Une Sme Section comporte le programme
tout spécial des matières premières de la Dro¬
guerie, Huiles essentielles et Matières aroma¬
tiques, Produits chimiques et Eaux Minérales.
Sa composition mixte — Industriels ou Impor¬
tateurs et Techniciens réunis — réalise en quel¬
que sorte la synthèse des Congrès de la Croix-
Bu.tNCHK,
Pour l’élahoration de cette méthode de
travail, nous avons été heureux de rencontrer
une collaboration étroite et dévouée de tous
les groupements professionnels français, sans
exception, dont le précieux concours ne saurait
être que des plus favorables à l'œuvre du Con¬
grès. C’est ainsi que les Délégués- Rapporteurs
dont le rôle est de servir d’intermédiaires entre
le Comité d’Organisation et les producteurs,
ont été choisis par ces derniers et présentés au
Bureau du Congrès qui, sans discussion, sans
examen même, leur a ménagé un accueil égale¬
ment sans réserve.
D’autre part, l’Etat et la Ville de Paris ont
joint leur patronnage à celui des membres émi¬
nents du Comité d’Honneur et, de ce fait, des
réceptions officielles seront inscrites au pro¬
gramme des travaux du Congrès qui sera ulté¬
rieurement adressé aux adhérents, auxquels
nous pouvons dès maintenant assurer que tou¬
tes dispositions seront prises afin de procurer
les commodités matérielles aux congressistes,
notamment en ce qui concerne le logement
pendant leur séjour à Paris, ainsi que les ré¬
ductions sur les prix du transport par les Com¬
pagnies de chemin de fer.
Dans l’espoir de vous compter prochaine¬
ment au nombre des adhérents au Congrès de
Paris, nous vous prions d'agréer, M.. les
assurances de nos sentiments les plus distin¬
gués et dévoués.
Hoi r i-e Burkau du Comité d’Org.\nis.\tion ;
Le Secrétaire Général du deuxième Congrès
de la Répression des Fraudes, Ch. FRANCHE.
Prière d’adresser :
I" Les adhésions et le montant des cotisa¬
tions à M. le Trésorier général, ili. place IVii-
dôme, Paris.
■JO Toutes les communications techniques ou
demandes de renseignements à M. Ch. Fran¬
che, Secrétaire général du Congrès, ifi, place
Vendôme, Paris.
RÈGLEMENT
Article premier. — Le deuxième Congrès
international pour la répression des fraudes
alimentaires et pharmaceutiques sera tenu à
Paris, en octobre 1900.
Art. 2. — Le Congrès comprend des Mem.
bres donateurs, des Membres titulaires et des
Membres associés.
1“ Me.mbres donateurs. — Peut faire partie
du Congrès au titre de donateur toute person¬
ne qui aura versé la somme d'au moins 100
francs.
Les .Membres donateurs prennent une part
eflective aux travaux du Congrès et en reçoi¬
vent les publications. Leur nom figurera îi la
tête de la liste des Membres du Congrès.
2" Membres titit.aires. — Peuvent faire par¬
tie du Congrès au titre de .Membre titulaire
toute personne et toute collectivité qui aura
versé la somme de 20 francs.
Chacune des collectivités inscrites nominati¬
vement à la catégorie des Membres titulaires
peut être représentée par un ou plusieurs dé¬
légués : dans ce dernier cas, le montant de la
cotisation de participation devra être acquittée
pour chacun d’eux.
Les Membres titulaires prennent une part
effective aux travaux du Congrès et en reçoi¬
vent lès publications.
3» Membres associés. — Peuvent être asso¬
ciés les personnes faisant partie de la tamille
d'un Membre donateur ou titulaire (lemme,
frères, sœurs, fils, etc.) qui auront versé la
somme de 10 francs.
Les Membres associés jouissent, au même
titre que les Membres titulaires, de tous les
avantages accordés par les administrations
publiques sur le prix de transport.
Ils ne reçoivent pas les publications du Con¬
grès, ne prennent part ni aux votes ni aux dis¬
cussions et ne peuvent faire des communica¬
tions. Ils sont invités aux fêtes et aux récep¬
tions officielles ; ils assistent aux séances.
Art. 3. — Les reçus réguliers émanant du
Trésorier et signés de lui assurent, seuls, l’ins¬
cription effective au Congrès, ainsi que la re¬
mise de la carte et des publications. Cette carte
sera nécessaire pour pouvoir assister aux séan¬
ces et profiter des avantages faits aux Membres
du Congrès. Les reçus provisoires délivrés
par les Comités régionaux ou étrangers ne peu¬
vent en tenir lieu.
LA PARFUMERIE MODERNE
«2
Art. 4. — En faisant parvenir leur cotisa¬
tions au Trésorier, 16 , place Vendôme, Paris,
les Membres du Congrès devront indiquer lisi¬
blement leurs nom, prénoms, qualités et adresse
et joindre leur carte de visite.
Art. s. — En dehors des autres avantages
(particulièrement intéressants pour ce qui con¬
cerne le prix des transports) et outre le volume
des rapports préliminaires et des résumés qui
leur sera distribué avant l’ouverture du Con¬
grès, les Membres donateurs et titulaires au¬
ront droit aux autres publications et aux comp¬
tes-rendus du Congrès.
Art, 6. •— Les langues officielles du Congrès
sont l’allemand, l’anglais, le français etl’italien.
Dans chaque pays, les rapports à présenter
au Congrès doivent être adiessés au Secrétaire
de la délégation du dit pays avant le i 5 juin
1909.
Art. 7. — Le Congrès comportera ;
io Une séance générale d’ouverture ;
20 Des séances de sections pour la lecture et
la discussion des rapports ;
3 » Des séances générales préparées pour la
discussion et l’approbation des rapports des
sections ;
40 Une séance générale de clôture ;
50 Des excursions ;
6“ Des fêtes et réceptions.
Le programme définitif de l’emploi du temps
sera publié ultérieurement.
Le président de chaque séance a la police
de l’assemblée ; il donne et retire la parole
suivant les règles parlementaires.
Art. 8. — Il ne sera pas accordé pour une
lecture ou un discours plus de quinze minutes,
et les orateurs qui prendront part à la discus¬
sion ne pourront parler plus de cinq minutes
chacun. Les orateurs devront remettre le jour
même, au secrétariat de chaque section, le ré¬
sumé manuscrit des observations qu’ils auront
formulées en séance.
Art. 9. — L’étude des questions qui seront
soumises aux délibérations du Congrès est re¬
partie en sections.
Le bureau de chacune tles sections sera nom¬
mé par la Commission d’organisation, mais il
sera complété par les sections, afin d’adjoindre
aux titulaires français des collègues étrangers.
Chaque section résumera ses travaux sous
forme de propositions ou de conclusions, qui
seront présentées par écrit aux séances pléniè¬
res. Le droit d’amendement n’en reste pas
moins entier, mais les discussions ne pourront
s’ouvrir que sur des propositions écrites et
transmises au bureau.
Art. 10. — Dans sa séance de clôture, le
Congrès désignera le siège de sa prochaine
réunion.
LE NOUVEAU TARIF DOUANIER DES ÉTATS-UNIS
Voici, d’après Theamerican perfumeràe New-
York, quelles seront les nouvelles taxes, si le
nouveau bill Payne renaplace le fameux bill
Dingley.
Toutes les huiles essentielles, essences dis-
tillées,et tout les produits mélangés en dérivant,
toutes les compositions chimiques, mixtures
sels et graisses qui ne sont pas stipulés spécia¬
lement aux paragraphes i et 2, payeront un
droit de 25 0/0 ad valorem. La plupart des
matières premières pour la parfumerie et la
savonnerie seront donc soumises aux taxes
alors que, sous le tarif Dingley 90 0/0 de ces
matières, y compris la graisse d’enfleurage ne
payaient aucun droit d’entrée. Le nouveau bill
prévoit une définition exacte de ce qui doit être
compris sous le terme de graisse d’enfleurage.
L’essence de menthe fait exception : non
seulement le droit de 25 0/0 ad valorem ne lui
sera pas applicable, mais encore le droit actuel
de 5 o cents par livre est abaissé à 25 cents.
Tous les articles de parfumerie,y compris les
eaux de toilette et de Cologne, les articles de
fantaisie, sachets ou autres, toutes les prépara¬
tions pour les cheveux, la bouche, les dents ou
la peau tels que cosmétiques, dentifrices, pou¬
dres et pâtes, les fards ou autres teintures,
pommades, poudres et tous les articles de toi¬
lette payeront :
1" S’il contiennent de l’alcool ou s’il entre
de l’alcool dans la fabrication, 60 cents par
livre et 5 o 0/0 ad valorem ; 2» S’il n’en contien¬
nent pas ou si il n’y en entre pas dans la fabri¬
cation 60 0/0 ad valorem.
Pour les eaux florales (eaux distillées) ne
contenant pas d’alcool, le droit d’entrée est de
20 0/0 ad valorem.
Les savons de fantaisie parfumés et tous les
genres de savons de toilette, y compris les
savons dénommés médicinaux, ou ayant des
propriétés médicinales seront frappés d’un droit
de 20 cents par livre. Tous les autres savons
non stipulés dans les paragraphes i et 2 paye¬
ront 20 0/0 ad valorem.
Les huiles essentielles suivantes, qui jusqu’à
présent, entraient librement aux Etats-Unis
auront à payer un droit de 25 0/0 ad valorem,
si le bill est adopté :
LA PARFUMERIE MODERNE-- OS
Anis de Russie et de Chine, bergamotte,
citron, citronnelle, lemon grass, jasmin (naturel
et artificiel), genièvre, lavande, petit grain na¬
turel et artificiel, rose (naturelle et artificielle!
romarin. 11 est prévu une diminution de 8o cents
à r 5 cents seulement par once sur la vanilline.
Les pommades aux fleurs, les huiles aux
fleurs, concrètes, liquides ou solides et tous
produits d’enfleurage sur graisse, exempts jus¬
qu’ici seront soumis au même droit de 25 o/o.
L’entrée pour les huiles d’olive, non stipulée,
aux paragraphes i et 2, sera de 40 cents pat-
gallon soit 2 francs par 3 litres 3/4. En bou¬
teilles, jarres,petits fûts, estagnons et tout réci¬
pients contenant moins de 5 gallons chaque, le
droit sera de 5 o cents. Les craintes qu’avaient
fait naître les démarches des oléiculteurs cali¬
forniens pour augmenter les droits déjà si
élevés sur les huiles ne se sont donc pas réali-
Le bill Payne prévoit un tarif minimum et un
tarif maximum assurant' des droits différents
d’environ 20 0/0 en faveur des nations qui ne
frappent pas de droits spéciaux les produits
américains. On prête même au Sénat l'intention
d’appliquer à titre d’essai et pendant un an le
tarif minimum à tous les pays importateurs, en
vue de les amener à des concessions sur leurs
propres tarifs en fav’eur des produits des Etats-
Unis.
i,a Revue de Grasse, commente le nouveau
tarif dans les termes suivants.
De toutes manières, le régime douanier
qui sera adopté accentuera encore le caractère
protectionniste de la politique économique de
la grande République Américaine. Cette politi¬
que a, du reste, trop bien servi les intérêts du
pays, a trop contribué au relèvement de ses
finances ruinées par la guet re de la Sécession et
au développement de la grande industrie dans
ces contrées où elle était encore à l’état rudi¬
mentaire pour que les hommes d'Etat améri¬
cains songent à l'abandonner.D'autant plusque,
d’après les évaluations,l’adoption du bill Payne
portera à 3 oo millions de dollars les revenus
des douanes américaines soit i. 5 oo millions de
francs. C’est un chiffre cela et l’on comprend
très bien qu’une tel'e perspective dans un pays
qui a la très légitime ambition de remettre ses
finances en très bon état et tout à la fois de
favoriser le développement de son industrie,
n’est pas faite pour orienter ses esprits vers le
libre échange.
Le malheur est que ce soit notre industrie et
notre commerce qui seront appelés à faire, pour
leur bonne part, les frais de cette politique. A
moins que nos gouvernants, forts des réclama¬
tions et des démarches très actives des grou¬
pements intéressés et résolus à user de repré¬
sailles,n’amènent les Américains à composition.
Ce qui n’est pas prouvé encore.
Contribniion à ta Connaissance dn jMnsc Artificiel
( STJITE 1
II. — M. Sack (chimiste de la Fabrique de
produits chimiques de Thann et de Mulhouse),
de son côté, a trouvé que cet atome d’hydro¬
gène peut être aussi remplacé par un halogène
{Cl, Br), sans-que l’odevir soit sensiblement
modifiée.
Il obtint ces dérivés halogénés
CH^ CH^
en faisant réagir le chlorure de butyltertiaire
sur le toluène métachloré ou brômé en pré¬
sence du chlorure d’aluminium.
Le même chimiste chercha ensuite si un
atome d’halogène ne pouvait pas remplacer un
groupe nitro et il trouva que cette substitution
pouvait en effet avoir lieu :
CW, CW,
Cl A’O,
Pour arriver à ce composé, il prépara les
dérivés monochlorés et brômés du butylxylène
et les soumit à la nitration.
Il obtint les memes résultats en réduisant le
trinitrobutylxylène et transformant l’amine
ainsi obtenue en dérivé halogène, par la mé¬
thode de Sandmeyer :
CW,
6i
LA PARFUMERIE MODERNE
Cette base, qui dérive du triniiro par rem¬
placement d’un groupe NO^ par NH^, ne sent
absolument pas.
Donc, d’une part l’introduction d'un
dans le dinitrobutylxylène n’en fait pas un
parfum, tandis que, d’autre part, Tintroductipn
d’un A’O, ou d’un halogène en fait un corps
odorant.
D’autres groupes ont encore la Propriété de
conserver l’odeur, c’est-à-dire d’être « euodio-
111 . — En effet, M. Albert Baur 11 (i)
substitua, à l’un des groupes iVOj le groupe¬
ment cétonique — CO — CH^ et obtint un
musc ayant pour constitution
CH^ CH:,
Le musc du toluène donna le même résultat
et Baur II obtint un musc de constitution
1
CO — CH'
Il arriva à ces résuit its en condensant le
chlorure d’acétyle avec le butylxylène et le
butyltoluène et nitra les deux céiones obtenues,
dont la constitution est :
C//„
CO-CH:,
IV. — Enfin Bischler substitua dans le tri-
nitrobuiyltoluène un NO^ par le groupe CN et
obtint également un musc dont la constitution
est :
CA^|^\ A’O,
NO.,
Il obtint ce dérivé en nitrant le nitrile
CH3
préparé autrefois par M. Effront (1).
On obtient le même résultat en nitrant le
nitrile du butyjxylène
qui donne un musc ayant pour constitution
CN A'Os
M. Valentinier, en nitrant les dérivés sulfo-
niques
a obtenu des acides dinitrobutylxylol sulfoni-
ques qu’il croyait doués d’odeur musquée,
mais il n’en est pas ainsi. M. E. Nœlting (2),
en effet, a démontré que ces corps à l’état pur
sont absolument inodores.
(à suivre) P. Pommier.
(1) Jlcricblc, XVII, 2, page 2332 .
(2) Berichie, XXV, I, 1892.
Le Gérant : GAnEKOssÉ.
(i; .M. .Vlbcrt Baur, de’riiurgovie. que dans la suite nous --
appellerons Baur II. lmp P. Iæoendre & Cl', 14 , r. Bellecordière, Lyon.
LA PARFUMERIE MODERNE
57
BIBLIOGRAPHIE
The Amerioan Perfumer and Essential Review
Mars igog
Notre confrère publie quelques intéressantes études
notamment sur la nécessite de déterminer les constantes
des « Produits commerciaux purs ■ pour lesquels les
chimistes otficielj sont généralement incompétents. M.
Perret résume,’à ce sujet, les travaux du Congrès de
Genève en igob et explique, comme nous l'avons fait,
les grandes difficultés qui s’opposent à une rapide solu¬
tion de ce problème. La lutte des produits loyaux contre
les imitations est aussi vive de l’autre côté de l'Océan
que sur le continent et les mêmes questions se posent
au sujet de l’emploi des produits artificiels inoffensifs
dans la consommation.
Il faut espérer que l’Union de tous les intéressés don¬
nera des résultats réels et mettra fin à la crise morale
que subit l’industrie et le commerce des Huiles essen¬
tielles.
Etude du Professeur Sadtler sur les lonones A et B.
Nouveau tarif des douanes.
Dcr Parfun^eur
Le Thym. Les essences de France, d’Allemagne et
d’Espagne, se distinguent par leur teneur diflférente en
phénols et par les proportions variables des deux isomè¬
res Thymol et Carvacrol. L’essence de Thym brute est
rouge, rectifiée elle est jaune clair. La teneur en phé¬
nols de cette dernière essence, qui est souvent diminuée
par la rectification, l’est d’autant plus qu’on la falsifiie
souvent avec de l’essence de térébenthine ou de Thymène
provenant de la fabrication du Thymol cristallisé qui est
extrait des semences d’Ajowan. L’auteur a trouvé quel-
ouelois des proportions de 2 à 5 0/0 de phénols dans
l'essence blanche au lieu de 20 à 40 “/o.
Distinction doit être faite de l’essence d’Origan dont
l’origine est bien différente; la solubilité dans les alcools
dilues est spécifiée clairement et pourra servir à des véri¬
fications de pureté. La valeur antiseptique des phénols
des essences de Thym est considérable et fait de ces
produits une ressource précieuse pour la prophylaxie des
maladies contagieuses.
Voici quelques formules de compositions dans les¬
quelles on fait entrer l’essence de Thym.
Essence de bergamotte. 40
— d’amandes amèri. ... 3
de géranium. 23
— de girofle. 20
— de santal. 3
— de thym. i
— de bois de cèdre - 20
— de cannelle. . 10
de citron. 10
Essence de bergamotte. 100
— de géranium. 5 o
— de girofle. 10
— de thym. 1
— de verveine. . i
— de citron. 5 o
Essence de bergamotte. 20
— de thym. 1
— de citron. 10
Baume du Pérou. 5
Essence de Thym. i
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Les Harfums naturels. — Méthodes générales d’extraction. — Etude des parfums et des essences. —
Hydrocarbures, terpenes et sesquiterpènes. — Alcools terpéniques et leurs éthers. — Aldéhydes, Céiones,
Acides, Ethers, Lactones, Oxydes. — Phénols et dérivés. — Corps azotés et sulfurés et essences à consti-
“ 1*“®® P^i’fu’ns artificiels. — CIdiSsifiCdLÙon. — Acools et Ethers. — Aldéhydes,
et .Documents d' ~ et Ethers phénoliques. — Dérivés nitrés des carbures aromatiques. — 7 ables
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LA PARFUMERIE MODERNE
61
RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Eaux de Cologne
Les eaux de Cologne sont certainement les produits
les plus demandés en parfumerie, et leur consommation
est considérable si l’on tient compte que la plupart des
essences de Messine et de Calabre servent à leur fabrica¬
tion et que l’Italie livre annuellement 700.000 kil. d’es¬
sences de Bergamotte, Cédrat, Citron, etc.
Les formules sont aussi nombreuses que les fabricants
et il est cependant nécessaire d’en connaître le plus
grand nombre possible, afin de pouvoir fabriquer les
produits les meilleurs.
M. Blin Henri, l'ingénieur agronomique bien connu
dans le Midi de la France, nous communique les for¬
mules suivantes ;
Alcool de raisin.
26 à 27 litres.
Néroli.
• 87 gr.
Essence d’orange.
• 141 gr-
— de citron.
■ 141 gr.
— de bergamotte...
56 gr.
- de romarin.
56 gr.
Alcool de grains.
26 à 27 litres.
Essence de périt grain. ..
56 gr.
Néroli.
14 gr.
Essence d’orange.
• ii 3 gr.
— de citron.
. ii 3 gr.
— de bergamotte... .
• n 3 gr.
— de romarin.
56 gr.
Nous extrayons du formulaire de René Cerbelaud si
complet, si intéressant pour le parfumeur, les formules
suivantes que nous reproduisons intégralement :
Eau de Cologne fine (Formule très simple) :)
i» Eau distillée de fleurs d'oranger... i 5 o gr.
Alcool rectifié à go». 640 gr.
Essence de bergamotte. ii, 5 o
— de cédrat. 6 gr.
— de citron. i 5 gr.
— de lavande aux fleurs. 3 g"".
Teinture de benjoin de Siam 1/5... -22 gr.
— d’ambre gris au centième. 5 gr.
1® Mélanger l’eau de fleur d’oranger à l’alcool et
agiter.
2® Verser les essences et les teintures dans le mélange
d’eau et d’alcool.
Filtrer au papier. Bonne formule d’un prix de revient
naoyen.
2® Eau de Cologne fine (formule recommandable).
Eau distillée de fleur d’oranger .... 10 c/c
— de rose. 40 c/c
— simple. i 5 o c/o
Alcool rectifié à go®. 800 c/c
Essence de bergamotte . •> gr.
— de citron . 6 gr.
— de cédrat. o gr. 40
— de girofle. o gr. 10
— de lavande extra. i gr.
— de petit grain. .- - o gr. to
— de romarin sur fleurs - i gr.
— de thym rouge. i gr.
Solution saturée de musc artificiel
gros cristaux 7 0/00. 5 gr.
Solution alcoolique de Rhodinol ou
Géraniol au dixième. o gr. 60
Teinture de benjoin de Siam au cin¬
quième. 10 c/c
Mélanger les eaux distillées à l’alcool, agiter vivement.
Verser ensuite les essences et les teintures dans la
solution hydro-alcoolique.
Agiter vivement, laisser quelques jours au repos et
filtrer.
(Formule d’eau de Cologne très agréable et d’une
odeur persistante.)
Nota. — On peut remplacer dans celte formule la
solution de musc artificiel par 0 gr. 04 de musc artifi¬
ciel et celle de Rhodinol par II gouttes de Rhodinol pur
ou même par II gouttes d’essence de géranium rosat.
Eau de Cologne fine. Prix de revient assez élevé ;
Ether œnanthique pur. t/io de goutte.
Essence de bergamotte. 4 gr. 70
— de citron. 4 gr.
— de néroli bigarade ... 2 gr.
— de limette. i gr.
— de Porugal. 4 gr. 70
— de romarin éperK-. ... i gr. 90
Teinture d’ambre gris au cent. 5 gr.
Alcool rectifié à go® q. s. pour, i litre
Formule d’une odeur très agréable, mais peu persis¬
tante et d’un prix de revient élevé.
4® Eau de Cologne extra fine :
Eau distillée simple. 100 c/c
— de rose. 5 o c/c
Alcoolat de mélisse composé du
Codex. 5 o c/c
Alcool de riz bien désodorisé à go® 800 c/c
Ether œnanthique. i/io de goutte
Essence de bergamotte. 'O gr.
— de citron. «î gr- 5 °
— de cédrat. 3 gr.
— de lavande-. 2 gr. >0
Teinture de benjoin au i /5 . 20 gr.
— de musc Tonkin au cent. 5 gr.
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62
LA PARFUMERIE MODERNE
1
i» Mélanger les eaux distillées, l’alcoolat de mélisse,
l’alcool et agiter.
2® Ajouter les essences et les teintures, filtrer au bout
de quelques jours.
Parfum très agréable si l’on emploie un alcoolat de
mélisse de bonne qualité; vérifier si l’alcoolat de mélisse
ne laisse pas de mauvaise odeur herbacée après évapo¬
ration sur une feuille de papier-filtre.
Eau de Cologne Russe.
Coumarine cristallisée. • o gr. 2 5
Vanilline cristallisée. o gr. 25
lonone au dixième.. i gr.
Solution de Musc art. en gros cristaux
au loo. JO gr.
• Teinture benjoin i/io». 20 gr.
Teinture d’ambrette i/io». 5 o gr.
Teinture d’iris au lo». 5 o gr.
Essence de Bergamotte. 5 gr.
Essence de Citron. 5 gr.
— — Cédrat. 2 gr. 5
— — Lavande M-B. 2 gr.
— — Néroli. o gr. 25
— — Limette. 2 gr.
— — Romarin perlé. o gr. 5
— — Verveine pays. o gr. 5 o
Eau distillée de fleurs d’oranger. 100 gr.
Alcool 90®. 720 gr.
Peser ou mesurer les parfums, d’autre part mélanger
l’alcool et l’eau de fleur d’oranger, verser alors les par¬
fums dans le mélange eau-alcool.
Filtrer au papier.
Nota. — On peut colorer en jaune ambré avec un peu
de caramel; on peut remplacer dans cette formule lonone
décime par deux gouttes d’ionone pure, l’infusion de musc
G. C. par o gr. 7 de musc en cristaux et les teintures
par 2 gr. de benjoin pulvérisé, 5 gr. de semence d’am¬
brette pulvérisée et 5 gr. de racine d’iris pulv.
Parfum agréable et original, persistant plusieurs jours
sur le mouchoir, mais d’un prix élevé; cette formule est
spécialisée sous le nom d’eau de Cologne Russe ou d’extrait
double d’eau de Cologne.
Eau de Cologne aux fleurs.
Eau distillée de fleurs d'oranger.
Eau distillée de roses.
Alcool à 90®.
Coumarine.
Héliotropine amorphe.
Musc artificiel G.C.
Vanilline cristallisée.
Extrait 72 de Jasmin.
— — Lilas.
— — Mille fleurs.
— — Violette..
Teinture de Benjoin au 5 ®.
— d’Ambre gris au centième..
Essence de Bergamotte.
— — Cédrat.,.
— — Lavande Mont-Blanc...
— — Santal.
80 gr.
80 gr.
700 gr,
o gr. o 5
o gr. 07
o gr. o 5
2 gr.
2 gr.
3 gr.
4 gr.
16 gr.
4 gr.
4 gr.
o gr. 80
2 gouttes
Eau de Cologne à la fleur d'oranger. ^
Extrait de Néroli sur fleurs. 25 o gr. i
Essence de Petit grain. 2 gr. .•
— — Cédrat. i gr. ■
— — Citron. 2 gr. 5 o .
— — Bergamotte. 10 gr.
— — Lavande aux fleurs. 2 gr. 5 o ” '
— — Romarin éperlé. > gr. »
Teinture d’ambre au centième. 2 gr. 5 o
Ether œnanthilique. r/io dégoût. , ^
Alcool de riz bien désoderisé q. s. pour i litre.
Cette eau de Cologne prend une odeur très agréable
au bout de 4 ou 5 jours. L’odeur est très fraîche, très j
fine, mais peu persistante.
Le prix de revient de cette eau de Cologne est
très élevé; on peut remplacer les 25 o gr. d’infusion N® 36 i
sur fleur d’oranger (ou extrait de Néroli aux fleurs) par
un gramme de Néroli synthétique, mais l’odeur est beau¬
coup moins suave. ,
Eaux de Cologne de Jean-Marie Farina. — On trouve les
formules des eaux de Cologne de Jean-Marie Farina de
Cologne publiées par Robiquet dans le dictionnaire de
technologie et dans l’office de Dorvault.
La plupart des formules d’eaux de Cologne de Jean- ’
Marie Farina semblent se rapporter simplement à la for¬
mule ci-dessous : '*
Eau distillée de fleur d’oranger. 100 c/c
Eau distillée de rose. 5 o c/c
Alcool de riz désodorisé à 90®. 85 o c/c
Essence de Bergamotte. 6 gr.
— — Citron. 3 gr. lo iJÇ
— — Girofle Bourbon. i gr. 60 ^
— — Néroli pétales. o gr. 75
— — Lavande des Alpes. i gr. 20 .
— — Romarin extra fine. o gr. 80 ., ■7;
Teinture d’Ambre gris au centième... 3 gr. ' 4
Mélanger les eaux distillées et l’alcool et agiter.
Verser le mélange des parfums dans la solution hydro- -i*
alcoolique et filtrer au papier.
Nota. — D’autres formules remplacent l’infusion
d’Ambre gris par la même quantité de musc Tonkin
au centième additionné de 5 à 10 grammes d’extrait de -■ -
Violette.
Eaux de Cologne pour frictions. — Les formules sui- -yà
vantes sont destinées à la préparation des eaux de Colo- v *
gne pour friction et sont toutes peu recommandables au ' ^
point de vue thérapeutique lorsqu’elles ne sont pas dan- 3
gereuses pour l’épiderme.
Le commerce livre cependant à Paris malgré les frais
élevés que supporte l’alcool, des Eaux de Cologne
pour frictions dont la vente varie de 3 à 5 francs le litre.
Il est donc intéressant de connaître les formules éco- ^
nomiques pour satisfaire le mauvais goût du public qui ^
ne veut même pas se donner la peine de réfléchir qu’un ^
litre d’alcool pur à 90® revenant à près de 5 francs à Paris 'y
il est impossible d’y ajouter des parfums, des essences, jl
de faire conditionner les flacons, d’abondonner un béné-^
fice à l’intermédiaire et de vendre 3 à 4 francs le litreS
bURBONNfllSE
Paul CAIüüAT & PERRIN F»*ères. GAP Htes «ipesi
i
LA PARFUMERIE MODERNE
d’Eau de Cologne, lorsque ce produit supporte les mê¬
mes droits que l’alcool pur.
Eau de Cologne pour frictions :
Eau distillée de fleur d’oranger. 5 oo gr.
— de rose. loo gr.
— simple. 4400 gr.
Alcool à 900. 4400 gr.
Coumarine pulvérisée. 2,5o
Essence de bergamotte. 39 gf-
— de cédrat. 2,5o
— de citron. Sg gr.
— de girofle. 0,75
— de lavande extra. 7,5o
— de romarin. 7,5o
— de thym. 7,5o
Solution alcooliq. d’irolène au dixième 20 gr.
— de musc artificiel en gros cris¬
taux à 70 0/0. 35 gr.
Solution alcoolique de Rhodinol au
dixième. 4 gf*
Teinture d’ambrette à i /5 . 5 o gr.
— de benjoin à i /5 . 75 gr.
Kaolin pulvérisé. 5 o gr.
Mélanger les eaux distillées et agiter vivement.
Peser tous les parfums et verser dans la solution hydro-
alcoolique.
Ajouter le kaolin pulvérisé qui servira à obtenir une
eau de Cologne d’une limpidité parfaite en obturant le
filtre. Laisser de 10 à :5 jours en contact et agiter de
temps en temps.
Avant de filtrer cette eau de Cologne laisser la bon¬
bonne pendant 10 ou 12 heures k la cave, filtrer ensuite
au papier et recevoir le liquide filtré dans un bocal con¬
tenant de 5 o à 100 c/c d’alcool à 90®.
Nota. — A défaut de teinture remplacer par 10 gr. de
semence d’ambrette pulvérisée et i 5 gr. de benjoin pul¬
vérisé. Faire les infusions d’irolène, de RhoJinol, de
musc artificiel avec de l’alcool à gS®.
Prendre toujours du musc artificiel en gros cristaux,
les autres muscs artificiels pulvérisés contiennent de gS
à 98 0/0 d’impureté et en particulier de l'antifébrine.
Eau de Cologne à très bas prix. — Titre i 5 «.
Eau distillée de Rose. 100 gr.
Eau distillée simple. 7900 g^.
Alcool 90®. 2000 gr.
Citral. 2 gr.
Lavande aux fleurs. 4 g*"-
Lémonal ou Bergamotte artificielle 4 gr.
Solution de Musc artificiel à 7 0/00. 5 gr,
Néroli synthétique. ' gr• 5 o
Vanilline cristallisée. o gr. 10
Menthol cristallisé. o gr, 10
Ether sulfurique. o gr. 25
Kaolin pulvérisé. 5 o gr.
Opérer comme pour la formule précédente. On peut
colorer en jaune clair ou en Jaune ambré avec de la
teinture de Safran et du Caramel. M suivrej
LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE
du 18 Mars au 7 Mril 1909.
N® 398.246. Hanlet. — Procédé de fabrication de
blocs d’alun pour la toilette.
N® 398.302. Radisson. — Savon hygiénique et son
procédé de fabrication.
N® 398.397. Hilaire et Brugier. — Machine à mou¬
ler le savon.
N® 398.330. Boisseau. — Fourneau à alcool pour
fers à friser.
N® 398.441. Gemell. — Fer à friser.
N® 398.448. Herrmann. — Emballage pour la conser¬
vation de peroxydes alcalins dans une matière savon¬
neuse.
N® 398.407. Marcuse. — Appareil oscillant pour la
distribution de savon liquide.
N® 398.422. Maillard. — Sachet des substances par¬
fumée ou médicinales.
N® 398.661. Nilsson. — Procédé pour la désinfec-^
tion d’objets de toute espèce.
N® 398.526. Birkholz. — Bouteille ou autre récipient
analogue en verre, irremplissable après un premier
usage.
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fermeture pour tube en étain.
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67
N° 6. — Juin.
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de Cologne pour frictions avec alcoolat de Fioraventi et
Alcoolat de mélisse peu riches en principes aromatiques
(Alcoolat ne payant pas de droits et préparé spéciale¬
ment pour cet eiTiploi).
Eau distillée de Rose.
Eau distillée de fleur d'oranger_
Eau distillée ordinaire.
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usum .
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» gr- '
2 gr. 5 o
3 gr.
■ O gr.,
4 gr.
i 5 o gr.
' gr.
I goutte
XX gouttes
100 gr.
Mélanger les eauxdistdlees aux alcoolats et agiter (on
peut remplacer avantageusement ces alcoolats par de
l’alcool pur mais le prix de revient est plus élevé). Mettre
tous les parfums ci-dessus, sauf les éthers,dans un mor¬
tier en porcelaine contenant les too grammes de kaolin,
triturer longuement pour bien diviser.
Ajouter quantité suffisante de liquide pour obtenir
une pâte coulante qu’on versera dans la solution hydro¬
alcoolique. Laver le mortier avec un peu d’alcool et
ajouter au mélange. Laisser 8 à i 5 jours en contact en
agitant de temps â autre.
Filtrer au papier et recevoir le liquide qui passe dans
une bonbonne contenant de 100à i 5 o grammes d’alcool
à 90®. Filtrer le liquide obtenu sur un nouveau, filtre et
sans ajouter de kaolin. On ajoutera les éthers avant de
diviser en flacons.
Essences solubles dans l'eau extra-concentrées
pour boissons hygiéniques
Une tendance très marquée à supprimer lès produits
alcooliques se manifeste depuis un certain temps chez
tous les fabricants de produits pour boissons hygiéni¬
ques. Les alcools de menthe, par exemple, sont supplan¬
tés, dans beaucoup de cas, par une essence ultra con¬
centrée (aussi forte que l’essence naturelle) qui se vend
en tout petits flacons et dont une goutte suffit largement
à aromatiser un grand verre d’eau.
On peut préparer une telle essence en mélangeant à
poids égaux, du sulforicinate de soude extra, et de l’es¬
sence déterpénée de menthe.
Des essences analogues peuvent être préparées à base
d’essence déterpénée de citron, d’orange, de mandarine,
etc., etc.
Toutes ces essences peuvent servir très avantageuse¬
ment à préparer les sirops ou les limonades: il sulfit de
10 grammes de cette essence de citron pour 5 o litres de
sirop ou 3.000 bouteilles de limonade.
Jusqu’à présent on prépare des essences solubles et des
alcoolats pour limonade remplaçant très avantageuse¬
ment les alcoolats distillés, en ajoutant à un litre d’al¬
cool 5 grammes d’essence déterpénée; la nouvelle pré¬
paration soluble évite toute addition d'alcool et procure,
par conséquent, une économie sensible dedroits de régie.
Il serait facile d'établir sur les mêmes bases, des den
ti/rices sans alcool ultra concentrés, des eaux de toi¬
lette concentrées, bains aromatiques solubles dans l'eau,
etc., etc.
^ ^ ç.
Brillantine Cristal extra-transparente
On peut préparer une brillantine solidifiée, aussi
limpide que du cristal et colorée en toutes nuances, par¬
fumée commeles vaselines habituelles, d'uneprésentation
parfaite en flacons de verre transparents, ou en boîtes
métalliques. Celte brillantine ne craint pas la chaleur.
Dans un litre d’huile de vaseline pure, sans odeur, on
dissout à chaud 20 à 3 o grammes de palmitine de suint
que l’on a purifiée à l’avance par fusion dans de l'alcool.
On ajoute ensuite, par petites quantités, 3 centimètres
cubes d’alcool à 96" saturé de potasse ou de soude
caustique. On chauffe le tout à 110“ envi¬
ron; toute trace d’alcool et d’humidite ayant disparu, la
brillantine se solidifie sous la forme d’une masse gélati¬
neuse absolument limpide. La coloration peut être
ajoutée, dès le début, à l'huile, et le parfum ne doit être
dissous qu’au dernier moment et ne devra pas conten r
d’alcool.
Insuccès. Cette préparation est assez délicate, un
excès d’alcalin donne une brillantine trop dure, une
trace d’humidité, un produit louche ou même opaque,
un manque de potasse ou de soude, un produit trop
mou ou serai liquide. Le point exact et le tour de main
ne pourront être trouvés que par tâtonnement. On peut
remédier au manque d’alcali par une addition à nouveau
après une nouvelle fusion du produit au bain d’huile, à
la présence d’humidité par un nouveau chauffage à 110®.
Si, au contraire, la proportion d’alcalin a été trop forte,
11 faut faire chauffer à nouveau une quantité d’huile à
laquelle on ajoute progressivement la préparation man¬
quée. Il s'agit là d’une solution colloïdale et non d’un
mélange à point de fusion défini ; c’est pourquoi la bril¬
lantine cristal ne se comporte pas comme une pommade
ordinaire. Le résultat est très beau et mérite la peine
qu’on peut se donner pour mettre cette préparation au
point.
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HEXADECÈNE
M. le professeur Chassevant exposait l'an
dernier dans ces colonnes (i) tous les avanta¬
ges qu'il est possible d’espérer d’un procède'
qui substituerait un dissolvant non volatil et
inenflammable aux éthers de pétroles et autres
hydro-carbures à bas point d’ébulition employés
actuellement pour l’extraction des parfums de
fleurs. Il déplorait le haut prix de l’heptane et
de l’octodécane qui n’en permettent pas l’usage
industriel.
On vient de découvrir un corps constitué
par un mélange de carbures éthyléniques Penta-
décène et Hexadecène (C'= H’’® et C® qui
a donné des résultats parfaits. Son prix est
tout à fait réduit et comparable à celui des dis¬
solvants volatils. C’est un liquide clair, légère¬
ment gras, d’un point d’ébulition voisin de”3000
(D iS» = 890) inodore, insapide, insoluble dans
l’alcool, ne contenant aucun corps chloré ou
sulfuré capable d’altérer les parfums et indiffé¬
rents à tous les agents chimiques ou atmosphé¬
riques.
Les nombreux essais auxquels il a été sou¬
mis, ont démontré que, en ce qui concerne
l’industrie florale, ses propriétés peuvent s’ap¬
pliquer à la conservation des fleurs aussi bien
qu’à l’extraction des parfums.
♦ *
On sait que la fragilité des fleurs est telle
qu’elles doivent être traitées sur place presque
aussitôt leur récolte ; en outre, la faible durée
de la floraison exige des installations impor¬
tantes et susceptibles de traiter journellement
de grandes quantités de fleurs.
La région de Grasse, facilitée pur maintes
circonstances est la seule où le traitement des
fleurs puisse se faire d’une façon normale et
avantageuse et c’est là seulement où les planta¬
tions de plantes à fleurs soient réellement im¬
portantes et exploitées industriellement. Mais
les conditions climatériques ne permettent en
somme que la culture des: Cassie, Oranger,
Jasmin, Jonquille, Mimosa, Narcisse, Œillet,
Réséda, Rose, Tubéreuse et Violette, et un
grand nombre de fleurs odorantes comme
Bouvardia, Eglantine, Lilas, Syringa, Aca¬
cia, Aubépine, Muguet, Cyclamen, Chèvre¬
feuille, Glycine, Héliotrope, Iris, Lys, Til¬
leul, etc., pour ne citer que les plus connues
de nos fleurs françaises ne sont pas enco¬
re utilisées pour la fabrication des parfums
et les essences vendues sous ces noms ne sont
(I) Die. 1006 p. i 3 .
que des imitations obtenues par mélanges de
produits naturels èt de parfums de synthèse.
Ces fleurs ne sont négligées par la parfumerie
qu’à cause de l’éloignement de leur habitât
et de la difficulté d’en obtenir des quantités suf¬
fisantes pour justifier une installation de trai¬
tement. Leur conservation permettra d’accu-
LA PARFUMERIE MODERNE
06
muler les récoltes de chaque jour et de les
faire parvenir intactes aux usines.
Des extraits naturels nouveaux seront cer¬
tainement accueillis avec faveur et viendront
faire équilibre à la trop grande production
d’extraits artificiels. Des fleurs exotiques à
grande teneur en essences pourront également
être utilisées dès qu’il sera possible de les faire
parvenir sans altération jusqu’aux usines.
Le nouveau dissolvant qui conserve pendant
très longtemps les fleurs, même les plus déli¬
cates, qui y sont plongées fournira aux parfu¬
meurs de nombreuses matières premières nou¬
velles et aux floriculieurs un nouveau débou¬
ché rémunérateur.
L’extraction des parfums par le nouveau dis¬
solvant est également fort simple : A la tempé¬
rature de go» centigrades environ, l'Hexade-
cène se rapproche par ses propriétés dissol¬
vantes des carbures volatils employés actuelle¬
ment ; mais son emploi ne présente aucun des
inconvénients qui leur sont reprochés: Inflam¬
mabilité excessive, o leur pétrolifère persis¬
tante, manipulations difficiles, nécessité d’une
installation compliquée. Les fleurs sont plon¬
gées dans le dissolvant chaud (le carbure
qui a servi à leur conservation est tout indiqué
pour leur épuisement). Au bout de quelques
minutes la dissolution des huiles essentielles
est complète. Les fleurs sont essorées ou pres¬
sées. L’extraction de l’essence contenue dans
l’Hexadecène se fait par les méthodes habi¬
tuelles et qui sont bien connues des parfu¬
meurs.
Ce nouveau procédé semble destiné à un
avenir de la plus grande importance pour l’in¬
dustrie de la parfumerie française. La science
lui sera redevable de sujets d’études nouveaux
et des découvertes importantes s’en suivront
dont s’enrichira le bagage déjà considérable de
la chimie des parfums.
R. Gattefossé.
LAS ESENCIAS Y SUS MEJORAS
Jugo de planta ô aima de flor, las esencias
requieren Iralamientos especiales que, li-
brandolas de impurezas, haeen valer lo que
conslituye su aroma y sus virludes.
Paraello exislen dos procedimienlos indus¬
triales ; la rectiflcacion y la delerpinaciôn.
La rectification es lan anligua como la
destilaciôn y emplea sus mismos procedi¬
mienlos. .\1 prinoipio servia lan solo para
decolorar las esencias quemadas ; luego se
convirtiô real mente en un perfeccionamienlo
de las esencias brûlas.
Oblenidas por destilaciôn 6 por simple
expresiôn, estas se componen de agua, pre¬
cedente de la planta ô del melodo de destila¬
ciôn ; de diverses productos valdliles y de
résinas, alquilranes vegelales, colorantes
(clorofllas) ceras, etc., etc.
La recliflcaciôn debe suprimir aquellos de
estes productos que no responden al objelo
de la esencia.
Los labricanles de esencias, suelen conlen-
tarse con eliminar una parte de las résinas,
los colorantes, las ceras y, â veces, los pri-
meros productos que resullan de la destila¬
ciôn de una esencia y que generalmente
lienen mal olor. Las pérdidas que origina
esta manipulaciôn restringe mucho su prac-
tica. Por régla general, la rectiflcaciôn se
circunscribe à las esencias destinadas â la
alimenlaciôn (Menlas) y a las esencias dema-
siado coloridas (Tomillos, etc.).
Estas mermas haeen que la mayoria de las
esencias del comercio queden en brulo, tal
como se las extrae de los vegelales de donde
nacieron.
A estas esencias naturales, se les reprocha :
1° Su irregularidad-Caracteristica comûn â
todos los productos vegelales influidos por la
naluraleza del suelo, el clima, las intempé¬
ries, su exposiciôn, etc., etc. Las esencias
son raramente parecidas â si mismas : en la
misma localidad, â pocos kilômetros de dis¬
tancia, hay lavandas que conlienen 50 â 80
p. 100 de linalol total. Cosechadas con algu-
nas semanas de intérvalo, las bergamolas
dan rendimientos variables.
2» Su debil coefleiente en produclo real-
mente arômatico : alcohol, eter, aldeido, etc.,
que suele hallarse diluido en grandes canli-
dades de hidrocarburos infimes ilimon 3 à 5
p. ICO de cidral, mandarina 3 p. 100 de pro¬
ductos oxigenados, etc.). La nulidad de estas
terpinas (hidrocarburos no oxigenados C*n
H*n) ha sido largo tiempo discutida ; pero
actualmenle la reconocen la mayoria de los
fabricantes de perfumes. Para comprobarlo,
basta emplear las terpinas comerciales, que
se ulilizan en la jaboneria barata.
3® Su mala conservaciôn. La lendencia d
volverse rancias que tienen muchas esencias,
es caraclerislica de los hidrocarburos, cuyo
tipo es el pineno (esencia de tremenlina), y
aumenla en proporoiôn de los hidrocarburos
LA PARFUMERIE MODERNE
coalenidos por las esencias (naranja, manda-
rina).
Las esencias reclificados no deberian tener
eslos inconvenientes, pues cônstiluyen un
proRreso sobre las esencias brûlas. Los pre-
senlan en la prâclica, porque sus fabricanles
se limilan â despojarlas de las breas y los
colorantes végétales, cuyo principal inconve-
niente es la insolubilidad, participando por
consiguiente muy poco de los mencionados
defeclos.
En descargo del fabricante, debemos decir
que el consumidor se niega mucha veces â
pagar un sobre-precio por esencias bien rec-
tificadas, los gastos de doble manipulacion y
las mermas que resullan de un nuevo Irata-
miento. No obslante, muchos produclos sin'
lélicos y artificiales son pagados mas alla de
su valor, â causa de lo perfecto de su prepa-
raciôn y su pureza casi absolula. Porque no
adoplar los mismos principios para los pro¬
duclos naturales ? Esta abstenciôn quizas es
debida al fracaso de los constituyenles de
esencias, en los que durante algûn liempo se
fundaron grandes esperanzas.
Los constituyentes se hallan perfectamenle
desprovislos de los productos accesorios y
nocivos de las esencias. Son quimicamente
puros. Pero unicamenle representan una
parle aislada de la mezola aromâtica. Por
razon de econoinia, se ha querido sustituir â
delerminado constituyente de una esencia
el mismo cuerpo aislado en otra esencia
menos cara. Los quimicos de perfumeria
comelieron con ello un profundo error.
Tomemos, por ejemplo, el Linalol. Existe
en las esencias de Bergamola, Linaloe, Bois
de rose, Aspic, Lavanda, Neroli, etc., y tal
vez aislado quimicamente puro de cada una
de estas esencias.
Puede prelenderse emplear le indiferenle-
mente en lugar de cada una de ellas ?
N’ingun constituyente de las esencias liene
valor prâctico, si no esta acompanado del
nombre de la esencia de donde se eslrajo ; y
con frecuencia su valor es mener al del
aceite esencial que le diô origen.
Las esencias son compuestos muy com-
plejos, bajo igual lîtulo que las mezclas in-
ventadas por los perfumistas.
No pueden negarse à la naturaleza una
armonia inimitable en sus combinaciones.
Porque, pués, encarnizarse en destruir
combinaciones tan perfectas.
Reconocemos el valor de los constituyen¬
tes, lomados en si mismos ô como primeras
materias de los perfumes sintéticos. Pero
no son una soluciôn racional de la esencia
perfectamenle rectificada.
Esta unicamenle se obliene por la « Be-
ierpinacion ».
67
La esencia deterpinada es la esencia nalu-
ral, con todas sus cualidades y sin ninguno
de sus defeclos.
No contiene agua, ni résina, ni alquitranes,
ni colorantes, ni hidrdcarburos no exigena-
das (terpinas).
Como ya hemos dicho, es la esencia per-
fectamente rectificada.
La supresiôn de los produclos solidos
■î finales » es cierlamente un progreso —
aun cuando se baya pretendido, â véces,
que su eliminaciôn quita una parle de la
fijeza de la esencia; objcciôn infundada,
pues mas vale afiadir â una soluciôn alcoho-
lica una résina olorosa, juiciosamente esco-
jidn, que dejar en ella un alquilran desco-
nooido y nauseabundo.
Queda la cuestion de la supresiôn de las
terpinas. Eslos hydrocarburos lienen aun
parlidarios convencidos. Pero la mayoria de
ellos, no ha tenido ocasiôn de emplearlos
puros, â lîtulo de ensayos comparatives, ya
que las terpinas no son articules corriente-
mente comerciales. En la lista de los pro-
duclo artificiales ô de los constituyentes. no
se hallan terpinas, sesquiterpinas, politerpi-
nas, etc., ofrecidas y alabadas por sus cua¬
lidades aromatioas, su conservaciôn, su
finura y su solubiüdad. Las pocas terpinas
que se ofrecen comercialmenle, lo son â
titulo de residuos, de subproductos d bajo
precio, para la jaboneria barala, la fabrica-
ciôn, de barnices, etc. En parfumeria, su
valor es nulo.
Una esencia deterpinada, es la parle aro¬
mâtica oxigenada de una esencia natural, en
el eslado de mezcla original formada por la
naturaleza desprovista de todo producto
ajeno â ella.
Los Inconvenientes reprochados â estas
esencias son varios :
Son menos fijas que las esencias brûlas.
Esto es debido â la ausencia de résina fâcil
de suplir — con conorimienlo de causa.
No lienen exaclamenle el olor de la esen¬
cia madré. Son evidenlemente mas delica-
das y se halla.n desprovistas del olor Ire-
mentinoso de las terpinas. Pero no cree-
mos que^slo sea un defecto.
Por üllimo, no siempre lienen la concen-
Iraciôn indicada por el fabricante. Este re¬
proche es mas serio, aunque facilmenle
explicable; las esencias brûlas, lienen, en
si mismas, coeficientes muy variables de
productos oxigenados. Anleriormenle cila-
bamos lavandas puras que contenian de 50
â 80 p. 100 de linalol; uqa esencia delerpi-
nada que contuviera un 90 p. 100 séria dos
veces mas fuerte que la primitiva (de 50 p.
loO) y âpenas mas concentrada que la se-
gunda (la de 80 p. 100).
08
LA PARFUMERIE MODERNE
La operaciûn de cleterpinaoiôn es practi-
cada desde hace largo tiempo por los fabri-
canles de vermouths. Estos agilan laesencia
de limon en un alcohol débil (extrayendo con
ello la parte soluble aldehidica) y dejan flo-
lante la cas! totalidad de la parte terpenica,
que es insoluble en el alcoholalo empleado.
Las ventajas que oPrecen las osencias de-
lerpinadas son muy importantes. Consti-
luyen un adelanto cienlifico en la fabrica-
ciôn de los productos aromâtico naturales.
Las esencias sin terpinas son siempre com¬
parables â si mismas y de una fuerza cons¬
tante. Son inaltérables. Mucho mas solu¬
bles que las esencias madrés, aun en el caso
en que la porciôn lerpénica eliminada es
minima. Su olor es el de la mas fina esencia
correpondiente, sin reminiscencia de Ire-
mentina.
No tienen el sabor picante y amargo carac-
teristico de las terpinas y convienen iwr
consiguiente para los uses alimenlicios.
Todas estas indiscutibles ventajas hacen
que, en breve, las esencias deterpinadas
sustiluiran por complété, en trabqjos finos.
â las essencias brûlas ô poco reclificadas
del comercio.
A. Boyer.
LE ROMARIN
Le Romarin — Rosmariiiiis Ojficiiialis — est
un arbuste dicotylédone aromatique très rami¬
fié, famille des labiées, à leuilles linéaires per¬
sistantes blanches et cotoneuses en dessous,
vertes et chagri¬
nées en dessus, à
Heurs bleu pâle un
p.utiolacé.llpous-
se dans les régions
montagneuses des
climats très tem¬
pérés. Les dépar¬
tements accidentés
du Sud de la Fran¬
ce : Va r, Alpes-Ma¬
ritimes, Basses-Al¬
pes, Gard ; la Tu¬
nisie, l'Espagne et
la Djlmaiie l’ex¬
ploitent pour en
retirer l’essence et
le distillent pres¬
que toute l’année
notamment en Mai
Juin et jusqu’en
Sep;embre.
Seule la Daimatie
parait avoir com¬
pris l’intérêt qu’of¬
fre' l’exploitation
rationnelle de cette
plante qui ne de¬
mande aucun soin
et qui se récolte à
l'époque de l’année
ou la main-d'œu¬
vre est presque inoccupée. D’ailleurs, comme
partout, la plante est ramassée par les enfants
et les femmes et la distillation est conduite ou
surveillée par les vieillards inaptes aux forts
travaux agricoles.
La forte production compense la faible va¬
leur marchande de l’essence et la campagne se
solde toujours par
un très sérieux ap¬
point aux autres
productions agri¬
coles du pays.
En-1 81^8 au Rei-
chsrath Autrichien,
les députés de Da’.-
matie demandèrent
l’aide du gouver^
nement pour favo¬
riser cette culture
et obtinrent l’étude
d’un projet qui pré¬
voyait la construc¬
tion d’alambics mo¬
biles de Districts, à
grande capacité et
qui seraient prêtés
aux communautés
en même temps
(jue les meilleures
méthodes seraient
enseignés aux cul¬
tivateurs.
L’année 190a vit
ces projets réali¬
sés. Les alambics
B.\NAUx sont trans¬
portables et se
composent d'une
chaudière verticale
pour la production de la vapeur et de deux cy¬
lindres horizontaux munisde paniersmobilesoù
l’on introduit la plante et qui se remplissentalier-
Cüché P. «.
Plant de romarin en fleurs.
LA PARFUMERIE MODERNE
nativement. La distillation se fait sans aucun
arrêt. Le réfrigérant est bien compris et de¬
mande peu d’eau.
L’eau coulant de la bouteille florentine re¬
tourne à la chaudière et toutes les dispositions,
très simples, sont bien adaptées à tne pro¬
duction intensive dans un pays accidetité.
Il est très regrettable que la Régence de Tu¬
nis dont on a déjà attiré l’attention sur cette
question n’ait pas encore jugé utile de la solu¬
tionner.
En des années de disette, comme ces der¬
nières, par exemple, il eut été facile de procu¬
rer en même temps qu’une occupation peu pé¬
nible convenant à une population orientale,
des ressources très réelles par l'utilisation des
nombreux plans de romarin qui couvrent la
brousse.
La Tunisie produit déjà une assez grande
quantité d’essence annuellement et des milliers
de kilogs sont réunis par les intermédiaires de
Tunis qui en trouvent un facile écoulement.
La qualité de l’essence de Tunisie est d’ail¬
leurs supérieure à celle de Dalmatie ou d'Iés-
pagne et sa contenance en terpènes sans valeur
atteint rarement 5 o ®/o alors que les essences
Dalmates en contiennent 6o "/o et plus.
Voici l’analyse d’un échantillon soumis par
M. Birot (Domaines de Sle-Marie du Zid) au
laboratoire de la Régence et qui en fait foi :
Sur loo gr. d’essence, la rectification étant
faite sous pression réduite 90 m/m. on re¬
cueille :
de 5 t 5 à 78® 17 gr., liquide très mobile, odeur
camphrée, difficilement condensable,
de 78 à 104®, I 3 gr.
de 104 à 110®, 53 gr. 5 .
de 110 à 118®, 2 gr. 5 .
de 118 à I 3 o», 2 gr.
de i 3 o à 170®, O gr. .®.
de 170 à 180®, 5 gr. 5 .
de 180 à 190®, 2 gr.
Les portions 170/180® et 180/190® refroidies
à 20® pendant 2 heures laissent déposer i gr. 5
de stéaroptènes.
La portion alcoolique est la plus importante
LA PARFUMERIE MODERNE
70
et la quantité de camphre cristalisable est pres¬
que négligeable (i).
On reproche en effet à l’essence de Romarin
ordinaire son odeur camphrée désagréable et
un des premiers effets de la rectification ou
(i) Voici les résultats d’une recherche faite récemment
dans les laboratoires Haensel sur les qualités de l’essence
ordinaire (origine non indiquée) et déterpénée de Romarin :
Ess, ordinaire Déterpénée.
Poids spécihque à i5*. o.gogo o.g376
Rotation optique à D. ‘,03 7,35
Indice Ethers. 8,5 g
Indice d’Ethers après océtyhsat. 37,g 53,6
Acétate de Bornylc. 2,g7 */• 3,i5*/.
Bornéol total. i3,26<>/. 18,76*/,
Bornéol libre. lo.ga*/. i6,25*/.
Fractionnement sous pression atmosphérique ;
Essence simple Déterpénée.
Les terpènes isolés accusent un poids spécifique de 0,8568
à 15* et polarisent à gauche soit : — 4,1.
déterpénation doit être de l’en débarasser en
même temps que de ses hydrocarbures insolu¬
bles.
Une fois purifiée, l’essence de Tunisie est
très franche et supérieure à l’Aspic pour beau¬
coup d’emplois.
Espérons que, à défaut de l’aide gouverne¬
mentale, l’initiative publique n’oubliera pas
cette source de prospérité de nos colonies ;
l’A'gérie et la Tunisie, la Corse également
peuvent devenir de dignes émules de la Côte-
d’Azur et de la Sicile et nous conserver le pre¬
mier rang dans la production des essences et
parfums.
Les départements du Sud de la France pro¬
duisent une quantité relativement impor¬
tante d’essence de Romarin ; la qualité en
est très supérieure et son emploi se limite aux
préparations extra. Eaux de Cologne, savons
fins, etc.
G. Robert.
^ I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE ^
Le Rctpariti
Le Romarin est une labiée très abondante
dans la région méditerranéenne, et dont l’es¬
sence possède des propriétés stimulantes utili¬
sées en thérapeutiquè à l’intérieur comme à
l’extérieur.
A l’intérieur, l’essence de romarin est un
médicament stomachique, bienfaisant contre
la dyspepsie atone (i). On peut l’employer soit
pure, à la dose de quatre gouttes dans la bois¬
son au commencement de chaque repas, soit
en infusion préparée avec les jeunes rameaux
fleuris. Cette infusion est stimulante et, faute
d’agents plus actifs, elle a donné d’excellents
résultats dans certaines affections fébriles dé¬
terminant de la prostration momentanément
inquiétante (Cazin a obtenu un succès remar¬
quable dans un cas d’accès pernicieux de palu¬
disme). On la vantait jadis entant que vermifuge
et qu’emménagogue, mais ces indications sont
aujourd’hui abandonnées.Comme médicament
externe, l’essence de romarin entre dans la
composition de plusieurs liniments et de plu¬
sieurs préparations cosmétiques (elle fait d’ail¬
leurs partie de la formule de l’eau de la Reine
de Hongrie).
un mélange de pinène, camphène, cinéol, camphre et bor¬
néol (D' Brissemoret t Essais sur les préparations Galéni¬
ques » B-D C)1
Pour combattre l’alopécie, on l’associe soit à
la teinture de cantharide, soit à l’acide salicy-
lique, et les deux préparations suivantes sont
indiquées par les formulaires médicaux contem¬
porains, ou :
Teinture de cantharide.. 10 grammes
Alcoolat de romarin. 100 grammes
Acide salicylique. i gramme
pour frictions sur le cuir chevelu.
Dr. P. J.
^ ^
Les Gérapiuips
Plusieurs plantes appartenant à la famille
des géraniacées sont utilisées en médecine*
dans notre pays, il n’est pas de remède plus
populaire contre l’angine que les gargarismes
astringents préparés avec l’herbe à Robert,
(Géranium Robertianum), qui croît très abon¬
damment à l’état sauvage, et qu’on appelle
aussi herbe à l’esquinancie, à cause des pro¬
priétés qu’on lui prête. En Amérique, une au¬
tre géraniacée, le Géranium maculatum (Aluni
soot), a de nombreux usages thérapeutiques, et
le professeur Bâillon souhaitait que les services
rendus par le rhizome de- cette plante fussent
mieux connus et pussent être généralisés.
L’extrait fluide de rhizome de Géranium ma¬
culatum est en effet très apprécié contre la
diarrhée et les hémorragies viscérales (hémop-
LA PARFUMERIE MODERNE
tvsïes, métrorragies). Localement, la teinture
alcoolique fait, paraît-il, merveille dans le trai¬
tement de certaines affections buccales et pha¬
ryngées douloureuses, telles qu’aphtes, stoma¬
tites aiguës ou angines légères.
Le produit que l’on désigne communément
sous le nom d’essence de géranium est obtenu,
par distillation des pétales de plusieurs variétés
de pélargbniums (géraniacées cultivées et com¬
munes, voisines des géraniums proprement
dits). On sait qu’en parfumerie, cette essence
supplée fréquemment l’essence de roses, et
notre distingué collaborateur. M. P.Pommier,
nous rappelait naguère, dans le numéro a de
cette publication, tout ce qui concerne sa pro¬
duction, sa préparation et ses usages.
Cette substitution ne se poursuit pas,en prin¬
cipe au moins, jusque dans la matière médi¬
cale, car en thérapeuthique, l’essence de géra¬
nium a quelques indications qui lui sont pro¬
pres. On utilise en particulier ses propriétés
antiseptiques et astringentes au traitement des
brûlures. A cet effet, M . Lucas-Championnière
l’incorpore avec plusieurs autres essences dans
la formule suivante ;
Essence de géranium... i goutte
Essence de verveine... . i goutte
Essence de thym. i goutte
Essence d’origan. i goutte
Microcidine. o gr. 3 o
Vaseline blanc.stérilisée loo gr.
Marion et André ont employé l’essence de
géranium, associée au formol, comme désin-
lectant et désodorisant local dans la carie den¬
taire. Voici la formule du topique qu'ils re¬
commandent :
Formol à 40 0/0. 10 grammes
Essence de géranium'.... 2 grammes
Cette préparation leur a donné d’excellents
résultats. D'- P. J.
^ ^ ^
L’Eucalyptus contre le diabète
On parle beaucoup dans les milieux médicaux
étrangers, d’un nouveau traitement contre le
diabète, expérimenté avec succès par M le doc¬
teur A.-G. Faulds, de Glasgow. Le remède
employé n’est autre que la feuille de l’eucalyp¬
tus, cet arbre d’Australie, aujourd’hui parfaite¬
ment naturalisé en Algérie et dans le midi de
la France, dont la thérapeutique a déjà utilisé
les vertus curatives dans bien des maladies.
Tous les médecins savent que le principe
actif de l’eucalyptus est une huile essentielle,
appelée eucalyptol, qui, prise intérieurement,
ne tarde pas à être éliminée à la fois par les
poumons et par les reins. Mais personne,
paraît-il, n’avait encore songé à employer la
feuille d’eucalyptus, en infusion, pour le trai¬
tement du diabète sucré.
M. le docteur Faulds, sur le conseil d’un de
ses amis qui revenait de la Nouvelle-Zélande,
a eu l’idée d’essayer de ce remède et, jusqu'à
présent, il a réussi à guérir radicalement
quinze diabétiques de sa clientèle. Quarante
autres sont actuellement en traitement et leur
état s’est déjà amélioré.
Le médecin écossais administre, comme nous
l’avons dit, en infusion, les feuilles séchées de
l’eucalyptus : une cuillerée de feuilles pour
200 grammes d’eau à laquelle on ajoute un peu
de sucre. C’est la dose pour une journée; elle
doit être prise en deux fois. On recommence
le lendemain, jusqu’à guérison complète.
^ ^ ^
Emploi de l’Essence de Camphrier
contre la mouche Tsé-Tsé
La compagnie maritime du Lloyd de l'Asie
centrale fait faire actuelhment des études sur
la question de l’emploi en thérapeutique de
l'essence de camphrier, produit volatil qu’on
recueille dans la distillation avec l’eau des
feuilles de camphrier qui ne doit pas être
confondu avec le résidu liquide obtenu
dans la préparation du camphre. Cette es¬
sence serait un des meilleurs remèdes contre
les piqûres de la mouche Tsé-Tsé qui cause la
trypanosomiase des troupeaux.
Ces recherches ont été instituées à la suite
de ce fait que les paysans du Sud de la Chine
utilisent cette substance contre la piqûre des
insectes.
^ ^ ^
L’Eau de Canellc
C’est un excellent désinfectant; si l’on met
sur une plaie une compresse imbibée d’eau de
Canelle elle se guérira très facilement sans
suppuration,
^ ^ ^
Le Vîp de Mai
Notre confrère Le Centre Medical donne,
d’après l’Officine de Dorvault (Miscellanécs
p. 1258 de l’édition de iSyS), la formule du Vin
de Mai, ou Vin de Reine des Bois (Maitrank
des Allemands), qui est une boisson parfumée
d’un arôme exquis.
R. Sommités fraîches de Reine des bois (aspé-
rule odorante). ûo gr.
Vin blanc. tooo gr:
Sucre. q. s.
On prépare ce vin au printemps, époque de
floraison de la plante, en mettant macérer pen¬
dant une demi-heure et en ajoutant le sucre.
On le fabrique aussi avec d’autres plantes,
légèrement aromatiques (bétoine, groseilles
noires, lierre terrestre, pimprcnelle, pulmonaire
officinale, véronique), additionnées d’uii peu de
citron et de cannelle ; en ajoutant une petite
quantité d’alcool de bon goût(i cuil.), on aura
du vin de dessert qui, mis à la cave, devient
mousseux.
LA PARFUMERIE MODERNE
la fée verte
Nous extrayons de la Revue des Produits Chi¬
miques l’article suivant relatif à l’interdiction de
l’Absinthe en Belgique; nous ne partageons pas
absolument toutes les vues de M. Bourgeois, no¬
tamment au sujet des essences sans Thuyone,
mais notre impartialité nous fait un devoir de
mettre . intégralement sous les yeux de nos lec¬
teurs cette étude qui peut donner d’utiles indica¬
tions aux législateurs.
Rappelons que la loi Belge tolère les apéritifs
similaires à l’Absinthe ne contenant pas d'essence
d’Absinthe. .
Une loi prohibitive, a dans l’esprit du légis¬
lateur, supprimé les méfaits de la fée verte.
Loin de chanter victoire. Hélas ! il laut dé¬
chanter. A législateur, liquoriste et demi. Ces
Messieurs ont trouvé le joint, et ce joint Absin¬
the sans absinthe est, si pas plus, du moins
tout aussi nocive que la liqueur prohibée. Le
succédané trouvé renferme les mêmes principes
dangereux que la plante bannie. Le Thuyone
et l’alcool Thuyhylique voilà les ennemis. Si
dans l’absinthe il y a du Thuyone, dans la
Tanaisie il y en a tout autant si pas d’avantage.
Quant aux prétendues essences détuyonées,
c’est une fumisterie égale aux cafés sans caféine
et aux tabacs dénicotinisés.
Nous sommes dans l.i situation du Monsieur
qui a un fusil, mais pas de poudre ni de plomb.
Ceci résulte d’une conversation avec un de
nos plus éminents chimistes, spécialiste en ma¬
tières d’essences.
Voici résumé notre entretien :
La question de l’absinthe ne date pas d’hier.
Les Egyptiens la connaissent 1600 ans avant
J.-C., dit Dioscore, en900, l’abbesse Hildegarde,
au XII et xvio siècle. Porta et Hofman en par¬
lant longuement dans leurs écrits.
De nos jours, vous savez combien d'encre a
coulé sur cette question sans la résoudre. En
élle-mème l’essence d’absinthe n’est pas aussi
terrible que l’on se plaît à le dire, certes le
Thuyol et l'alcool thuyhylique sont des poisons
violents, mais dans la liqueur dite Absinthe, il y
en a fort peu, si peu même qu’il est très difficile,
si pas impossible de les doser. Pour les carac¬
tériser avec certitude, il faut opérer sur l’es¬
sence même; dans la liqueur absinthe, l’es¬
sence pure entre pour un quart dans un
mélange d’essence de Coriandre, de fenouille
de menthe; de ce mélange 60 gouttes par litre
d’alcool à 600 donne la liqueur. Voilà ce que
vous diront les défenseurs de la fée verte. Mais
à cette dose minime les effets des Thuyones se
font peu sentir, ils exagèrent les effets de
l’alcool, ils les rendent plus puissants.
Il y a deux façons de préparer l’absinthe
liqueur : i® par infusion ; 20 par essence.
Par infusion, c’est le procédé français, le plus
dangereux, cardans l’alcoolat obtenu il est im¬
possible de doser exactement l’essence dissoute
et les Thuyones y sont en plus grande quantité
(c’est cependant le procédé qui donne les pro¬
duits les plus recherchés.)
Quant au procédé par Essences, comme je
vous le disais, il consiste à ajouter à l’alcool à
600, 60 gouttes (environ 2 grammes) d’essences
mélangées par litre. Voilà pour la fabrication.
Mon avis est, nous fût-il répondu en posant
la question des essences déthuyonnées, qu’il
est impossible d’enlever ce constituant de l'ab¬
sinthe car c’est son principe odorant, c'est lui
qui donne le goût, c’est en somme l’œuvre
sapide de constitution de l’absinthé.
Tout cela est fort bien, disons-nous, prohiber
l’absinthe, mais l’alcôol ne joue-t il pas un grand
rôle dans cette question'?
Je crois que l’alcool joue lin rôle prépondé¬
rant, plus prépondérant même que les essences
qui en somme ne viennent qu’exagérer ses
ellets et d’après des statistiques médicales que
j’ai là, le plus grand nombre de cas de folies
attribuées à l’absinthe sont également dûs à
l’alcool.
Permettez-nous d’otivrir ici une parenthèse :
un médecin spécialiste à qui nous avons posé
cette même question, nous répondit : Ce n’est
pas tantl’absinthe qu’il faudrait prohiber, mais
tous ces mélanges hétéroclites d’essences va¬
riées, vendus sous des dénominations ultra
alléchantes et, avec force réclame et publicité
aguichantes, qui ne sont en somme que des al¬
cools à hauts degrés (de 55 » à Goo), aromatisés
pour les besoins de la cause de parfums perni¬
cieux autant qu’agréables, exerçant sur l’orga¬
nisme des ravages dont le consommateur ne se
doute même pas, aveuglé qu’il est par une pu¬
blicité fallacieuse et intelligente.
Dans les constatations médicales, nous trou¬
vons les mêmes effets chez les buveurs de ces
liqueurs (les mêmes effets '? exagérés, je le veux
bien) que chez l’alcoolique saturé de schnic ou
autre tord-boyau.
Fermons ici la parenthèse et reprenons notre
premier entretien :
La loi est-elle armée afin de faire respecter
les prohibitions qu’elle édicte. Questionnons-
nous.
LA PARFUMERIE MODERNE
Oui à la façon du Monsieur qui s’en irait
en chasse ayant au préalable trempé ses cartou¬
ches dans un baquet d’eau.
Comme procédé physique ou mécanique
(distillation, turbinage, etc.), nous n’avons rien.
Quant aux réactifs ? Le réactif du Tbuyone
existe, le bisulfite il donne dans certains cas
une réaction caractéristique, mais pas suffisante
pour donner la certitude.
Quanta la méthode de Legal, méthode adop¬
tée par les gouvernements Suisse et Belge, elle
est tout aussi boiteuse et ne donne absolument
rien de certain, la voici :
A lo c/c de la solution alcoolique à exami¬
ner l’on ajoute : i c/c de solution récente
iQojo de nitro-prussiate de soude et 1/2 c/c de
solution de soude à 8 0/0, après 3 o” l’on ajoute
I c/c d'acide acétique glacial.
S’il y a du Thuyone il se produit une colora¬
tion rouge. Mais cette réaction est entravée
par la présence du citral ou de carvone (prin¬
cipe de l’essence de carvi). Elle ne permet pas
de distinguer l’absinthe de son succédané la
Tanaisie.
Quant à ce qui en est des essences soi-disant
déthuyonnées dont nous parlions tout à l’heure,
c’est une plaisanterie et permettez-moi de faire
une comparaison.
C’est absolument comme si l’on voulait enle¬
ver au beurre naturel l’oléomargarine qu’il con¬
tient à l’état constitutif, pour avoir du beurre
pur exempt de margarine. Ceci n’est pas, je
m’empresse de vous le dire, l’avis de tous mes
73
confrères. L’avis des plus compétents est que
c’est une plaisanterie (i)-
Les chimistes qui considèrent les absinthes
déthuyonnées comme possibles, déclarent ces
essences inoffensives et même bienfaisantes.
(Nous nous permettons de ne pas être de leur
avis). Elles possèdent une grande propriété
pour les liquoristes et je crois que c’est la seule
de leurs vertus, c’est de ne pas offrir la réaction
de Legal.
La morale de tout cela, c’est qu’en voulant
éviter un mal, nous sommes tombés dans un pire.
Notre loi est boiteuse avouons-le franche¬
ment, que les Chambres la remanient, qu’elles
interdisent nettement et au même titre cette
série dénommée, apéritifs dont les flacons aux
étiquettes fulgurantes renferment en leurs lianes
pansus des poisons dignes plutôt de figurer dans
l’armoire spéciale des pharmacies que dans le
timbre du cafetier.
Nos asiles, nos hôpitaux, nos hospices, sont
déjà peuplés d’assez de fous, d’alcooliques, de
dégénérés. 11 est inutile puisque l’élan est
donné en prohibant l’absinthe d’être timoré ;
frappez législateur, l’humanité vous en sera re¬
connaissante.
Georges Bot rüeois.
(1) Il est bon de rappeler que si la Thuyone est
le constituant principal des Essences d'Absinthes
allemandes, les Essences françaises de la région
des Alpes maritimes ne contiennent qu’un pourcen¬
tage insignifiant de cette cctonc ; cette observation
est susceptible de modilier l’opinion des chimistes.
Il serait utile de comparer la nocivité des essen¬
ces d’absinthe à forte teneur en thuyone avec celle
des essences qui n’en contiennent que des traces.
N de la R .
CHIMIE PRATIQUE
Essai des essences
l.e Codex 1908 donne les indications sui¬
vantes très précieuses pour le Parfumeur.
Toute essence doit être soumise aux essais
suivants qui permettent de s’assurer qu’elle n’a
pas été additionnée frauduleusement d’huile
fixe ou d’alcool.
10 Faites tomber une goutte de l’essence à
examiner sur du papier à filtrer. Si après éva¬
poration il reste une tache de graisse c’est que
l'essence renferme de l’huile fixe.
20 Introduisez 25 c. c. de l’essence dans un
petit ballon disposé de façon à recueillir les
produits distillés. Chauffez au bain-marie
bouillant pendant i 5 à 20 minutes: il ne doit
rien passer à la distillation. Dans le cas con¬
traire on doit soupçonner l’addition d’alcool à
l’essence.
A) Ajoutez alors au liquide distillé lO à i
centigr. de carbonate de potassium et quelques
gouttes de solution d’iode dans l’iodure de
potassium puis chauffez au bain marie. Si le
liquide renferme de l’alcool il se fera un pré¬
cipité d’iodoforme reconnaissable à son odeur.
B) Introduisez dans un tube à essai étroit,
long et bien séché, quelques c. c. de l’essence,
bouchez le tube avec un tampon de coton lâche
renfermant un cristal de fuchisne et chauliez.
Si l’essence contient de l’alcool le coton se co¬
lorera en rouge par suite de la dissolution de
la fuchisne dans l’alcool condensé; cet essai
permettra de déceler des traces d’alcool.
C) Agitez dans un tube gradué volumes
égaux d’essence et de glycérine et laissez re¬
poser pendant quelques heures. Si l’essence
renferme de l’alcool son volume sera diminué.
74
LA PARFUMERIE MODERNE
L’ESSENCE D’YLANG-YLANG
L’essence d’Ylang-Ylang est, parmi les
essences exotiques employées en parfumerie
l’une des plus fines et des plus délicates, mais
aussi l’une des plus chères.
Elle est obtenue par la distillation dans un
courant de.vapeur d’eau des fleurs de l'Unona
odorata ( H. Bâillon ), appelé aussi anona
odoratisswia, Hooker fils l’a étudié et l’a
appelé le cananga odorata : l’essence d’ylang-
ylang et l’essence de cananga paraissent four¬
nies par la même plante. La différence entre
elles, différence si notable au point de vue de
la finesse et de la suavité des odeurs, provient
probablement de la diversité des méthodes
employées pour leur distillation.
L'Unona odorata appartient à la famille des
Anonacées, série des Anones, groupe des nno-
nées. D’ailleurs ce groupe des unonécs tire en
somme son nom du genre unona qui comporte
quinze espèces d’après la classification de
Bâillon.
L'Unona odorata est un arbre qui peut
atteindre une hauteur de 20 mètres. Il a pu
être introduit dans presque tous les pays
chauds du monde, mais il paraît originaire de
l’Inde. La plus grande quantité de l’essence
consommée vient des Philippines, mais la
Réunion, Madagascar, la Cochinchine, etc....
en produisent d’excellente quantité.
Au point de vue botanique les caractères de
Vunona odorata sont les suivants : les feuilles
sont alternes, simples, entières, longuement
acuminées mais à pétioles, court ; elles ont au
maximum 18 cent, de longueur et 7 cent, de
largeur sur la portion la plus large. Le dessus
de la feuille est fortement duveteux.
Les fleurs, très jolies, sont régulières, her¬
maphrodites et n’ont qu’un pédoncule fort
court, l.e calice est à trois lobes, la corolle est
composée de 6 pétales sessiles, aplatis, lan¬
céolés, dont les dimensions sont environ de
7 cent, de longueur et 2,5 de largeur. Leur
forme rappelle celle d’une cloche renversée.
Les étamines dont l'insertion est faite en'
spirale, sont très nombreuses et parfois réunies
entre elles par un connectif glanduleux dont
elles sont surmontées.
Les carpelles sont au nombre i 5 à 20.
Les fleurs bien mûres sont jaunes et, ce qui
les rend curieuses, leurs pétales ont, dans la
sens de leur longueur des veines vertes des
plus délicates. Dans les fleurs sèches cette
couleur verte est devenue brun sombre.
Les fruits de Vunona odorata sont des baies
vertes : ils contiennent un nombre considé¬
rable de graines placées sur deux rangs et ont
un albumen fortement charnu. Leur saveur est
très douce et très aromatique.
Les Indiens font macérer ces fleurs dans de
l’huile de coco avec des fleurs de champaca ;
ensuite ils colorent en jaune avec du curcuma
cette huile parfumée dont ils se servent pour
oindre leurs cheveux.
C’est à peu près vers 1864 que l’essence
d’Ylang-Ylang fut importée pour la première
fois en .Europe. Plus tard O. Reymann et A.
Rœnsch allèrent à Manille et distillèrent de
l’essence d’Ylang-Ylang qu’ils firent figurer à
l’Exposition Universelle de 1878.
Peu à peu la fabrication de cette essence est
devenue plus industrielle tandis que sa
consommation allait en croissant : dès 1887
Manille en exportait i.tSi kgs , en 1900,
19.647 kgs, en 1907, 27037 kgs, mais ces
chiffres indiquent le poids brut, l’essence n’en
représente que la dixième partie environ.
Le rendement des fleurs est assez variable :
il dépend d’ailleurs du degré plus ou moins
grand de finesse du produit que l'on veut
obtenir. Ainsi la distillation donne les meil¬
leures qualités d’essence si l’on ne recueille
que 0,25 0/0 du poids des fleurs bien mûres
et fraîchement cueillies, on peut cependant
aller jusqu’à 0,40 0/0 et avoir une essence de
bonne qualité. On pourrait néanmoins avoir
un rendement de 1,2 0/0 (Dr G, Bornemann) :
: l’essence obtenue serait certainement de
qualité inférieure
Les premières études sérieuses de cette
essence furent faites par Gall qui y découvrit
de l’acide benzoïque. Plus tard M.M-
Flückiger et Convert, puis M. Reychler,
{Bulletin de la Société de Chimie, série 3 , vol.
Il et i 3 ) , les chimistes du laboratoire de
Schimmel et récemment M. R, F. Bacon
(Philippine Journal oj. Sciences igo 8 ) ont
repris et complété ces travaux.
L’essence d’ylang-ylang a l’aspect d’une
huile un peu jaunâtre, très fluide, et d’odeur
très fraîche et très douce.
On admet généralement qu’elle est cons¬
tituée par du pinèpé, du linalol, ;du géranium
de l’alcool benzylique, des acétates de benzyle
et de linalyle, des benzoates de méthyle et de
linalyle, du salicylate de méthyle. Récemment,
M. Bacon y a trouvé de l’acide formique et
du safrol ou de l’isosafrol, il semblerait que'
c’est plutôt de l’isosafrol, car une odeur d’hélio-
trobine se dégage par l’oxydation avec du bi-
LA PARFUMERIE MODERNE
chromate de potassium. Il y a peut-être des
traces d’acide valérianique.
Les constantes de l’essence d’j lang-ylang
sont des plus variables d’après les divers au¬
teurs en raison des provenances des qualités
diverses des essences étudiées.
Les densités indiquées sont: Gall, 0,980;
Schimnael 0,947 à 0,974; M. Bacon : essence
de ir« qualité 0,911 à 0,958, de 2e qualité
0,986 à 0,942 à 3 oo.
Elle est lévogyre et son pouvoir rotatoire
pour 10 centimètres de longueur est de —60® à
— 70® ; M. Bacon indique — 270 à — 4907 par
l’essence de choix et — 2704 à 87" par l’es¬
sence 2* choix à 3 oo. M. Bacon donne comme
indice de réfraction respectivement 1,4747 à
1,4940 et 1,4788 à 1,5082 (à 3 oo) selon les
qualités.
L’acidité, exprimée en milligramme de po¬
tasse nécessaires pour neutraliser i gramme
d’essence est de 0,84 à 1,4.
L’indice de saponification indiqué en milli¬
grammes de potasse pour saponifier i gramme
d’essence est de 80 à 90.
M. Bacon a trouvé comme indices d’éther 90
à i 38 pour l’essence de ter choix et 42 à 94
pour l’essence de 2® choix.
L’indice de saponification après l’acétylation
c’est-à-dire après ébullition au bain de sable
pendant une heure et demie de 10 centimètres
cubes d’essence avec 10 centimètres cubes
d’anhydride acétique et 1 gramme d’acétate de
soude sec, puis après lavage à l’eau et au bicar¬
bonate de soude et séchage sur du sulfate de
soude au hydre, est de ii 5 à i 3 o.
Les fraudes les plus communes se font par
addition d’alcool, d’essence de térébenthine
(dont on arrose les Heurs avant la distillation),
d'huile de coco, ou de pétrole.
Comme le pinène existe dans l’essence
pure, il est difficile de déceler de faibles pro¬
portions d’essence de térébenthine. D’après
M. Bacon des fleurs peu mûres donnent une
essence ayant naturellement une odeur de
térébenthine.
Si l’on agite plusieurs fois l'essence suspecte
avec de l’eau et qu’on fasse ensuite la réaction
de l’iodoforme on peut trouver même 1 0/0
d’alcool dans l’éssence.
Un moyen rapide de trouver l’huile de coco
<}U d’autres huiles grasses consiste à faire
tomber une goutte d’essence sur du papier qui
conserve une tache grasse quand l’essence est
évaporée.
Pour déceler une addition de pétrole on
traite un peu d’essence par de l’acide sulfu¬
rique concentré qui détruit tout sauf le
pétrole.
Il est bon de dire en terminant qu’il existe
d’excellentes marques d’ylang-ylang et sous
lesquelles ne sont vendus que des produits
jamais falsifiés.
Louis Serve
^ ^
Les fabricants ne possèdent généi alenicnt pas
de plantations d’ylang-d’ylang et doivent se con¬
tenter d’acheter des Heurs. Souvent les arrivages
en sont insuffisants et parfois les prix sont forte¬
ment poussés; il en est résulté que la quantité de
matériel floral a beaucoup baissé depuis quelques
années en regard de ce qu’elle était précédem¬
ment. Les indigènes récoltent les fleurs pendant
la nuit et les amènent au matin dans les fabri¬
ques.
C’est une erreur de croire qu'on falsifie les
fleurs d’ylang-ylang avec celles de champaca, car
ces dernières sont d’un prix plus élevé encore. Ce
qu’on entend dire également de bénéfices extraor¬
dinaires réalisés par les fabricants n’est guère
conforme à la réalité. Car si l’on se représente
que 35o kgs de fleurs donnent environ i kg d’es¬
sence de premier choix et 3/4 de kg d’essence de
seconde qualité, les frais d’exploitation réduisent
le gain à de justes limites.
A Manille on cueille les meilleures fleurs en mai
et juin ; en 1907 la floraison a été si tardive que la
distillation a duré de août en février de l’année
suivante. Dans la province ou l'on rencontre l’ar¬
bre d'ylang-ylang, la distillation de l’essence se
fait à Camarins, Mindoro et Albay. L’ylang-ylang
croît aussi à Bohol, mais la distillation n’y est pas
encore introduite. L’essence distillée en province
est généralement considérée, h Manille, comme in¬
férieure, mais cela ne tient qu’au mode primitif de
distillation, car les fleurs ne le cèdent souvent en
rien à celles des environs de Manille, et certaines
maisons de Manille distillent une essence dont
elles retirent un prix aussi élevé que de l'autre
La distillation de l’essence d’ylang-ylang s’en¬
toure à Manille de beaucoup de mystère et l’on
s’imagine que les fabricants possèdent des secrets
de fabrication précieux. M. Bacon a visité plu¬
sieurs fabriques et pratiqué lui-même plusieurs
essais de distillation; il ne croit cependant pas à
l’existence de secrets spéciaux de fabrication, bien
qu’il soit évident qu’on puisse difficilement arriver
du premier coup à distiller de l’essence de premier
Mais il est d'avis que. pour celui qui est quelque
peu familier avec la distillation des huiles essen¬
tielles, il sera aisé d’acquérir bientôt la connais¬
sance des détails et des manipulations spéciales
en faisant usage-d'appareils convenables. La faute
principale que commettent les distillateurs de
province consiste en ce qu’ils choisissent mal
leurs fractions et laissent brûler leurs fleurs, ce
qui fait que l’essence renferme trop de résines. Il
faut avoir soin que l’essence, qui n’est qu’une frac¬
tion du contenu de la fleur, soit distillée lentement
et avec de la vapeur pure.
Les distillateurs de province ont fréquemment
le tort de retirer de i5o à 200 kgs de fleurs 1 kg
d’essence en vue d’obtenir un bon rendement alors
qu’en moyenne il faudrait distiller 400 kgs de
fleurs. Lorsqu’on a retiré un kg d’essence on peut
76
LA PARFUMERIE MODERNE
distiller encore jusqu’à la même quantité une
qualité plus inférieure. La distillation fixe géné-
rament d'après l’odeur le moment où l'on doit
changer l’essencier.
L’essence elle-même se recueille dans des essen-
ciers florentins dont deux ou plusieurs sont reliés
ensemble; l'eau de distillation s’utilise pour les
distillations ultérieures.
il est avantageux d’étamer l’appareil de distilla¬
tion à l’intérieur, cependant quelques distillateurs
préfèrent le nickelage. L’essence est très sensible
à l'air et à la lumière, elle doit être conservée
dans des conditions conformes à cette propriété.
Les appareils bien construits sont môme pourvus
de récipients disposés de façon à ce que l’air et la
lumière y pénètrent le moins possible.
Il sera fait des expériences de distillation à la
vapeur dans le vide, lorsqu’on se sera procuré les
appareils nécessaires'; on fera aussi des essais ne
macération préalable des fleurs, ce qui favorisera
certainement l’extraction rapide de l’essence.
Il n’est pas possible de juger la valeur de l'es¬
sence d’ylang-ylang par le dosage au moyen de
l’analyse de certains de ses composants, car son
odeur suave est due à un grand nombre de sub¬
stances odorantes ; dans le commerce on juge au¬
jourd'hui de l'essence d’après son odeur. L’incer¬
titude qui en résulte rendrait naturellement très
désirables d'autres méthodes d’appréciation, mais
la connaissance que l’on a actuellement de cette
essence ne permet pas de conclure des résultats
seuls de l'analyse à la qualité. En outre la littéra¬
ture ne donne que les constantes d’essence de
provenance inconnue. C’est pourquoi M. Bacon a
déterminé les propriétés d’une nombreuse série
d’essences, dont il a pour la plupart surveillé la
distillation et dont il a prélevé lui-même les échan-
La régularité des résultats obtenus présente des
différences, mais il est permis d’espérer que la
continuation des études entreprises dans ce do¬
maine permettra d’amener le commerce de l’es¬
sence d’ylang-ylang sur une .base analytique
résultats, de distiller dans le vide des essences de
qualité inférieure pour en retirer des qualités
meilleures; il en est résulté une diminution posi¬
tive de la finesse du parfum qu’on ne peut amé¬
liorer de nouveau qu’en y faisant un courant
d’air; ce procédé s'emploie également pour enlever
l'odeur empyreuinatique qui apparait lorsqu’on a
laissé brûler les fleurs pendant la distillation.
D'après l'expérience de M. Bacon, les essences
distillées dans le vide ont en apparence la môme
composition que les essences originales, mais leur
odeur a moins de persistance.
Les essences de premier choix contiennent plus
de 5o »/o d'éléments bouillants au-dessous de
ioo“ (pression lo mm.) et, pour les essences
inférieures, la proportion de cette fraction est en
relation directe avec la quantité de fleurs em¬
ployées. Cette fraction ne comporte que 27 »/,
dans une essence obtenue à raison d’un kilo¬
gramme pour 206 kgs de fleurs distillées et tq •/»
seulement pour une distillation .seulement de
i5o kgs de fleurs.
(Bl. Schimmel).
LA GENTIANE
La famille des Genlianées comprend de, très
nombreuses espèces, depuis longtemps con¬
nues et cataloguées par les botanistes. Leur
habitat préféré se cantonne dans les terrains
de formation ancienne et sous le climat rude
des altitudes élevées. On les rencontre fré¬
quemment à l’état spontané sur tous les sols
argilo-siliceux et frais des Alpes suisses, tyro¬
liennes et françaises, des Pyrénées, du Plateau
Central et des 'Vosges, où leur rusticité les fait
s’étendre aux dépens des graminées et des
légumineuses de nos prairies naturelles. Les
dimensions sont très variables suivant les es¬
pèces, mais toujours leur valeur fourragère est
nulle. Leur tissu ligneux ne constituerait
qu’un bagage encombrant et inutile, au point
de vue nutritif, dont s’accomoderait mal le
bétail si celui-ci ne la délaissait systématique¬
ment en raison de son amertume qui lui ré¬
pugne. Aussi la gentiane n’a-t-elle jamais été
l’objet d’essais culturaux proprement dits.
Quelques rares hortillonnistes en possèdent
cependant quelques espèces pour la couleur
délicate de leurs Heurs jaunes, bleues, ou
pourpre sombre. Telle sont la Gentianj liitej,
la G. cruciata, la G. purptirea, la G. germanica
et quelques autres. Ce sont toutes des planées
vivaces rhizomateuses et fleurissant une fois
l’an, au printemps. Le semis réussit mal en
général, et leur multiplication est assurée de
préférence à l’aide d’éclats de racines.
Mais il s’agit encore de plantes purement
ornementales de peu d'importance. Elles ont
cependant déjà et pourraient avoir surtout une
assez grande valeur industrielle. La G. lutea
notamment, ou gentiane jaune, qui est à la fois
la plus grande des espèces, la plus connue et
la plus recherchée, devrait être multipliée à
toutes les altitudes où les animaux n’accèdent
que quelques jours par an, sur des herbages à
la flore très restreinte et peu nutritive. Sa
grande rusticité et sa tendance à l’envahisse¬
ment faciliteraient la création de véritables
champs de gentiane.
Les feuilles, d’un vert sombre, sont ovales,
opposées, sans stipules. Les fleurs, jaunes’
LA PARFUMERIE MODERNE
sont groupées, et donnent l’illusion d’être en
cymes verticillées. La corolle, gamopétale,
comprend cinq échancrures régulières. Un dis¬
que supporte l’ovaire à placentation pariétale.
Toutes ces parties aériennes de la plante
sont sans intérêt. Seules les racines ont des
propriétés bien marquées qui les ont fait uti¬
liser depuis bien longtemps soit contre l’ané¬
mie, soit contre la scrolulose, soit, avant la dé¬
couverte de la quinine, comme fébrifuge, soit
encore comme vermifuge. Leur récolte se fait
en automne et il est souvent malaisé de retirer
ces racines qui, dans leur besoin d’expansion,
refréné par la faible profondeur du sol, ont
profité des moindres fissures pour se couler
entre les rocs. Néanmoins le prix qu’on en
donne est suffisant pour qu’en Suisse, et, chez
nous, dans la Haute-Loire, il se soit créé de
véritables marchés où droguistes et pharma¬
ciens viennent s’approvisionne r pour en faire
des teintures, des alcoolats, des élixirs, des
toniques, des vins, des eaux-de-vie.
Ces racines, fragmentées en menus morceaux,
sont desséchées pendant quelques heures dans
des étuves à 5 o ou Go» jusqu’à ce que, en tom¬
bant, les morceaux rendent un son sec. l.e
degré voulu de dessication est alors atteint, et
la racine de gentiane à cet état se paye parfois
jusqu’à un franc le kilo. Il est vrai qu’elle a
perdu plus des deux tiers de son poids, mais on
conçoit que sa cueillette puisse être encore
rémunératrice, si l’on songe surtout que des
débouchés nouveaux s’ouvrent pour elle, de¬
puis quelques années, du côté des apéritifs.
Jusqu’à Caventou on n’avait sur la gentiane
que des données empiriques. Le premier, il en
fit l’analyse qui lui donna l’explication de ses
propriétés spéciales. L’amertume, d’où sem¬
blent dériver les qualités apéritives et toniques
est dûe à un principe double, la gentianine,
soluble dans l’alcool. L’un de ses éléments,
l’amer, est un glucoside; l’autre est de l’acide
oxys ilicylique. A cette gentianine est associé
un phénol, la gentisine qui, par oxydation,
donne de l’acide oxysalicylique et de la phlo-
roglucine.
La présence de la matière sucrée explique son
pouvoir fermentescible utilisé surtout en Suisse
où on en faitdu vin et une eau-de-vie réputés
comme cordial et pour leur indéniable valeur
apéritive. Cette industrie qui est cependant
très rudimentaire. Les racines fragmentées, mi¬
ses en contact d’aussi peu d’eau que possible, sont
abandonnées à la température ordinaire. Une fer
mentation irrégulière s’établit qui, au bout d’un
temps très variable, su'vant la température et
la richesse tn levures, donne une sorte de vin
qu’on distille.
Devant la renommée grandissante de cette
eau-de-vie on commence cependant à interve¬
nir dans la fermentation en apportant des
levures sélectionnées et en régularisant la tem¬
pérature. On entrevoit, en effet, la possibilité
d’en faire un apéritif estimé, sans qu’il soit
nécessaire, comme on l’a fait jusqu’ici, de la
noyer dans les vins liquoreux, rouges ou
blancs, qui servent aux divers quinquinas à
base de gentiane.
11 suffirait pour cela de déterminer le titre
convenable de cette eau-de-vie. qui est actuel¬
lement trop élevé, et de fabriquer un sirop
n’atténuant, ou plutôt n’altérant, ni ses qu.ili-
tés, ni son goût. Cet apéritif aurait sur tous
les vermouths, amers ou absinthes l’incontes¬
table supériorité d’être utile à l’organisme.
La gentiane, déjà si intéressante pour les
pharmaciens, droguistes cl liquoristes, peut, à
en juger par ses éléments constitutifs, être
utilisée par les parlumeries. Elle est, en fait,
assez mal connue encore, mais il n’est pas
douteux que, d’ici quelques années, des soins
culturaux et des traitements appropriés, feront
d’elle une plante in lustrielle des plus intércs-
*”"*^*' (î. CH.U.IUKRK.
1 ngénieur-.\gro'ionte.
INFORMATIONS
On nous écrit de Vallauris au sujet de l’anicle
de notre collaborateur Henri Blin sur l’essence de
Néroli :
La production de fleurs d’oranger est au ma-
ximun dans les bonnes années de 2 millons de
kilog et n’atteint jamais le chiffre de trois mil¬
lions que vous c.itez. La situation s’étant amé¬
liorée au dernier moment, et, les conséquences
de l’hiver rigoureux aj-ant été moins fortes
qu’on ne le pensait, les fleurs ont été vendues
en moyenne cette année de 140 à i 5o fr. les 100
kilogs. Quant au Brout sa valeur marchande
est régulièrement de 20 fr. les 100 kilogs.
Nous donnons bien volontiers .acte de cette recti¬
fication et remercions notre correspondant de son
obligeance.
^ ^ ^
Falsification de l’essence de lavande
M. Dolphin signale dans Pharmaccutical
Journal {igoq, 1.60) une falsification nouvelle
de l’essence de lavande. Elle consiste à ajou¬
ter certains éthers, des acides gras, de l'huile
de coco; les fraudeurs parviennent ainsi à
remonter par une très faible addition d'huile
de coco, l’indice d’éther des essences pauvres.
LA PARFUMERIE MODERNE
Contribution à la Connaissance du jViusc Artificiel
A la suite de ces premiers succès, nous avons
cru devoir poursuivre plus loin l’étude du rôle
de la nature des substituants.
En conséquence, nous avons substitué, à
l’un des groupes NO^ du trinitrobutylxylène,
les groupements
— CO — Qtf,. cétonique aromatique
— S0.2 — sulfonique aromatique
yN ’
— iV II azimlde
\iV
-- CH
/ \ indazolique
— N— NH
Les deux derniers seuls de ces substituants
ont donné des produits sentant le musc.
CH3
NO^
SiVOî
NH^, CO—CeH^, SO3H, SO^—C.H,, qui don¬
nent des dérivés inodores.
Ce processus est analogue à celui qui donne
les matières colorantes en remplaçant dans le
chromogène un hydrogène d’un noyau à chaîne
fermée par un substituant convenablement
choisi (auxochrome).
C’est pourquoi nous nommerons par analo¬
gie « euodiogène (i) » les dérivés contenant les
deux iVOj et « euodiophore » les substituants
qui déterminent la propriété odorante.
^ ^
PARTIE EXPÉRIMENTALE
Métabutylxylylphénylcétone
CH3
le musc azimide
“-0
CH3
\JV-.NH
CONCLUSION
Il résulte des travaux que nous venons d’ex¬
poser que les conditions nécessaires et suffi¬
santes pour qu’un dérivé du butylbenzol ren¬
fermant un ou plusieurs groupes alcoylés sente
le musc, sont les deux suivantes :
i« Il faut que ce dérivé renferme trois groupes
NOf en méta vis-à-vis l’un de 1 autre.
20 Ou bien il doit renfermer seulement deux
.VO, en méta vis-à-vis l’un de l’autre et un
troisième groupe en méta vis-à-vis des deux
précédents.
Ce troisième groupe peut être un substituant
convenablement choisi,tel que —CO — CFfj.ou
un homologue, ou CN, Cl, Br, J, N3, ou enfin
le groupe indazolique.
De plus, il est d’autres groupes, tels que
Ce produit est obtenu très facilement par
l’action du chlorure de benzoyle sur le méta-
biitylxylène en présence du chlorure d’alumi-
On a employé 5 o gr. de chacun de ces corps,
ce qui fait un léger excès de chlorure de ben¬
zoyle.
Le chlorure acide et l’hydrocarbure étant
mélangés, on ajoute A/C/3, pulvérisé, peu à peu,
à la température ordinaire.
La réaction commence aussitôt; après deux
heures on la termine en chauffant encore une
heure au bain-marie.
Le produit, versé sur la glace, est alors addi¬
tionné peu à peu de soude caustique en solu¬
tion et en petit excès, afin d'éliminer l’acide
benzoïque.
Il est ensuite lavé à l’eau bouillante, exprimé
et recristallisé dans l’alcool.
5 o gr. de métabutylxylène ont donné 55 - 6 o gr.
de cétone soit un rendement de 70 de la
théorie.
Le sulfure de carbone, qu’on emploie fré-
quemmentcomme dissolvant dans les réactions
de Friedel et Crafts, n’est pas nécessaire ici, la
réaction est très nette.
(i) Voir No» 3 et 5 .
(1) Dérivé de Eutoîta bonne odeur.
LA PARFUMERIE MODERNE . -■ ■■ -.— 7;,
Analyse :
o,iCo 5 gr. de substan:e ont donné 0,5045 gr.
d’acide carbonique et 0,120 gr. d’eau.
Calculé : Trouvé :
C 85,71 ®/o 85,70®/,
H 8,27 • 8,23 D
Cette cétone cristallise en très beaux cristaux
de forme prismatique, ils sont incolores et fon¬
dent à io 5 °.
Elle cristallise très bien de tous les dissol¬
vants, tels que alcool,éther, chloroforme, dans
lesquels elle est très soluble.
Elle ne se dissout absolument pas dans l’eau
et est d’une grande stabilité.
Essais de préparation de l’hydrazone
On n’a pas réussi à préparer l’hydrazonc de
cette cétone, malgré des essais répétés.
La cétone a été laissée en contact avec de la
phénylhydrazine pendant huit jours :
a en solution alcoolique
b en solution acétique,
sans qu’il y ait eu réaction.
Puis ces deux essais ont été chauffés au bain-
marie pendant le même temps avec un résultat
également négatif.
Une partie de cétone et une de phénylhydra¬
zine ont été fondues ensemble et chauffées à
l'ébullition. — Résultat négatif.
ESSAI ni
La condensation a été essayée en présence
du chlorure de zinc. — Résultat négatif.
Essais de préparation de l’oxime
Cette cétone ne donne également pas d’oxime.
Méthode Auwers
Proportions employées :
1 mol. de cétone. 5 gr.
2 • chlorhydrate d’hydroxylam 3 —
4 » soude caustique. 3 —
La cétone a été dissoute dans 200 cc. d’alcool
absolu, puis additionnée de la solution aqueuse
concentrée du chlorhydrate d’hydroxylamine
et de la solution de soude dans l’alcool.
Après deux jours de chauffage au bain-marie,
le produit versé dans l’eau a redonné la cétone
non attaquée.
ESSAI II
On a employé :
1 mol. de cétone. 5 gr.
2 » HCl hydroxylam. 3 _
4 » carbonate de soude. 8 _
La cétone a été dissoute dans 200 cc. d’alcool
absolu et les deux autres dans très peu d’eau.
On a travaillé dans les mêmes conditions que
précédemment et on a obtenu un résultat
négatif.
ESSAI III
Un mélange fait dans les mêmes proportions
que dans l’essai I a été laissé huit jours à froid.
— Résultat négatif.
ESSAI IV
Le chlorhydrate d’hydroxylaminc et la soude
ont été employés en grand excès et laissés
quatre jours au bain-marie. — Résultat négatif.
Nitrations de la métabutylxylphénylcétone
I. Nitration faible
La cétone étant dissoute dans environ dix
parties d’acide acétique glacial, une molécule
d’acide nitrique à 67 */, a été ajouté à iS».
On a laissé monter la température à io<, puis
peu à peu à 80®.
Dans toutes ces phases on ne constate pas
traces de nitration.
ESSAI II
L’acide nitrique à 67 "/, a été remplacé par
une molécule d’acide nitrique à 100 et dans
les mêmes conditions, on ne constate également
pas traces de nitration.
ESSAI III
A une solution d’une molécule de cétone
dans l’acide sulfurique ordinaire, on a ajouté
peu à peu une molécule d'acide nitrique à 67®/
mélangé à de l’acide sulfurique ordinaire; le
mélange a été laissé ainsi une journée à o", puis
le lendemain à 20®.
Le produit obtenu consistait en cétone inat-
taquée et en dérivé trinitré de celle-ci.
ESSAI IV
A une solution sulfoacétique de cétone (une
molécule) il a été ajouté peu à peu à une molé¬
cule d’acide nitrique à 67 ®/, mélangé à de
l’acide sulfurique ordinaire, la température étant
maintenue constamment à 5 ®.
i Même résultat que pour l’essai III.
ESSAI V
On a fait agir le nitrite de sodium sur la solu¬
tion sulfurique de cétone.
Il n’y a pas traces de nitration.
Comme on voit, cette cétone n’a donné
aucun dérivé mono ou binitré par nitration
directe.
II. Nitration forte
Les essais ont été faits en ajoutant peu à peu
la cétone à :
I® Acide nitrique fumant à loo •/,;
2° Mélange d’acide nitrique et sulfurique;
3 ® Mélange d’acide sulfurique à 25 ®/, d’anhy¬
dride + acide nitrique 100 ®/,;
4® Mélange d’acide sulfurique à 65 ®/, d’anhy¬
dride -j- acide nitrique 100 ®/,.
Dans les quatre cas ci-dessus énumérés, on a
LA PARFUMERIE MODERNE
commencé à o» et on a fait monter la tempéra¬
ture peu à peu jusqu’à 80®.
L’élévation de température augmente le ren¬
dement en produit trinitré.
Le produit de la nitration a été versé sur la
glace, puis lavé à l’eau et recristallisé de l’acide
acétique.
On a ainsi obtenu un corps fondant à 2o5o,5
et donnant à l’analyse la formule d’une trini-
trocétoce.
Malgré l’attention apportée aux essais de ni¬
tration, il a été absolument impossible d’obtenir
directement un autre dérivé nitré que celui que
nous allons décrire.
Trinitrométabutylxylylphénylcélone
/ iCH^h
C^H^
\ X (NO^k
\ CO - C.H^NO^
Ce produit se présente sous forme de cristaux
prismatiques le-gèrement jaunâtres.
Il est sans odeur, très peu soluble dans l’alcool
et l’éther, mais bien dans le chloroforme et
assez bien dans l’acide acétique glacial.
Chauffé avec la potasse, sa solution alcoolique
se colore en rouge brun foncé.
Cette trinitrocétone a donné à l’analyse les
résultats suivants ;
Pouro,iG 65 gr. de substance, 11 cc., 2 d’azote
à la température de 18", à la pression de74i'»"‘,
Trouvé : Calculé :
Ap 14,21% 14. H %
Constitution de la trinitrocétone
Deux des groupes NO.2 se trouvent évidem¬
ment dans le noyau butylxylénique, comme
c’est le cas pour la cétone de Baur IL
Il restait, pour connaître la constitution
complète de ce corps, à déterminer où se porte
le troisièiue groupe iVOj.
Or, étant donnée l’influence orientante
qu’exerce le groupe — CO —, il était à prévoir
que le troisième NO^st porterait en méta vis-à-
vis du groupe cétonique (comme dans la nitra¬
tion de l’acide benzoïque).
Ce fait a été vérifié de la manière suivante ;
On a préparé, par condensation du métani-
trochloruredebenzoyleavecle métabutylxylèr.e,
une cétone niéta mononitrée dans le groupe
phénylique non substitué.
Celle-ci a été transformée par l’acide nitrique
fumant en un dérivé trinitré qui s’est trouvé
être identique avec le produit obtenu par nitra¬
tion directe de la métabutylxylylphénylcétone.
L’expérience a donc affirmé nos suppositions
et nous pouvons alors donner à ce corps la
formule de constitution ci-dessous :
CH3
iVOs /\. NOi
Trouvé : Calculé :
A,- 10,83 »/„ 10,47 Vo
Les eaux-mères provenant delà cristallisation
de la trinitrocétone laissent passer à la vapeur
d’eau surchauffée un produit fondant à 112® et
doué de l’odeur du musc.
L’analyse et ses propriétés ont montré que ce
n’est autre'que le musc du butylxylène trinitré.
0,343 gr. de ce musc ont donné 44 cc. d’azote
à la température de 2$“ et à la pression de
745111m, soit :
(à suivre)
P. Pommier.
Le Gérant : Gattefossé.
S^ Cl’. 14,r.. Bellecordière, I.yon.
LA PARFUMERIE MODERNE
69
nouvelles Peaux Manches opaques o ^
<&<=><$><:> ‘.‘CAPSKIN” & “PARCHEMIN”
pour ttoiirage de Flacons
Demplaçant araniaÿeusenient les peaux sciées et le chevreau
à COURBEVOIE Téléph«ue:85
A Flacons en Verre » m
H ParFutris cer,centrés Jw IM
M Essences» Huile de rese, etc. î|n' ||l
im il F- G- BORflKÉSSELt □£ IH
MELLENBACH (Allemagne).
Syndicat des Producteurs de Lavande des Alpes
P. P.
Das in Südfrankreich munmehrendgültigconstituierte
und handelsgerichtlich anerkannte « Syndicat des Pro¬
ducteurs d’essence de Lavande des Alpes du Diois » hat
■ den Zweck, die Kultur und die Destination von Laven-
del in den franzosischen Alpen zu vervollkommnen und
die Oele der hohen Regionen, die unter dem Namen :
, Essences de Lavande Mont Blanc bekannt sind und
seither von ded dortigen Zwischenhilndlern aufgekauft
und zur Verbesserung der in den niedereren Bezirken
gewonnenen esterarmen Oelen benutzt wurden, tien
Interessenten und Gonsunaenten rein und unverl'iilscht
zugiingig zu machen.
Die Oele der Hochalpen haben in der Tat einen sehr
hohen Gehalt an Ester (Linalyl-acetat) der das haupt-
sâchlichste Critérium des Wertes eines Lavendelüles
bildet.
Das Syndicat nimmt hein Oel an, das weniger vie
34 o.'o Estergehalt aufweist.
Nachstehend folgen einige Analysen von Oelen aus
Bezirken, die zu dem Syndicate zugelassen wurden :
Commune de Jonchères (Drôme).. 89,5 »/, Ester
— Establet — . 34,5 0/0 —
— Mison — . 42 0/0 —
— Charens — 4449 und 52 «/o —
— Lesches — . 44 0/0 —
— Beaumont — 42 und .. 53 ®/o —
— Les Prés — . 39,2 ®/o —
— Luc — . 4, o|„ _
— La Baume (Hautes-Alpes).. 54 ÿo —
und so weiter.
Die Oele welche weniger wie 40 o/.i Ester enthalten,
werden zu einer einzigen Qualitiit, die wedigstens
3 o /38 ®/o Ester aufweist, vereinigt und unter der Bezei-
chnung.
c Essence de Lavande Mont Blanc Syndicat pure »
in del Handel gebracht.
Die anderen von über 40 “,'o werden vollstandig reçu-
ficiert und unter dem Namen :
c Essence de Lavande Mont Blanc Syndicat RRR »
(d. h. dreilach rectififciert (anf den Weg gebracht.
Aile Oele sind garantiert rein und unverschnitten mit
minderwertigen LavendelOlen, Spikdl, etc., etc. Das
Verschneiden kann sich ja jeder Kiiufer selbst hesorgen,
wenn er es für vorteilhaft erachtet. .
Muster sowie iiusserste Quotierungen stehen jederzeit
gerne zu Diensten.
In der Hoffnung mit Ihren aiigenchmen Nachrich’en
beehrt zu werden empfehle ich mich Ihnen.
• Hochachtungsvoll.
C. El'gen Otto, Mannheim.
Union de producleurs d’essences de ïaucluse
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M.
Nous appelons votre attention, d’une façon tout à fait
particulière, sur ce point que nos produits sont vendus
sous la garantie de conformité avec la loi du it août ii»o 5
et que nous tenons à votre disposition, le cas échéant,
une analyse de ces produits. Ceci vous donnera une
sécurité qui a une grande importance à 1 heure actuelle
où l’application de la loi en question cause de graves
préjudices ajjx négociants qui ne savent pas s’adresser,
pour leurs fournitures, à des maisons offrant toute
garantie.
Nous n’ignorez pas, en effet, que le service de la re¬
pression des fraudes au Ministère de l’Agriculture a
envoyé des instructions dans tous les départements, non
seulement pour que des prélèvements soient faits sur
des marchandises, mais aussi pour que les agents de ce
service fassent des prélèvements de catalogues.annonces
commerciales, etc. Il est donc essentiel pour tous les né¬
gociants de s’entourer des précautions les plus minu¬
tieuses au sujet de la qualité déSproduits qu’ils achètent
et de la conformité de cette qualité avec la dénomination
donnée au produit.
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TYPOGRAPHIE ■ LITHOGRAPHIE
LA PARFUMERIE MODERNE
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BIBLIOGRAPHIE
De la Revue Scientifique — t Des recherches ont été
entreprises par M. R. Micko, au Laboratoire municipal
de Gratz (1908), pour déterminer de quelle nature était
le parfum du rhum. Ce parfum a été recherché dans un
rhum de la Jamaïque ; ce n’est ni un éther, ni une
aldéhyde, ni une cétone. Il a tous les caractères d’une
huile essentielle, terpénique ; il est insoluble dans la
soude diluée. On sait qu’on lui substitue frauduleuse¬
ment du formiate d’éthyle, d’une odeur analogue, mais
très facile à caractériser. Un rhum artificiel, parfumé au
formiate d’éthyle, perd son parfum après avoir été
additionné de trois centilitres d’acide sulfurique pour
dix centilitres de rhum j.
Du Journal de Pharmacie d'Anvers. — 0 .M. Perry a
rappelé l’attention sur l’essence de citron, qui paraît
être l’objet de fraudes multiples depuis quelque temps.
Il suppose que ces fraudes se pratiquent surtout ù
Londres et à Hambourg. Dans le courant des trùis der¬
nières semaines, M. Perry a rencontré dans le commerce
cinq essences falsifiées par 3 o- 5 o «/o de pétrole ; quatre
tétaient sophistiquées par l'huile de ricin, six par l’es¬
sence de térébenthine; quelques-unes avaient été diluées
par les terpènes de l'essence de citron ».
Liste DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE
du 8 Jyril au 6 Jtai -1909.
N® 399.051 Compagnie des Bouch.ages Hermétiques
Simplex. — Revêtement protecteur inattaquable pour
les dispositifs de bouchage de-récipients.
N® 10.396/393.027 Dechaume. — Addition du brevet
pour: « Obturateur à soupape pour bouteilles ».
N® 399.273 Naud. — Ciseaux coudés pour coiffeurs.
N® 399.212 Bazin. — Application des hydrocarbures
à fonction acide comme subrogats des acides gras,
huiles, graisses et savons.
N* 399.238 Buhl. — Dispositif pour attacher le cha¬
peau et les cheveux.
N® 399.204 François et Royer. — Bouchon verseur
de sûreté.
N® 399.281 Muller. — Bouteille irremplissable.
N® 10.423/394.711 Addition au brevet pour : < Appa¬
reil garantissant l’inviolabilité des bouteilles.
N® 399.449 May. — Rasoir de sûreté.
N® 393.577 Duclos. — Procédé de conservation du
beurre, des huiles, graisses animales et végétales.
N® 399.424 Dondel et Balmonet. — Barrette pour
la coiffure des dames.
N® 399.513 Benoit. — Barrette de cheveux.
N® 1.044/378.536 Faucon. — Addition au Brevet
pour: •( Procédé hygiénique et aseptique >'.
N® 399.623 Société P. Ducreux et A. M.artis. —
Pince pour pains de matières antiseptiques employées
par les coiffeurs.
N® 10.465/398.506 De Belinay. — Addition au Brevet
pour: « 'Vaporisateur ».
N® 399.483 B.arrère. — Bouchons aseptisés et anti-
septisés et leur procédé de fabrication.
N® 399.510 Stœckel. — Fermeture à pression appli¬
cable à tous articles, notamment aux barrettes pour
cheveux.
N® 399.681 Debon. — Article de coiffure.
N® 399.785 Maillard. — Houppe garnie de papier.
N® 399.690 Dubosc, Larroucau, Roques et Dasquk.
— Bouchon pour bouteille irremplissable.
Bureau des Brevets d'invention : Y. RÀBILLOUD
et Fils, ingénieurs-conseil, 10, Cours Morand,
Lyon.
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de patchouli : L. Serve. — Appareils électriques de distillation : Achille Staron. —Les
essences en thérapeutique : D' P.-J. — Le tremblement de terre de Provence : La Rédaction.
SUPPLÉMENT. — Parfums artificiels. — Parfums synthétiques. — Alambics
agricoles. — Correspondance: Vanilline. — Lauendelol. ■— Conséquences inattendues
d’un tremblement de terre. — Variétés : Commerce de cheveux. — Pour les rosiéristes. —
Dénaturation des huiles. — Empoisonnement par la noix muscade et le savon. — La fausse
badiane. — L’absinthe augmente. — Mouillage de l’alcool. — Bibliographie : Revue Jean-
card. — Aide-mémoire P.M. — Revue de Grasse •’ Températures et récoltes. —Distinc¬
tions honorifiques. - - Recettes et procédés utiles : Teintures au Henné. — Cartes parfu-
d’œillets. — Office d’exportation. — Liste de brevets.
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Le tiers de page. 60 •
Le quart. 40
Le huitième. 20 >
Le seizième. ^0 "
Annonce spéciale (i/20« environ) 12 insertions. 60 •
TRAITÉS ANNUELS D’UN COMMUN ACCORD
Dans les rubriques : Recettes, Correspondance, Petites annonces, Exportation, Informations,
Bibliographie, etc. (pages bleues), la ligne. . 1 fr. 26
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(3e ÉDIXION)
l.a page. 70 francs
La demi-page. 40 »
Le quart de page. 25 »
SPÉCIMEN SUR DEMANDE
^ parfums artificiels
Il n est pas douteux que l'opinion moyenne du public
est tout à fait défavorable aux parfums synthétiques et
artificiels, mais il n est pas moins douteux d’ailleurs que
l’ignorance presque complète de la nature exacte des
produits incriminés est la cause immédiate de leur dis¬
crédit.
Le journal bien connu, La Coiffure française illustrée,
qui est édité avec un soin tout particulier et dont les
encartages sont véritablement artistiques, nous donne
encore tout dernièrement un exemple de ce défaut de
documentation et publie un article qui est très suscep¬
tible d’accentuer encore chez beaucoup de parfumeurs la
PHOBIE des produits artiliciels.
Il y est fait une confusion très regrettable entre la
falsification des essences naturelles et la substitution
des parlums de synthèse aux parfums d'extraction, et
76
LA PARFUMERIE MODERNE
entre les éléments nécessaires à une préparation chimi¬
que, (réactifs et matières premières) et les produits défi¬
nitifs obtenus à l’état de pureté. « On prépare, dit M.
« Eryam, l'essence d’amandes amères avec la benzine,
« les essences de Reine des prés et de géranium avec
t le phénol ; l’essence de wintergreen est remplacée par
« un mélange d’alcool de bois, d’acide salicylique et
« d’acide sulfurique; le terpinéol est un dérivé de
« l’essence de térébenthine savamment combinée avec
f un acide quelconque ; l’aubépine est obtenu avec
ï du chloroforme et du phénol
Il est fâcheux que de telles erreurs puissent trouver
crédit chez l’acheteur de parfumerie, aussi, ne résistons-
nous pas au désir de citer à ce sujet le Formulaire de la
Parfumerie Moderne, 2® édition que nous tenons à la
disposition de tous les intéressés (i).
Nous prions tous les fabricants de parfums arti¬
ficiels de nous communiquer toutes les indications
possibles sur la préparation de leurs spécialités,tant
au point de vue technique qu’au point de vue pra¬
tique, et sur leur emploi en parfumerie. Nous leur
donnerons la plus large publicité afio d’atteindre
aussi complètement que possible le but que nous
nous sommes proposés et que M. Francis Marre
exposait dans notre premier numéro.
En ce qui concerne la querelle ancienne qui divise
de faqon regrettable les parfumeurs et qui fait, trop
souvent, adversaires irréductibles les partisans des
produits naturels et des produits de synthèse, notre
attitude sera nette. Nous nous efforcerons de mon¬
trer aux uns comme aux autres l'inanité de leurs
querelles coutumières et l'erreur qu'ils commettent
en ne s'unissant pas au lieu de se combattre. Notre
opinion, que de nombreux spécialistes partagent et
qui finira par triompher parce qu'elle est à la fois
logique et sage, est que le parfum artificiel doit être
pour le parfum naturel un auxiliaire, mais jamais
un rival. Le plus habile des chimistes est incapable
de supplanter la nature et de se substituer à elle,
mais dans bien des cas, il peut lui venir en aide, la
compléter et parfois même l'améliorer.
^ ^
Parlun^s Synthétiques
L’industrie des parfums artificiels, disait M. J. Dupont,
est la sœur cadette de celle des matières colorantes déri.
vées des goudrons de houille ; à elles deux, elles consti¬
tuent la plus riche part du patrimoine dont l’humanité
est redevable à la chimie moderne.
Nous distinguions dans notre précédente édition trois
sortes de parfums synthétiques, les uns remplaçant le
produit naturel par un corps absolument identique phy¬
siquement et chimiquement, comme par exemple l’aldé¬
hyde benzoïque (essence d’amandes amères), le salicy-
late de méthyle (essence de Wintergreen), la vanilline,
la coumarine synthétique, etc...
Les autres sont des produits différents du parfum à
(i) Des extraits en ont déjà été faits par Echo de la Savon¬
nerie et la Revue des Produits chimiques, nous les autorisons
très volontiers à nos confrères sous clause d’indication d’ori¬
gine.
imiter, mais qui le remplacent parfaitement : ambre,
musc, miel pour savon, etc. ; enfin, le parfum artificiel
peut donner une note nouvelle qu’aucune essence natu¬
relle ne permet d’obtenir : Yara, chrysol, etc.
Nous 'pouvons donner une autre classification qui
détruit cette objection qui nous a été faite assez fré¬
quemment : le parfum synthétique, nous dit-on, n’a pas
la tenue de l’essence naturelle, il se détruit lui-même ou
détruit les essences avec lesquelles on l’emploie. Ces
défauts sont dus, disent ses détracteurs, à son origine
chimique, défaut inséparable de sa constitution et de sa
préparation : Il suffit de démontrer que dans la plupart
des cas le parfum synthétique (?) est produit par la nature
et qu’il est seulement séparé, purifié ou transformé légè¬
rement.
A cet effet, nous distinguerons, cette fois, quatre
classes de parfums artificiels :
I. — Parfums artificiels tirés directement des essences
naturelles, sans transformation chimique, ou plus simple¬
ment : Constituants des essences. De celte sorte, nous
citerons : Citral, Citronnellal, Eugénol, Géraniol, Linalol
Rhodinol, etc.
Ces produits sont contenus naturellement dans les
essences de Lemongrass (Verveine des Indes), Citron¬
nelle, Girofle, Raima- Rosa, I.inaloé ou Bois de rose.
Géranium, etc..., et il suffit généralement d’un fraction¬
nement fait avec soin pour les séparer des terpènes et
des autres constituants de l’essence. Ainsi, l’essence de
citronnelle contient des terpènes ; du Citronnellal, du
Géraniol et il est facile, connaissant leur point de distil¬
lation respectif, de les isoler et de les purifier séparé¬
ment.
IL — Parfums artificiels tirés des essences naturelles
avec transformation chimique. — Dans cette catégorie se
rangent : Aubépine, Jacinthe, Lilas, Muguet, Néroli,
Œillet, lonone (brevet de Laire), Terpinéol, Acétates
de Linalyl, de Géranyl, Vanilline, etc.'..
L’Anisaldéhyde est obtenu par oxydation de l'anéthol
de l’essence d’anis ; on le corrige et le mélange pour
obtenir Acacia, Aubépine, Eglantine, etc...
La Jacinthe est tirée du Styrax ; les lilas, muguets
sont fabriqués comme le terpinéol : l’essence de téré¬
benthine ou un terpène (Limonène) sont hydratés et
l’hydrate de terpine obtenu est transformé en terpinéol,
muguet, syringa, etc...
L’Ionone, selon le brevet de Laire, est obtenue du
Citral de Lemongrass traité par l’acétone ; on obtient le
pseudo-ionone, puis l’ionone, isomère de l’irone, partie
odoriférante de l’Iris.
Le Néroli est une transformation de la partie oxygénée
de l’essence de Petitgrain. L’œillet dérive de l’isoeu-
génol, qui a pour origine l’eugénol de l’essence de
girofle et qui est le premier chaînon de la fabrication de
la'vanilline. Les acétates de Linalyl, Géranyl, Terpényl
sont respectivement obtenus des linalol, géraniol et
terpinéol.
Tous ces parfums artificiels (catégories I et II) sont en
réalité des constituants des essences naturelles, isolés,
purifiés, transformés, mais naturels par origine. Leurs
propriétés de solubilité, concentration, stabilité sont les
mêmes que celles des essences déterpénées. Us ne
diffèrent de celles-ci que par leur odeur spéciale, les
essences déterpénées étant, elles, Vodeur précise de la
plante dont elles sont tirées.
III. — La troisième série comprend les parfums chi¬
miques proprement dits ; la Nitrobenzine (mirbane,
LA PARFUMERIE MODERNE
77
amandes amères), les muscs, dérivés nitrés des benzols,
toluènes, xylènes, etc., les Ethers benzoïques, sali-
cyliques, acétiques, etc. (Les salicylates, acétates de
benzyle, de'butyle, d’éthyle, etc.).
IV. — Pour terminer, il faut citer les compositions
qui contiennent des parfums des trois catégories pré¬
cédentes et même des essences simples ou déterpénées :
Bruyère, Cassie, Cyclamen, Chèvrefeuille, Foin coupé,
Narcisse, Orchidée, Trèfle, Capucine, Lys d’eau, etc...
La précision avec laquelle tous ces produits ont be¬
soin d’être préparés écarte toute possibilité d'altération
du fait des réactifs qu’ils pourraient contenir et qui sont
absolument éliminés, tant pour assurer leur conser¬
vation que parce que les procédés de fabrication ne per¬
mettent pas qu'il en soit autrement.
Les parfums synthétiques sont plus concentrés, plus
solubles, plus stables que les essences naturelles, et ne
peuvent jamais avoir aucun inconvénient que ne pos¬
sèdent déjà ces essences ; ils sont supérieurs à beaucoup
de points de vue, d’un emploi facile et économique.
René Gattekossé.
ALAMBICS AGRICOLES BON MARCI^E
Il nous a été donné a maintes reprises et à nos lecteurs
aussi, probablement, de déplorer la non utilisation de
champs immenses de lavande, de romarin ou d’autres
plantes aromatiques poussant naturellement et a l’aban¬
don, à proximité quelquefois d’exploitation agricoles
importantes.
Tant en France que dans nos colonies c'est par cen¬
taines de mille francs qu’il faut compter les productions
du sol ainsi négligées par ignorance souvent et par crainte
de ne pouvoir en trouver un débouché rémunérateur. 11
faut noter que très souvent ces plantes ne coûteraient
que la peine d’être récoltées et qu’en tout cas les frais de
main d’œuvre seraient insignifiants. Beaucoup de pro¬
priétaires seraient décidés à tirer profit de ces plantes
par la distillation mais reculent devant l’achat d’un
alambic qui est considéré, à tort, comme un appareil
coûteux.
La chaudière d*un alambic simple, munie ou non d’un
foyer et séparée du chapiteau et du réfrigérant trouve
toujours, en effet, son utilisation: la buanderie, le chai,
1 étable, la porcherie, ont toujours besoin d’un récipient
de grande capacité allant au feu. Seuls par conséquent
chapiteau et réfrigérant ne trouvent leur utilisation qu’au
moment de la distillation.
Nous avons vu fréquemment, dans les Alpes notam¬
ment où le cultivateur est industrieux et économe, des
chapiteaux simplement formés d’un couvercle muni d’un
tube pour l’échappement de vapeur, le serpentin est un
stmp e tuyau de plomb a gaz enroulé sur lui meme et
installe dans un fut de bois.
Ce couvercle est en temps opportun installé sur la
chaudière de la ferme, lutté avec de l’argile et donne un
alambic rustique et primitif il est vrai mais qui ne cède
rien aux vieux alambic de cuivre si facilement rongés
par les essences qui comme la lavande contiennent des
éthers acétiques.
11 est d’ailleurs facile de se procurer des alambics a
bon compte et on trouve dans le commerce des appareils
en tôle galvanisée forte, aussi solides et aussi résistants
que les appareils en cuivre si coûteux lorsqu’ils atteignent
une certaine grandeur. Ces alambics coûtent selon le
modèle de 6o à loo francs pour une contenance de
200 litres (sans serpentin ni foyer) c’est-à-dire 5 et 6 fois
moins cher que les alambics en cuivre ; la chaudière étant
utilisable toute l’année la dépense est insignifiante et
peut procurer des bénéfices annuels très réels.
Toute installation agricole dans les Alpes,les Cevennes
l’Algérie, la Tunisie et nos Colonies tropicales devrait
posséder cet intrument si utile. La production d’essences
aromatiques serait évidemment augmentée, mais il faut
tenir compte que la consommation én augmente tous les
jours et que l’initiative des autres nations est stimulée
beaucoup plus activement que chez nous dans cette voie,
par les instructions officielles des directions de l'Agricul¬
ture. Les efforts individuels de nos agriculteurs et colons
doivent tendre à l’utilisation intégrale des productions •
du sol que nos climats favorisés ont faites si nombreuses,
surtout en ce qui concerne les plantes aromatiques.
M.C.
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REVEL {Haute=Garonne)
Format de poche, édition soignée- 1,26 franco
Reilé souple. 1,76
tJC XX- xx-Tnr- xx xvv'
r
Dépôt à Lyon : GATTEF0S8É & FILS
LflBOR^TOIRE P’^N^LySES
P. Pommier
Chimiste-Expert
Docteur de V Université de Berne
Ancien Elève et Préparateur de M. Nœlting, Directeur de V Ecole de Chimie de Mulhouse
ANALYSES DE TOUTE NATURE
O, ’FLtjlg »Æoxi.i;lDerj:i.Sirca.,
OHNEMÜLLER ù ULRICH
à K UPS {Bavière)
Porcelaine de luxe poQP la Parfamepie
Flacons de fantaisie émaillés à l’intépieap
imperméables
LA PARFUMERIE MODERNE
79
CORRESPONDANCE
Le journal La Parfumerie Moderne a donné, le mois
dernier, entrautres renseignements, des documents
intéressants sur les droits nouveaux qui seront appliqués
à la Vanilline à partir du prochain exercice budgétaire.
Il se confirme aujourd’hui que ces droits seront de
6o fr. par kilog ce qui doublera au moins la valeur de ce
produit si intéressant pour la confiserie, la Biscuiterie,
la distillerie, la parlumerie, etc.
Nous vous invitons donc à vous couvrir dès à présent
de vos besoins pour toute l’année prochaine, aucune
spéculation ne pourrait être meilleure que la formation
d'un stocic.
En prévision des demandes à outrance qui se feront
pendant ces quelques mois, les usines ont déjà pris leurs
précautions pour s’assurer de fortes provisions d’essence
de girofle, matière première de la vanilline.
L’accaparement en fera rapidement hausser les cours
et d’ici quelques temps nous ne pourront plus tenir les
prix actuels. (Gattefossé et Fils).
^
Para informes y abonos en Espana, dirijirse à nuestro
représentante Sr. D. A. Boyer, 117, Rambla de Cata-
luna, Barcelona.
^ 5-
Lavepdelel
Ende letzten Jahres habe ich mir erlaubt, Ihre werte
Firma von der Bildung des Syndicat des Producteurs
de Lavende des Alpes in SUdfrankreich zu unter-
richten.
Der Zweck des Syndicales ist, die Lavendelôle des
Hochgebirges durchaus rein und nicht ver.schnitten mil
den Oelen des Tieflandes, deren Qualitat, wie bekannt,
wesentlich abfhllt, in den Handel zu bringen.
Das Syndicat hat sich fast ailes Oel von der echten
f Lavendula Delphinensis » gesichert und jedermann,
der von diesen hochwertigen Oelen kaufen will, muss
sich daher an die Producenten direkt wenden.
Die Gesellschaft umfasst zur Zeit beinahe aile Distil-
lateure von Diois und der hochgelegenen Bezirke der
Hautes und Basses Alpes, \vo zu Verschnitten geei-
gnete Bastard-LavendelOle und Spiekdle gânzlich unbe-
kannt sind. Die Posten, welche von Mitgliedern des
Syndicales beigeschafft werden, unterliegen einer vie-
derholten Analyse und Untersuchung und werden
rUcksichtslos zurUckgewiesen, sobald sie einen zweifel-
haften Character aufweisen. Ein Inspectionsdienst
schon wahrend des Destillationszeit verhindert Ubrigens
jedes betrUgerische Manôver, um so mehr als das Gesetz
die Ueberwachung gestattet und das Syndicat zur Vcr-
folgung von Fiilschuncen autorisiert Von dicsem Gesi-
chtspunkte aus bietet der Zusammenschluss der Produ¬
centen dem Kaufer jede Garantie.
Da der Wert eines Lavendelôles in proportionellem
Verhiiltnisse zu seincm Gehalfe an Linalyl - Aceiat
steht, und die besten Oele von den hohan Regionen
kommen, wo die Pflanzen nur einen ganz geringen
Procentsatz eines vollkommenen Oeles orgebcn, so hat
das Syndicat dort ein Laboraiorium errichtet, das sich
ausschliesslich mit der Analyse der ihm zur L'ebcr-
nahme unterbreiteten Lavendelüle bcfasst. Enter die¬
sen Umstünden ist es in der Lage, LavendelOle der
verschiedensten Qualitaten laufend an Hand zu haben
und besonders wertvolle, von hOchstem Estcrgehalt
anzubieten, resp. zu beschaffen.
Die wissenschaftlichen Arbeiten, die diesesJahr Uber
LavendelOl in Frankreich erschienen sInd. und die
Verbreitung, welche sie gefunden haben, erteilten den
Gegenden, in denen das Syndicat domiciliert ist, eine
ganz besondere Bedeutung, die sich auch auf die Marke
des Syndicales und die Garantie, welche es darbietet,
übertragt. Oels mit dem Ursprungssiegel des Syndicales
sind in Frankreich bereits ein wichtiger Handclsariikel
geworden, und auch der direkte Consument vcrarbeitet
sie mit der grdssten Zufriedenheit.
Das Syndicat stellt seine Organisation, seine Con-
trolle und seine Beziehunghen Ihrer werten Firma zur
Verfügung und wUrde dieses Jahr Ihre Einkâufe, sei es
fUr Ihre Rechnung direkt, oder ex Dépôt besorgen.
FUr den Fall, dass Sie die Gesellschaft mit Ihrein
Zutrauen beehrten, kbnnte der Einkauf unter folgenden
Bedingunger vor sich gehen.
Sie geben die Quantitiit an, fllr die Sie Abnehmer
sind und zugleich den Minimal — Estergehalt, unter
Umstanden auch den Maximal-Estergehalt. Ich mbchte
an dieser Stelle bemerken, dass letztes Jahr Oele von
35 »/o bis 57 »/o Linalyl — Acetatgehalt, je nach der
Provenienz und den Destillierapparaten, durch die
Hande des Syndicales gingen. Die Lieferungen sind
garantiert rein und loyal ; ebenso wird des Ursprung
des Oeles garantiert. Der Preis wird nach dem Markt-
kurse vom 19 september a.c. auf einer Basis von 35®/®
Acetat festgelegt, mit einer progressiven ErhOhung von
i5 c/ fUr jedes weitere Procent Ester, nachdem
vorher die Analyse von Ihnen selbst controllieit und
gutgeheissen worden ist. Toleranz bei der Ana¬
lyse 2 «/o.
Letztes Jahr, z. B. hatte das Syndicat Ihnen verkau-
fen kbnnen :
DISTILLERIE-HERBORISTERIE DES ALPES
Paul CAIXbXbAT éù PSRXIXN Frères
Téiépiione; (M)3 5, Chemin de Bonne, B AP (Hautes-Alpes) - cmlut-i’kkris, c>p
naturels de fruits pasteurisés, pour Sirops, Gelées, Sorbets, etc ;
®’ Cerise, Airelle, Coings, Nerprun, etç. — Extraits et Eaux distillées de Framboise et
oe Marasque. — Herboristerie, Essences de Lavande Mont-Blanc, Thym, Romarin, etc.
LA PARFUMERIE MODERNE
Oel mit 35 «/o EStergehalt zu Mk i 3 , 5 o
X> ]
► 38/40
» » 14,z5
D 1
» 43/45
»
» s i5 -
» 1
. 45/48
>
. a 15,45
»
• 5o/52
»
» » i6.o5
Die Einkaufscommission betriigt 2 «/o des Wertes der
Lieferung. Sollten Sie vorziehen die Oele von dem
Dépôt des Syndicales zu beziehen, so werde ich Ihnen
gleich in den erston Tagen der'neuen Ernte Festoffer-
ten der disponiblen Partien zu iiussersten Preisen
machen.
Der Versandt erfolgt von Luc-en-Diois.
Il dem ich Sie freundlichst bitte, auch bei mir vorzu-
fragen bevor Sie sich anderweitig festlegen, empfehle
ich raich Ihneo, stets gerne zu Ihren Diensten.
hochachtungsvoll,
G. Eugen Otto.
^ ^ ^
Hausse de l’Essence d’Orange déterpénée
Conséquences innattendues d’un tremblement de terre
Après le tremblement de terre qui désola la Sicile et la
Calabre l’an dernier, les essences originaires de ces
régions attinrent des cotations fantastiques. L’essence de
Bergamotte fut offerte jusqu’à 1 5 o francs le kilog, l’essence
de Citron a 40 francs les autres à des prix analogues.
La panique, heureusement ne dura que i 5 jours, après
lesquels on su que si les dépôts et les usines avaient été
ravagés, du moins les plantations et jardins d’orangers
étaient restés intacts.
Les cours des essences de Sicile, quoique toujours
élevés se sont maintenus pendant ce premier semestre
de l'année a un niveau normal.
Les essences déterpenées de Citron, Orange, Berga¬
motte, etc. après avoir subi très fortement le contre¬
coup de l’augmentation des essences ordinaires étaient
également revenues a des cotations raisonnables, qui
semblaient devoir se maintenir jusqu’à la récolte pro¬
chaine.
Mais le tremblement de terre pour n’avoir pas déraciné
les 14 millions de pieds de citrus qui couvrent l’Italie
méridionale a bouleversé complètement les conditions
climatériques qui rendaient la région favorable à ces
arbres délicats. La pluie et le l^froid ont remplacé la
chaleur ensoleillée, les fruits arrivent difficilement a
maturité, les essences ne contiennent plus la même
quantité de produits aromatiques oxygénés et sp compo¬
sent presque exclusivement de terpènes sans valeur. La
fabrication des essences déterpénées est rendue plus
difficile par cet état de choses, les rendements devien¬
nent de moins en moins forts.
Devant cette situation préjudiciable a leurs intérêts,
les fabricants d’essences concentrées entre autres les
maisons H. Haensel et Gattefossé ont décidé d’augmen¬
ter provisoirement le prix de leur essence déterpénée
d'orange de 100 francs par kilog.
(Le prix de l'essence H. Haensel est ainsi porté à
gSo fr. le kilog). Il est fort probable que le prix d®
l’essence déterpénée de citron sera également augmenté
d’ici peu car les rendements sont de moins en moins
satisfaisants.
VARIÉTÉS 1^
Le commerce des cheveux au Japon
M. Rabot montre, dans la Géographie, que l’exporta¬
tion des cheveux prend, surtout depuis quatre ans, un
dévelopement assez grand au Japon. En 1906, les expé¬
ditions se sont élevées à iSo.ooo kg., représentant
317. 85 o francs, et en 1907 à 88. Sîo kg. (260.575 francs)-
La France est, paraît-il, la principale cliente pour l’a¬
chat des chevelures japonaises: 52.416kg. en 1907;
viennent ensuite les Etats-Unis, 17.338 kg. Ces che¬
veux proviennent d’ailleurs non pas de tontes, mais de la
réunion des déchets journaliers, les Japonaises conser¬
vant soigneusement les cheveux que le peigne enlève et
les vendant ensuite à des courtiers spéciaux qui passent
au printemps et à l’automne. Enfin, certaines régions
fournissent des cheveux plus recherchés que d’autres,
notamment l’île de Miyakejima (archipel de Sits-To).
ç. ç. ^
La foire aux cheveux de Limoges s’est tenue le mois
dernier. Le cheveu de cette région est de plus en plus
rare, notamment le blanc et le blond. Les prix ont va¬
rié entre 90 et 120 fr. le kilog alors qu’il y a quelques
années les cours ne dépassaient pas 5 o fr.
^ ^ ^
Le rapport annuel du consulat général de Hong-Kong
annonce qu’en igoît il a été expédié de ce port 103.207 kil.
de cheveux humains achetés en Chine.
^ ^
Empoisonnement par le Savon
On cite des cas fréquents d’empoisonnement causé
par l’ingestion de savon ordinaire. Il y a lieu d’éviter
l’absorption des savons dentifrices qui ne doivent en
aucun ca.> dépasser la cavité buccale et dont la dissolu¬
tion ne doit pas pénétrer dans l’appareil digestif.
fourntlurts pour Ealioraloires • J. DELERS,
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JUILLET 1Q09.
LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 7
%
LE HENNE
Le henné est une plante des pays chauds que
les botanistes, après bien des vicissitudes, ont
fini par ranger parmi les salicinées sous le
nom de Lawsonia inermis. Ses synonymes
sont nombreux et varient même de province à
province dans les mêmes pays. Lakrachera,
Kinna, Cypros, Panna, Kopherim et Henna
sont les principaux.
Végétal herbacé, c’est un arbuste d’une
hauteur moyenne de 3 mètres qui, dans cer¬
taines situations exceptionnelles de l’Inde,
atteint et dépasse 4 mètres. Longtemps, on l’a
confondu avec le troène dont il affecte, en
effet, le port et l’aspect général. Les rameaux
sont souvent tétragones, les feuilles opposées
et oblongues. Les fleurs, hermaphrodites, sont
disposées en grappes épanouies, de couleur
jaune paille. Le calice est libre, persistant,
tubuleux ;] les pétales, insérés à la gorge du
tube calicinal, sont caducs et alternent avec
eux ; les étamines ont également leur point
d’attache sur le tube du calice. Les anthè¬
res, biloculaires, s'ouvrent longitudinalement.
L’ovaire est libre, à loges pluriovulées dans
lesquelles les ovules, nombreux, anatropes,
sont attachés à des placentas axiles. Le style
est filiforme, à stigmate capité.
Le fruit est une sorte de capsule membra¬
neuse recouverte par le calice. Les graines
sont nombreuses, petites, sans albumen, et
adhèrent à un placenta central. Les cotylédons
sont plats, orbiculaires, foliacés. Alors que le
fruit est d’un rouge très foncé, presque noir,
les graines, aiguës au sommet, sont d’un jaune
sale, cendré.
La seule condition qui semble indispensa¬
ble à la croissance du henné, est la fraîcheur
du milieu n’allant pas, toutefois, jusqu’à l’hu¬
midité exagérée. Les lieux ombragés qui main¬
tiennent à la fois l’humidité et atténuent l’éva¬
poration, toujours énorme sous ces climats,
sont l’habitat préféré de cet arbuste si en fa¬
veur dans tous les pays orientaux : Egypte,Ara¬
bie, Inde, Chine.
Lors de la floraison, il répand un parfum
délicat, légèrement musqué, très apprécié des
indigènes, qui font une abondante récolte de
ses grappes odorantes. Plus en vogue que le
muguet du ter mai des Parisiens, il n’est pas
une demeure, de la plus somptueuse à la plus
humble, qui ne s’adorne de ses petites fleurs
paille.
Si jamais plante mérita le nom de panacée
universelle, c'est bien le henné. Les vertus les
plus variées, les plus inattendues, les plus
contradictoires même, lui sont attribuées par
les peuplades simples qui mêlent quelque re¬
connaissance à la haute estime qu’elles pro¬
fessent pour ce prestigieux arbuste. Suivant
les régions et les besoins, cette salicinée est,
tour à tour astringente, vulnéraire, sudori¬
fique, purgative, hydragogue, narcotique.
L’Arabe en bourre ses plaies ; mélangé à de
l’alun (chebb), il l’applique sur les blessures,
chancres ou ulcères. Additionné de jus de
lentisque, il lui sert d’insecticide contre les
parasites du corps, pou, gale, etc. Les mi¬
graines et névralgies sont chassées intantané-
ment par un cataplasme fait de graines de
henné et d’anis noir. La sueur des pieds est
guérie par une simple application,sur laplante
des pieds, de feuilles pilées. En décoction lé¬
gère, ces feuilles âcres coupent la diarrhée. .
Elles servent aussi d’emménagogues et, addi¬
tionnées d’un peu de suc de limon, puis appli¬
quées sur la paupière, elles rendent l’œil plus
éclatant. Les racines broyées sont utilisées
pour la coloration des huiles et pommades
complexes des Orientaux. 11 n’est pas jusqu’à
l’écorce qui n’ait des propriétés remarquables.
Elle arrête la lèpre, guérit de la goutte et de la
jaunisse.
Au Mexique, on emploie couramment le
henné contre les maladies syphilitiques.
Au Brésil, les décoctions de feuilles ont la
réputation d’annihiler les accès de fièvre inter¬
mittente.
Aux Indes, ses feuilles broyées servent de
vésicant et, appliquées sur la peau, agissent,
paraît-il, en moins d’une demi-heure. En
certains points, elles causent la mort du bé¬
tail, alors qu’en Asie, au contraire, on utilise
couramment le henné comme plante pota¬
gère.
Il n’est pas douteux qu’il y ait là l’effet d’uné
imagination enfantine qui s’est complue à
exagérer le nombre de ces propriétés, à en
fausser certaines autres. Les variétés as>ez
nombreuses du henné, aux vertus naturelle¬
ment différentes, ont aussi contribué à fausser
l’opinion, mais il semble néanmoins acquis que
c'est une plante remarquable par ses qualités
toniques, astringentes, et peut-être fébrifuges.
Elle n’est pas moins intéressante au point de
vue tinctorial. Il paraît même raisonnable de
croire que ce dernier procède du précédent.
8i - ■ — la parfumerie moderne
purement médical. Ses diverses applications
cutanées provoquant la coloration des parties
traitées, on fut naturellement amené à mettre
ù profit cette propriété nouvelle et d’aucuns
n’hésitent pas à affirmer que c’est là le point
de départ de l’usage, très général en Orient, de
se teindre au henné diverses parties du corps.
Il est de fait que, depuis des temps immémo¬
riaux, musulmans, Israélites, égyptiens ou
hindous se teignent au henné. On a retrouvé,
dans les sarcophages égyptiens, notamment,
des momies aux bandelettes teintes, à côté des¬
quelles reposait un bouquet de fleurs de
henné.
Suivant M. P. A. Monségur, cet usage s’est
à ce point répandu qu’il a pris force de loi.
Chez les Arabes, par exemple, dit-il, c’est une
obligation stricte de fournir à sa femme les
cosmétiques dont l’utilité est reconnue et ac¬
ceptée par la coutume : koheul pour les yeux,
pommade et huile pour les cheveux, henné
pour la tête, les mains et les pieds. Et il cite
ce proverbe musulman: Toute femme qui en¬
duit ses paupières de koheul, ses mains et ses
pieds de henné, et se parfume l’haleine.se rend
plus agréable à Allah et à son mari.
Il est très compréhensible que cet état d'es¬
prit ait pu engendrer une véritable débauche.
Il est assez fréquent qu’on teigne certains ani¬
maux, les chevaux de parade notamment, cer¬
tains poussant l’excès jusqu’à teindre des an¬
neaux sur les arbres d’ornement.
Par une déduction infiniment plus naturelle,
on emploie le bouillon des feuilles du henné
pour teindre les cuirs et maroquins en un
rouge jaunâtre. Le propre de cette couleur
est de ne pas renfermer de tanin. La pratique
permet l’obtention de toute la gamme des
rouges. On sait, d’ailleurs, le mélanger, à cet
effet,à d’autres matières :1e reng — variété d’in¬
digo — le pyrogallol, l’alun, l’oxyde de cuivre,
le sulfate de fer, etc.
Il y a eu, certes, dans cette voie, bien des
exagérations, bien des erreurs, mais il n’est
pas téméraire d’affirmer, en ce siècle où la plus
infime branche .de l’industrie devient tous les
jours plus scientifique, qu’avec un aussi beau
passé, le henné est assuré du plus bel avenir
dans la teinturerie et la parfumerie.
G. Charrière,
Ingénieur-agronome,
LA FLORICULTURE DANS LE LYONNAIS
On sait que la production des plantes aro¬
matiques est, en F'rance, presque totalement
localisée dans le bassin du Rhône.
Les Alpes, depuis le lac Léman jusqu’à la
mer, les Cévennes dans toute leur partie qu
limite la vallée du grand fleuve, jusqu’à Mont¬
pellier, forment l’habitat préféré des plantes à
essences.
Clicht P. *.
Jardins Combet (roses et lys), Villeurbanne-les-Lyon
LA PARFUnERIE MODERNE
K3
La ville de Lyon, clef de toute la région du
Sud-Est, est particulièrement bien placée pour
la centralisation des matières premières odo-
Au point de vue géographique, elle est le dé¬
bouché et le magasin principal de toutes les
productions de cette région française si diver¬
sement fertile ; au point de vue économique
elle entretient, grAce à ses deux industries
principales, la soie et les produits chimiques,
les relations les plus étendues avec le monde
entier.
Un point de \ue particulier et qui est rare¬
ment envisagé est le climat très favorable de
cette région pour les cultures florales.
A vrai dire, il n’existe pas encore, à propre¬
ment parler, d'organisation appropriée à la fa¬
brication sur une grande échelle des parfums
naturels, mais on y rencontre tousles éléments
de réussite d'une exploitation rationelle des
plantes à parfum.
Une telle installation aurait d’autant plus
d'intérêt que les Heurs de la région lyonnaise
sont, à part la rose, toutes différentes des plan¬
tes du littoral méditerranéen, et que tous les
produits obtenus seraient des matières premiè¬
res nouvelles pour l’industrie de la parfumerie
confectionnée.
Le Lilas, par exemple, est tout particulière¬
ment dans son habitat sur les coteaux des pre¬
miers contreforts des monts du Lyonnais et il
serait aisé de réunir, chaque année, à la saison,
des centaine de milliers de kilogs de cette fleur
si agréablement odorante.
L’Œillet, le Lis, le Narcisse des Poètes qui
tapissent les pentes des environs d'Hauteville.
le Muguet des bois du Dauphiné, le Daphné
cneorum ou Thyméné des Alpes, le Chimonan-
tus fragans seraient très facilement exploi¬
tables.
Le Muscari musqué donnerait une essence
abondante et le Tilleul, dont la fleur est déjà
récoltée en grandes quantité pour )a droguerie,
pourrait être traité soit par la distillation à la
vapeur, comme tn Allemagne, soit encore par
les dissolvants volatils.
La feuille odorante du Rosier des haies
(Rosa cepium, rosa rubiginosa) est déjà à l’es¬
sai dans le laboratoire d’un chimiste distingué
de l'Isère et donnerait des espérances.
Toutes ces plantes poussent à l’état sauvage
dans nos régions et ne donneraient guère que
la peine d’être ramassées ; il serait facile ce¬
pendant de leur réserver des emplacements où
soignées, elles prendraient rapidement la va¬
leur et l’importance del’yrjj dont la culture est
encore intense dans l’Ain.
Mais la Rose serait évidemment la fleur lyon¬
naise par excellence.
LA PARFUMERIE MODERNE
8i
Le terrain elle climat de Lyon, plus tempéré
que celui du Midi de la France, donne des ro¬
ses de la plus belle venue. La culture et l’étude
de la rose ont, d'ailleurs, été, de tous temps»
l’occupation favorite des horticulteurs lyonnais
et leur réputation est mondiale.
On a beaucoup parlé, ces temps derniers, de
la Roseraie de l’Hay, créée par M. Gravereaux
et où un certain nombre de variétés nouvelles
ont pris naissance, natammant la célèbre Rose
à parfum de l’Hay, et où sont réunies environ
7.000 variétés de roses; mais les Roseraies
lyonnaises existent depuis de longues années.
M. Viviand-Morel, le rhodographe bien connu,
s’est fait l’historien de la floriculture lyonnaise
et ses ouvrages sont des plus intéressants à
consulter au sujet de l’évolution de la rose dans
cette région. Il résulte de ses travaux que l’éta¬
blissement d’une rose à parfum, spéciale à la
région lyonnaise, résistant aux hivers quelque¬
fois rigoureux, serait aisé et que rien ne s’op¬
poserait à une culture industrielle. Actuelle¬
ment les roseraies comptent, pour la seule ex¬
ploitation de la rose en tiges ou de la fleur
coupée, plus de i.Soo.ooo rosiers et de tous les
points du monde, les étrangers qui s’intéressent
au développement de cette culture, viennent
visiter les Roseraies de MM. Bernaix, Guillot,
Chambard, Pernet-Ducher, etc., qui comptent
chacune de 5o à 3oo.ooo pieds, de toutes va¬
riétés et offrent le coup d’oeil le plus féerique à
l’époque de la floraison.
En 1907, le Conseil général des Basses-Alpes
avait mis à l’ordre du jour l'étude de la diffu¬
sion de la culture de la Rose dans ce départe¬
ment; on peut espérer que nos Ecoles régiona¬
les d’Agricultures et surtout l’initiative privée
s’empareront, dans la région lyonnaise, de la
question Plantes à parjums et contribueront,
d’ici quelques années, à enrichir le patrimoine
de l’industrie bien française des parfums natu¬
rels de fleurs.
Fuoriane.
Le patchouli, dont le nom scientifique est
pogostemon patchouli (pogostemon vestitum)
Benth, est une plante de la famille des labiées,
série des saturéiées. Il est originaire des Indes
Hollandaises, Pénang, Java, et de la péninsule
Malaise. En 1889, on a tenté d’acclimater le
patchouli au Pérou; quoique dans certaines
régions le sol et le climat puissent paraître assez
propices à ces essais, à notre connaissance ils
n’ont pas donné de résultats, car tout le patchouli
récolté vient des contrées précédemment ci¬
tées.
La hauteur de l’arbuste varie générale¬
ment entre soixante et quatre-vingt-dix cen¬
timètres. La tige est suffrutescente et pu-
bescente. Les feuilles sont opposées, décus-
sées, pétiolées, mais n’ont pas de stipules; elles
sont rhaubo'ides, ovales, un peu obtuses. Enfin
elles sont crénelées, dentées et couvertes de
poils simples à quatre cellules. La plante pro¬
duit des fleurs blanches qui sont disposées en
glanérules d’épis composés, très denses, termi¬
naux et axillaires. Les fleurs et les feuilles de
la plante fraîche dégagent un parfum très agré¬
able, mais assez fort et persistant. D’une façon
générale le patchouli présente une assez grande
ressemblance avec la sauge commune de nos
régions. Il ne fut pas apporté en Europe avant
1824. Mais, jusqu’en 1844, il tut très mal connu ;
à cette époque Vignat-Parelli réussit à l’accli-
mater dans ses serres d’Orléans et Pelletier en
fit l'étude.
La raison principale qui valut au patchouli
d’être apporté et connu en France est assex
curieuse pour mériter d’être rapportée ici.
C’est tout simplement en vue d’une fraude, ce
qui prouve une fois de plus que l’art des frau¬
des et des contrefaçons a été pratiqué de tout
temps. Voici comment Réveil, dans un vieux
traité de parfumerie intitulé : < Des odeurs, des
parfums et des cosmétiques », raconte l’amu¬
sante origine de l’usage du patchouli en Eu¬
rope : « Les vrais châles de l’Inde se ven-
« daient à des prix extravagants, les acheteurs
* les reconnaissaient à l’odeur : ils étaient
« parfumés avec du patchouli. Les fabricants
« français au bout de quelque temps étaient
« parvenus à imiter le travail indien, mais ils
« ne pouvaient pas donner à leurs tissus l’o-
« deur particulière de ceux de l’Inde. A la ftn
« ils découvrirent le secret et commencèrent
« à importer la plante pour parfumer les arti-
« des par eux fabriqués et firent ainsi passer
<? les châles fabriqués en Europe pour de véri-
<< tables châles de l’Inde ».
L’essence de patchouli s’obtient par distilla¬
tion des feuilles sèches dans un courant de
vapeur d’eau. Il arrive quelquefois que des
lots de feuilles comprimées en balles pour leur
expédition en Europe n’ont pas été suffisam-
L’ESSENCE DE PATCHODLI |
= LA PARFUMERIE MODERNE - - - 85
ment séchées : dans ce 'cas, assez rare heureu¬
sement, mais dont nous avons vu un exemple,
les feuilles prennent une légère odeur de moisi
qui se communiquerait à l'essence si elles
étaient distillées dans cet état. On peut cepen¬
dant remédier à cette défectuosité de la façon
la plus simple, en exposant au soleil pendant
quelques jours les feuilles étalées en couches
minces et que l’on a soin de remuer de temps
à autre.
U faut également se défier que l’on ait
ajouté aux feuilles de patchouli du tila/n outam,
plante indigène qui possède une forte puis¬
sance odorante : il y en a parfois jusqu’à
ib •/"• maisons sé¬
rieuses, vendant leurs produits sous des mar-
Feuilles de patchouli et de tilam outam
ques connues et appréciées ne se livrent pas à
ce trafic malhonnête.
Les feuilles sèches donnent un rendement
de 1,5 à 40/., généralement 2,5 à 3 0/0 d’une
essence jaune brun, légèrement verdâtre, un
peu visqueuse, d’une odeur franchement désa¬
gréable, mais excessivement puissante. Comme
par surcroît, son prix n’est guère élevé, on
s'explique donc l’emploi considérable qui en est
fait pour la savonnerie commune et les extraits
à bon marché.
Sa densité varie légèrement de 0,975 à
0,995. Elle dévie àgauchele plan de polarisation
de — 5ooà —65», pour une longueur de locent.
(Gladstone a trouvé — 120® pour une longueur
de 254 Ce pouvoir rotatoire permet de
déceler les essences fraudées avec des essen¬
ces de cèdre et de cvibèbe, également lévogy¬
res, mais dont le pouvoir rotatoire est seule¬
ment de — 3o» à — 40«.
L’essence bout à 257® et distille presque
aussitôt. Sur la fin de l’opération, il se produit
une élévation de température et il passe une
essence bleue, l’azulène ou cérulène qui se
trouve également dans quelques autres essen¬
ces telles que celles de matricaire, d'absinthe,
de calamus aromaticus, etc... L’azulène bout à
302°; d = 0,910; est insoluble dans l’eau,
soluble dans les huiles grasses, dans l’alcool
qu’il colore en bleu; n’est pas absorbé par le
noir animal ; ne teint ni la soie, ni la laine, ni
le coton.
L'essence de patchouli a deux composants,
le cadinène et le camphre de patchouli. Ce
camphre se dépose dans l’essence laissée au
repos, sous la forme de prismes hexagonaux
terminés par des pyramides ; il fut étudié par
Gall. (Bull. soc. chim. 1869) et Montgolfier
(Comptes rend. Ac. sciences, 1879). Ce cam¬
phre ou alcool de patchouli a pour formule
C‘5H2«0 : il fond à 55 ou 56® ; solide il est inac¬
tif; liquide il est lévogyre. VVallach (Ann. de
Liebig, 279, p. 394), a noté qu'il perd son eau
si on le chauffe avec du chlorure de zinc : il
donne alors le patchoulène C'^H** (qui est un
sesqniterpène) et bout 3254-255®; d,o®= 0,939.
11 résulte de l’ensemble de ses propriétés que
l’alcool de patchouli doit contenir I hydroxylc
en liaison tertiaire.
Le patchoulène est un liquide peu mobile,
incolore, inodore. A la longue, il se colore et
devient odorant. Sa solubilité est faible dans
l’alcool et l'acide acétique, considérable dans
l’éther, la benzine. Chauffé au-dessus de 25o®,
il se convertit en carbures isomériques.
Comme il a été dit plus haut, l'essence de
patchouli est d’un usage considérable, princi¬
palement dans la parfumerie à bon marché, en
raison de son prix peu élevé, dt sa puissance
odorante et de son parfum assez apprécie,
quand elle est extrêmement diluée. La parfu¬
merie fine l’emploie également, mais dans des
proportions bien moindres. Les feuilles rédui¬
tes en poudre entrent dans la composition de
certains sachets. 11 est distillé très peu de pat¬
chouli dans les contrées d’origine. Pour la plus
grande part, les feuilles sont séchées et mises
en œuvre en Europe.
I-ouis_SERVK
Ingénieur civil.
LA PARFUMERIE MODERNE
APPAREILS ELEGTRIÇUES DE DISTILLATION
Les progrès mécaniques et métallurgiques qui
sont une des caractéristiques les plus marquantes
de notre époque, ont modifié profondément l'ou¬
tillage des industries chimiques et notamment des
fabricants distillateurs d’essences et de parfums.
L’alambic arabe originel que l’on retiouve en¬
core partout dan» les campagnes, se compose
simplement d'une petite chaudière en cuivre,
étamé ou non, installé sommairement surun foyer
primitif de maçonnerie ou de pierres sèches et
surmonté d’un chapiteau en Tête de Maure, pro¬
longé par le serpentin réfrigérant.
Lextension dès usines de distillation et l'ins¬
tallation de fortes machines à vapeur, permit le
remplacement du chauffage à feu nu par une
circulation de vapeur, soit dans un serpentin inté¬
rieur, soit dans un double fond extérieur à l’alam¬
bic. Par la suite on inventa les appareils à
vapeur directe et sous pression ne contenant pas
d’eau, mais recevant la vapeur du générateur
central de l’usine.
Ces alambics à forte production doivent avoir
déjà une résistance assez considérable, rna
appareils modernes travaillant dans le vidi
En France, la térébenthine est obtenue par
incision du Pin, la « Gemme » obtenue est distil¬
lée à la vapeur d’eau pour donner l’essence et la
Résine, ou dans le vide pour la fabrication de
l’acide sylvique blanc (succédané des acides
gras).
En Amérique, l’arbre est abattu et distillé direc¬
tement, comme pour la fabrication de la créosote.
Ce procédé qui a l’inconvénient de détruire rapi¬
dement les forêts a par contre l’avantage de faci¬
liter l’utilisation des déchets de scierie, déchets
qui n’ont aucun autre débouché possible.
Avec les installations chauffées au bois, il est
très difficile de rester dans les limites des points
d’ébulition de l’essence (i5o à 170»), et il n'est
pas rare de les dépasser, du moins aux points
les plus en contact avec le
foyer, et d’obtenir de cette
façon des essences impures
mélangées d’huiles lourdes
(pyrogénées), non siccatives.
Usine le distniatlon a sapeur et tous pression réduite pour la taUrlcatlon de i essentæ de térébenthine dans les Landes
vent être établis avec plus de précaution encore.
Ils affectent des formes qui paraissent étranges à
des yeux habitués aux lignes des alambics an¬
ciens ; ce sont des profils scientifiquement établis
pour leur permettre de supporter la pression
extérieure sous laquelle les alambics de forme
ordinaire seraient infailliblementécrasés.
Les appareils évaporatoires travaillant dans le
vide établis à l’origine en cuivre étaient très
coûteux, et nombre de distillateurs hésitaient
encore à employer le procédé de rectification sous
pression réduite, à cause du prix élevé de l’ins¬
tallation. On emploie aujourd’hui la fonte émail¬
lés et les alliages de fer (ferro-silicium), résistant
aux actions chimiques, qui sont infiniment meil¬
leur marché, quoique plus résistants encore.
Il eût été extraordinaire que l’électricité qui
prétend réformer complètement la vie industrielle
de notre époque n’aie pas encore songer à révolu¬
tionner la distillation.
Le bulletin de VAmerican Electro Chemical
Society, annonce que M. T. Synder a installé à
Vancouver (Colombie britanique, Canada), des
fours électriques pour la distillation de l’essence
de térébenthine.
Le nouvel appareil électrique se compose d’une
batterie de cornues disposées dans un four en
maçonnerie. Le chauffage est produit par le pas¬
sage d’un courant à 110 volts dans des bandes de
fer forgé placées parallèlement aux cornues dans
les parois réfractaires.
Le courant est réglé pour chaque cornue par
•des rhéostats appropriés, et la température est
surveillée au moyen de Thermomètres-pyromc-
tres électriques. Au moment où on introduit le
bois frais, la maçonnerie a été préalablement
chauffée à eSo» ; après la charge, on continue à
faire passer le courant pendant deux heures.
La température qui atteint alors environ i Io‘
au centre de la charge s’élève encore après l’arrêt
du courant, par suite de la quantité de calorique
emmagasinée par les parois. Lorsqu’elle att^nt
170» on dirige les vapeurs dans un autre réfrigé¬
rant et on chauffe de nouveau énergiquement. Les
premières parties (jusqu’à 170») donnent l’essence
de térébenthine commerciale, les dernières don¬
nent des huiles pyrogénées et goudron.
A la fin de l’opération on retire le bois trans¬
formé en charbon d’excellente qualité. L’opéraüon
LA PARFUMERIE MODERNE ■ «T
permet de retirer de go à gS "/o de l’essence trou¬
vée dans le bois à l'analyse.
II n’est pas douteux que le nouveau mode de
chauffage ne soit très supérieur aux foyers ordi¬
naires chauffés au charbon ou aux déchets de bois
que l’on utilise encore presque partout au Canada,
mais il ne peut s’appliquer qu’à proximité des
chutes d'eau de grande importance, là où l’éner¬
gie électrique est à bon marché.
Dans des conditions analogues ce procédé très
moderne pourrait s’appliquer en Russie à la dis¬
tillation du Mélèze^ du Hêtre et en Algérie du
Thuya. Il serait necessaire de faire des essais
avant ne l’utiliser à la distillation des bois à
essence distillant à une plus haute température
que l’essence de Térébenthine, comme les Cèdres,
Santals, etc.
De toute façon l’idée est à retenir, quand bien
même elle ne devrait être appliquée qu’à des
appareils de laboratoire, soit pour perfectionner
les bains d’huile ou remplacer les bains de sable,
les chauffages au gaz, à la vapeur, etc.
Nous ne doutons pas de voir bientôt de tels
appareils sur les catalogues de nos constructeurs
toujours à l’affût des applications nouvelles et
Achille Staron.
KES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE
En pharmacie, comme en parfumerie pour
l’extraction de la précieuse essence, ce sont
les pétales de différentes variétés de roses qui
servent de base aux préparations les plus ap¬
préciées par les thérapeutes. Les pétales de
la rose à cent feuilles (rose pâle, rosa centifo-
lia), sont employés à l’intérieur dans un sirop,
et à l’extérieur comme collyre. Ceux de la
rose de Provins {rosa Gallica, rose officinale),
sont utilisés à la fabrication du miel rosat, du
vinaigre rosat, et d’une infusion pour usage
externe ou interne. Toutefois, le fruit de l’é¬
glantier, ou cynorrhodon, est la base de la
conserve de roses, qui est d’un usage courant
pour la confection des pilules.
On croyait autrefois que le cynorrhodon
avait une action efficace contre la rage, et
cette opinion, qui fut celle des médecins, est
demeurée populaire, puisque la racine d’églan¬
tier est l’ingrédient principal de quelques
remèdes de bonne femme destinés à combattre
les conséquences des morsures suspectes. 11 y
a mieux à faire aujourd’hui pour de tels acci¬
dents. La méfiance qui s’attache à certains mé¬
dicaments, jadis renommés, provient de ce
qu’on leur demande autre chose que ce qu’ils
peuvent donner; fi la conserve de cynorrho¬
don est impuissante comme antirabique, c’est
cependant un astringent d'une certaine valeur.
elle peut être plus heureusement utilisée
comme antidiarrhéique, et on l’a conseillée
surtout soit pour les jeunes enfants, soit contre
la diarrhée rebelle des tuberculeux.
Les propriétés astringentes et aromatiques
des pétales de la rose de Provins expliquent la
bonne influence des préparations où ils entrent
sur l’expectoration et la sueur des phtisiques.
Mais ici encore, il convient de se garder de
toute exagération. L’infusion, la poudre, la
conserve de roses rouges ont été conseillées à
l’intérieur contre les catarrhes chroniques des
muqueuses digestive, respiratoire ou génito-
urinaire ; de toutes manières, la rose de Pro¬
vins ne constitue qu’un astringent léger sur
lequel il ne faut pas trop compter dans les cas
graves ou invétérés. Recommandée contre
l’hémoptysie, elle ne peut pas non plus exercer
sur cette hémorragie ou sur une autre une
influence comparable à celle d’hémostatiques
énergiques, dont la prescription est bien mieux
justifiée.
Voici, en revanche, toute une série d’indica¬
tions qui méritent d’être conservées : L’infu¬
sion de roses rouges sert de collyre astringent
contre la conjonctivite ; de gargarisme astrin¬
gent contre les stomatites et les angines légères.
Dans ces deux derniers genres d’affections, le
mélange d’infusion et de mellite de roses, ou
miel rosat, doit être particulièrement recom¬
mandé parce qu’il est à la fois utile et agréable.
Etendu à l aide d’un pinceau, ou simplement
du doigt, sur les gencives, et à la face interne
des joues, le miel rosat pur est un topique
adoucissant et légèrement astringent, spéciale¬
ment apprécié dans la médecine infantile pour
combattre les inflammations buccales. Le miel
rosat sert encore à préparer divers collutoires
à l’alun et au borate de soude. Etendu d’eau,
le vinaigre de roses rouges du Codex s’emploie
en lotions, en injections, en gargarismes; il
sert aussi aux usages de la toilette.
LA PARFUMERIE MODERNE
88
Le sirop de rosés pâles a-t-il les propriétés
laxatives et même purgatives que certains au¬
teurs anciens lui ont attribuées? Cela est fort
douteux, et doit être considéré comme impro¬
bable si l'on en juge par le discrédit dans
lequel cette préparation est aujourd’hui tombée.
Le seul produit des roses pâles qui soit com¬
munément employé est l’hydrolat qui, d’ail¬
leurs, communique plutôt des qualités agréables
que de véritables propriétés thérapeutiques
aux médicaments dans lesquels on le fait en¬
trer (collyres astringents, lotions cosmétiques).
On a fait avec l’eau distillée de roses et le
sucre, un sirop de roses qui, peu prescrit au¬
jourd’hui, servait à aromatiser les potions.
L’étude des formes pharmaceutiques et des
doses montre que les préparations à base de
roses étaient naguère très nombreuses et très
communément employées. Voici quelques indi¬
cations qui peuvent encore, de nos jours, avoir
leur utilité. L’infusion de roses rouges pour
usage interne (tisane) se prescrit : Pétales de
roses rouges, lo gr. ; Eau, looo.
Le miel rosat se prépare en faisant infuser
pendant i2 heures looo gr. de pétales de roses
dans 6'liires d’eau, bouillante au moment du
contact. Laisser déposer, décanter, évaporer
au bain-marie jusqu’à réduction du liquide à
5oo grammes, ajouter le miel et faite bouillir
à feu nu. Se rappeler l’incompatibilité avec le
bicarbonate de soude.
Le vinaigre rosat s’obtient par macération
pendant lo jours de loo gr. de pétales dans
1.200 grammes de vinaigre blanc.
L’hydrolat de roses blanches est préparé
avec poids pour poids de pétales. La conserve
de cynorrhodon contient deux parties de pulpe,
faite avec la chair de ces fruits, et trois parties
de sucre en poudre, chauffées ensemble au
bain-marie.
Dr P. J.
LE TREMBLEMENT DE TERRE DE PROVENCE
La catastrophe de décembre dernier, qui
bouleversa la Calabre et la Sicile, est encore
présente à tous les esprits. Les prédictions
pessimistes alors exprimées semblent se réali¬
ser et une ère de mouvements sismiques sem¬
ble vouloir troubler profondément les régions
méridionales de l’Europe, et en général tous
les pays du bassin méditerranéen.
Le Sud de la Fiance vient d’être sérieuse¬
ment éprouvé par un violent tremblement de
terre et depuis lors les mouvements terrestres
se manifestent d’une façon plus ou moins sen¬
sible. La région d’Aix et de Salon principa¬
lement a été considérablement éprouvée et le
désastre est grand, tant par le nombre impor¬
tant des morts et des blessés que par les pertes
énormes en immeubles et récoltes. Les petites
communes de Saint-Cannat, Lambesc, Rognes
et bien d’autres sont complètement dévastées;
de violents orages n’ont cessés depuis lors d’ac¬
compagner de nouvelles secousses et ont achevé
«le détruire complètement le peu de construc¬
tions qui restaient encore debout.
Le public se serait-il aguerri à la suite de ces
séismes répétée? Quoique le lieu du désastre
soit plus proche de nous, l’émotion semble
avoir été moins vive que celle qui accueillit la
catastrophe italienne. 11 faut, il est vrai, recon¬
naître que bien heureusement ce cataclysme
n’eut pas l’horriblé ampleur de celui de décem¬
bre, 1908 qui détruisit une région entière.
Nous avons reçu de Messine et de Reggio des
témoignages précieux de sympathie de ceux
qui ont passé par ces minutes inoubliables.
D’après les nouvelles que nous recevons, ces
phénomènes répétés semblent avoir apporté
une perturbation sensible aux conditions cli¬
matériques. En France nous constatons par¬
tout des pluies continuelles et les grandes cha¬
leurs estivales tardent encore à faire leur appa¬
rition ; le commerce des essences pour liqueurs
et limonades s’en ressent sensiblement. En Ita¬
lie le climat paraît avoir été encore plus sensi¬
blement modifié, les pluies persistent également
beaucoup plus que les années précédentes, les
essences récoltées sont moins riches en princi¬
pes aromatiques, les jus plus pauvres en acide,
et il s’ensuit un contre-coup curieux et bien
imprévu sur le cours des essences de belle qua¬
lité et des essences concentrées et déterpé-
Rappelons que la région de Provence atteinte
par le tremblement de terre de juin est un cen¬
tre de production de l’huile d’olive et d’essen¬
ces de Thym, Romarin, Aspic, etc.
La Rédaction.
Le Gérant : Gattefossé.
lmp P. Lsokndre & Cf . 14 r. Bellecordière. I.yon.
LA PARFUMERIE MODERNE
81
Terpènes Citron, Orange, Bergamotte, etc., dispo¬
nibles. S’adresser bureaux du journal.
Pour les rosiéristes
Ces jours derniers a eu lieu à Paris-Bagatelle le con¬
cours annuel des roses nouvelles. Le jury comprenait les
rosiéristes les plus connus dans le monde entier. Le
grand Prix de Bagatelle a été remporté par Lyon Rose
très remarquable variété dont la fleur grande et belle est
d’une couleur accentuée très délicate entre le rose et
l’orangé.
Le prix de Bagatelle réservé aux roses étrangères a été
attribué à la rose luxembourgeoise i Madame Segond
Weber », après une assez longue discussion entre les
partisans de cette fleur et ceux de la rose allemande « £rau
Oberhofgartner-Singer » qui est blanche et rose très
tendre.
Ces deux roses distinguées entre toutes les autres sont
des hybrides de thé, et, non seulement elles ont de très
belles fleurs, mais encore fleurissent continuellement.
■Ç> ^ ^
La dénaturation des huiles en Espagne
Un ordre royal du 7 décembre 1908 a dicté les dispo¬
sitions suivantes :
lo Que les huiles de graines, excepté celles d’arachides
et de sésane, que les fabricants expédient de leurs fabri¬
ques, soient dénaturées avant d’être mises en circulation
en y ajoutant i 1/2 0/0 de goudron de bois, ou de pétrole
ou de térébenthine.
2» Que les douanes délivrent les documents de cabotage,
reconnaissent très soigneusement les huiles de graine
qu’il s'agit d’expédier et détiennent celles qui ne seraient
pas pures.
3® Qu’il soit procédé de même à l’égard des expé¬
ditions d’huiles qui arrivent ou qui sont facturées dans
les stations de chemins de fer où se trouvent des
bureaux de douane ;
4® Que les huiles exportées soient examinées et qu’il
en soit prélevé des échantillons si on a lieu de soup¬
çonner que ces huiles sont falsifiées, ou bien si l’admi¬
nistration le juge convenable, afin de rendre respon¬
sable qui de droit dans le cas où l’analyse démontrerait
que ces dites huiles sont impures ;
5® En cas d’infraction aux règles précédentes, il en
sera rendu compte aux maires et aux juges municipaux,
et il sera procédé dans la forme déterminée par l’art. 3
de la loi du 5 juillet 1892.
(Bulletin de la Chambre de Commerce française de
Barcelone.)
^ ^ ç.
Empoisonntment par la noix muscade
Un cas de ce genre est signalé dans le Journal de
pharmacie et de chimie d’après une note du Dr Wallace
publiée en Allemagne : un garçon de huit ans, ayant
mangé deux noix de muscade mourut vingt-quatre
heures plus tard. Les symptômes présentaient une
grande analogie avec ceux que produit la belladone ;
envie de dormir, perte de connaissance précédée de
délire et d’hallucinations, pupilles extraordinairement
dilatées. Le toxique paraît se trouver dans l'huile essen¬
tielle de la noix et particulièrement dans les parties
bouillant au-dessus de 15o®. Se défier par conséquent
des noix muscades.
^ ^
La fausse Badiane
Les médecins ont assez souvent recours à la teinture
de badiane, en raison de ses propriétés carminatives
pour stimuler l’appétit. C’était une des formules favo¬
rites du regretté professeur Potain. Sans passer par les
médecins, bien des gens usent de cette plante en infu¬
sion ; elle a un goût aromatique, un parfum agréable.
C’est que la badiane a la même saveur, la même odeur
que l’anis vert ; elle a même une odeur plus fine, plus
suave.
Le produit est donc recommandable, mais'il faut pren¬
dre garde aux “erreurs possibles, et des cas d’empoison¬
nement observés par le Dr Larnarque, de Bordeaux, en
sont la preuve.
Un jeune homme qui avait absorbé dans la soirée une
infusion de badiane fut pris, dans la nuit, de vomisse¬
ments, de crampes, de sueurs froides, d’un état général
mauvais qui dura plus de vingt-quatre heures. Et à
quelques jours de distance, mêmes accidents, avec des
formes encore plus graves, chez deux femmes qui avaient
fait infuser quelques étoiles de badiane pour un verre
d’eau avant de se mettre au lit.
Quelques accidents analogues ont été signalés par
d’autres médecins. Ils seraient du reste plus fréquents,
au dire du Dr Montel, de Saigon, en Extrême-Orient.
L’usage des infusions de badiane y est très répandu et
les cas d’empoisonnement sont loin d’être rares.
Que les buveurs d’infusion d’anis étoilé se rassurent ;
la vraie badiane n’est pas toxique, mais il existe plu¬
sieurs variétés de badianiers et à côté de la badiane
vraie, lllkium anisatum, il existe d’autres magnoliacées
les fausses badianes, qui contiennent dans leurs graines
des produits des plus toxiques. Une espèce, entre autres
. Ÿlllicium rcligiosum, très répandue au Japon où elle est
cultivée en grand sous le nom de Si Kimi, donne une
huile essentielle d’où on retire de l’eugénol, du safrol,
un acide shikimique, un hydrocarbure, leshildmol. Les
semences renferment la shikimine, un poison très vio¬
lent qui agit comme la picrotoxime et tue les animaux» à
des doses de i et 2 centigrammes.
Dans le.s épiceries indigènes de la Chine, des Indes,
du Japon et de nos colonies voisines de l’Indo-Chinc,
nouvelles Peaux blanches opaques <&<&<•> <t> <s>
<s> <5<s> <:> “CAPSKIN” & “PARCHEMIN”
pour t'oirrage <le Flacons
Hsmplaçant avantageustment les peaux sciées et le cherreau
à COURBEVOIE Téléphone : 85 .
I Flacons en Verre i
■ pour
Farfurns concentrés
I Essences» Huile de rose, etc. |
de toute sorte, seulemeut cnez
I F. G. BORNKESSELi I
MELLENBACH (Allemagne).
82
LA PARFUMERIE MODERNE
la confusion es tfréquente ; peu versés dans les connais¬
sances botaniques, les vendeurs njélangent parfois la
fausse badiane avec la vraie ou substitue l’une à l’autre
d’où les empoisonnements. La même confusion a dû
s’établir en France pour les cas relevés à Nancy et à
Bordeaux. Si les fruits ressemblenf à ceux de la badiane
même, leur odeur n’est pas aromatique, mais désa¬
gréable, nauséeuse et la saveur en est âcre. 11 suffit d’y
regarder d’un peu près pour éviter ces accidents et les
buveurs d’infusions d'anis, pour éviter tout mécompte.
feront bien d’avoir recours, pour faciliter leur digestion^
aux infusions d’anis vert.
Dr A. C. [La Nature).
^ ^ ^
L’absinthe augmente. — Chaque jour amène une pro¬
portion croissante dans la consommation de l’absinthe ;
hier c’est-à-dire en 1907, la consommation annuelle a été
de 41 centilitres par tête; en 1908 elle a été de Sa centi.
litres soit une augmentation de 27 0/0.
]vec:>xj'it-.x...ac3-e: xdiess -éi.x..Goox-.s
TABLE Indiquant let poids et volumes d'alcool à un degré centésimal donné et d’eau distillée à mélanger,
pour obtenir 1.000 gr. ou 1.000 centlm. cubes d’alcool à l'un des titres les plus fréquemment employés.
TITREl .A.
d«
50»
60»
70»
SO»
90»
L'ALtOOL UPU1’'É
Alcool
Eau
Alcool
Eau
Alcool
Eau
Alcool
Eau
Alrool
Eau
Qfio !
i 453 gr.
517 gr.
555 gr.
445 gr.
665 gr.
3.35 gr.
783 gr.
217 gr.
913 gr.
87 gr.
1
1 520 0 / 0 .
480 c/c.
625 c/c.
375 c/c
730 c/c.
270 o/c.
833 c/c.
167 c/c.
935 0 / 0 .
65 c/c.
aïo !
l 47* gr.
526 gr.
582 gr.
418 gr.
697 gr.
303 gr.
820 gr.
180 gr.
956 gr.
44 gr.
.1
t 537 c/c.
463 c/c
645 o/c.
355 c/c.
752 0 / 0 .
248 c/c
860 c/c.
140 c/o.
967 c/o.
33 0 / 0 ,
«no !
1 496 gr.
504 gr.
609 gr.
391 gr.
728 gr.
272 gr.
858 gr.
142 gr
. (
1 555 c/c.
445 c/c.
666 c/c.
334 c/c.
777 o/c.
223 c/o.
888 o/c.
112 c/c.
8Si> '
535 gr.
465 gr.
656 gr.
344 gr.
786 gr.
214 gr.
926 gr.
74 gr.
1 588 c/c.
412 c/c.
705 c/c.
295 c/o.
823 o/c.
177 c/c.
941 c/o.
59 c/c.
80» !
578 gr.
422 gr.
709 gr.
291 gr.
849 gr.
151 gr.
1
I 602 c/c.
398 c/o.
750 c/c.
250 c/c.
875 o/c.
125 o/c.
7So '
1 626 gr.
374 gr.
768 gr.
232 gr.
920 gr.
80 gr.
1 666 c/o.
334 c/c.
800 c/c.
200 c/c.
933 c/c.
77 c/c.
7flo ^
1 681 gr.
319 gr.
835 gr.
165 gr
j 701 c/c.
299 c/o.
852 c/c.
143 o/c.
fiSo '
\ 743 gr.
257 gr.
911 gr.
89 gr.
1 769 c/o.
231 c/c.
923 c/c.
77 c/o.
fiOo
j 815 gr.
185 gr.
j 833 o/c.
167 c/c.
55»
901 gr.
99 gr.
1
j 981 c/c
19 o/c.
Cette table inédite et qui complète celle du Codex 1908, est extraite du Formulaire de la
Parfümerie Moderne, 8» Edition.
En préparation
Formulaire Aide-Mémoire de la Parfumerie Moderne
3» Edition 35» mille.
Indispensable à tous les préparateurs de parfumerie,
distillerie, pharmacie, confiserie, etc.
Résume clairement toutes les connaissances usuelles
nécessaires au praticien :
Caractères des plantes à essences. Récoltes, diffé¬
rentes méthodes de distillation. Appareils. Rectifica¬
tion. Caractères des essences. Analyses succintes et
analyses complètes des essences. Parfums artificiels et
matières premières fRéactifs, liqueurs titrées, etc.).
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différents dissolvants. Densimétrie (Acides tartique,
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De la « Re'vue Jeancard »
Cette revue résume les analyses de l’essence de Néroli
de Cannes entre 1901 et 1908 et donne les limites des
LA PARFUMERIE MODERNE
83
constantes dans lesquelles il convient d’enfermer
l’essence vraie et qui sont les suivantes :
Poids spécifique i 5®. 0.8720
Pouvoir rotatoire. + 2 à -1- 6
Indice de saponification. 3o à 35
Indice de S, après acétylisation. 120 à i5o
Les travaux de Ciamicia et Silber sur les actions chi¬
miques de la lumière sont analysées en ce qui concerne
les essences. Cette action qui était connue depuis très
longtemps n’avait pas encore été étudiée méthodicfue-
ment et il n'est pas douteux que les travaux de ces
savants ne fassent faire un grand progrès à la connais¬
sance de la formation des essences.
Lavandes. — Les essences sont classées en deux
grands groupes :
Essences des Hautes-Alpes et région, contenance 35 à
470/0 d’éther, solubilité dans 2 à 2,6 volumes d’alcool
Essences des Alpes Italiennes, 20 à 3o o/„ d’éthers
solubles dans moins de 2 vol. d’alcool à 70».
Les constantes de ces essences sont presque identiques
et oscillent dans les limites suivantes :
Poids spécifique, 0,880 à 890.
Pouvoir rotatoire, 6 à lo®.
L’indice de saponification après acétylisation montre
que les essences de ces deux groupes contiennent une
quantité d’alcools totaux qui n’est pas proportionnelle
à la quantité d’éthers, mais, au contraire, presque cons¬
tante, quel que soit l’indice de saponification. Au con¬
traire la solubilité dans l’alcool 60® est inversement pro¬
portionnelle à la quantité d’éthers. Tableau des essences
nouvelles étudiées en 1908.
^ ^ ^
DE LA ,, REVUE DE GRASSE '
Températures et récoltes. — 11 n’est pas défendu d’es¬
pérer que l’année météorologique finira mieux qu’elle
n'a commencé, et qu’elle n’a continué jusqu’ici ; mais,
pour le moment, on ne voit pas où s’arrêteront ses
incohérences et ses caprices. Nous voici en'plein été
d’après l’almanach, et la température s’obstine à rester
presque fraîche. Est-ce au vilain mistral qui a soufflé
presque sans interruption pendant près d’un mois que
nous le devons, ou aux abondantes chutes d’eau, voire
de neige qui se sont produites ces derniers temps sur»
d’autres points de la France.Il serait difficile de le dire.
Toujours est-il que de mémoire d’homme on n’avait pas
vu un mois de juillet préluder aussi mal au règne de la
canicule et paralyser à ce point l’ascension du thermo¬
mètre.
Nombre de récoltes cependant n’ont pas l’air d’avoir
souffert beaucoup de ces anomalies atmosphériques. Le
blé a parfaitement mûri,Ia vigne est chargée de promesses
A la montagne, le fourrage a abondé et il en sera pro¬
bablement de même de la pomme de terre.pourpeuque
la température se relève et que le ciel ne soit pas trop
avare de pluie.
Même dans les oliveraies si maltraitées par la neige
et le froid de l’hiver dernier,la situation s’est améliorée ■
les arbres, si tristes à voir après la chute si prématurée
de feuilles qui s’est produite au début du printemps,ont
repris assez bonne apparence ; les pousses nouvelles
sont abondantes et vigoureuses dans les oliveraies
malheureusement trop rares où il y a eu des fleurs, le
fruit ne manque pas sur les rameaux. Quant aux récoltes
florales, elles sont toutes très en retard, le jasmin
notamment. Les jolies étoiles blanches ne se sont pas
encore montrées dans la verdure de la plantation. On
ne pense même pas que la cueillette puisse commencer
avant une dizaine de jours, peut-être davantage.
Ce retard inaccoutumé et la persistance d’une tempé¬
rature peu favorable à la floraison, ne permettent pas de
prévoir une production bien abondante, d’autant plus
que la gelée du 4 mai a fait, comme on le sait.beaucoup
de mal dans certaines plantations. Mais cette culture a
pris trop d’extension depuis quelques années pour
que l'on ait à craindre de voir la matière première man¬
quer à la fabrication, surtout si la température, commj
on peut s’y attendre,se décide enfin à redevenir normale
à la saison où nous sommes.
Dans les plantations de menthe et de tubéreuses, on
signale également un retar-d appréciable de la végéta¬
tion. Mais la situation est satisfaisante pour ces deux
cultures.
On se plaint beaucoup,cette année, dans les campagnes,
de l’extraordinaire multiplication et des ravages des
insectes, le neiron, le puceron, les chenilles, toutes les
espèces qui vivent aux dépens de nos récoltes pullulent
à tel point que dans certaines exploitations, l’emploi
des insecticides n’a donné que des résultats insignifiants
et qu’on a dû renoncer à la lutte. Quelques agriculteurs
se trouvent surpris de cette invasion. Il n’y a cependant
pas de quoi. C’est chose, au contraire, toute naturelle.
Comment veut-on, en effet, que les récoltes ne soient
pas ravagées par les insectes avec la guerre incessante,
acharnée, stupide, que l’on fait partout à leurs protec-;.
teurs nés, les petits oiseaux?
Parcourez nos plaines et nos coteaux, vous pourrez
■faire des kilomètres sans y rencontrer un pinson,.sans
entendre une fauvette. Et vous voudriez, dans ces con¬
ditions, qu’il n’y ait ni neirons dans vos oliveraies, ni
pucerons dans vos cultures floréales et maraîchères? Il
ne faut pourtant pas vouloir l’impossible.
Nous ne'saurions trop le [dire et le redire qu il n y a
qu’un moyen de mettre les récoltes à l’abri des ravages
des insectes, c’est de faire un peu moins de brochettes.
Distinctions honorifiques. — U nous est particulière¬
ment agréable d’avoir à mentionner les distinctions ho¬
norifiques suivantes décernées par le jury de 1 Expo¬
sition franco-britannique de 1908, à Londres, à plu¬
sieurs de nos estimés concitoyens :
MM. Paul Bareste, de la maison Antoine Chiris ;
Félicien Daver, de la maison Lautier fils ; Jean Gui¬
chard, de la maison Roure-Bertrand fils ; J.-B. Maubert,
de la maison Espinasse et Pichelin, ont obtenu une
médaille d’or de collaborateur.
MM. Henri Boucanier, de la maison Lautier fils;
Jean Clar et Gustave Laloue, de la maison Roure-
Bertrand fils, ont obtenu une médaille d'argent à titre
de collaborateurs.
Ajoutons, enfin, que M. Paul Bareste a obtenu égale¬
ment une médaille d’argent à l’Exposition de Milan.
Nos meilleures félicitations aux titulaires de ces dis¬
tinctions et à leurs,patrons.
84
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LA PARFUMERIE MODERNE
85
RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Tcîpture au l^enpé
Notre excellent collaborateur, M. Charrière, donne,
dans notre partie scientifique un très intéressant article
sur le Henné, nous le complétons au point de vue prati¬
que en indiquant ci-dessous quelques formules utilisant
ce végétal qu’il est facile de se procurer en droguerie.
Teinture en blond vénitien. — Pour transformer les
cheveux châtains en blond ardent et les cheveux bruns en
Acajou on prépare avec la feuille de Henné pulvérisée
et de l’eau chaude, un cataplasme épais que l’on appli¬
que sur le système pileux à colorer. Cet enduit est
maintenu en place par des bandages appropriés et gardé
pendant un laps de temps proportionnel au résultat
cherché. La teinture ainsi obtenue est très durable.
Teintures liquides. — On fait macérer 5oo grammes
de feuilles de Henné pulvérisées avec 5oo gram. d’eau
au B.-M. pendant plusieurs heures. On presse la pâte
et on filtre le liquide qui en sort, on le parfume avec
lOO gr. d’alcool contenant une quantité suffisante de
parfum, et l’on complète le kilog avec 400 grammes
d’eau distillée ordinaire ou aromatique.
Teinture à la Noix de Galle et au Henné. — On
fait macérer 100 gr. de Henné, 60 de noix de galle
et 40 de feuilles de noyer, le tout pulvérisé, dans aSo
gr. d’alcool pendant quatre ou cinq jours. On ajoute
après filtrage 20 gr. de glycérine, et de l’eau en quantité
suffisante pour un litre et l’on parfume.
Cette teinture châtain est progressive et inoffensive,
la couleur obtenue est avivée par une lotion ammonia¬
cale sur la chevelure traitée.
L’infusion de Henné peut être additionnée d’eau oxy¬
génée alcaline (au perborate) et employée telle quelle.
.■Ç- ^ ^
Cartes parfun>ées
On sait que les cartes parfumées qui sont un moyen
de publicité excellent et d’ailleurs très répandu, sont
relativement délicates à préparer et les praticiens qui
arrivent à obtenir de bons résultats gardent jalousement
leurs formules. Nous n’avons pas l’intention de les dé¬
voiler ici, mais donnons aux intéressés les conseils que
nous inspire notre expérience.
11 faut, au préalable, obtenir de son imprimeur des
cartes tirées au moyen d’encres inodores et insolubles
dans l’eau et l’alcool ; il faut rejeter les laques et couleurs
à base d'aniline. Le carton employé qui estgcnéralement
sans colle peut être un de ces papiers épais d’alfa dont
on se sert pour les éditions volumineuses et qui ressem¬
ble beaucoup aux anciens papiers hollandais. Ce papier
absorbe parfaitement les liquides sans être à proprement
parler un buvard et n’a aucune mauvaise odeur sut ge-
neris.
Les méthodes qui consistent à mettre en présence une
poudre très parfumée ou une sciure de bois imprégnée
et les cartes h parfumer est notoirement insuffisante, il
faut en effet que la pâte du papier soit entièrement par¬
fumée jusque dans la profondeur de ses fibres.
Il y a donc lieu de tremper les cartes dans un parfum
approprié. Généralement on emploie une base d'in/u-
sions : infusions de Civette, Musc, Styrax, Benjoin, Lab-
danum, Ambrette, Ambre, Muscambrène, Rosindol ou
de parfums synthétiques cristallisés, à laquelle on ajoute
un bon parfum composé de fleurs. La maison Galte/ossé
et fils s'est fait une spécialité de produits pour Cartes
(Ambre, Salvia, etc.), composés selon ces principes. On
les utilise à la dose de too gr. dans un litre d'alcool
dans lequel on fait tremper les cartes (environ 1000 par
litre de parfum) elles sont ensuite disposées en caisses
autant que possible métalliques et fermées hermétique¬
ment ou empaquetées dans du papier paralfiné. Elle ne
perdent rien, de cette façon, de leur odeur.
Lorsqu’il s’agit de grandes quantités de cartes, l'em¬
ploi d'alcool est quelquefois onéreux, surtout s’il doit
payer les droits français de régie, dans ce cas, on addi¬
tionne le parfum base de 2 5 »/<> de sulforicinate de soude
et l’on forme une émulsion avec de l'eau. Cette émul¬
sion remplace la teinture alcoolique indiquée et rend
les mêmes services mais avec une sérieuse économie.
Les cartes ainsi parfumées reviennent au maximum à
8 francs le mille et conservent leur délicieux parfum
pendant des années.
^
• Liqueur d’CEillets
Les œillets lournissent un exquis ratafia : Prenez
deux livres d’œillets rouges et très odorants, relirez les
tiges et le calice. Mettez ces fleurs dans une cruçhe
avec I litre d’eau-de-vie assez forte en degrés, un bâton
de cannélle, une demi-douzaine de clous de girofle et
î5o gr. de miel. Laissez infuser le tout pendant un mois,
égouttez alors au-dessus d’untamis en pressant les œillets
fortement, puis filtre zle ratafia avantdemettre en flacons.
Vous aurez ainsi de quoi flatter les palais les plus
délicats.
ç- 9' ?>
Contre l’Epaississement de l’Encre
Le plus souvent, l’épaississement anormal des encres
à écrire contenues dans un encrier, tient à la formation
de végaiions dans l’encre et, pour prévenir cét incon¬
vénient, il suffit de verser quelques gouttes d’acide phé-
nique dans le liquide ; le thymol réussit beaucoup moins
bien. Pour verser l’acide phénique pur, on doit le
liquéfier en mettant la bouteille qui le contient dans de
l’eau chaude.
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87
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Produits français importés à Fou-Tchéou. —
Conseils aux exportateurs .français pour déve¬
lopper leurs affaires.
Extrait du rapport de M. M.-L. REYNAUD,
gérant le Consulat de France.
Nos huiles d’olive sont ici à peine connues, bien que la
consommation annuelle soit relativement assez forte. La
taison doit en être dans la nature et le goût des produits
qui ont été envoyés et qui ne répondent pas aux besoins
du consommateur.
Les huiles « fruitées » dans le genre de celles qu’on
trouve actuellement chez les commerçants, ne sont pas
estimées, et on leur préfère pour cette raison, les huiles
italiennes qui n’offrent au palais aucun goût de fruit.
Cette remarque a son importance, car en choisissant les
huiles douces et non fruitées,nos oléiculteurs pourraient
augmenter leur vente dans cette région.
Les produits classés sous la rubrique de parfumerie, et
qui désignent particulièrement les savons de toilette, les
essences odorantes, les poudres de riz et fards sont en
augmentation constante, par suite de la demande crois¬
sante chaque jour de la clientèle féminine chinoise. Nous
n’avons malheureusement pas su profiter de cette nou¬
velle source de transactions, et les produits français sont
bien rares à côté des produits allemands, japonais et
anglais. Nous,devrions cependant être aussi bien placés
que tous nos concurrents pour la vente de ces articles,
dont la clientèle devient de plus en plus intéressante.
Ce que les Chinois demandent avant tout à ces produits
de parfumerie, c’est le bon marché, et un aspect exté¬
rieur agréable et chatoyant plutôt que la qualité.
Trois flacons d’odeur de qualité inférieure insérés dans
un écrin, attireront plus son attention qu’un flacon
d’odeur riche dépourvu de tout-apparat extérieur.
De même des savons ordinaire? présentés dans une
jolie boîte avec des images tenteront plutôt le client
qu’un bon savon se recommandant par sa seule qualité.
En outre autant que faire se peut, l’adoption de sujets
chinois sur les boîtes ou le papier renfermant la parfu¬
merie, et encore mieux, l’inscription de caractères chi¬
nois assureront au produit une vente facile.
LISTE DE BREVETS ET ADDITIONS DÉLIVRÉS EN FRANCE
du 6 JȔi au 16 Juin 1909.
N” 10.495/374.179 Rivière. — Addition au Brevet
pour : « Appareil et procédé de fabrication des savons
de toute espèce ».
N» 399.920 Grimault. — 8 Appareil pour le séchage des
cheveux ».
N» 10.494/390.698 Crozat. — Addition au Brevet
pour : « Barrette pour cheveux ».
N» 399 979 PoüssoN. — « Capsule contrôle pour bou¬
teilles, flacons et récipients de tous genres ».
N» 399.919 Société Aerators Limited, Read et Camp-
BELi.. — « Dispositif perfectionné pour soutirer par
petites quantités à la fois, de la bière ou autre liquide
contenu dans des fûts, bidons ou autres récipients » .
N® 10.480/387.503 WiLziN. — Addition au Brevet
pour ; « Dispositif pour le capsulage des bouteilles,
flacons et autres récipients ».
N® 400.001 Read et Campbell. — « Perfectionnements
dans les capsules destinées à contenir des gaz com¬
primés ou liquéfiés.
N® 400.094 CoRNiLLAC. — « Genre de bouteille ou
flacon pour contenir deux liquides différents destinés
à être mélangés ».
N® 400.163 Haas et Nemes. — « Fermeture de bouteil¬
les pour conserves, -pots ou autres récipients, au
moyen de papier parcheminé et d’une bague en caout¬
chouc ».
N® 400.334 Société !.. Strasburger et Cie
GES. — « Machine à laver, injecter et rincer les bou¬
teilles et récipients analogues».
N® 400.340 Galup. — € Mode de capsulage de» réci¬
pients à l’aide de capsules à fond ouverfc et ses appli¬
cations ».
N® 400.370 Graubl. — € Bouchon pour liquides ga¬
zeux ».
N® 10.540/383.774. Société dite : L. Strasburger
et Cie. — « Addition au Brevet pour ; Appareil de
nettoyage pour bouteilles ».
N® 10.548/377.141. Schneider. — Addition au Bre¬
vet pour : » Procédé pour fabriquer de nouveaux
produits désinfectants ».
N“ 400.403 Société dite Goedecke et Cie. G.M.B.H.
« Dispositif pour assujettir ensemble les parties consti¬
tutives de rasoirs de sûreté et autres instruments du
du même genre, tels que les graite-cors à lames
minces démontables ».
N® 400.411 Beckmann. — « Rasoir de sûreté à lames
à trois tranchants ».
N® 400.393 Galaine. — « Procédé de désinfection ».
N» 400 492 Société dite J. VVeck G. M. 'B. H. —
( Appareil pour la stérilisation ».
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LA PARFUMERIE MODERNE. — N° 8
LES MENTHES
JUILLET 1009
Les espèces relativement nombreuses des
menthes sont toutes des isostémones zigomor-
phes. Elles appartiennent à la vaste famille
des Labiées qui devrait botaniquement parlant,
n’être qu’un genre, n’était la grande homogé¬
néité de ses espèces.
La menthe est du type 5 . qu’il faut, pour s’y
reconnaître, rattacher â la scrofulaire, herbe à
tige carrée, à feuilles opposées, simples et sans
stipules, à inflorescence en grappes composées ;
la corolle forme deux lèvres,la supérieure com¬
prenant seulement deux pétales,l’inférieure trois.
Mais, de même que chez la véronique, la men¬
the voit ses deux pétales supérieurs se souder
intimement et le sépale postérieur avorter ; de
sorte qu'on serait tenter de la ranger dans le
type 4 en ne voyant plus que 4 sépales, 4 pétales,
2 étamines et 2 carpelles. L’ignorance de ce
détail risque fort d’entraîner des confusions si,
pour la détermination d’une menthe, on se sert
de flores dichotomiques. Les épis simples ou
rameux naissent à l’aisselle des feuilles et
offrent, en plus de la particularité signalée de
l’avortement d’un sépale et de la soudure de
deux pétales, cette caractéristique de l’anthère
en palette ayant deux sacs polliniques. L’ovaire
biloculaire, comprend deux carpelles renfer¬
mant un grand nombre d’ovules. Le fruit sec
est une capsule.
Ce sont des plantes vivaces, plus ou moins
odorantes et à saveur piquante. Il est à peine
besoin de dire qu’elles ont une valeur agricole
nulle. Les animaux les délaissent systématique¬
ment en dépit de leurs qualités stimulantes,
résolutives, pectorales, stomachiques et anti¬
spasmodiques. C’est pourquoi l’agriculteur lutte
par des engrais et des façons destructives con¬
tre l’envahissement assez fréquent des menthes
dans les prairies reposant sur sol calcaire.
Les principales variétés sont : la Mentha vi-
ridis, menthe verte ou menthe romaine ; la
M. rotundifolia, plus vulgairement dénommée
menthe crépue ou baume sauvage ; la M. Syl-
restris, menthe aquatique ou menthe rouge ; la
M. Arvensis ou menthe des champs, qui est
l’espèce dont les propriétés sont les moins
prononcées; elle est plus connue sous le nom
de Pouliot-thym ; la M. citrata ou menthe ci¬
tron dont l’huile essentielle possède une odeur
rappelant, de façon curieuse, celle de l’essence
de bergamote ; enfin, la M. piperiia ou menthe
poivrée, la mieux connue, la plus appréciée, la
seule cultivée jusqu’ici en raison de son odeur
forte et pénétrante, de sa saveur poivrée, on
, dirait camphrée, laissant dans la bouche une
agréable sensation de fraîcheur prononcée.
La menthe poivrée est bien certainement la
plus intéressante au point de vue industriel à
cause de son rendement en huile et des qua¬
lités nettement accusées de cette huile qui per¬
mettent une économie dans la quantité à em¬
ployer. Elle n’est pas seulement employée par
les parfumeurs. Confiseurs et liquoristes en
consomment de grosses quantités ; la médecine
fait journellement appel à l’une ou l’autre de
ses propriétés spéciales.
Comme pour la généralité des plantes aro¬
matiques, il faut à la menthe du calcaire et du
soleil. Un ciel lumineux, sec et chaud, comme
en possèdent seules les régions méridionales,
semble affiner son arôme. Il est incontestable
en tout cas que la culture atténue ses qualités,
la plante y gagne en vigueur sans doute ; ses
organes deviennent turgescents, la proportion
d’eau s’accroît, et ce bien-être auquel elle s’ha¬
bitue vite parait diminuer la valeur du parfum
qui s'accroît, dirait-on, avec les difficultés
d’existence, avec la lutte pour la vie.
Son habitat préféré est le dur calcaire des
formations bajociennes et bathoniennes que
ses racines robustes font éclater pour descen¬
dre à la recherche de la faible quantité d'eau
qui lui est nécessaire. Nous ne savons rien du
mécanisme qui préside à l'élaboration des
huiles essentielles mais il semble que la provi¬
sion d’humidité dans le sol, et par suite la vi¬
tesse de circulation de l'eau à travers la plante
doivent jouer un rôle prépondérant. Le con¬
traste flagrant entre cette atmosphère claire,
sèche et chaude qui appelle une évaporation
intense et la pénurie du sol qui doit y subve¬
nir dénonce les efforts incessants que doit
fournir la plante pour se maintenir en équili¬
bre. De cette grosse dépense d’énergie pour un
résultat aussi lent semble dépendre la qualité.
Et l’on est d’autant plus fondé à le croire que,
dès que changent les conditions, soit en met¬
tant la plante dans une atmosphère plus fraîche
et plus humide ou dans un sol plus riche en
eau, soit en faisant varier les deux à la fois
dans un sens favorable à une facile végétation,
le parfum obtenu est incontestablement infé¬
rieur.
Ceci n’est pas un dogme, évidemment; mais
nous croyons pouvoiren conclure que l’homme
doit borner son intervention à la propagation
de l’espèce en respectant dans la plus large
mesure possible les facteurs d’ambiance et de
nature du sol, qui ont contribué à faire la
valeur d’une plante à l’état spontané.
ilO
LA PARFUMERIE MODERNE
Les moyens culturaux ne doivent intervenir
que dans le cas de produits imparfaits. C’est
alors avec l’esprit d’amélioration, que l'on fait
varier certaines conditions, l’expérience pou¬
vant seule renseigner avec exactitude sur le
maintien de telle ou telle modification.
A ce point de vue un grand nombre d’essais
restent à faire, ne serait-ce qu’avec les diffé¬
rentes espèces de menthes qui ne sont pas
l’objet d’une exploitation industrielle mais qui
pourraient le devenir.
G. Charrière,
Ingénieur agronome.
L’étude des différentes essences de menthe
présente un grand intérêt, non seulement
parce qu’il s’agit d’un produit d’alimention de
grande consommation, mais aussi parce que
les essences des différentes provenances ont
des valeurs très dissemblables au point de vue
aromatique et des prix très éloignés les uns
des autres (de 20 à 1 5 o fr. le kil.;.
Les essences du Japon et les essences de
Pouliott coûtent, par exemple, moitié moins
que les essences américaines ; celles-ci valent
moins que les essences d’Italie, et les essences
françaises et anglaises atteignent les prix les
plus élevés.
On conçoit que la différenciation des types
soit un problème de haut intérêt, les produits
commerciaux étant souvent des mélanges.
A quoi faut-il attribuer l’exception que
fait le nouveau tarif de douanes américain en
faveur des essences de menthe qui sont dégré-
vées des droits d’entrée excessifs qui grèvent
les autres huiles essentielles ? A la nécessité
de compléter la production locale insuffisante
pour la demande de l’exportation et la con¬
sommation intérieure.
Le Japon produit annuellement plus de
100.000 kilogs d’essence liquide ou cristallisée
(menthol) ; l’Amérique vend une quantité
presque aussi considérable de son essence de
menthe poivrée, plus fine que la précédente.
Le Piémont a créé, ces années dernières, des
marques qui commencent à être connues; la
Russie et l’Allemagne produisent presque ex¬
clusivement pour leur consommation. La
France et l’Angleterre fabriquent les plus
belles essences de menthe. Les menthes de
Mitcham ont une réputation un peu surfaite, à
notre avis, et que n’arrivent pas à ébranler les
mauvaises imitations, vendues sous flacon et
sous marque soi disant d’origine, et qui ne
sont que des mélanges d’essences françaises.
italiennes et américaines additionnées, si né¬
cessaire, d’essences de piment ou de poivre.
Les essences de Vaucluse, qui peuvent être
réputées absolument pures ; les menthes de
Grasse, si particulières; les essences de la
Haute-Garonne, qui naissent à peine, sont, à
notre avis, bien supérieures aux meilleures
marques étrangères. Leur réputation s’établit,
d’ail!.urs, nettement à l’étranger; seule la
France persiste à payer des prix très élevés
pour des essences étrangères, bien rectifiées et
bien préparées, il est vrai, mais qu'égaleraient
facilement des compositions soignées d’essen¬
ces françaises.
Essence japonaise. — Cette essence est ca¬
ractérisée par sa haute teneur en menthol. Un
simple refroidissement, suivi d’un essorage,
permet d’isoler de grandes quantités de men¬
thol cristallisé. Cette préparation se fait sur
un grand pied au Japon et la plus grande partie
des huiles essentielles liquides exportées sont
appauvries par un traitement préalable. L’es¬
sence liquide demande une rectification bien
poussée et une élimination des dérivés sulfurés
qui lui donnent une saveur et une odeur désa¬
gréables, et qui proviennent, dit-on, des autres
plantes distillées en même temps que la
menthe. Nous attendons des renseignements
détaillés sur cette question de notre aimable
correspondant de Yokohama, M. Ménil, qui
s’en occupe en ce moment.
Essence américaine. — La culture améri¬
caine qui avait diminué d’importance dans le
Wayne County, à cause des prix trop peu
rémunérateurs, a augmenté de nouveau en
1906 et la forte production, jointe à la
crise commerciale de ces deux dernières
années, a amené les cotations à un point bas
qu’elles n’avaient jamais atteint encore. La
fabrication s’améliore nettement et certaines
qualités luttent avec les essences anglaises
LA PARFUMERIE MODERNE
ordinaires. Il faut s’élever contre la coutume
prise ces derniers temps par quelques produc¬
teurs, de dénommer leurs essences de noms
composites, comme : Mitcham américaine, qui
l>euvent amener des confusions et ne signifient
rien quant à la valeur de l’essence. Les diffé¬
rentes industries qui consomment l’essence de
menthe exigeront à l’avenir des essences homo¬
gènes non corrigées par des additions d’essences
étrangères et vendues sous leur nom exact. Il
faut espérer que le Congrès de répression des
fraudes donnera, cette année, des règles
précises à cet égard.
L’Amérique livre, chaque année, d’après le
journal allemand-américain des pharmaciens
de New-York, aSo.ooo Ibs d’huile essentielle.
Essence italienne. — Les dernières analyses
de cette essence sont contradictoires et il y a
lieu de croire que des terrains différents pro¬
duisent, comme partout, des essences ayant des
caractères dissemblables.
Voici les résultats obtenus par le laboratoire
Haensel pour deux essences, l’une brute et
l’autre rectifiée, et par Carlo-Edoardo Zay et
les chimistes anglais Umney et Bennet.
Densaé.
Kalalioa optique..
Qbrn Je menthol.
Hnlhol litire.
Ifcatbol toUl.
Deasit^.. •
flocaUon optique.
Airaly.-e Haensel
essence lirotc
(20') 0,903
- 19,80
3,96 •/•
*5,16 •/•
48,16 •/.
* 2,66 •/.
*5,20 •/.
E. Zay Umney et B.
(150 0,916 (15*) 0,920
— 2,55 —23
EUKt» de menthol. — 4 , 8 */.
M f-i iMl libre. *7,78 •/. 38,2 •/.
Ktalliol total. 55,5 *0 */•
C’e>t dire que la qualité n’est pas encore
absolument fixée et qu’il faudra attendre en¬
core quelques nouveaux travaux pour assigner
jes limites précises aux essences de menthe
du Piémont.
Essence allemande. — La production de
cette essence n’est pas suffisante pour qu’elle
-puisse être offerte comme qualité spéciale. On
a trouvé les caractéristiques suivantes pour des
essences distillées de plantes fraîches et de
plantes sèches :
Essence de
feuilles fraîches
0,89*8
Koulion optique. —26 —29
La Thuringe produit une essence de menthe
crépue dont le goût et l’odeur sont tiès parti¬
culiers.
Essence russe. — Basanow, dans son rap¬
port i la Société Impériale Russe, disait à ce
sujet : « On donne une grande importance, en
Russie, à la culture de la menthe poivrée. On
a récolté, dans le gouvernement de Rostow,
million de puds d’herbe (soit i6 millions de
kilogs) ; la distillation se fait sur place par des
moyens encore rudimentaires, mais il sera
facile de la perfectionner et de la rendre in¬
dustrielle à brève échéance ».
M. J. Schindelmeiser a donné l’analyse sui¬
vante pour une essence distillée dans le gou¬
vernement deTambow:
Densité à ig». 0,908
Rotation optique.— 19,48
Ethers de menthol. 4,8 «/o
Menthol libre. 5 1,2 »/o
Menthone.... 16,4 “/o
Comme pour les autres essences, les éthers
ont été caractérisés comme acétique et isovalé-
rique.
Essence anglaise. — D’après John C. Umney,
le canton de Surrey cultive depuis longtemps
deux sortes de menthe poivrée: une blanche
et une noire. La noire, plus vivace, donne une
forte quantité d’essence de qualité moyenne ;
la blanche, au contraire, donne très peu d’es¬
sence, mais d’une qualité supérieure. Comme
dans beaucoup de régions, la culture la plus
rémunératrice est la plus répandue : la menthe
noire, qui donne 8 Ibs d’huile essentielle à la
tonne est beaucoup plus abondante que la
menthe blanche qui ne rend que 3 Ibs pour la
même quantité de plante fraîche.
Les caractères différents des deux essences
obtenues sont les suivants :
Essence tirée de la variété noire
Donne du menthol cristal, par congélation.
Rotation optique. — 2 5,5
Parties distillant avant 2000 24 »/o
Ethers de menthol. 3,96 «/o
Coloration bleu clair par addition de vinai¬
gre glacial.
Essence tirée de la variété blanche
Ne donne pas de cristaux.
Rotation optique. — 33
Parties distillant avant 200® 5 0/0
Ethers de menthol. i 3,6 >’/o
Coloration bleu foncé avec reflet cuivré.
L’essence tirée de la menthe noire contient
une plus forte quantité d’hydrocarbures sans
valeur; l’essence tirée de la variété blanche se
rapproche des essences du Midi de la France
par sa forte teneur en éthers.
Essences françaises. — Les menthes fran¬
çaises sont fort différentes les unes des autres
selon le terrain sur lequel elles ont été plan¬
tées. Leur rendement est également très varia¬
ble. Là où les menthes de Vaucluse, venues
en terrains abondamment arrosés, produisent
8 à 900 gr. d’essence, les menthes de la région
de Grasse, récoltées en terrain sec, donnent à
la distillation 3 ou 400 grammes d’essence. Les
menthes cultivées dans la Haute-Garonne sont
112
hfi. PARFUMERIE MODERNE
des menthes à fleur blanche, bien différentes
des variétés ordinaires.
Essence de Vaucluse. — M. Louis Pillet
donnait, dans le numéro de la Parfumerie
Moderne de janvier 1909, une étude complète
sur cette essence; nous y renvoyons nos lec¬
teurs. Ses caractères principaux sont les sui¬
vants :
Densité. 0,916
Rotation optique.—9,3
Ethers de menthol.... 5 ,94 0/0
Menthol libre. Sz °jo
Menthol total. ^7,94 “/o
Cette essence donne par congélation d’abon¬
dants cristaux de menthol.
Essence de Grasse. —- L’essence de Grasse
ne précipite au mélange réfrigérant aucun cris¬
tal de menthol. Elle contient une beaucoup plus
grande quantité d’éthers de menthol. Elle a
été très abondamment étudiée par les labora¬
toires de la région et les travaux de M. Chara-
bot sur cette essence sont particulièrement
intéressants.
’Voici le tableau de ses principales caracté¬
ristiques:
Densité.
Rotation optique.
Ethers de menthol.. .
Menthol libre.
Menthone.
0,910/919
— 10/17
i 3 à i 5 0/0
35 à 45 0/0
8 à 10 0/0
Il a été constaté que cette essence variait
avec l’état de développement plus ou moins
grand des inflorescences, le Bulletin Roure-
Bertrand donne à ce sujet le tableau suivant :
avant roroaation après lormalion
des bontons des boutons
des feuilles des inllo- des plantes
rescencrs en Denis
Densité 16". 0,9025 0,9t(i 0,90» 0.920
Rotation optique.— 2i,10 — 20 — 20,15 — 2,37
Ethers de inoiithol 3,7 •/. 10,3 ■>/. 7.5 V. 10.7 •/.
Menthol total. 47,2 •/. 50.3 •/. 35,8 •/. 40.5 •/.
Menthone. 5,3 •/. 4,2 •/. 10,7 •/’ 10.2 •/.
Les essences tirées des plans basiliqués pré¬
sentent à leur tour des modifications considé¬
rables. Le parasite de la menthe est un acarien
du groupe des phytoptides nommé Eriophye ;
il provoque une monstruosité de l’inflores-
rescence et de la plante entière et, corollaire-
ment, un changement dans les proportions des
constituants de l’essence. L’essence est enri¬
chie en éthers et en menthone et sa rotation
optique varie de — i à -j- 70.
Les essences cultivées sur un sol enrichi par
du nitrate de soude contiennent également
plus d’éthers, mais moins de menthol libre.
(A suivre) R. Gattefosse.
Pendant les vingt-cinq années consécutives
que nous avons passé au Japon nous avons
suivi avec une admiration, mêlée d’un peu
d’inquiétude, la rapide évolution industrielle
et sociale de ce petit pays autrefois confiné
dans une civilisation stationnaire et surannée,
aujourd’hui lancé dans un américanisme ou-
trancier.
Le changement soudain de mœurs et de be¬
soins a créé une fièvre passagère endi¬
guée par un gouvernement prévoyant, dansune
voie de progrès commerciaux qui mettra, dans
peu de temps, en péril la suprématie euro¬
péenne dans l’Extrême-Orient.
L’état actuel du Japon permet d’envisager
simultanément les stades habituellement suc¬
cessifs d’un pays neuf : l’importation des pro¬
duits fabriqués et des matières premières sui
LA PARFUMERIE MODERNE 03
encore une progression rapide en même temps
que la fabrication locale et l’exploitation des
produits du sol s’étend de plus en plus.
^exportation japonaise n’est déjà plus à dé¬
daigner, notamment dans toute la Chine, dans
les Indes Anglaise et Néerlandaise, les Iles de
la Sonde et toutes les îles du Pacifique. Par¬
tout les produits japonais sont offerts à vil prix
et avec une connaissance très approfondie des
besoins et des désirs de la clientèle. A ce point
de vue, notamment, la supériorité du Japon est
incontestable et le bon marché de sa main-
d’œuvre, joint à la situation géographique pri¬
vilégiée, lui promet, pour un temps qui n’est
plus éloigné, le monopole de toutes les tran¬
sactions commerciales, de cette moitié du
monde.
La labrication’ de la parfumerie a suivi la
même marche ascendante que celle des pro¬
duits chimiques et des industries textiles, le
meilleur critérium est, à ce sujet, la création du
journal professionnel « The Osaka Komamono
Shoko Shimpo s qui tient sa clientèle au cou¬
leur est particuliè¬
rement désagréa¬
ble.
La japonaise est
coquette : ses che¬
veux, objet de ses
soins les plus dé¬
voués, sont soumis
à des lavages au
Binankasela (sorte
de bois de^panama _
détersif et gom- E -rfï--i-/
meux qui remplace
le shampoing et la
pommade Hongroise), à des onctions à l'huile
de Camélia et, s’il est nécessaire, a des traite¬
ments aux teintures noires.
La geisha ou danseuse et, à son imitation,
toute femme élégante, porte avec elle sa trousse
aux peignes curieux, aux pinces étranges, et
munie naturellement d’un flacon de l’odeur
préférée. Son visage est non pas poudré mais
enduit d’un fard composé d'eau et d’une pou-
rant des nouveautés techniques et publie en
même temps qu’un feuilleton passionnant, une
abondante et originale publicité dont nous
donnons quelques exemples.
La clientèle est très étendue et l’on connaît
le goût exagéré des orientaux pour tout ce qui
est parfum. Cette prédilection pour les odeurs
est ici très motivée par l’absence de voirie, im¬
parfaitement remplacée par les pluies et les
brises du large; le japonais est, en outre, un
peuple propre par excellence qui ne saurait se
passer de son bain journalier et qui consomme
des quantités impo¬
santes de savon. 11
craint les pollutions et
les contacts douteux
a tel point que les cui¬
siniers engagés chez
les européens s’entou¬
rent le bras d’un bra¬
celet à base de musc
et qui est destiné à
combattre
l’odeur du
beurre qui
dre de riz vendue très bon marché par les in¬
dustriels indigènes et pour laquelle il est fait
une publicité monstre, non seulement par la
voie des journaux,mais aussi par des processions
suivies de fanfares bruyantes et porteuses de
banières enluminées ou de lanternes bariollées;
musique, feux d’artifices, rien n’est négligé pour
captiver et réjouir ces grands enfants. Les
maisons étrangères bien conseillées, ne négli¬
gent d’ailleurs pas ce moyen de publicité et la
population de Tokio se rappelle volontiers la
fête offerte parune grande fabrique de liqueurs
française, à l’occasion de l’installation de son
comptoir au Japon.
Le poudres dentrilices actives et agréables
sont très bien préparées parles artistes odonto¬
logistes. Les parfums dits : Eaux de Quinine
ou de Cologne, lotions, extraits, etc... sont gé
néralement des produits importés, mais les frais
de douane et de transport élevés invitent de
plus en plus le commerçant local à faire venir
des produits très concentrés qu’il additionne
lui-même d’alcool obtenu du Saké ou vin de
riz.
11 y a, au Japon, en dehors des matières pre-
(Il — LA PARFUMERIE MODERNE
mières pour les lotions, eaux de toilettes, ex¬
traits, un important débouché de parfums na¬
turels et artificiels pour la savonnerie. La
savonnette offerte actuellement par les indus¬
triels nippons est peu parfumée, dure et sans
mousse, ils perfectionnent leurs méthodes et
adoptent graduellement les parfums d’origine
de Pipperment ou Menthe poivrée qui est ex¬
ploitée ici sur un grand pied, la récolteannuelle
se chiffre par plus de 200.000 piculs ou livres
japonaises de 600 gr. environ; les coursensont
très variables et en ce moment, par exemple,
on cote S yen 80 ou 14 fr. 77 les Coo gr., soit
beaucoup plus cher qu’en Europe. Il faut dire
Le Fujiyama et un jardin de Thé
européenne, notamment les essences de bonne
odeur franche et d’un prix relativement bas.
Les parfums trop violents comme le Patchouli,
rOpoponax ne plaisent pas du tout, on leur
trouve une odeur d'huile empyreumatique dé¬
sagréable, en revanche les Roses, Géraniums,
etc .. sont très goûtés.
Le Japon exporte annuellement des quantités
cependant qu’il s’expédie beaucoup d’essence
liquide dont le Menthol a déjà été complète¬
ment retiré, ce qui en diminue la valeur.
Le Camphre, qui s’exporte également en
grandes quantités, à moins d’importance pour
la parfumerie, ont peut cependant citer les
huiles bleues provenant de la fabrication de
cette drogue et dont on extrait le Safrol pour
la fabrication de l’Héliotropine.
Le Japon n’exporte sa verrerie qu'en Chine
et dans la région, mais on peut prévoir le jour
où ces produits viendront faire concurrence
aux produits français, surtout, dont le prix est
le plus élevé à cause des prétentions particu¬
lièrement exagérées des ouvriers. La main-
d’œuvre est, ici, à rien et les machines impor¬
tées d’Allemagne permettent la fabrication de
grandes quantités, malgré l’exiguité de la capa¬
cité thoracique des Japs ; les moules artistiques
LA PARFUMERIE MODERNE — --
manquent encore, mais il n’est pas douteux que
d’ici peu de jours nous en trouverons, signés de
modeleurs parisiens ou berlinois...
I^’article roi, où le Japonais est maître et où
il ne risque aucune concurrence est la laque.
Les procédés qui ont été légués traditionnel¬
lement par une longue suite de générations
sont conservés avec un soin jaloux, et toutes
les belles pièces, même de fabricationcourante,
peuvent entrer en comparaison avec les joyaux
de nos collections et de nos musées européens.
La patience est l’outil principal de celte minu¬
tieuse labrication dont les secrets ne nous sont
pas connus; les orientaux savent m'eux garder
leurs fabricaiions des indiscrétions que les
occidentaux, mais, nous savons que les polis
sages les plus minutieux, les veinis préparés
dans dos condiiions qu’il n’est pas possible de
réunir en dehirs d’ici sont les principaux fac¬
teurs de la réussite.
Nous avons fait préparer, à l'inienlicn des
partumeurs français, si soucieux de la parfaite
présentation de leurs nouveautés des coffrets à
1.1 dimer.sion habituelle des flacons adoptes
ces années dernières et à un, deux ou trois
compartiments.
Le prix en dépasse à peine celui des c.irton-
nages de luxe actuellement employés.et la ri-
96
LA PARFUMERIE MODERNE
chesse du décor est incomparable et convient
seule aux produits de grand luxe qui font la
force de la France. Nos fabricants de Kobé
copieront avec la scrupuleuse exactitude qui
les caractérise les dessins, noms, marques de
fabrique, etc., qui leur seront proposés.
Les coffrets à gants, à bijoux, etc., sont déjà
connus et se préparent en articles de tous prix
depuis moins d’un franc pièce jusqu'à 5o francs
et plus.
Les relations mutuelles entre l'Europe et le
Japon sont donc, en ce moment, à leur apogée,
les produits français sont protégés et favorisés
par les tarifs dédouané, le Japon n’a pas encore
gêné considérablement nos intérêts dans nos
colonies, il reste aux commerçants désireux
de traiter ici de fructueuses affaires, à se mé¬
nager de sérieuses relations donnant toutes
garanties. Les Japonais qui ont adopté, en l’exa¬
gérant encore, le sans-gêne américain, ne se
font aucun scrupule de traiter avec légèreté
leurs correspondants directs, seul un agent sur
place peut traiter des affaires de tout repos. En
outre, il faudra se plier aux exigences norma¬
les d’une clientèle très différente de celles dont
nous avons l’habitude et ne pas essayer de leur
imposer des coutumes qui lui paraissent bar¬
bares, quoique logiques à nos yeux.
Les possesseurs de marques connues, bonne®
à imiter, par conséquent, devront se garantir
par un dépôt officiel dont le coût est de 40 yen
par catégorie de produits. Le dépôt de la mar¬
que protège d’une façon très efficace contre les
contrefaçons; un industriel qui avait omiscette
précaution, s’est vu condamner, après un pro¬
cès de deux années et au bout desquelles il
n’était plus possible de savoir si le Japonais
était accusé d’avoir contrefait le fabricant eu¬
ropéen, ou s’il ne s’agissait pas du contraire!
Enfin, conseillons aux nouveaux arrivés de
ne pas se loger dans les immenses Building
installés à l’américaine et où les frais sont
énormes, et autant que possible de posséder,
de la façon la plus correcte, la langue Japonaise
pour ne pas se faire baffbuer et moquer par les
indigènes qui l’accuseront de parler Petit-
Nègre.
Cette condition est assez difficile à remplir,
mais on y remédiera en parlant l’anglais qui
est parfaitement connu dans tous les centres
commerciaux, notammerlt s’il s’accompagne du
nasillement cher aux Yankees, maîtres en tout
de nos modernes Japs.
V. Menil,
Correspondant de la Parfumerie
Moderne à Yokohama.
I.ES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE
La Mci?tl?c
Le principe actif des sommités fleuries et des
feuilles de la menthe poivrée (Mentha piperita,
labiée), est une essence dont les emplois médi¬
caux sont multiples ; mais il faut distinguer
les cas où l’on fait appel aux propriétés théra¬
peutiques de la menthe, de ceux, beaucoup
plus fréquents d’ailleurs, où l’essence de men¬
the est utilisée pour aromatiser des préparations
contenant un autre principe actif, de saveur ou
d’odeur désagréable. Nombreux sont, en effet,
les gargarismes ou les collutoires dans la com.-
position desquels l’essence de menthe, à la
dose de quelques gouttes, entre uniquement
pour faciliter l’usage. Cependant, il ne faudrait
pas croire que le rôle topique de cette essence
est toujours aussi restreint. Elle est analgési¬
que, désodorisante et antiseptique, et c'est à
ces titres qu’elle estsoûvent très employée dans
la thérapeutique des voies respiratoires supé¬
rieures, ou dans la thérapeutique et l’hyg-è-
ne dentaires. Il n’est guère d’élixir den¬
tifrice dans lequel elle ne figure ; il est inutile
d'insister à ce propos sur ses avantages, qui
ont été précédemment signalés par notre colla¬
borateur, M. G. Robert, dans le numéro 4 de
la « Parfumerie Moderne ».
Dans le traitement des affections du ne*
LA PARFUMERIE MODERNE
(coryza, ozène), du pharynx, du larynx ou de
la trachée, on se sert surtout du menthol (C*®
H*® OH), alcool secondaire extrait de l’essence
<Je menthe par cristallisation sous l’influence
du froid. Le menthol, très soluble dans l’alcool
et l’huile de vaseline est employé à la dose de
I à lo ®/o en collutoires, inhalations, pulvéri¬
sations, pommades, poudres à priser, solution
huileuse. La solution huileuse est utilisée en
badigeonnages sur les cordes vocales, en ins¬
tillations intra-nasales et en injections intra-
trachéales.
En dermatologie, le menthol qui esr, anes¬
thésique, et partant antiprurigineux, est incor¬
poré dans un certain nombre de pommades.
UC professeur Gaucher l’a recommandé pour le
traitement de quelques formes d'eczéma, asso¬
cié au gaïacol et à l’oxyde de zinc, selon la for¬
mule suivante :
Menthol cristallisé.
Gaïacol.
Oxyde de zinc. 3 gr.
Paraffine. i gr.
Vaseline. 3o gr.
Contre les crevasses des mains, on peut aussi
avoir recours à une pommade ainsi prescrite:
Menthol. i gramme
Salol. 2 —
Huile d’olives. lo —
Lanoline. 32 —
Par la voie digestive, le menthol est parfois
eriiployé comme antiémétisant, surtout contre
les vomissements des tuberculeux, en potion
alcoolisée ou mieux en suspension dans un
julep (lo centigrammes à i gramme pro die
par cuillerée à soupe dans une potion de i 5o
cmc.); mais il irrite rapidement la muqueuse
gastrique, et pour l’usage interne, il est préfé¬
rable de recourir aux vieilles préparations de
menthe poivrée (infusion ou alcoolat), connues
depuis longtemps pour leurs propriétés stoma¬
chiques et stimulantes. La posologie des prin¬
cipales préparations est la suivante :
Eau distillée de menthe lo à loo grammes
Alcoolat. 2 à lo —
Essence. 11 h X gouttes
Sirop. 20 à 100 grammes
Pour lutter contre les nausées et les vomis¬
sements, lorsque les potions mentholées sont
suspectes, à cause de leur action irritante, on
peut recourir à la formule suivante :
Alcoolat de menthe i 5 grammes
Alcoolat d’anis... i5 —
Sirop de cannelle. 3o —
Eau de tilleul. q.s. pour i5o cmc.
La meme préparation convient pour les cas
où l’on veut faire appel aux propriétés stimu¬
lantes du principe actif de la menthe.
Dr P.J.
TOXICITÉ DE L’ESSENCE DE MIRBANE
On sait toute l'importance qu’a prise dans
l’industrie chimique, la fabrication de la Ni-
trobenjine ou Essence de Mirbane.
Première base des colorants artificiels, elle
a été longtemps aussi un des plus typiques et
des plus connus des parfums de synthèse;
elle est le trait d’union primitif entre ces deux
branches soeurs si prolifiques qui, selon M. J.
Dupont, constituent la plus riche part du pa¬
trimoine dont l’humanité est redevable à la
chimie moderne.
Elle a droit, de ce fait, à toute la vénération
du chimiste, mais, puisque ses propriétés admi¬
rables ont été portées aux nues, il est bon,
équitable même, de faire ressortir ses très
sérieux inconvénients. Comme matière première
de l’Aniline elle restera toujours respectable
et son emploi pour la teinture ne saurait être
réglementé, mais nous nous posons résolument
en adversaire irréductible de son utilisation en
nature (sans transformation chimique), notam¬
ment dans la parfumerie, la savonnerie, etc.
La Nitrobenzine (G® H® Az 0^) a une odeur
violente et lourde rappelant de loin celle de
l’amande amère (Benzaldéhyde); elle est obte¬
nue par l’action des acides sulfurique et nitri¬
que sur la benzine provenant de la distillation
des goudrons de houille. C’est une huile jau¬
nâtre de densité élevée (i, 2 à o»), très mobile,
cristallisant au mélange réfrigérant, fondant à
-j- 4®, presque insoluble dans l’eau, soluble dans
l’alcool, les huiles, l’éther et les dérivés pétro¬
lifères. Elle bout et peut exploser à 210®.
La Nitrobenzine, réduite par l’acide acétique
et la limaille de fer, donne l'Aniline qui, avec
la Rosaniline et la Toluidine, est la base prin¬
cipale des colorants artificiels. Cette étroite
patentée de l’essence de Mirbane et des
colorants dérives des goudrons de houille,
est la cause de cette conviction très géné¬
rale d’une source unique des parfums et
des colorants artificiels ; les goudrons de
houille. La vulgarisation intensive des travaux
de chimie fait lentement justice de cette con¬
clusion, née de l’esprit, de généralisation sim¬
pliste des foules, que tout ce qui est artificiel
98 - LA PARFUMERIE MODERNE
dérive de la houille, même les cognacs, les
absinthes et les beurres factices. Les récentes
discussions officielles sur ces sujets, à l’occa¬
sion de la loi sur les fraudes alimentaires, nous
ont démontré que, malheureusement, cette con¬
viction est partagée par une partie de l’élite de
notre société et même par nos dirigeants.
Tous les produits artificiels sont englobés dans
une réprobation universelle et aveugle, et une
désignation scientifique un peu obscure ou
d’apparence hermétique suffit pour éveiller
les plus vives suspicions.
Si l’opinion publique s’est égarée trop sou¬
vent, reconnaissons que pour la Mirbane toutes
ses préventions sont amplement justifiées et
que des mesures sévères, prohibant dans beau¬
coup de cas son usage, seraient d’une élémen¬
taire prudence.
La Nitroben^inc est un poison violent que
l'on peut assimiler à VAcide Prussique {CH Az)
(Cyanhydrique) dont la réputation n’est pas à
faire.
Ces deux produits ont des caractères très
voisins : l’odeur d’amande amère leur est com¬
mune et les signes d’intoxication observés sont
à peu près identiques.
Les caractères bien connus de l’empoison¬
nement par l’acide prussique sont la Cyanose
ou bleuissement de l’épiderme et l’odeur de l’ha-
leine; ceux deTempoisonncmentparla Mirbane
sont les mêmes. Eulembcrg a relevé 44 cas
d’empoisonnement par la Nitrobenzine, les
uns cau-és par la manipulation de ce toxique,
les autres, la plus grande partie, par simple
inhalation de vapeurs. 14 ont été mortels.
Les malades sont atteints d’une anémie pro¬
noncée, leur peau se teinte en bleu, leur ha¬
leine a une odeur d’amandes amères et d’ani¬
line, les extrémités sont froides, epgouidies
et presque paralysées; les mains, les jambes
sont en proie à un fourmillement intense et
pénible et refusent tout service.
On constate, en outre, un affaiblissement de
la vue, une sensibilité au froid exagérée, des
éblouissements et des syncopes. La Mirbane
cause indubitablement de graves désordres
dans le système nerveux et du côté des petits
vaisseaux.
A la fabrique de WitUn où se fabrique la
Roburite, explosif puissant dont la composition
SC rappioche beaucoup de celle de la Nitro¬
benzine, 78 0/0 du personnel est atteint. Il est
inutile de rappeler les accidents auxquels sont
exposés les ouvriers qui manipulent l’Aniline
et en vue desquels des précautions particulières
sont prises dans les usines.
Doit-on accuser ces corps nitrés de contenir
des dérivés cyanurés Doit-on conclure de pré¬
férence que tous les corps en C.H.Az. sont
dangereux ? C’est ce que nos recherches nous
apprendront par la suite, mais il est, en tous
cas, un point acquis qui est la très forte Toxi¬
cité de la Mirbane.
Il est fâcheux de voir ce produit encore cou¬
ramment employé en parfumerie, c’est-à-dire
dans une branche de l’industrie des plus pro¬
che parente de celle de l’alimentation, objtt
de tous les soins de nos législateurs, et qui,
après la pharmacie, a le plus de prétentions
à la sauvegarde de l’hygiène publique.
De nombreux docteurs recommandent main¬
tenant d’une façon courante de n’user pour
l’aseptie que de savon pur, sans odeur, les
fabricants de savons parfumés ne peuvent s’en
prendre qu’à eux si la sagacité de ces savants
leur a permis de reconnaître le danger des
savonnettes parfumées à l’amande amère et
qui sont d’une vente courante à cause de leur
bon marché. On voit également, dans le com¬
merce, de nombreux produits : shampoings,
eaux de toilettes, etc , parfumés (?) à la nitro¬
benzine et ne faut-iî pas déplorer l'ignorance
des commissions d’hygiène qui ont toléré l’em¬
ploi de ce toxique comme désinfectant pour le
Métropolitain !
Le précepte de la méthode de Hahneman
est par trop appliqué à la lettre et les germes
pathogènes accumulés par des milliers de voya¬
geurs dans ces souterrains, sont détruits par
des émanations plus dangereuses encore. Il
est vrai que l’odeur sni generis des déchets de
respiration et de transpiration est largement
masquée par celle de la Nitrobenzine, mais
ces deux relents se mélangent en une atmos¬
phère sans nom. deux fois funeste et qui cause
une céphalalgie intense à ceux qui la respirent
trop fréquemment. Cette pratique reprehen-
sible ne durera certainement pas et il sera
facile de remplacer le poison nitré par une
essence naturelle plus suave et plus hygiénique :
Pin, Sapin, Eucalyptus, Thym, Lavande, etc.,
dont les effets thérapeutiques et antiseptiques
sont avérés et dont l’emploi, combiné a une
aéiation méthodique, assurera aux voyageurs
souterrains l’intégrité de leurs fonctions respi¬
ratoires.
On employait, il y a peu de temps, sinon
encore de nos jours, la Mirbane pour falsifier
l’essence d’Amandes amères naturelles. Le
Codex Medicamentarius 190S en fait foi, puis¬
qu’il conseille la méthode suivante pour la
recherche de cette sophistication :
Dissolvez i cc d’essence dans 20 cc d’alcool,
ajoutez de l’eau jusqu’à ce que le liquide se
trouble, puis de la limaille de zinc et de l’acide
sulfurique dilué de façon à produire un déga¬
gement d’hydrogène qui dure une heure ou
deux. Evaporez au tiers pour chasser l’alcool,
étendez à 5o cc. environ, filtrez, A 10 cc. du
liquide obtenu, ajoutez une goutte de solution
LA PARFUMERIE MODERNE
de Chromate acide de potassium au loo et
chauffez quelques instants à ébullition. Il ne
devra pas se produire de coloration rouge
violacée.
***
Un nouveau substitut de l’essence d’.Amandes
amères vraie, l’aldéhyde benzoïque, inoffensif,
celui-là, puisqu’il ne contient que des traces
de chlore, corps si répandu dans la nature
sous forme de chlorures, que le corps humain
lui-même en est saturé, vient heureusement
faire la guerre à la Nitrohenzine qui n’a pour
elle que son bon marché. Les compagnies qui
font des réserves relativement aux dangers
qu’offre le transport de la Nitrohenzine, corps
explosif, n'en font aucune pour celui de l’al¬
déhyde benzo'ique ; en outre la production de
ce dernier corps, de plus en plus abondante,
en a considérablement réduit le prix qui avoi¬
sine aujourd’hui celui de l’essence de Mirbane.
Nous souhaitons très vivement que le Con¬
grès de répression des fraudes interdise abso¬
lument l’emploi de l’essence de Mirbane et
tolère celui de la Benzaldéhyde en Parfumerie
et dans les préparations similaires : Antipous¬
sières, antimoustiques, désinfectants, etc.
Quant à l’alimentation, et jusqu'à nouvel
informé, nous croyons que l’emploi seul de
l’essence véritable doit être admis, malgré la
présence possible d’acide prussique dans cette
essence naturelle. Cet acide vénéneux est, en
effet, très instable et ne saurait exister dans
un corps ayant subi une sensible élévation
de température.
Une étude très approfondie de cette question
sera sous peu soumise à la commission cen¬
trale intéressée.
J. PlOT.
Ingénieur Chimiste.
CHRONIQUE DE LA SAVONNERIE
Les Savons Tunisiens
et le Régime Douanier
[^industrie savonnière en Tunisie, dont le
développement s’était notablement accentué,
en ces dernières année», se trouve actuelle¬
ment dans une situation critique, par suite
des difiicullés créées parun régimedouanier qui
lèse gravement ses intérêts.
Il appiTtient aux Pouvoirs publics de faire
cesser la regrettable anomalie si préjudiciable
à rindu'>t'>e et au commerce des savons fabri-
t^ués dans la Régence. Il y a quelque temps,
nous nous fîmes l’écho des légitimes doléances
d.s savonniers tunisiens (i) et, en présence
des considérations que vient d’émettre l’Asso¬
ciation commerciale et industrielle de la Ré¬
gence, nous croyons qu’il est de notre devoir
d’exposer et de défendre les justes revendica¬
tions des industritls de la Tunisie et du Com¬
merce des savons dont l’importance ne saurait
échapper.
Le décret du 2 mai 1898, qui frappe d’un
droit d’entrée de 35 francs le quintal toutes les
huiles exotiques introduites en Tunisie, et taxe
de 3 ft- quintal de savon fabriqué,frappe
la savonnerie, alors que son aînée, l’huilerie,
est exempte de tout impôt.
Cette taxe de 3 fr. 20 est non seulement
onéreuse, mais absolument vexatoire.
Le service des contributions diverses exi-
Revue Les Matières grasses, n» 9, de 1909.
géant des renseignements précissur les matières
premières eQleur mise en œuvre, il en résulte
que le secret de fabrication — le tour de main
— de tel industriel se trouve ainsi ilévoilé.Unc
savonnerie locale était parvenue, après de lon¬
gues études et un travail coûteux, à obtenir un
savon de luxe parfait, selon les goûts nord-
américains. Elle avait obtenu de gros ordres à
livrer, à la condition qu’elle 'donnât le savon
sans le] tampon des contributions diverses.
Assurément, une maison qui court de gros ris¬
ques à lancer une nouvelle marque, tient à y
mettre son nom]et à ne point révéler le secret
de sa fabrication. Il semble que le fisc possède
assez de moyens de contrôle!sans exiger l’ap¬
plication de son cachet sur le savon, d’autant
plus qu’appliqué à froid, la violence de la
frappe enlève aux barres ou aux morceaux leur
beauté d’aspect.
Le décret de 1898 n’est rien moins'que pro¬
hibitif; en outre, il réduit considérablement les
ressources de la savonnerie tunisienne.
L’industriel ne peut employer, pour sa fabri¬
cation, les huiles d’olives et les graisses ani¬
males, d’un prix beaucoup trop élevé, non plus
que les graines étrangères'à triturer, trop sur¬
chargées de droits d’entrée; les huiles de gri-
gnons pouiraient, seules, convenir, mais en¬
core faut-il, pouvoir, enjmême temps, les fa¬
briquer. Les huilesïd’olives tunisiennes très
demandée, ont atteint des prix trop élevés.
Même les huiles à fort goût, qui étaient jadis
bon marché, atteignent maintenant des cours
LA PARFUMERIE MODERNE
100
supérieurs à ceux des premières pressions.
Les usines qui traitent le grignon par le sul¬
fure fabriquent elles-mêmes le savon et elles
tiennent le marché. Les fabricants de savon
ont dû cesser peu à peu leur industrie à cause
de cette concurrence locale.
L'huile de grignon n’est apte qu’à la fabrica¬
tion du savon vert, elle ne donne qu’un rende¬
ment de i5g ®/o, alors que les huiles concrètes
permettent une fabrication plus avantageuse,
donnant à l’industriel la possibilité de livrer à
meilleur marché et de lutter contre la concur¬
rence. Les savonniers tunisiens ont dû recou¬
rir à l’importation des huiles concrètes sapo¬
nifiées à froid, admises en douane sous le ré¬
gime des savons, mais cela coûte encore trop
cher.
L’application d’un droit de douane de 12 fr.
aux graines oléagineuses; de 35 fr. par quin¬
tal sur les huiles exotiques; de 3 fr. 20 de droits
de fabrication par quintal de savon ; la surveil¬
lance étroite e,xercée par le service des contri¬
butions diverses, telles sont les mesures qui
constituent une entrave à l’industrie savon-
nière tunisienne et qui la placent dans une si¬
tuation d’infériorité manifeste à l'égard des
autres pays jouissant d’un régime économique
plus libéral. On peut, d’ailleurs, par la statis¬
tique, se rendre compte des résultats du ré¬
gime économique dont se plaignent, à bon
droit, les savonniers tunisiens; les chiffres ci-
dessous sont, à cet égard, très édifiants :
Importation de savon d'Europe
Années Francs
1897 . 99000
1898 . aySpoo
1899.. .,. 495000
1905. 593000
1906.. ..;. 593000
1907 . 898000
Exportation de l'huile de- grignons.
1898. 79000
1S99. . .. 871000
1905. 521000
1096 . 694090
1907 . 8o5ooo
.Ainsi, l’importation des savons, en Tunisie,
qui était de 09000fr.en 1897,a presque décuplé
en dix ans,atteignant, en 1907, 898000 francs,et
portant préjudice d'autant à la savonnerie lo¬
cale. L’exportation des huiles de grignons
confirme l’amoindrissement de l’industrie sa-
vonnière. En neuf anr, l’exportation a monté
de 79000 à 8o5ooo francs ; ce qui revient à
dire que les huiles exportées n’ont pas pu être
employées par l'industrie locale, pour cause de
disparition des usines et que la fabrication du
savon eût pu se décupler si les usines avaient
pu se maintenir.
Cette situation est d'autant plus déplorable
que les savons tunisiens jouissent d’une excel¬
lente réputation. En Italie, certains épiciers
persistent à maintenir sur leurs devantures
l’indication et Savon de Sousse », comme arti¬
cle de marque.
On a voulu justifier les droits prohibitifs en
arguant que les graines oléagineuses, une fois
triturées, auraient pu devenir la base de l’in¬
dustrie savonnière et qu’ainsi on encourage¬
rait la culture des oléagineux. Or, cette cul¬
ture, essayée depuis dix ans, dans la Régence,
n’a donné aucun résultat.
La savonnerie tunisienne réclame des dispo¬
sitions libérales, pour encourager les indus¬
tries existantes,faire renaître celles qu’un mau¬
vais régime économique et douanier a para¬
lysées et en créer de nouvelles au fur et à me¬
sure que naîtront les éléments nécessaires à
leur prospérité.
Il faut rendre à la savonnerie tunisienne son
entière liberté d’expansion, et c’est dans ce but
que l’Association commerciale et industrielle
de la Régence, sur la proposition de M.Victor
Nunez, demande que toutes les huiles exoti¬
ques, après avoir subi la dénaturation à Mar¬
seille ou telle autre qui pourra mieux remplir
le but, soient admises à la douane avec un droit
de 8 o/o ad valorem ; que la taxe de 3 fr. 20 par
quintal de savon fabriqué soit supprimée ou,
subsidiairement, que cette taxe soit réduite de
moitié ; que les savons fabriqués sur place et
portant le cachet de l’Administration des con¬
tributions diverses, soient détaxés quand ils
sont exportés,le Trésor-public pouvant trouver
une large compensation par les droits de
douane perçus à l’entrée sur les huiles exo¬
tiques que l’on importerait sur une vaste
échelle.
11 n’y a pas de raison, en définitive, pour
qu’on refuse à la savonnerie tunisienne le droit
à la vie ; sous l’influence de dispositions plus
libérales, cette industrie reprendra son essor,
et le commerce qui en résulte pourra recon¬
quérir sa prospérité.
Henri Bun.
^ ^ ^
Les fabricants de savons de l’Allemagne
centrale se sont émus de l’augmentation des
prix des huiles américaines pour savons, et ont
décidé d’augmenter leurs prix de 3 à 6 marks
par double quintal.
^ ^ ^
Les Savons de résilie
Le Œsterreisch Chemiker-Zeitung fait con¬
naître que MM. W. Daftert et J. Woltbaneront
effectué une série .d’.essais.avec des. savems sans
résine et avec 10 et 3o «/„ jg cette dernière.
LA PARFUMERIE MODERNE
pour déterminer leur aptitude au lavage. Ces
essais ont montré que, contrairement à l’opinion
répandue, les savons résineux ont moins de
valeur que ceux sans résine, toutes choses
égales d’ailleurs. Le rendement au lavage di¬
minue avec la teneur en résine croissante ; en
aucun cas la résine n’est favorable.
^ ^ ^
Le Commerce du Savon à Cuba
et aux Indes anglaises
La plus grande partie des savons de toutes
sortes employés à Cuba est importée et pro.
vient des divers pays du monde. Les quelques
usines de l’île fabriquent surtout des savons très
parfumés destinés à la toilette et ne font guère
jje concurrence aux articles de provenance
étrangère. Durant l’année ipoS-iooG, la der¬
nière sur laquelle des chiffres précis aient été
publiés, chiffres que cite la revue Les Matières
l’importation totale de savon ordinaire
en barres s’est élevée à q.qij.SGo kilogr., dont
12 1/2 “/o ont été fournis par les Etats-Unis,
80 “/o l’Espagne et le reste par la France.
Pendant cette même année, l’importation des
savons de toilette s’est élevée à 76.188 kilogr,,
dont 5o °lo de provenance des Etats-Unis et
^5 ojo vendus par la France. Enfin, l’impor¬
tation totale des autres variétés s’est élevée à
j'g5.8ii kilogr., sur lesquels les Etats-Unis
fournirent environ les trois quarts et la France
20 "/o-
Aux Indes anglaises, 1 approvisionnement en
parfums de qualité inférieure suffit et les prix
Je gros de ces produits employés dans la
fabrication des savons sont peu élevés ; la
main-d’œuvre aux Indes est d’ailleurs bon
marché, et il ne semble pas impossible non
seulement que le pays produise tout le savon
nécessaire à ses besoins, mais devienne encore
un concurrent sur les marchés étrangers. Les
netites fabriques de savons sont nombreuses
dans les villes et les villages de l’Inde, mais elles
sont mal outillées et ne produisent que du
savon de qualité inférieure. La meilleure usine,
située à Calcutta, appartient à une société an¬
glaise et possède des machines perfectionnées
de fabrication américaine, française et anglaise.
Cette usine produit des savonnettes de très
belle apparence, placées soigneusement dans
des boîtes d’étain pour les soustraire aux effets
ju climat indien, et elle fait des affaires con¬
sidérables avec Ceylan, la Birmanie, les éta¬
blissements des Détroits et Java, ainsi qu’avec
J ’S pay® ‘1® l’intérieur : le Thibet, le Bélou-
cbis^^”’ l’Afghanistan, etc. La savonnette mise
gjj vente est pourtant inférieure aux qualités
fines fabriquées aux Etats-Unis. L’alcali em-
dans la fabrication de cet article n’est
101
pas entièrement neutralisé et produit une
impression désagréable à la peau.
L’un des obstacles au développement de
l’industrie savonnière aux Indes anglaises ré¬
side dans les habitudes invétérées des indi¬
gènes, qui commencent seulement à employer
le savon. La plupart des habitants considèrent
l’huile de moutarde comme supérieure à la
mousse de savon pour se frotter le corps et
les membres. Néanmoins, l’emploi du savon
chez les Indiens, en général, tend à augmenter.
Le voyageur d’une importante fabrique fait
connaître qu'il vend des savons à des mar¬
chands indigènes, alors qu’il y a quelques
années L'article ne trouvait pas d’acheteurs.
Il estime que la consommation est appelée à
se développer d’année en année; toutefois,
quant à présent, les acheteurs se contentent des
articles les moins chers. Les importations de
savon aux Indes anglaises, pendant l’année
fiscale 1907-1908, se sont élevées en valeur à
1.390.715 dollars, en augmentation de 29,2 “/o
sur 1906-1907 et de Sy 0/0 sur 1903-1904.
^
Les Savons français aux Pays-Bas
Les savons de toilette d'origine française se
vendent peu et assez cher en Hollande ; ils
ne trouvent leur écoulement qu’auprès de la
clientèle aisée. Par contre, le savon blanc de
Marseille est importé en assez grande quantité.
Il est recherché par la boulangerie pour rem¬
placer la levure dans la fabrication du pain.
On reçoit d’Angleterre, d’Allemagne et de
Belgique pour 2 ou 3 millions de kilogrammes
de savo.us de toutes sortes, à l’exception, tou¬
tefois, des savons mous qui sont fabriqués dans
le pays et dont on estime la production de
3 fl 4 millions de kilogrammes. Cet article se
vend en caisses de 3o, 60 et 120 kilogr., à
3o jours de vue sous escompte de i °/o et à
90 jours sous escompte de 1/2 f/o.
^ ^ ^
L’ï^ydrolysc du savon
La revue Chem. Trade a publié une très
intéressante étude de M. F.-W.-F. Roos sur
l’hydrolyse du savon. L’auteur déclare que
l’effet de l’hydrolyse sert à déterminer la valeur
des savons de toilette relativement à leur
action sur la peau. On a constaté que l’apti¬
tude à l’hydrolyse et la vitesse de celle-ci pour un
savon donné ne dépendent pas du pourcentage
d’alcali combiné, ni de la proportion d’eau dans
le savon solide, ni de l’excès d’acidité ou non
de ce savon; elles dépendent surtout de la
nature des graisses employées dans la prépa¬
ration. Décrivant les essais pour savons de toi¬
lette, M. F.-W.-F. Roos indique l’emploi d’une
102
LA PARFUMERIE MODERNE
solution à i «/o de phénolphtaléine dans l’alcool
absolu. Des essais comparatifs sur des savons
à étudier et sur un savon neutre étalon, mon¬
trent que les résultats donnés sont exprimés
par le temps nécessaire pour obtenir une cou¬
leur rose au moyen de la solution de phénol-
phataléine diluée avec une quantité d’eau, qu’il
faut ajouter à la solution de phénolphtaléine
pour obtenir, dans le même temps, des colo¬
rations de même nuance avec le savon type et
les savons en essai.
H. B.
4
JÜRISPRIJDENCE
Vente par les Pharmaciens
des Extraits pour Liqueurs
Un certain nombre de Pharmaciens avaient
été, en province, menacés de poursuite pour
vente d’extraits pour liqueurs; d’autres avaient
été inquiétés pour des achats de sucre supé¬
rieurs à 25 kilogs.
Il résulte d’une lettre de M. Martin, direc¬
teur général des contributions à M. le députe
Morel que si les pharmaciens ne sauraient se
soustraire à la loi lorsqu’ils débitent des pro¬
duits « pouvant servir à effectuer des manipu¬
lations destinées à modifier l’état naturel des
eaux de vie ou autres spiritueux visés au titre
III du décret du 3 septembre 1907 dans le but
de tromper l’acheteur sur les qualités substan¬
tielles à la composition ou l’origine de ces eaux
de vie ou spiritueux » ils ne commettent au
contraire aucune infraction à la loi et ne sont
soumis à aucune obligation quand ils vendent
des extraits destinés à la fabrication des li
queurs.
En ce qui concerne les sucres, M. le direc¬
teur des contributions déclare:
« Vous m’avez demandé en outre, si les su¬
cres expédiés à des pharmaciens sont soumis
aux formalités de circulation édictées par
les lois des 6 août igoS et 29 juin 1907
pour les envois de 25 kilos au moins, à des
personnes n’en faisant pas le commerce ou
n’exercant pas une industrie qui en comporte
l’emploi.
Le sucre étant indispensable pour la prépa¬
ration de certains produits pharmaceutiques où
il subit une véritable transformation, il a paru
que la profession de pharmacien constitue, en
fait une industrie impliquant la possession du
sucre. Mon administration a, en conséquence,
admis les pharmaciens à bénéficier de l’exemp¬
tion des formalités susvisées i.
Nous voici désormais fixés sur ces points
intéressants.
informations
La Révision douanière et les Essences
Les députés des Alpes-Maritimes ont déposé
l’amendement suivant, destiné à modifier le
tarif général des douanes dont la Chambre a
commencé la discussion :
Huiles volatiles ou essences : d’agrumes (ber-
gamotte, citron, orange bigarade, orange Por¬
tugal, limette, cédrat, mandarine), tarif gé¬
néral : to fr. les too kil. ; tarif minimum : 5 fr_
D’aspic, de cannelle, de citronnelle, de ka-
nanga, de lemongrass, de linaloe, de romarin,
de sauge, de thym, toutes 10 fr. au tarif
général; 5 fr. au tarif minimum.
De néroli, tarif général : 28.000 fr.; tarit
minimum : 14.000 fr. ; de petit-grain, tarif
général : 4.000fr.; tarif minimum : 2.000 fr.
D’amandes amères, d’ambrette, de céleri, de
copahu, de coriandre, de gayac, de girofle, de
patchouli, de santal, de styrax, tarif général
400 fr. ; tarif minimum ; 200 fr.
Nous nous occuperons de cette intéressante
question dans un prochain numéro.
^ ^
Canada
Nos correspondants au Canada nous signa¬
lent que les huiles de lin et les essences de té¬
rébenthine sont en ce moment l’objet d’impor¬
tantes demandes des importateurs du Domi¬
nion.
D’autre part l’Office National du Commerce
( 3 , rue Feydeau, à Paris), publie, sans respon¬
sabilité de sa part, l’annonce suivante dans sa
feuille d’information du 10 juillet.
1242 c. — A.O.M. et Cie à Montréal, dési¬
reraient entrer en relations, pour les représen-
LA PARFUMERIE MODERNE — m
ter, avec des maisons françaises parfumerie,
produits pharmaceutiques et dentelles de Cra-
ponne.
Cette annonce ne fait que confirmer nos in¬
formations personnelles d’après lesquelles les
produits de parfumerie sont toujours très acti¬
vement demandés au Canada.
Nous conseillons à ceux de nos lecteurs que
ces produits intéressent, de s’adresser, sous les
auspices de la ‘Parfumerie Moderne, à la Cham.
bre de Commerce française à Montréal.
On nous signale que les élégantes de Bucha-
rest, de Jassy, de Galatz et de Constanza (Rou¬
manie) ont mis à la mode cette année les par¬
fums à base d’héliotrope (essence pour le mou¬
choir, sachets et eaux de toilette).
Ceux de nos lecteurs qui s’occupent d’expor¬
tations dans la « Petite France des Balkans »
agiront sagement en notant ce caprice de la
mode.
ANOMALIES
Nous lisons dans la Revue de Grasse, comme
nous l’avons lu également dans tous les grands
quotidiens ;
Le nouveau Ministre des Travaux publics et des
p_ T. T. vient d'inaugurer sa direction par une
disposition relative aux cartes postales qui cons¬
titue un véritable progrès et qui, à laison des faci¬
lités qu’elle accorde au monde du commerce et de
l’industrie sera accueillie par celui-ci avec grande
satisfaction. ...
On sait que, jusqu a ce jour, les cartes postales
n’étaient admises au tarif de 5 centimes qu'à la
condition de ne porter que des formules de poli¬
tesse n'excédant pas cinq mots; il n'était pas pos¬
sible de les utiliser à ce tarif pour la réclame
commerciale ou industrielle. D'après le nouveau
règlement, les cartes postales, illustrées ou non,
ptmrront circuler par la poste avec un affranchis¬
sement de 5 centimes, soit à découvert, soit sous
enveloppe ouverte, dans les mêmes conditions que
les imprimés; elles nourront donc porter indépen¬
damment des cinq mots de politesse, les indica¬
tions imprimées telles que circulaires, catalogues,
prospectus, avis de passage, annonces, réclames,
®*C’est ainsi, par exemple, qu’une maison de com¬
merce pourra informer ses clients, par carte pos¬
tale affranchie à 5 centimes, du passage de ses
voyageurs; elle pourra egalement faire part à ses
correspondants des prix-courants de ses marchan¬
dises et des variations apportées dans ces prix, etc.,
sous la réserve bien entendu que le texte de la
communication sera imprimé.
Ce n’ést là, si l’on veut, qu’une amélioration de
détail» une simple facilité de plus accordée au
commerce et au public, mais c’est une amélioration
quand môme et à ce titre la décision de M. Mille-
?and mérite d’être enregistrée avec félicitations à
son auteur.
Nous aurions aimé une réformeplus radicale,
par exemple la carte postale à 5 centimes pour
le service intérieur comme en sont dotés tous
les états européens et la plupart des autres
pays de l’Union postale univei selle.
Ét nous sommes les premiers à reconnaître
que cette disposition serait intéressante pour
tous les commerçants si elle constituait vérita¬
blement une innovation. Mais en est-ce une?
J usqu’à présent nous avions le droit d’envoyer
au tarif de 5 centimes des cartes postales por¬
tant avis de passage, tarifs, variation de cours,
changement d’adresse, etc., en un mot toute
formule imprimée à laquelle on pouvait cepen¬
dant ajouter à la plume ou au composteur des
chiffres ou la date; on exigeait cependant que
sur ces formules, faite généralement selon le
modèle officiel, les mots « Carte postale » soient
remplacés par le mot « Imprimés ».
Le seul avantage que nous aurons du fait de
cette nouvelle circulaire sera de pouvoir signer
à la main les dites cartes postales.
C’est bien peu de chose !!
^ ^ ^
In7pêts nouveaux
Sous le titre « Anomalies » notre numéro de
février publiait un petit entrefilet relatif au
<< Timbre de Quittance ».
Notre réclamation n’était pas isolée; tous
les grands quotidiens insérèrent par la suite
des protestations analogues. Nos principales
Chambres de Commerce et Chambres .Syndi¬
cales s’occupèrent de la question et diverses
délégations et groupements du haut commerce
portèrent nos doléances au Ministère. Le meil¬
leur accueil leur fut réservé, bien entendu, et
l’assurance leur fut donnée que ces réclama¬
tions, qui paraissaient des plus justifiées se¬
raient examinées avec la plus grande bienveil¬
lance (■???).
Depuis cette époque nous étions sans nouvel¬
les du résultat obtenu. Mais cependant nous
n’étions pas oubliés! Il suffit, pour s’en
convaincre, de prendre connaissance du projet
de budget pour 1910.
Non seulement le timbre de quittance de
10 centimes sera maintenu, et il aurait été naif
de supposer que ce droit temporaire soit jamais
aboli, mais nous avons la surprise de voir pro¬
poser un nouveau timbre de 5 centimes pour
toutes quittances de 2 à 10 fr.
Quant aux abus que nous avons dénoncés,
11 nous faudra nous résigner à les subir encore
puisque le projet semble prévoir l’apposition du
timbre sur toutes quittances d’acompte.
LA PARFUMERIE MODERNE
101
Immédiatement des réclamations unanimes
ont été opposées à ce projet. On veut bien,
cette fois encore, les reconnaître fondées, mais
il serait alors exigé l’emploi d’un timbre quit¬
tance de lo centimes, extrait d’un carnet à
souche, applicable comme à l’heure actuelle
pour toute quittance supérieure à lo fr.
Ce système, connu en .Angleterre paraît-il,
doit être chez nos voisins appliqué d’une façon
normale et commerciale. Mais en France, que
devons-nous craindre d’un tel procédé ?
Le projet de budget nous promet en outre
une augmentation sensible du droit de timbre
d’affichage. Le commerce est toujours là pour
payer et ne réclame que platoniquement!
11 serait pourtant intéressant et curieux que
quelques industriels, fabriques de parfumerie
par exemple, établissent le total annuel des
impôts directs et indirects dont l’Etat les
surcharge. Dès qu’il faut prévoir des ressour¬
ces nouvelles, le commerçant et l’industrie
semblent tout désignés pour en supporter la
charge. Et, cependant, que n’avons-nous pas à
débourser constamment : frais de postes, télé¬
graphe, téléphone, timbres de traite, timbres
de lettres de voiture et postaux, patentes et
droits divers, droits sur l’alcool, droits de
douane, timbres de connaissements, de certifi¬
cats de toutes sortes et tant d’autres droits qui
savent toujours nous trouver’/
Combien de petits commerçants arrivent à la
fin de i’année a avoir payé à l’Etat une somme
supérieure au bénéfice qu’ils ont retiré de leur
entreprise, tout en ne tenant compte que des
frais occasionnés exclusivement par l’exercice
de leur commerce? Et cependant c’est toujours
ce commerçant ou cet industriel qui sera visé
lorsqu’il s’agira d’envisagerde nouveaux impôts.
Nous serons toujours « taillables à merci ».
XX...
CHIMIE PRATIOÜE
Essai de l’essenee d’amandes amères
Agitez lo gouttes d’essence avec 2 centimè¬
tres cubes de lessive de soude à i ”/o; ajoutez
une parcelle de sulfate ferreux et deux gouttes
de perchlorurc de fer ; agitez vivement et
acidulez avec de Facide chlorhydrique ; il se
produira, si l’essence est récente, un précipité
bleu par suite de la présence dans cette
essence, d’acide cyanhydrique.
Dissolvez i centimètre cube d’essence dans
20 centimètres cubes d’alcool ; ajoutez de l’eau
jusqu’à ce que le liquide commence à se troubler,
puis de la limaille de zinc et de l’acide sulfuri¬
que dilué de façon à produire un dégagement
d’hydrogène qui dure une ou deux heures.
Evaporez au tiers pour chasser l’alcool, éten¬
dez à 5 o centimètres cubes environ ; filtrez. A
10 centimèties cubes du liquide obtenu ajou¬
tez une goutte de solution de chromate acide
de potassium au dixième et chauffez quelques
instants à l’ébullition : il ne devra pas se pro¬
duire de coloration rouge violacée (nitroben-
zine).
Ç> Ç* ^
Essai de l’essence de cannelle de Geylan
Versez quatre gouttes d’essence dans un
tube à essais que vous refroidirez vers o®,
ajoutez ensuite e.n agitant quatre gouttes d’a¬
cide azotique olficinal; vous devrez obtenir
une masse cristalline sensiblement blanche.
Dosage de l'aldéhyde cinnamiqiie. — Pre¬
nez un matras de i 5 o centimètres cubes de
capacité, dont le col de 8 millimètres de dia¬
mètre et de i 5 centimètres de long est divisé
en i/io de centimètres cubes et dont le zéro
de l’échelle se trouve situé un peuau-dessus de
l’étranglement. Introduisez dans l’appareil
10 centimètres cubes d’essence et un volume
égal de solution de bisulfite de sodium à
3 o 0/0. Agitez le tout et portez le dans un
bain-marie bouillant jusqu’à ce que le contenu
du ballon soit liquéfié ; ajoutez alors la solu¬
tion de bisulfite par proportion de 10 centimè¬
tres cubes à la fois, en agitant et en chauffant
après chaque addition, jusqu’à ce que le ballon
soit aux trois-quarts rempli : continuez de
chauffer au bain-marie jusqu’à ce que l’odeur
de cannelle ait disparu; laissez refroidir à la
température de plus iS®, et ajoutez assez de
solution de bisulfite pour que la surface de
séparation des deux liquides atffeure exactement
au zéro de l’échelle. Le volume occupé par le
liquide surnageant ne doit pas être inférieur à
3,5 ni supérieur à 2,5 centimètres cubes, ce
qui indique que la proportion d’aldéhyde
cinnamique n’est pas supérieure à yS ofg uj
inférieure à C 5 ojg^
ï Floriane >
Le Gérant : Gattefossé.
lmp. P. I.EOENDRE & Cf. 14 r. Bellecordière, Lyon.
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93
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pènes, ni sesquiterpènes “Sachsse” :
Rotation optique.— i 12.
Poids spécifique. 0,889-0,905
Solubilité : 1 : 8-10 dans l’alcool 60 °/o.
Contenance en Citral.. 60 à 70 “/o
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CORRESPONDANCE
Nous avons l’avantage de vous annoncer qu’à la suite
de l’application par les Etats-Unis des tarifs de Douane
Bill Payne, la France a dénoncé les conventions doua¬
nières qui existaient jusqu’ici en réciprocité du Tarif
Dingley. H eu résulte que les huiles minérales, les
paraffines, les vaselines, comme également tous les pro¬
duits d’origine Nord-Américaine payeront dorénavant
le tarif maximum.
n en résultera une hausse sérieuse sur tous ces pro-
idnits, augmentation qui pourra varier de 3 à i6 francs
'les loo kilos.
} : Nous vous conseillons en conséquence de vous appro-
fisionner dès à présent le plus complètement possible.
Nous ne pourrons vous livrer aux prix actuels que
jusqu’à fin octobre prochain.
Gattefossé et Fils.
^ ^ ^
Avocat-conseil. — Nous avons le plaisir d’annon¬
cer à nos lecteurs que M. Xavier de Borsat, avocat à
la Cour d’appel de Paris, secrétaire adjoint de la déléga¬
tion française au ler Congrès international de la répres¬
sion des fraudes, se met gracieusement à leur disposi¬
tion pour leur donner des conseils au sujet des difficultés
de toute nature qu’ils pourraient avoir relativement à
l’application des nouvelles lois et règlementations.
(ag, rue Marbeuf, Paris).
La Rédaction.
^ ^
V. e. Hijos Rob., Valencia Espagne. — La
pointe de la plume réservoir prime est rendue plus
épaisse et plus résistante par un grain d.'iridium inusable,
ce qui lui donne l’aspect que vous avez remarqué. Le
fonctionnement parfait estassuré pour de longues années.
INFORMATIONS
Lavande
Le professeur Lamothe nous donne les renseignements
suivants: Larécgltede la lavande bat son plein à l’heure
j actuelle, mais elle ne sera pas abondante. Le printemps
I o’a été que la suite du long hiver qui a pesé sur nos
' montagnes si bien que le troupeau ne trouvant point
' d’herbe lors ,de la floraison de la plante l’a tondue à peu
j près partout.
La Drôme n’aura que la moitié d’une récolte ordinaire
i et sur bien des points on ne songe même pas à ramasser
la fleur qui est très petite et mal venue.
Seules les zones à grosse lavande ou lavande bâtarde
, tLatifolia X fragans) ont une bonne récolte mais l’essence
i très grossière n’a aucune valeur pour celui qui la con¬
naît ; elle ne titre que iq à 22 “/o'd’acétate de linalyl.
Les cantons de Buis, de Nyons, de Saint-Paul-Trois-
Châieaux, de Grignan, de Montélimar n’ont d’ailleurs que
cette variété détestable ainsi que j’ai pu m’en convaincre
dans mon récent voyage dans le midi. Plus vo.race, plus
robuste, d’une fertilité merveilleuse, elle prend à peu
près toute la place, chassant ainsi les variétés plus fines
comme le delphinensis ou le fragans.
Récolte à peu près nulle encore dans les Basses-Alpes
d’a'près les nombreux renseignements que j’ai reçus : le
troupeau a tout dévoré.
Conclusion : les lavandes de haut titre seront rares et
chères.
^ ^ ^
Syndicat des producteurs de lavande des Alpes
La récolte de cette année est très petite et les cours
sont beaucoup plus élevés que l’an dernier (lo francs de
hausse par kilo) surtout pour les Lavandes du Diois.
(L. Delphinensis exclusivement) demander desoffresaux
gérants. 19, rue Camille, Lyon.
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bURBONNflISE
lAlUüRT 8t
LA PARFUMERIE MODERNE
lOi
RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Brillantine cristallisée
Les nombreux renseignements qui nous ont été deman¬
dés au sujet de cette nouvelle formule nous ont démon¬
tré le grand intérêt qui s’attache à la fabrication d’un
corps gras nouveau,de très belle apparence et d’un point
de fusion élevé qui en permet le transport sans aucune
‘ précaution ni aucuns soucis dans les pays les pluschauds.
' La Brillantine cristallisée fabriquée selon la méthode
^ue nous avons indiqué supporte, en effet, une tempé-
! rature de no» sans fondre et a toutes les propriétés de
i I, meilleure vaseline. 11 faut prévoir un grand avenir
pour ce nouveau corps, notamment pour l’exportation.
En rcalité cette brillantine est une solution colloïdale
d'un savon anhydre dans l’huile de vaseline.
Les proportions que nous avons indiquées dans notre
numéro de Juin dernier peuvent être mod'iliées comme
«uit : pat kilo: jusqu’à 8o et loo gr. de palmitine de
ruint afiu d’obtenir une grande dureté ; la saponification
te fait par addition de lessive alcoolique de potasse ou
de soude caustique et doit être arrêtée avant que le
mélange devienne alcalin, ce dont on peut facilement se
rendre compte par la phénolphtaléine. La coloration
doit être faite au moyen de colorants stables et le pro-
I doit parfumé autant que possible avec des essences
i désistant aux hautes températures ; résine de violette par
exemple et dérivés.
La difficulté de préparation de cette brillantine nous
J valu des demandes de produit fabriqué et prêt à
mettre en flacons. Nous avons confié cette préparation
J un de nos amis qui peut livrer des brillantines abso-
loment transparentes, colorées à la demande et par
(O kilogs au moins, parfaitement fusibles comme une
■ommade ordinaire mais à la température minimum
de I lo®. Parfums nos 3 et 6 aux prix ordinaires des
pommades aux fleurs.
^ ^
filtre rapide
surtout dans la fabrication des spécialités de
«arfumerie que l’on a besoin de filtrer rapidement et
^cacement des préparations très troubles et que les
'«ppareils et procédés actuels ne permettent que d’éclair¬
cir graduellement et après .un grand nombre d’opéra-
I tions, au grand détriment des solutions alcooliques qui
-erde'nt facilement plusieurs degrés d’alcool. 11 est avéré
^’un seul litre d’eau de Cologne, par exemple, à 6o«
ifltré sur papier jusqu’à éclaircissement complet (pré¬
paration faite avec les essences ordinaires) perd environ
9 o/o de son volume !
L’idéal serait un appareil permettant de filtrer à la
pression ordinaire ou sous pression réduite indifférem¬
ment, avec un maximum de rapidité et d’efficacité. On
peut faire préparer à peu de frais par un ferblantier un
tel appareil qui se compose essentiellement d’un cône
en métal ouvert à sa partie la plus étroite comme un
entonnoir ordinaire et fermé à sa partie supérieure par
une toile métallique ou mieux par une tôle perforée. Ce
cône prend place dans un entonnoir ordinaire et sa sur¬
face extérieure est garnie d’une couche de coton hydro¬
phile ou de papier à filtrer et si besoin est d’une couche
de matière filtrante (carbonate de magnésie, talc, argile,
noir animal, etc). Un perfectionnement peut être apporté
par l’addition d’une seconde plaque perforée se fixant
sur la première au moyen d’un écrou central. On inter¬
cale entre les deux tôles une ou plusieurs couches de
feutre, coton, matières filtrantes, pflte de papier etc. en
serrant plus ou moins les plaques pour donner plus ou
moins de rapidité ou d’efficacité au filtre.
La surface filtrante est toujours hors de contact avec
les parois du récipient, ce qui assure un maximum
d’écoulementduliquide; lepapier à filtrer, si on l’emploie,
étant parfaitement soutenu ne peut se crever, ce qui
arrive fréquemment avec les filtres habituels et force à
recommencer toutes les opérations antérieures.
La surface utile est constante ce qui n’existe pas si
l’on emploie le coton hydrophile en le forçant dans la
douille où il se mate et finit par ne plus avoir aucune
action. Enfin le filtre peut être adapté à un récipient à
tubulure en communication avec une trompe à vide qu*
accélère énormément la rapidité de l’opération.
Ce filtre rapide est économique et supprime presque
toute perte d’alcool et toute consommation de filtre en
papier.
DISTILLERIE-HERBORISTERIE DES ALPES
Paul CAIIaKaikT Se PERRIIH Préres
Téléphone; 0-03 S, CflBïïliR Ü6 Bonne, GAP (HüUteS-AlpeS) Adr, lélégr.; Caillat-Peuhin, Gap
Spécialité de Jus et Sucs naturels de fruits pasteurisés, pour .Sirops, Gelées, Sorbets, etc;
Groseille, Framboise, Cerise, Airelle, Coings, Nerprun, etc.— Extraits et Eaux distillées de Framboise et
de Marasque. — Herboristerie, Essences de Lavande Mont-Blanc, Thym, Romarin, etc.
102
LA PARFUMERIE MODERNE
Essences solubles dans l’eau
Notre précédent article (juin 1909, p. 67), sur les
essences concentrées solubles dans l’eau, à base de
sulfori cinate de soude, nous a valu quelques remarques
de nos lecteurs. Nous ajoutons pour plus amples
renseignements que seules les essences déterpénées ou
les parfums synthétiques ne contenant pas de terpènes
sont capables de donner ces résultats à l’exclusion
absolue des essences ordinaires.
Le procédé indiqué peut s’appliquer à la fabrication
d’antiseptiques, antipoussières, etc. Nous sommes d’ail¬
leurs à la disposition de nos abonnés pour leur donner
d’autres indications par lettre. (T. p. R.).
^ 9.
Elixir dentifrice à l’eau oxygénée
L’eau oxygénée blanchit parfaitement l'os, l’ivoire...
et les dents; sa présence dans l’eau dentifrice est donc
très naturelle d’autant plus que c’est l’antiseptique à la
mode :
On mélange :
Alcool 90» 1/2 litre.
Essence déterpénée Flor Mint (Menthe de Revel) 5 gr.
Essence déterpénée de Thym i —
Eau oxygénée 1/2 litre.
?>?>?>
Savon en pâte. — Procédé Horace Weinstein
Le savon en pâte molle dont il sagit est obtenu comme
suit :
Dans une cuve ordinaire de savonnerie, munie ou
non d’un agitateur mécanique, on opère, à chaud, le mé¬
lange suivant.
Savon (d’oléine ou de suif) sec en poudre, 400 à 600.
Carbonate de soude caustifié à 14 0/0 environ 400 à
600.
Glycérine à So», 100.
Eau, 11,000.
Le savon d’oléine ou de suif peut être remplacé par
tout autre savon, mais les premiers donnent des résultats
sensiblement meilleurs.
Après un brassage actif à chaud jusqu’à l’ébullition,on
"verse en cuvettes et on termine la cuisson par un séjour
de 12 à 24 heures dans une étuve chauffée de 5o à Co».
Par refroidissement, la masse se prend en pâte molle
qu’il suffit de mettre en boîte ou en fût pour la vente.
Le carbonate de soude peut être remplacé en tout ou
en partie par du carbonate de potasse, caustifié ou non.
Pour lier la pâte, on peut ajouter une faible propor¬
tion de stéarine ou d’un stéarate alcalin, lors de la cuis¬
son. On obtient un résultat analogue en forçant la pro¬
portion de glycérine.
Pour forcer à la mousse, on peut ajouter une faible
proportion de savon de résine ou d’un silicate alcalin ou
encore remplacer une partie de savon sec indiqué ci-
dessus par du savon de coco ou de palme.
En somme ce savon en pâte supporte toutes les addi¬
tions employées en savonnerie.
Au lieu d’opérer un mélange de savons déjà formés,
on peut opérer directement sur des matières grasses
mélangées dans la cuve même avec la proportion de
lessive de soude ou de potasse (ou des deux mélanges)
que comporte leur saponification. On tiendra alors
compte de la glycérine mise en liberté par cette saponi¬
fication qu’on ajoutera en moins à la masse.
(De l'Echo de la Savonnerie).
(ARTIFICIELS
Flerapal.
Der Sturz der Preise für künstl. Moschus, seine
dadurch bedingte massenhafte Verwendung als
Fixateur und die Ueberladung der Parfums mit
dessen schwülen und anhaftenden Geruch haben
die moderne Parfumerie dazu gebracht, nach
neuen, ebenso guten, aber feineren und neuarti-
gen Fixateuren zu suchen. Wir sind in der Lage,
in unserem Floranal der Kundschalt etwas ganz ^
Neues, Eigenartiges zu offeriren. Jnsbesondere ist
das Floranal in der feineren Parfumerie und in feinere
Seifen zu empfehlen, namentlich in Veilchencomposi-
tionen und zarte Blumend’üfte, die den überdeckenden
und aufdringlichen Geruch des künstl. Moschus nicht
vertragen. Das Produkt ist ausserdem .absolut lichtecht.
Essence de bergamofte synlh.
Die in den letzten Jahren stets steigenJcn
und durch die süditalische Erdbebenc*-
tastrophe auf ungeahnte Hohe gebrachten
Preise des natUrlichen Oeles haben uns veran-
lasst, nach einem künstlichen Ersatz hiefür lu
suchen. Das Résultat ist unser künstliches Be^
gamottoel, das speziell in der SeifenindustrK
rasch Eingang gefunden hat und sich steigendef
Nachfrage erfreut. Für Genusszvvecke isteswegt"
seines etwas bitteren Geschmackes nicht zu empfehlen.
^ ^ ^
Es kommt in Pulverform in den Handel, ist abergan
tirt 100 0/0 und enthalt kein wertloses Verdünnungsmit-
tel. wie z. B. Acetanilid oder dergeichen.
Mcll7yll?yppoîyc Flora.
Ein neues Produkt von hôchst eigenartiger "Wirkung
und hôchst erfrischendem Geruch. Ausserordentlich
bestandig in Seifen und absolut lichtecht verleiht es
denselben eine hôchst angenehme Frische und ist dahef
LA PARFUMERIE MODERNE
103
als Zusatz zu beliebigen Seifencompositionen, namentlich
Flieder, Heliotrop, Veilchenseifen sehr zu empfehlen.
^ ^ ^
CEillet f. f. Ori^ipal.
Es gibt wohl nicht leicht ein Parfum, das in so viel
Variationen auf den Markt kommt wie dieses Parfum.
Der Grund Hegt wohl darin, dass jeder angehende Che-
œiker und Parfumeur den gewbhnlich hiezu gebrauchten
und allbekannten Trager des Nelkengeruches, das Jso-
Eugenol kennt. Mit einigen Zusatzen auf Geratewohl
hin, glaubt jeder ein gutes Oeilletparfum herstellen zu
kônenn. Was für ein gewaltiger Unterschied zwischen
einem solchen Parfum und einem auf wirklichem Stu-
diuin und langjâhriger Erfahrung beruhenden Oeillet-
Parfum besteht, wird jeder sofort zugeben, der elnen
Versuch mit unserem Oeillet f. f. Original macht. Wir
elauben ohne Uebertreihung behaupten zu konnen, dass
es das beste bis heute auf den Markt gebrachte Oeillet
Kese rou^e.
Eine neue Rose von verblüffender Naturtreue. Auf
ganz neuer Basis aufgestellt und hat nichts gemein mit
den auf Basis von Geraniol, Géranium, etc., aufgebau-
ten Rosenoelen. Wir sind gerne bereit unseren Abneh-
mern auf Verlangen die genaue Formel zur Herstellung
wirklich erstklassiger Extraits zu übermitteln.
^ ^
Alpl?3 Jrisinc blanche puriss.
In neuerer Zeitkommen infolgeErloschen der Jonon-
Patente Violettes in allen Preislagen und Qualitàten in
den Handel die kaum mehr den Namen von Veilchen
verdienen. Der vorsichtige Parfumeur der auf eine ta-
dellnse Ware hait, wird sich von diesen niedrigen Prei-
sen nicht verleitén lassen. Für Zwecke der feineren
ParfumC'i® wird er nach wie vor auf erstklassige Pro-
dukte, di® naturgemàss teurer bezahlt sein müssen,
Krhauen. Dnser Alpha Irisine blanche puriss ist ein nach
besonderem Verfahren gereinigtes absolut reines alpha-
Keton und nahezu farblos. Die Intensitât des Produktes
und die Wiedergabe des Geruches der Veilchen in der
Verarbeitung ist überraschend.
Acctate.
Geranylacetai, Linalylacetat, Menthylacetat, Terpe-
nylacetat. Aile diese, in neuerer Zeit immer mehr von
der modernen Parfumerie-industrie speziell für Seifen
gebrauchten Stoffe sind betreffs Ihrés Wertesnachdem Es
tergehalt zu prüfen. Die bislang bekannten Herstellungs-
Verfahren haben aile den Nachteil,dass bei der Einwirkung
von Essigsaureanhydrid auf die entsprechenden Alkohole
wie Geraniol, Linalool, Menthol oder von Schwefel-
saure und Eissessig auf Terpentinbl wie beim Terpenyl-
acetat teils ein grosser Teil des Alkoholes nicht in den
Ester übergeführt wird, teils ein Teil der leicht zersetzli-
chen Alkohole in unangenehm riechende Zerfallpro-
dukte und Kohlenwasserstoffe übergeführt werden. Die
Meisten der von uns untersuchten und momentan im
Handel befindlichen Acetate weisen dementsprechend
einen mehr oder weniger grossen Gehalt an Ester aul
und enthalten mehr oder weniger von den wertlosen
und den wahren Geruch der Acetate in hochstem Grade
verschlechternden Bestandteile auf.
Es ist uns nun nach langjahrigen Versuchen gelungen,
ein Verfahren zu finden, das obengenannte Nachtcile
verm.iden là<st. Unsere Acetate weisen daher einen
Gehalt an Ester bis zu 98 “/o auf und sind wir auf Ver¬
langen geneigt jederzeit uns zugesandte Conkurrcnzpro-
dukte auf Jhren Estergehalt zu untersuchen. Es sind z.
B. Terpenylacetate im Handel mit hüschsiens 23 •’/«
Estergehalt, wahrend wir für einen Estergehalt von
über 90 o/o garantiren. Es versteht sich von selbst, dass
unsere Produkte eben wegen dieses hOheren Ester-
gehaltes an Feinheit des Geruches und an ,A.usgiebigkeit
solche minderwertige Fabrikate bei wcitem übertreffen.
Unser Linalylacetate enthalt z. B, nr.indcstcns 80 "/o
Ester'.
?> Ç> ^
Gcrapy 1 buty rate.
Was über die Acetate gesagt wurde, gilt auch vom
Butyrat des Geraniols. Bislang ist uns noch kein
Konkurrenzprodukt begegnet, das einen so hohen Es¬
tergehalt (über 90®/o) aufweist, tvie unser Produkt. Was
die Feinheit des Geruches anbetrifft, wird ein Versuch
und ein Vergleich den Kunden überzeugen, dass er es
hier mit einem wirklich erstklassigen Produkte zu tun
hat.
BIBLIOGRAPHIE
Lavande et Spîc
Notre distingué collaborateur, le professeur Lamothe,
qui s’est spécialisé dans l’étude de la lavande et qui
consacre une activité d’apôtre au perfectionnement de
sa culture et de sa distillation dans nos montagnes, pu¬
blie un résumé très complet de ses observations.
Toutes les indications nécessaires à celui qui veut cul¬
tiver la lavande ou utiliser les lavanderaies sauvages de
sa régiof’ k celui qui achète et utilise l’essence des
ojontagnes, sont réunies et exposées avec la clarté par¬
ticulière de 1 orateur habitué aux conférences. I.e pro¬
fesseur Lamothe est un propagandiste inlassable et ses
efforts ont été reconnus par des distinctions très flat
teuses. Chez l’auteur, â Grand-Serre, Drôme, i.5o.
^ ^ ^
Le Commerce des huiles d’olive
et des olives de table en Angleterre
En vente à VOffice du Commerce extérieur, 3, rue
Feydeau, à Paris, ofr. Go.
Résultats de l’enquête effectuée par le correspondant
del’O.C.E. sur la demande du service de l’oléiculture.
Montant, nature des importations effectuées en Angle¬
terre. Listes d’adresses coopératives de consommation
importateurs, etc. Par Chapelle, directeur da Service de
l’Oléiculture au Ministère de l’Agriculture.
104
LA PARFimERIE AlODERNE
FABBIOHE BlILES ESSEBTIELLES, D EPflBFBM S SmSÉFiEB ET B’ESSEICES
E. SACHSSE i C
—-- i-.e:ii=»zic 3- —-
SÏ’ÉCI^LITÉS-:
HUILES ESSENTIELLES SANS TERPÈNES, NI SESÇUITERPÈNES “SACHSSE"
Très fines, très concentrées et facilement solubles dans l'alcool dilué
Exemple ; Huile essentielle de Citron sans terpènes, ni sesquiterpènes “Sachsse” :
Rotation optique.— 21/2 | Solubilité : 1 : 8-10 dans l'alcool 60 “/o.
Poids spécifique. 0,889-0,905- | Contenance en Citral. . 60370°/»
HUILES ESSENTIELLES de Fleurs fines concentrées et sans alcool
HUILES ESSENTIELLES ARTIFICIELLES
Bergamote, Citron, Géranium, Iris, Rose-Damascine, (Cette dernière surpasse, par sa finesse
et son arôme, tous les produits artificiels connus jusqu’alors,
et constitue le meilleur substituant de l’Huile essentielle naturelle.
fleétate de Benzyle, Hporne de Cipe et de miel, CitPal, fiosalol, Salieylate d’flmyle (Tréfol), Yapa-Yara, ete., etc.
^ PflBFüMS
A. B. c. CODE USED
BcrfCBüoniiÉs
4“ ET 5e Editions
isin 1 fllIlEB
L. GIVAÜDAN Parfums purs
Près GENÈVE
(SUISSE)
Naturels et Artificiels
IHRISON R liONDliES
WRISOH à 8EW-Y0tlK
10 King WilliaiD Slreet E. C.
114 John Street
LA PARFUMERIE MODERNE. — N» 9
SEPTEMBRE 1909.
LA LAVANDE
Sa culture rationnelle. — Laissée sans aucun
soin, la sympathique plante ne saurait donner
des bénéfices sérieux. On doit compter, au¬
jourd’hui, avec le manque de bras dans nos
montagnes, de plus en plus désertées par les
jeunes gens. Quand le moment est venu de
couper les fieurs parfumées, on ne trouve per¬
sonne. D’ailleurs, c’est à peine si un homme
arrive à ramasser 65 kilogrammes d’épis dans
sa journée sur une Lavanderaie abandonnée à
elle-même. Or, cette faible moisson ne repré¬
sente guère que - soit o kg. 481 d’es¬
sence, grevée d’abord de 4 fr. 5o de main-
d’œuvre, puis des frais de distillation. Si le
printemps a été sec et froid — et c’est le cas
de cette année — la plante n’a pu croître nor¬
malement et il vaut mieux alors dédaigner la
récolte.
Mais on est, heureusement, en meilleure
posture avec la Lavande cultivée. Même dans
les champs médiocres, trop pauvres pour les
céréales, la plante, labourée en hiver, prend
un développement merveilleux. Nous l’avons
constaté encore en août dernier chez un agri¬
culteur intelligent, M. Milliard, ancien maire
de Saint-Ferréol (Drôme). En pleine monta¬
gne, une Lavanderaie vieillotte, épuisée a été
ressuscitée tout à fait avec un léger coup de
charrue et un peu de nitrate de soude (i5o ki-
log. à l’hectare). Certains pieds avaient jus¬
qu’à 3 m. 20 de circonférence et c’était un
océan de fleurs odorantes où les lavandiatres
taillaie”* sous nos yeux à grosses gerbes. Non
loin, une bordure, plantée depuis deux ans
excitait aussi l’admiration de tous.
Eh bien ! voilà le but à atteindre à l’heure
présente! Cultivons la Lavande donc, et nous
dédaignerons la maigre récolte mal venue sur
les rochers ou à l’ombre des pins, ou entre le
buis qui tapisse les pentes des hauteurs. Au
lieu des 65 kilogs. que butinait péniblement
notre homme, nous aurons maintenant de 200
à a5o kilogs., surtout si nous interdisons au
troupeau le libre parcours des baïassières arti¬
ficielles.
Remarquons qu’en l’état actuel, la plante
lâche pied un peu partout. Seule, la grande
lavande ou L. bâtarde (L. latifolia y.fragrans
Chaten) se défend par sa vigueur naturelle ; elle
est même plutôt envahissante. Mais il n’en est
pas ainsi du L. delphinensis qui disparaît insen¬
siblement devant ses ennemis : bois, dent du
mouton, grande Lavande, etc.
Nous ajoutons trop d’importance à l’altitude.
Il est bien certain que la sage Nature a super¬
posé les variétés de Lavande par ordre de fi¬
nesse. Voilà pourquoi nous rencontrons le
delphinensis au-dessus de 5oo mètres. Mais cet
avantage de la montagne n’entre en ligne de
compte que là ou la plante n’a rien à attendre
du cultivateur, ni labour, ni fumure. Ailleurs,
en effet, les conditions changent entièrement
et il résulte de nombreuses expériences sur ce
point qu’avec quelques centaines de kilog. de
superphosphate, l’essence est tout aussi riche
en éthers à de faibles hauteurs et même en
plaine.
Raison de plus pour transformer les anciens
champs délaissés en Lavanderaies artificielles.
Autre progrès à réaliser. — Dans nos Alpes
du Dauphiné et ailleurs, sans doute, la fleur
est traitée dans de petits alambics à feu nu et
par petites bouchées de 75 à 80 kilog. Sans
modification depuis les Arabes, leur prix ne
dépasse pas i5o francs. Presque toujours, un
leveur d’essence ou le chaudronnier de la
ville voisine cède l’appareil pour la saison —
contre une redevance de 5 à 10 francs — au
cultivateur trop pauvre qui ne peut l’acheter
lui-même et certains spéculateurs en ont ainsi
une vingtaine de mobilisés dans la région.
Ces alambics rudimentaires, à physionomie
bizarre, portent le nom expressif de peiroU,
comme pour indiquer qu’ils peuvent servir à
une foule d’usages : préparation des confitures,
de la soupe solennelle de croiqé à la Noël,
cuisson du boudin, etc. On a choisi une source
dans la combe et l’on y a maçonné grossière¬
ment le foyer. Un vieux tonneau défoncé à
l’un des bouts et que les ans et les infirmités
ont condamné à cet usage, sert de réfrigérant.
Tout à côté, se dresse la cabane qui abritera
l'homme chargé de la distillation : un fusil —
car les perdrix affectionnent les landes pier¬
reuses et là-haut, rien à craindre des gendar¬
mes ! — le gros sac en cuir et la précieuse
gourde complètent l’attirail indispensable.
Amis touristes, si le hasard vous amène en
août près de la petite usine votre étonnement
ne sera point ordinaire. Vous serez tout à coup
transportés plusieurs siècles en arrière et vous
vous arrêterez volontiers pour contempler ce
tableau inoubliable...
C’est le grand-père cassé, rhumatisant qui
est chargé de conduire l’appareil, travail peu
pénible, coupé de siestes fort appréciables par
une chaleur accablante. En effet, il se contente
de remplir la chaudière de fleurs et d’eau et de
veiller de loin en loin sur le foyer, quitte à
LA PARFUMERIE MODERNE
lUl
rattrapper un moment d’oubli en puisant à
brassée au tas de bûches. Pourvu qu’il ait du
tabac, personne n’est plus heureux ! Et un
parfum immense, pénétrant, délicieux remplit
toute la vallée.
Puis la passée terminée, c’est-à-dire après
trois heures d’une ébullition plus ou moins
cahotée, il vide la cucurbite avec un trident,
laissant au fond l'eau qui a déjà servi. On veut
économiser le bois ! mais n'est-ce pas se trom¬
per étrangement? Car cette eau, naturellement
très calcaire dans toutes les zones à Lavandes,
iormées d’assises jurassiques ou néocomiennes,
va s’enrichir sans cesse de sels de chaux qui,
en élevant le point d’ébullition, saponifieront
une partie des éthers. Et nous ne parlons pas
des fuites de vapeur odorante à travers le
masticage de terre grasse qui ferme mal les
joints, ni des impuretés résineuses dues à des
coups de feu et au contact direct de l’épi avec
le métal et qu’il faudra éliminer avant de livrer
le produit à l’industrie.
Nos petits distillateurs ne sauraient ignorer
plus longtemps, en effet, que la valeur des
essences dépend exclusivement de leur richesse
en éthers. Eh bien! notre pays, sous ce rap¬
port est sans égal, grâce à son climat. Ainsi le
Diois en obtient qui titrent jusqu’à Sy o/o
d’acétate de linalyle, se plaçant bien au-dessus
de leurs rivales italiennes ou espagnoles. Mais
la distillation doit être faite intelligemment.
Eh oui ! l’outillage actuel, vieux de mille ans,
doit disparaître sans tarder: sa place est tout à
côté du rouet de nos grand’mères. Remplaçons
vite notre pefroù musulman par des apnareils
modernes ou cette charmante indus' le des
montagnes ensoleillées aura vécu. Nous y
arriverons sans qu’il nous en coûte trop avec
le groupement en syndicats.
Il nous restera encore à demander au mi¬
nistre des colonies de faire connaître, enfin,
l’essence et les fleurs de Lavande (calices!
partout où flotte le drapeau français. Nos
vaillantes populations des communes reculées
méritent bien que nos gouvernants songent
un peu à elles et qu’ils ne restent pas les bras
croisés devant leur misère, surtout au mo¬
ment où l’Etranger, cherche à nous supplan-
ter sur tous les marchés du monde...
Nous vivrons alors, nous aussi, dans nos
pauvres montagnes que nous cesserons d’aban¬
donner pour la ville, continuant à donner à la
Patrie des défenseurs robustes et toujours prêts
aux suprêmes sacrifices !
L. Lamothe,
Professeur à Grand-Serre (Drôme) (i).
LA RECTIFICATION DES ESSENCES
L’évolution remarquable qui caractérise 1 indus¬
trie des essences à notre époque est rendue plus
évidente par l’immixtion dans l’usine du distilla¬
teur de produits aromatiques, des procèdes spé¬
ciaux à l’industrie chimique.
Comme nous le disions dans ces colonnes, il y a
quelque temps(i),l’alambic originel quise retrouve
encore un peu partout là où se fait ie seul traite¬
ment des plantes fraîches par la vapeur d eau, a
subi de profondes modifications dès qu’ii s’agit de
lui demander un travail plus précis comme, par
exemple, la rectification des essences.
On s’est contenté, pendant longtemps, pour puri-
lier les essences, de les repasser à l'alainbic avec
une nouvelle proportion d’eau pure.
On leur enlevait.par ce procédé primitif, une par-
liedeieurscolorants ou de leurs goudrons végétaux,
des goûts de brûlé ou de rance. Ce traitement est,
maintenant, jugé insuffisant par le consommateur
d’essences qui, accoutumé aux parfums modernes :
(Constituants des essences,parfums artificiels ou de
synthèse),demande aux parfums naturels une pu¬
reté absolue et des propriétés physiques se rap¬
prochant le plus possible des parfums traités par
le chimiste. . .
C’est, en effet, ce praticien qui a initie ledistilla-
teur-liquoriste, le parfumeur, le pharmacien, à la
consommation de produits raffinés qu’il ne peut
pas toujours se procurer chez le distillateur régio¬
nal qui se cantonne dans l’extraction pure et simple
des parfums de plantes.
on électrique. Juillet 14011.
Il s’ot monté, en Allemagne d’abord, car ce pavs
a toujours été, il faut le remarquer, le foyer d’élec¬
tion de la chimie, puis, un peu partout, des mai¬
sons très importantes qui se contentant, à l’ori¬
gine, de centraliser toutes les essences du monde
entier, isolèrent, par la suite, les constituants, puis
préparèrent les parfunis artificiels et monopolisè¬
rent facilement la préparation des essences recfi-
fiées.
Les méthodes qui président, en effet, à l’élabo¬
ration de ces parfums perfectionnés, sont exclusi¬
vement scientifiques alors que beaucoup d’extrac¬
tions, ies distillations de plantes notamment, sont
faites selon des données empirique» très ancien-
Le matériel utile à ces préparations délicates
n était d’ailleurs, jusqu’à ces derniers temps, qu’à
la portée d’usines de premier ordre, traitant de
grandes quantités d’essences et pouvant immobi¬
liser, ^ar conséquent, de sérieux capitaux dans leur
La rectification des essences se fait, en efl’et, dans
des appareils très différents des alambics de’ mo¬
dèle courant. Si on utilise l’entraînement à la va¬
peur, c’est avec des dispositifs très spéciaux, qui
permettent un fractionnement méthodique : le plus
souvent les essences sont distillées à sec et, autant
(t) Auteur de l'ouvrage i Lavande
(I) Appareils
distillatic
et Spie ».
LA PARFUMERIE MODERNE
que possible, sous pression re'duite afin de baisser,
dans les plus grandes limites, la température d'é¬
bullition et les risques d’oxydation et d’isomérisa¬
tion qui sont importants des qu’on dépasse 200»,
£t SC traduisent par des goûts d’empyrum et de
brûlé, préjudiciables à la qualité des produits ob-
la pression atmosphérique (760 m/m), les es¬
sences bouillent et distiHent entre i5o et 3oo degrés
centigrades. Ces points d’ébullition sont diminués
de moitié environ lorsqu’on opère sous une pres¬
sion réduite à 60 m/m de mercure .
Mais il est impossible d’utiliser de si faibles pres¬
sions dans des appareils en métal d’épaisseur cou-
*^^Les parois des alambics dans lesquels on distille
à la vapenr d’eau n’ont qu’un travail insignifiant
à supporter, la pression à l’intérieur de l’appareil
cUnC toujours à peu près égale k la pression at¬
mosphérique extérieure. Les appareils à vapeur
surenauftée, eut-memes, construits plus solidement
et capables de subir une pression intérieure assez
forte, ne résisteraient pas k une compression qui
s’exercerait en sens inverse, du dehors en dedans.
11 arrive quelquefois que les chapiteaux des alambics
courants se trouvent violemment retournés à l’in¬
térieur quand, pour une cause ou pour une autre,
une condensation trop vive se produisant sans que
l’air extérieur puisse pénétrer par le réfrigérant,
une dépression trop accentuée se produit dans la
cucurbite.
Comme pour les coques des sous-marins, on a
adopté pour les appareils à distiller dans je vide,
des formes ovides particulières et des parois d’une
épaisseur considérable.
De tels alambics, en cuivre étamé, ne peuvent
être établis qu’à des prix excessifs et qui dépassent
2.000 francs pour une très faible capacité, les ap¬
pareils accessoires, générateurs de vapeur, pompes
aspirantes, etc., n'etant pas compris dans cette
somme.
On a songé à utiliser les métaux faciles k couler
- plus économiques comme la fonte, le ferro-sili¬
cium, l’aluminium, que l’on peut adapter aux for¬
ces nécessaires et recouvrir d’enduits inattaqua-
: aux essences.
Ces appareils nouveaux coûtent dix fois moins
j-er que les anciens etsont k la portée de tout distilla¬
teur soucieux de conserver son indépendance et sa
clientèle en offrant, tout comme les firmes les plus
importantes, des produits perfectionnés.
Ils se composent dans l’ensemble d’une série de
nièces fondues et ajustées s’assemblant au moyen
5e {oints plastiques et de serrages et mis en com-
Miunicaho" avec une pompe aspirante ou un injec-
teur à eau.
lia comportent ou non une colonne pour le frac¬
tionnement et des appareils de contrôle : ther¬
momètre et manomètre permettant de se rendre
compte à tout instant de la nature des produits
^ui distillent-
^ Le réfrigérant en serpentin classique est remplacé
par un réservoir plongé dans un bac plein d'eau
froide où viennent se condenser les vapeurs d’es¬
sence. Un niveau extérieur permet de se rendre
compte des progrès de l’opération et de l’opportu¬
nité d’une vidange.
Dans les appareils de petite taille, ce condensa¬
teur est en verre trempé ou armé.
L’impoitance de la masse métallique soumise au
chauffage est telle que les dispositifs de chauffage
à la vapeur ou au bain d’huile, etc., sont rendus
complètement inutiles, la température du foyer se
répartit très également sur toute la surface chauf¬
fante et des bunsens à gaz, des réchauds à essence,
à alcool, etc... sont tout k fait indiqués pour des
appareils de moins de 5o litres. Pour des conte¬
nances supérieures, ils peuvent être établis k dou¬
ble fond de vapeur ou à bains de goudron ou de
Nous donnerons, prochainement, des indications
sur les appareils les plus économiques pour l’ob¬
tention au vide.
.Vchille Staro.n.
108
LA PARFUMERIE MODERNE
EA13 OXYGÉNÉE
Après avoir été pendant de longues années une
simple curiosité scientifique, l’eau Oxygénée dé¬
couverte en i8i8 par Thénard, n’a été réelleinent
appliquée industriellement que ces dernières
années, après avoir, comme il convient paraît-il,
pour toutes les inventions françaises, passé par
l’étranger où son usage et sa préparation étaient
déjà fort connus, avant qu'elle soit accueillie
favorablement en France. Aujourd’hui sa fabrica¬
tion se chiffre par des milliers de tonnes qui sont
employées en médecine et en chirurgie comme
antiseptique à la place de tous les produits toxi¬
ques ou malodorants en vogue ces années der¬
nières, et dans l’industrie comme décolorant.
VEati Oxygénée chimiquement pure ou Pe¬
roxyde d'Hydrogène (H^ O^), a une densité de
1,482 et contient 477 volumes d’oxygène. Les Eaux
oxygénées du commerce sont des dilutions hydri¬
ques de ce corps et il ne faut pas les confondre
avec les Eaux gazéifiées à l’oxygène, qui contien¬
nent ce gaz à l’état de mélange, comme par
exemple, les Eaux de Seltz artificielles contiennent
de l’acide carbonique sous pression.
L’eau oxygénée se décompose en Oxygène actif
et en eau à partir de la température de 36/40“
centigrades, sa décomposition est brusque à 100».
C’est un liquide incolore inodore, d’une saveur
métallique particulière, mise sur la langue il la
blanchit en produisant une sensation de picote¬
ment. Les acides augmentent sa stabilité, les
alcalis la détruisent au contraire assez rapidement.
Au contact de la fibrine elle se décompose, elle
décolore les matières colorantes d’origine organi¬
que et ne peut être conservée en récipients mé¬
talliques.
Ses propriétés importantes lui ont valu, depuis
quelque temps, une vogue considérable qui s’ex¬
plique d’ailleurs parfaitement par les services
qu’elle peut rendre.
C’est l’antiseptique le plus parfait, elle est
entièrement inoffensive et peut être employée
même dans les produits d’alimentation, quoique
son emploi, ne soit pas encore légal, comme il
résulte des poursuites qui ont été faites contre les
sociétés laitières qui en font usage. C’est cepen¬
dant le seul produit qui permettrait d’assurer la
conservation d’un certain nombre d’aliments fra¬
giles sans nuire à la santé du consomma¬
teur (.).
Dans tous les autres usages son emploi est
préconisé. Les hôpitaux en font une consomma¬
tion de plus en plus considérable, non seulement
à cause de ses propriétés bactéricides, anliferment
(D™ P. Bert et Régnard), mais aussi pour son
pouvoir hémostatique (D"- Baldy).
Dans l’industrie, l’eau oxygénée a facilement
détrôné comme décolorant le chlore, le soufre et
leurs dérivés hypochlorites, acides sulfureux, etc.,
et le permanganate.
(i) D" Laborde, Quinquand.
On l’emploie pour le vin comme pour la
plume, la soie, la laine ; la paille, l’éponge, le
corail, l’os et les cheveux utilisent ses propriétés à
l’exclusion de tous autres agents chimiques de
décoloration.
Bien entendu les eaux oxygénées chirurgicales
et les eaux oxygénées industrielles ne sont pas
identiques , les premières doivent être débarrassées
de toutes traces de corps étrangers qui pourraient
être nuisibles ou dangereux. Les eaux oxygénées
courantes sont plus ou moins acides et contien¬
nent encore des traces des réactifs qui ont servi à
leur préparation, cette présence ne pouvant avoir
aucun désavantage pour leur emploi.
On se sert cependant pour la décoloration des
cheveux, d’eaux oxygénées presque neutres et de
fabrication soignée, les produits trop communs
leur donnant une raideur et une fragilité incom¬
patibles avec leur destination qui est la fabrication
des postiches, si à la mode ces années der-
On sait que le cheveu absolument blanc est très
rare et très coûteux, aussi cherche-t-on de plus en
plus à le remplacer par du’ cheveu décoloré. Tous
les cheveux ne se prêtent pas à ce traitement
délicat, on recherche, par exemple, ceux qui pro¬
viennent de la Bretagne. Cependant le cheveu
chinois, le meilleur marché se décolore parfaite¬
ment. 11 acquiert même par cette manipulation la
finesse qui lui manque naturellement et arrive
à ressembler au cheveu européen.
Nous emprunton.s à l’ouvrage de J.-Albert Ville-
dieu des renseignements très précis et très utiles
sur leur traitement. La méthode indiquée donne
paraît-il des résultats suivis et constants.
Le cheveu doit être, au préalable, complètement
débarrassé des moindres traces de corps gras, on
le dégraisse par un lavage soigneux au savon de
soude ordinaire, on le sèche ensuite dans la
farine de maïs.
La décoloration se fait ensuite par plusieurs
bains successifs. On utilise pour la première opé¬
ration une eau oxygénée 14 volumes que l’on
alcalinise assez fortement au moyen de l’ammonia¬
que. Le cheveux séjourne i5 heures environ dans
ce premier bain et en sort roux s’il était noir.
On traite ensuite le cheveu provenant de la
première opération par un nouveau bain de la
même eau oxygénée, mais moins alcaline, pen¬
dant 20 heures après lesquelles il est devenu
blond filasse.
Enfin après4ou 5 bains déplus en plus neutres de
20 heures chacun on obtient un cheveu très blanc
qu’il convient d’azurer dans un bain coloré légère¬
ment acide pour lui donner la main et l’apparence
du cheveu naturellement blanc.
L’Eau oxygénée ne produisant qu’une dépigmen-
talion du cheveu, le pâlit et l’amène graduellement
à un état voisin du blanc. C’est pourquoi, si son
emploi est suffisant pour donner aux chevelutes
LA PARFUMERIE MODERNE = lOn
brunes une coloration de plus en plus claire, pas¬
sant successivement du châtain au blond, il est
insuffisant pour donner des colorations vives
comme le blond vénitien et les jaunes dorés. On
l’additionne pour lui donner un pouvoir colorant
d’aurantia et de Brun Bismark qui se fixent sur
le poii vivant. On utilise aussi quelquefois l'action
d’une infusion de fleurs de matricaire (petite ca-
niomille allemande) que l’on passe sur le cuir
chevelu après traitement à l’eau oxygénée.
L’Eau oxygénée est employée également en par¬
fumerie dans les dentifrices pour son pouvoir bac¬
téricide, elle a l'inconvénient de décolorer la co¬
chenille employée pour donner la nuance rouge à
l'élixit- Comme dépilatoire, son action est assez
lente, mais souvent plus avantageuse que celle des
caustiques. Le poil à supprimer devient invisible
par sa faible coloration, puis disparaît par ané¬
mie. Une lotion antéphélide, ou contre le hâle est
facile à préparer au moyen de l’Eau oxygénée.
La fabrication de l'Eau oxygénée est basée sur
la double décomposition du bioxyde de baryum et
jje l’acide chlorhydrique mis en présence. La
réaction se passe selon la formule suivante :
BaO-! 4- 2HCI = BaCl'-î +
Dans un bac en bois contenant une dilution
d’acide chlorhydrique à 20 0/0, on introduit gra¬
duellement une bouillie claire de bioxyde de
baryum. L’oxygène du bioxyde se combine à l’hy-
drogêne de l’acide pour donner du peroxyde d’hy¬
drogène qui se dilue dans l’eau. Le chlore de
l'acide se combine avec le baryum mis en liberté
et donne du chlorure de baryum qui reste en
dissolution. On leprécipite par une addition d’acide
sulfurique qui régénère l’acide chlorhydrique que
l’on utilise pour la décomposition d’une nouvelle
quantité de bioxyde jusqu’à ce que la concentration
désirée soit obtenue. Le sulfate de barite précipité
est utilisé en droguerie peinture comme blanc fixe
succédané de la céruse.
L’Eau oxygénée ne tirant sa valeur que de sa
teneur en oxygène, il est indispensable d’en savoir
faire une analyse au moins succinte.
On peut titrer l’Eau oxygénée au moyen du per¬
manganate.
On dissout 3 gr. ib de permanganate de potasse
dans un litre d’eau et on remplit de cette liqueur
titrée une burette de Mohr à robinet. On verse
ensuite dans un ballon : i centimètre cube de
l’Eau oxygénée à examiner, 5o c.c. d’eau dis¬
tillée et I c.c. d’acide sulfurique. Dans ce mélange,
on fait tomber goutte à goutte la solution rouge
du permanganate qui se décolore tant que l'oxy¬
gène n’est pas entièrement dégagé. Lorsqu'on ob¬
tient une coloration rose persistante, on lit la gra¬
dation de la burette. Chaque centimètre cube de la
solution de permanganate utilisé correspond à
0.56 c.c. d’oxygène, i c.c. d’Eau oxygénée à
14 volumes devra exiger eS c.c. de liqueur.
On pourra caractériser l'Eau oxygénée dans une
préparation au moyen de l’oxyde de plomb en so¬
lution dans la potasse caustique. Il se forme un
précipité de bioxyde au contact des moindres tra¬
ces d'oxygène.
On prépare ces années dernières des Eaux oxy¬
génées en poudre assez pratiques, notamment pour
leur transport. Ce sont les Perborates. Leur incon¬
vénient principal est l’instabilité en milieu hu¬
mide, leur faible concentration relative et leur
prix élevé. “ Der Parfumeur” de Berlin donne des
formules utilisant ces produits, et rappelle leur
mode de préparation : Le perborate de soude, qui
est le plus avantageux, est obtenu en précipitant
une solution de borax dans l’Eau oxygénée au
moyen de l’alcool. Brahat et Dubois ont obtenu de
cette façon des tri, bi et monohydrates Na B'’^*H-0,
ce dernier contient environ 16 “/o d’oxygène. On
les utilise en solution acqueuse au lieu et place
de l’Eau oxygénée. Ils ont l'avantage d’être légère¬
ment alcalins.
L’avenir de l’Eau oxygénée et de ses dérivés est
immense et l’industrie de la parfumerie et de la
savonnerie aura de plus en plus dorénavant re¬
cours à leurs remarquables propriétés.
G. Robert.
Ingénieur, Chimiste
COSMETIQUE
Sapii?dus et Quillaya
Les cheveux ont été de tout temps l’objet
des soins les plus attentifs. Le surmenage et
jes conditions anti-hygiéniques auxquelles nous
soin*”®® soumis de nos jours ont augmenté,
chez l’homme du moins, les tendances aux
maladies localisées et il n’est pas rare de se
voir, jeune encore, privé d’un ornement qui
n’est pas à dédaigner.
Chez la femme les coiffures compliquées
déter*”***®”^ fatigue du cuir chevelu et une
chute prématurée des cheveux. On y remédie
il est vrai par toutes sortes de postiches, mais
une chevelure sans artifice est toujours la plus
belle et il n’est pas de sacrifices que l’on ne
consente pour la conserver.
Les lotions anti-pelliculaires, hygiéniques,
détersives, les shampoings, sont de plus en plus
demandés. Les uns sont sans propriétés parti¬
culières, les autres ont une vertu plus ou moins
accentuée. 11 faut citer au nombre de ces
dernières les spécialités à base de Saponine.
La Saponine remplace avantageusement le
savon dont l’emploi du fait, soit de la pré¬
sence de corps caustiques, soit de celle de
corps gras, ne convient pas au traitement du
cuir chevelu.
110
LA PARFUMERIE MODERNE
On l’utilise généralement sous forme de tein¬
ture ou d’infusion du bois dit de Panama.
Cette écorce du Pérou et du Chili provient du
Quillaya Spegmadermos.
Elle contient, outie laSaponine (8.65 o/o) de
l'acide quillajaïque, un hydrocarbure sucré et
des glucosides solubles. L’infusion se prépare
par ébullition prolongée dans de]l’eau (lo »/«),
la teinture avec 20 0/0 d’écorce pulvérisée dans
l’alcool 6o«.
Il faut l’utiliser en proportion relativement
considérable à cause de sa faible teneur en
saponine.
On a proposé avec beaucoup de succès le
fruit du Sapindus, ou Savonnier, comme succé¬
dané du Panama. L’enveloppe du fruit, ou
péricarde, la seule partie utilisable, contient en
moyenne Sq 0/0 de saponine, soit 7 fois de
plus que le Quillaya et 3 fois de plus que la
Saponaire d’Orient (Christophon et Otten).
Ces fruits se trouvent dans le commerce
séchés, et se présentent comme des dattes
rondes et foncées.
On les traite, pour l’emploi, par l’eau bouil¬
lante; deux lavages successifs l’épuisent à peu
près complètement.
Le point curieux et nouveau de l’emploi de
ce fruit est l’utilisation simultanée de la
saponine et des gommes qui l’accompagnent.
Ces principes spéciaux, qui manquent au
bois de Panama, donnent comme le Binankasela
des Japonais, un apprêt souple et brillant au
cheveu et remplacent le benzoate de soude
que l’on emploie pour maintenir les ondu¬
lations. De telle sorte qu’un schampoing au
Sapindus tonifiera le cuir chevelu et le nettoiera
purement et simplement si on le fait suivre
d’un lavage à l’eau claire, comme par exemple
pour le traitement de l’alopécie grasse, ou
permettra, si on supprime le lavage, d’obtenir
une ondulation persistante au fer ou par tout
autre procédé.
La solidité qu’il donnera à ces fragiles et
compliqués édifices que sont les coiffures
féminines sera fort appréciée, d’autant plus
qu’elle s’accompagnera d’un aspect brillant
et flatteur. Nul doute que son usage ne se
répande rapidement.
On prépare, pour l’emploi, une infusion à
20 y/o que l’on alcoolise et parfume ad hoc.
Un filtrage consécutif donne au produit la belle
apparence demandée, la coloration naturelle
étant suffisante.
Flokiane.
LA SALGE
I.a sauge, cette petite Heur des champs que
les anciens regardaient comme la plante sa¬
crée, l’herbe sauveur qui guérissait tout (d’où
le joli nom de Salvia), depuis les coliques, les
maux de tête, les tremblements, jusqu’à la
peste, la sauge n’est plus, depuis longtemps,
employée en médecine. Le codex nouveau l’a
laissé vivre, humble et cachée, au milieu de
vingt autres herbes dans les espèces vulnéraires
et dans l'alcoolat du même nom.
Mais c’est là une forme dégénérée de sa gloire
d’antan ; les espèces et l’alcoolat vulné-raire, ne
sont-ils bons que pourje pansement et la guéri¬
son des écorchures, des contusions et desplaies ?
N’en croyez rien ; le rôle du vulnéraire est
de premier ordre. Consultez plutôt les com¬
mères : votre fille a-t-elle une pâmoison, une
rage de dents, vite un petit verre de vulné¬
raire; recevez-vous un heurt, êtes-vous pris
d’un malaise, d’une fatigue quelconque, n’allez
pas chercher bien loin, le vulnéraire est là qui
vous guérira instantanément. Et nombre de
gens ingurgitent ce tord-boyaux* sans avoir
même le prétexte d’une indisposition, à titre
probablement de prophylactique des maux et
horions à venir.
La sauge possédait, pour les anciens, toutes
les vertus. La Walkyrie de Sigttrd et le frère
Boniface du Jongleur de Notre-Dame en van¬
tent les vertus enchantées, comme il y a des
siècles, l’école de Salerne l’inscrivait comme
la merveille et la sauvegarde de tous les maux.
a Salvia Salvatrix naturea concilialrix»,c'était
la plante sacrée des temps hippocratiques et
l’école lui attribuait la guérison des tremble¬
ments, des maladies nerveuses et des fièvres.
Cur moriatur homo,cui salvia crescit in horto.
Salvia confortât nervos, manuumque tremorem
Tollit et ejus ope febris acuta fugit.
Malgré tout ce qu’on en a dit, la sauge est
oubliée. J’ai vu donner jadis l’infusion desom-
mités fleuries de sauge pour combattre,comme
le conseillait Van Swieten, les sueurs des fé¬
bricitants, avec quel succès ?je n’ai pas souve¬
nir. Trousseau, Pidoux, Gubier, ont eu beau
vanter les mérites de cette plante,ses principes
toniques, reconstituants, je doute qu’on en
fasse encore un grand usage.
Le docteur Chapoutot tente de la réhabili¬
ter, et comme c’est une des plantes que l’on
trouve à peu près partout, il pense qu’on de¬
vrait y avoir recours un peu plus souvent. 11
rappelle que les Grecs et les Chinois s’en ser-
LA PARFUMERIE MODERNE _ H1
vaient comme boisson aromatique et, d’après
Valmont de Bomare, ces derniers offraient des
balles de thé en échange de balles de sauge.
Ces échanges ne se font plus aujourd'hui,j’ima-
6 '"®•
il existe trois variétés de sauge: l’officinale,
dite sauge du catalogue, grande sauge, thé de
Grèce, en raison de l’usage dont je viens de
parler; c’est la plante que l’on trouve dans tout
le bassin de la Méditerranée et qu’on cultive
un peu partout, même dans les pays du Nord.
I,a sauge des prés, Salvia pratensis, est plus
commune; c’est une petite plante herbacée qui
croît sur les collines pierreuses, arides et dans
les prairies non humides.
La troisième,variété Salvia sclarea, dite aussi
orvale, herbe aux plaies, toute bonne, est une
espèce très vivace qu’on trouve dans les ter¬
rains rocailleux; elle aune odeur forte rappe¬
lant celle du beaume de Tolu et due à son huile
essentielle. L’arôme est assez agréable pour
qu’on l’utilise comme condiment. Le nom de
sclarea lui vient de ce qu’en Italie, on se ser
vait des graines pour extraire les corps étran¬
gers de l'œil.
Toutes ces variétés possèdent, en somme, à
un degré à peu près égal, les mêmes propriétés
et l’on pourrait, puisque le Codex ne l'admet
que sous forme de vulnéraire, en conseiller
l’usage è l’exemple du docteur Chapoutot,
comme on le tait d’autres plantes carmina-
Dr A. C.
(La Nature.)
VARIETES
Essence d'Orange de la Jamaïque
rL’ilfi Jamaïque n’était connue jusqu’ici
que pour son importante exportation de Rhum.
Elle expédiait cependant, ces années dernières,
de grandes quantités d’oranges fraîches aux
Etats-Unis. Pour éliminer cette concurrence
aux exploitations fruitières de la Californie, des
droits de douane très élevés ont été établis et
les cultivateurs de la Jama’ique ont dû songer à
créer de nouveaux débouchés pour leurs fruits.
jls ont essayé avec succès et rapidement
adopt® la méthode sicilienne de fabrication des
essences à l’écuelle qui leur a permis d’envoyer
leurs produits jusqu’en Europe, ce qui leur était
impossible tant que les oranges étaient envoyées
en nature.
L’huile essentielle, qui est de très belle qua¬
lité, d’un arôme parfait très frais et supérieur à
celui des essences italiennes et espagnoles, est
expédiée en fûts de bois contenant 40 ou 5o
bouteilles de i livre 1/4.
L’accueil favorable qui a été réservé à cette
essence, en Angleterre notamment, a encouragé
les producteurs à créer des jardins d’orangers
cultivés, les orangeries sauvages existant à
l’heure actuelle devenant insuffisantes pour
satisfaire les nombreuses demandes. La mau¬
vaise qualité des essences italiennes depuis le
tremblement de terre de décembre dernier, a
forcé beaucoup de fabricants d’essences sans
terpènes à avoir recours à cette qualité dont le
rendement est plus intéressant.
M. E.-J. Parry, le chimiste anglais bien
connu, fait en ce moment des études sur cette
essence et nous ne manquerons pas de les
publier en temps opportun.
LES ESSENCES EN THÉRAPEUTIQUE
Le Musc
pans les états nerveux avec grande agita¬
tion, dans les pneumonies avec délire, dans le
aélif*’^*’'' tremens des alcooliques, le musc
aurait le plus grand pouvoir calmant.
pour exercer son action sédative, il serait
bon de le donner en lavement surtout en cas
d’intolérance de l’estomac.
pans les fièvres typhoïdes à forme ataxique,
^dynamique, c’est-à-dire qui entraîne une dé¬
pression générale, on aurait tort de dédaigner
le musc, qui, tout en étant un calmant pour le
système nerveux, agit comme un stimulant de
nos diverses fonctions.
Dans les affections nerveu'es convulsives :
hystérie, chorée, dans le nervosisme simple,
le musc a été employé sous forme de teinture
à i/io que l’on donne à la dose de lo à 5o
gouttes par jour, entre les repas dans de l’eau
sucrée, ou sous forme de poudre.
Dans la laryngite striduleuse ou faux croup
LA PARFUMERIE MODERNE
112
dans le spasme de la glotte chez l’enfant on
peut avoir recours à cette potion.
Musc. O gr. lo
Bromure. i gr.
Sirop d’écorces d’oranges. 20 gr.
Eau distillée. 3 o gr.
2 à 3 cuillerées à café par jour, à partir
d’un an.
On utilisait aussi autrefois le musc en injec¬
tions sous-cutanées ;
Teinture de musc. i gr.
Eau distillée. 4° gr.
2 à 3 cent, cubes par 24 heures.
Enfin, on préconisait aussi les pilules avec :
Musc..'. O gr. o 5
Extrait de jusquiame. o gr. o 3
Extrait thébaïque. o gr. 026
Pour une pilule, argenter, 4 à 6 par
jour.
Cet usage du musc était courant il y a sur¬
tout une trentaine d’années dans les fièvres
typhoïdes graves. Peut-être a-t-on tort en
France de ne plus prescrire le musc. Des ob¬
servations de ses bons effets sont toujours
rapportées. On cite même le cas d’un malade
qui atteint d’une fièvre rhumatismale grave prit
en 3 o heures, 60 centigrammes de musc et
guérit.
En Allemagne, le musc est plus souvent
prescrit et tous les médecins élevèrent leur
voix alors que le bruit courut un jour qu’on
allait le supprimer du Codex.
Il est indiscutable cependant que le musc
convient bien aux phénomènes convulsifs, aux
spasmes nerveux.
CHIMIE PRATieUE
Préparailon des liqueurs titrées
L’analyse des essences exige des liqueurs
titrées, acides et alcalines notamment pour le
titrage des éthers dans les essences de berga-
motte, lavande, etc. Ces liqueurs qui sont
vendues assez cher par les spécialistes ne se
conservent pas et demandent à être remplacées
fréquemment. Il est donc utile d’en connaître
la préparation.
Les liqueurs titrées sont de deux sortes : on
désigne sous le nom de liqueurs normales celles
qui renferment par litre l’équivalent [du corps
exprimé en grammes, en donnant au mot
d’équivalent sa définition la plus large, c’est-à-
dire le poids de la molécule du corps actif con¬
sidéré comme monoatomique : ainsi l’acide sul¬
furique SO"* dont le poids moléculaire est
de 98 aura pour nous un équivalent de 49 pour
correspondre à la potasse KOH dont le poids
moléculaire est de 56 ; 49 grammes d’acide sul¬
furique monohydraté saturent en effet 56 gram¬
mes de polasse hydratée. La liqueur normale
décime la plus employée, renferme l’équivalent
dissous dans 10 litres; on la prépare en la
diluant à i litre 100 c.c. de liqueur normale. On
fait quelquefois usage de la liqueur normale
centime; la liqueur demi-normale est la dilution
à I litre de 5 oo c.c. de liqueur normale. Les
autres liqueurs titrées, dites arbitraires sont
préparées le plus souvent de telle sorte qu’un
centimètre cube corresponde à un milligramme
ou à un centigramme de l’élément dosé. '
L’usage des liqueurs normales, demi-normale»
normales décimes et centimes a prévalu dans
les laboratoires et toutes les analyses sont
maintenant basées sur leur emploi.
Acide normal. — Le plus employé estl’acides
sulfurique. On fait un mélange d’acide sulfuri¬
que et d’eau, de manière qu’un litre renferme
49 grammes d’acide sulfurique pur ou un peu
plus, puis par comparaison avec une liqueur
titrée type d’acide oxalique (inaltérable) on l’a¬
mène par additions successives au titre exact.
La liqueur normale d’acide oxalique contient
par 1.000 centimètres cubes 63 grammes d’acide
oxalique pur en petits cristaux, volatils sans
résidus, on garde le flacon bien fermé dans
l’obscurité où il se conserve indéfiniment. On
ne l’utilise généralement pas telle quelle, mais
elle sert d’étalon pour la préparation et la véri¬
fication des liqueurs titrées, acides et alcalines.
Alcali normal. — On dissout dans de l’eau (ou
dans de l’alcool absolu 100® quand il s’agit
d’analyses d’essences) 56 gr. i de potasse à
l’alcool, ou 40 grammes de soude caustique
ou 53 grammes de carbonate de soude anhydre
(pur et calciné) et on complète i.ooo centimè¬
tres cubes.
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I 3.034.169 007.517
I 495.251 108.055
I 3,339 177 734 018
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l'312 (1800/97).. 1
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Kilogr.
2.840.330 024.87,4
486.014 406.923
2 846^.0)4 620,123
483.375 106 343
3 040.414 068.891
030.097 140.001
Ces chiffres sont bien inférieurs à la réalité, car, dans
les bonnes années, l’importation Je la parfumerie et des
savons parfumés, à Constantinople seulement, atteint
près d’un million de francs. C’est du moins l’estimation
des gens compétents. La consommation de ces pro¬
duits, dans toute la Turquie, est évaluée à sept millions
de francs, dont quatre millions représenteraient la part
de la France. Ces sommes ne sont que des appréciations
L’article le plus employé, c’est certainement la pou- !
dre de riz dont les Levantines font une consommation
considérable. Nous, avons obtenu quelques renseigne¬
ments confidentiels sur son mode d’application et nous
nous empressons de les publier. Avant de se poudrer, on
se lave toujours le visage afin que la poudre adhère sur
la peau encore un peu humide. Ça c’est -le poudrage
léger, il disparaît facilement.
Pour obtenir des résultats plus durables, on mélange
de la glycérine avec une égale quantité d’eau et on s’ea
frotte la figure et les autres parties visibles. En s’éven.
tant, on fait sécher cet enduit, puis, avec la main, on
passe une bonne couche de poudre de riz qui pénètre
bien. On poudre de nouveau avec la houppe. C’est ainsi
que certaines dames sont plus ou moins blanches sui¬
vant les jours.
Les savons de toilette sont aussi très employés ; c’est
la qualité moyenne vendue au détail à 6o paras — sis
sous — la savonnette qui est le plus consommée par la
classe aisée. On vend aussi des savons à partir de deus
sous et des savons chers.
On a trouvé, il y a quelques années, dans un tombeau
remontant à une haute antiquité et dans lequel une
femme avait été ensevelie, tous les accessoires néces¬
saires à la toilette, parmi lesquels figuraient plusieurs
pots de fard. Le rouge était encore en bon état, l.es
dames de Constanti.iople respectent ces traditions des
ancêtres et nous voyons bien des roses délicats, agré¬
mentant de jolis visages, qui sont trop immuables pouf
être naturels Ce sont surtout les dames Turques qui
utilisent les fards.
Les parfums sont J’un usage courant. Il y en a Je
.... ■ .U «r Hp nt-ovocanis.
LA PARFUMERIE MODERNE
107
Comme en France, les ménagères mettent des fleurs
de lavande et de cassie dans leurs armoires à linge, les
belles madames ont des sachets odoriférants dans leurs
piles de mouchoirs et glissent même un mignon sachet
parfumé dans leur corsage.
D’ordinaire, les fabricants accordent de 4 à 6 mois de
terme. Pour le comptant, on fait 3 «/o d’escompte et
même davantage.
Nous attirons l’attention des fabricants français de
parfumerie sur la nécessité de parer, de présenter sous
un empaquetage élégant et riche, leurs produits, même
les meilleri'' marché. C’est à ces soins donnés au condi¬
tionnement extérieur, que les Allemands doivent un
certain progrès constaté durant ces derniers mois.
• L’industrie locale s’est développée durant ces der¬
nières années et, accuellement, elle fait une concurrence
assez vive aux produits européens, dans les qualités à
très bon marché et par conséquent de qualité inférieure.
Ainsi, les poudres de riz indigènes sont vendues
2 fr. 75 la grosse (144 boîtes), alors que l’article italien
le plus secondaire, est payé 5 à 7 francs la grosse, en
fabrique. On trouve de même, sur le marché, des savons
faits ici et soi-disant parfumés, à 7 piastres (i fr, 67) la
douz. ; 1®® savons autrichiens les plus inférieurs coûtent
2 francs.
Les fabriques locales font aussi des extraits pour le
mouchoir, des eaux de lavande et de toilette, des cosmé¬
tiques, des teintures pour les cheveux, vendues i francia
boîte, c’est-à-dire la moitié du prix de celles venant de
France ; des préparations qui sont censées arrêter la
chute des cheveux, etc. L’eau de Cologne est produite
sur place en quantités importantes ; certains assurent
qu’on en fait 3 o.ooo litres. Au début, ces eaux, dont
certaines sont tout simplement du raki mal parfumé,
portaient bravement le nom du fameux Farina.Quelques
poursuites intentées contre les contrefacteurs, ont fait
abandonner la désignation du parfumeur de Cologne et
aujourd’hui ce produit est vendu sous dés noms de fantaisie.
A Stamboul, des Arméniens préparent une pâte noire
composée de noix de galle et d’électuaire qui sert à
jeindre les cheveux et les moustaches. On en expédie
beaucoup dans l’intérieur ; pour 100 à iSo.ooo francs
par an, nous assure-t-on.
Deux grands dangers menacent la parfumerie fran¬
çaise en Turquie. Ce sont la contrefaçon et les analyses
en douane.
Jl y a de cela trente-cinq ans au moins, un de nos amis
était allé à Vienne vendre de l’écume de mer pour le
compts de sa maison. « Avec le produit réalisé, lui dit
son patron, vous achèterez de la parfumerie. Faites-la
revêtir de la marque Gellé frères ï.
Sa vente terminée, notre homme va chez un grand
parfumeur. On se met d’accord sur la nature des articles ;
restait la marque. Notre ami était fort embarrassé et ne
savait comment aborder ce point délicat. Enfin, il for¬
mule en rougissant sa requête. « Ça tombe bien, répond
Je Viennois jovial-, tous mes produits portent la marque
Gellé frères ». Depuis, les fabricants autrichiens sont
devenus plus scrupuleux.
L’est à Constantinople que s’opère aujourd’hui la
contrefaçon sur une très grande échelle. Tous les articles
courants sont imités, et ce sont spécialement les mar¬
ques françaises qui sont reproduites sans y rien changer.
Dès qu’un article obtient la faveur du public, les contre-
tacteurs l’imitent extérieurement, sauf à remplir la boîte
ou la bouteille d’un produit absolument inférieur.
Cette contrefaçon, non seulement diminue la vente
des produits authentiques — ce qui n’est que demi-mal
— mais elle nuit considérablement à la réputation des
maisons victimes des imitations frauduleuses. Le con¬
sommateur qui a acheté sous la marque Lubin — et
dans une véritable bouteille Lubin soigneusement
ramassée par les juifs qui font le commerce des bou¬
teilles vides — une déplorable drogue, ne voudra plus
du Lubin à l’avenir. Inutile d’insister. Des procès ont
été intentés aux contrefacteurs ; ils n’ont pas donné de
bons résultats. 11 faudrait que les propriétaires des
principales marques françaises et étrangères qui trouvent
ici de grands débouchés se réunissent pour agir vigou¬
reusement contre les voleurs de marques. 11 y a là, en
effet, un péril redoutable qui nécessite l’union des
intéressés et une défense énergique.
La parfumerie de luxe n’est pas contrefaite ; sa con¬
sommation est trop limitée pour tenter les falsificateurs
et, du reste, le public qui achète des articles chers est
assez éclairé pour ne s’adresser qu'à des maisons de
confiance.
Les analyses en douane sont devenues depuis quelque
temps d’une extrême rigueur que rien ne justifie. A tout
propos et sans propos, les chimistes ottomans prohibent
l’entrée des parfumeries les plus inoffensives sous pré¬
texte qu’elles sont nuisibles à la santé. .Mnsi, der¬
nièrement, on a refusé l’entrée de poudres de riz fran¬
çaises sous prétexte qu’elles contenaient de la chaux et
quoique la présence de cette chaux n’a pu être établie
d’une façon précise, quoique la maison qui fabrique la
poudre affirme qu’elle ne contient pas un atome de
chaux, il a été impossible d’obtenir l’autorisation d’im¬
porter ces produits. La fabrique française a dû renoncer
à leur vente qui était importante. Les contrefacteurs
ont profité de l’aubaine : ils produisent eux-mêmes cette
poudre de riz en qualité inférieure et la vendent sous la
marque française.
La teinture pour les cheveux de bonne qualité fabriquée
en b'rance, qui coûte 2 francs le flacon, est souvent
prohibée; on vend donc davantage le produit similaire
local qui coûte i franc. La plupart des eaux dentifrices
et pâtes françaises sont refusées.
Les chimistes attachés à la douane exigent souvent la
recette de.certains articles de parfumerie. Les fabricants
hésitent à la donner et leurs scrupules sont très légi¬
times. Le dosage, la réunion de plusieurs parfums sont
des secrets industriels qui constituent la propriété de
celui qui les a trouvés. De quel droit et surtout dans
quand quel but demander à les connaître?
En somme, toutes sortes d’obstacles basés sur les
prétextes les plus futiles, les moins soutenables, sont
opposés à l’entrée de la parfumerie étrangère en Tur¬
quie. Par contre, toutes les drogues les plus basses, les
articles les plus inférieurs — leurs prix en indiquent la
qualité — fabriqués dans le pays, peuvent être libre¬
ment vendus dans l’empire sans que l’autorité entrave
en rien leur consommation. 11 y a donc deux traitements
absolument différents pour les mêmes sortes de produits
et nous ne saurions trop protester contre la partialité
dont les parfumeries étrangères sont victimes.
{Chambre de Commerce française de Constantinople.)
108
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LA PARFUMERIE MODERNE
109
REVUE DES REVUES
Du Journal des Confiseurs Pâtissiers Glaciers
Juillet igoq
Un intéressant article sur les* Citrons i. Le citron est
le fruit du citronnier qui n’est autre que le limonier ou
citronnier sauvage que la culture a perfectionné et qui
appartient au genre « Citrus » que les botanistes divisent
en deux grandes classes : l’oranger * Citrus Orentium »
et le limonier cultivé « Citrus Medica » et qui comporte
deux grandes sections : les limoniers à fruits acides et les
limoniers à fruits doux.
Le citronnier est un arbre dont la hauteur ne dépasse
pas 5 mètres,sa tige qui est de couleur grisâtre supporte
des rameaux anguleux d’un ton violacé dans leur jeune
âge et qui deviennent verdâtres en vieillissant. Les
feuilles qui les garnissent sont de forme ovale-oblongue,
luisantes, portées sur des pétioles courts et munis
d'aiguillons plus ou moins forts. Ces feuilles dégagent
une forte odeur aromatique et conservent en toutes
saisons leur belle couleur verte. Les fleurs sont blanches
à l’intérieur et violacées à l’extérieur, mais exhalent une
odeur faible.
Le limonier franc est armé d’épines assez fortes, mais
quand il est greffé les petites épines qui se montrent à
l’aisselle des feuilles disparaissent ou se transforment en
une espèce d’apophyse arrondie à son sommet.
I ». munis d’une double écorce : l’une exté-
L’Fcho de la Savonnerie continue l’étude de J.-B. Bon-
nardel sur l’industrie savonnière en France. Un article
sur le rôle thérapeutique des essences.
^ ^ ^
La Revue des produits chimiques de Bruxelles
Août rgog
Les nouvelles lessives à base de perborate de soude.
Les perborates, et surtout le perborate de soude, qui
Reviennent d’un emploi de plus en plus fréquent, non
seulement en savonnerie et parfumerie mais dans toutes
les industries ou l’on employait l’eau oxygénée pour la
décoloration ou l’antiseptie, sont des peroxydes de bore
qui diffèrent de l’acide borique par un atome d’oxygène
en plus.
Le perborate seul n’a jusqu’à ce jour encore jamais été
obtenu, mais ses sels, surtout le perborate de soude se
conservent trè-, bien dans une ceitaine dissolution d’eau
qui ne peut être augmentée, car il y aurait alors disso¬
ciation. Le perborate de soude se conserve aussi à l’état
Le perborate de soude s’obtient en précipitant une
solution de borax dans l'eau oxygénée au moyen de
l’alcool. Brahat et Dubois obtinrent de cette manière des
tri, bi et monohydrates : Bo’' H’^O, ce dernier contient
environ i6 ®/o d’oxygène.
Le perborate de soude a l’avantage sur les autres
peroxydes tels que peroxyde de magnésie, de zinc, de
chaux, etc., de ne pas être obligé de le mettre en contact
avec des acides pour le décomposer, l’eau seulement ou
l’humidité même suffit pour lui faire dégager son oxygène.
Les débouchés deviennent de plus en plus grands, il
entre dans maints procédés de lessives en poudre ainsi
que dans les cosmétiques et autres préparations. Les
lessives donnent de bons résultats. Le perborate leur
donne une puissance de blanchiment sunérî^—- wiie"
des chlores et dérivés. _
Il est à remarquer que 3oo grammes de perborate suf¬
fisent amplement pour blanchir loo kilogs de linge sale.
Le Libéral de Barcelone
publie un article de notre collaborateur Boyer : « Las
Esenciasy sus mejoras ».
^ ^
De la Revue de Grasse
Températures et récoltes. — A la longue période de
sécheresse dont nous a gratifiés ou plutôt affligés le
présent été, semble vouloir succéder, depuis quelques
jour.®, une météorologie plus en harmonie avec les tra¬
ditions de la saison. Nous avons eu dimanche une
pluie qui, malgré son double défaut d’être bien tardive
et bien insuffisante, n’en a pas moins été la bienvenue.
Vendredi une succession d’ondées moins parcimonieuse¬
ment dosées est venue apporter à la terre une provision
d’humidité suffisante pour les besoins des récoltes en
cours. Or peut dire que nous avons eu cette semaine
une température à la fois normale et des plus propices
pour la culture.
11 n’ést pas à souhaiter, cependant, que ces pluies se
renouvellent de quelque temps. Les récoltes fruitières
ou florales n'y gagneraient rien. C’est plutôt du soleil et
de la chaleur qu’il leur faut maintenant. Qu’est-ce par
exemple que la récolte du jasmin en septembre, quan I
la saison est pluvieuse et fraîche? Nous connai.-sons un
cultivateur dont la cueillette journalière, à la suite .le
l'abaissement de température provoqué par la pluie de
dimanche, a diminué de près de moitié. Et que vaut
pareillement la purée septembrale, quand Phébus ne l'a
pas préparée ?
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LA PARFUMERIE MODERNE
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ESSENCES DÉTERPÉNÉES
Essence de Néroli déterpénée
Cette essence a été fabriquée pour la première fois
en 1904 par MM. Gattefossé et fils. La matière première
employée est le Néroli bigarade de provenance ita¬
lienne. Brute, cette essence aune odeur désagréable qui
en limite l’usage et ne permet pas le mélange avec des
essences fines comme le Néroli véritable de Vallauris.
Cette mauvaise odeur est due en partie aux précautions
insuffisantes prises par le distillateur, et à la présence
de terpènes.
Une rectification aussi absolue qu’est la déterf'énalion
transforme radicalement l’essence. L’essence de Néroli
sans terpènes G. F. est dépourvue de toute arrière
odeur, soit d’empyrum, soit de limonène. Elle est deux
fois plus concentrée que l’essence française, plus soluble
et d’une conservation presque indéfinie. Elle peut se
mélanger à l’essence française en ‘‘toutes proportions
sans en diminuer les qualités. Son prix est, d’autre part,
sensiblement inférieur.
Sur demande, il est préparé de l’essence de Néroli
pure française sans terpènes. Cette préparation est
également deux fois concentrée, soluble et de bonne
conservation.
-è <4
Essence de Petitgrain de France déterpénée
Cette préparation est également l’apanage exclusif des
laboratoires G. F. Par la rectification on obtient une
essence deux fois concentrée, soluble, A’une finesse par¬
faite. L’usage de cette essence permet d’éviter l’emploi
des Nérolis synthétiques à base d’essence de Petitgrain
de Paraguay, dont l’odeur ne satisfait que très rarement
l’odorat. Cette essence nouvelle est comparable aux
Nérolis artificiels distillés sur fleurs, mais n’a jamais
l’inconvénient des compositions à base d’anthranylate
de méthyle ; elle est d’un prix rnoins élevé ; elle est
garan.tie sans aucune addition de Petitgrain italien ou
américain et sans produits chimiques.
<fe -è
Essence de Géranium de France déterpénée
La préparation de cette essence est la plus parfaite
démonstration de ce fait que l’essence sanS"terpènes, non
contente de permettre l’emploi de l’alcool dilué et la
fabrication des spécialités bon marché, facilite également
la préparation de produits de luxe d’une finesse exquise.
L’essence de Géranium deVallauris-Golfe-Juan déter¬
pénée est supérieure aux Rhodinols extraits des Géra¬
niums d’Algérie ou de la Réunion. Ce n’est pas un
produit chimiquement pur, mais la composition de
produits oxygénés créée par la nature dans l’essence de
Géranium de France, renommée pour sa finesse. Débar¬
rassée de ses terpènes et de ses résinoïdes, elle entre
facilement en comparaison avec les essences de Roses
artificielles avec un prix moindre. Aucune addition de
produits chimiques.
<4 4
Essence de bois de Likari déterpénée
Essence absolument nouvelle d’une odeur de Ber-
gamotte et de Rose excessivement fine et infiniment
supérieure à toutes les préparations synthétiques. Cette
essence est destinée à ungrand succès dans la fabrication
des Eaux de Cologne de luxe.
Le prix n’en est pas sensiblement plus élevé que celui
des essences de Bergamotte sans terpènes, surtout en
ce moment où les essences d’Italie sont particulièrement
pauvres en principes oxygénés.
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117
■ Op a prêté aux réformateurs Chinois de ce nouveau
siècle l’intention de supprimer le port de la natte. Cette
affirmation fait sourire ceux qui ont habité longtemps le
Céleste empire et qui
connaissent l’impor¬
tance que le Fils du
Ciel attache à ce eau-'
dal appendice ?
Cette suggestion pa-
1 raît d’origine japo-
I naise, mais nous ne
croyons pas que les
Chinois poussent à
ce point le désir de
ressembler aux sujets
du Mikado, si civili¬
sés soient-ils.
Rappelons que le port de la natte
ne fut introduit en Chine qu’il y a
six siècles environ par les conqué¬
rants mandchous; ils eurent recours
à un curieux stratagème pour faire
adopter cette mode; un édit fit défen¬
se aux criminels de porter leurs che¬
veux tressés.
C’est dire avec quel soin les Chi¬
nois d’hier et d’aujourd’hui encore
soignent leur « casier judiciaire capil¬
laire ». Si pauvres soient-ils, ils trou¬
veront toujours de quoi payer
le perruquier au moins une
fois par quinzaine. Dans les
grandes villes comme Pékin,
Canton, Shanghaï on rencon¬
tre à chaque carrefour le
barbier remplissant ses fonc¬
tions en plein air.
L’opération est longue et
compliquée; il commence par
raser la nuque, le front, les
tempes du client- en se ser¬
vant d’un couteau primitif
ressemblant plus à un ra-
cloir préhistorique qu’à un
rasoir moderne. 11 prend l'habitude d’utiliser le savon que
ses prédécesseurs remplaçaient tout simplement par de
l’eau tiède. Les poils rares du menton et des lèvres sont
épilés soigneusement ainsi que les cils. On attribue même
à cette absence de poils protecteurs des yeux les ophtal*
mies nombreuses qui affligent les Asiatiques.
Dans tout l’extrême Orient, depuis la presqu’île de
Malacca, la Malaisie, dans l’Inde jusqu’au Thibet, des
outils spéciaux sont destinés au nettoyage des oreilles,
cette operation se fait soit en famille, soit chez le bar¬
bier. .. Ce n est qu’après ces menues opérations accom¬
plies qu’on aborde le gros de l’opération ; la confection
de la natte. Les cheveux sont peignés avec les anciens
peignes en bois, ou avec les peignes de celluloïd actuel¬
lement fabriqués au Japon, on les enduit ensuite d’huile
de Camélia ou d huile plus moderne de vaseline parfu¬
mée, dont il se fait un gros commerce dans tout l’Orient,
particulièrement par l’intermédiaire des négociants ex¬
portateurs de Lyon.Ces huiles doivent sentir'assez fort
mais n’avoir jamais aucune odeur de pétrole, l’usage de
ce produit de la terre
étant réputé impur
comme celui de la
houille. La natte est
tressée avec des i
bans de couleur
renforcée avec d
faux cheveux si e
est trop peu four- ^
Le port de la natte
comporte toute une
étiquette compliquée:
Pendant un deuil, le ,
Chinois affligé s’abstiendra d’al
1 er chez le perruquier pendant
trois lunes et pendant ce laps
de temps ne dévia ni se rase
ni se peigner... Pendant la
période 'de demi deuil, la natte
sera à demi tressée avec une
corde blanche, à la longue,
cette cordelette sera bleue, en
revanche elle sera rouge s’il a un
motif de joie, s’il est fiancé ou
S’il se marie, par exemple.
A l'instar de l’Europe des
grands salons de coiffure, sont
également installes dans les
quartiers ■< chics », les manda¬
rins ont des serviteurs attachés
à leur natte !... ou plutôt à leurs
soins spéciaux. Un coolie des
basses classes ne doit pas laisser
pendre sa natte, mais au con¬
traire la porter enroulée en chi¬
gnon et cachée sous son cha¬
peau, on a vu des Chinois des
classes moyennes s'étrangler
avec leur natte plutôt que de la
porter enroulée comme l’exigeait
un patron mal intentionné. Cette ultime humilia¬
tion dépassait leur résignation cependant bien
connue.
Un Chinois commet une impolitesse s’il ne laisse pas
pendre sa natte quand il rend ou reçoit des visites. Un
jeune fonctionnaire de retour d’Europe avait l’habitude
de loger l’extrémité de sa ndtte dans son gousset, pen¬
dant ses promenades à bicyclette, par oubli, il se pré¬
senta dans cette tenue négligée devant un supérieur
imbu des anciennes coutumes et paya de sa place son
manquement aux traditions.
Couper la natte d’un Chinois est un crime abominable
que la loi punit de mort; privé de sa natte le Céleste
n’est plus en effet qu’un criminel que tout le monde
repousse. Il n’aura plus qu’une ressource, celle de se
payer une fausse natte qui le réhabilitera aux yeux de
118
LA parfumerie moderne
Nos gravures, extraites d’un journal ja¬
ponais, représentent également la Japonaise,
à sa toilette : se faisant les sourcils avec un
fin pinceau d’encre de Chi¬
ne, soignant avec un petit
peigne en forme de main à
long manche l’édifice com¬
pliqué de sa che¬
velure,ou endui-
nt délicate¬
ment ses lèvres d’un carmin purpurin qui
détachera agréablemènt en forme d'arc sa bou¬
che menue et souriante sur le fond blanchâtre
de sa peau copieusement enduite de blanc
« Bi-Gan-Sui d la meilleure marque de To-
V. Ménil,
corresiondant de la Paimmerle Moderne,
à Yokohama.
^ VARIÉTÉS ^
Térébcntl^îiyc artificielle
Cette fabrication commence à prendre de grandes
proportions, qui ne sont pas sans inquiéter les fabri¬
cants de térébenthine naturelle. Cette térébenthine est
retirée du pétrole brut que l’on soumet à une distillation
dans des appareils spéciaux afin d’en retirer les princi¬
pes volatils qui seuls ont une valeur en l’occurrence.
Il faut encore procéder très rationnellement et écono¬
miquement, afin que le résultat de la distillation et les
frais occasionnés soient en rapport pour pouvoir laisser
du bénéfice.
Cette essence retirée de la distillation est ensuite mé¬
langée à certains produits chimiques qui changent
I à 2 «/o d’hydrogène carburé en terpène qui donne
l’odeur caractéristique de l’essence obtenue.
L’essence de térébenthine artificielle a un poids spéci¬
fique de 0,785 et un point d’ébullition de iSS», son
odeur est douce et agréable.
La provenance du pétrole employé est d’une grande
importance, qui dépend de la teneur en principes se
changeant en terpènes.
Les meilleures huiles d.e pétrole sont celles provenant
de Bornéo,'puis les galiciennes, les russes, les améri¬
caines et enfin les roumaines.
La térébenthine artificielle provenant du pétrole de
Bornéo est le meilleur dissolvant des caoutchoucs et
des résines, elle se mélange très bien à l’huile de lin et
a absolument les mêmes qualités que la térébenthine
naturelle.
(Revue de la Droguerie)
■4 « <4
Le patchouli comme désinfectant
Le patchouli est très cultivé dans les établissements
des Détroits et de Java. La plante adulte mesure 2 à 3
pieds de hauteur, mais on commence à l’effeuiller dès
qu’elle atteint la taille de 15 centimètres, puis on renou¬
velle l’opération tous les six mois ; les feuilles, bien sé¬
chées, sont expédiées en Europe. Dans les pays malais,
lesindigènes désinfectent leurs matelas et leurs vêtement,
en y mettant des feuilles de patchouli ; par ce moyen,
ils détruiraient et éloigneraient les insectes. Dans les
établissements des Détroits, le patchouli donne un bas
pourcentage d’huile essentielle,les appareils dedistillation
utilisés étant fort défectueux. Cette huile, dont la cou¬
leur varie du jaune vert au brun foncé, est très épaisse
et forme des cristaux désignés sous le nom de Camphre
de patchouli. Les plants importés à Java ont donné de
bons résultats, à une altitude de 1.600 pieds, mais
l’huile qu’ils produisent est, paraît-il, d’une qualité infé¬
rieure a celle obtenue dans la presqu’île de Malacca.
H. B.
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LA PARFUMERIE MODERNE
119
INFOttMATIONS
Nouveaux in7pôts
La Vanilline. — Nous avons tenu au courant nos
lecteurs des avatars du droit sur la vanilline et sur son
origine. La Commission du budget a proposé de porteV
cé droit qui, après avoir été de 104 francs à l’origine,
avait été ramené à 60 fr. par kilog., au chiffre définitif
de 100 francs.
Cette taxe de consommation rapportera-t-elle le mil¬
lion qu’on lui demande? Nous en doutons. Des quantités
de vanilline ont déjà été transformées, par les consom¬
mateurs habituels, en préparations composées qu’il sera
impossible de taxer l’an prochain. Les provisions parais,
sent avoir été faites pour de longs mois,pendant lesquels
le nouvel impôt ne rapportera pas un centime.
L’Alcool. — L’alcool sera également frappé d’une taxe
nouvelle. Le droit variable perçu actuellement sera porté
à un maximum qu’il n’atteint encore nulle part, deaèofr.
par hecto.
Quand autorisera-t-on l’industrie de la parfumerie à
dénaturer son alcool par le musc artificiel, comme cela
avait été proposé au dernier Congrès de l’Alcool de
Lyon ? Cette mesure, qui serait semblable à celle qui est
prise pour l’industrie des vernis, qui est autorisée à dé¬
naturer à la gomme laque, serait d’une conséquence
incalculable pour la prospérité de nos industries, tout
en garantissant d’une façon absolue la non consomma¬
tion en boissons de l’alcool ainsi dénaturé. Tous les
parfumeurs ont pu se convaincre, en effet, qu’une trace
de musc artificiel donne un goût très désagréable aux bois¬
sons ou aux aliments, et que la distillation la mieux
conduite ne saurait débarrasser l’alcool parfumé au musc
de la totalité de son odeur.
Qui sait si cette mesure ne serait pas le meilleur pal¬
liatif à la crise viticole, par l’accord immédiat de l’alcool
d’industrie et de l’alcool de vin, ce dernier étant réservé
à la fabrication des liqueurs.
BIBLIOGRAPHIE
Vient de Paraître ;
Législation et Jurisprudence Nouvelle
sur les Fraudes et Falsifications
Par Xavier de Borssat, avocat à la cour d’appel de
Paris. Avec préface de M. E. Roux, docteur ès-
sciences, chef du service de la répression des’fraudes.
Ouvrage honoré des souscriptions des Ministères de
l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie.
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Histoire des Parfums, par Piesse.
Chimie des Parfums, par Piesse.
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LA PARFUMERIE MODERNE
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LA PARFUMERIE MODERNE. — N» ti
OCTOBRE 1909 .
Essence de Lemongrass et lonone
Oa donne le nom d’Ionone a un produit
commercial largement utilisé en Parfumerie et
en Confiserie comme succédané d’essence de
Violette.
L’Ionone a été inventée par Barbier et Bou-
veault, à Lyon, et par Tiemann et deLaire qui
la brevetèrent en 1893. Au point de vue chimi¬
que l’inone du commerce est un mélange de
deuxjsomères a et p et la confusion née de l’exis¬
tence de ces deux corps a été, avant l’éclair¬
cissement de la question, la cause de beau¬
coup de procès en contrefaçon.
On peut obtenir soit séparément soit simul¬
tanément ces deux isomères à partir de la
pseuJo-ionone, obtenue elle-même par con¬
densation du Citral avec l'acétone en présence
d’alcali ; on emploie généralement la baryte.
t La pseudo-ionone 1 est un liquide jaune
clair un peu huileux et d’odeur faible. Suivant
les conditions de l’expérience, l’isomérisation
se fait en donnant une quantité prépondé¬
rante de l’un ou de l’autre des deux isomères.
Les acides forts (acide sulfurique concentré)
donnent presque exclusivement de l’ionone P,
les acides dilués ou faibles (acide phosphorique)
donnent au contraire de l’ionone a presque pur.
Des procédés permettent la séparation des
deux ionones dans un mélange; l’un d’eux est
basé sur l’insolubilité du sel de sodium de la
combinaison hydrosulfonique de l’a-ionone en
présence du Chlorure de Sodium.
Néanmoins, on préfère pour obtenir les deux
variétés à l’état de pureté, partir des différents
citrals qui ont été découverts dans l’essence de
lemongrass et que l’on distingue principale¬
ment par leurs différents points d’ébullition.
Les caractères des deux composés sont
sensiblement les mêmes ; Ce sont tous deux
des liquides huileux ; l’a-ionone peut être ab¬
solument incolore à l’état de pureté alors que
la variété P est toujours jaunâtre. Leur odeur est
assez différente pour qu’on puisse les distinguer
et les reconnaître à l’odorat. L’a-ionone sent
la violette fraîche coupée, h p-ionone a une
odeur se rapprochant plutôt de la violette pas¬
sée, aussi est-elle moins estimée en parfumerie.
Le commerce les a livrées pendant longtemps
à l’état de dilution alcoolique à 10 et à 20 "/o
h des prix très élevés (i.yS le gramme) on les
trouve partout actuellement sous forme d’huile
essentielle absolue, dans des conditions beau¬
coup plus avantageuses.
On aurait pu croire qu’à cause de l’odeur ex¬
quise de violette de ce produit, une situation
désastreuse serait faite à l’industrie des fleurs
naturelles de violette, par suite de la décou¬
verte de Tiemann et Krllger. Il n’en a rien été
pourtant; cela tient à ce que l’écoulement de
l’ionone qui est employée pour renforcer le par¬
fum de la violette naturelle et qui se marie par¬
faitement à elle entraîne la vente de la violette
naturelle, ces deux produits se complétant mu¬
tuellement.
On a employé l’ionone comme base chimi¬
que de différents dérivés à odeur nouvelle,
comme le méthyle-ionone, lesiraldéines, etc.,
il y a tout lieu de croire qu’on obtiendra encore
à partir de cette cétone des produits organi¬
ques nouveaux qui apporteront de nouvelles
notes au parfumeur. L’usage des mélanges à
base d’ionone qui ont été lancés dans le com¬
merce comme succédannés d’essence de violette
(florentinol, violettol, etc.) se perd de plus en
plus et le préparateur s’est habitué progressi¬
vement à l’emploi des produits purs et à la
préparation personnelle de ses différentes com¬
binaisons d’essences pour la confection d’une
odeur de violette idéale.
D’après ce que nous venons de dire, il ré¬
sulte que le point de départ de l’obtention de
l’ionone est le curai. Il y a donc lieu de cher¬
cher a en obtenir de grandes quantités et à
bas prix.
Le Citral est un liquide bouillant à 230®
dans les conditions ordinaires et contenu en
proportions très variables (de 6 à 88 ®/o) dans
diverses essences notamment dans celles de
Lemongrass, de Backousia Citriodora, de Ci¬
tron et bien d’autres, nous ne citons que les
plus usuelles.
Le Citral de l’essence de Citron est trop coû¬
teux pour être utilisé à la fabrication de l’io-
LA PARFUMERIE MODERNE
none et on donne la préférence à celui qui est
retiré de l’essence de Lemongrass. Cette essence
est obtenue par distillation par la vapeur d'eau
de l’Andropogon Citratus.
Les Andropogons sont des plantes herba¬
cées (graminées) comprenant un grand nombre
de variétés encore mal connues. M. le D' Otto
Stapf les classe en un grand nombre d’espèces
notamment : l’A. Schoenantus L. ou i foin,
de Chameau i répandu dans toute l’Afrique
l’Afghanistan et le Pendjab, l’A. Iwarancusa
i. l’A. Nardus ou citronnelle de Ceylan, Java,
Malaoca, etc.,'l’A. Confortijlorus S. qui est
probablement la plante mère de la Citronnelle
quoique peu odoriférante, l’A. Flexuosus N.
qui donnne le Lemongrass de Malabar, l’A. Co-
loratus, l’A. Citratus D. C. qui produit la véri¬
table essence de Lemongrass et qui est cultivé
en grand dans toute la Malaisie, l’A. Mar¬
tini (Calamus aromaticus ^.) ou Palma rosa
dont les variétés donnent l’essence de Palma
rosa proprement dite et l’essence de Ginger-
grass. Enfin le Vetiver est également retiré
d'une espèce d’Andropogon.
La multiplicité de ces variétés et leurs pro¬
venances très difiérentes donnent lieu à des
confusions, compliquées encore par les teneurs
variables en constituants différents : les Citron¬
nelles et Palma rosa contenant une proportion
prépondérante de Géraniol, isomère du Citral
mais à odeur plutôt rosée et ne donnant pas
d’ionone, les Lemongrass au contraire con¬
tenant de 6o à 8o «/o de Citral pur. Une va¬
riété de Palma rosa de la Nouvelle Calédonie
contient cependant 43 ®/o de Citral et com¬
mence à être cultivée industriellement.
Le Citral à son tour à donné naissances des
controverses très vives. Il est avéré aujour¬
d’hui qu'il en existe au moins deux isomères
a et P caractérisés par leurs points d’ébullition
légèrement différents et leurs semi-carbazones
fusibles l’une à lôS» l’autre à 171».
C’est cette dualité de la matière première
qui provoque la double nature de l'ionone.
Certains chimistes affirment que l’essence de
Lemongrass, en vieillissant, se charge de la va¬
riété P au détriment de la variété o de telle
façon qu’il serait impossible d’obtenir avec un
Lemongrass de fraîche distillation des Violet¬
tes artificielles identiques à celles que donne
une essence depuis longtemps en magasin.
Ces faits expliqueraient, en partie, la diffi¬
culté que les fabricants éprouvent à livrer des
violettes artificielles de qualité très suivie.
Le grand débouché que l’industrie des Par¬
fums artificiels a ouvert aux essences d’Andro¬
pogon, autrefois limité à la fabrication des
savons, peut devenir un élément de prospérité
pour nos Colonies tropicales. L’Allemagne a
acclimaté différentes variétés au Cameroun,
l’administration française s’efforce d’implanter
les mêmes cultures en Indo-Chine, à Madagas-
Loin d’avoir nui à notre industrie nationale
de la culture des plantes à fleurs odorantes, en
l’espèce la Violette, la découverte de Tiemann
lui a donné un essor nouveau. Produire avec
beau bénéfice une matière première recherchée,
n’est-ce pas le but que doit se proposer tout
industriel intelligent î
Daniel Tombeck
Docteur ès-sciences.
Expert chimiste près les Tribunaux
de la Seine.
(suite) (i)
Les essences que nous venons d’étudier sont
soit des essences brutes telles qu’elles sont ob¬
tenues des plantes fraîches par la distillation
à la vapeur d’eau, soit des essences plus ou
moins rectifiées.
Les essences de menthe gagnent beaucoup
à être débarrassées des parties légères et des
goudrons qu’elles contiennent et la plus grande
consommation est évidemment d’huile essen¬
tielle triple rectification.
Les procédés ordinaires de rectification sont
imparfaits : l’essence entraînée par la vapeur
d’eau fractionne insuffisamment, et il est
malaisé de mettre de côté des parties de tête
assez privées de menthol pour faire éco¬
nomiquement une rectification sérieuse.
Les goudrons ou résines de queue distillent éga¬
lement pendant une opération trop rapidement
conduite et il faut procéder à plusieurs dis¬
tillations successives pour diminuer la pro¬
portion de ces corps résineux qui est très
importante dans toutes les essences du com-
LA PARFUMERIE MODERNE
115
merce. Seules, les menthes du Japon parais¬
sent bien travaillées à cet égard, mais il faut
voir dans cette correction non pas un procédé
plus perfectionné, mais une nécessité causée
par la fabrication de l’essence cristallisée. Les
essences du commerce ont déjà été appauvries
en menthol par réfrigération et cette opération
n’est aisée que si la proportion de goudron est
suffisamment réduite.
Les essences de Revel « triple rectification »
correspondent presque exactement à des es¬
sences déterpénées par leurs caractéristiques et
leur solubilité. Il faut croire que les exploita¬
tions nouvelles disposent d’appareils modernes
donnant de meilleurs résultats que les appareils
anciens qui sont installés depuis de longues
années dans les régions qui fabriquent des
essences. Nul doute que les exigences des
consommateurs ne forcent graduellement les
fabricants à se munir d’alambics perfectionnés,
afin de livrer des essences suffisamment so¬
lubles dans l’alcool dilué.
L’insolubilité est, en effet, une des caracté¬
ristiques des essences de menthe ordinaires :
un alcoolat contenant 20 gr. d’essence de
menthe par litre ne peut être limpide que si
l’alcool utilisé contient 80 “/oau moins d’alcool
pur. Cet inconvénient est dû à la présence si¬
multanée des terpèiies, hydrocarbures légers
non oxygénés presque insolubles et des gou¬
drons-résines dont nous venons de parler. Les
essences déterpénées, débarrassées de tous ces
éléments sans valeur, présentent des carac¬
tères différents des essences ordinaires et ac¬
quièrent des propriétés particulières tant au
point de vue pratique qu’au point de vue de
leur action physiologique.
Abel Lapin (Dissertation Jurjew, i8g3), en
faisant ses études sur la pharmacologie des
camphres et des huiles essentielles sous la
direction de Kobert, a fait des essais compa¬
ratifs de l’action du menthol, de l’essence de
menthe ordinaire et de l’essence déterpénée
sur le système nerveux et l’appareil circulatoire-
D’après lui, l’action excitante de la menthe
ordinaire est duc aux terpènes et est commune
à toutes les essences contenant des hydrocar¬
bures C” H*® ; l’essence sans terpènes se con¬
duit beaucoup plus comme calmant. Cette action
ne peut être attribuée au menthol, qui est un sti¬
mulant du système nerveux, mais plutôt aux
autres constituants qui l’accompagnent.
Pour la menthe comme pour les autres es¬
sences, au point de vue purement aromatique
comme au point de vue physiologique, un
constituant isolé, le menthol par exemple, ne
peut remplacer l’essence déterpénée. Il est
évident, en outre, que tous les terpènes de
même constitution chimique ont un effet
analogue sur le corps humain et que l’action
caractéristique d’une essence ne peut être
étudiée que sur un produit absolument purifié
et débarrassé des corps communs à toutes
les huiles essentielles et qui sont un élément
constant d’erreur.
Au point de vue pratique, les propriétés ac¬
quises par les essences du fait de leur déter-
pênalion sont : la facile solubilité dans l’alcool
dilué, qui permet la fabrication de solutions
très aromatiques dans des liquides faiblement
alcooliques et même dans l’eau ainsi que de sucres
cuits ne troublant pas parl’aciion de l’humidité
sur les terpènes (formation d’hydrates de ter-
pines) ; la concentration, qui permet des éco¬
nomies marquées sur les frais de transport,
douane, emballages, etc. Enfin, leur arôme est
supérieur à celui des essences les plus rec¬
tifiées ; les essences japonaises, par exemple,
peuvent être employées dans beaucoup de
cas où les essences américaines ordinaires sont
à peine suffisantes; les menthes américaines
sans terpènes équivalent les menthes anglaises,
et les menthes françaises purifiées par ce pro¬
cédé sont absolument parfaites, la saveur brû¬
lante des terpènes ayant disparu.
Voici les caractères de quelques essences
déterpénées que l'on peut opposer aux cons¬
tantes des essences simples que nous avons
données d’autre part :
Ëircnce üélrrp<n<c de Uenlt
Poids spécifique..
Rotation optique.
Acétate de mentol
Menthol total.
Solubilité alcool..
0,9066/0,908 0,9068
— 28 /- 3 o ,5 —24
7.85 */o
... 62,53
5o» 19 vol.
60» 5 à 10
On distillle jusqu’à n
ij’wol
I.e reste de.218 à 233"
On constate l’extraordinaire homogénéité de
ces essences. Les mêmes indications sont, à
peu de chose près, applicables aux essences
déterpénées d’autres origines.
Les essences de menthe françaises déter¬
pénées présentent quelques différences selon
leur origine :
Menthe de Grasse Menthe de Vanclase
Poids spécifique.. 0,917/922 0,910
Rotation optique.. —20/22 —14,5
Ether de menthol. 23,93 »/» 8,46 ”/o
Menthol total. 7t.96 “A 69,6 "/<.
L’essence de Vaucluse se rapproche nette¬
ment de l’essence anglaise ; la menthe de
Grasse reste unique et ne peut être assimilée
à aucune autre essence du commerce; elle est
un peu moins soluble à cause de sa haute te-
n eur en éther.
hA PARFUMERIE MODERNE
La comparaison des essences déterpénées
américaine et italienne est également curieuse :
Menthe amcricainc Menthe italienne
Poids spécifique.. 0,914 0,914
Rotation optique.. —19,80 —26,29
Ethers de menthol. 12,470/0 5,3o ®/o
Mentol libre. 52,43 0/0 55,86 ojo
Menthol total. 62,530/0 60,040/0
Les terpènes de menthe accusent en général
une densité très faible :
Terpènes de menthe italienne, densité ;
0,862; rotation optique : —12,75.
Terpènes de menthe française, densité :
0,874; rotation optique : —25,47.
Les terpènes d’essence menthe crépue de
Thuringe sont encore plus légères (o,8368) et
polarisent également à gauche (—24,51), alors
que l’essence déterpénée de menthe crépue
(poids spécique, 0,9576) polarise à droite :
+i3,7.
De toutes les indications que nous venons de
donner, il résulte que la fabrication courante
des essences de menthe peut être sensiblement
perfectionnée, surtout en ce qui concerne les
essences destinées à l’alimentation.
La tendance très marquée actuellement
d’exiger des fabricants des essences au moins
triplement rectifiées démontre abondamment
que les essences les plus pures seront de plus
en plus recherchées par les connaisseurs et
que d’ici peu de temps la fabrication des
essences sans terpènes sera générale, au grand
profit de la confiserie, de la liquoristerie, etc.
R. Gattefossé.
Ingénicnr-Chimiste
Nous devons ajouter à l'étude de r.otrc col¬
laborateur les notes suivantes sur les essences peu
connues et peu employées de Menthe de Chine et
de M. de Java.
La menthe distillée en Chine serait, selon M.
Bauer, la Mentha aquatica L, en chinois Loeng
noo poho. M. de Loos lui donne pour origine,
mais à tort, selon M. Greshoff, le Peperomia java-
nica. Le Bulletin de Buitenzorg donne les indica¬
tions suivantes sur cette essence dite Poco Olie :
d 26" o,goQ aD 26“ — 42,20
Le rendement de l’herbe sèche serait de 1 «/»
La Mentha Arvensis, var. Javanica donne, d 26”
0,^3 aD — 10,18.
Essence de Menthe poivrée de Java. — Cette
essence (d 0,974) contient environ 45 »/o de men¬
thol total, mais son odeur diffère totalement des
essences connues et ne pourrait être employée
pour les mêmes usages. N. D. L. R.
SUR L’INDUSTRIALISATION DE LA GENTIANE
La Parjumerie Moderne a publié, récem¬
ment, une intéressante étude de notre ami,
M. G. Charrière, ingénieur-agronome, sur la
gentiane et ses utilisations en droguerie, phar¬
macie et liquoristerie (i).
Qu’il nous soit permis d'ajouter quelques
renseignements complémentaires de nature à
intéresser les industriels qui pourraient tirer
partie de cette plante comme le font, depuis
quelques années, les distillateurs-liquoristes
de la région du Plateau Central.
Nous possédions déjà des données assez
complètes sur le commerce de la gentiane et
l’industrie à laquelle elle donne lieu dans la
Haute-Loire, notamment, lorsque nous avons
eu connaissaissance d’une note publiée sur ce
même sujet, dans le Journal d’agriculture pra¬
tique, par M. Pélissier,professeur d’agriculture
à Yssingeaux. La coordination des notes de
cet auteur, avec celles de M. G. Charrière et
les nôtres, permettra donc de donner à l’étude
de cette question toute l’ampleur et tout l’in¬
térêt qu’elle doit avoir, eu égard au nouveau
et important débouché que la gentiane peut
trouver dans la fabrication des apéritifs hygié¬
niques.
Les racines fraîches de gentiane récoltées
(i) Voir le numéro 6 de juin 1909.
dans les régions montagneuses du Massif Cen¬
tral, notamment dans celles du Meygal et du
Mézenc, sont vendues sur les marchés de S'e-
Eulalie — pays bien connu de longue date
pour son marché aux violettes du Mézenc — et
à Yssingeaux. C’est là que les courtiers locaux
qui approvisionnent les drogueries de Lyon
et des villes du Sud-Est viennent faire leurs
achats. La racine fraîche de gentiane est payée
autour de 8 à 10 francs les loo kilogs. Malgré
la profusion de la végétation spontanée, les
cours de la gentiane sèche commerciale subis¬
sent de grandes variations. D’après M. Pélis¬
sier,les cours oscillent entre 55 francs,75 francs
et même 80 francs les 100 kilogs. L’impor¬
tance de la récolte ne paraît donc pas suivre
exactement les besoins de la consommation.
Pour concilier les exigences de l’offre et de la
demande, on a entrepris la culture de la gen¬
tiane dans la Haute-Loire et on a déjà obtenu
des résultats satisfaisants. Les meilleures qua¬
lités de racines sont produites à des altitudes
supérieures à 5oo mètres. On peut obtenir,
selon les années et les soins donnés à la cul¬
ture, de 12.000 à 20.000 kilogs de racines
fraîches à l’hectare, et même aux cours très
réduits de 5 fr. les 100 kilogs, la culture appa¬
raît comme tiès rémunératrice.
Au point de vue industriel la gentiane pré'
PiiOTOTvpiE Baise 4 Goettagxt _
LA PARFUMERIE MODERNE
sente un réel intérêt. La première analyse de
racine de gentiane fut faite par Henri et Ca-
venton ; ils trouvèrent une glu,une huile essen¬
tielle, une huile fine, une matière amère solu¬
ble dans l’alcool (la gentianin ou gentianine),
de la gomme, une matière sucrée et quelques
sels. La gentianine a été dédoublée en genti-
sine et en deux éléments cristallisables : lagen-
tiopicrine (amer de gentiane) et l’acide gentia-
nique, gentisique ou gentisine. Le gentiopicrin
est un glucosite, contenant le gentiogénin
comme principe immédiat. L’acide gentianique
n’est autre que l’acide oxysalicylique (CyH^O^).
Le gentisine est un phénol-éther cristallisé
(CHH'OO^) qui, par l’action de la potasse,donne
de la phloroglucine et de l’acide gentianique.
La matière sucrée, appelée gentianose, est
contenue dans la racine, dans la proportion de
12 à i 5 o/o. Elle est fermentescible et donne
le vin et l’eau-de-vie de gentiane. Les rhizomes
ou racines offrent aux industries des produits
chimiques une matière première fort intéres-
La gentisine cristallisée se vend lo francs le
gramme; l’extrait de gentianine, o fr. o 5 ; la
phloroglucine, o fr. 70.Le séchage des racines
s’opère habituellement dans les drogueries.
D’après M. Pélissier, on obtient de i.ooo kil.
de racines, aSo kilogs de matière sèche com¬
merciale; la substance perd donc les trois quarts
de son poids. On pratique le séchage dans des
étuves ou de petites touraiiles, où les racines,
découpées en menus fragments, subissent,pen¬
dant trois ou quatre heures, l’action d’une tem¬
pérature de 5 o à 55 degrés. Lorsque ces frag¬
ments résonnent comme des noisettes, l’opéra
tion est terminée. On livre les fragments à la
pharmacie, à des prix variant de 55 à 80 francs
les 100 kilogs, selon les années. Dans la ré¬
gion du Plateau Central, dit M. Pélissier, la
clientèle des cafés et buvettes demande de plus
en plus les apéritifs à base de gentiane, de pré¬
férence aux vermouths,absinthes et similaires.
Les distillateurs-liquoristes de cette région en
écoulent chaque année d’importantes quan¬
tités. La préparation de ces apéritifs de con¬
sommation courante a fait l’objet de marques
spéciales de la part des maisons concurrentes.
Elle a pour base l’usage de la teinture alcooli¬
que de gentiane obtenue par macération de
loo grammes de racines sèches dans 5 oo gram¬
mes d’alcool à 60 degrés pendant dix jours,
après quoi on exprime et on filtre.
Cette teinture est introduite dans des pro¬
portions variables, généralement voisines de
i/io, dans des vins ordinaires ou généreux,
blancs ou rouges, alcoolisés ou sucrés, pour
constituer les différentes liqueurs réclaméespar
les consommateurs. On fait aussi, avec la gen¬
tiane, des quinquinas apéritifs à bon marché,
dont l’usage s’est répandu dans la région du
Plateau Central ; mais elle est, pour ces apé¬
ritifs, l’agent d’une falsification courante.
En mélange avec l’aloès du Cap, la rhubarbe,
la zédoaire, le safran, l’agaric blanc et la thé¬
riaque, elle sert à la fabrication de l’élixir de
longue vie. La thériaque elle-même, très em¬
ployée en médecine autrefois, comprenait la
racine de gentiane parmi ses nombreux clé¬
ments. Dansles Vosges et en Suisse,on prépare
une eau-de-vie de gentiane qui est très réputée
pour ses propriétés apéritives et réconfortantes.
On l'obtient par la fermentation du gentianose.
Les morceaux de racines sont mis à digérer
dans une petite quantité d'eau puis abandonnés
à la fermentation alcoolique dans un local à
température convenable.
Après la fermentation, on soumet le tout à
la distillation. Pour activer cette fermentation
lorsqu’elle est trop lente, on conseille d’ense¬
mencer le liquide à l’aide de levures sélection¬
nées, comme l’indique M. Charrière, et d’ajou¬
ter quelques principes nutritifs à l’usage de ces
ferments ; par exemple, et suivant les données
de M. Pélissier,! gramme par litre de chacune
des substances suivantes ; maltopeptone, bi-
tartrate de potasse et phosphate d’ammoniaque.
La fabrication serait ainsi notablement amé¬
liorée et susceptible de se développer si les
débouchés devenaient importants. Elle pourrait
se substituer à la préparation des apéritifs in¬
diqués plus haut, sans le secours de boissons
alcooliques étrangères. Il suffirait d’abaisser le
titre des eaux-de-vie produites et de les addi¬
tionner d’une certaine quantité de sirop de
En somme, l’industrialisation de la gentiane
est appelée à un bel avenir, dans la région du
Plateau Central comme dans les Alpes, la
Côte-d'Or, les Vosges et les Pyrénées, partout
où la gentiane croît à l’état spontané et où sa
culture est économiquement possible.
Henri Blin.
118
LA PARFUMERIE MODERNE
Le Dr Battandier, de Viriville (Isère), a fait
de très intéressants essais sur Vetnbaiimement
au moyen de l’essence de Lavande.
On sait que cette essence partage avec l’Eu¬
calyptus, l’Aspic, la Cannelle, des propriétés
antiseptiques et conservatrices très puissantes
qui atteignent et dépassent même celles de
l’Acide phénique et de ses dérivés. Une so¬
lution à 5 o/o stérilise entièrement les com¬
posés organiques avec lesquels on la met en
contact.il faut environ 12 minutes pour dé¬
truire les bacilles typhiques.
Rénovant les méthodes égyptiennes, le
Dr Battandier arrive à conserver les cadavres
par injection intraveineuse. Cette méthode est
évidemment toute indiquée aux parfumeurs !
11 y a là une démonstration frappante de la
valeur microbicide de la Lavande, les ferments
putrides étant les plus difficiles à détruire.
Souhaitons que, selon le désir de notre
collaborateur J. Piot, l’Administrateur du Mé¬
tropolitain l’emploie dans ses souterrains peu
aérés au lieu et place de l’essence de Mirbane,
succédané d’acide prussique !
Nous avons déjà signalé quelques falsifica¬
tions de l’essence de Lavande par les acides
gras, qui augmentent son indice de saponifica¬
tion et se traduisent par une augmentation
de son titre d’éther.
On emploie également les Ethers acétiques
de la glycérine, très bon marché, et dont une
toute petite proportion augmente très sensible¬
ment la teneur en éthers calculés en Acétate
de linalyl. L’Acétate de terpényl, dérivé du
Terpinéol, est également à un prix suffisam¬
ment bas pour tenter le sophisticateur. Ces
deux additions se traduisent par une augmen¬
tation de la densité et de la solubilité de l’es¬
sence.
Le mélange d’Acétate de linalyl obtenu du
linalol du bois de Rose ou de l’Aspic serait
moins préjudiciable à la qualité, mais la diffé¬
rence de prix est plutôt en laveur de la La¬
vande, même aux cours actuels et peu avan¬
tageux, par conséquent. Ces deux parfums de
synthèse peuvent cependant rendre des services
en cas de pénurie complète d’essence de
Lavande, et leur fabrication très étendue est
un obstacle à une trop forte hausse de l'essence
L’essence de Lavande gagne à être entière¬
ment rectifiée ; elle contient, en effet, des
résines, surtout dans le cas de distillation
poussée à fond par la vapeur, des goudrons si
elle a reçu un coup de feu (distillation à feu
nu) et des terpènes. Les terpènes éliminés ont
une densité de 0,826 à 835, les parties oxygé¬
nées ont au contraire une densité de 0,8977 ^
900. Volumes égaux de cette essence déterpé-
née et d’alcool 70° donnent une solution claire:
elle est en outre soluble dans la glycérine dans
la proportion de 3,2 pour i.ooo. Une solution
diluée : alcool, glycérine, essence de Lavande
sans terpènes se dissout dans l’eau sans trou¬
bler.
Ch. Pacaut.
Glycyrrbisipe (C41 h„ o,»)
La Glycyrrhizine, extraite du bois de réglisse,
est employée comme édulcorant et colorant
dans un certain nombre de dentifrices, liqueurs,
boissons hygiéniques, etc.
Pour obtenir de la Glycyrrhizine chimique¬
ment pure, on laisse macérer le bois de réglisse
pendant plusieurs jours dans de l’eau froide.
Après décantation le soluté est chauffé pour
obtenir la coagulation de l’albumine. On filtre
net acidifie avec de l’acide sulfurique étendu.
LA PARFUMERIE MODERNE - H9
^près 12 heures de repos on obtient la Glycyr-
rhizine brute. Pour la purifier, on la dissout
dansunexcès d’ammoniaque, onprécipite l’acide
sulfurique par la baryte que l’on élimine par le
carbonate d’ammoniaque.
[^e résidu: Glycyrrhizine ammoniacale brute,
est cristallisé dans l’acide acétique jusqu’à
ce que sa dissolution dans l’acide sulfurique
soit incolore.
«è
L’YIang-Ylang
dans les colonies françaises
I^’Ile de la Réunion produit actuellement
plus de 3oo kgs d'essence valant en moyenne
5oo francs le kg. Elle produit également 3o à
35.000 kgs d’essence de Géranium et 120 kg.
d’essence de Vetyver.
Des essais de culture du « Cananga odo-
rata »i ou ylang-ylang, ont été faits avec succès
au Tonkin et en Cochinchine dans la province
de Bien-Hoa. Suivant la communication du
consul général américain Hayns, une surface
Je deux acres plantée de 3oo arbres aurait
donné 3.5oo kgs de fleurs qui auraient
produit 17 kil. 5oo d’essence. Un tel rende-
uient serait fort rémunérateur et il est douteux
que l’essence obtenue soit d’une qualité
parfaite. Néanmoins cet essai est fort intéres¬
sant et il faut souhaiter que des tentatives
analogues soient faites dans tous nos jardins
d’essais coloniaux. Les Américains font tout
leur possible pour acclimaterdans leurs stations
agricoles nos plantes à essences. Nous ne de¬
vons pas nous laisser distancer sur ce terrain.
Les plantes aromatiques à Madagascar
M.Augagneur, gouverneur de Madagascar, a
donné un grand essor aux essais agricoles
dans la Grande lie. Indépendamment des es¬
sais de culture des Caféiers, Caoutchoucs, etc.
M. Carie a entrepris ces temps derniers à l’Ivo-
loina des plantations d’Ylang, Muscadiers, Can-
neliers, etc. Il faut espérer qu’on pourra accli¬
mater un certain nombre de plantes aromati¬
ques intéressant notre industrie et qui s’ajou¬
teront à l’exportation déjà importante des bois
odorants qui abondent dans les forêts de Ma¬
dagascar (Santal, etc.).
4 «
Les Syndicats Agricoles au Japon
Il paraît évident qu’en dehors de la supério¬
rité manifeste due au bon marché de la main-
d’œuvre, les succès commerciaux des Japonais
sont surtout dûs à leur esprit d’entente, tant
pour l’achat que pour la vente. On compte
4.344 groupements coopératifs qui facilitent à
leurs adhérents la vente de leurs produits et
l’achat des matières premières et outillage.
L’industrie du Thé, de la Menthe, du Camphre
comptent de nombreuses organisations. No¬
tons en passant que la seule culture et l’ex¬
ploitation des jardins de Thé dont nous avons
publié, le mois dernier des photographies né¬
cessitent les soins de 890.000 ménages qui, à
la dernière récolte ont livré plus de 27 millions
de kilogs de l’odorante feuille.
INFORMATIONS
Exposition florale, horticole
et industrielle d’Antibes
Une exposition générale des produits de
l'horticulture florale et maraîchère, de l’agri¬
culture et de l’industrie agricole aura lieu
à Antibes, les 3i mars, ler, 2, 3 avril 1910.
Tous les horticulteurs et agriculteurs profes¬
sionnels et amateurs et les constructeurs d’ou¬
tils de jardinage ou d’objets se rapportant à la
décoration des jardins, d’instruments et ma¬
chines apicoles, sans distinction de résidence,
sont invités à y assister.
Il n’est fait d’exception que pour l’expo¬
sition des vins et eaux-de-vie, des huiles,
eaux de fleur d’oranger, miels et autres pro¬
duits agricoles, qui est réservée au départe-
,„ent des Alpes-Maritimes et départements li-
rtiitrophes.
Les récompenses consisteront en objets d’art,
grands diplômes d’honneur, diplômes d’hon¬
neur, médailles d’or, grandes médailles d’ar¬
gent, médailles de bronze et mentions ho¬
norables.
La distribution solennelle des récompenses
aura lieu le 3 avril 1910.
Afin de simplifier l’organisation de l’Expo¬
sition et de la rendre la plus artistique possi¬
ble, il n’est pas prévu de concours, chaque
exposant pouvant grouper les plantes à son
gré, dans les limites assignées par la Commis¬
sion d’organisation ; de plus, le nom de l’ex¬
posant sera apposé sur son lot avant le passage
du jury.
Les demandes d’admission doivent parvenir
avant le i®r mars 1910, à Monsieur Jules Grec,
directeur de la n Petite Revue du Littoral », à
Antibes (Alpes-Maritimes).
120
LAIPARFUMERIE MODERNE
%
CHIMIE PRATIQEE
Essai de l’Essence de Girofle
1“ Dissolvez deux gouttes de l’essence dans
cinq centimètres cubes d’alcool goo et ajoutez
une goutte de perchlorure de fer, le mélange
devra se colorer en vert émeraude;
2» Agiter l’essence avec son volume d’ammo¬
niaque officinal il devra se former une masse
demi solide jaunâtre cristallisée ;
3® Agiter 5 gouttes d’essence avec lo c.c, d’eau
de chaux, il devra se produire un précipité
floconneux jaunâtre s’attachant en partie aux
parois du vase ;
4« Agiter i cent, cube de l’essenc avec 20 cent,
cubes d’eau distillée, filtrez sur un filtre mouillé,
ajoutez au liquide filtré une goutte de perchlo¬
rure de fer, le liquide devra prendre une teinte
gris verdâtre et non bleue ou violette (phénol);
5® Mélangez 4 c.c.d’alcool gS® et 2 c.c. d’eau
ajoutez 3 c.c. de l’essence, vous devez obtenir
une solution limpide (pétrole, essence de téré¬
benthine).
Dosage de l’eugenol. Dans un ballon à dosage
d’alcool cinnaniique, introduisezsuccessivement
10c.c.d’essence, 100 c.c.de potasse acqueuse à
5 ®/o. Agitez cinq minutes et laissez reposer.
Après séparation complète, ajouter assez de
lessive pour que- la séparation des surfaces
affleure le zéro de l’échelle. Le volume du
liquide supérieur ne devra pas dépasser 2 c.c.
ce qui indique 80 ®/o d’eugénol.
Essai de l'Essence de Thym
Le dosage de l’eugénol est basé sur la solu¬
bilité des phénols dans les lessives alcalines.
Le thymol-carvacrol, phénol de l’essence de
thym est soluble dans les mêmes conditions.
On peut employer le même procédé en tenant
compte que la proportion minimum de phénols
solubles doit être pour cette dernière essence
de 20 ®/o.
La méthode simple que nous donnons ci-
dessous peut s’appliquer également au girofle
(limite inférieure 80 ®/ode phénols solubles);
Versez dans un tube gradué 10 c.c. de lessive
de soude et 20 c.c. d’eau distillée, ajoutez cinq
centimètres cubes d’essence de thym, agitez;
par le repos, la partie insoluble se sépare et son
volume ne doit pas être supérieur à 4 c.c. ce
qui indique environ 20 0/0 de phénols.
Floriane.
LES ESSENCES NOUVELLES
Esstncc de feuilles de Noisetier
L’essence de Noisetier (feuilles) fut fabriquée
par Haensel pour la première fois. En distillant
les feuilles de noisetier (Corylus avellana), ap¬
partenant à la famille des cupulifères, on obtint
0,0425 «/„ d’un essence brun-clair de réaction
acide, d’odeur très forte et persistante. Après
refroidissement l’essence devient trouble, chauf¬
fée jusqu’à 3o“ transparente.
Poids spécifique à 25“. 0,844
Indice d’acidité... (i0,4
Indice de saponification.
Indiced’éthers après acétylation
L’essence contient donc des
considérables d’acides et d’alcools libres.
6 gr. de l’essence furent ensuite saponifiées
avec de la lessive de potasse alcoolique. De la
manière accoutumée on obtint 1,08 = 18
d’un acide brun, fusible après recristallisation
dans l'éther de pétrole et l’alcool dilué à 60 —
6:“ (acide palmitique).
L’essence saponifiée distilla sous la pression
atmosphérique entre 170“ et 2g5". Les derniè¬
res parties solidifiées dans le tube furent cris¬
tallisées dans l’alcool bouillant. Par leur indif¬
férence en rapport aux agents chimiques les
aiguilles résultantes, fondantes vers 4g — 5o“
furent reconnues comme étant de la paraffine.
Heinrich Haensel.
85
158
quantités
ITOS G-Î1JLYXJE.E)S
Coffrets japonais. — Le Japon exporte dan
l'Europe entière des coffrets originaux laqués e
décorés du plus charmant effet. L’art décorât)
Japonais s’exerce avec verve dans l’ornementatio
de ces petits coffres qui sont employés pou
l’empaquetage luxueux des savons, extraits, gants
mouchoirs, bonbons, etc.
Tanaisie. — Cette plante, comme l’indique soi
noni {athanasie), était réputée dans l’antiquité pou
conférer l’immortalité. On l’emploie de nos jour
en infusion comme emménagogue, ou contre le
vers intestinaux. On la nomme dans quelques ré
gions Sent-bon, Chartreuse et on en prépare un
vulnéraire. La Tanaisie est une dicotyleMone de la
famille des composés. Son essence contient prin¬
cipalement de la ThuVone (Tanacétone), comme
l’essence d’Absinthe. Elle renferme, en outre de
son huile essentielle, un colorant jaune et un prin¬
cipe amer qui la font employer dans le nord dans
la préparation de la bière ordinaire comme succé¬
dané du houblon.
Le Gérant ; Gattefossé.
lmp. P. Legendre & Cf, 14. r. Bellecordlère. Lyon.
LA PARFUMERIE MODERNE
121
nAISSlBiiGl
I^EVEL (Haute-Garonne)
yjX)()L 11 ■XJC-JLX„~3nL-jL;u.\.,
E)ïi préparation :
FOBiLAl fll-MÉMOlBE
DELA _
PARFUMERIE MODERNE
(3- Edi tion - 35 - mille)
INDISPENSABLE i toüs les préparateurs de Parfu¬
merie, Distillerie, Pharmacie. Connserte, etc.
Bésume clairement toutes les connaissances
usuelles nécessaires au praticien :
Caractères des plantes à essences, récoltes, différentes
méthodes de distillation, appareils, rectidcation, carac¬
tères des essences,anaiyses succinctes et complètes des
essences, parfums artWciels et matières premières
/réactifs, liqueurs titrées, etci.
Tables de solubilité des essences et parfums dans les
différents dissolvants.
Denstmétrle (acides tantriques, citriques, sucres,
glycérines, lessives, etc.
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EN SOUSCRIP-TION
nrx yx xx xx yxyy
LÿtBORATOIRE P’ANAtLVSCS
P. Pommier
Chimiste-Expert
Docteur de l'Université de Berne
J ncicn Lleve et Préparateur de M. Nœlting, Directeur de l’Ecolede Chimie do Mulhouse
ANALYSES DE TOUTE NATURE
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LAQUES DU JAPON
Pour la ParîBinerie, Conliserie, Mercerie, Inveautés
COFFRETS, ÉTUIS, BOITES POUPRE, GJVHTS, fV BIJOUX, efc.
T.
7579 Nc^scM Macbî YOKOï;AMA ()apapi
CDRIOSITÉS, IVOIRES. AR MES. ANTIQDITËS, PORCELAINES, EVENTA'LS
Sole Agent for the Far East to GATTEFOSSÉ et Fils
122
LA PARFUMERIE MODERNE
^ RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
Vaselines naturelles
Vaselines factices
Les vaselines naturelles sont des corps gras visqueux
d’un point de fusion variant entre 26 et 38° centigrades.
Elles sont obtenues par la décoloration des huiles lourdes
de Pétrole à haut point d’ébullition (huiles employées
actuellement pour les cylindres d’automobiles à haute
température) ou de produits analogues.
Une véritable vaseline chimiquement pure est trans¬
lucide, excessivement filante; prise à la spatule dans un
récipient de grande capacité elle donne des filaments
comparables à ceux de la glucose ou de la lanoline. Son
point de fusion dépasse rarement 220. Chauffée à aSo»
elle n’émet pas de vapeurs.
La vaseline officinale chimiquement pure est addition¬
née comme l’indique le Codex de 2 à 5 °jo de paraffine
pour augmenter sa consistance et son point de fusion.
Elle est plus « courte » c’est à dire moins filante, elle
présente le grain caractéristique des cristaux de paraf¬
fine, est moins transparente que la vaseline 100 0/0 et
émet comme la paraffine des vapeurs à odeur de pétrole.
Généralement et, pour en rendre la blancheur plus
grande, elle est additionnée d’huile de vaseline blanche,
l’abaissement du point de fusion étant compensé par une
addition proportionnelle de paraffine. Cette addition ne
diminue que son point de distillation qui est ramené de
360/4450 à 250/4450 et ne change en rien ses qualités
thérapeutiques ou officinales. Sa densité est comprise
entre 880 et SgS et n’atteint jamais la limite inférieure
de 835 indiquée par le codex. Elle se dissout naturelle¬
ment dans les autres dérivés pétrolifères, de densité et
de points d’ébullitions variables, elle est soluble dans le
chloroforme, le sulfure de carbone, la benzine, les éthers
éthyliques, éthylacétiques, amylacétiques, etc..., inso¬
luble dans les alcools, l’acide acétique, la glycérine et
l’eau. En bonne qualité blanche, elle est inattaquable à
l’acide sulfurique, les qualités jaunes, pailles et rouges
se colorent plus ou moins rapidement dans cet acide
concentré par l’oxydation et la combustion des goudrons
et de la fluorescine non éliminés. Comme la paraffine
(para affinum, sans affinité) elle est indifférente aux
réactifs courants.
La falsification (?)par la cérésine ne peut êfre décellée
à cause de l’identité chimique et physique de la cérésine
av^ la paraffine (la seule différence est dans la non
cristallisation de la cérésine). La cérésine étant d’ailleurs
d’un prix élevé et de qualité supérieure à tous points de
vue à la paraffine, ce serait de la part du fabricant une
falsification contraire à ses intérêts que l’addition-de ce
corps dont nous donnons plus loin les caractères.
Les matières grasses d’origine végétale (cocoses, huiles
de coton, etc.), sont facilement reconnues par saponifi¬
cation, leur addition est d’ailleurs généralement sans
aucun intérêt, sauf en ce qui concerne les vaselines arti.
ficielles.
La coloration obtenue par addition d’acide sulfurique
et l’élévation de température consécutive à la combustion
observée est le fait des ihatières résineuses ou bitumeu-
ses (mazout) d’origine schisteuses, mais non pas de la
cérésine qui est absolument iiierte à l’état de pureté.
Le Codex admet les vaselines artificielles fabriquées ■ " v
par mélange d’huile de vaseline et de paraffine et répon- -
dant aux essais ci-dessus indiqués.
Disons de suite que lafabrication d’une vaseline simili
correspondant aux désirs de la clientèle est matérielle-
ment impossible par le seul emploi de la paraffine et de
l’huile de vaseline. Il est absolument nécessaire d’em¬
ployer de la cérésine pour obtenir un corps suffisant et
l’onctuosité désirée. Un excès de paraffine se manifeste
par une cristallisation de la pâte, l’emploi de cérésine
pure (ozokérite raffinée) donne au contraire une pâte
absolument comparable à de l’axonge de première qualité
et passé à la barrate.
On peut préparer une très belle vaseline avec les pro¬
portions suivantes : ,
Huile de vaseline 80 parties.
Ozokérite raffinée 20 parties.
Mélanger à chaud, couler au moment ou le liquide
prend un aspect légèrement laiteux, . ;
Une seconde qualité sera obtenue avec les mêmes '
proportions de produits mais en employant une qualité ■ ' - '
secondaire de cér ésine (mélangée de paraffine) il faudra v,
augmenter la proportion de corps dur pour augmenter le
point de fusion.
■è * «
Cosmétique f
Le cosmétique est, en fait, une vaseline à haut point
de fusion. Nous parlons bien entendu du cosmétique
moderne inaltérable et sans odeur qui a remplacé l’an¬
cienne préparation aux corps animaux (suif, saindoux,
etc.), comme la vaseline a remplacé dans l’officine
l’axonge. ' 1
Pour l’obtenir on peut utiliser la formule donnée par
le formulaire de la P. M. :
Paraffine. 1 partie ;
Cérésine . 2 parties ; i'
Vaseline .100 «/o. 2 parties. <i
Ou plus simplement :
Vaseline mélangée ou non. 2parties; J
Cérésine mélangée ou non. 2 parties. '-5
, La beauté du résultat dépendra de la valeur des ma- vf
tières premières.
Le point de fusion, la dureté, l’onctuosité pourront être ' "
changés par augmentation ou diminution du corps dur '‘J’
ou du corps gras;
De tels cosmétiques se conservent indéfiniment sans .
prendre aucune arrière odeur et se parfument avec un
Iminimum d’huile essentielle, ils se moulent etse démou- Ü'
-ent avec la plus grande facilité.
LA PARFUMERIE MODERNE
123
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I breiiei eoDtreficoDi.
I La Litre : 8 Fr.
124
LA PARFUMERIE MODERNE
République Ar^eptipc
Décision douanière. — Savon de Marseille ordinaire
blanc ayant l’aspect du savon de coco. C’est par erreur-
que les agents des douanes ont voulu assimiler cet ar¬
ticle au savon de coco. Il n’est tenu qu au payement
d’un droit de piastre o.yS par kilo, (o fr. 25). s’il ne
résulte pas de son analyse qu’une quantité quelconque
d’huile de coco est entrée dans sa fabrication.
4 <4
Norvège
Le sirop de ménage, même renfermant 70 “/ode sucre,
entre en franchise.
<4 «fe
Huiles volatiles ou essences de roses. 3.000
De géranium rosat. 1.000
Toutes autres. 100
Essence de térébenthine. 24
Parfumeries :
Savons autres que transparents. 12
Savons transparents. 60
Autres alcooliques (à l’hecto d’alcool
pur). 100 ■
Non alcooliques (0/0 kilog.). i5
Savons autres que de parfumerie. 6
Amidon. ' 22
80
6
t8
Parfuiperic
Tarif des Douanes et Expéditions par Postaux
Nous indiquons ci-dessous, en renseignements concis:
10 Les droits de douane applicables à l’entrée en
France aux principaux produits de parfumerie, selon les
provenances.
2“ Les droits de douane applicables à l’Etranger aux
produits de parfumerie de provenance française.
3» Les frais d’expédition par colis postaux, voies de
direction à stipuler, nombre de déclarations dédouané.
KH-S-UCE)
Le tarif minimum est applicable (pour les produits de
parfumerie) aux provenances des Etats suivants :
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Bulgarie,
Chili, Colombie, Cuba, Danemark, Egypte, Equateur,
Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Japon, Luxem¬
bourg, Maroc, Mexique, Monténégro, Norvège, Para¬
guay, Pays-Bas, Perse, République Argentine, Républi¬
que Dominicaine, Roumanie, Russie, Serbie, Suède,
Suisse, Tripolitaine, Turquie, Uruguay, Vénézuela.
Lsspays suivants; Brésil, Costa-Rica, Haïti, Honduras,
Nicaragua, Salvador, Zanzibar, ne jouissent du tarif
minimum que pour certains produits : Epices de Poivre,
Piment, Cardamome, Cannelle, Cassia, Muscade, Macis,
Girofle, Vanille, etc. ; les autres au tarif général.
Le Nicaragua et Salvador jouissent également du tarif
minimum pour les Baumes, Huiles de Palme, de Coco,
de Palmiste et analogues.
Le tarif général estuppliqué à toutes les autres pro¬
venances.
Tarif Tarif
général minimum
0/0 kilog. 0/0 kilog.
Cheveux non ouvrés.fr. Ex. Ex.
Huiles fixes aromatisées. 100 80
Parfumerie alcoolique. . i5 0/0 ad val.
sans que le droit soit inférieur à celui
des autres liquides alcooliques.
Huiles essentielles spécialement dé¬
nommées . Libres.
(Cette catégorie comprend : amandes amères, berga-
motte, cananga (Vétiver Ylang), citron et variétés, géra¬
nium, iris, jasmin, lemongrass, linaloé, orange et dérivés,
origan, santal, sassafras, tubéreuse, safrol, graisses par-
fuméese en récipients de 10 kilogrammes au moins).
Non spécialement dénommées. i5 0/0 ad val.
Savons parfumés. 12 q/o —
Postaux ; O à 5 kilog. i fr., 5 à 10 kilog. i fr. 40.
Assurance 10 centimes, déclarations de douane 3.
Tarif
0/0 kilog.
Huile d’olive pure en fûts. Ex.
Huile en autres récipients. 12 5o
(Franchise subordonnée à la produc¬
tion d’un certificat délivré par les
laboratoires municipaux).
Savons de parfumerie. 3- 5o
Huiles essentielles (térébenthine, ai¬
guilles de pin, résine, camphre)_ Ex.
Autres ; menthol.. 37,5o
Parfumerie : graisses, pommades,
huiles,eaux parfumées sans alcool,
pour un poids de l’enveloppe im¬
médiate et du contenu d’au moins
5 kilogrammes. 2 5
Contenu de moins de 5 kilog., ainsi
que poudres dentifrices.cosmétiques. 125
Parfumeries à l’alcool. 375
LA PARFUMERIE MODERNE
126
Postaux: 5 kilog. Voie directe i fr. Assuranceo fr. lo
2 déclarations en douane.
Parfumerie. 35 o/o ad val.
Savons parfumés aux o/g kil. brut., (r. 69
Huile d’olive, hectolitre. t 36,67
Postaux : Viâ MarseilleN. S. W. Victoria, Australie
mérid. et occid., Tasmanie, 3 kilog. 5,5o;2 déclarations
5 kilog. 6 fr. 5 o.
BOdLlTTIB
Parfumerie. 40 0/0
Savons.•. 25 0/0
Postaux : 3 kilog. 5 fr. Déclaration en douane 5 .
BRÉSI 3 L
Parfumerie et savons (au kilogramme)
Droit fixe de 4.000 reis et 60 0/0 ad. val.
En outre i.000 reis par objet de parfumerie dont le
prix de la douzaine dépasse 120.000 reis, (i.000 reis
valent 2 fr. 80, cours variable).
Postaux: 3 kilog. 3 fr. 5 o. Viâ Bordeaux, 2 déclara¬
tions en douane. Viâ Espagne, 5 déclarations.
Parfumeries de toutes sortes ;
Parfums et essences, fards, sachets
aux' 0/0 kilog. 660 fr.
Eaux de senteur alcooliques, vinaigres,
élixirs, poudres, huiles, teintures et
non dénommés. 600 fr.
Postaux 5 kilog. 2 fr. 75. Déclarations en douane 3 .
CHCIBI
Parfums et,savons parfumés. 60 0/0 ad val.
Postaux : 5 kilog. voie directe 4 fr.
Assurance o fr. 20, 3 déclarations en douane.
COLOMBIE
Parfumerieetsavonsparfuméso/okilog. 777 fr.
Eaux de Florida, Divine, Cananga_ 77 fr. 70
Postaux: via Calais,Londres, i kg. 36 o, 3 fr. 25 ; 3 kilog.,
4fr. 5 o; 5 kilog., 5 fr. 75. Viâ Saint-Nazaire ou Bor¬
deaux, 3 fr. 75. Assurance 3 oo fr., 0.20. Déclarations 3
CCrBiL
Parfumerie d’une valeur inférieure à
I doll. 25 le kilog. Au kilog. 25 centavos
Supérieure même droit et. 25 0/0 ad val.
En outre surtaxe générale de. 3 o 0/0 —
Savons parfumés, 100 kilog. 20 dollars
Et surtaxe de. 3 o 0/0
(Dollar de 5 fr. environ, cents de 3 centimes).
Postaux : 5 kilog. 3 fr. Assurance o fr, 3 o ; 2 décla¬
rations en douane.
Huiles essentielles 0/0 kilog. 11 fr.
Parfumerie et savons 0/0 kilog. 89 fri
^ Postaux : 5 kilog. i fr. 5 o et 2 fr. Assurance o fr. 20 ;
3 déclarations en douane.
EO-YBT'E
Parfumerie en général 0/0 kilog. 250 fr.
Eaux Florida, Divine, Cananga, Bay. 75 fr.
Postaux : 5 kilog. t fr. 75, Viâ Marseille. Assurance,
o fr. 20; 2 déclarations.
OBECE
Tarif général
Parfumerie alcoolisée ou non et arti¬
cle de toilettes, 0/0 kilog. 195 fr. 3 i
Postaux : 5 kilog. Via Marseille 2 fr. ; 3 déclarations
en douane.
O-U-a-XEMAEiL
Parfumeries et savons parfumés 0/0 kgs brut : 5 oo Ir,
Postaux 5 kgs : 4.3o, 2 déclarations de douane.
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Parfumeries assorties, cosmétiques, huiles, pom¬
mades en petits pots, Eau de Florida en 1/2
bouteilles.,.la douz. fr. 1 25
Eaux de Cologne, Lavande en bouteil. — » 5 »
Eaux de toilette en 1/4 flacons, pommade en
grands pots..la douz. » 2 5 o
Essences et extraits en petits flacons.. — » 6 »
Savons. — » 2 75
Poudre dentifrice. — " 2 »
— de riz. la livre » 0.10
IXJLEIE
Tarif
ïoS'ui!
Huiles essentielles de Rose.. 2.000
— Orange et variétés. i 5 o
— Girofle. ySo
— Menthe. 7.^0
— Non dénommées. 3 oo
Essences de Rhum, cognac contenant de l’alcool
en plus. 102
Parfumerie 100 kgs brut. 5 o
Plus la surtaxe sur l’alcdol. 160
Savon parfumé. 35
— — glycérine. 60
Postaux 5 kgs : 1 . 25 , assurance : 3 oo fr. o. 10, 2 dé-
.clarations de douane.
MEXIQ-CTE
Parfumerie. 100 kg. 6 x 5 fr.
Savon parfumé. — 5 oo »
Postaux viâ Calais. . i kg. 36 o 2 fr.
- - .. 3 kg. 3 75
— — . 5 kg. 5 .
— Viâ Bordeaux ou St-Nazairc. 5 kg. 3 •
2 déclarations.
MOB.'VÈOE
Parfumeries. Pommades, fards, etc.. 100 kg. brut 210
— Eaux de senteur. — 455
— Eaux de toilette sans
alcool. — 112
— Savons parfumés. — 70
Postaux 5 kg voie allemande selon les gares expédi¬
trices, 1.75 (Nord) <12,75. Assurance o. 3 o, 3 déclara¬
tions de douane.
(A suivre.)
126
LA PARFUMERIE MODERNE
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Très fines, très concentrées ei^fecHement solubles dans l'alcool dilué
Exemple : Huile essentielle de Citron san,s terpènes, ni sesquiterpènes “Sachsse” :
Rotation optique.— 21/2 5 Solubilité : t : 8-10 dans l’alcool 60 °/o.
Poids spécifique. 0,889-0,905 | Contenance en Citral.. 60 à 70 °/o
HUILES ESSENTIELLES de Fleurs fines concentrées et sans alcool
HUILES ESSENTIELLES ARTIFICIELLES
Bergamotte, Citron, Géranium, Iris, Rose-Damascine, (Cette dernière surpasse, par sa fii^esse
et son arôme, tous les produits artificiels connus jusqu’alors,
et constitue le meilleur substituant de l’Huile essentielle naturelle.)
Heétate de Benzyle, Rrome de Gipe et de miel, Citral, Hosalolj Salieylate d’flmyle (Tréîol), Yara-Yara, etc., ete.
Papfums Synthétiques ==
— =: - L. GivaUDAN, Genève
Alcool phényléthylique
Alcool cinnamique
Anthranylate de méthyle
Aubépine
Génaniol
indol
Irisones et Raldéines (violettes)
Musc cnistallisé lOQ Va
Musc Ambrette
Nénoline et Yara
etc.
SPÉCIflLiïÉS
Ambréine
Bouvandiol
Chèvrefeuille
Dianthus
Giroflée
Hovénia
Jacinthes
Néroly sur fleurs
Roses artificielles
Violettes
etc.
LA PARFUMERIE MODERNE
127
HEVtlE DES REVEES
De la “ Revue de Grasse’’
Températures et Récoltes. — Pour être un sujet de sa¬
tisfaction générale et pour avoir été justement désirée,
l’arrivée un peu brusque des chaleurs n’en a pas moins
des côtés fâcheux. Elles ont notamment aggravé la
situation pour certaines cultures herbacées.
Quant aux cultures florales comme jasmin, menthe,
tubéreuse, les cultivateurs sont unanimes à considéi er
comme un évènement heureux pour elles ce retour des
chaleurs.Elles ont pris déjà une vigueur nouvelle pleine
de promesses. La campagne ne sera certainement pas des
plus mauvaises si de nouvelles intempéries ne viennent
pas contrarier leur essor.
On a commencé depuis quelques jours la cueillette du
jasmin “ de la fleur”.Mais les apports sont encore peu
abondants. Bien qu’il y ait beaucoup d’exagérations dans
les évaluations qui ont été faites des dégâts occasionnés
par la gelée du 4 mai, la récolte ne s’annonce pas pour
être classés parmi les plus abondantes. Aussi les prix
dont on parle sont-ils élevés quoique n’atteignant pas
heureusement les prix vraiment dangereux qu’on a vus
pratiquer dans ces dernières années.
Pour nos huiles d’olive. — Au nombre des affaires
dont s’est occupée la Fédération des Associations com¬
merciales à Nice, il convient d’accorder une mention
particulière à la proposition présentée par M. André
Massas, délégué du commerce des huiles d’olive, rela¬
tivement à la création à Nice d’un laboratoire officiel
d’analyses pour la répression des fraudes.
M. André Massas a insisté tout particulièrement sur
le caractère d’urgence que présente cette création ; il a
exposé les multiples inconvénients qu’entraîne son ab¬
sence pour le commerce des huiles des Alpes-Maritimes:
retards dans les opérations, frais supplémentaires,
erreurs préjudiciables, toutes choses qui pourraient être
évitées ou très largement atténuées si les négociants et
les producteurs avaient à leur portée le laboratoire
( officiel » dont il s’agit.
Cette question, d’ailleurs, n’est pas nouvelle, et voilà
longtemps déjà que le commerce des huiles réclame
l’installation à Nice, centre principal du commerce des
huiles d’olive, d’un laboratoire officiel.
Ainsi le veut la logique même des choses, et l’on a
droit d’éprouver quelque surprise en voyant la demande
des négociants en huile d’olive demeurer toujours à
l’état de simple vœu jamais exaucé.
La réunion, que les explications de M. André Massas
ont surabondamment convaincue, a décidé d’appuyer la
requête qui va être adressée à cet effet aux représentants
du département à Paris, et M. Alexandre Durandy, qui
en sa qualité de membre de la Chambre de Commerce
et de président pour les Alpes-Maritimes du Syndicat
national d’oléiculture, se trouve expressément qualifié
pour cela,a promis de faire lui-même à Paris les démar¬
ches nécessaires.
Espérons que satisfaction sera enfin donnée, sous cc
rapport, au commerce régional.
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du 29 Juillet au fer Septembre 1909.
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N® 401.694. — Auger.— Bouteille à fermeture spéciale.
N® 401.704. — Société Laroche et Juillard. — Nou.
veaux dissolvants des matières grasses et huiles essen¬
tielles et leur procédé de fabrication.
N® 401.720.— Ginsti.— Fermeture hermétique à défor¬
mation pour boîtes et récipients de toute espèce pour
les substances solides et liquides.
N® 401.752. — Chaperon et Dhumez. — Système des¬
tiné à révéler le débouchage des récipients.
N® 401.787. — Herouin. — Système de fermeture et
bouchage hermétiques pour récipients.
N® 402.045. —Boîte avec houppe pour poudre de riz
ou autre.
N® 401.878. — Ybri. — Système de fermeture pour
bouteilles assurant leur inviolabilité.
N® 401.978. — Tua. — « Dispositif destiné au remplis¬
sage des récipients et supprimant automatiquement
1 écoulement du liquide lorsque le remplissage est
terminé ». v o
N® 402.096. — Rubel. — Rasoir de sûreté.
N® 402.095. — De la Guerannière. ^Oléine-vaseline
e vaseline-graisse pour graissage, obtenus en ex¬
trayant le principe mucilagineux d’un mélange de
plantes marines.
N® 402.102.— Welter. — Procédé pour la préparation
de savons contenant des dégraissants.
N® 402.088. — Vkyren. — Système de postiche élasti¬
que particulièrement applicable aux coiffures de
dames.
N® 402.295’. — Catlin. — Procédé pour distribuer
automatiquement des désinfectants dans l’eau.
N® 402.258. — Journal et Besvel. —Verseur doseur
automatique.
N® 402.276. — Poulain. — Bouteille irremplissablc.
N® 10.813/397.526. — Labarrère. — Addition au bre¬
vet pour ; Procédé et appareil pour le bouchage her¬
métique des récipients coniques à paroi lisse.
N® 402.472.— Teubel. — Récipient pour l’huile ou
autres liquides.
N® 402.390. — Beautier. « Peigne Barrette pour
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base d alcool. - Revue des Revues. - Office d’Exportation : La situation_économiqu
générale; le commerce du savon au Soudan: Grèce. - Pensées.
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LA PARFUMERIE MODERNE
131
Voici quelques recettes de parfums artificiels de fleurs
^^jjjjjniquées par nptre distinguée collaboratrice Flo-
uane> est question dans notre partie technique
(Parfutn'< artificiels de fleurs) ■
Rose d’Orient
Gc-raniol (de Citronelle rose). 400
Rhodinol.qSo
Acétate de Benzyle...100
Rose de Bulgarie vraie. 3 o
Rose rouge
Géranium de France déterpéné. 800
Jasmin artificiel.. 80
Alcool cinnamique. 80
Rose de Provence vraie. 40
Rose Centifplia
Qéraniura déterpéné. 800
Jasmin, artificiel.. 80
Alcool cinnamique. 80
Saotalol. 10
Cèdre déterpéné. ,0
Vétyver déterpéné. 10
Patchouli. 10
Rose mousse
Composition Rose Centifolia précédente.. 800
Valérianate de Rhodinol. 100
Chrysol (de fleurs de Pyrèthre), i «/o. gS
Aldéhyde octylique. 5
Rose des bois
Acétate de Géranyl. 400
Acétate de Gitronellyl. 3 oo
Rhodinol. 100
■ pleur des bois. i 5 o
Valérianate de Rhodinol. 20
Alcool phényléthylique. 20
Rose vraie. 10
Rose Maréchal Niel
Rhodinol.... ôoo
Alcool phényléthylique. aSo
Jasmin artificiel. 100
Rose de Provence vraie.
Tubéreuse vraie.
Seringat
Linalool de Linaloê..
Alcool phényléthylique...
Ylang-Ylang artificiel.•
Anthranylate de Méthyle. .
Terpinéol...
Fleur d’Oranger, parfum pur.
Acétate de Phényléthyl.
Cyclamen
Terpinéol.
Cyclosia 20 “/o C. N. C.
Linalool de Likari.
Violette alpha.
Jacinthe artificielle.
Aldéhyde octylique.
Iris absolu.■..
Jasmin parfum pur..
Essence de feuilles de Violette.
Glycine
Muguet nouveau.
Jasmin artificiel.
Vanilline.
Mimosa artificiel D. L.
Narcisse C. N. C.
Terpinéol.
Néroli artificiel.
Rhodinol.
Tubéreuse pure de fleurs..
Jonquille pure de fleurs.
Genêt pur de fleurs.
Violette pure de fleurs.
Muguet de Hollande
Fleur des bois G. F.
Alcool phényléthylique.
Fleur d'iris.
■ Acétate de Benzyle.
Civette dégraissée.
Jasmin pur de fleurs.
Essence pure de flqurs d’oranger....
qo
80
132
LA PARFUMERIE MODERNE
Muguet nouveau
Linalool de Likari.
Alcool phényléthylique.
Acétate de Benzyle.
Cassie nouvelle.
Tubéreuse artificielle.,.
Jasmin pur de fleurs.
Aldéhyde duodécylique .
Lilas nouveau
Linalool de bois de Rose.‘.
Linalool de Cananga.
Alcool phényléthylique..
Formiate de Benzyle.
Alcool cinnamique.
Tubéreuse artificielle.
Jonquille vraie.
Ylang-Ylang vrai.
Aldéhyde phénylacétique.
. 41 jehyde décylique.
4 «è '4
6oo
Compositions solubles, pour Eaux de Cologne
Nous avons donné dans nos .numéros 5 et 6 une série
de formules pour la préparation des Eaux de Cologne.
A la demande d’un certain nombre de lecteurs, nous
donnons ci-dessous des formules d’essences simples et
concentrées pour la fabrication des Eaux de Cologne au
moyen de l’alcool dilué sans filtrage.
Essence ordinaire (soluble à So» dose 20 grammes par
• litres).
Essence de Citron Messine.... 200 grammes.
— — Bergamotre Calabre. 200 —
— —Cédrat. 200 —
— — Romarin. 100 —
— — Néroli. 100 . —
— — Lavande. 100 —
— — Canelle. 5 o —
— — Girofle. 5 o —
Essence deux fois concentrée (soluble à 700 dose
10 grammes par litre).
Essence de Bergamotte Calabre. 5 oo grammes.
— — Citron déterpénée. 60 —
— — Orange déterpénée. 20 —
— —Néroli vrai de Vallauris.... 90 . —
— — Petitgrain de Vallauris. 90 —
- Romarin déterpénée. 90
— Lavande. 90 -
— — Canelle. 3 o —
— -- Girofle. 3 o —
Essence quatre fois concentrée (soluble à 70® dose
S grammes par litre).
Essence de Bergamotte de Calabre. ... 5 oo grammes.
Acétate de linalyl artificiel. 100 —
Essence d’Orange déterpénée. 20 —
— de Citron déterpénée. 80 —
— —Romarin déterpénée. loo —
— — Lavande déterpénée. 100 —
— — Petitgrain Pays déterpenee. 100 —
Essence sept fois concentrée (extra-soluble à partir de
45" dose variable i à 7 grammes par litre.
Essence de Bergamotte déterpénée. 600 grammes.
— —Romarin déterpénée.. 100 —
— — Lavande déterpénée. 100 —
— — Citron, déterpénée. 90 —
--Orange déterpénée... 80 —
— — Néroli déterpénée. 100 —
— Girofle déterpénée ........ 5 o —
Goumarine..'. 5 o —
Essence synthétique pour Eau de Cologne bon marche
(très solublt).
Acétate de linalyl. 3 oo grammes.
Acétate de Terpényl. 3 oo —
Citral. 100 —
Romarin déterpéné. loo —
Néroline. 100 —
Eugénol.. .' . 5 o —
Aldéhyde cinnamique . 20 —
Musc artificiel. 3 o —
m terpenfreie oele ^
Tcrpci?frcîcs Ncroliol
Dieses Oel wurde zum ersten Male im Jahre 1904 von
den Herren Gattefossé et Fils, Lyon, fabriciert. Als
Rohstott diente dazu das Néroli Bigarade italienischen
Ursprunges. Dies Oel hat im rohen Zustande einen
unangenehmen Geruch, der seine Verwendung bes-
chrânkt und ein Vermischen mit feinen Oelen, wie dem
achten Néroli vo;i Vallauris, nicht zulàsst.Der schlechte
Geruch ist einerseits zum Teil auf die ungenügenden
Vorkehrungen des Destillateurs, andererseits, auf die
Gegenwart von Terpene zurückzuführen.
Durch die so gründliche Rectification wie die Entzie-
hung der Terpene, wird das Oel giinzlich ungewandelt.
Das terpenfreie Neroliol G.F. hat nicht den geringsten
Beigeschmack, weder empyreumatisch, noch nach Li-
monin ; es ist zweimal stârker wie das franzSsische Oel,
leichter loslich und von fast unbegrenzter Haltbarkeit.
Mit dem franzbsischen Oele kann man es in jedem
Verhàltnisse vermischen, ohne die Eigenschaften des
ersteren zu beeintrachtigen Sein Preis ist überdies
wesentlich niedriger.
Auf Wunsch wird auch Terpenfreies NeroliOl aus rei-
nem franzosischen Neroliol hergestellt, und dies ist
gleichfalls zweifach concentriert, leichtlOshch und von
guter Haltbarkeit.
«è ik
Terpenfreies franzosisches Petitgrainol
Dieses Product ist gleichfalls ein ausschliesslich ein
Erzeugnis der Firma G.F. Durch die Rectification
erhâlt man eine doppelt conoentriertes, leichtlOsliches
Oel von vollkommener .Feinheit, Seine Verw-ndung
ermOglicht es, von dem Gebrauche des auf Basis des
PEJVSÉE. — Lm semence, c’est la publicité; la récolte, c’est la clientèle. — RAVET.
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134
LA PARFUMERIE MODERNE
Petitgrainôles von Paraguay hergestellten synthetischen
Neroli, dessen Parfum nur sehr selten den Geruchsinn
befriedigt, abzusehen Das neue Oel ist dem künstlichen
über Blüthen destillierten Neroli zu vergleichen, hai
aber nicht den Nachteil der Compositionem auf Methyl-
anthranylatebasis. Dal Oel ist weniger hoch im Preise
iind garantiert frei von jeder Beimischung italienischen
Oder amerikanischen PetitgrainOles oder sonstiger che-
mischer Producte.
■a <è
Terpenfreies franzosisches Geraniumol
Die Herstellung dieses Oeles liefert den besten Be-
weis.dass das terpenfreie Oel nicht allein die Anwendung
von verdünntem Alkohol und damit die Schaffung billi-
ger Specialitàten gestattet,sondern auch die Fabrikaiion
exquisiter luxusproducte.
Das terpenfreie Geraniumôl von Vallauris-Golfe-Juan
ist den von den algerischen Geranien und von den Reu-
nion-Inseln gewonnenen Rhodinols überlegen. Es ist
kein chemisch reines Pioduct, sondern die Composition
sauerstofthaltiger Bestandteile, wie sie die Natur in den
fur ihre Feinheit berühmten franzôsischen Geraniumdlen ' J
geschaflfen bat. Von den Terpenen und Harzbesland- ÿ
teilen befreit ISsst es sich mit küustlichen Rosenülen
vergleichen, nur dass sein Preis niedriger ist. Seibst- >v-
verstandlich ist es frei von Bei/ügungen cTtemischer
Stoffe.
-4 <4
Terpenfreies Lil^aril^olzol
Dieses Oel ist eine vollstiindig deue Schdpfung und ■ ;;
besitzt einen ausserordentlich feinen Bergamotf und -i
Rosengernch, der allen synthetischen Prâparaten weit
überlegen ist. Zweifellos ist es berufen, in der Fabri-
kation von Luxus Eau de Colognebl eine grosse Rolle . ’
zu spielen.
Sein Preis ist nicht wesentlich hbher, als das
des terpenfreien Bergamottebles, besonders nicht zur
Zeit, wo die italienisch en Oele so überaus arm an
sauerstoffhaltigen Grundstoffen sind.
P9RF0MS
(ARTIFICIELS
Florapal
La baisse des prix des muscs arliliciels et
l’énorme emploi qui en a résulté en parfumerie
et savonnerie comme fixateur et complément des
parfums, à cause de son odeur pénétrante particu
Hère, ont décidé les fabricants modernes de par-,
fums artificiels à la recherche de nouveaux
fixateurs.
La S.A. Flora vient d’offrir à sa clientèle un /
produit récent et sans rival : le Floranal.
Il est notamment recommandable pour la parfumerie
fine et la savonnerie de luxe, spécialement dans lés
compositions de parfums délicats de fleurs, violette,
muguet, etc., qui ne supportent pas l’addition de musc
ordinaire.
Le produit est absolument transparent; il se présente,
sous forme de poudre pure, sans aucun adjuvant comme
antifébrine ou similaire.
Mctl?yll?ypnope Flora
Nouveau produit d’un effet particulier et
d’une odeur rafraîchissante. Très tenace
dans les savons auxquels il donne une frai-
cheur agréable. A recommander, par conséquent,
dans les compositions pour savonnerie, telles que
héliotrope, violette, etc.
« <4
Œillet F. F. ori^pal
4 4
Aucun parfum n’eSt offert sous autant de formes diffé¬
rentes que l’oeillet. On sait, en effet, que l’isceugénol est
la base principale de ce parfum ; aussi, chaque chimiste,
en lui ajoutant quelqu’autre produit, prépare une spécia¬
lité à odeur d’œillet. On se rendra compte que l’œillet
F.F. original n’a pas de rapport avec ces différents pro¬
duits et possède une odeur spéciale tout à fait distincte
des préparations actuellement dans le commerce.
Irisipe Alpl;a blai 7 cl 7 e pure
Depuis la chute des brevets D.L., on voit dans le
commerce des violettes artificielles de toutes sortes et à
tous les prix. Les bons produits ont toujours gardé leur
valeur. 11 faut citer, en particulier, l’Irisine Alpha blan¬
che pure, qui est une Cétone-Alpha chimiquement pure
et préparée par des procédés spéciaux. La purification
est basée sur des principes nouveaux. Le produit est
presque incolore. Sa puissance est considérable et l’odeur
est remarquablement comparable à celle de la fleur.
4 4 4 j
Essence de Ber^arpotte 3
JLrtîflcielle ' ^
La hausse des essences naturelles et leur pauvreté en
principes actifs nous ont engagé à préparer un succé- "'i
danné de titre constant et d’un prix avantageux. Son
odeur est très agréable dans les eaux de Cologne, sa- ''C}
vons, etc. Son goût amer n’en permet pas l’usage en ' i
alimentation.
LA PARFUMERIE MODERNE
135
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LAMPES
136
LA PARFUMERIE MODERNE
^1 JURISPRUDENCE
Circttlalion des Produits Pharmaceutiques
A BASE d’alcool
La direction générale des Contributions Indirectes a
transmis récemment à son service les instructions re¬
produites ci-après, concernant l’application de l’article i 3
de la loi de finances du 26 décembre 1908.
D’une façon générale, l’article 4 de la loi du 28 fé¬
vrier 1872 assujettit aux formalités de la circulation
« toutes préparations à base alcoolique s.
Toutefois, la jurisprudence a interprété ce texte d’une
manière restrictive en faveur des produits pharmaceuti¬
ques à base d’alcool qui, par l’addition de substances
médicales, ont complètement perdu le caractère de
boissons et constituent exclusivement un remède, un
médicament; tout en admettant que les alcools employés
à leur fabrication étaient, dans tous les cas, passibles
des droits. De nombreux arrêts ont décidé que les pro¬
duits eux-mêmes, après la fabrication, étaient affranchis
de toutes obligations fiscales.
, Mais l’exemption de toutes les formalités à la circula¬
tion pour les produits fabriqués a compromis la percep¬
tion même des droits sur l’alcool employé à la
fabrication ; le paragraphe premier de l’article 1 3 de la
loi du 26 décembre 1908 a pour but de mettre fin aux
abus, en fixant les limites des immunités. A cet effet, il
consacre pour les.produits dopi il s'agit, quelle qu’en
soit la qualité, l’exemptiotudes taxes d’entrée.et d’octroi,
mais il ne maintient que dans la limite de 10 litres en
volume l’affranchissement deïiRt formalités à la circula¬
tion * et il subordonne cette double concession à la con¬
dition expresse de la justification du paiement de l’im¬
pôt sur les alcools employés à la préparation.
Dès lors, l’administration a établi comme suit le
régime des expéditions à prendre par les divers déien-
« A la sortie de chez un fabricant non entrepositaire ou
de chez un simple commerçant de produits pharmaceu¬
tiques, exclusivement médicamenteux, ces produits
pourront circuler librement jusqu’à concurrence de
10 litres en volume et devront, au-delà de cette quan¬
tité, être accompagnés d’un laissez-passer 5 D, pris à la
recette buraliste où un registre dii dit modèle sera spé¬
cialement affecté à cet usage. A la sortie de chez un
fabricant entrepositaire, les dits produits devront être,
en quelque quantité que ce soit, accompagnés d’un
congé 4 G comportant le payement des droits de con¬
sommation sur l’alcool s’ils sont à' destination de l’inté¬
rieur, ou d’un acquit à caution comportant décharge du
même droit s’ils sont à destination de l’étranger. A la
sortie, enfin, de ces produits de chez un commerçant
non fabricant, mais entrepositaire d’alcool à quelqu’
autre titre que ce soit, des laissez-passer 5 D seront pris
■pour toute quantité, mais seulement jusqu'à concurrence
des quantités reçues dont un compte sera tenu: ce der¬
nier cas sera sans doute tout exceptionnel et le service
devra en rélérer à l’Administration qui appréciera les
précautions à prendre pour chaque espèce.
Les instructions antérieures sont maintenues relative¬
ment à la suite des opérations et, notamment, à la
décharge des droits locaux chez les fabricants entrepo-
sitaires.
Aux termes du deuxième paragraphe de l’article i 3 , la
nomenclature des produits appelés à bénéficier des
immunités ci-dessus définies sera établie par des arrêtés
du ministre des Finances, rendus sur l’avis du Comité
consultatif des Arts et Manufactures.
Jusqu’à la promulgation de ces arrêtés, le service
accordera le bénéfice des dispositions nouvelles à tous
les produits exonérés jusqu’ici des formalités de circula¬
tion en vertu de décisions judiciaires ou administratives.
En ce qui concerne les produits qui figurent au Codex,
l’Àdministration provoquera d’office un arrêté général.
En ce qui concerne les produits mis en vente sous des
dénominations ou marques spéciales, une demande doit
être adressée à l’Administration, dans le délai, d’un
•mois ; faute de,.ce.tt.e., dejnap.de dansjedit délai, toutes
immunités seront retirées.
Le troisièpie paragraphe porte que les produits appelés
à bénéficier des immunités ne pourront être fabriqués
que dans les locaux séparés de la voie publique, de ceux
dans lesquels sont produits des alcools, fabriqués ou
détenus, des alcools dénaturés ou des produits à base
d’alcool dénaturé. Seraient donc soumises au régime
général des spiritueux ordinaires, toutes les préparations
pharmaceutiques à base d’alcool qui seraient fabriquées
dans des locaux en communication intérieure avec une
distillerie ou brûlerie, avec des ateli'ers de dénaturation
ou avec des magasins renfermant des alcools dénaturés
ou des produits à base d’alcool dénaturé. Il a d’ailleurs
été spécifié au cours de la discussion que, par les termes
ci-dessus employés d’alcool dénaturé, l’Administration
entendait viser exclusivement les alcools dénaturés sui¬
vant la formule générale (méthylène, type régie et ben¬
zine ou résine), c’est-à-dire des alcools de chauffage,
d’éclairage, d’éclaircissage, les vernis, etc.
Rien n’est changé au régime actuel des produits médi ¬
cinaux à base de vin. »
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la parfumerie moderne. — N« 11
NOVEMBRE xqoq
PA-RFVME'Rl-E PHATJQVE
^ ^
^ LES PARFUMS ARTIFICIELS DE FLEURS ^
La capricieuse mode nous impose aujour¬
d’hui les parfums simples de fleurs et aban¬
donne les bouquets compliqués de ces années
dernières.
Elle est, à vrai dire, bien aidée par les décou¬
vertes récentes de parfums de synthèse nou¬
veaux, mais il est néanmoins plus difficile
d’imiter la nature que de créer de toutes pièces
des compositions artistiques.
Les Parfums naturels de fleurs sont relative-
Les autres produits vendus sous le nom
d’essences de fleurs sont généralement des
mélanges de celles que nous venons d’énumé¬
rer. On cite cependant quelques nouvelles
essences (de Done, de Staphyléa Colchica(?),
mais ce sont des produits relativement peu
utilisés, malgré leur valeur.
Les nouvelles préparations de synthèse sont,
au contraire, de plus en plus abondantes et
elles viennent se joindre aux produits purs que
ment peu nombreux et si l’on a recours à eux
pour donner la dernière touche aux prépara¬
tions, il est impossible de ne pas compter sur
les produits synthétiques pour donner les notes
jes plus nouvelles. Les Essences de fleurs
extraites par les dissolvants volatils ou les pro¬
cédés d’enfleurage sont celles de Cassie, de
fleurs d’Oranger, de Genêt, de Jacinthe, de
Jasmin, de Jonquille, de Mimosa, de Narcisse,
d’CEillet, de Réséda, de Rose, de Violettes et de
Xubéreuse.
les chimistes isolent des produits naturels et
qui s’emploient tels quels, sans transformation
(constituants) ou, au contraire, après avoir été
combinés ou transformés.
C’est dire que nous distinguons dans les
Parfums chimiques plusieurs catégories : les
constituants, les parfums organiques ayant
pour origine un constituant naturel, et les par¬
fums de Synthèse pure.
Les parfums artificiels sont des composi-
LA PARFUMERIE MODERNE
ll'2
lions de ces différents produits additionnés ou
nom d’essences véritables de fleurs.
No-us estimons que la préparation de ces
mélanges doit être l'apanage du Parfumeur
et que le Chimiste doit se cantonner
dans la fabrication des parfums purs, indi¬
vidus chimiques nettement caractérisés et
rigoureusement scientifiques. Notre avis n’est,
à vrai dire, pas encore partagé par tous et la
plupart des fabriques de parfums chimiques
sont obligées d’avoir un préparateur-parfumeur
spécialement chargé de répondre aux demandes
de parfums composés qui les fabricants de
Parfumerie confectionnée n’ont souvent pas le
loisir de préparer eux-mèmes.
Néanmoins, il est nécessaire que le parfu¬
meur moderne connaisse les usages de toutes
les matières premières nouvelles qui lui sont
offertesetdontiln’osefairel’acquisition, faute de
savoir dans quels cas et dans quelles conditions
les employer.
Ce sont ces points que nous avons l’intention
d’éclaircir.
S’il est une tâche délicate, c’est évidemment
la définition des sensations qu’éveille un par¬
fum. Les termes spéciaux à l’olfaction ne sont
pas aussi précis que ceux qui se rapportent à
nos autres sens. Ils procèdent par analogie et
sont acceptées de façons différentes selon le
sujet. Cependant, au risque de n’être pas d’ac¬
cord avec tous nos lecteurs, nous distinguerons
le parfum frais du parfum capiteux, avec les
nuances fruitées, acides, pour le premier, mon¬
tantes, douce.', veloutées pour le second ;
nous opposerons le Fond caractéristique d’un
parfum,à la Nuance, modification légère de son
arôme. Tour à tour les différentes matières
premières serviront de base ou d’adjuvant,
selon qu’il s’agira d’obtenir un fond ou une
nuance.
A un point de vue général, on peut avancer
que la fraîcheur d’un parfum de fleur peut lui
être communiquée par du linalol, du géraniol,
des alcools phényléihylique, octylique, nony-
lique, décylique, toluiéthylique, etc. Bien
entendu, la nature du Linalol introduira une
nuance particulière de fraîcheur qui sera plus
ou moins accentuée : le Likari donne un lina¬
lol très frais, puis le Basilic, le Bois de Rose,
le Linafoé, enfin le Cananga' et l’Ylang don¬
nent des nuances plus lourdes. L’acétate du
Linalyl se rapproche plutôt du Likari.
Le fruité est donné par toute la gamme des
éthers acétiques : Acétates de Benzyle, de Gé-
ranyl, de Terpényl, de Phényléthyl (pêche
abricot!, de Toluiéthyle (fraise).
Le montant ou la force sera plutôt le fait des
Aldéhydes Benzoïque (amande amère), Cin-
namique (cannelle), Anisique (Aubépine, Aca¬
cia), Octylique, Phénylacétique (Jacinthe .
Ether Méthylique du Para-Crésol, etc.
La douceur capiteuse sera obtenue par les
Indols, Anthranylates de Méthyle, Rhodinols,
Oranges. Nérolis, "Vanilline, Coumarine, Phé-
nate d’Ethyle (Bromélia). les éthers Formiques,
la Benzylidènecétone (Tilleul).
Les Ethers salicyliques (Salycilates d’.Amyle,
d’Isolbutyle), la Cynamylcétone, donneront
un velouté moins sucré que les précédents.
Nous avons fait abstraction des fonds
classiques: Roses-Rhodinol, Violettes, Terpi-
néol-Lilas, Eugénol-Œillet, Jasmin composé,
etc. ; des fixateurs et des essences de fleurs
qui interviendront dans chacune des prépa-
Néanmoins ces quelques indications suffisent
pour jeter les bases des compositions nouvelles,
bases fort élastiques et faciles à interpréter
selon les goûts ou les dispositions personnelles.
Le parfum de la Rose se prête, par exemple,
avec assez de facilité à ces variations.
Le type Rose Bulgare qui est acide et fruité
est assez facile à imiter au moyen d’un mé¬
lange Rhodinol-Géraniol et d’une petite quan¬
tité d’alcool phényléthylique.
La Rose Rouge de France plus capiteuse
et sucrée, sera aisément obtenue avec le
géranium déterpéné (de France, notamment)
additionné d’alcool cinnamique et de Jasmin
artificiel (Indol, Anthranylate de méthyle, Acé¬
tate de benzyle).
La Rose Centjeuilles supportera même une
petite quantité d’essence de Bois (Vétiver,
Cèdre, Patchouli, Santal).
Une Rose des Bois agreste et très fruitée
s’arrangera parfaitement des Acétates de Rho-
dinol (Citronellyl) et de Géranyl, \'Eglantine
plus sèche et plus forte pourra contenir de
l’Aldéhyde Anisique.
La Rose Maréchal Niel, reine du jour, sera
corrigée par une addition en dose massive
d’Alcool phényléthylique et de Jasmin.
Toutes ces compositions pourront contenir
en plus ou moins grande quantité, des essences
d’enfleurage de Rose, de Jasmin, de Tubé¬
reuse, etc., selon la nuance désirée.
Le parfum du Muguet si apprécié sera l’ori¬
gine de toute une série de parfums de fleurs,
comprenant le Lilas, le Cyclamen, la Glycine,
la Bruyère, le Genêt, le Réséda, la Jonquille,
le Bouvardia, etc.
On a employé longtemps pour ces composi¬
tions le Terpinéol, nous n’insistons pas sur la
composition trop connue de ces mélanges. On
reconnaît d’ailleurs que si pour les produits à
bas prix ce dérivé de l’essence de térébenthine
n’a pas de rival, il est impuissant, du moins, à
imiter la fraîcheur de l’essence de fleur dans
les produits de luxe. Il y est supplanté par une
LA PARFUMERIE MODERNE - l'23
composition dont le linalol est généralement
la base. 11 faut choisir avec soin l'origine de ce
constituant selon le résultat cherché ; le l.ina-
loé, le Bois de Rose, le Basilic, le Likari con¬
tiennent des linalols identiques au point de
vue chimique, mais de qualité nettement ascen¬
dante dans l’ordre. Le linalol du commerce
est généralement extrait du linaloé et on ne
trouve cet alcool d’autres provenances que
sous forme d’essences sans terpènes, les essen¬
ces brutes étant trop frustes pour l’emploi
projeté.
Le Cananga et l’Ylang donnent un alcool
plus lourd, la Bergamotte reste citrine, les
l^avande, Aspic, etc., sont trop caractéristi¬
ques.
I.e fond de linalol sera rendu fruité
par une addition d’alcool phénj’léthylique et
d’acétate de beiizyle ou de ses succédanés ;
propionate, butyrate, valérianates de Benzyle;
puis le Capiteux nécessaire sera oh'enu par
des traces d’indol et d’aldéhvdes décvlique
ou duodécylique de préférence, ou encore par
des compositions connues ou des essences
véritables de Tubéreuse, Jasmin, Fleur d’Oran-
ger, etc.
Le Lilas demande à être plus chaud encore,
ce qu’il est facile de réaliser par une augmen¬
tation de la proportion de ces dernières essen¬
ces. Le Seringat se rapprochera de la fleur
d’Oranger avoisinant le Boiivardia : des tra¬
ces d’acétates de Phényléthyle ou de Phénylbu-
lyle donneront des résultats curieux;le Crc/rt-
titen demandera plus de douceur et de 'Velouté à
la Série Iris, Violette ou aux éthers salycili-
ques (Méthyle excepté).
La Glycine, au contraire, premier chaînon
des Bruyère, Genêt, Mimosa, Chèvrefeuille,
demandera des éléments plus forts et plus
sucrés.
Le Chévrejeuille dernier terme de cette
série contiendra une majeure partie de Vanil-
line, Coumarine, Rhodinol, Néroli, etc.
Le Genêt utilisera l’arôme particulier de
péther méthylique du Para Crésol, le Mimosa
celui du Paraméthylacétophénone, le Réséda
celui de l’alcool Toluiéthylique, etc. (i).
Lu dernier j'oint, très sérieux, détermine la
pirfection d’un parfum artificiel de fleur. C’est
l'homogénéité. Ilest nécessaire que la sensation
provoquée soit uniforme depuis le commence¬
ment de l’évaporation jusqu'à la fin, ce qui
était parfaitement inutile dans les Bouquets,
qui pouvaient oflrir une série d’odeurs diffé¬
rentes se succédant en ordre chronologique
depuis l’ouverture du flacon jusqu’à la dessica-
cation complète sur le support choisi.
On obtenait autrefois cette compacité de
l’arôme par une macération très longue dans
l’alcool, parfois même par une sorte de tran¬
chage à chaud prolongé pendant un temps
assez long. Ces pratiques sont incompatibles
avec les nécessités commerciales et indus¬
trielles; il faut obtenir le même résultat le
plus rapidement possible. C’est à la distillation
dans le vide qu’on a recours. S’il est possible
d’isoler pour une spécialité un corps bouillant
entre deux points peu éloignés, le résultat sera
absolument parfait. 11 sera impossible, meme
à un odorat exercé de séparer les éléments
d'un parfum ainsi préparé. Le matériel est
d’ailleurs peu coûteux, la manipulation sans
difficulté exagérée. 1-es parties éliminées ser¬
vant naturellement à d’autres fabrications
moins luxueuses, les pertes sont ainsi nulles.
La distillation ou l’extraction sur fleurs don¬
nent également des résultats satisfaisants; on
trouve dans le commerce des Nérolis artificiels
distillés sur fleurs d’oranger, des Rhodinols
distillés sur Rose, des Jasmins artificiels extraits
sur Fleurs par les dissolvants, etc., ces produits
représentent un grand progrès sur les prépara¬
tions ordinaires.
Espérons qu’ils seront le trait d’union entre
le chimiste et le distillateur de fleurs que sépare,
en apparence, un antagonisme que rien ne jus¬
tifie. 1 -a Science a reconnu la suprématie de
la Nature en ce qui concerne la suavité par¬
faite des parfums obtenus. Que la Nature ou
ceux qui en recueillent les fruits s’inclinent
devant la facilité de production et la grande
quantité des matières premières que la Chimie
met à leur disposition.
Fi.ori.\nk.
£a révision du tarif douanier et les essences
Continuant la discussion sur les nouveaux
tarifs douaniers, la Chambre a adoptée le 3 no-
(i) Nous donnons dans le supplément pratique
quelques formules chiffrées qui pourront servir de
base aux recherches de nos lecteurs.
vembre, les droits proposés par la Commission
Amendement Arago) fixant à 5 "/o ad valorem
celui dont seront frappées les huiles essentiel¬
les et à 1 5 o/o ad valorem au tarif général (lo ®,,i
au tarif minimum) celui que supporteront les
parfums synthétiques ou artificiels.
LA PARFUMERIE MODERNE - =
Les propositions spéciales qui avaient été
formulées par les députés des Alpes-Maritimes
pour l’augmentation des droits sur les essences
de Néroli et Petitgrain exotiques n’ont pas été
adoptées (i).
Il n’est pas douteux que ces changements
augmenteront dans de notables proportions la
quote part de la Parfumerie dans les recettes
douanières.
Il en résultera des changements dans les
dénominations de quelques produits : l.es
Citral, Eugénol, Linalol, Rhodinol, etc. seront
probablement offerts comme essences rectitiées
de Lemongrass, Girofle, Linaloé, Géranium,
et ces nouvelles appellations resteront dans
l’esprit de la loi qui prétend surtout augmenter
les droits d’entrée sur les parfums chimiques,
et non sur les essences naturelles.
Encore une fois l’industrie de la parfumerie
est considérée, à raison sans doute, comme
une industrie de luxe,... et on le lui fait bien
■4 <è
importation des huiles d’oiiVes Tunisiennes
EN d soa-d 0-1 O
Par décret est fixée à 20 millions de kilo¬
grammes la quantité d’huile d’olives et de
grignons d’origine etde provenance tunisiennes
■qui pourra être admise en franchise sur le
territoire continental de la France du icr
novembre 1909 au 3 i octobre i()io en appli¬
cation de la loi du ig juillet 1890, art. 5 .
Rappelons que cette quantité avait été fixée
l’an dernier à 10 millions de kilogrammes seu¬
lement pour l’exercice qui vient de s’écouler.
LE VANILLIER
Par son périanihe double et son pistil adhé¬
rent le vanillier fait partie des orchidées au
labelle pesant—ordre des Iridinées — famille à
laquelle il se rattache par la tribu des Aré-
thusies.
Son nom Vanilla vient du mot espagnol
vama qui veut dire gaine. Le genre comprend
un certain nombre d’espèces dont les plus con¬
nues, parce que cultivées, sont la Vanilla Gar¬
dent, la V. appendiculata, la V. pompona, com¬
mune à la Guadeloupe, la V. odorata ; mais la
plus importante, à beaucoup près, est la T’u-
nilla planifolia à l’aire géographique très éten¬
due. On la dit originaire du Mexique, mais il
convient de ne pas accepter sans réserve ces
données historiques.
La tige, souple, rubanée et ramifiée ne se
soutient que grâce à des tuteurs auxquels elle
s’attache étroitement par des vrilles.
Les feuilles, elliptiques et charnues, attei¬
gnent couramment i 5 centimètres de longueur
sur 8 de large ; elles sont alternes, sessiles.
Les fleurs, en grappes d’un blanc sale nais¬
sant à l’aisselle des feuilles, sont hermaphro¬
dites et du type 3 . Les trois pétales sont iné¬
gaux et le postérieur se développe en un la¬
belle conique allongé, aux bords frangés. Aussi
n’y a-t-il qu’un plan de symétrie,
La zygomorphie s'accuse encore du fait de
l’avortement des étamines dont seule, celle qui
est superposée au sépale antérieur, se déve¬
loppe. Dans le pistil, trois carpelles ouverts,
soudés bord à bord, ne forment qu’une seule
(OVoirp. >02 n-8.
loge ; l’ovaire inférieur a trois placenta parié¬
taux. L’androcée se soude au pistil jusqu’au
sommet, formant le gynostème.
L’anthère unique ne pouvant communiquer
avec le stigmate de la même fleur, la féconda¬
tion est des plus irrégulières et, pour faciliter
la fructification, il est bon d’infîrvenir par la
pratique de la fécondation artificielle, réalisée
pour la première fois au Jardin des Plantes de
Paris, il y a presque un siècle.
Le fruit du vanillier est une capsule allongée
comprenant deux valves inégales. C’est la
gousse. Groupées en bouquet dont chacun
porte le nom de balai, ces gousses sont en
outre alignées le long de leur support.
Les graines, petites et noirâtres, lenticulaires,
ont un embryon minuscule, sans albumen ni
périsperme. Il n’y a ni radicule, ni cotyle.
Ces gousses renferment de grosses quantités
d’huiles essentielles et une forte proportion
d’acide benzoïque. Leur odeur, d’après le
Dr Johnston, aurait un effet physiologique
curieux sur l’économie ; véritable stimulant
aromatique, elle exciterait les fonctions intel¬
lectuelles, provoquerait un regain d’énergie.
Le Dr Bird, d’autre part, prétend que les éma¬
nations de la vanille suffisent à enivrer les
ouvriers qui la récoltent. Et lorsqu’il leur
arrive de casser une tige et d’appliquer l’un
des bouts à même la peau, on observe une
action vésicante prononcée due au suc vis¬
queux qui s’écoule de la blessure, suc très
riche en oxalate de chaux réparti en petits cris¬
taux pointus connus sous le nom de raphides.
La Vanille est bien la plus intéressante, au
point de vue industriel, de toutes les orchidées.
LA PARFUMERIE MODERNE
Dans tons ses organes, on rencontre constam¬
ment une oxydase, très abondante surtout dans
le parenchyme interne du fruit mûr où elle
parait avoir émigré à travers le pédoncule.
Celui-ci qui en refermait en effet des quantités
notables tant que le fruit était vert, en est à
peu près démuni après maturité.
Ce ferment oxydant doit jouer un rôle pré¬
pondérant dans la formation de la vaniltine, car
ce sont précisément les parties les plus pauvres
en oxydase qui donnent le moins de vanilline
à la préparation. Et les vanilles de Tahiti ou de
la Guadeloupe qui n’en renferment que peu ou
pas sont réputées médiocres, alors quo celles,
très estimées, de la Réunion, du Mexique, des
Seychelles, de Mayotte, sont au contraire très
riches.
Cette action de l’oxydase est d’ailleurs étroi¬
tement liée à celle d’un ferment hydratant,
également présent dans le suc du Vanillier, et
susceptible d’hydroliser l’amidon. On incline
à penser que ce dernier ferment, par hydrata¬
tion de la coniférine, la transformerait en alcool
coniférylique et glucose. L’oxydase intervien¬
drait alors pour transformer cet alcool conifé¬
rylique en vanilline. Le glucose reste intact et
on constate toujours sa présence dans lavanille.
Encore que très répandu dans toutes les ré¬
gions tropicales, il ne faudrait pas croire que le
Vanillier soit d’une rusticité à toute épreuve et
que le climat local, l’atmosphère, l’exposition
lui soient indillérenis. Les climats, à la
fois chauds et humides, lui sont nécessaires. 11
recherche les couverts et les flancs de coteaux
qui le mettent à l’abri de la chaleur brutale, au
moins pendant une partie de la journée. 11 lui
faut un sol frais mais non humide, assez riche
en humus car cette plante, véritable sybarite,
n’aime point courir après la nourriture.
Dans les régions où il croît à l’état spontané
le seul aspect de savégétation nous renseignera
suffisamment. Mais si l’on veut l’introduire en
terrain vierge, il importe avant de s’imposer les
frais d’un débroussaillement, de s’assurer des
régimes des vents et des pluies. Et si le milieu
n’y pourvoit pas naturellement, il est prudent
de briser l’action mécanique et physiologique
des vents par des rideaux d’arbres, ainsi qu’on
Je fait dans notre midi contre le Mistral. De
part en part et sur le terrain même on assurera
le couvert nécessaire par des arbres à ombre
d’autant plus dense que l’on sera en terrain
plus sec, plus accidenté et plus difficilement
irrigable.
Ce terrain convenablement nivelé, on devra,
assurer la provision d’eau nécessaire ou leur
écoulement s’il y a excès. On procède ensuite
à la plantation des tuteurs, puis à celle dos
boutures car le semis n’est pas pratique en
grande culture. Les tuteurs sont mis à un mè¬
tre les uns lies autres suivant des lignes espa¬
cées elles-mêmes de deux mètfes, ce qui donne
environ S.ooo pieds à l'hectare. Et jusqu’à ce
que la reprise soit bien effectuée et l’eau néces¬
saire à l’évaporation bien assurée par les raci¬
nes, on paille les boutures qui sans cela se des¬
sécheraient au soleil. En tout temps le terrain
doit être tenu très propre, en raison même de
cette répugnance à la lutte pour la vie qui ca¬
ractérise le vanillier.
C’est généralement vers le dixième mois
après la plantation qu’apparaissent les premiè¬
res fleurs, mais il n’y a pas de gousses avant la
deuxième année et on n’est en plein rapport
qu’à partir de la troisième. On compte par suite
cinq bonnes récoltes, car il est rare que le va¬
nillier dure plus de huit ans.
A chaque sarment on ne laisse que six à sept
balais d’une dizaine de gousses chacun, dont
le poids total est un peu inférieur à un kg.
En tenant compte des accidents divers et des
pertes inévitables,on récolte en moyenne 1.200
kilos de vanille verte à l’hectare, ce qui ne
donnera guère plus de aâo kilos de vanille
préparée.
La cueillette-est l’opération la plus délicate
de cette culture. Si elle est trop verte, la va¬
nille donnera un fort déchet à la préparation
et moisira le plus souvent. Si on attend trop
les valves s’ouvrent et sont désormais de qua¬
lité inférieure. On estime généralement que la
cueillette s’impose dès que commencent à jau¬
nir les pointes de gousses. Mais ce n’est pas
là un critérium infaillible et il est indispensa¬
ble d’acquérir une grosse expérience alliée
toujours à une sorte de flair spécial, pour faire
la récolte bien à point.
La préparation comprend plusieurs phases.
Dans la première, les gousses, renfermées dans
des récipients en fer-blanc placés eux-mêmes
dans des cuves cloisonnées et recouvertes de
laine, où l’on fait arriver de l’eau à 90», restent
toute une nuit dans cette étuve spéciale.
Elles ont alors un teinte brunâtre et sont in¬
capables de germer. Il reste à les dessécher
méthodiquement. On les étale, à cet effet, en
couche mince sur des châssis en bois léger re¬
couverts de couvertures de laine et les gousses
elles-mêmes sont recouvertes d'une de ces cou¬
vertures, après quoi on expose le tout au so¬
leil durant cinq ou six jours. Les gousses sont
tout à tait molles et plus brunes encore. On
termine alors la dessication à l ombre, (.ette
fois on les étale encore en couches minces
mais sur des claies sans couvertureset disposées
en étagères d’une propreté rigoureuse. Des
courants d’air sont aménagés par des ouvertu¬
res spéciales du local, de façon à rendre pro¬
gressive la dessication. On les visite de temps
à autre,car les gousses de dimensions différen¬
tes ne se dessèchent pas avec la même rapidité.
I 2 H _ — LA PARFUMERIE MODERNE
(Quinze jours suftisenl aux plus petites pour
être à demi sèches. On les met ensemble sui¬
des étagères spéciales où les rides de l’enve¬
loppe s’accentuent. Par des visites ultérieures
on enlève celles qui ont atteint ce stade, ainsi
de suite jusqu’à dessication complète appré¬
ciée par simple pression des doigts. La gousse
sèche ne craque plus et le parfum commence à
se manifester.
Les gousses sont alors entassées, toutes dans
le même sens, dans de grandes boîtes en fer
blanc de un mètre de long et o m 5 o de large
et de haut. On les y laisse en observation de
un à deux mois pour faire se développer le
parfum. Chaque semaine on les examine avec
soin pour retirer les moisies, qu’on lave à l’eau
tiède, ressuie et met un jour ou deux sur des
étageres spéciales.
C’est alors que se fait le tri suivant les lon¬
gueurs. Des réglettes divisées en centimètres et
des casiers numérotés facilitent l’opération.
Sont déclarées marchandes toutes celles va¬
riant entie i 5 et -iS centimètres de longueur.
Mais l’aspect et la qualité du parfum influeront
aussi sur le prix.
Au cours de l’empaquetage on lisse les
gousses à la main pour leur donner ce brillant
que nous affectionnons.
Dès ce moment, la vanille passe à l’industriel
qui en fait les mille et un usages que l’on sait.
G. Ch.vrrièrk.
Ingénieur agronome.
VARIETES
éf
Maladie du Vanillier
Les nouveaux droits dont la Vanilline sera
bientôt frappée attirent de nouveau l’attention
sur la Vanille naturelle qui en subira favora¬
blement le contre-coup. Les producteurs s’at¬
tendent à une hausse consécutive à la plus
grande consommation et espèrent être ainsi
mieux récompensés de leurs peines. La culture
de la Vanille n’était plus rénumératrice ces
temps derniers, d’autant plus qu’une maladie
assez grave menace la précieuse orchidée.
Le D'- Vitrac, qui a étudié à la Guadeloupe
cette « Mélanose du Vanillier » la décrit de la
.façon suivante ;
« La fécondation terminée, la grappe de
« tieurs du Vanillier devient une grappe de
€ gousses de Vanille (de pois, comme on dit
.. ici) ».
Les dernières Heurs qui n’ont pas été fécon¬
dées tombent, laissant la cicatrice de leur point
d’attache à l’axe de la grappe sur une longueur
de 2 à 3 centimètres. La pointe de cet axe res¬
tée à nu est d’un beau vert glauque et grossit
pendant quelque temps, après la chute des
dernières fleurs. Normalement elle doit rester
verte et bien portante jusqu’à la maturité com¬
plète.
Dans le cas de Mélanose, lorsque les gousses
ont atteint 8 à lo cent, de longueur, une tache
noire apparaît sur la pointe nue de l’axe et
tend à s’étendre sur toute sa longueur. Chaque
fois que le noir atteint le point d’attache d’une
gousse, celle-ci noircit à son tour et tombe 2
ou 3 mois avant sa maturité.
Si on a soin de retrancher la pointe de l’axe
dès qu’elle paraît atteinte, on parvient 7 ou 8
fois sur 10 à arrêter le mal, mais si la tache
apparaît à l’origine ou au milieu de l’axe toute
la grappe est perdue.
Il faut espérer que l’on arrivera à arrêter la
progression de cette maladie qui pourrait, en
se généralisant, diminuerdans de fortes propor¬
tions les récoltes de Vanille,
■4 «fe
LES ESSEAICES EAl THÈ'RAT'EVTIQVE
^ ^ ^
LE GENET
Le Genêt à balais (Genista scopariaj, est
une légumineuse papilionacée qui croit en
abondance dans les terrains sablonneux du
nord et de l’ouest de l’Europe. Ses fleurs, en
belles grappes jaune d’or, répandent une odeur
agréable faible, mais persistante. A la dose de
i 5 à 3 o grammes pour un litre d’eau, elles ser¬
vent depuis longtemps à préparer une infusion
de saveur amère, dont les propriétés diuréti¬
ques sont dues à la scoparine ; cette substance
qui cristallise en prismes jaunes insipides et
inodores est peu toxique,- cependant, les fleurs
de gerêt ne peuvent être maniées sans précau¬
tions, car, indépendamment de la scoparine,
LA PARFUMERIE MODERNE --- - 1:^7
elles contiennent, ainsi que les autres organes
de la plante, un alcaloïde, la spartéine, qui est
un médicament très actif, et partant un violent
poison.
La spartéine (C^ Az-) se présente sous
la forme d’un liquide huileux dont l’odeur
est persistante. De saveur amère, de réaction
alcaline, elle est incolore, mais brunit rapide¬
ment au contact de l’air. Elle est insoluble
dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther ; elle
se combine aisément aux différents acides pour
former des sels cristallisables et solubles.
Un de ces sels, le sulfate neutre, C"
So^ 5 (H'-* O), est aujourd'hui d'un em¬
ploi courant en thérapeutique. 11 possède,
comme l’a établi Laborde, la propriété d’aug¬
menter et de régulariser les contractions car¬
diaques : c’est le métronome du coeur ; son
action complète celle de la digitale. Le sulfate
de spartéine s’administre à la dose de o,lo à
<>,4i> gramme, en pilules et en potions, ou à la
dose de o,oS à o,io gr. en injections hypoder¬
miques (solution aqueuse à 5 o/o, soit cinq
centigrammes par cmc.). 11 est encore utilisé
comme antithermique, et principalement dans
les fièvres éruptives. On l’emploie dans ce but
en badigeonnages, soit qu’on i’incopore dans
une pommade ainsi formulée ;
Sulfate de spartéine.. 2 gr.
soit qu’on se serve plus simplement de la so¬
lution aqueuse à 5 “/<>. On prescrit alors :
Sulfate de spartéine. '2 gr.
Eau stérile. 10
Faire sur la peau un badigeonnage avec 4 ou
5 cmc. de cette' solution et recouvrir d'une
étoffe imperméable.
Dans certaines régions de la France et de
l’Allemagne, on mangeait autrefois en salade,
les fleurs du genêt à balais, ou bien encore on
faisait confire les boutons dans du vinaigre, et
on les employait comme condiment à la ma¬
nière des câpres. Il faut se féliciter de la dis¬
parition à peu près absolue de cet usage ; car
la présence de la spartéine, plus ou moins
abondante suivant l’époque et les régions, ex¬
pose les consommateurs d’un tel aliment à des
accidents qui peuvent exceptionnellement être
très graves.
D' P. J.
procédé facile d’Çxlrallon de l’Çssence d’3rls
par les nouveaux dissolvants
^ ^ ^
L’essence d’iris était autrefois extraite de la
poudre de l’iris de Florence (cultivé également
en France dans le département de l’Ain) par
la distillation à la vapeur d’eau. L'opération
était longue et délicate et les appareils em¬
ployés étaient rapidement déterriorés par
l’action des acides gras entraînés (acides cé-
rotiques, myristiques, etc.) qui attaquent les
niétaux à chaud. Il était nécessaire, en effet,
jje maintenir l’eau des réfrigérants à une tem¬
pérature suffisante pour que le beurre d’iris
ainsi fabriqué coule dans les récipients, et
o’obstrue pas le serpentin.
Nous parlons de cette fabrication comme
j'un procédé vétuste, il n’est cependant pas
tombé en désuétude et le beurre d’iris a une
vente toujours régulière ; grand nombre de
raisons ne sauraient, en effet, en remplacer
l’usage par celui des produits plus modernes,
obtenus notamment par les dissolvants volatils.
On sait que ce procédé est basé sur la facile
solubilité des huiles essentielles dans les déri¬
vés légers du pétrole fessence rectifiée ou
éther) ou les sulfures de carbone, chlorure
j’éthyle, etc. Le support de l’essence est lavé
oiéthodiquement dans une série de récipients
en batterie par le dissolvant choisi qui s’enri¬
chit graduellement en huile odorante ; le solvant
passe une première fois sur une poudre déjà
lavée antérieurement plusieurs fois, puis sur
une poudre moins pauvre, enfin sur une poudre
n’ayant encore subit aucun traitement.
Le liquide ainsi chargé de produit aromati¬
que arrive à l’alambic ou se fait l’évaporation.
I-e dissolvant est éliminé soit dans le vide, soit
par un chaufFuge qui n’est jamais important
car on choisit toujours un véhicule très volatil,
il reste au fond de la cucurbite un résinoïde
que l’on enlève pour le purifier à l’alcool.
Il contient, en effet, des principes cireux ou
résineux, solubles dans le véhicule utilisé, mais
insolubles dans l’alcool ou inutiles pour la
parfumerie. Après ce lavage et l’évaporation
de l’alcool, il reste un résinoïde d’iris très
odorant et en outre bon fixateur à cause de la
proportion importante de produits peu volatils
qu’il contient. C’est en quelque sorte une in¬
fusion d’iris extra concentrée (absolue) que l’on
peut utiliser telle quelle dans tous les cas ou
les anciennes formules indiquent l’usage de
l’ancien et excellent alcoolat.
Si l’on rectifie alors ce produit épais et sem-
LA PARFUMERIE MODERNE
128
bliiblc à un vernis, on obtient l’irone ou huile
essentielle absolue d’iris, qui remplace et avec
avantage les beurres d’iris ou pre'parations
distillées de cette essence concrète.
Mais ce procédé moderne a également un
grand nombre d’inconvénients, dont le princi¬
pal est le coût très élevé des appareils nécessai¬
res, et le grand danger d’incendie qu’offre le
maniement de grosses quantités de dérivés de
pétrole très inflammables. En théorie, tout se
passant en vase clos, ou dans un vide partiel,
il ne devrait se produire aucune fuite dange¬
reuse. Mais, en pratique, il n’en est pas de
même et la présence de fortes provisions de
matériel inflammable dans une usine ou tous
les stocks sont généralement constitués par
des produits précieux et combustibles, ne va
pas sans une grande responsabilité de la part de
l'usinier, et une augmentation proportionnelle
des primes d’assurance contre l’incendie, les
accidents, etc..
Aussi les industriels possédant des installa¬
tions de ce genre ont été très agréablement
surpris en apprenant la création de produits
nouveaux, bons dissolvants des corps gras et
des huiles essentielles, présentant tous les
avantages de l’essence légère de pétrole et
ininflammables.
Le Dichloréthylène et le Trichloréthylène
se rapprochent le plus par leur point d’ébuli-
tion ( 55 o et SS") des produits employés jus¬
qu’à présent et sont en outre incombustibles
et peu odorants, permettant d’utiliser à nou¬
veau, pour des mélanges, les poudres d'iris
traitées. On ne pourrait leur reprocher que
leur tendance à dégager en présence de l’humi¬
dité, des traces d'acide chlorhydrique. Mais
cet inconvénient disparait, paraît-il, dans les
produits bien préparés, et ces nouveaux dissol¬
vants sont employés maintenant dans toutes
les usines allemandes.
Un des plus grands avantages du Dichloré¬
thylène est la possibilité de son emploi en de¬
hors de toute installation particulière. Le par¬
fumeur qui a l’emploi soit dans ses savons, soit
dans ses poudres de riz ordinaires, de poudre
d’iris de qualité courante, peut en retirer lui-
même son essence d’iris dans de bonnes con¬
ditions de prix, sans chercher à extraire la tota¬
lité du parfum qui s’y trouve. La poudre in¬
complètement lavée pouvant lui servir après
coup pour ses qualités secondes.
S’il ne traite que de petites quantités, il mé¬
langera simplement, volume à-volume,la poudre
et le Dichloréthylène,et jettera la bouillie obte¬
nue sur un filtre rapide à aspiration. La pou¬
dre sera séchée rapidement et le liquide, éva¬
poré, laissera déposer une résine pure d’iris
que l’on reprendra simplement à l’alcool et
qui donnera après filtrage une infusion concen¬
trée que l’on aurait mis plusieurs mois à obte¬
nir avec la méthode ordinaire et qui serait re¬
venue à un prix plus élevé à cause de la perte
sensible d’alcool et la non valeur de la poudre
lavée à l’alcool.
S’il s’agit de grandes quantités on songera,
par un dispositif spécial, à récupérer le Dichlo¬
réthylène employé, ou on utilisera de préfé¬
rence le Trichloréthylène plus facile à conden¬
ser sans pertes.
Le dissolvant récupéré servira à des opéra¬
tions ultérieures.
Il faut noter en outre que la poudre d’iris
traitée, si elle a perdu de son pouvoir odorant,
a gagné de la blancheur ce qui permet de l’em¬
ployer en plus grandes proportions dans cer¬
tains mélanges blancs ou peu colorés.
Nul doute que ces nouveaux dissolvants qui se
prêtent à beaucoup d’autres usages (Pétroles (?)
à dégraisser les cheveux, lavages des huiles
parfumées, etc.) sur lesquels nous reviendrons
d’ailleurs, ne favorisent aussi l’utilisation des
fleurs odorantes dans toutes les parties de la
France, comme l’avaient fait prévoir les études
du professeur Chassevent.
G. Robkrt, ingénieur chimiste.
LA PARFUMERIE MODERNE
LES ESSEJ^CES T^OVVELLES
^ ^
%
ESSENCE DE GENÊT
Mon rapport d’Octobre 1902 contient quel¬
ques details sur la fabrication et les qualités
Je l’Essence de Genista tinctoria L. L’essence
alors obtenue était brun-foncé, d’odeur aro¬
matique agréable, de réaction acide, poids spé¬
cifique à 33 “ 0,8980. Par traitement avec l’al¬
cool on avait obtenu une paraffine fusible à
580 .
Je viens de distiller une essence d’une autre
variété de Genêt, Spartium scoparium L., qui
fournissait un rendement de o,o 3 i "/o. L’es¬
sence brun-foncée, d’odeur violemment acide
était liquide à la température ordinaire, mais
exposée à la glace elle se solidifia. Poids.spé¬
cifique à I 5 “ 0,8673.
L’addition d’alcool fort fit déposer des flocons
incolores. En chauffant avec une solution am¬
moniacale d’oxyde d’argent, l’essence donna
naissance à un miroir d’argent, ce que prouve
la présence d’un aldéhyde.
Indice d’acide. 58,6
Indice de saponification.... 88
Indice d’éther. 29,4
Pour séparer l’aldéhyde de l’essence, 10 gr.
furent agités avec une solution dilue'e de bisul¬
fite de sodium. Après l’addition de carbonate
Je sodium à la couche aqueuse, on remarqua,
une forte odeur de furfurol.
Avec de l’acétate de , 3 -Naphthylaminc : colo¬
ration bleu-rouge, avec de l’acétate d’aniline
coloration rouge. (Comparer E. Krdmann,
Jotirn. /. prakt. Chemie II. 56 , i 53 .) Avec une
solution de phcnylhydrazine hydrochlorique
et d'acétate de sodium il se forma des tra¬
ces d’un précipité jaune, évidemment 1-ur-
furazidiphénylique. (Comparer E. Fischer, B.
17. 574.)
La solution étherique de l’essence ainsi trai¬
tée fut agitée avec de la soude caustique à
3 La couche intérieure se solidifia en une
galette de savon. Après ébullition avec du
charbon animal on additionna de l’acide sul¬
furique dilué, les flocons impurs bruns obte¬
nus furent traités' avec de l’éther et libérés
d’impuretés par l’éther de pétrole. Après éva¬
poration il se formait des lamelles incolores
fusibles à 60/61“ — acide pahnitique.
La portion non-acide de l'essence fut, ai-rès
évaporation de l’éther, traitée avec 3 o cm“ al¬
cool fort. Il se déposait o ,35 gr. — 3,3
d’aiguilles fines, fusibles à 48/49", qui par
leur inertie en rapport aux agents chimiques,
furent caractérisées comme paraffine.
Heinrich Haensel.
LE THYM ET SON ESSENCE
Caractères botaniques. — Le genre Thym,de
la charmante famille des labiées, comprend à
peu près cinquante espèces décrites à ce jour,
dont doKfe pour la France seule. Toutes sont
des plantes à odeur aromatique très agréable,
pjous ne nous arrêterons,toutefois, qu’au Thym
commun et au Serpolet ou Th. bâtard, les plus
intéressantes.
On sait que les Grecs, amis de la belle na¬
ture, confondaient tous les membres de la
tribu sous le nom charmant de Thumos (je
parfume), et qu’ils les rencontraient avec un
plaisir extrême le long des sentiers pierreux ou
sur les coteaux arides et brûlés. Ils avaient
même l’habitude de couper des rameaux à la
plante pour presser entre leurs doigts les
feuilles aux fines senteurs. Et celte tradition
s’est conservée vivace dans le Midi et le Sud-
Est de notre belle Patrie. Nous demandons
encore davantage au Thym, aujourd’hui : il
entre dans la préparation de nos aliments :
civet de lièvre ou de lapin, boudin, caillettes,
etc. ; de là cette supériorité bien établie de la
cuisine provençale, si relevée, si appétissante.
Mais, ne nous égarons pas sur ce chemin
trop agréable. .. où nous risquerions de per¬
dre de vue notre sujet et dès le départ.
Le Thym commun, donc, est un arbrisseau
formant une touffe buissonneuse, à feuilles
innombrables, très petites, ovales, lancéolées,
verdâtres en dessus et blanchâtres au revers,
ordinairement fasciculées, à rameaux dressés
et tomenteux. Ses fleurs sont rose lilas ou
plutôt blanches, disposées, soit en capitules,
soit en grappes.
C’est notre frigoulo, ferigoulo, frigouléto,
frigoulcla que les poètes ont chantée. Vers
lao
LA PARFUMERIE MODERNE
lü littoral méditerranéen,la plante est en pleine
tloraison vers la mi-avril; plus au nord, elle
n'y arrive que quinze jours après. A ce mo¬
ment, elle a atteint son maximum de parfum.
Ses sols de prédilection. — Compagnon fi¬
dèle de la Lavande, il semble vivre en parfaite
intelligence avec sa parente et partager sa
bonne ou mauvaise fortune. Il est cependant
plus frileux et redoute les altitudes au-dessus
de 5 oo mètres dans notre Dauphiné au climat
assez rude. Aussi, affectionne-t-il, avant tout,
les abris et les douces caresses du soleil. Né
dans les régions chaudes,on dirait que le Thym
na rien oublié de son origine. Examinez,
même en Provence, une combe à l’ombre ou
à peine deux ou trois centimètres d’un grès
ferrugineux. Les pieds, serrés à étouffer, lut¬
tent contre le chêne truffier qu’on étend de
plus en plus sur ces portions stériles et qui a
mérité la première place dans l’agriculture lo¬
cale, grâce à son revenu hors de pair. Mais,
dès que la charrue ou la pioche cessent de
combattre leur envahissement, vite ils recon¬
quièrent, et en peu d’années, les espaces ravis
par les truffières artificielles. On ne saurait
trop admirer cette ténacité du faible contre le
fort !
Même remarque dans nos montagnes déboi¬
sées : une simple fente à travers la roche suffit
pour qu’aussitôt le Thym vienne y élire domicile
Lande de Thym sauvage
simplement ouverte au vent du nord. Eh
bien ! vous n’y trouverez plus la plante odo¬
rante, tandis que la Lavande, moins avide de
soleil et de lumière, se plaira là encore. Les
deux ont d’ailleurs un point commun: l’hor¬
reur de l’herbe autour d’elles.
Sa zone naturelle est donc le patrimoine de
V Yeuse ou chêne vert, du spic et de la grosse
Lavande (L. latifolia X. fragrans) Chaten. Au-
dessus, il est mal à l’aise et l’hiver lui semble
funeste alors que son amie n’en souffre point.
Ce sont aussi les sols calcaires que le Thym
recherche, tout comme la Lavande. Peu im¬
porte, d’ailleurs, qu’ils soient stériles ou non.
A Taulignan (Drôme) — pour ne citer qu’un
exemple — des étendues immenses végètent
sur la lausc ou bancs de pierre que recouvrent
et fonder une génération innombrable. Bien
mieux, il semble comprendre que dans les ter¬
rains cultivés autrefois et abandonnés aujour¬
d’hui, il manquerait de sécurité, de repos pour
sa longue existence ; il veut se tenir prudem¬
ment à l’écart des rivalités de la montagne
où l’homme l’oubliera, n’aimant que la société
de ses frères ou de sa sœur la Lavande. Voilà
pourquoi il choisira, lui, les portions dédai¬
gnées.
En un mot,la modeste labiée redoute le Iroid,
l’humidité et les terrains profonds. Nous avons
lu, dans un certain ouvrage sur les plantes à
parfum, qu’on rencontrait le Thym jus¬
qu’au sommet des hautes Alpes du Dauphi¬
né et de la Savoie. C’est là une erreur.
La vérité, nous le répétons, est que la
^ LA PARFUMERIE MODERNE
plante est toute méridionale d'inclination
la preuve, c’est qu’elle croît spontané-
nient dans l’Asie mineure, la Grèce, l’Istrie,
l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Algérie,
la Tunisie, la F'rance du Sud; Alpes-Mari-
tintes, Var, Bouches-du-Rhône, Gard, Hé¬
rault, Aude, PyrénéesOriemales, Vaucluse.
Basses-Alpes (aux faibles altitudes), Drôme,
pJautes-Alpes (coteaux et pied des montagnes^
exposées au soleil, dans l’un et l’autre dépar¬
tement); dans les portions abritées du massif
central: basse Ardèche, Lozère et enfin dans
les Basses-Pyrénées.
Serpolet. — Quant au Serpolet, ses goûts
diffèrent sensiblement. D'ailleurs, la physiono-
niie n’est plus la même. Très vivace, la plante
rampante, herbacée, va choisir pour canton,
nement les vieilles luzernes épuisées, les
pelouses peu garnies, les anciens champs délais¬
sas, caillouteux de préférence, mais pou¬
vant lui fournir, toutefois, de la nourriture,
car elle se développe chaque année. N’a-t-elie
pas à remplacer ses longs cheveux que
la faux a rasés en juin ? Et puis, elle
ne pousse plus en rangs sénés comme ses
frères des rochers. Moins sociable, elle a pro¬
fité plutôt des éclaircies de la prairie languis¬
sante ou sur son déclin pour y venir passer
son existence dans l’isolement, cachée par les
Ijerbes voisines. Remarquons encore qu’elle se
plaît bien dans des sols dépourvus de chaux,
argileux et assez frais, tels que nous en avons
dans la haute vallée de la Galaure. Toutefois,
on ne le trouve jamais très abondant et à moins
de cultiver le serpolet, nous ne voyons pas le
moyen d’en tirer parti, bien que l’essence
vaille à peu près autant que celle du Thym vul¬
gaire et que le rendement soit infiniment su¬
périeur. C’est là un point qu’il faudrait éluci-
cider.
Les Thymeraies m) naturelles. — Où le terrain
c-t le climat lui conviennent, la plante se mul¬
tiplie tellement entre les roches à nu ou sur les
coteaux arides, que c’est un fourré qui recou¬
vre tout. De loin, l’humble parure apparaît
blanchâtre et assez terne, les pieds trop serrés,
se dévorant les uns les autres. Combien est
plus riant l’aspect de la Lavande avec son port
gracieux, ses feuilles d’un vert foncé, ses épis
d’un bleu argenté ; tandis que son modeste
compagnon atteint à peine vingt centimètres
de haut et n’a qu’une pauvre robe, des fleurs
pâles et très petites. Cependant, notre sympa¬
thie ira aussi à cette plante, la moins exigeante
peut-être qu’il soit, et qui cache à nos yeux la
nudité des pentes déboisées, rôle dont il est
juste de lui savoir gré. N’est-elle pas aussi
( I ) Un néologisme !
i;ii
l'amie de la montagne qu’elle défend contre
les pluies d’orage ?
N’oublions pas d'ailleurs, que si le l'hym se
présente à nous si humblement, son odeur
suave ne le cède, par contre, en rien aux plus
recherchées. A ce titre, il mérite bien quelque
attention, d’autant plus que l’essence est d’un
écoulement facile, d’un prix assez élevé et sans
fluctuations.
Distillons le Thym. — On a méconnu jusqu'à
ce jour, en France,la valeur de cette ressource
des zones ensoleillées. Voilà pourquoi on le
laisse sans soins. Les ménagères, elles, se
contentent d’une plante dans le jardin. Quant
aux cultivateurs, ils lui reconnaissent à peine
l’avantage de fournir un peu de nourriture au
troupeau, nourriture qui ne sera pas cepen¬
dant sans influence sur la qualité de la cha r
ou du laitage. Nos chasseurs, seuls, éprouvent
un plaisir sans égal à poursuivre lièvres et per¬
drix sur les landes parfumées, d’où une affection
instinctive partagée, au reste, par le touriste.
Mais personne n’a songé encore à distiller
la plante, alors que nous demandons à l’Algérie
et à l’étranger un produit que nous pourrions
tirer de chez nous et infiniment meilleur,
grâce aux alambics perfectionnés qu’on ren¬
contre déjà dans nos communes.
C’est l’/tx^ugne qui profite surtout de notre
inertie : elle nous livre chaque année des mil¬
liers de kilogs d’essence de Thym, obtenue
par les mêmes appareils que leur apportèrent
les Arabes, il y a mille ans,. . Et encore, si la
fraude ne s’en mêlait pas 1 Car ce sont nos
voisins qui, ici,comme pour l’huile de Lavande
alourdissent notre marché en avilissant les
prix pour le malheur de tous...
Nous croyons donc devoir signaler aux pro¬
priétaires d’initiative une ressource inattendue
qu’ils ont tort de négliger, d’autant plus que la
récolte vient spontanément, sans rien nous de¬
mander et qu’ils ont déjà des alambics à leur
disposition. Alors même que le bénéfice ne se¬
rait pas élevé certaines années,il y aurait néan¬
moins un supplément de revenu qui apporte¬
rait de l’adoucissement à la misère du cultiva¬
teur. Pourquoi recourir à l’étranger pour des
produits que nous avons en France et juste au
moment où chaque nation s’efforce de se pas¬
ser des autres ?
Soins adonner, récolte, etc. — En l’état ac¬
tuel, nous ne saurionssonger à récolterie Thym
avec la faucille, c'est-à-dire, ainsi que nous
opérons pour la Lavande. Les tiges à couper
n’ont guère que quelques centimètres de haut ;
elles sont pauvres en feuilles et en fleurs et
portent beaucoup de bois mort. On le com¬
prend puisque les pieds sont serrés comme
l’herbe de la prarie; qu’ils n’ont à compter que
sur la Providence et que le mouton et la chè-
132
LA PARFUMERIE MODERNE
vre les tondent chaque jour. Ici le seul
moyen pratique est donc l’arrachage des plantes
çà et là, en dégarnissant de façon à ménager
les récoltes futures, sans vandalisme en un
mot. 11 va sans dire que le meilleur moment
est en avril ou mai, lors de la floraison. En
effet, si l’essence est disséminée dans toutes les
parties vertes — ainsi qu’on s'en convainc
d’ailleurs, en examinant un rameau au soleil —
il n'en est pas moins établi qu'elle se concen¬
tre surtout sur la fleur.
Le travail va très vite: les pieds viennent à
chaque coup de main, de sorte qu’un homme
peut en réunir près de mille kilogs dans sa
journée. Avec la faucille, on ne dépasserait
pas 25 kilogs de ramilles ! Rendus à portée,
pieds restants, bien au contraire; il adonné
de l’air, de la lumière et plus encore : un léger
labour aux racines. Peut-être serait-il possi¬
ble, l’année prochaine, d’y ramasser les tiges
au volant (i), surtout si le propriétaire en in¬
terdisait le libre parcours au troupeau.
Une expérience assez curieuse a été tentée
en même temps sur nos indications.
Il s’agissait de savoir si un pied rasé au ni¬
veau du sol, ou à la naissance des racines,
repousserait quand même, ou si cette opéra¬
tion était funeste à la plante, surtout en
été. Eh bien! la vitalité du Thym est
telle que tous les sujets décapités ont donné
de suite des pousses nouvelles. D’où une autre
méthode moins barbare et sensiblement aussi
Lande de Thym cultivé
ces pieds sont débarrassés à la hache des
grosses racines : le reste va à l’alambic.
Pour la première fois, un essai a été tenté dans
la Drôme en mai 1909. C’était chez M. J.Mil¬
liard, ancien maire de Saint-Ferréol et agri¬
culteur très intelligent.Notre ami n’avait qu’un
petit appareil contenant à peu près jS kilogs,
trop insuffisant donc, mais malgré ce grave
inconvénient, il a obtenu des résultats qui
méritent d’être signalés, puisque 3 oo kilogs
environ de cette récolte ont donné i kilog
d’essence. Si la chaudière eût été quatre
fois plus grande, l’opération devenait as¬
surément rémunératrice. Ajoutons que le
pillage de la lande de Thym n’a point nui aux
rapide pour ramasser la moisson odorante.
Culture du Thym. — Est-il besoin de dire que
la plante se prête aux mêmes soins que la La¬
vande ? Un léger labour en hiver — les raies
espacées à o m. 5 o — à travers une friche bien
garnie, facilitera le développement des tiges,
des feuilles et des fleurs, ün verra au prin¬
temps les sujets croître avec vigueur, se revê¬
tir d’une épaisse chevelure vert cendré qui
remplacera les brindilles mortes. Nous serons
témoins, donc, d’une véritable résurrection
ainsi qu’on le devine, et ce coup de charrue
( 1 ) Petite faucille employée dans la récolte des
cpis de Lavande.
LA PARFUMERIE MODERNE
est facile partout où Ton n’est pas sur le ro¬
cher.
Maintenant, si nous garnissons les espaces
vides en utilisant les pieds arrachés parle soc,
nous n’aurons plus un champ sauvage, mais
une véritable culture. Pourquoi ne replante¬
rions-nous pas encore le Thym en novembre
ou décembre dans les parcelles trop pauvres
pour recevoir les céréales? Nous utiliserions
ainsi, et à temps perdu, les espaces incultes,
dénudés qui ne rapportent pas toujours 3
francs à l’hectare. Même au prix actuel del’es-
tence, lo fr. le kilog, on retirerait sans aucun
doute le fruit de ses peines. Avec la charrue,
la tâche avancerait rapidement (i). Ajoutons
que c’est le seul moyen de créer une Thyme-
raie : !a graine est si petite—plus de deux mil¬
les avoir sur un pied de parfaite égalité, l’ne
des parcelles recevait, tin février, 20 kilogs de
nitrate, soit à raison de 3 oo kilogs à l’hectare,
tandis que nous réservions l’autre comme té¬
moin.
Eh bien ! l’effet a été merveilleux et à trois
cents mètres, la différence de végétation appa¬
raissait clairement, tant elle était sensible. Le
malheur voulut que le temps manquât pour
distiller séparément les deux lots: toutefois,
l’expérience ne fut pas moins concluante, ainsi
que le prouvent les clichés photographiques
que nous avons rapportés de notre visite.
Mais — nous ne le répéterons jamais assez
—^ pour s’adonner à la nouvelle industrie, il
importe: lod’avoir des alambics liegrande ca¬
pacité, 2® de soigner le Thym pour distiller,
lions et demi au kilog (2) — qu’on ne saurait
songer à la ramasser, sans compter que le vent
la disperse aux quatre coins.
Nous ne pouvons fumer avec l’engrais
de ferme, lourd, encombrant, surtout lors¬
qu’on n’a à son service que d’étroits sen¬
tiers, rampants, semés de pierrailles des¬
cendues delà montagne Mais il nous reste,
du moins, la ressource du Nitrate de soude.
Nous l’avons expérimenté cette année, dans le
domaine de M. Milliard. Sur une étendue uni¬
forme, il avait été pris deux rectangles égaux
de 6 ares 2/3 (33 m i /3 X ao), de manière à
(1) Voir Lavande et Spic.
(2) I.avande: 980 mille!
non du bois mort, mais des feuilles et des
fleurs dont le rendement est naturellement
tout autre.
Restent les débris sortis de la cucurbite :
c’est une excellente litière,préférable à la paille
même pour les terres argileuses, toujours plus
ou moins-asphyxiantes. On les brûle aussi avec
les grosses racines pour chauffer la chaudière
ou le four. D’ailleurs, les cendres ont bien
quelque valeur fertilisante, puisqu’elles ramè
lient aux champs la potasse et l’acide pliospho-
rique enlevés par les cultures.
L’essence de Thym. — Elle est rouge brun en
sortant du petit Pefroii, mais, rectifiée, elle de¬
vient incolore.
LA PARFUMERIE MODERNE
Son odeur aromatique très spé;iale relève
parfaitement un grand nombre de prépara¬
tions. Son goût est brûlant comme celui de
toutes les essences dont les principes odorants
sont des phénols. L’essence de Thj-m c intient
du Thymoletdu Carvacrol en proportion qui
peut atteindre 60 «/o mais se cantonne géné¬
ralement autour de 3o "/o. La rectification en
est assez difficile avec les procédés ordinaires
(œuf à vapeur) mais devient aisée avec les ap¬
pareils à rectifier dans le vide.On peut retirer,
de cette façon, 98 «/o de l’essence, la propor¬
tion du goudron rouge étant assez faible.
La densité de l’essence brute varie entre o,yoo
et 0,950, selon la contenance en phénols, que
l’on peut facilement déterminer par une simple
agitation avec une lessive de soude. Le Thymol
et le carvacrol s’y dissolvent immédiatement
et laissent remonter après repos la partie non
phénolique à la surface. Elle est légèrement
lévogyre (détourne à gauche le rayon de lu¬
mière polarisée) et devient dextrogyre si on
l’additionne d’essence de térébenthine.
chercheur infatigable,poursuit depuis plusieurs
années des expériences sur ce point si intéres¬
sant avec l’essence de Lavande. Il est
encouragé dans cette voie nouvelle par
le prix élevé des opérations : 3ooo fr. et
surtout par les insuccès qu’elles réservent et
qui sont, hélas ! dans la proportion de 9 à 10,
ainsi qu’on le sait. Or l’essence de Thvm
remplacerait celle de Lavande, d’un prix plus
élevé.
Pour l’heure, la destination de l’essence de
Thym est surtout la fabrication du Thymol,
très employé en médecine et dans l’industrie
comme antiseptique (matière première de
l’Aristol),
La Parfumerie et la Savonnerie absorbent le
Nous souhaitons de tout cœur que les vail¬
lants habitants des régions déshéritée.s aient
dans la distillation du Thym une nouvelle
source de revenus ; nous nous en réjouirons
bien sincèrement.
Professeur L. I.amothe.
Ses usages — La médecine l’emploiecomme
antiseptique, comme tonifiant, etc. Nous en¬
trevoyons une autre application dans le même
domaine. Nous voulons parler de l’embaume¬
ment des cadavres. M. le D'- E. Baitandier,un
Le Thym est exploité depuis longtemps ei
France dans le Var, les Alpes-Maritimes, le tîan
THerault, l’Aude, etc. L’Auteur ne vise que l’uti
li.sation de cette plante par les Distillateurs d
Lavande des grandes Alpes, qui l’ont dédaigné
iusqu’à présent. N. D. L. R.
I^|| Contribution à ta Connaissance du jVinsc Artificiel 1^
(STTITOE!)
PRODUITS INTERMEDIAIRES
.Métanitrochlorure de benzoyle
CO Cl
0 .
Il est obtenu par l’action du pentachlorure
de phosphore sur l’acide métanitrobenzoïque.
Métabutylxylènemétanitrophénylcétone
CH^
-O
On l’obtient au moyen du métanitrochlorure
de benzoyle sur le métabutylxylène en présence
du chlorure d’aluminium.
L’opération a été faite sans dissolvant et à la
température ordinaire, puis finie au bain-
marie.
Proportions employées :
Métanitrochlorure de benzoyle. 20 gr.
Métabutylxylène. 17 „
Chlorure d’aluminium. ly »
Le rendement a été de 17 gr. du dérivé mo-
nonitré, soit 51,5 % de la théorie.
L’analyse a donné, pour o,3o8 gr. de subs¬
tance, un volume de 12 cc.,8 d’azote à la
température de 21» et à la pression de 745.11.1.
Trouvé : Calculé ;
Aç 4,63 »/o 4,5 o »/o
,, Ce corps cristallise en aiguilles incolores très
solubles dans l’acide acétique, moins dans
l’a'cool et l’éther, beaucoup dans le chloro¬
forme.
Il fond à 126® et est inodore.
Pour compléter la série des cétones nitrées
LA PARFUMERIE MODERNE — 135
j’ai préparé aussi les dérivés paranitrés dans le
phényle, mais je n’ai pas réussi a obtenir les
dérivés isomères de l’orthosérie.
Métabutylxylèneparanitrophénylcétone
CH.,
On l’obtient, comme son isomère méta, en
transformant l’acide paranitrobenzoïque en
chlorure et en condensant ce produit avec le
métabutylxylène.
On dilue dansle sulfure de carbone et termine
au bain-marie.
Proportions employées :
I mol. Cl d’acide métanitrohenzoïque. 20 gr.
I » métabutylxylène. 22 »
Chlorure d’aluminium. 20 »
Le prod uit de la réaction a été traité par l’acide
chlorhydrique, afin d’enlever A/C/a,puis distillé
pour éliminer le sulfure de carbone.
Le produit restant a été traité enfin par le
carbonate de soude pour éliminer l’acide nitro-
benzoïque.
On exprime alors, puis reprend par l’alcool
et cristallise de l’acide acétique. ..
L’analyse de cette substance a donné, pour
0,2355 gr., 10 cc.,2 d’azote à la température de
21® et à la pression de 746'""', soit :
Trouvé : Calculé :
4.8 “/o 4,5 “/»
Ce produit cristallise en belles aiguilles d’un
blanc teinté de jaune et fond à 129®.
Il est sans odeur et, comme son isomère méta,
se dissout bien dans l’acide acétique, le chloro¬
forme, peu dans l’éther et l’alcool, et pas du
tout.dans l’eau.
Par nitration avec l’acide nitrique fumant ou
avec les nitrants faibles, on obtient toujours la
trinitrocétone isomère de celle déjà'décrite, et
que nous décrirons sous le nom de :
Dinitrobutylxylylparanitrophénylcétone
CH,
Le meilleur rendement dans la préparation
de ce produit s’obtient en nitrant son dérivé
mononitre décrit plus haut avec l’acide nitrique
fumant ou avec un mélange d’acide nitrique et
sulfurique ordinaire.
Ce produit cristallisé de l’acide acétique a
donné à l’analyse les résultats suivants : Pour
0,213 gr, de substance, 20 cc. 75 d’azote à la
température de 24" et à la pression de 743..
Calculé : Trouvé :
io,477o 10,61 ®/o
Ce corps se présente sous forme d’aiguilles
incolores et inodores: il fond à 261®.
11 est insoluble dans l’eau, très peu soluble
dans l'alcool et l’éther, assez soluble dans
l'acide acétique et très bien dans le chlorofor-
Les cétones nitrées n’ayant pas d’odeur de
musc, nous avons essayé si, en transformant
un groupe NO, en groupe NH,, on pourrait
leur donner plus de volatilité et. de ce fait,
amener l’odeur du musc.
Il n’en a malheureusement pas été ainsi,
comme nous allons le voir par le composé ci-
dessous.
Amidonitrobutylxylènemétanitrophénylcétone
On l’obtient en dissolvant la trinitrocétone
dans l’alcool absolu saturé d’ammoniaque et en
faisant arriver dans cette solution un courant
d'hydrogène sulfuré.
On opère la réduction à la température du
bain-marie et cela pendant deux heures
On filtre ensuite et traite le filtrat par l’acide
chlorhydrique dilué, on lave à l’eau, afin d'éli¬
miner les iels solubles, et traite par la potasse
à fr.oid.
On sèche bien le gâteau ainsi obtenu,puis on
le redissout dans la benzine.
Dans cette solution on fait alors arriver un
courant d’acide chlorhydrique sec jusqu’à
transformation complète delà base en chlorhy¬
drate.
[,e précipité étant gélatineux, on lui ajoute
de l’éther, qui le rend granuleux et alors facile¬
ment filtrable.
Le dérivé nitré non réduit reste dans la ben¬
zine, on filtre et lave à l’éther.
Le chlorhydrate ainsi obtenu est tout à fait
exempte de soufre.
On le traite ensuite par la potasse et cristallise
du chloroforme la base ainsi obtenue.
Ces transformations successives de chlorhy¬
drate en base et de base en chlorhydrate sont
LA PARFUMERIE MODERNE
13(i
absolument indispensables pour éviter toute
trace de soufre.
L’analyse de cette substance a donné, pour
0,2785 gr., un volume de 29 CC. 25 d’azote à la
température de 24° et à la pression de 74.5">iii,
Trouvé : Calculé :
A,- 11,52 »/o 'i,32«/„
Cette base se présente sous l’aspect de beaux
cristaux jaune orangé de forme -prismatique et
fond à 208",5.
Elle est sans odeur, très peu soluble dans
l’alcool et Téther, très soluble dans !e chloro¬
forme.
L’eau ne la dissout pas du tout, et très fai.blcr
ment son chlorhydrate.
Etant donné que, dans la série des nitranili-
ncs, la méta est jaune orangé, la base ci-dessus,
et possédant également une teinte orangée^
peut être considérée comme un dérivé substitué
de la méta nitraline et, en conséquence, nous
croyons probable la formule que nous lui attri¬
buons.
Métabutylxylèneparatoluolènesulfone
CH:,
On l’obtient par la réaction de Friedel et
Cralis en condensant le métabutylxylène avec
le chlorure de Tacide paratoluolsulfonique en
solution sulfocarbonique, à Taide du chlorure
d’aluminium.
Proportions :
Butylmétaxylène. '4 gr.
Chlorure de Tacide paratoluol¬
sulfonique. 17 —
Chlorure d’aluminium. 14 —
On laisse réagir deux heures sans refroidir,
puis on chauffe au bain-marie pendant une
heure.
On refroidit, puis ajoute Tacide chlorhydrique ,
distille le sulfure de carbone, lave avec carbo¬
nate de soude et recristallise la sulfone de
Talcool.
L’analyse de ce produit a donné, pour
0,2245 gr. de substance, 0,594 gr. d’acide car¬
bonique, 0,1575 gr. d'eau, soit :
Calculé : Trouvé ;
C 72.»5 ®/o 72,'3»/n
H 7,91 » 7,79 »
(iette sulfone cristallise dans le système mo¬
noclinique, est incolore et sans odeur.
Elle se .dissout très bien dans tous les dissol¬
vants ordinaires, sauf Teau.
Elle est d’une très grande stabilité.
Essais de nitration faible
ESSAI A
5 gr. de sulfone sont dissous dans 40 gr.
S0.,H.2 ordinaire.
On aioute une molécule NO,H dans SO^H^
ordinaire.
La température a été maintenue à o».
Résultat ; Trinitrodérivé à côté de sulfone
inattaquée.
La sulfone dissoute dans Tacide acétique a
été traitée par Tacide nitrique fumant;
1» A froid ;
2» A chaud.
Dans ces deux cas il n'y a pas traces de nitra-
La sulfone ressemble donc, sous le rapport
de la nitration, à la cétone.
Comme cette dernière, elle n’a donné aucun
dérivé mono ou binitré par nitration faible.
Dinitrométabutylxylylmétanitrotoluylsulfone
CH,
On l’obtient par tous les procédés de nitration
forte employés chez la métabutylxylylphényl-
cétone précédemment décrite.
Les essais faits sur cette sulfone pourobtenir
un tétranitrodérivé ont complètement échoué,
de même pour la cétone.
Le produit de nitration n’a pu être analysé
qu’après une dizaine de cristallisations de
Talcool.
L’analyse de ce dérivé trinitré a donné, pour
0,235 gr. de substance, 20 cc. 45 d’azote à lu
température de 2 5» et sous la pression de yqS"»»,
soit :
Trouvé : Calculé :
9,^1 Vo 9.31%
■ Ce produit cristallise en aiguilles incolores et
fond à 170®.
11 se dissout facilement dans Tacide acétique,
très difficilement dans Talcool et Téther et pas'
du tout dans Teau.
Etant donné le fait que, dans la nitration de
Tacide paratoluolsulfonique, le groupe nitro va
en méta vis-à-vis du sulfo, la constitution de la
sulfone nitrée donnée ci-dessus devient très
probable.
P. PoMMiEii, Dr en chimie.
(à suivre).
Le Gérant : Gattefossé.
lmp P. T-EOENORE h Cf. K.r. Bellecordière. I.yon.
LA PARFUMERIE MODERNE
137
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LA PARFUMERIE MODERNE
138
REVDE DES REVCES
De la « Revue de Grasse »
Du - novembre.
Le Jasmin. - L’Oranger. — La Recolle d’OIives. —
•Après nous avoir donné pendant trois semaines une
série ininterrompue de radieuses et tièdes journées,
octobre s’était décidé sur le tard, tout à fait sur le tard,
à payer son tribut à l’automne. Nous avons eu, l’autre
semine, notre bonne part des copieuses averses dont le
Midi, en particulier, a été gratifie, et il s’en est suivi,
pendant quelques jours, un abaissement sensible de
température. Mais le soleil n’a pas tardé à reprendre ses
droits, notre ciel incomparable à se revêtir d’un azur
sans tache. Avec naturellement des nuits et des mati¬
nées un peu plus fraîches, novembre semble, par ses
débuts, vouloir continuer la période de sérénité et de
tiédeur septembrale dont, à part les dernières pluies,
nous n’avons cessé d’être favorisés depuis deux mois.
Les hivernants qui commencent à arriver; les oisifs
qui n’ont qu’à se promener ne sont pas seuls à se ré¬
jouir de ce retour, ou, pour mieux dire, de cette persis¬
tance du beau temps. L’agriculture aussi y trouve son
compte, et même le travail de notre grande industrie de
la parfumerie. Chose presque incroyable et qui assuré¬
ment ne s’était jamais vue, la cueillette du jasmin, déjà
prolongée de quinze jours au-delà de son terme habituel,
a repris assez active au lendemain des pluies, et plu¬
sieurs de nos usines continuent à recevoir des apports
assez importants. La fleur, évidemment, ne vaut pas celle
d’août ou de septembre, mais, si pauvre qu’elle soit en
parfum, elle n’en apporte pas moins à la production et à
la parfumerie un complément qui mérite d’être apprécié,
étant donné que la récolte, cette année, a été sur plus
d’un point déficitaire.
Une autre culture sur laquelle le magnifique automne
que nous traversons a eu des effets bien inattendus, c’est
l’oranger. Elle a donné-dans nombre de plantations, au
golfe, au Bar, une seconde floraison d’une abondance
extraordinaire. Un de nos amis de cette dernière loca¬
lité nous disait dernièrement : « Mes arbres sont aussi
blancs qu’au mois de mai ». Il n’est certes pas rare de
voir l’oranger donner ainsi, en automne, une deuxième
récolte, mais celle-ci est tellement au-dessus de ce qu’on
observe dans les années normales qu’on se demande si
la prochaine récolte de mai ne se ressentira pas fâcheu¬
sement de l’abondance de cette floraison.
La campagne touche à la fin pour le géranium. Les
résultats, ainsi que nous l’avions fait prévoir, sont des
plus satisfaisants : la récolte est très supérieure à celle
des années de production moyenne.
On a de bonnes nouvelles aussi de lacassie ; la récolte,
qui se poursuit depuis quelque temps dpjà, paraît devoir
donner des résultats satisfaisants.
Comme nous l’avons dit précédemment, la prochaine
récolte d’olives se présente sous des auspices peu favo¬
rables. La fructification en général a été peu abondante.
Rares sont les oliveraies qui promettent une production
normale, ou à peu près. La mouche, heureusement, ’na
pas fait beaucoup de dégâts. De sorte que si nous ne
pouvons compter fabriquer de' grandes quantités, nous
pouvons espérer, du moins, obtenir des qualités dignes
delà réputation de nos produits. Ceci, certes, ne com¬
pensera pas cela, mais, après les neiges de mai, les
gelées de mai, la température peu propice qui a régné à
l’époque de la floraison, et avec la sécheresse persistante
qui a carectérisé le printemps et l’été derniers, il n’était
guère possible de s’attendre à mieux. Il est à noter,
d’ailleurs qu’à ce point de vue nous ne sommes pas
dans des conditions inférieures à celles de bien des con¬
trées oléicoles. En Toscane, par exemple, dans les Ro-
magnes, surtout dans la Ligurie, on prévoit une récolte
fortement déficitaire er qui, dans certaines régions ayant
souvent de la sécheresse, atteindra à peine le quart d’une
récolte normale, favorisant ainsi le mouvement peu or¬
dinaire d’huiles de coton que l’on constate depuis quel¬
ques temps dans ces pays.
■4 «è
Nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue à
notre nouveau confrère “ La Coiffure de Paris ” qui
sous la direction de M. L. Bonheur et de M. G. Colom¬
bier, rédacteur en chef, aura certainement le plus grand
succès.
Son édition luxueuse et l’éclectisme des études pu¬
bliées est un sûr garant de l’enthousiasme qu’il soulè¬
vera dans tous les milieux. 11 portera, en outre, à
l’étranger le renom, bien justifié,de l’élégance française.
Longue et heureuse carrière au nouvéau-né.'
De la «Coiffure de Paris »
Incompatibilités Tinctoriales, parE. SCHUELLER._
Il y a quelques semaines à peine, une jeune Américaine
qui s’était trop abondamment servi d’eau oxygénée s’en
fut dans une des plus anciennes et des plus réputées
maisons de teinture de la place de Paris pour se faire
légèrement recolorer ses cheveux devenus d’un blond
trop fadasse.
Les Américaines sont toujours bienvenues chez les
teinturiers pour cheveux et l’on se mit à l’ouvrage.
L’application fut longue, le résu tat, cependant, ne
répondit pas à l’attente de la blonde Yankee, car lors¬
qu’elle fut lavée, séchée, retouchée et à nouveau retou¬
chée, il y avait sur sa chevelure de larges plaques d’un
noir verdâtre.
On décida alors de remettre au lendemain la retouche
définitive qui devait enlever ces vilaines taches ; elle
revint le lendemain, elle revint le surlendemain, elle
revint cinq jours de suite. Hélas! le mal était irrépara¬
ble, il fallut couper les cheveux.
Ah! certes, il y a des moments pénibles dans la
carrière des teinturiers pour cheveux ; que l’on s’ima¬
gine la scène ou plutôt les scènes qui eurent pour
acteurs le patron-teinturier, les applicateurs, la jeune
fille pleurant à chaudes larmes ses cheveux perdus et le
père de la jeune fille, le riche Américain qui, lui-même,
pleurait devant son impuissance, en dépit de ses mil¬
lions, à redonner à sa fille ses beaux cheveux de jadis.
Cet accident est un accident banal, vulgaire, et tous
LA PARFUMERIE MODERNE
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140
LA PARFUMERIE MODERNE
les jours il se reproduit, c’est un accident dû à une
incompatibilité tinctoriale.
Il y a pour ce cas une règle : on ne doit jamais appli¬
quer une teinture instantanée à fixateur sur des cheveux
oxygénés.
Je sais bien que certains s’en tirent ou plutôt s’en
sont tirés jusqu’ici sans trop de mal,et s’en tireront
encore.ju$qu’au jour où une aventure analogue à celle
dont nous parlons plus haut leur arriver a
11 existe une infinité de teintures pour cheveux, mais
on peut classe.- cette infinité de teintures en quelques
groupes bien définis et tout applicateur, qui connaît son
métier, doit savoir que l’on ne doit pas appliquer sur
des cheveux déjà teints des teintures U’un autre groupe
et que si par exemple sur des cheveux teints avec un
blond roux de formule anglaise, on applique un blond
instantané à fixateur, on obtiendra instantanément du
noir et non du blond, et que rien ne pourra faire dispa¬
raître ce noir.
C’est pour ces raisons que nous croyons utile de
prendre comme sujet du premier article de cette revue :
Les Incompatibilités tinctoriales et d’indiquer très som-
maireraent aujourd’hui quelles sont les teintures qui ne
doivent pas être employées les unes après les autres.
Avant de donner la liste des incompatibilités et de
dire quels sont les groupes non compatibles entre eux,
c’est-à-dire ceux que l’on ne peut pas appliquer les uns
sur les autres, il est nécessaire d'indiquer comment
nous entendons diviser la multitude des teintures pour
cheveux. Nous ferons 7 groupes :
!«>■ groupe : décolorants.
2» — teintures instantanées à fixateur.
3® — teintures instantanées à oxydant.
4® — henné.
5e _ rasticks.
6® — teintures semi instantanées.
7® — teintures progressives, régénateurs.
Le premier groupe comprend tous les produits qui
ont pour but d’atténuer, en la brûlant ou en l’oxydant,
la matière colorante du cheveu.
Le plus important des corps de ce groupe est l’eau
oxygénée.
Le deuxième groupe comprend les teintures instanta¬
nées à fixateur.
Nous comprenons dans ce groupe les teintures à fla¬
cons multiples (2 ou 3) qui comportent des applications
successives.
Ces teintures sont généralement dénommées : Eau
végétale. Eau de henné, Extrait de henné: eic.
Elles sont généralement à base de nitrate, d’acide
pyrogallique et de sulfure.
Ce sont des teintures absolument inofîensives et très
fixes.
Troisième groupe : teintures instantanées à oxydant,
ce sont les teintures à deux flacons que l’on mélange
avant l’application, l’un des flacons est de l’eau oxygé¬
née, l’autre flacon est une solution de dérivés de l’ani-
liné ; ces teintures donnent généralement de très beaux
noirs, elles ont le gros inconvénient d'être dangereuses
pour certains tempéraments et de déterminer chex
les personnes prédisposées des éruptions eczéma¬
teuses.
Quatrième groupe : Henné en feuilles pulvérisées qui
s’applique à chaux en cataplasmes.
Cinquième groupe : Rasticks (teintures orientales en
pâte noire).
Sixième groupe : Teinture semi-instantanée à un seul
liquide du groupe de l’Oréal n» o (brevets E. Schuel-
1er).
Septième groupe Teintures progressives au plomb
communément dénommées regénérateurs.
Nous décrirons dans la suite très minutieusement les
caractères de chacun de ces groupes, car il y a des
teintures qui rentrent dans ces groupes et qui cependant
ne correspondent pas exactement aux indications que
nous avons données.
IM COMF ATiBIIvITÉS
On ne peut pas appliquer
la teinture du groupe :
1 Eau oxygénée.
2 Instantané à fixateur.
3 — à oxydant..
4 Henné.
5 Rastick.
6 Semi-instantanée.
7 Progressives.
Sur les chevi ux ayant été
teints avec une teinture du
groupe .
. 2 (3)
...... I-3-4-5 (6)
. (>) 2
...... (I) .
. (2)
...... ( 5 )
Les chiffres entre parenthèses indiquent des groupes *
qui peuvent être appliqués mais dans certaines conditions *
seulement. J
Groupe I. — Décolor.vnts et eaux oxygénées.
•RÈGI.E. — L’eau oxygénée doit être employée seule¬
ment sur cheveux naturels, elle n'a presque aucune action
sur les cheveux teints à part ceux du' ô® groupe.
Il est donc inutile de chercher à décolorer les cheveux
trop foncés par les teintures avec de l’eau oxygénée, on ;
n’arriverait à rien et on brûlerait les cheveux. t
Sur le 6® groupe semi-instantanées à un seul flacon,
l’eau oxygénée appliquée lorsque la teinture est encore
fraîche, a une action de décoloration très prononcée •
mais lorsque l’on a fait un certain nombre d’applications
et que la teinture est restée plusieurs jours sur les che-
veux, l’eau oxygénée n’a plus aucun effet. .t:
L’eau oxygénée appliquée sur une teinture du 3® grou¬
pe fait monter la nuance, car elle oxyde davantage la '■
teinture. )
Elle ti donc une action tout opposée à celle que cer. .5
tains lui demandent : elle fonce au lieu de décolorer. 'i
(A suivre.) ■■
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Musc cristallisé 100 "/o
Musc Ambrette
NéroHne et Yara
etc.
Ambréine
Bouvardioi
Chèvrefeuille
Dianthus
Giroflée
Hovénia
Jacinthes
Néroly sur fieurs
Roses artificielles
Violettes
etc.
La situation éconoipique ^épéraîe
Il est nécessaire de jeter, de temps à autre, un coup
d’œil sur l’état des affaires en général. L’industriel, le
commerçant trouvent dans ces examens des indications
utiles pour l’avenir immédiat : conseils de prudence ou
motifs de confiance. S’il n’est pas exact de dire que l’on
peut, à coup sûr et plusieurs années à l'avance, prévoir
les crises économiques, leur amplitude et leur durée,du
moins peut-on s’apercevoir, par une observation raison-
née de certains indices, du mouvement général qui
entraîne le monde vers la surproduction ou vers le
marasme.
L’une et l’autre de ces constatations sont intéres¬
santes, la première indique le grossissement prochain
des stocks, le fléchissement des prix, la nécessité de la
prudence; la seconde permet de penser que les affaires
se relèveront avant longtemps, que le bon marché de
l’argent stimulera l’ingéniosité, l’optimisme des indus¬
triels, que la reprise est prochaine. Le monde écono¬
mique a éprouvé, à l’automne de 1907 et au début de
1908, une grande crise qui, née aux Etats-Unis, s’était
rapidement étendue au vieux continent par suite de la
solidarité des marchés... L’année 1908-1909 a été une
année de recueillement et de réparation. Nous sommes
à la veille d’une nouvelle campagne d’affaires, comment
peut-on envisager l'avenir?
Si les conséquences delà crise américaine sont encore
sensibles par endroit, on peut dire cependant que les
maux qu’elle a causés sont guéris. Ce fut surtout une
crise de confiance financière, et aujourd’hui les cours
des valeurs à Wall-Street ont regagné les chiffres qu’ils
atteignaient en 1907 au moment de l’inflation. Ce fut
surtout une crise bancaire qui, affectant l’instrument
des échanges, devait fatalement troubler l’ensemble
du mouvement économique, mais qui, ne provenant pas
d’une diminution des forces vives du pays ne devait
pas interrompre longtemps son essor, son dévelop¬
pement, sa prospérité. En effet, après quelques mois
rte calme, la reprise s’est effectuée très rapidement à la
bourse des valeurs, trop rapidement a-t-on dit, plus.len¬
tement et plus sûrement dans le domaine industrie! et
commercial. Ce mouvement fut favorisé par une récolte
satisfaisante et l’espérance d’une récolte meilleure
encore pour 1909. Des év'ènements récents dont nous
nous sommes fait l’écho ici même, nous ont prouvé que
la situation économique aux Etats-Unis s’était assainie
et que l’on pouvait s’attendre à un développement pai¬
sible des affaires dans le pays. La mort de M.Harriman,
qui risqusrft-de déterminer une crise des valeurs de che¬
mins de fer et de causer quelques troubles dans cette
industrie même, n’a heureusement point justifié les *'
craintes qu’elle avait fait naître.ll est permis d’escompter '.
un accroissement nouveau de la croissance industrielle
des Etats-Unis à l’abri du tarif douanier protecteur qui . ■.
vient d'être voté par la Chambre.
En Allemagne, où le contre-coup de la crise de ipoy '
avait été suivi par les difficultés politiques que l’on n’a
pas oubliées, la situation semble redevenne normale. Au
point de vue politique, le remplacement du prince de
Bulow par M. de Bethmann-Hollweg à la Chancellerie,
apporte un facteur nouveau. La question financière
semble résolue, résolue momentanément, résolue aux
dépens du commerce et de l’industre qui supporteront u
la majeure partie des nouvelles charges fiscales.
Le groupement prochain des partis politiques n’est j
pas sans intérêt au point où nous nous plaçons. Il n’est ^
pas douteux que des élections générales faites en ce
moment seraient extrêmement favorables au parti socia- /
liste. Si le nouveau Chancelier ne trouve pas au Reichstag
une majorité, si par hasard il sé trouve acculé à la disso¬
lution, on peut redouter une grave crise intérieure.C’est
cela beaucoup plus que la' politique extérieure, qui doit
donner à réfléchir en ce qürcdnce'rhe le pays. Le prince .
de Bulow a laissé à son successeur une situation poli- ■ "
tique extérieure très satisfaisante.
La question balkanique vient d’être réglée par l’Aile- 1
magne au profit de ses amis, le différent marocain est,
pour le moment, apaisé par l’accord du 9 février. De ce
côté, il n’y a'dore, pour le moment, pas de difficultés à
prévoir. Tout cela influe sur la situation économique
d’un pays. Le taux de l’escompte s’est élevé à Berlin, ce
qui indique que l’esprit d’entreprise recommence à se é
donner libre carrière. L’Allemagne est le premier pays ' 5
qui ait dû, cette année, recourir à ce moyen de protec- fl
tion, souvent nécessaire à l’automne. Il est vrai de dire ■’fl
que la Reichsbank a été conduite à décider un renché- j
rissement de l’argent,toutautant parce qu’elle est encom-
brée de 300 millions de bons du Trésor que parce qu’elle J
voit grossir l’escompte du papier commercial. En Aile-
magne, comme aux Etats-Unis, les perspectives écono- ç
miques sont satisfaisantes,mais les prévisions optimistes H
qu’elles autorisent peuvent se trouver démenties par une
crise politique. T
En Angleterre, tous les regards sont concentrés sur la 0.
question budgétaire. Le budget présenté par k cabinet • f
libéral est,on n'en peut douter, un budget socialiste. Il ■'%
soulève, on le sait, une très vive opposition à la cité, à
la chambre des lors, dans le parti conservateur.Sera-t-il —
. rejeté par l’ensemble du pays? Nous ne le croyons pas,
LA PARFUMERIE MODERNE
143
pour cette raison bien simple qu’il place les400 millions
d’impôts nouveaux sur les épaules d’un petit nombre de
personnes et qu’il évite de frapper directement et les
commerçants et les industriels.
Ici, comme en Allemagne, existe la menace d’une
crise politique, mais il n’y a pas lieu de croire qu’en
Angleterre cette crise affecterait profondément la situa¬
tion économique. Cela ne pourrait se produire que si,
après une dissolution, les libéraux étant battus, les
conservateurs revenaient au pouvoir et mettaient, cette
fois, résolument en pratique la politique protectionniste
préconisée par M,Chamberlain.Ceci serait une véritable
révolution, mais, encore une fois, il ne semble pas qu'il
y ait lieu de la redouter pour l’avenir immédiat. Nous
pouvons donc espérer que le courant d’affaires restreint
ira se développant suivant la tendance générale aussi
satisfaisante dans le domaine commercial et industriel
que dans le domaine financier.
La France est toujours le pays où sont accumulé.-s de
grandes quantités de capitaux inemployés. L’encaisse
de la Banque de fiance s’élève à 4.563.869.6()3 fr. La
pénurie du papier commercial est telle que l’on prête à
la Banque le projet d’escompter de nouveau, comme
elle a fait il y a quelques années, des traites sur l’etran¬
ger pour garnir son portefeuille. Le dernier bilan n’in¬
dique pas que l’on ait déjà donné suite à ce projet, mais
il est très possible que cela arrive prochainement. A
qooi tient donc la timidité de l’industriel et du commer¬
çant franrais’? L’abaissement du taux dé l’escompte
officiel suffirait-il à stimuler nos hommes d’atfaires’lC’est
bien douteux, mais peut-être y aurait-il lieu, cependant,
d’étudier la question et devoir s’iLne faut pas apporter
plus de mobilité au loyer officiel des capitaux. Est-ce la
menace de nouveaux impôts qui pèse de plusieurs années
sur le pays •? Il est très difficile de le déterminer. Notre
commerce se développe lentement. Du ter janvier au
3i août 1909, nos importations se sont élevées à
3.897.392.000 fr. en augmentation de 207.197.000 fr.
sur l’année précédente. Nos exportations ont acru dans
une proportion un peu plus forte de 3.269.574.000 Ir.à
3.518.996.000 fr.,soit une augmentation de 249.422.000 fr.
L’accroissement des importations porte surtout sur les
matières nécessaires à l'industrie, celui des exportations
sur les mêmes matières et sur les objets fabriqués ; cela
est un indice assez satisfaisant. Mais ce ne sont que pro¬
grès médiocres comparés à ceux des nations comme
l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie.Quand donc serons-
nous plus actifs, plus entreprenants ?
Le nouveau président du conseil revenant, dans sa
déclaration minisiériclle,sur des préceptes que l’on sem¬
blait avoir honte d’énoncer au cours des dernières an¬
nées, a reconnu la nécessité de développer la puissance
économique du pays, t Enrichissez vous », a-t-il pro¬
clamé.D’où vient que les Français ne s’enrichissent plus
des produits de leur commerce et de leur industrie,mais
du loyer des capitaux qu’ils prêtent? D’où vient qu’ils n’aug.
mentent pas, comme les autres peuples, leur capital
national'? Cela vient, à coup sûr, de leurs défauts parti¬
culiers, timidité en affaires, manque de largeurs de vues;
cela vient aussi des défauts de leurs méthodes de gou¬
vernement qui semblent avoir pour but d’entraver l’enri¬
chissement et non de le favoriser. Le moment semble
propice pour un nouvel effort. Mais ce ne sont pas seu¬
lement les particuliers qui doivent le tenter, c’est aussi
le gouvernement et l’administration française. R. M
Le commerce du savon au Soudan
Les Soudanais généralement se servent de savon fabri¬
qué en Egypte, de qualités inférieures, il est de même
notoire qu’ils accordent très peu d’attention à la qualité.
Le proverbe arabe dit : Tout est savon chez l’arabe.
Comme ils se massent journellement avec de la graisse
mélangée a des parfums, leurs habits sont généralement
plutôt sales. Quand ils se laven>, ils frottent leurs habits
avec de la terre et finissent avec du savon.
Cet usage commence a devenir pourtant de plus en
plus restreint, vu que les Soudanais appauvris et abrutis
par le régime madhiste, commencent à se familiariser
peu à peu,sous le présent gouvernement, avec les usages
des personnes qui les gouvernent et d’autres avec
lesquelles ils sont en rapport journalier.
Les savons anglais des Maisons Sunlight et Chester-
field, ont été introduits à grands sons de trompes, sur¬
tout les premiers; l’on peut dire sans crainte d'exagérer
que la maison Sunlight a dépensé quelque chose comme
£ 5oo ;en réclames, placards,, avis, etc.), mais elle est
parvenue en très peu de temps à introduire sa marque
et à la faire apprécier.Une maison de Marseille est aussi
présentement tant soit peu introduite; elle fabrique des
savons verdâtres appréciés par les résidents italiens it
grecs.
Les savons colorés et parfumés, très bon marché, trou¬
vent bonne vente, les Soudanais étant très amateurs de
parfums; pourtant jusqu’à présent personne n’a eu l’idée
de fabriquer spécialement pour le Soudan des savons
parfumés aux parfums soudanais. jOn croit que cette
catégorie de savon obtiendrait un succès très considér.-!-
ble, surtout si les fabricants s'efforçaient de produire un
article très bon marché.
Les savons antiseptiques ne sont nullement appréciés
des Soudanais, ils en ont peur, et disent que cela sent
l’hôpital.
Bulletin de la Chambre de Commerce française
d’Alexandrie'.
4 4 <t
Grèce
Rapport de M. J. de Peretti Je la Rocca, vice-consul
chargé de la Chancellerie de la légation de France à
.Athènes.
L’expédition des marchandises venant de France
laisse généralement à désirer sous le rapport de la célé¬
rité, de la tarification et de l’exactitude.Si un négo iant
d’Athènes, par exemple, s’adresse à une fabrique de
Moravie, de Saxe ou de Westphalie, le représentant de
cette fabrique indique par avance et exactement le prix
et la durée du transport vià Trieste, Hambourg ou
Anvers. Avec la F'rance, il n’en est pas ainsi. Nul ne
sauraitdire. même approximativement le montant des
prix et le délai nécessaire pour faire arriver la marchan¬
dise. 11 n’y a pas d’uniformité ; les prix changent, les
marchandises demeurent sans raison, un, deux et trois
mois en route ! »
« Nous répétons de nouveau que les produits français
sont appréciés en Grèce. Ils se trouvent dans d’excel¬
lentes conditions pour l’importation dans ce pays et ils
peuvent trouver une place particulièrement belle sur le
marché hellénique, si les commerçants français se déci¬
dent à employer les moyens et procédés nécessaires qui
la leur procureront. »
J affaires avec des gens qui « annoncenl » (qui fotil de la publicité^, lu ne
perdras jamais, tous deviennent riches.
Benjamin FRANKLIN.
144
LA PARFUMERIE MODERNE
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concentrées, solubles dans l’alcool dilué (sans sesquiterpènes)
ESSENCES NATURELLES FRANÇAISES ET D’IMPORTATION DIRECTE DE TOUS PAYS
CONSTITUANTS
Numéro 12.
DÉCEMBRE 1909
Les huiles essentielles au 2‘ Congrès international pour la répression des Fraudes :
Caractère des huiles essentielles, L. Serve. — Jurisprudence : Hygiénique ou Médicamen-
teux, J. PIOT. Extraction du Nérol, G. Robert. — Tarfumerie Rétrospective ; Véritable
pmmade, Bâtons à toupet. Baume artificiel, Nicolas LEFÈVRE. - Les Essences Nouvel-
es: Essence de Poivre des Moines, H. Haeiisel.— Chronique de la Savonnerie: Le Savon
au Japon. Fourniture des Savons à l’Armée, etc., H. B. - Contribution à la connaissance
du musc artificiel (suite et fin), P. Pommier.
SUPPLÉMENT. — A nos lecteurs. — Nécessaire d’analyses. — Bibliographie :
Bibliothèque de la « Parfumerie Moderne i>.~ Extraction des Essences : Procédé d’épui¬
sement par distillation répétée du dissolvant. — Revue des Revues. — Variétés : Débou¬
chés pour la parfumerie française, l’Essence d’Orange. — Liste de Brevets.
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LA PARFUMERIE MODERNE
147 ^
A NOS LECTEURS
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de réassortiment, nous démontre tout l'intérêt que
nos lecteurs apportent à la conservation de la col¬
lection complète de notre organe.
Nous rappelons que seul l'abonnement assure la
réception régulière de notre revue avec tous ses supplé¬
ments, encartages, gravures, hors texte, etc. Service
de renseignements gratuit. Qu'en outre nos nou¬
veaux abonnés profitent des primes exceptionnelle.s
ue nous leur offrons pour le remboursement de
abonnement.
Les numéros de réassortiment de l’année cou¬
rante .sont envoyés franco contre o Jr. 5 o (en
France), ceux de Vannée écoulée contre i franc
(à l'étranger lo centimes en plus). Nous recom¬
mandons donc à nos lecteurs de nous adresser leurs
demandes sans retard. Les collections entières sont
livrées sur demande à plat, c'est-à-dire en exemplai¬
res n'ayant pas été pliés pour l'envoi, nous les en-
voyotts de préférence dans la couverture spéciale
(Reliure électrique pour 24 numéros à 3 fr. . 5 o).
Nous sommes toujours acquéreurs de photogra¬
phies inédites concernant nos industries îles exem¬
plaires non acquis sont renvoyés franco) ; nous
prions en outre nos lecteurs de nous faire parvenir
tous les renseignements qu'ils peuvent se procurer ou
qui leurs parviennent, nous publierons toujours
avec plaisir ceux qui nous paraîtront intéressants.
Une étroite collaboration entre nos lecteurs et la
rédaction ne peut être que très favorable au déve¬
loppement commercial en France et au dehors de
toutes les professions touchant au.v matières aroma¬
tiques.
LA RÉDACTION.
NÉCESSAIRE D’ANALYSES
Sur la demande d’un grand nombre de nos lecteurs,
nous avons fait établir un petit matériel d’analyse des
essences (titrage des éthers et alcools), peu coûteux
quoique très complet et qui sera pour beaucoup l’em-
hrion d’une installation plus complète rendue nécessaire
par les lois et décrets en vigueur réglementant la
vente des essences, dans la droguerie, la pharmacie,
la confiserie, biscuiterie, etc.
En outre l’excès des sophistications qui signale tou¬
jours les moments de forte hausse (Lavande, Berga-
motte), etc., nécessite chez le parfumeur la même instal¬
lation qui lui permettra de vérifier la qualité de ses
achats et d’éliminer facilement les vendeurs peu cons¬
ciencieux.
Le matériel se compose :
i® D’un bain-marie avec cercles mobiles (Email et
cuivre).
2® D’un support pour le bain-marie et les burettes de
-Mohr à liqueurs titrées.
3» D’un jeu de ballons.
40 D’un réfrigérant à reflux à circulation d’eau rem¬
plaçant avec avantages les longs tubes employés dans le
dosage des éthers et parfait pour l’acétylation.
5® De deux burettes nouveau modèle à liqueurs titrées.
Le tout est offert à titre de prime à nos lecteurs pour
la somme de 25 francs au lieu de 5o francs.
Nous rappelons en outre à nos lecteurs que nous
sommes à leur disposition pour leur signaler les appa¬
reils les plus récents et les plus perfectionnés, soit,
pour la distillation, la rectification des essences ou la
préparation des parlums artificiels, soit pour la fabrica¬
tion de la parfumerie confectionnée.
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149
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Manuel patique du Savonnier, par Calmels et
W’iltner, in-16, 26 figures.7. 4 »
Savonnier, par E. Lorme, 3 volumes. 9 »
Les Parfums artificiels, par E. Charabot. 5 •
Savons et Bougies, par Puget, 400 pages. 5 »
Parfumeur, par Pradal, Malepeyre et Willon.. 6 »
Formulaire du Parfumeur moderne, par Gatte-
fossé. I 2?
Histoire des Parfums, par Piessc.
Chimie des Parfums, par Piesse.
Formulaire, de R. Cerbelaud et son supplément.
Les plantes médicinales, par de la Rocque, etc.
EXTRACTION DES ESSENCES
Procédé d’épuisement par distillation répétée
du dissolvant
Ce procédé d’épuisement s’applique à toutes les ma¬
tières contenant des substances susceptibles d’être
extraites par les dissolvants. Il met en œuvre une quan¬
tité relativement minime de produit volatil qui est redis-
La figure 2 représente un appareil simple avec le dis¬
positif d’installation de chauffage à la vapeur.
Dans ces deux appareils, l’extraction a lieu par le pas¬
sage du dissolvant au travers de la matière contenue
dans le lixiviateur i et son retour constant parle tube i3
pour se redistiller dans l’alambic d’où les vapeurs, par.
tillé après chaque opération et sert à un nouvel épuise¬
ment. L’extraction se fait par lavage continu ou par ma¬
cération successives, le dissolvant laisse continuellement
dans l’alambic la portion de produit extractif dont il
s’est emparé.
La première figure représente un appareil compre¬
nant deux alambics et deux lixiviateurs qui peuvent
fonctionner alternativement de façon à ne jamais arrêter
les manipulations.
le col de cygne 4, le robinet 14,le tuyau 17 vont se con¬
denser dans le réfrigérant 5. Le dissolvant régénéré
revient par le tuyau 10, l’éprouvette 11 et le tuyau du
robinet 6 dans le lixiviateur.
Lorsque la matière est épuisée, le dissolvant est redis¬
tillé vers le réservoir 2 où il pénètre par le tuyau 2G, le
tuyau 10 étant fermé. On recueille alors pour le traiter
complètement l’extrait restant dans l'alambic.
150
LA PARFUMERIE MODERNE
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obtenues part les dissolvants volatils
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LA PARFUMERIE MODERNE. — N» i:
DÉCEMBRE
!<)09
au 2"’' Congrès Inlernalional pour la "Répression des Fraudes
^ ^ ^
Le premier Congrès international pour la
répression des fraudes fut réuni l'année passée
il Genève, par les soins de la Société de la
Croix-Blanche de Genève ; cette Société, fon¬
dée par MM. Vuille et Deloncle, grâce aux
abondantes ressources mises à leur disposi¬
tion par la générosité de M. P. Rolo, s’est
assigné un but d'une très haute portée so¬
ciale : la possibilité pour tous d’obtenir l’ali¬
ment pur. Comme la Société de la Croix-
« l’extraction des principes aromatiques con-
« tenus dans les substances végétales dont elles
<1 portent le nom ». Outre la très grande im¬
portance qu'il y a,au point de vue de l’hygiène
et de la santé publique, à réprimer les fraudes
concernant les produits dont il est ici ques¬
tion, les commerçants honnêtes ont également
le plus grand avantage à ne recevoir d’abord
et à ne livrer ensuite que des marchandises
loyales et en tous points inattaquables.
Blanche ne s’est pas bornée à s’occuper uni¬
quement des produits destinés à l’alimentation,
mais a étendu son action à ceux utilisés par
l’hygiène et la thérapeutique, il en est résulté
qu’à un triple point de vue elle a dû traiter la
question des huiles essentielles, des essences
de fruits et des essences artificielles de fruits.
Au premier Congrès, il ne put guère être
donné que la définition générale des huiles
essentielles qui sont : « le produit exclusif de
Si, pour chaque pays, les usages commer¬
ciaux et la pharmacopée en vigueur fixent de
façon précise les caractères physiques et chi¬
miques que doivent présenter les divers pro¬
duits, il ne s’en suit pas que les pharmacopées
des diverses nations assignent à toutes les
huiles essentielles et aux autres substances dont
nous nous occupons des données uniformes,
bien au contraire.
Le deuxième Congrès international pour la
= LA PARFUMERIE MODERNE
LW
répression des fraudes s’est donc efforcé de pré¬
parer une entente commune en fixant d’une
façon suffisamment large les caractéristiques
de tous les produits lesplus intéressants. Nous
disons h dessein « d’une façon suffisamment
large»,car quiconque a eu à s’occuper d’huiles
essentielles sait pertinemment qu’il est à peu
près impossible de leur assigner des caractères
nets et immuables. Ainsi que la Commission
spéciale l’a fait observer, les essences ne sont
pas des produits définis comme le chloroforme,
le sulfate de soude ou l’iodure de potassium,
mais des mélanges de divers produits dont les
proportions varient parfois d’une façon cgnsi-
dérable depuis le commencement jusqu’à la fin
de la récolte pour la même essence.
C’est pour cela qu’il ne faut pas conclure de
façon trop légère à la falsification d’une huile
essentielle si, dans certains cas, elle s’écarte de
façon même notable des types auxquels on est
habitué. Ainsi, l’un des vice-présidents de la
3' Section, chimiste dont la compétence est
universellement reconnue en ce qui concerne
les huiles essentielles, déclarait en séance qu’il
avait personnellement constaté que des essen¬
ces de lavande sur les provenances desquelles
il ne pouvait avoir aucun soupçon, titraient les
unes 25 «/(, d’éther, standis que d’autres avaient
une teneur s’élevant à 6o »/„.Comme le faisait
d’ailleurs remarquer M. Lamothe, dans le nu¬
méro de septembre de la « Parfumerie Mo¬
derne », les mêmes plantes de lavande, distil¬
lées dans le même alambic et de la même ma¬
nière donnent des essences dont les teneurs en
éthers varient beaucoup selon la nature cal¬
caire ou non des eaux que l’on emploie dans
l’appareil distillatoire. Mais la différence est
encore bien plus sensible si l’on compare les
essences provenant des mêmes plantes distillées
selon le mode antique qui fut décrit ici même
ou bien de façon moderne, c’est-à-dire à la
vapeur. C’est par distillation à la vapeur
qu’ avait été obtenue cette essence de lavande
ayant la teneur exceptionnelle de fio»/» d’éthers.
11 faut, d’ailleurs, noter que cette essence
avait une densité de 0,908 à iS" et présentait
une déviation polarimétrique de — 9“. Ce ré¬
sultat, venant confirmer une série d’autres ob¬
servations, permet de conclure à l’existence
d’unecertainerelation entre ladensité,la dévia¬
tion et la teneur en éthers (calculée en acétate
de linalyle) d’une essence de lavande. La den¬
sité est d’autant plus forte, la déviation polari¬
métrique d’autant plus accentuée que la teneur
en éthers est plus considérable.
Quoique des teneurs de 25 <’/o aient été ob¬
servées, comme il vient d’être dit, le Con¬
grès a cependant fixé entre 28 et fio «/o la pro¬
portion d’éthers que doit contenir une essence
de lavande non fraudée.
Une question qui fut longuement étudiée
par le Congrès fut de savoir si l’on peut livrer
indifféremment de l’essence de badiane pour
de l’essence d’anis. Au point de vue chimique,
comme au point de vue physique, il y a la plus
grande analogie entre les propriétés de ces
deux essences,à tel point qu’il est actuellement
à peu près impossible de les différencier de
façon certaine. Heureusement, l’examen orga¬
noleptique peut intervenir avec efficacité et,
comme les saveurs de ces deux essences sont
très caractéristiques,on peut facilement les dis¬
tinguer. Etant donné cette similitude des pro¬
priétés physiques et chimiques,la pharmacopée
anglaise admet que l’on peut délivrer l’une
pour l’autre l’essence de badiane (obtenue par
la distillation des fruits de l’Illicium verum, de
Hook, Magnoliacées) et l’essence d’anis (obte¬
nue par distillation des fruits du Pimpinella
anisum, Ombellifères). Tel n’a pas été l’avis
du Congrès qui a voté l’interdiction de fournir
de l’essence de badiane à la place de l’essence
d’anis.
Au sujet de la teneur en éthers de l’essence
de Bergamote, il faut observer que l’on trouve
des essences parfaitement pures, d’odeur très
fine, et qui ne titrent pas même 3o “/o. Le plus
souventjces essences à basses teneurs en éthers
proviennent de fruits parvenus à une maturité
incomplète, principalement au début de la ré¬
colte. Elles ne doivent pas être rejetées de
parti pris, ce qui arriverait infailliblement si
l’on suivait de trop près les méthodes intro¬
duites par les allemands, qui jugent certaines
essences trop exclusivement d’après leurs te¬
neurs en éthers, tandis que les techniciens
français, sans négliger un procédé qui, certes,
a sa valeur, attribuent néanmoins une très
grande importance à l’examen organoleptique
et préfèrent parfois une essence un peu moins
riche en éthers, mais d’une grande finesse
d’odeur à une autre qui sera plus commune,
malgré un pourcentage d’éthers plus élevé.
Pour l’essence de Wintergreen naturelle, il a
été décidé qu’elle pouvait provenir indifférem¬
ment de la distillation des feuilles du Gaul-
theriaprocumbens L. (famille des Ericacées)ou
de l’écorce du Bétula lenta. La principale
différence, et elle est bien faible, qui existe en¬
tre les essences provenant de ces deux sources
diverses, c’est que l’essence du Bétula lenta
est optiquement inactive, tandis que celle du
Gaultheria est très faiblement dextrogyre. La
densité de l’essence de Wintergreen doit être
comprise entre i.i;9 et 1.190.
Le Congrès a voté que le point de solidifica¬
tion de l’essence de Rose doit se trouver com¬
pris entre 17» et 23».
Pour l’essence de Néroli, qui doit avoir une
densité de 0.873 à 0.080 à -j- ô» et une dévia¬
tion de -f I» à-ffio, il faudra également tenir
compte de son indice de saponification.
LA PARFUMERIE MODERNE
Enfin, pour compléter la liste des plus im¬
portantes décisions, il a été convenu que l’es¬
sence de santal, dont la densité est de 0.975 à
0.985 à i 5 '', a une déviation polarimétrique de
— io<>à— 200, une teneur en santalol (calculée
sur la formule 0'=^ H’2*0) qui doit être de 900/0
au minimum et un indice de saponification infé¬
rieur à 25 .
Telle sont les principales propositions votées
par le Congrès.
Somme toute, cela représente un travail des
plus importants qui a été exécuté grâce à la
coopération dévouée des techniciens anglais,
belges, allemands, français, etc... Il précise
certaines questions controversées et facilite
l’eflbi-tdu négociant loyal qui veut voir ses pro¬
duits appréciés à l’étranger au même titre que
dans son propre pays.
Louis Serve, Ingénieur Civil.
13Ü
gente ; densité — 1.045 à 1.070. Soluble dans
I à 2 parties d'alcool 70®, i ,5 à 2,5 parties
d’alcool 65 ®, 2 à 3 parties alcool Go®.
Essence d’Anis. — Obtenue parla distillation
des fruits de anisum 1..; incolore,
réfringente, densité à 20® 0.980 à 0.990, lévo¬
gyre. Point de solidification de -j- i 5 ®à -J- 19®.
Teneur en Anéthol 80/90 0/0.
Anéthol. — (Ether méthylique du parapro-
pénylphénol, extrait des essences d’anis ou de
badiane). Cristaux lamelliformes fusibles à
22/23®, optiquement inactif, D (à 25 ®) =
0.984/0.98G.
Essence de Badiane. — (de Vlllicium verum
Hoock, Magnoliacées) D (20®) 0.980/990
levogyre, point de solidilication 14 à 18®. Solu¬
ble dans 6 parties, alcool 90“. 80/90® Anéthol.
Essence deBergamotte.— Préparée parexpres-
Caractère des Huiles Essentielles
commercialement pures
Essence d’Absinthe. — Obtenue par distillation
de Vartemisia absinthium ou grande Absinthe ;
liquide vert, bleu ou brun, densité i 5 ° — 0.901
à 0.955. Solubilité t partie dans 234 parties
d’alcool 90®.
Essence d’Amandes amères. — Obtenue par le
traitement des amandes (amygdalus communis)
débarrassées au préalable de leur huile. En
pratique les amandes employées sont surtout
celles de l’abricotier d’Asie Mineure {Prunus
armeniaca). Huile incolore et neutre à l’état
frais, quelquefois acide après quelque temps
par suite de la formation d’acide benzoïque.-
Nedonne pas la réaction chlore. Inactive, réfrin-
sion à froid du zeste frais de Citrus bergamia
Risso. Jaune verdâtre. D (iS®) =0.879, 0.887
Rotation optique 8 à -E 25 ® ; 3 o à 45 0/0
d’éthers (calculé en acétate). Résidu à l’évapo¬
ration 3 à 6 ®/o.
Essence de Cannelle de Chine ; par distillation
des feuilles de Cinnamomum cassia Blume
(I.aurinées), D = i.o 53 à 1.070. A peu près
inactive, 70 à 90 ®/o d’aldéhyde.
Essence de Carvi. — Du Carum Carvi L
(Ombellifères), D = 0.903 à 0.918. Rotation
optique -f- 5 / à 85 ®, 43 à 60 ®/o de Carvone.
Essence de Citron. — Expression du zeste
frais de Citrus limonum Risso. Couleur jaune
pâle, D = 0.857 à 862 Rotation -J- Sp à 65 ®
liO
Li^ PARFUMERIE MODERNE
(à 200 c) soluble dans o ,3 à 5 parties alcool
95». Résidu d’évaporation 2 à 5 “/o.
Essence de Coriandre. — Du fruit, de Corian-
drum Sativum L (Ombellifères), D = 0.870 à
885 . Rotation optique + 5 o à + iS».
Essence de Cumin. — Des fruits du Cuininum
Cymimim L. (Ombellifères), D = 0.900 à qSo.
Rotation optique de + 4» à + 8», 3 o à 5 o «/o
d’aldéhyde cuminique.
Essence de Cyprès. — Des feuilles de Cupres-
sus sempervirens L. Jaunâtre, D = 0.886 à
0.890. Rotation optique de + 4» à + 30 ».
Essenced’Eucalyptus.— Desfeuilles de diverses
variétés d’Eucalyptus. D = 0.9:0 à 980. Dex¬
trogyre jusqu’à + I 5 », 55 à 80 0/0 d’Eucalyptol.
Essence de Fenouil doux du Fœniculum
Vulgare Gaertner (Ombellifères), D =0.965 à
Citratus D.C. Jaune ou brune, D = 0.870
à 0.913 ; 60 à 87 0/0 de Citral.
Essence de Mandarine. — Expression du
Zeste frais de Citnis Madtirertsis Loureir ; D =
o.S 5 o à 0.858 Rotation optique de 65 ® à
+ 75®.
Essence de Menthe Anglaise. —(Mentha pipe-
rita) Incolore ou Jaune verdâtre, D = 0.900 à
910.
Rotation optique de — 22" à — 33".
Menthol total. 55 à 66 "/»
— libre. 50 à 60
— combiné. 5 à 10 “/o
Essence de Menthe Américaine (de plusieurs
variétés de Mentha), D = 0.900 à 920.
Menthol total, 5 o à 64 0/0 ; libre, 40 à 55 0/0 ;
combiné, 10 à 24 0/0.
I
e
Cliché EUZIÈRE
Petits alambics jumeaux à feu nu
0.985.Rotation optique -f- 12 à -[- 24®,point de
solidification -f- 4 à 6®.
Essence de Genièvre, — Distillation des baies
de Juniperus communis L (Cupressinées), In¬
colore ou vert pâle. D = 0.860 à 885 , lévo¬
gyre jusqu’à — iS®.
Essence de Clous de Girofle obtenue par dis¬
tillation à la vapeur des fleurs non épanouies
du Caryophyllus aromaticus L (Myrtacées)
Incolore ou Jaunâtre à l’état frais, brune avec
le temps, D = 1.040 à 1.068; 70 à 90 ®/o d’Eu-
génol.
Essence de Lavande. — Distillée des fleurs de
Lavandula vera D. C. jaune ou verdâtre, D =
0.880 à 890,levogyre de — 3 à — 9® Teneur en
éthers calculée en acétate 28 à 60 ®/o.
Essence de Lemongrass. — De l’Andropogon
Essence de menthe française {menthapiperita),
D = 0,910 à 926, rotation optique de —6 à — 16®
menthol total de 45 à 68 0/0 ; libre de 40 à
52 0/0 ; combiné 5 à 10 0/0.
Essence de menthe japonaise (démenthoiisée)
de la mentha Arvensis (var. Piperacens), D =
0,894 à 0,900, rotation de — 25 à — 35®.
Menthol, total 45 à 70 0/0 ; libre47 à 65 0/0 ;
combiné 3 à i 3 0/0.
Essence de moutarde (distillation de diffé¬
rentes espèces entr’autres Brassica nigra et
Sinapis juncea L.) D. = i,oi6 à i,o 3 o. Soluble
dans 8 parties d’alcool 70®.
Essence de néroli distillée des fleurs de Ci-
trus Bigaradia Risso; D. =0,87030,880. Rota¬
tion optique-f I à 4-160. Indice de saponifi¬
cation 20 à 52 ®.
LA PARFUMERIE MODERNE
Essence d’orange douce exprimée du zeste
frais de Citrus aurantium Risso ; D = 0,846 à
0 , 853 . Rotation optique de +95» à d-ggoà 20».
Essence de romarin distillée des rieurs et feuilles
de Rosmarinus officinalis ; D = 0,900 à 0,920,
Rotation de -j- 5 à + i5o soluble dans une
demi-partie d’alcool go».
Essence de rose distillée à la vapeur d’eau de
diverses espèces {R. Damascena, R. centijolia,
D. = (à 200) 0,855 à o ,865 point de solidifica¬
tion de -j- 170 à -1- 23 o.
Essence de rue de Ruta Graveolcns.'D = o,%?i'i
à o,85o faiblement dextrogyre, point de solidi¬
fication + 70 fl 4. 100.
Essence de santal du Santalum album (l’es¬
sence extraite de VAmary'lis Bu/si7i?j//eraappe¬
lée à tort essence de santal des Indes occiden¬
tales, n’a pas droit à cette appellation qui prête
à confusion).
III
Huile incolore ou jaune pâle, épaisse
D = 0,975 à 0,985, levogyre de — lo» à — 20“
soluble dans 5 parties d'alcool 70» à 20» c.
Indice de saponification au-dessous de
25 ; go 0/0 de Santalol (C*-’’ O).
Essence de thym distillée de l’herbe en Heur
de Thymus vulg. Rouge brun, D = 0,900 à
0,950 soluble dans 2 parties d’alcool 80», 18 à
65 0/0 de phénols.
Essence de wintergreen distillée après macé¬
ration du Gaulteria procumbens L (Ericacécs)
ou de Setula lenta. D = 1,179 à i.igo.
Les densités toutes prises à i S® G. sauf indica¬
tion contraire, les déviations optiques calculées
pour un tube de 100 m/m, la solubilité s’entend
pour un volume d’essence dans N vol. d'alcool.
Il est interdit d'attribuer la dénomination
d’huile essentielle à des produits chimiques dé¬
finis extraits des huiles essentielles (consti¬
tuants) ou préparés synthétiquement.
^ ^
JVRIST-RVDBNCB
HYGIÉNIQUE OU MÉDICAMENTEUX
L’étude qui a paru dans ces colonnes au
sujet des actions nettement differentes des
essences brutes ou de leurs constituants isolés ( i)
a attiré l’attention de plusieurs savants qui se
proposent, les Dfs Chevalierjet Fongues notam¬
ment,d’approfondir l’action des hydrocarbures,
terpènes et sesquiterpènes sur l’organisme.
S’il est prouvé que les terpènes n’ont pas
d’action sensible ou qu’au contraire leur pré¬
sence est plutôt pernicieuse dans tous les pro¬
duits hygiéniques ou de consommation, un
grand pas sera fait dans la connaissance des
huiles essentielles et de leur emploi. On re¬
marque aisément que la plus grande confusion
règne à ce sujet dans les milieux scientifiques.
Alors que M. Schamelhoul, au nom des
pharmaciens belges, demandait, le mois der¬
nier, au Congrès des fraudes, de réagir contre
l’emploi de plus en plus fréquent des cons¬
tituants des essences au lieu et place des huiles
essentielles((Anétholaulieud’essence'd’Anis,Eu-
calyptol au lieu (d’essence d’Eucalyptus), décla¬
rant qu’aucune considération thérapeutique ne
justifiait cette substitution ; les Cours de Douai
et de Lille déclaraient doctement que le Men¬
thol est médicamenteux et l’essence de Menthe
un simple parfum sans importance.
La question qui a été résolue de cette façon
paradoxale de prime abord n’a pas été sou-
(1) Les Essences de Menthe, p. io 5 .
levée parles considérations d’Abel Lapin, mais
moins scientifiquement, à l’occasion de la con¬
trefaçon par deux confiseurs du Nord,des Pas¬
tilles Valda du pharmacien Canonne, lesquelles
sont aromatisées au Menthol-Thymol-Euca-
lyptol.
L’expert de la Cour, M. Lcscœur, profes¬
seur de chimie à la Faculté de Médecine de
Lille, expose dans son rapport :
e I" Que les bonbons incriminés contiennent
« non pas de l’essence de Menthe, qui donne-
■ rait un extrait liquide, mais un corps solide
« qui est du Menthol;
« 2» Que le poids de Menthol contenu dans
ï ces bonbons est d’environ 2 grammes par
« kilogramme n.
Puis il ajoute : " A quelle dose commencent
' les effets curatifs du Menthol’? L’absorption
0 des plus faibles doses est suivie de son éli-
« mination par la muqueuse pulmonaire, mais
« il est bien évident que, pour avoir un effet
« curatif, il faut en absorber un poids sensible,
« 1 à 2 centigrammes par exemple. Il en
« résulte que toute préparation à base de
•' Menthol pourra être considérée comme une
« préparation pharmaceutique, à condition que
•< le consommateur en absorbe une quantité
« suffisante.
« Le Menthol, s’il n’est pas un médicament
« n’en est pas moins incontestablement un
« produit hygiénique, une matière première
LA PARFUMERIE MODERNE
IIJ
« utile à la confiserie et à la parfumerie et il
« ne saurait être question d’en interdire l’u-
« sage à ces professions pour en constituer un
ï monopole au profit des pharmaciens. »
Le « Répertoire de pharmacie » commentant
ces conclusions, atténue ce que ce dernier
paragraphe a de conciliant en ajoutant ;
c Même en admettant que les épiciers et
« confiseurs vendent des bonbons ne renfer-
« mant pas plus de i gr. de Menthol par kilog,
« il n’est pas démontré que, à cette dose, les
« bonbons ne seraient pas considérés par les
« tribunaux, comme doués de vertus curatives j>.
Il est, en effet, parfaitement possible que le
consommateur en absorbe de lo à 20 grammes
représentant la « dose curative de Menthol ».
Voici le texte de l’arrêt de la Cour de Douai
qui est le commentaire du rapport ; c: Attendu
c que l’expert a constaté que les pastilles liti-
t gieuses contiennent du Menthol, substance
« ayant une action curative et que la dose qui
O y est employée est suffisante pour produire
« un effet curatif.
f Qu’en outre, c’est intentionnellement qu’on
« leur a donné l’apparence des pastilles Valda
« qui constituent une préparation pharmaceu-
« tique, etc.
« Par ces motifs confirme... »
Il n’est pas possible de démontrer que l’es¬
sence de Menthe ne s’élimine pas au même
titre que le menthol (dont elle contient sou¬
vent jusqu’à 60 o/o de son poids) par la mu¬
queuse respiratoire en produisant les mêmes
effets curatifs !
Et cependant un bonbon contenant au kilog
2 grammes d’essence de Menthe, ne sera pas
considéré comme pharmaceutique quoiqu'il
contieilne i gr. 2 de menthol, et ait la même
valeur hygiénique qu’un autre bonbon phar¬
maceutique contenant i gr.de Menthol cristalli-
sable.
Si la même discussion est appliquée aux
Eucalyptol-Eucaljrpius, Thymol-essence de
Thym, dont la contenance en produits étran¬
gers est souvent minime (notamment pour l’es¬
sence d’Eucalyptus) on ne pourra c’omprendre
comment le Constituant sera un Médicament
et l’essence un produit simplement Hygiénique.
La plus extrême confusion règne dans les
diverses appréciations sur ce sujet, aucune
d’entre elles n’est appuyée sur des raisons ré¬
sistant à un examen scientifique approfondi et
impartial. Nous admettons volontiers que la
Contrefaçon d’un bonbon vendu à l’origine
comme produit pharmaceutique soit sévère¬
ment condamnée, mais qu’il puisse résulter
de débats commerciaux une conclusion scien¬
tifiquement erronée, cela nous est particuliè¬
rement pénible.
Il faut rapprocher cette controverse de celle
qui s'éleva à la Chambre des députés au sujet
de l’Anéthol-nocif et de l’essence d’Anis-inof-
fensive ! Elle démontre combien ces questions
auraient besoin d’être dégagées de l'importance
péjorative ou superlative que l’on attache aux
désinences chimiques.
La distinction entre le produit Hygiénique
dont l’emploi est libre et le produit Médica¬
menteux dont l’usage est limité à l’officine est
donc encore à faire. Elle sera dilficile en ce
qui concerne les Huiles essentielles : brutes
ou rectifiées, leur action thérapeutique pour
être moins précise que celle des constituants
n’en est pas moins indéniable et il n’est pas
admissible qu’une distinction arbitraire limite
dans un sens ou dans l’autre l’emploi de ces
produits comme parfums de confiserie ou
autres.
Le corps pharmaceutique proclame en toutes
occasions sa volonté bien arrêtée de ne pas
restreindre directement ou indirectement son
« Domaine légal ». Le D' Henri Martin de¬
mande que soit désigné comme médicamenteux
tout ce qui est employé pour guérir des ma¬
lades, mais il serait bon que cette désignation
se limite aux prescriptions médicales et ne
recherche point dans les autres professions
l’usage occasionnellement curatif de produits
inoffensifs.
La proscription des bonbons aromatisés à
la Menthe (ou au Menthol) de la Confiserie
équivaudrait à la monopolisation par la phar¬
macie de VAqua Fontis ou Simplex si souvent
employée dans le traitement des maladies ima¬
ginaires ou à celle de la Viande de Boeuf sous
prétexte que les Jus de Viande concentrés
pharmaceutiques guérissent l’Anémie.
La vérité est dans un juste milieu.
Défions-nous de toute définition trop absolue
et surtout trop visiblement inspirée par des
intérêts commerciaux.
J. PlOT,
Ingénieur-Chimiste.
LA PARFUMERIE MODERNE
EXTRACTION DE NEROL
L’alcool de terpène C*®H‘*0 se rencontre
dans un certain nombre d’huiles volatiles : huile
de neroli, essence de roses, essence de petit
grain, huile de linaloé, etc. Sa présence dans
l’essence de roses naturelle et son odeur de
roses ont valu au nérol une place de plus en
plus prépondérante dans les parfums de syn¬
thèse, dans l’essence de rose artificielle notam¬
ment. Le malheur est qu’il coûte cher, même
en partant d’huiles à bon marché comme l’huile
de linaloé ou l’essence de petit-grain ; ces
Le nérol est bien plus pur quand on trans¬
forme les alcools primaires en éthers composés
acides des acides bibasiques, comme l'acide
phtalique, par exemple, et qu’on purifie ces
éthers par une dissolution dans de la soude
étendue et en agitant avec de l’éther ou un sol¬
vant analogue.
Pour la séparation de ces éthers composés
acides on peut se servir des éthers composés
neutres d’acides bibasiques ou monobasiques,
de la distillation fractionnée dans le vide ou
huiles ne renferment en efiét que de petites
quantités de ce nérol si précieux en parfumerie.
Depuis quelques années toutefois on avait
constaté la présence de nérol dans les huiles
d’hélichryses et en particulier de Vhélichrysum
augustifolium. Il existe en effet en proportion
notable dans l’huile de ce dernier sous la forme
d’éthers composés. On sait l’en extraire aujour¬
d’hui et le mode opératoire rappelle dans ses
grandes lignes le procédé suivi en Allemagne
en pat tant de l’essence de petit-grain. L’huile
est saponifiée à la potasse alcoolique, et, après
lavage, fractionnée dans le vide ou à la vapeur
d'eau.
C’est là une façon d’opérer rapide qui, bien
que conduisant à un produit assez pur pour
son utilisation en parfomerie, ne donne pas
toute satisfaction lorsque l’on veut l’utiliser
pour l’essence de rose artificielle.
même de la vapeur d’eau, car les impuretés
sont plus volatiles qu’eux.
La transformation des alcools primaires de
l’huile d’hélichrysc en éthers composés acides
se fait par l’action des anhydrides des acides
basiques sur l’huile saponifiée, ou meme de ces
acides libres en présence, le plus souvent, de
sels organiques favorisant l’elhérification.
L’anhydride de l’acide phtalique ou l’acide
phtalique lui-même sont les plus couramment
employés.
Cette transformation se fait aussi en éthers
composés peu volatils d’acides organiques,
comme l’acide benzoïque et on séparé des
impuretés par distillation fractionnée à la
vapeur d'eau ou dans le vide.
La saponification de l’huile se fait à chaud
et demande plusieurs heures. De même l’action
de l’anhydride sur l’huile saponifiée lavée et
Hl =..■ ■ = LA PARFUMERIE MODERNE
rectifiée se fait à l’ébullition. L’anhydride en
excès est éliminé par addition de une ou deux
partie d’éthers de pétrole et congélation.
L’éther composé acide forme alors, un liquide
épais que l’on dissout dans la dissolution éten¬
due de soude et que l’on agite avec de l’éther
jusqu'à l'obtention d’un extrait inodore. On
élimine les sels de soude par précipitation à
l’acide sulfurique étendu. Les acides libres
des éthers — phtaliques si l’on s’est servi de
l’anhydride correspondant — sont extraits à
l’éther, saponifiés à la potasse alcoolique
(i : 3 ) à froid, ou mieux au bain-marie.
Le nérol constitue presque entièrement les
alcools primaires précipités par addition d'eau,
sans aucune trace de géraniol. On compte sur
un rendement de 20 à 25 0/0 de l’huile em-
G. Robert
Ingénieur-chimiste
féritatlÉ |0mmad^
On sait que le nom de pommade vient de la
préparation primitive des graisses parfumées
dans laquelle entrait une assez forte quantité
de pommes. Voici la recette de Dejean (1777):
Prenez racines d’iris de Florence, trois onces
santal citrin & benjoin, de chacun une once,
borax, bois de rose & fleur de lavande, de
chacun un gros : accrus vrai & girofle, de cha¬
cun un demi-gros, puis pilez ces choses gros¬
sièrement & mettez les dans un sac de toile.
Prenez ensuite trois livres de graisse de porc
mâle, préparée & lavée, une livre de graisse
nouvelle de chevreau, une douzaine de pommes
rainettes mondées de leurs pépins & de leurs
pelures, coupées par tranches ou simplement
par quartiers, demi-livre d’eau de rose & quatre
onces d’eau de fleurs d’orange. Puis mettez
le tout dans un pot neuf de terre vernissée,
étroit du haut & bien couvert, faites-en la dis¬
tillation au bain bouillant jusqu’à ce que l’hu¬
midité soit presque consommée. Alors coulez
et exprimez médiocrement la pommade que
vous mettrez refroidir.
Vous la conserverez dans un lieu frais, pour
son usage, qui est d’amollir et d’humecter la
sécheresse de la peau et guérir les crevasses
des lèvres.
Autre pommade. — Ecrasez cent limaçons à
coquilles & couvrez les d’huile des quatre se¬
mences froides nouvellement tirée sans feu,
dans un pot de terre vernissée, que vous ferez
bouillir au bain-marie jusqu’à ce que les lima¬
çons soient cuits, ensuite passez-les & expri-
mez-les médiocrement dans une petite terrine.
Sur quatre onces d’huile ajoutez une once de
cire vierge & un gros de blanc de baleine que
vous ferez fondre sur de la cendre chaude.
Tout étant fondu, tirez-le du feu, agitez-le
jusqu’à ce qu’il soit refroidi. Ensuite, lavez
cette pommade avec de l’eau de rose ou de
fleur d’orange jusqu’à ce qu’elle soit bien
blanche et changez cette eau d’odeur de tems
en tems, afin que la pommade, en blanchis¬
sant, acquière une odeur agréable.
SâtoiiB à toujîet
Faites fondre au bain-marie douze onces de
pommade blanche, celle qui vous plaira pour
LA PARFUMERIE MODERNE — l'i'»
l’odeur, et six onces de cire vierge dans un
petit vaisseau de terre vernissée et, lorsqu’elle
sera fondue, vous la retirerez du bain et la
remuerez constamment jusqu’à ce qu’elle soit
trouble et commence à blanchir, mais qu'elle
soit coulante pour la verser dans des cornets
de papier roulés exprès. Elle achèvera de se
prendre dedans. Pour cela on aura une planche
où il y aura des trous & où vous rangerez les
cornets de papier faits en rouleau. Il faut qu’ils
aient tous au moins quatre pouces de long et
de la grosseur d’une bougie de huit à la livre,
vous laisserez refroidir à fond vos bâtons à
toupet & ensuite vous les laisserez pour vous
en servir au besoin. Si l’on veut que ces bâtons
soient plus ou moins fermes, on diminuera ou
augmentera la cire.
Les propriétés de ces bâtons sont de nourrir
les cheveux et disposer à recevoir la poudre ;
ils sont d’un grand secours pour faire tenir les
frisures et on en retire d’autant plus de satis¬
faction que leur parfum est plus agréable.
4 4
iainuf
4e rinoentian 4e (^iaratjenti, tne'4ecin italien
Fioraventi, Italien, médecin, au second livre
de ses Caprices, chap. fait ce Raume artifi¬
ciel fort estimé.
Prenez térébenthine très fine une livre, huile
de laurier trois onces, gomme arabique 4 onces,
encens, myrrhe, gomme de Hère, bois d’aloés
de chacun trois onces, galanga, doux de girofle,
racine de grande consoude, canelle, noix-mus¬
cade zodoarre, gingembre, dictame blanc, de
chacun une once ; musc, ambre, de chacun une
drague; pilez-les ensemble et les mettez à la
retorte, ajoutez-y six livres d’eau-de-vie la
meilleure, laquelle vous mettrez au feu dans
une grande terrine, mêlant bien le tout et les
laisser infuser ensemble l’espace de neuf jours,
à la fin faites distiller sur les cendres. Il sortira
premièrement une eau fort blanche avec
l’huile, en continuant toujours un feu long
jusqu’à ce que vous voyez la couleur de l'huile
se changer en noir ; alors mettez un autre ré¬
cipient & augmentez le feu pour achever la
distillation, laquelle étant finie, séparez l'eau
d'avec l’huile tant de la première que de la
seconde distillation. L’eau première blanche
est appelée eau de baume, l'huile première¬
ment séparée huile de baume. L’eau seconde
noirâtre est appelée mère du baume la li¬
queur séparée d’avec l’eau noirâtre est ce qu on
appelle baume artificiel.
La première eau clarifie les yeux «.t fortifie
la vue, elle conserve la jeunesse & retarde la
vieillesse, rompt le calcul des reins, guérit
merveilleusement toutes sortes de plaies.
L’autre eau guérit les ulcères «S: l'huile de
baume les playes de tète qui sont avec fractures
d’os.
Quand au baume, ses effets sont admirables :
pris par la bouche, il apaise sur le champ les
douleurs de côté, la toux, le catharre, froideur
de tète ou d'estomac. Si on frotte la tète une
fois par jour, parce qu’il pénètre facilement
jusqu’aux parties les plus éloignées, résout tou¬
tes sortes de tumeurs.
(Extrait de la Chimie de Nicolas Lefèvre, pro¬
fesseur royale en chimie. Revue et corrigée
par M. Du Monstier, apoticaire de la marine
(1751).
^ ^ ^
■LES ESSET^CES J^OVVELLES
ESSENCE DE POIVRE DES MOINES
L’essence de Poivre des moines n’a pas en¬
core été fabriquée ; j’ai distillé les feuilles
minces et lancéolées de Vitex agnus castus.
Poivre de Moines (également surnommé agneau
chaste, arbre chaste, arbrisseau d’Abraham),
une Verbenacée, qu’on rencontre aux bords de
la mer dans l’Europe méridionale, en Grèce et
partout en Orient sur les rives des ruisseaux et
dans les plaines humides ; c’est un arbrisseau
qui atteint une hauteur de 4 mètres dans les
Indes. J’ai reçu les feuilles de la Turquie ; on
m’écrit que l’arbrisseau y végète dans les val¬
lées sabloneuses et qu’il reçoit dans chaque
lieu un nom différent ; on emploie ses feuilles
contre la toux obstinée des chevaux. 11 est
donc probable, que l’essence distillée des
feuilles sera intéressante pour la médecine vé¬
térinaire.
Les faux fruits très aromatiques de l’arbris¬
seau décrit sont employés comme épices dans
le Sud.
J’obtins par distillation des feuilles o, 3 o “/o
d’une essence liquide, de couleur rouge-brun
et d’une odeur forte et camphrée. Les essais
suivants furent faits dans mon laboratoire :
d,,o 0,8993, Indice d’Acidité 5 , Indice de Sa-
LA PARFUMERIE MODERNE
I'.(l
ponification 25,8, Indice d’Ethers 20,8, Indice
d’Ethers après Acétylation 56,5 (Durée de
l’Acétylation 90 minutes).
Insoluble dans 10 parties d'alcool à 70®.
100 gr. de l'essence furent saponifiés avec
3,5 gr. de potasse caustique et 3o cm® alcool et
ensuite entraînés à la vapeur d’eau. Des rési¬
dus on obtint de l’acide palmitique fusible
à fit®.
3 cm® d’une fraction bouillant entre i55 —
i 58®,4,2 cm® de nitrite d’amyle, 7,2 cm® d’acide
acétique glacial refroidi à — 10® furent addi¬
tionnés d’un mélange de 3,6 cm® acide chlo¬
rhydrique fumant et de 3,6 cm® d'acide acéti¬
que glacial, et après 2 heures de 2,3 cm® alcool.
Les cristaux déposés furent filtrés et lavés
avec l’alcool. Point de fusion vers too®. En
chauffant avec une solution alcoolique de
benzylamine il se forma des feuillets fusi¬
bles à 120 —121®— (Pinennitrolbenzylamine).
5 gr. d’une fraction bouillant entre 161 et
164® furent traités pendant 3 heures à 5o— 60®
avec 12,5 gr. d’acide acétique glacial et o,5 gr.
d’acide sulfurique à 5o “/(,. Le produit purifié
selon la manière accoutumée montrait un in¬
dice de saponification de 64,8, c’est-à-dire
22,7 ®/(i d’un éther acétique d’un alcool C,o
H,g O. L’essai d’obtenir une phényluréthane fut
négatif ; ainsi il est incertain de quel terpène
l’éther formé prit naissance.
En chauffant i cm® d’une fraction bouillant
entre 170 et 180® avec quelques grains de lo-
dol au bain-marie, on obtient des aiguilles jau¬
nes, fusibles à 116® et ainsi caractérisées
comme la double combinaison de Cineol-
lodol.
Pour calculer la quantité de Cinéol contenue
dans l’essence, 5 cm® de l’essence bouillant jus¬
qu’à 23 o® furent traités dans un ballon de Cas-
sia avec une solution de Résorcine à 5o ®/o. La
couche supérieure s’éleva à 2,8 cm®. En somme
on peut calculer une teneur en Cinéol de
14 %.
Les fractions ainsi privées de Cinéol passè¬
rent après ébullition avec le sodium métallique
entre i63 et 169®. Poids spécifique à 20®
0.8575,
Des parties possédant un point d’ébullition
plus élevé on put retirer une fraction bouillant
sous une pression de 20 mm entre i36 et i38®.
Poids spécifique à 16® 0,9029, od = — 4,90®.
D’après les constantes physiques, il s’agit
d’un sesquiterpène, mais pas encore libre de
traces d’oxygène, comme l’analyse le mon-
0 gr. 1502 de substance ; 0,4703 gr. COj. 0,1517 gr. H,0
trouvé calculé [wiir C ,5 Hj,
G 80,50 «/„ 88,23
H 11,30 »/o
On ne put obtenir un hydrochloride à l’état
solide, même en exposant pendant quelques
semaines au froid d’hiver, non plus un nitro-
site. La solution du sesquiterpène dans l’acide
acétique glacial additionnée d’acide sulfurique
concentré prit une couleur rouge splendide.
La plus grande partie de l’essence distillant
à une partie plus élevée passa sous une pres¬
sion de 20 m/m entre 197 et 199®.
Elle semblait être formée d’un alcool sesqui-
terpénique, instable. Après addition de Carbo-
nile il se forma beaucoup deCO< fu¬
sible à 233®, qui prit naissance d’un dégage¬
ment d’eau de l’alcool sesquiterpénique.
Heinrich Haensel.
CHRONIQUE DE LA SAVONNERIE
Le savoi? au Japon
L’augmentation de la consommation des
savons au Japon, durant ces dernières années
dénote une importance croissante. D’après les
chiffres publiés par les autorités intéressées
dans ce commerce, la valeur totale du savon
importé au Japon durant les années 1907 et
1908, se répartit ainsi qu’il suit :
En 1907. — Allemagne 69.900 dollars-,
France 46.200 ; Etats-Unis 33.800; Autriche
15.900; Angleterre 19,600; Belgique 4.400 ;
autres pays 1.700. Au total : iSz.Soo dollars.
En 1908. — Allemagne 124.500 dollars;
France 69.400; Etats-Unis 14500; Autriche
1 3 .000 ; Angleterre 36.000; Belgique 3.600 ;
autres pays 2.800. Au total : 263.800 dollars.
Fourniture des savons à l’armée
Le Syndicat Marseillais de la Savonnerie a
demandé au ministre de la guerre de faire
apporter diverses modifications aux qualités et
propriétés exigées pour la fourniture des savons
à l’armée par le cahier des charges du 5 février
1908.
Pour étudier cette question comme il con¬
vient, le sous-secrétaire d’Etat à la guerre a
invité les directeurs de l’Intendance, dans les
corps d’armées intéressés, à lui rendre compte
des inconvénients qui auraient pu résulter de
la mise en application du cahier des charges
susvisé au point de vue de la qualité des sa¬
vons livrés (teneur en acides gras, présence de
matières résineuses ou étrangères, proportion
LA PARFUMERIE MODERNE - - HT
de cendres), dans les établissements de l’Inten¬
dance consommateurs de savon, situés dans
leur circonscription administrative. Le cas
échéant, les renseignements fournis seront
accompagnés de propositions en vue de modi¬
fications à apporter aux clauses du document
dont il s’agit.
^ ^ ^
Le transport des huiles
pour la savonnerie
Le ministre des travaux publics vient d’ho-
mologuer la proposition présentée en décem¬
bre dernier par les Compagnies d’Orléans et
l’.-L.M., en vue d'admettre l’huile ayant servi
à la cuisson du poisson, en fûts, au bénéfice
du prix exceptionnel de i 3 francs (frais de gare,
de chargement et de déchargement en plus),
pour les transports par S.ooo kilogrammes au
moins, de Marseille, Aix, Salon, Nîmes, Avi¬
gnon à Saint-Nazaire et vice-ver'sa. Ce prix
ferme est déjà appliqué dans le tarif spécial
P. V. iiG, chapitre 3(), aux acides oléiquc et
stéarique, huile de pulpe, huiles concrètes,
huiles de graines, résidus d’huiles minéra¬
les, etc. On sait que les huiles ayant servi à la
cuisson du poisson sont utilisées à la fabrica¬
tion du savon noir.
^ ^
Action de l’acide carbonique
sur les solutions de savon
Dans le Zeitschrift fur Angewandte Chemie,
MM. Fendler et Kuhn, considérant que l’acide
carbonique peut produire la dissociation des
solutions de savon, estiment que cette action
peut s’exercer même quand les solutions sont
fortement alcalines et contiennent une grande
quantité d’alcool. La proportion d’acides gras
libérés varie considérablement avec la nature
de la graisse de laquelle le savon dérive. Dans
des essais comparatifs, 5 grammes de graisse
ou d’huile furent saponifiés avec to centimè¬
tres cubes d’une solution de potasse alcoolique
(20 grammes pour 100 centimètres cubes d’al¬
cool à 70 0/0), et le savon fut dissout dans
l’alcool et dans l’eau, de façon que la solution
finale (loo centimètres cubes) contînt 40 0/0
d’alcool. Chaque solution fut traitée pendant
une heure avec un courant assez rapide d’acide
carbonique qui passait, au préalable, dans l’al¬
cool à 40 0/0. On constata que les solutions de
savon, de lard, de beurre, de suif, d’huile de
noix de coco et d’arachides devenaient plus
ou moins troubles, tandis que les solutions
d'huiles d’olive et d’amande restaient claires.
Les quantités suivantes d’acides gras furent
extraites de chaque solution avec de l'éther de
pétrole : lard, 9,1)4 , graisse de beurre. S; suit,
7,01 ; huile de noix de coco, i2,3o ; huile d'o¬
live, i 3,79; huile d’arachides, iS,34; huile
d'amandes, 14,50 ; huile de lin, 14,32 0/0. Dans
des expériences avec la solution de la graisse
de beurre, dans lesquelles le traitement avec
l'acide carbonique et l’extraction des acides
gras furent répétés douze fois, on trouva que
les acides de poids moléculaire élevé étaient
libérés les premiers. Ces expériences ne peu¬
vent manquer d’intéresser les fabricants de
savon, concernant la nature des substances
grasses utilisables.
11. B.
Çonlribution à la Connaissance du JUlusc Artificiel
(STJITE) (I)
Dinitrométabutylxylidine
On l’a obtenue par la réduction du trinitro-
butylxylène à l’aide du sulthydrate d’ammonia¬
que en solution alcoolique.
La purification a été faite de la même manière
que pour l’amine dérivant de la cétone.
(i) Voir les N-s 3, 5, 6 e
Cette aminecristallise en beaux prismes jaune-
citron et fond à 1870.
Elle est insoluble dans l’eau, mais se dissout
très bien dans les dissolvants ordinaires.
L’acide sulfurique en dissout un dixième de
son poids.
Son chlorhydrate est blanc et très peu stable;
il est,"comme la base, insoluble dans l’eau, qui
le dissocie très facilement.
L’analyse a donné, pour o,iC38 gr. de subs¬
tance, un volume de 23 cc. 6 d’azote, soit :
Trouvé : Calculé :
■5,65»/,, 15,73 «Vo
158
LA MRFUMERIE moderne
Dinitrobutylniéthylindazol
CH^
no,/\no.^
c^h}.\-ch
\
On l’obtient en diazotant la dinitrométabu-
tylxylidine en solution sulfurique concentrée
au moyen du nitrite de sodium.
On laisse une demi-journée, puis on verse
alors avec précaution dans l’eau bouillante.
On a soin d’éviter l’excès de nitrite de sodium
dans la diazotation, car, sans cela, le produit
obtenu est difficile à purifier.
11 se sépare alors de l’eau l’indazol, qu’on
purifie par cristallisation de l’alcool.
Il ne se dégage aucune trace d’azote pendant
la réaction et le produit a donné à l’analyse les
résultats suivants : Pour 0,087 gr. de substance,
un volume de iGcc. i d’azote à la température
de 2 5» et à la pression de 741 mm., soit :
Trouvé ; Calculé ;
Af 20,01 '>/„ 20,01 7o
Ces chiffres correspondent parfaitement au
dinitrobutylméthylindazol et non au dinitro-
biitylxylénol, dont on aurait pu attendre Infor¬
mation.
En exécutant la décomposition du diazo dans
d’autres conditions, on n’a jamais réussi à
obtenir le dérivé phénolique.
La préparation de cet indazol donne un ren¬
dement de 96 ®/ode produit brut, lequel est pur
à la deuxième cristallisation.
Ce produit est doué d’une faible odeur de
musc et cristallise en prismes monocliniques
incolores, mais jaunissant rapidement à la
lumière.
11 fond à 195» et se dissout bien dans les
dissolvants ordinaires.
Il se dissout également dans la potasse et
légèrement dans l’ammoniaque.
Dinitrobutylxylenazimide
On l’obtient en diazotant la dinitrobutylxyli-
dine comme il a été dit plus haut, faisant le
perbrômure et traitant alors par l’ammonia¬
que :
//NH
N
Dia^o
20 gr. de base,
5 » 3 nitrite de sodium à 96 %
200 » acide sulfurique ordinaire.
On a refroidi, puis dilué à la glace et reçu
dans une solution de :
3o gr. bromure de potassium,
45 » brome,
glace,
soit un excès de 20 gr. de bromure de potas¬
sium et 3o gr. de brome, quantité qui n’est pas
trop exagérée pour la bonne marche de l’opé¬
ration.
On filtre ensuite très rapidement le perbrô¬
mure à la trompe, car il se décompose très vite
et on l’introduit peu à peu dans l’ammoniaque
glacée.
On remue constamment et, au bout de vingt
minutes, on peut constater la fin de l’opération
à la décoloration et par la forte odeur de musc.
On filtre alors à la trompe et lave rapidement
sur le filtre, puis cristallise à l’alcool à l’abri
de la lumière.
Rendement théorique ; 68,4 ®/o, 20 gr. de base
donnant i5 gr. de musc azimide.
L’analyse de ce musc a donné, pour 0,276 gr.
de substance, 0,4994 gr. d’acide carbonique,
0,1347 gr. d’eau, et, pour o, /270 gr. de subs¬
tance, un volume de 27 cc."'4 d’azote à la tem¬
pérature de 24» et à la pression de 741""",
Trouvé : Calculé :
C 49,32 «/o 49.14V0
H i,4t » 5,11 »
Ay 23,57 » 23,88 »
Ce produit cristallise en lamelles incolores
fondant à 89°. Il est doué d’une très forte odeur
de musc.
Ses cristaux deviennent jaunes à la lumière.
Il se dissout très facilement dans tous les
dissolvants ordinaires, et pas dans l’eau.
Chauffé au-dessus de son point de fusion, il
déflagre.
P. Pommier, Dr en chimie.
Le Gérant : Gattefossé.
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LA PARFUMERIE MODERA'E
151
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LA PARFUMERIE MODERNE
153
REVUE DES REVUES
Du M feurpal de la Saptc »
du 2 1 novembre igog
Pour avoir une jolie chevelure. — Une belle chevelure
complète la beauté d’une jolie femme et relève l’attrait
de beaucoup de personnes qui, sans elle, paraîtraient
très ordinaires.
Pourtant, la grande majorité des femmes néglige ses
cheveux, c’est ce qui fait que les belles chevelures sont
si rares.
Les troubles circulatoires, digestifs et nerveux, ont
tous une grande influence sur la chevelure. La rareté
des cheveux indique généralement un mauvais état de
santé.
Les causes de la chute des cheveux sont très varia¬
bles.
Plus fréquente chez l’homme que chez la femme, la
. chute des cheveux est plus commune dans les profes¬
sions libérales, intellectuelles, que dans les métiers
manuels; on estime actuellement qu'elle succède à la
séborrhée grasse, à la sécrétion exagérée des matières
grasses du cuir chevelu, qui favoriserait le développe¬
ment d’un microbe spécial dénommé le micro-bacille.
La plupart de ces chutes de cheveux ont pour méca¬
nisme, d’une part, le manque, le trouble de nutrition
du cheveu, de l'autre l’action de différents microbes.
Le traitement consistera donc à réveiller les fonctions
.'.pilaires, à lutter contre les microbes par l'antisepsie.
Tout d’abord, il convient de couper les cheveux as¬
sez courts,de façon à faciliter l’emploi des médicaments.
D’une manière générale, il est toujours bon de bien
laver la tête soit au savon noir, soit avec une décoction
de saponaire (i).
Racines de saponaire. 20 gr.
Eau. 1000 gr.
On peut avoir recours aussi au savon de panama, au?
savons au soufre, à la résorcine, etc.
Les lavages de la tête, les schampoings, sont excel¬
lents et se montrent supérieurs à toutes les frictions.
Pour les enfants, on conseille l’eau de son dans la¬
quelle on bat 2 à 3 jaunes d’œuf. Pour les cheveux très
gras, les savonnages sont parfois insuffisants. Il est alors
une substance très employée actuellement : l’éther de
pétrole.
Il faut toujours mettre en garde ceux qui s’en servent
contre ses dangers. Elle est tellement inflammable
qu’on l’a vu prendre feu à 2 et 3 mètres de distance
d’une flamme et chaque année les journaux relatent de
(i) Nous avons signalé l’emploi du sapindus dans les cas
analogues.
nombreux accidents causés par des coifleurs impru¬
dents (2).
Les savons ou l’éther de pétrole servent à débarrasser
le cuir chevelu de ses substances grasses, de ses pelli¬
cules, des poussières qui sont adhérentes aux cheveux ;
on peut alors employer des antiseptiques qui varient
avec la nature de la maladie.
Quand il s’agit de suppuration, on prescrit de tam¬
ponner la tête avec une solution de sublimé à i/iooo.
Si la peau est délicate, on remplace ces formules par
celle.-ci :
Glycérine. 20 gr.
Eau de Cologne. 1 3o -
Résorcine. 10 —
Dans les pertes de -cheveux qui viennent après des
maladies générales, on choisit une des deux formules
suivantes pour exciter la repousse.
Teinture de jaborandi.
— de cantharide à j/10. 3o —
Uniment .savonneux. 100 —
Bien agiter avant de s’en servir, ou bien :
Chlorhydrate de quinine.. i gr.
Chlorhydrate de pilocarpine. 0.25
Rhum. 10» gr.
Eau de feuilles de noyer. 100 —
Dans la pratique, il est bon de remplacer les liquides
qui « foncent », comme le rhum, par de l’alcool à f>o»
quand la chevelure est blonde.
Dans le cas de séborrhée, de pithyriasis du cuir chevelu
(pellicules), on donne la pommade suivante ;
Soufre précipité. 6 gr.
Beurre de cacao. 10 —
Huile de ricin. 5o
Baume du Pérou. 2 —
Lorsqu’on veut avoir une action plus rapide,on utilise
alors la pommade que voici ;
Soufre précipité .. 2 gr.
Goudron purifié. 4 —
Résorcine. 0.26
Vaseline.• 20 gr.
Baume du Pérou.. o.5o
On frictionne tous les matins et soir le cuir chevelu
avec la grosseur d’un pois, en ayant soin de bien faire
pénétrer la pommade dans la peau, en frottant avec la
pulpe des doigts.
Enfin, contre la pelade, rappelons qu’il faut se savon¬
ner la tête au savon noir, mettre de la teinture d’iode
sur les plaques, user à "intérieur d’arsenic, de fer, etc.,
et surtout soigner ses dents, boucher les caries qui sont
reconnues être des causes très fréquentes de cette mala¬
die que nous connaissons encore mal aujourd’hui.
X...
(2) Les dissolvants volatils peuvent être remplacés par le
dichloréthylèr.e inenflammable.
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LA PARFUMERIE MODERNE
155
VARIETES
Débouchés pour la parfumerie française
Unè note consulaire fait connaître que les articles de
parfumerie trouvent des débouchés importants au Mexi¬
que ; mais, jusqu’à présent, les fabricants français ont
peu fait pour étendre leurs relations dans ce pays. Ils
pourraient y être aidés en se renseignant auprès de l’a- .
gent consulaire français à Mexico et à l’Office national
du commerce extérieur, à Paris.
En 1907, il avait été importé aux îles Hawaï, pour
16.3o3 dollars de parfumerie, non compiis les savons
de toilette. Ce chiffre est tombé, en 1908 à 8.936 dol¬
lars. A côté des nombreuses marques américaines figu-
, rent, mais en quantité trop restreinte, quelques proJuits
des usines de Pivert, de Roger et Gallet, d’Houbigant et
de Lubin. Il serait à souhaiter que nos fabricants fran-
■ çais, stimulés par la concurrence américaine, se préoc-
. cupent davantage du très sérieux débouché qui leur est
offert aux îles Hawa’i. — H. B.
L’csscijcc d’oran^c
On trouve, dans le commerce, deux sortes d’huiles
essentielles d’oranges, la douce et l’amère. M. Dowzârd,
étudiant l’huile douce, a constaté que sa densité varie
de 0.847 ® 0.853 ; la densité de l’huile amère varie de
0.854 à 0.857. Lo pouvoir rotatoire de la première est
situé entre -j- 94® et -j- 98° à 20® C., celui de l'huile
amère varie de -f- 90 -|-à 93® à 20® C. L’huile d’orange est
parfois adultérée avec de l’huile de térébenthine, de lémon,
des terpènes de l’alcool. Tous ces corps abaissent le
pouvoir rotatoire.
A Vlmpérial Jnstitute des îles Seychelles, on a analysé
un échantillon d’essence d'orange de Mozambique, ob¬
tenu par la distillation de 2 kilog. d’écorce d’orange
exempte de pulpe; la production s’élevait à.8,9 0/0. On
a constaté une grande différence entre ce produit et l’es¬
sence d’orange douce. — H. B..
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"• du 2 au 29 Septembre 1909.
N® 402.728. — Johns et Powers — Rasoir de sûreté.
., N® 402.740. — Société Farbenfabriken vorm. Friedr,
■ B.wer et Cie. — Procédé de production de savons
r renfermant des combinaisons de mercure.
VN® 402.811. — Derobert. — Procédé de moulage du
peigne celluloïd et autres matières plastiques par
moules, coquilles rigides.
N® 402.627. — Bili,on-D.\guerre. — Mode de stérili¬
sation intégrale des liquides par les radiations ultra¬
violettes.
N® 10.874/395.763. ^— Le Faguays. — Addition au
Brevet pour Procédé de désinfection par jet d’air
' chaud et appareil pour la réalisation pratique de ce
procédé.
"N® 402.772. — Thirion. — Appareil à remplir les bou¬
teilles.
N® 402.838. — Thirion, — Machine à boucher les bou¬
teilles.
N" 402.852.— Firme ; Rob. MidijKi.dork. — Etui à
rasoirs de sûreté.
N® 403.059. — Montei.. — Machine automatique à
mouler les savonnettes de 5o grammes à 200 grammes
fonctionnant mécaniquement par courroie ou moteur.
N® 10.915/354.600. —Société ViBERT frères. — Addi¬
tion au brevet pour Dispositif de fixation d’un bâton
de savon à l’intérieur d’un étui.
N® 402.998. .— Rasche. — Procédé pour débarrasser les
liquides des germes qu’ils contiennent.
N® 402.08g. — Sarrazin et Rebut. — Appareils pour la
stérilisation des liquides par les rayons ultra-violets.
Nn'402.9i6. — Papp. — Fermeture de bouteille.
N® 402.967. — Pierson. — Dispositif pour remplir les
bouteilles à une pression constante.
N® 403.006. — Société G. H. Mumm et Cie. — Procédé
et produit pour le capsulage des bouteilles.
N® 403.057. — Schmidt. — Entonnoir automatique
pour le soutirage des liquides.
N® 403.142. — Leewitz. — Appareil pour le repassage
des lames de rasoirs mécaniques.
N® 403.233. — Hanak. - Rasoir de sûreté à plusieurs
lames.
N® 403.134. — Liais. — Application des boîtes de poche
au port de savon en poudre ou de produits analogues
et boîte plus spécialement propre à cette application.
N® 403.379. — Nicolat. — Perfectionnements apportés
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